the great escape
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« Et pour quelques dollars de plus » • Shane

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« Et pour quelques dollars de plus » • Shane Empty
MessageSujet: « Et pour quelques dollars de plus » • Shane « Et pour quelques dollars de plus » • Shane EmptyMer 26 Oct - 14:57

    maya & shanebad day, looking for the great escape. • he was my north, my south, my east and west, my working week, my sunday rest ; my noon, my midnight, my talk, my song; I thought that love would last for ever: I was wrong ;; furious lovers will be together again...

D’un point de vue purement technique, Maya avait facilement l’air d’une vulgaire prostituée prête à vendre son corps pour une poignée de dollars. Ce n’était pas très éloigné de la vérité si l’on ne prenait comme preuve ce qui se trouvait devant nos yeux. La jolie blonde avait en effet été « louée » à l’occasion d’un enterrement de vie de garçon, cher cela dit en passant, mais il n’en demeurait pas moins qu’elle allait faire office d’objet de désir toute la soirée durant. Le groupe était arrivé en avance au club, sous les coups de vingt-deux heures, et Maya dû dès lors se mettre en quatre pour satisfaire les moindres désidératas du groupe de client. Sa patronne l’avait particulièrement à l’œil du fait qu’elle ait passé près d’une semaine sans venir au club assumer son rôle de stripteaseuse : La chose n’avait été possible que grâce à une intervention de son chirurgien en personne, qui s’était déplacé et avait pris rendez-vous avec ladite patronne pour plaider le cas de Maya. Impossible pour elle de revenir au club tant que sa respiration n’avait pas repris une allure plus normale, sans compter que pendant cette semaine là, il avait fallut qu’elle ne prenne ses marques au sein du loft de Cheyenne. Autant de chamboulements qui lui avait valut d’appliquer de nouvelles ruses de sioux afin d’être présence ce soir. Maya était presque prête à annuler lorsque par un hasard fabuleux son professeur s’était absenté et avait fait garder les deux petits bouts de chou par Cally, l’amie proche et nounou par excellence. Ce qui expliquait qu’elle ait été en retard, directement placée dans le collimateur de sa patronne et qu’elle n’avait évidemment pas remarqué l’essentiel dans la troupe de jeunes hommes dont elle allait s’occuper ce soir, notamment la présence de Shane, un ex avec qui l’histoire avait été particulièrement tumultueuse. Celle-ci s’était d’ailleurs terminée sans engueulade, avec un simple « je m’en vais » griffonné sur un mouchoir déposé sur le coussin du lit de la jolie blonde. Depuis, elle n’avait plus eu la moindre nouvelle…Tant pis, tant mieux, là n’était pas le propos, d’autant qu’elle était à des lieues de penser au jeune qui lui avait autrefois fait chavirer et le cœur, et l’esprit.

A peine eut-elle pénétré à l’intérieur de la salle spéciale, séparée du restant de la salle par un simple rideau rouge épais, qu’elle fut sollicitée non pas par un client mais plusieurs en même temps. Aussi eut-elle le réflexe de recommander du champagne auprès de la serveuse avant de monter sur la table de danse afin qu’ils n’aient et le palais occupé, et les yeux. Maya avait d’ailleurs choisi sa tenue des grands jours : Un corset mettant parfaitement en valeur ses courbes divines ainsi que sa poitrine, et un simple boxer pour cacher son intimité, ne dévoilant donc que ses longues jambes musclées. Ses chaussures étaient évidemment à talons hauts, lui donnant l’impression de dominer tous ses clients d’un coup, et ceux-ci n’altérèrent en rien sa souplesse naturelle : Maya exécuta la première partie de son show sans sourciller, jusqu’à ce qu’on ne lui demande une lap dance toute particulière pour l’un des jeunes hommes présents. Elle ne distinguait pas son visage, aussi n’eut-elle aucun mal à faire complètement abstraction de ce qu’elle s’apprêtait à faire. Sans même hésiter, elle était descendue de la table de danse avant de commencer à se déhancher avec sensualité et professionnalisme tout contre ce jeune homme dont l’odeur ne lui était pas inconnue. Ce parfum…C’était exactement celui qu’elle avait offert au seul homme ayant vraiment compté dans sa vie. Maya tâcha de garder la main mise sur ses émotions, hélas, une fois qu’elle fut retournée et que son regard croisa celui de Shane, elle se stoppa aussitôt : C’était plus que ce que son cœur ne pouvait supporter pour l’instant. La musique atteignait toujours ses oreilles, les autres clients du groupe n’avaient toujours de cesse de la siffler pour qu’elle ne continue, hélas, son esprit était davantage rivé sur le choc émotionnel étant désormais le sien. Si on lui avait un jour dit qu’elle croiserait son ex et qu’elle lui ferait une lap dance, Maya se serait sûrement moquée de la médisante personne. Mais en attendant, elle n’avait guère l’air fine avec son visage marqué par la surprise et ses traits de porcelaine passablement figé, au même titre que le reste de son corps.

