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evan ›› malcolm ›› muscle museum.

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MessageSujet: evan ›› malcolm ›› muscle museum. evan ›› malcolm ›› muscle museum. EmptyMer 26 Oct - 22:34

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Ma fascination pour ma personne est de notoriété publique. Mon nom est associé à ego dans tous les dictionnaires valables du monde, au même titre que mon acronyme signifie « vieille meuf bien sautable ». Ayant passé une quinzaine d’année à me détester plus que tout au monde, il est logique de passer à l’autre pôle et de faire de moi-même le dieu au centre de ma religion, pour au moins les quinze années à venir. Cette fascination envers ma personne m’avait, au fil du temps, permis de me forger un kit du parfait égocentrique : une pince à épiler pour les épis de sourcils, un pot de cire coiffante toujours prêt à l’emploi sur le rebord de mon lavabo et l’incontournable garde-robe de rechange dans le coffre de la voiture. Ainsi, mes fringues s’entassaient au fur et à mesure à l’arrière de ma magnifique Volkswagen Polo d’occasion, année 1993, cette vieille voiture que j’avais trouvée chez un concessionnaire d’occasion ayant dégoté le parfait mélange entre musée préhistorique et décharge municipale pour y créer sa boutique. 950$ comptant, au moins, je savais que je pourrais la planter un jour dans un arbre sans avoir le moindre regret. C’était avant tout sa couleur rouge et ses feux de position complètement déglingués qui lui donnaient tout son charme… devenant par conséquent la seule et unique faille dans ma beau gosse attitude. Ironiquement, le seul trait qui me personnalise et qui me détache de ce moule californien auquel j’adhère sans papier de cuisson est aussi le seul trait que je déteste, celui que j’aime le moins, mais que je me force toujours à garder. C’est comme les espèces de gothiques aux longs cheveux. Ces gars-là, ultra introvertis, qui marchent en regardant leurs pieds dans la rue et débattent sur le codage de leur dernier programme MMORPG avec les gars de leur classe d’informatique se la jouent coolos en se créant une personnalité à travers leurs longs cheveux gras et touts lisses, sans coiffure aucune mais parfaitement peignés. La vérité, c’est qu’ils misent tout sur leur physique car ils ne se font pas remarquer. C’est par l’esprit qu’il faut s’imposer, pas par l’apparence. Et ça me va très bien de dire ça, moi, l’hétérosexuel le plus coquet du monde. Mais en parallèle, qui pourrait mieux apprivoiser cette idée qu’un gars qui passe ses journées enfoui derrière un masque aux couleurs de son équipe de foot locale ? Je vais vous laisser élucider là-dessus.

C’est alors que, fidèle à moi-même, je m’étais réveillé ce matin la pince à épiler déjà prête à l’emploi sur ma table de nuit. Après avoir éjecté de mon corps les repousses indélicates se situant entre la crête de mon nez et mon œil – je l’avoue, je suis victime inavouée du monosourcilisme, mais je me soigne – je m’étais douché, puis, après un rapide détour dans la salle commune de ma confrérie de footeux pour me chopper un bol de céréales complètes, j’étais parti pour un petit jogging avec quelques gars de mon équipe. Ceux qui, au début de la saison, rigolaient bien de leur mascotte, étaient maintenant vaincus devant ma condition physique. C’est drôle de se retrouver de l’autre côté de miroir, de voir à quel point mes talents de cheerleading peuvent modifier le point de vue de toute une université à l’égard d’une simple mascotte. Simple ? Que dis-je ! Sawyer, oui, peut-être, était une simple mascotte. Mais moi pas. Moi, je suis la mascotte, celle qui inspirera les générations futures à trouver leur bal de promo derrière la tête de lion imprégnée de transpiration. D’ailleurs, Sawyer le court sur pattes, Sawyer le gras, Sawyer l’imbécile qui prend le cheerleading à la légère et ne s’entraîne pas – non pas pas assez, mais bien pas du tout – avait décidé de sortir le nez de sa tanière pour courir avec nous, les vrais sportifs de la maison, et ce n’était pas sans un malin plaisir que je lui faisais en moyenne deux queues de poisson à la minute. Je m’amusais de le voir suer et avoir du mal à respirer alors que je me sentais comme à la sortie du lit. « Eh ouais, ça change, hein, le sport ! Un pied et puis l’autre… C’est bien ! Fier de toi, vraiment. Continue et on pourra acheter un costume d’Ours une taille en dessous, je flotte un peu dans l’actuel. » M’amuser de la peine qu’il avait à courir était sans doute le meilleur moment de ma journée.

Autre bon moment de ma journée, du moins je l’espérais, ça serait ma rencontre avec la – apparemment sexy, de ce qu’on en disait – journaliste en herbe qui avait décidé de passer toute sa dernière année d’études à mes petits soins. Il est de choix de prendre comme sujet final la confrérie Iota, même si elle aurait pu préciser son topic et faire son mémoire sur moi exclusivement, mais je savais pertinemment qu’un travail de cette envergure allait porter en majeure partie sur la meilleure mascotte de l’état. Si cette fille était un tant soi peu intelligente, elle allait comprendre qu’elle devrait m’interroger moi, non pas exclusivement, mais bien majoritairement. C’était deux jours auparavant, en plein milieu de l’après-midi, que j’avais reçu un coup de téléphone d’un numéro qui ne faisait pas partie de mon répertoire de 1284 numéros – étonnant. Au bout de ça, une voix féminine – un peu enrouée par, probablement, une addiction au tabac, mais tout de même féminine – et je dirais même plus celle d’une jeune fille. Bon, pas très compliqué, elle me demandait simplement une interview, et bien que j’aie l’habitude d’en discuter avec mon agent à chaque fois avant d’en accepter, je sentais que la cause était noble et que je me devais de l’accepter, c’est pourquoi je n’ai pas pris la peine de consulter mon « attaché de presse » comme j’aime l’appeler (dans les détails, c’était un vieux gars qui je connaissais de mes années de drogue et qui était en désintox’ avec moi, muni d’un bon diplôme de marketing et qui prenait un pourcentage énorme sur mes contrats de pub) pour accepter l’offre de cette fille – qui disait s’appeler Evan, soit dit en passant. Elle avait parue sûre d’elle, franche et pas trop simplette au téléphone, c’est pourquoi je m’attendais à voir débarquer un vrai boudin inconnue de chaque Iota présent dans la maison à l’heure de son arrivée. Sur deux jours, je l’avais imaginée comme étant une féministe, ignorant l’existence du Ladyshave et ayant fait de mai 68 son mois préféré de l’histoire du monde. C’est pourquoi je ne m’étais pas trop attaché aux détails de ma présentation, ayant laissé la journée couler normalement, après un jogging, la douche qui s’en suivait, après la douche les cours de mathématiques appliquées et après les cours – qui me font suer comme un porc tant le niveau est poussé – une nouvelle douche à la maison. C’était mercredi, un mercredi où les cours n’existaient pas l’après-midi, et j’avais rendez-vous aux alentours de quinze heures sur la terrasse de la maison Iota avec Evan Callaway, invitée spéciale qui avait décidé d’utiliser notre magnifique confrérie comme sujet de son mémoire de fin d’année.

Je n’avais pas réellement mis le paquet sur le look, ayant revêtu le si prisé survêtement des Golden Bears, offert gracieusement par l’université à leur nouvelle première mascotte pour sa rentrée dans l’équipe. Mes cheveux étaient bien évidemment coiffés et mes sourcils parfaitement et naturellement épilés. J’étais descendu dans la salle commune où deux Linebackers se mataient un match historique, qui devait dater des années ’80 et auquel je ne portait strictement aucun intérêt. Ils se tapaient sans arrêt dans les mains les uns des autres, grognant à chaque essai placé, ce qui me faisait revoir ma position sur l’influence positive de l’exercice sportif sur les capacités cérébrales. On sonnait quinze heures, heure d’un événement à côté duquel aucun Iota n’échappe s’il est présent dans la maison. C’est moi qui, cette fois-là, me suis écrié à travers tout le rez-de-chaussée « C’EST L’HEURE DU COCKTAIL VITAMINEEEEE ! », me dirigeant déjà avec expérience dans la cuisine pour sortir les trois douzaines d’œufs que j’y trouvai pour séparer les blancs des jaunes dans un énorme saladier. Une pom-pom girl arriva pour m’aider à mélanger les blancs à des vitamines en poudre et autres produits particulièrement dégoûtants mais bon pour la santé. Après un moment convivial à préparer cette mixture à la couleur rose foncée tous ensemble, après l’avoir versée dans notre blender géant, nous décidions de tous nous servir un énorme verre de notre potion magique. C’est amusant de voir à quel point ce moment de grande sportivité me rappelait mes « coke parties » où nous tous, junkies, nous exaltions de nous blinder le nez de poudre blanche. Alors que nous vidions tous goulûment nos verres, une tête blonde apparut ; une fille qui, malgré ses fringues larges et son air fatigué, malgré son vieil ordinateur qui lui pendait sous le bras, était assez jolie. Elle nous regardait avec l’air perplexe et j’ai deviné qu’elle allait au moins mentionner en une phrase notre orgie de protéines dans son mémoire. Je l’ai fixée, l’air interrogateur, et me suis dit qu’elle était probablement celle que j’attendais pour l’après-midi. C’est en finissant mon verre que je me suis dirigé vers elle, l’air nonchalant ; j’étais surtout irrité de m’être trompé à ce point sur elle, parce qu’elle était à première vue tout sauf une féministe engagée à la moustache et aux cheveux gras. « C’est toi Evan ? Malcolm Levi-Flanders. » Je lui ai tendu la main d’un air très professionnel. Peu importe ce que je pensais d’elle, ou quoi que ce soit ; elle pouvait être délicieuse comme elle le souhaitait, actuellement, je ne la voyais que comme la fille qui allait me poser des questions sur ma carrière, et donc me faire une publicité. Je l’ai psychologiquement attirée vers la terrasse où je me suis installé en bout de table sans lui indiquer où elle pourrait s’asseoir ou même lui tirer sa chaise. « Content de faire ta connaissance. Je peux déjà te dire que t’as fait le bon choix en me choisissant comme sujet de fin d’études… Enfin, ma confrérie. » Il allait sans dire que, dans ma tête, j’étais le centre de la confrérie.