« Shane… »

Le fait que sa patronne n’émette un coup de sifflet la poussa à réagir, cependant. Maya n’eut pas le temps de se perdre dans des discours, et, aussi imperturbablement que possible, elle poursuivit et termina ladite lap dance qu’elle avait commencée quelques minutes plus tôt. Se retrouver nez à nez avec celui qui l’avait faite tourner en bourrique pour mieux l’abandonner lâchement de nombreux mois plus tard, c’était…Traumatisant. La jolie blonde n’imaginait pas que tous ces souvenirs douloureux, qu’elle croyait depuis longtemps effacés de sa mémoire, ne referaient aussi subitement surface. Mais hélas, son corps s’était mis à trembler sous l’effet du choc émotionnel, et comme à chaque fois qu’elle perdait le contrôle, sa respiration était devenue erratique.

« Tu peux me dire ce que tu fous là au juste ? » énonça-t-elle froidement, en le chuchotant à l’oreille de Shane tout en poursuivant sa danse effrénée et sensuelle. « Je te préviens, dans deux minutes je m’écarte, hors de question de te faire ce plaisir plus longtemps ! »

Oui car de toute évidence, le fait de voir un aussi joli brin de fille se déhancher n’était pas désagréable pour les yeux. En revanche, c’était diablement gênant pour Maya, qui n’avait pas la possibilité d’achever la danse tant que sa patronne ne lui avait pas fait signe…Mais ce n’était pas le plus inconfortable. Shane était revenu, sans la prévenir, comme si leur histoire n’avait aucune importance, ou pire, n’avait pas existé. C’était sûrement le plus dégradant.

« T’as intérêt à garder tes mains chez toi, d’ailleurs…Un coup de pied bien placé est si vite arrivé de nos jours ! Mais sérieusement, t’aurais pas pu choisir un autre club, il faut que tu viennes m’emmerder aussi ! D’ailleurs, ravie de voir que tu es enfin de retour et que ta délicatesse est toujours aussi légendaire. »
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MessageSujet: Re: « Et pour quelques dollars de plus » • Shane « Et pour quelques dollars de plus » • Shane EmptyLun 31 Oct - 17:15





« vide cor meum »

C'était facile d'être là, de ne s'occuper de rien et de juste savourer le fait que Preston s'en prenne plein la gueule. Oh, ça il y avait eu droit, le bizutage en beauté made in Bachelor Party. Dans le genre, les potes semblaient particulièrement bien instruits dans la façon de lui rendre la vie dure et aussi mémorable que possible pour le dernier jour de liberté qu'il aurait jusqu'à son divorce... Parce que sans vouloir être mauvaise langue, Preston n'était pas connu non plus pour être le plus fidèle des amants et les paris couraient déjà les couloirs en tachant de découvrir lequel de lui ou de sa sulfureuse épouse allait mordre la poussière en premier et céder à la tentation avec un(e) autre... Personnellement, je misais sur Caroline, qui avait tous les attirails d'une nymphomane en puissance, si bien que lorsque les deux ont annoncé leur mariage, on a été plusieurs à s'esclaffer à la bonne blague avant que le regard estomaqué de notre ami ne nous cloue sur place. Littéralement.
KEVIN – « Oh aller, Shane, dérides-toi un peu mon vieux ! On est là pour cé-lé-brer !! »
Kevin n'avait pas l'air de comprendre que les célébration "d'amour" étaient loin d'être mon fort, je préférais observer et savourer à quel point Preston s'enfonçait minute après minute, ses petites mèches de blondinet balançant au gré de ses vastes mouvements motivés principalement par l'alcool qu'il avait ingéré. D'une certaine manière, je préférais aussi m'assurer que les choses n'aillent pas trop loin parce que si je tenais bien l'alcool ce n'était évidemment pas le cas du restant de notre petit groupe.

Nous avions réservé les services d'une danseuse exotique pour quelques heures, histoire que Preston ne goûte une dernière fois (et impunément) aux plaisirs visuels de courbes féminines divines, et si mon sourire graciait mon visage en encourageant le futur malheureux, mon expression se figea alors que mon regard remontait des jambes au bassin, de la poitrine jusqu'au regard avant de voir dévoilé à mes yeux la seule femme que j'eus jamais vraiment aimé -même si ce fait ne m'a pas empêché de casser notre relation au bout d'un temps. Renfermé sur moi-même pour ce qui sembla être l'éternité à venir, je ne participais pas. Je n'encourageais pas. Je ne bougeais pas plus. Seigneur, c'est à peine si j'osais respirer alors que je la regardais comme transfiguré se déhancher devant nous, caressant son corps sublime tout en aguichant l'intérêt de mes amis.
KEVIN – « La prochaine sera pour lui !! Allez ma belle, montre-lui de quoi t'es capable »
Le bruit d'un claquement se fit entendre, ainsi que le son caractéristique d'un papier que l'on froisse me laissant ainsi deviner qu'il venait probablement de glisser quelques billets je ne sais où sur le corps de mon ex' avant de lui claquer gentiment la fesse comme pour la motiver. A la première occasion, je lui dirais deux petits mots: de un, quand une fille te faisait une danse, on pouvait toucher avec les yeux mais pas avec les mains. Et de deux... merde, je n'avais pas besoin de seconde raison, rien que le fait qu'il ait amené l'attention de Maya sur moi méritait que je le brise en deux. Si la perspective se serait avérée amusante pour n'importe quel autre d'entre nous, pour moi elle n'avait rien de plaisant et au fur et à mesure des pas de Maya dans ma direction on pouvait progressivement percevoir un grondement sourd que j'émettais inconsciemment dans un signe involontaire de ma dépréciation de la situation...
MAYA – « Shane... »
Bien, au moins elle n'avait pas oublié mon prénom. Cela faisait quelques minutes que la danse avait commencé et que je tentais au possible de me souvenir à quel point le fait de la trouver dans un lieu pareil ne me plaisait pas du tout (même si une partie de moi trouvait ça sexy quand même) et de maîtriser mes réactions corporelles alors qu'elle se frottait, frôlait, dansait contre moi en cherchant une forme de réaction qui ne viendrait pas tant que je n'avais pas à desserrer des dents. Ce n'est que lorsque mon prénom frappa mes oreilles que je me permit un mouvement infime, penchant doucement mon regard vers le sien alors qu'elle était figée dans l'indécision autant que la surprise.
SHANE – « Bonsoir, Maya... »
Elle continua sa danse, mais non autant parce qu'elle le voulait que sa patronne ne l'y oblige, aussi ses mouvements furent secs, saccadés, suivant plus le tempo endiablé de la chanson sur laquelle elle se mouvait que la sensualité qui aurait dû empreindre ses gestes .