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MessageSujet: Re: evan ›› malcolm ›› muscle museum. evan ›› malcolm ›› muscle museum. EmptyMer 2 Nov - 0:06

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    Lorsqu’Evan avait décidé d’opter pour la filière journalistique, il y avait de cela 5 ans, elle n’avait pas vraiment envisagé que pour obtenir son diplôme, il lui faudrait à un moment ou à un autre pondre quelque chose ressemblant de près ou de loin – de près étant quand même plus intéressant – à un article digne d’être publié dans un journal. Un article qui devait faire au minimum 60 pages et qui devrait être traité de la façon la plus pertinente possible, sur un sujet le plus pertinent possible, et qui de toute façon ne servirait qu’à savoir si elle était oui ou non digne d’être diplômée en journalisme de Berkeley, probablement la meilleure université au monde pour cette filière. Autant dire que oui, effectivement, si elle avait réfléchi à cela avant de déposer sa candidature pour cette section, elle y aurait peut-être réfléchi à deux fois. Mais maintenant qu’elle était embarquée aussi loin dans son cursus, il n’y avait plus possibilité de changer de domaine d’études, d’autant qu’il lui faudrait tout aussi bien faire un mémoire sur un autre sujet, n’importe où ailleurs. Etant donné qu’elle avait manqué la première semaine de cours, elle avait également manqué toute cette série de rendez-vous avec les professeurs s’occupant de gérer l’avancement des mémoires, ce qui signifiait qu’elle n’avait encore eu aucun contact avec qui que ce soit, qui aurait pu l’aider, lui donner des conseils ou même tout simplement évoquer quelques sujets de mémoire un tant soit peu intéressant. Pour la faire simple, elle était plus ou moins livrée à elle-même. Elle avait passé plusieurs jours à réfléchir à tout un tas de sujets assez intéressants pour faire l’objet de 60 pages d’analyse, refusant chaque idée, l’une après l’autre, dans son esprit borné. Elle ne voulait pas parler de quelque chose de trop compliqué, en partie parce qu’elle n’avait pas vraiment le temps de passer des heures supplémentaires à la bibliothèque pour approfondir ses recherches, étant donné que ces heures, elle en profitait pour les passer en compagnie de son fils qu’elle peinait déjà à voir en journée. Mais elle ne voulait pas non plus donner l’impression d’être une inculte tout juste bonne à copier coller divers articles inspirés en majorité de wikipédia, travail sur lequel elle aurait passé 10 heures à tout casser et qui lui aurait probablement valu – outre un zéro et un redoublement – une sanction pour avoir plagié. Elle ne voulait pas non plus choisir un sujet futile, un article tout juste bon à se retrouver dans les pires tabloïds – ou les meilleurs, tout dépendait du point de vue – des Etats-Unis. Elle s’était littéralement arrachée les cheveux, avant que la solution ne lui vienne, au détour d’un couloir, lorsqu’elle avait vu affiché sur un panneau toutes les têtes des Iotas. Elle s’était alors empressée de saisir son Blackberry, faisant défiler sa liste de contacts à la recherche de LA personne qui pourrait l’aider. « Manon ! » avait-elle hurlé, « j’ai besoin de toi, de toute urgence ! ». S’en étaient suivis des heures passées soit au pavillon Iota, soit dans l’appartement qu’occupait la Sigma à l’est de San Francisco, ou même à la bibliothèque, à réfléchir à un angle d’étude qui serait à la fois novateur et pertinent et qui lui vaudrait une note susceptible de lui permettre de passer à l’année supérieure, son avant dernière année. Une idée qui, selon elle, était géniale et qui en plus ne l’obligerait pas à passer des heures enfermée dans son appartement, les yeux rivés sur son écran d’ordinateur, les doigts crispés à force de taper sur le clavier pour aboutir à des recherches concrètes. Non, là, elle avait en plus la possibilité de rencontrer des gens, de leur parler, bref, de ne pas finir complètement coupée du monde de la vie sociale pour les mois à venir. Soulagement s’il en était, d’autant plus que les Iotas étaient devenus la meilleure équipe des Etats-Unis après avoir remporté le championnat l’année passée. Elle voyait ça d’ici : la face cachée des Golden Bears, quelque chose dans ce goût-là. C’était donc dans cette optique qu’elle avait passé en revue tous les gens qu’elle aurait à rencontrer, à interviewer même. Evan tenait donc dans ses mains un bloc-notes, sur lequel elle avait répertorié les futures stars de son article. Son cœur se serra en voyant le nom du capitaine de l’équipe de football, qu’elle serait obligée de questionner. Matthew. Qui n’avait pas daigné décrocher lors de ses appels répétés, pas plus qu’il ne lui avait jeté un regard lorsqu’elle l’avait croisé au détour d’un couloir. Elle avait beau ne pas le dire, la jeune femme avait beaucoup de mal à accuser le coup. Certes, les mois précédent son départ n’avaient pas été très roses entre eux deux, mais elle avait encore plus foiré lorsqu’elle avait pris la fuite direction la France ces trois derniers mois, sans même en avertir son meilleur ami, avec lequel ils étaient encore dans la perspective de recoller les morceaux d’une amitié fortement fragilisée. A croire qu’elle ne faisait que ça, recoller les morceaux, avec Camille, avec Matthew, avec William, sans arrêt. Des morceaux qui avaient de nouveau volés en éclat lorsque son avion avait atterri à Lyon quatre mois plus tôt. Evan continua l’inspection de son bloc notes, regardant les autres noms. Constance La Tour Dubois, présidente. L’évidence. Elle non plus, elle ne verrait probablement pas ça d’un bon œil, car d’après ce qu’elle savait, son amitié avec Manon avait été mise à rude épreuve après un an d’absence de la part de la Petrov-Versier. Ce qu’elle avait cru être un jeu d’enfant se révélerait en fait bien plus compliqué que ce qu’elle n’aurait pensé étant donné qu’elle était plus ou moins devenue persona non grata auprès de toutes ses anciennes connaissances. La jeune femme poursuivit sa lecture, observant les noms pour certains familiers, pour d’autres totalement inconnus, qu’elle devrait interviewer. Aislynn Woobleforth, doyenne. Perdita Da Pitruzzela, présidente et capitaine des cheerleaders. Ainsi qu’une liste des meilleurs joueurs et des meilleurs cheerleaders, Ethan, Thayer, Peter, Manon, Nivéane, Autumn. Et pour conclure sur cette enquête qui lui prendrait des mois à finir, les mascottes. Lorsque Manon avait évoqué ce poste parmi les personnes à interroger, Evan avait explosé de rire. Les mascottes, sérieusement ? Il lui avait fallu quelques secondes pour se rappeler que oui, les mascottes faisaient bel et bien partie de l’équipe des Iotas, même s’il n’en était pas les représentants les plus importants. Elle avait hésité un bon moment avant de se décider à les ajouter à sa liste déjà particulièrement longue. Et puis, après mûre réflexion, elle avait même décidé de commencer par eux. Commencer au bas de l’échelle, disons. Comme ça, elle pourrait se faire la main, au niveau de ses questions, de sa façon de les formuler, avant de les poser à des personnes un peu plus importantes de la confrérie. Après tout, son avenir en dépendait, de ces personnes, et la marge de droit à l’erreur était particulièrement faible. Evan avait donc missionné Manon pour qu’elle lui donne les numéros de toutes les personnes concernées, afin qu’elle puisse convenir d’un « rendez-vous » - elle n’aimait pas ce mot, bien trop professionnel par rapport au but recherché – ou en tout cas d’un moment où elle pourrait venir poser toutes ses questions.