Qu'est-ce que JE foutais là?! Non mais c'était à ne rien y comprendre, c'était encore elle qui jouait les... je ne sais trop quoi dans un femme composé quasi exclusivement de femmes nues et d'hommes en chaleur prêt à tout pour la sortir ce soir. C'est elle qui venait à se trémousser contre moi jusqu'à l'accord de sa harpie de patronne après quoi je m'attendais à ce qu'elle bondisse hors de l’alcôve qui nous retenait à l'abri du reste du club.
SHANE – « Plaisir ? Ce plaisir ? C'est plus que ce que j'ai jamais eu de ta part pendant tout le temps où l'ont s'est fréquentés alors s'il fallait que je paie dès le départ pour avoir droit à un minimum d'attention, il aurait fallu que tu le dises tout de suite. Et rassures-toi, je ne suis pas Kevin, les mains baladeuses ce n'est pas mon genre... Déjà eu mon quart. »
La chanson se termina bien vite et en moins de temps qu'il n'en fallu pour le dire, elle semblait prête à bondir et disparaître.
SHANE – « Kevin n'a pas eu droit aux deux heures qu'on a payées pour lui, il en reste une demie-heure »
Si je voulais la forcer à rester là, je n'aurais pu trouver mieux: ce n'est pas parce qu'elle avait dansé pour moi, sur moi, qu'elle était autorisée à partir et la vipère qui nous observait dans son coin semblait on ne peut plus d'accord avec moi.
SHANE – « Oh, mademoiselle veut faire de l'esprit, je te signale qu'apparemment, c'est toi qui a finalement décidé de quitter Tokyo pour venir t'installer ici. Moi ça fait un bon trois ans que j'y suis et juste pour le cas où tu ne t'en souviendrais pas, je ne suis pas le genre à fréquenter les clubs du genre, chose que j'aurais dit de toi jusqu'à aujourd'hui. Et pour ma délicatesse, je te rappelle simplement que je ne te dois rien, ou au moins presque toujours autant que ce que j'ai un jour pu avoir de toi... »
L'inconvénient du choc, quand il y en avait un, c'était qu'il était aussi désarçonnant pour l'un que pour l'autre. Personnellement, je ne pensais pas la moitié des atrocités que je lui lançais mais comme j'avais été entraîné dans le principe que la meilleure défense était encore l'attaque je n'étais pas près à lâcher prise. Un instant plus tard, un courant d'air nous frappa alors que le rideau de l'alcôve s'ouvrait et par lequel Maya disparu. Moi, je n'étais pas sûr de savoir ce qui m'énervait le plus: le fait que je la retrouve ici, ou que je la retrouve comme ça... ou bien le fait que je la retrouve, tout court. Je fulminais dans mon coin et Kevin dût être suffisamment imbibé pour réaliser que quelque chose d'énorme se déroulait mais sans que son cerveau ne rattrape quoi. Stupidemment, il posa une question. Une seule...
KEVIN – « Et, euh... Vous vous connaissez tous les deux ?? (...) B... Bien joué, Shane. Un canon comme ça.... »
De manière incertaine, il me fit un signe "ok" dans le genre que se faisaient les plongeurs sous marins et j'eus durant juste un instant l'envie de le tuer sur place. Au lieu de quoi, je me levais et emboîtais le pas à mon ex petite amie en appelant son nom pour l'interpeller.

Pour autant que j'étais concerné, cette conversation était loin d'être terminée...


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MessageSujet: Re: « Et pour quelques dollars de plus » • Shane « Et pour quelques dollars de plus » • Shane EmptyMar 1 Nov - 12:03

    maya & shanebad day, looking for the great escape. • he was my north, my south, my east and west, my working week, my sunday rest ; my noon, my midnight, my talk, my song; I thought that love would last for ever: I was wrong ;; furious lovers will be together again...