    Aujourd’hui, Evan allait donc commencer son travail de longue haleine en entamant sa série de rencontres avec les meilleurs sportifs des Etats-Unis, tout un programme. Elle allait rencontrer la mascotte de l’équipe, un nouveau nommé Malcolm, dont elle avait vaguement entendu parler, surtout lorsque les gens mentionnaient son égo surdimensionné. Génial. Elle avait convenu d’un rendez-vous à peine quelques jours plus tôt et s’apprêtait à se rendre dans le pavillon Iota pour aller à sa rencontre, généreuse qu’elle était. Elle n’avait fait à peu près aucun effort sur sa façon de s’habiller, se contenter d’enfiler les premiers vêtements qui passaient à portée de main. De même, aucun effort n’avait été fait pour arranger ses traits fatigués, vestige d’une nuit passée à border un Andréa malade. A dire vrai, elle se moquait bien de son apparence, elle n’était pas là pour plaire au futur interviewé, simplement pour remplir les blancs de son questionnaire, qu’elle prendrait soin de retaper au propre à l’ordinateur une fois l’entretien achevé. Elle n’était nullement là pour faire du genre, surtout pas quand son année en dépendait. Elle n’avait pas oublié que l’année précédente, elle avait été mise à l’épreuve suite à son redoublement, et que l’administration de Berkeley n’hésiterait probablement à recommencer si ses notes n’étaient pas assez bonnes. C’est ainsi qu’à quinze heures pile – Evan étant d’une ponctualité maladive et capable de réussir à être à l’heure même en ayant tout fait pour ne pas l’être – elle était devant la porte d’entrée du pavillon Iota qu’elle franchit sans hésiter. A l’intérieur, ses jambes la traînèrent machinalement dans l’entrée, puis dans l’espèce de grand salon, et le chaos ambiant ainsi que les cris qui régnaient dans la cuisine lui mirent la puce à l’oreille. Son ordinateur dépassant du sac, elle entra dans la pièce qui était sens dessus-dessous, une dizaine de Iotas vidant des verres remplis d’une mixture étrange et franchement pas tentante. Elle parcourut la cuisine du regard, à la recherche de la mascotte. La mascotte qui ne tarda pas à s’approcher d’elle, finissant son verre. Il fallait dire qu’elle était facilement repérable, la seule qui ne semblait pas s’extasier à l’idée de boire un truc qui lui semblait à peu près aussi appétissant que.. que rien du tout en fait. D’emblée, elle fut frappée par sa ressemblance avec quelqu’un qu’elle connaissait un peu trop bien. Un visage assez semblable, quoique différent sur certains points. Se tenait devant elle la réplique métrosexuelle de Plastic. Formidable, tant qu’à avoir la poisse, mieux valait l’avoir jusqu’au bout, maintenant que plus personne de son entourage ne lui parlait, elle pouvait bien interviewer quelqu’un qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à son ex, dont elle avait apparemment brisé le cœur au bal de promo, plusieurs mois auparavant. « C’est toi Evan ? Malcolm Levi-Flanders. » Hormis la ressemblance physique, rien d’autre ne semblait rapprocher les deux. Il se dégageait dudit Malcolm une assurance qui d’emblée repoussa la jeune femme, à moins que ce ne fut le fait qu’il était clairement visible que la mascotte s’épilait les sourcils. Il émanait de lui à peu près tout ce qu’elle détestait chez les gens en général, ce sentiment de supériorité du crétin de première, qui se la jouait cool après avoir passé des années à se préparer. Elle faillit éclater de rire en le voyant lui tendre la main. Main qu’elle refusa de saisir, elle n’avait pas envie qu’il se croit l’invité du show de David Letterman, elle n’allait pas vraiment faire de lui une vedette, et quand bien même elle aurait pu, elle ne l’aurait certainement pas voulu. « De toute évidence, c’est bien moi ». Elle n’arrivait pas à se départir de ce ton hautain et méprisant qu’elle employait en présence de personnes qu’elle considérait comme dotées d’un QI nettement inférieur à la moyenne nationale – déjà pas bien élevée – ou de personnes auxquelles elle se sentait nettement supérieure. A le voir se comporter, on aurait cru qu’il se préparait à l’interview de sa vie, se voyant déjà comme une star internationale. Au moins, cela donnerait à la jeune femme une bonne occasion de rire, occasions qui se faisaient bien trop rares ces derniers temps, en se moquant de lui. Il partit s’installer sur la terrasse, sur laquelle elle le rejoignit, avant de s’asseoir sans attendre qu’il lui propose – ce qu’il ne semblait pas vouloir faire de toute façon. « Content de faire ta connaissance. Je peux déjà te dire que t’as fait le bon choix en me choisissant comme sujet de fin d’études… Enfin, ma confrérie. » Elle haussa un sourcil surpris. On l’avait payé pour qu’il parle comme un présentateur de journal télévisé ou bien c’était naturel chez lui ? Machinalement, elle sortit une cigarette de son sac, un vice dont elle avait bien du mal à se débarrasser. « Ca ne te dérange pas que je fume ? » Elle se moquait éperdument de la réponse, c’était une question rhétorique, et s’il répondait que cela le dérangeait, elle n’en aurait strictement rien à faire et prendrait même un plus grand plaisir à fumer en sa présence. « Ecoute, je vais aller droit au but histoire de ne pas te faire perdre ton temps, en vérité, la mascotte m’importe peu, je te pose des questions par acquis de conscience, tu sais, conscience professionnelle, tout ça, je culpabiliserais de ne pas avoir obtenu la note maximale à mon mémoire simplement pour avoir négligé la mascotte. Mais dis-toi bien que le sujet que j’ai choisi de traiter ne s’appelle pas Malcolm Levi-Flanders, ni même l’histoire de la mascotte de Berkeley, le sujet traite des Iotas, et par Iotas, je vise en particulier les cheerleaders et les footballeurs. Maintenant que ce point est éclairé, tu peux reprendre un ton un peu moins pédant, car désolée de te l’annoncer, tu ne seras clairement pas la star de mon mémoire ». Le ton était donné. Malgré le sentiment de ne plus vraiment appartenir à Berkeley, Evan n’avait en rien perdu de sa légendaire répartie.

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MessageSujet: Re: evan ›› malcolm ›› muscle museum. evan ›› malcolm ›› muscle museum. EmptyLun 7 Nov - 19:27

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Chacun choisit son métier. Je n’ai aucun jugement à émettre sur le sujet car j’ai moi-même choisi mon futur métier. Maintenant, j’ai toujours eu la même idée qui me trotte en tête depuis que j’ai l’âge de différencier les métiers et que je me suis ouvert à plus de choix que policier, astronaute ou pompier : le journalisme, c’est de la merde. Pour moi, c’est plus qu’un avis personnel, c’est une vérité générale. Je suis un adepte du bouche à oreille et de la déformation des informations ; je déteste lire, je déteste ça plus que tout, mis à part, peut-être, écrire. Traitez-moi d’inculte si vous le souhaitez, ouais, je suis peut-être un gars désintéressé à plusieurs niveaux, mais ce n’est pas pour ça que je suis un type qui ne se vaut pas face aux autres. J’ai moi aussi ma part de crédibilité, et excusez-moi si mes intérêts se portent moins à la bourse et aux conflits politiques qu’au basketball. C’est un premier point ; mis à part les aventures de Nelson le diablotin, je ne m’intéresse à rien de ce qui est raconté dans les journaux ; même la page sport me paraît fade des critiques de personnes ne partageant pas les goûts de tout le monde. C’est vraiment ça. Les journalistes donnent leur avis, et c’est bien, c’est ce qu’on leur demande ; mais lesdits écrivains peuvent alors facilement endoctriner les lecteurs naïfs de leurs termes pompeux. Le journalisme s’associe, pour moi, à la politique, et étant donné que la politique s’associe elle-même aux mensonges, la profession perd dès lors tout son intérêt à mes yeux. Mais comme dit plus haut, on doit tous choisir un métier, et je n’ai pas à juger les choix des autres. Cependant, si une réforme était à prendre de ma part, je supprimerais ce métier inutile ; car pour être inutile, il l’est. Architecte, ça, c’est un vrai travail, car le produit fini du travailleur sert à assouvir un des besoins premiers de l’homme. Je n’ai jamais vu quiconque dire « mon dieu, je vais mourir de non information ! ». Cte connerie. Par contre, des types qui meurent de froid, on en voit tous les jours. Résultat des courses, allonger le cursus de journalisme avec des cours d’architecture et d’ingénierie agronome. Logique ! Je ne voyais rien de positif dans la presse, sans « mis à part », sans « excepté », rien du tout. C’était donc une tare d’être un personnage public car, pour moi, donner une interview était la chose la plus désagréable du monde. J’avais été au centre de l’attention bon nombre de fois, les journaux avaient beaucoup parlé de moi. C’était la cerise qui surplombait le gâteau ; je me trouvais traqué par une partie de la population que je méprisais, les journalistes. Heureusement, mon changement d’établissement avait un peu calmé leurs ardeurs, et je n’avais plus trop donné d’interview. Bien qu’il fut agréable pour moi de me libérer de leur emprise, c’était quand même mauvais signe pour ma popularité, car je clôturerais cette tirade inutile par dire que, malgré ce que j’en pense, les journalistes dirigent le monde et se font suivre par leurs lecteurs tels des moutons sans cervelle. C’est comme ça qu’on gagne cinq points facilement.