Maya n’avait pas cru utile, ou même intelligent, de rétorquer quoi que ce soit. Elle avait plutôt pris la tangente de la façon la plus odieuse qu’il soit, et l’avait regretté à l’instant même où elle avait posé un pied hors du salon privé. Le fait est que Shane ait visé parfaitement juste. Elle était complètement déboussolée à la simple pensée d’être aussi proche physiquement de lui, alors que leurs cœurs étaient désormais à des années lumières l’un de l’autre. La donnée lui donnait particulièrement la nausée, et si elle n’avait pas fuit, les paroles blessantes auraient continué leur chemin jusqu’à ce qu’il ne reste plus que des cendres du palpitant de la jolie blonde. C’était une question de survie que d’éviter le malaise respiratoire, aussi. Elle marchait donc aussi rapidement qu’elle ne le pouvait, toute persuadée qu’elle était que Shane ne tarderait pas à lui emboiter le pas. Hélas pour elle, tandis que Maya entendait son nom énoncé d’une voix rauque et tout à fait non sympathique, elle fut arrêtée en plein élan par sa patronne dont le visage avait été plus aimable. Celle-ci semblait passablement furieuse contre son employée et son manque cruel de professionnalisme. Ladite patronne se moqua éperdument de la présence de Shane et n’hésita pas à passer un savon à Maya comme si celle-ci avait commis une faute absolument irréparable. Tout ce qu’elle avait fait, c’était lui faire perdre quelques deniers supplémentaires, et ce qui lui faisait dire qu’elle se comportait facilement comme une mère maquerelle, c’était ce rapport maladif qu’elle avait avec l’argent. En attendant, devant cette, je cite, « attitude inqualifiable et ce manque cruel de professionnalisme », Maya se vit supprimer sa paye de la soirée. Deux mille dollars de perdu…Le visage de la jolie blonde se figea pendant quelques secondes sous l’effet de cette nouvelle, avant d’ouvrir la bouche en vue de rétorquer quelque chose, mais en vain : Sa patronne avait déjà tourné les talons, preuve que la discussion était définitivement close à ses yeux et qu’il n’y avait aucun moyen, aucun recours possible pour la pauvre employée qu’elle était. Maya avait à peine entendu le « je t’attends demain soir calmée et professionnelle » qui avait ponctué cette discussion ressemblant davantage à un monologue de purgatoire. Elle était tellement choquée et emplie de rage face à la simple idée qu’il ne lui manque deux mille dollars pour payer ses factures les plus urgentes qu’elle sursauta presque à l’entente de bruits de pas derrière elle. Shane ! Elle l’avait complètement oublié et quelque chose lui disait qu’il valait bien mieux qu’elle ne coupe rapidement court à la conversation se jouant entre eux.

« Effectivement, tu ne me dois rien mon cher, et tu dois jubiler de m’avoir fait perdre deux mille dollars. Bravo, décidément, tu fais plus fort à chaque fois que je croise ton minois détestable. »

Le pire ? C’est que le calme de Maya était devenu glacial. Ses yeux d’un bleu d’ordinaire saisissant s’était considérablement humidifiés par les larmes qu’elle refusait de verser et ses poings étaient serrés à cause de la douleur lancinante qu’elle ressentait dans la poitrine. Fallait-il qu’elle ait les nerfs solides pour faire preuve d’un tel contrôle. D’autant que Shane était la première raison pour laquelle Maya avait complètement perdu les pédales. Elle le toisait donc désormais, sans faire preuve du moindre recul, de la moindre honte ou même de la plus petite peur, toute persuadée qu’elle était de n’avoir été qu’un vague alibi à la destruction de leur relation. Elle n’était pas blanche ou pure dans l’histoire, c’était une affaire entendue…Mais elle avait fait des efforts à sa façon. Ses manœuvres avaient sûrement été beaucoup trop lentes au goût de Shane puisqu’il l’avait rayée de sa vie comme on gommerait un trait de crayon en trop sur une feuille. Maya n’avait toujours pas digéré la chose, et ce bien que cela ne fasse des années…Certaines rancœurs ont la dent dure.