Elle était habillée n’importe comment, avait un nez de travers et, à l’instant même où elle ouvrit la bouche, j’ai pu apercevoir des dents totalement destroy. Elle ne ressemblait pas à grand chose. En plus de son style inexistant, elle avait l’air hautaine, l’air de se prendre comme la reine des reines. J’avais entendu parler d’elle, Evan, « la fille qui ». Elle avait déjà tout vécu sur le campus et régnait dans les articles archivés de Watch Out, mais comme je le dis, lesdits articles étaient dépassés. Son nom pâlissait pour s’effacer, elle perdait en popularité, et peu importe qu’elle s’en foute ou non, elle avait de toute façon l’air d’être une personne exécrable. Hautaine. Elle ne daigna même pas saisir ma main. Je ne savais pas si je devais adorer ça ou si je devais m’en faire une ennemie d’un dédain pareil. Ce qui était sûr, c’est que je n’allais pas me présenter comme la plus sympathique de ses interviews. Après tout, c’était une étudiante. J’avais eu affaire à des tas de professionnels. Et elle, avec ses cacas aux coins des yeux et ses cheveux pas coiffés, elle avait l’air de tout sauf d’une vraie journaliste, à croire qu’elle n’en avait rien à foutre de ce qu’elle était censée faire. Leçon numéro 1, mam’, faut être présentable quand on va au travail. Même madame pipi elle se met ses bigoudis avant d’aller poser son derrière sur sa chaise du McDo. « De toute évidence, c’est bien moi. » Grâce à cette phrase, je me bénissais. J’avais réussi à lire en elle comme dans un livre, ouaip madame, je voyais toute ma thèse développée au-dessus se justifier d’elle-même. Cette fille n’en avait pas juste rien à foutre de moi, non, elle me méprisait tant elle se sentait supérieure et ça m’agaçait tout autant que ça me faisait me marrer intérieurement. Je la voyais d’ici avoir envie de jouer à la plus maligne, et je n’ai pas réellement à le préciser mais je le fais quand même, c’est inutile avec moi. Je n’ai pas relevé sa remarque.

Elle s’est directement installée sur la terrasse, le paquet de Lucky Strike déjà sorti et le filtre coincé entre les lèvres, en prenant bien la peine de formuler une requête à son tabagisme. J’acquiesçai une fois pour lui dire que, non, effectivement, je m’en fichais. On apprend en désintox’ que le tabac est mauvais pour la santé, et quand bien même il soit toléré dans notre nation, il est aussi destructeur que la cocaïne, drogue qui m’eut moi-même détruit à une période – trop précoce – de ma vie. Bien sûr, je n’allais pas lui annoncer que j’avais appris en cure que « fumer tue » étant donné que mon passage en établissement anti-additif était totalement secret. Ayant moi-même été fumeur pendant des années, je ne pourrais la blâmer de sa dépendance. Ayant été le plus gros coké de Sacramento pendant deees mois, mon grain de sel aurait affadi le gâteau de notre rencontre. C’était tout à dire, cette fille était réellement porteuse de tous les défauts qui m’exaspéraient le plus chez une fille. Sans m’attarder une seconde de plus sur son physique disgracieux que certains pourraient qualifier à faux de « charmant », je découvrais sa personnalité, et elle me dégoûtait. « Ecoute, je vais aller droit au but histoire de ne pas te faire perdre ton temps, en vérité, la mascotte m’importe peu, je te pose des questions par acquis de conscience, tu sais, conscience professionnelle, tout ça, je culpabiliserais de ne pas avoir obtenu la note maximale à mon mémoire simplement pour avoir négligé la mascotte. Mais dis-toi bien que le sujet que j’ai choisi de traiter ne s’appelle pas Malcolm Levi-Flanders, ni même l’histoire de la mascotte de Berkeley, le sujet traite des Iotas, et par Iotas, je vise en particulier les cheerleaders et les footballeurs. Maintenant que ce point est éclairé, tu peux reprendre un ton un peu moins pédant, car désolée de te l’annoncer, tu ne seras clairement pas la star de mon mémoire. » C’est exactement ce que je disais, dégoûté, j’étais dégoûté. J’avais saisi que son mémoire ne parlerait pas de moi, heureusement, sinon je l’aurais fait payer cher. Mais me présenter de la sorte les évènements n’était réellement pas… Ben pas professionnel, en fait. J’ai froncé les sourcils. Je l’aurais bien remise à sa place en lui expliquant Ô combien la mascotte était le réel capitaine de l’équipe, à quel point nos encouragements avaient un réel effet positif sur l’équipe. J’ai préféré détourner ça en une question. « Attends. Tu sais ce que c’est, une mascotte ? Parce qu’à te suivre, une mascotte, c’est un bouffon, rien d’autre. Pour toi on sert à rien, c’est ça ? Juste un gros nounours qui se dandine au bord du terrain ? Sans déconner, si c’est ce que tu penses, on peut directement cloître l’entre-vue, ça ne sert plus à grand chose qu’on discute… »

Je la fixais. J’avais du mal à saisir. En fait, plus j’y pensais et plus je me rendais compte que l’argument qu’elle venait d’avancer était le sien. Normal. J’avais moi-même ma position sur son « hobby » - car à ses manières peu professionnelles, je n’aurais pu deviner que c’était en fait son sujet d’études – qu’était le journalisme, et elle jugeait les mascottes. C’est normal, un être humain est fait pour juger, je juge, tu juges et cætera. Mais, comme je le pense, les lois de la finesse et du tact nous obligent à garder nos arguments pour nous dans des situations telles. Je me garde bien de lui dire qu’elle était, à mes yeux, inutile, alors elle pouvait éviter de faire des écarts. Ce que je pense, c’est que ses nerfs lui lâchaient, pour je ne sais quelle raison. Elle était si peu professionnelle que ça m’en faisait rire. D’ailleurs, c’était ça, j’avais esquissé un sourire un peu moqueur tant la situation était risible. Dernière année de journalisme ? J’avais du mal à y croire. Il faut dire qu’après les rumeurs qui courent sur elle, il est pensable qu’elle ait quelconque souci personnel. Et Malcolm, muni de sa grande compassion, était absent pour l’écouter déblatérer mais bien présent pour se foutre ouvertement d’elle. « Excuse-moi, mais t’es sérieuse quand tu es comme ça ? Parce que tu peux très bien prendre ça à la légère et dire que je parais de prendre la tâche trop à cœur, mais faut pas que t’oublies que tu te prépares à ton job, là… Enfin, t’as un souci, actuellement ? Parce que je te sens pas prète à interviewer qui que ce soit. » J’essayais d’étouffer un fou rire ; je me montais moi-même la tête et les idées qui fusaient sur son mal-être me rendaient de plus en plus euphorique ; elle se foutait de moi avec un air narquois, je me foutais d’elle ouvertement, c’était comme ça. Et que le moins fin des deux gagne. « Mais si tu y tiens, si tu tiens absolument à écrire trois lignes sur le « hobby » inutile des mascottes pour faire bien dans ton mémoire, azy tu peux poser tes questions. Pas la peine de rétorquer. Ou alors tu remballes et tu te barres, c’est comme tu le sens. » Ils avaient tous leurs histoires et j’étais fraîchement débarqué dans cette université, ce qui aurait pu paraître un argument qui contrerait mon but, mais peu importe ; peu importe leur passé, j’allais me faire un nom à l’université, et que j’aie parlé à madame Callaway comme à une merde ou pas, ma vie ne risquerait pas de changer.
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MessageSujet: Re: evan ›› malcolm ›› muscle museum. evan ›› malcolm ›› muscle museum. EmptyDim 13 Nov - 22:34

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    Malcolm était peut-être bien la première personne qu’Evan ne connaissait pas à qui elle parlait depuis son retour à Berkeley. Du genre la première personne qui ne sache pas qui elle était, même de nom ou de réputation, qui n’avait probablement aucune idée du fait qu’elle ait un jour eu une importance quelconque au sein de l’université. Aussi n’était-ce probablement pas surprenant qu’il lui adresse un regard qu’elle n’aurait su vraiment définir. Quelque chose se rapprochant de la pitié, et un petit peu de mépris et de moquerie aussi. Le genre de regard qui chez quelqu’un d’autre lui aurait valu d’emblée qu’elle s’en aille. Mais étant donné qu’il ne la connaissait ni d’Eve ni d’Adam, ça l’amena à se poser des questions sur comment elle pouvait bien être perçue par les « nouveaux ». Avant de décider que de toute façon, rien qu’à sa tête, elle pouvait le ranger dans la catégorie des gros nazes arrogants, et qu’il pouvait bien lui adresser tous les regards moqueurs du monde, il resterait à ses yeux la mascotte débile qu’elle avait du interviewé – encore que c’eût été un bien grand mot – pour son mémoire de fin d’année. D’ailleurs qu’est-ce qu’elle venait bien foutre ici, alors qu’elle se fichait royalement de son statut au sein de l’équipe et que de toute façon au mieux il aurait le droit à un vague paragraphe perdu dans les 60 pages de présentation et d’analyse des Golden Bears. Bref, rien de particulièrement exaltant. L’Evan habituelle aurait carrément zappé cet entretien, pour se focaliser sur quelque chose d’autre, d’un peu plus intéressant, mais la nouvelle Evan avait décidé de se comporter en quelqu’un de mature, sérieux, qui ferait son travail consciencieusement, en partie parce qu’elle savait que l’administration ne lui ferait aucun cadeau – pourquoi lui en ferait-elle alors que la Sigma leur avait bien trop souvent compliqué la vie ? – et qu’à la moindre mauvaise note, pas de redoublement possible, retour à la case départ, sans diplôme, sans travail, avec un enfant en très bas âge, de l’argent, mais pas de quoi lui assurer une vie sans contrainte monétaire, bref, autant dire qu’elle n’avait pas vraiment le droit à l’erreur et qu’elle prenait un peu plus sérieusement l’épée de Damoclès qui planait au-dessus de sa tête depuis déjà plus d’un an. A croire que ces 3 mois loin de Berkeley l’avaient complètement changée, un exploit. C’est en partie cette raison qui la poussa à rester calme face à l’arrogance non dissimulée de son interlocuteur. Il n’avait même pas eu besoin d’ouvrir la bouche qu’elle avait su que le courant ne passerait pas. C’était comme ça, avec des gens, ça ne passait pas, on n’y pouvait rien, on aurait beau faire tous les efforts du monde, ça n’y changerait rien. Elle se surprit à regretter qu’il ne fasse que ressembler physiquement à Plastic, car au moins, lui avait beau avoir ses défauts, ce n’était pas un connard arrogant qui l’avait probablement lui aussi catégorisée d’entrée de jeu. Evan, la fille qui ne se soucie pas de son apparence. A tous les coups. Il faut dire qu’effectivement, elle, au moins, avait l’excuse d’être une fille pour justifier l’épilation des sourcils. Et qu’elle ne supportait pas de passer trois heures pour se fringuer, ou même se préparer tout court. Rien à voir avec le fait qu’elle ne prenne pas soin d’elle, elle n’en avait simplement rien à faire, elle n’était absolument pas là pour lui plaire, et s’il ne la trouvait pas à son goût, c’était tout à son honneur car de toute façon elle n’aurait pas été intéressée, pas pour tout l’or du monde. Mais elle s’emballait, après tout il adoptait peut-être cette attitude avec tout le monde, ça ne l’aurait étonnée qu’à moitié, mais elle n’y pouvait rien, elle avait les nerfs en pelote, et si pour qu’elle se détende il fallait qu’elle les passe sur lui, elle le ferait avec grand plaisir. Mauvais endroit, mauvais moment, mauvaise personne, bad timing dude. Même sa cigarette ne suffisait pas. Si extérieurement elle faisait preuve d’un self-control ahurissant vu le crétin qui lui faisait face, intérieurement elle bouillait.