« Je t’arrête de suite, je n’ai aucune envie qu’on s’envoie d’autres amabilités en pleine poire. Je n’ai pas non plus envie de t’entendre me déblatérer tes saloperies alors que j’ai une excellente mémoire. Tu peux me traiter de frigide, ou de pute pour ce que tu en as vu ce soir, tu sais quoi ? Je m’en tamponne. Tu penses ce que tu veux, tu es un grand garçon ! Mais quand je fais notre autopsie, la seule pauvre merde que je juge responsable de ce désastre, c’est toi. TU as mis les voiles un beau matin sans un mot ni une explication. J’ai peut-être un caractère de merde, je suis impossible et imprévisible, je fais un boulot de merde dégradant, et après ? La fin de notre histoire, tu ne peux la reprocher en premier qu’à toi-même. »

Maya n’avait plus l’intention de se laisser faire à l’avenir. S’il souhaitait qu’ils ne se battent à coups de joutes verbales, alors très bien, qu’il ose ! Elle n’avait plus peur désormais. Certes, son teint avait pâlit du fait de la succession de mauvaises nouvelles pour une seule soirée, mais la jolie blonde se sentait suffisamment forte pour résister jusqu’à ce qu’elle n’ait plus Shane en face d’elle. Évidemment, elle n’évita pas ce début de quinte de toux ne laissant strictement rien envisager de bon…Mais qu’importe. Qu’importe qu’une mince trace de sang soit présente contre sa main droite et qu’elle ne doive la plaquer contre sa tenue le plus discrètement possible. Connaissant Shane, il ne verrait sûrement pas ce genre de détails.

« En ce qui me concerne, tu peux aller te faire foutre, avec ou sans une autre stripteaseuse de la boîte, mais en tout cas, sans moi ! A moins que tu ne sois le dernier des hypocrites, ce qui à entendre ce que tu m’as envoyé dans les gencives tout à l’heure ne m’étonnerait pas le moins du monde, nous n’avons plus rien à nous dire. »

D’autant que Maya avait une grande hâte de laisser cette soirée derrière elle et de rentrer chez elle…Humain, après tout.
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MessageSujet: Re: « Et pour quelques dollars de plus » • Shane « Et pour quelques dollars de plus » • Shane EmptyMar 1 Nov - 15:25





« vide cor meum »

S'il y en a dans l'assemblée qui ne sont pas encore persuadés que je suis carrément frappé, je pense qu'ils ont de quoi être convaincus maintenant. Un groupe jouait sur ma droite, permettant d'alterner entre quelques chansons choisies sur le tas à la stéréo et d'autres compositions de leur création, offrant à l'intérieur du Manhattan Lounge une ambiance toute particulière. Mais vraiment... Me trouver moi, au Manhattan Lounge. Je pense qu'on allait tout voir, même si je n'étais pas là pour le plaisir... enfin, pas entièrement, parce qu'il fallait avouer qu'il y avait de sacré beaux morceaux parmi les filles qui se dandinaient aujourd'hui, se dénudant et laissant apparaître leur peau d'albâtre à ces vautours de mecs en chaleur qui ne savaient plus se contenir. Un bon cocktail de toutes les classes sociales, de l'avocat au chauffeur routieur, le tout assurant une certaine tranquillité et un caractère presque "normal" au lieu: on n'allait pas chercher les soucis ici. Pas dans ce club...

De là où je me trouvais occupé à scanner la pièce du regard, j'avais un bon panorama de ce qui formait le club: les pistes où ondulaient les femmes divines pour le plaisir de ces hommes qui se pressaient alors de caler des billets dans leur ceinture (quand il leur en restait une), le bar sur ma gauche, perdu à une petite dizaine de mètres et s'étalant jusqu'à cette porte par laquelle Maya avait disparu. Et à ma droite, on trouvait des alcôves plus privées, plus isolées des autres aussi, d'où je venais de sortir dans l'espoir de talonner la femme qui avait partagé mes jours et mes nuits pendant si longtemps mais qui avait fui comme sous le poids de ce que ma présence lui imposait. Je n'étais pas disposé à la laisser s'en tirer à si bon compte, mû par un agacement interdit à la découverte de ce qu'elle faisait dans la vie de tous les jours... ou plutôt, de toutes ses nuits. Je n'étais plus là pour m'amuser, l'amusement était pour le reste de mes potes qui étaient rejoints par une autre danseuse exotique alors que je me faisais arrêter par une troisième, collée à moi et tentant par tous les moyens de me persuader à une danse privée alors que je passais mon temps à l'ignorer et tenter de regarder par dessus son épaule pour récupérer Maya du regard. J'étais ennuyé par l'insistance de cette naïade et si magnifique fut-elle avec ses formes voluptueuses et son corps de rêve, je n'avais réellement qu'une unique objectif en vue pour l'instant..
SHANE – « Désolée, ma belle. Peut-être une autre fois... »
La belle qui semblait sortie tout droit d'un clip des Pussycat Dolls s'en fut avec perte et fracas, jurant je ne sais quoi en espagnol de manière à ce que cela paraisse comme un ronronnement à mon oreille, plein de promesses que je ne pouvais comprendre mais qui s'annonçaient bien prometteuse. Si je n'avais entendu l'éclat de voix un peu plus loin, ou alors l'affaissement des épaules de Maya en défaite, je me serais bien laissé tenter... Avec un sourire aussi aguicheur que la manière qu'elle avait de rouler des hanches devant moi, je lui promettais un "later" auquel elle répondit avec un clin d'oeil et un baiser soufflé. Je doutais que le club fasse le service hors heures de travail mais si je pouvais me permettre, je n'avais rien qui ne me retienne...
SHANE – « Est-ce qu'on ne pourrait pas juste ... ? »
Je ne terminais pas ma phrase, mais pris Maya par les bras avec une douceur contredite par l'agacement perçu dans ma voix et l'amenait plus ou moins de force à me rejoindre dans une alcôve qui s'avérait un peu plus tranquille que le coeur du club où tout le monde pouvait être témoins de notre éclat. Elle m'énervait par le simple fait de se trouver ici et je n'étais pas exactement sûr de ce que j'avais envie d'en penser. La seule chose dont j'étais sûr, c'était qu'entre nos ébats dans le chalet de ses parents en Alaska et le fait de la retrouver ici occupée à se trémousser pour gagner sa vie, un gouffre se formait dans mon esprit pendant que je tentais de remplir les blancs. J'avais encore mon verre d'alcool en main, n'ayant même pas réalisé l'avoir pris avec avant de le descendre d'une traite. Je laissais Maya parler et pester en n'y prêtant qu'une attention partagée à ce qu'elle avait à dire avant de replonger mon regard sur la salle qui s'animait devant moi, vérifiant en toute discrétion que notre dispute n'attirait pas les regards. Nous étions en pleine nuit, dans un club où il ne faisait pas énormément plus clair si on mettait de côté les flash de lumière mettant en valeur ces corps nus, mais je n'avais pas besoin de plus pour savoir m'y retrouver parfaitement et de m'apercevoir si un visage était tourné vers moi. Vers nous..
MAYA – « (...) La fin de notre histoire, tu ne peux la reprocher en premier qu’à toi-même. »
Pardon? Je crains l'espace d'un instant ne pas avoir tout suivi et je maudis pendant une seconde mon inattention alors qu'elle continuait à parler. Je bouillonnais progressivement à la laisser pester et si je ne niais pas la moitié, le fait qu'elle ne blâme que moi s'avérait un petit peu trop fort pour mon appréciation.
SHANE – « Que moi? Que moi?! Pour autant que je sache, la dispute qui a précédé mon départ, tu n'étais pas aussi silencieuse et blanche comme neige que tu aimerais bien le laisser croire. On a commencé par causer, on a finit par se déchirer et miss excellente mémoire je te rappelle que quelque part dans la conversation tu m'as clairement invitée à prendre mes cliques et mes claques et à me casser si ça ne me convenait plus. Cela ne me convenait plus, alors je suis parti et deux semaines plus tard je partais en campagne. Je serais parti de toute manière, c'est ça que tu n'as pas trop l'air de comprendre. Mais de toute manière, pourquoi tenter de justifier quoi que ce soit, je n'en ai franchement pas envie et de toute évidence, tu t'es trouvé de quoi te consoler sans moi donc ce n'est pas comme si j'avais dû tant te manquer que cela pendant tout ce temps. »
Une violente quinte de toux la secoua alors que mes mots mourraient sur mes lèvres tremblant de colère et de déception de la retrouver ici. Mon orgueil de mâle en prenait peut-être un coup aussi, que mon ex finisse strip teaseuse n'avait jamais vraiment fait partie de mes idées de relations.
SHANE – « Eh... Est-ce que ça va ?»
L'espace d'un instant, une inquiétude sincère laissa place à la colère et je guidais doucement Maya vers le siège pour qu'elle s'y assoie un instant et fasse ce truc que j'avais vu à la tv, se pencher en avant et garder la tête un instant entre les jambes pour faciliter la respiration ou je ne sais quelle autre chose. J'aurais dû me douter que dans son état, elle n'accepte pas ma sollicitude et en tachant de voir les choses de son point de vue, je ne pouvais que comprendre. Mais le fait qu'elle me rejette me fit l'effet d'une claque ranimant aussi rapidement qu'elle avait disparu toute la hargne et la colère que je pouvais ressentir.
SHANE – « De toute manière, lorsqu'il a été question d'aller me faire foutre ça n'avait jamais été avec toi donc je ne vois pas trop ce qui changerait aujourd'hui. Je ne risque pas le dépaysement, que tu soies ou pas là. »
J'étais la proie d'émotions contradictoires qui m'agaçaient au plus au point. Je n'étais plus le même que l'homme qu'elle avait connu et en même temps, je lui ressemblais tellement. Mais si son attitude et ses mots me firent croiser des bras dans une manière qui paraîtrait le plus buté possible, mon regard ne put que retenir l'aperçu que de rouge que j'avais remarqué alors qu'elle portait sa main à sa bouche pour y tousser...
SHANE – « Qu'est-ce que tu as... »
Je retenais du mieux que je pouvais le "encore une fois" qui menaçait de passer mes lèvres, tâchant de faire passer mon souci pour de l'agacement alors que la curiosité me rongeait peu à peu. Je doutais fortement de la coopération de Maya, mais ça ne pouvait pas faire de tort de tenter le coup. Au pire, ça perdurait la conversation plus longtemps que ce qu'elle semblait décidée à laisser passer...