    « Attends. Tu sais ce que c’est, une mascotte ? Parce qu’à te suivre, une mascotte, c’est un bouffon, rien d’autre. Pour toi on sert à rien, c’est ça ? Juste un gros nounours qui se dandine au bord du terrain ? Sans déconner, si c’est ce que tu penses, on peut directement cloître l’entre-vue, ça ne sert plus à grand chose qu’on discute… » Elle ne lui accorda qu’un regard méprisant. Soit, elle n’avait pas prévu que monsieur la mascotte monte sur ses grands chevaux mais vu la colère de nombreuses personnes qu’elle avait essuyée ces derniers jours, elle n’était plus à ça près et avait adopté une attitude d’indifférence. Feinte, certes, mais indifférence quand même. Sans se laisser démonter, elle sortit son petit bloc notes, cherchant la feuille qui l’intéressait. S’il voulait se la jouer condescendant, elle allait le battre sur son terrain. « Définition de mascotte : Une mascotte est un être (le plus souvent, un animal) ou une chose servant de symbole, d'emblème ou de porte-bonheur à un groupe de personnes, une institution ou une entreprise. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est wikipédia, ce qui prouve, contrairement à ce que tu as l’air de penser, que je fais mon travail consciencieusement. Alors je suis désolée pour toi, mais oui, pour moi, une mascotte c’est effectivement le nounours qui se dandine sur le terrain pour encourager son équipe. Mais tu vois, malgré mon opinion, je suis quand même là, à faire mon boulot en te posant des questions. Là, c’est peut-être ton unique chance de me montrer que j’ai tort, et crois-moi, ce genre d’occasion se fait assez rare, donc avant de m’agresser, réfléchis à deux fois. » Elle lui lança un regard noir cette fois-ci. Elle n’aimait pas être contredite, encore moins sur le rôle d’une stupide mascotte dont elle se foutait comme de l’an quarante. Mais très bien, pas de problème, en dépit de tout son esprit qui lui disait de partir et de le laisser en plan, juste pour lui montrer qu’on n’emmerdait pas la Callaway quand elle faisait l’effort d’être sérieuse pour une fois, elle resta assise, fumant taffe après taffe sur sa cigarette déjà bien entamée. La prochaine fois qu’elle aurait la bonne idée de faire un article sur les Iotas, l’image de la mascotte lui resterait bien en mémoire et lui ferait sans aucun doute changer d’avis. « Excuse-moi, mais t’es sérieuse quand tu es comme ça ? Parce que tu peux très bien prendre ça à la légère et dire que je parais de prendre la tâche trop à cœur, mais faut pas que t’oublies que tu te prépares à ton job, là… Enfin, t’as un souci, actuellement ? Parce que je te sens pas prète à interviewer qui que ce soit. » Evan haussa un sourcil perplexe. Levi-Flanders, Mère Teresa. Ouais, ou pas. « Mais si tu y tiens, si tu tiens absolument à écrire trois lignes sur le « hobby » inutile des mascottes pour faire bien dans ton mémoire, azy tu peux poser tes questions. Pas la peine de rétorquer. Ou alors tu remballes et tu te barres, c’est comme tu le sens. » Pardon ? Si elle avait jusque là toléré le regard empli de pitié, le ton narquois, et le sourire moqueur peu subtil, elle ne tolérerait pas grand-chose de plus. Elle manqua de partir en fou rire, le genre de fou rire nerveux et incontrôlable, que l’on a quand on veut juste s’empêcher d’égorger quelqu’un sur le champ. Excepté qu’elle n’aurait peut-être pas tant hésité que ça à le faire. Elle éteignit sa cigarette, l’écrasant au sol, étant donné qu’ici les cendriers n’existaient pas – et c’était en plus un réflexe gardé de son séjour de plusieurs mois à Paris où les gens se moquaient éperdument de polluer la planète tant qu’ils n’avaient pas à se déplacer pour jeter leurs mégots – puis rangea ses affaires dans son sac, se leva en laissant son sac sur la table, se rendit dans la cuisine pour se servir un verre d’eau sous les regards perplexes des autres Iotas, qui avaient peut-être entendu la dernière réflexion de Malcolm. Elle le vida deux fois et le reposa dans l’évier avant de revenir sur la terrasse. Allez, ma fille, là c’est ton année qui est en jeu, et par extension ta vie, fais pas ta bornée. Elle resta debout, les mains appuyées sur la table, fixant son interlocuteur. « Premièrement, je ne te permettrai pas de juger comment je fais mon boulot, si j’ai décidé de le faire comme ça, c’est moi que ça regarde, et après tout si je foire mon année et que je finis au chômage, ça ne sera pas ton problème, donc de base, tu n’as aucun commentaire à faire. » Elle sortit une autre cigarette, qu’elle alluma, comme pour le narguer. « Deuxièmement, non pas que ça soit tes affaires, mais effectivement, j’ai un souci, j’en ai même plusieurs, du genre que je ne t’étalerai pas, parce que ça te ferait trop plaisir, mais oui, ma vie à moi ne se résume pas à être mascotte, et étant donné que j'ai un gosse de 15 mois qui a passé sa nuit à être malade et que par conséquent j'ai pas dormi plus de trois heures, excuse-moi d’être de mauvaise humeur. Mais évidemment, c'est tellement plus marrant de te foutre de ma gueule quand tu sais pas le quart du tiers de ce qui se passe dans ma vie. Donc maintenant t’arrêtes avec tes remarques à la con, heureusement pour toi, tu ne me connais pas, et tu ne sais rien de moi, donc tes jugements, tu te les gardes, merci. » fit-elle, son regard ne trahissant cette fois ni moquerie, ni indifférence, simplement de la colère. Bon dieu, si même un première année débarqué de nulle part la faisait sortir de ses gonds elle était mal barrée. Elle choisit l’option de se rasseoir, et ressortit bloc-notes et carnet. « Je t’écoute. T’as cinq minutes pour me convaincre que tu ne sers pas à rien. Ou en tout cas qu’être mascotte ne sert pas à rien, parce que pour la première option je crois qu’il te faudrait un peu plus que cinq minutes » .
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