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MessageSujet: Re: « Et pour quelques dollars de plus » • Shane « Et pour quelques dollars de plus » • Shane EmptyMar 1 Nov - 18:13

    maya & shanebad day, looking for the great escape. • he was my north, my south, my east and west, my working week, my sunday rest ; my noon, my midnight, my talk, my song; I thought that love would last for ever: I was wrong ;; furious lovers will be together again...

Maya aurait évidemment pu jouer la carte de la raison, épanchant ainsi son cœur meurtri à la vue de Shane, mais il n’était pas question une seconde qu’il ne puisse la voir plus faible qu’elle ne l’était en vérité. Il était fini le temps où elle attendait énormément de leur relation…Elle ne pouvait décidément plus évoluer au travers de son regard, s’améliorer grâce à ses mots et aux moindres petites attentions qu’il lui offrait à l’époque où ils étaient encore ensemble. La vérité, c’était que Maya avait toujours souffert de l’apparente froideur qu’il affichait. Ce n’était pas uniquement de son fait, étant donné qu’elle ne l’avait jamais ouvertement encouragé. La jolie blonde avait fait des efforts à sa façon, mais n’avait jamais été en mesure de lui avouer pourquoi les relations humaines étaient si laborieuses avec elle. Son secret le plus infâme, le plus inavouable était finalement resté scellé dans ses lèvres, et ils n’avaient pas été capables d’avancer en grande partie parce que Maya freinait des quatre fers. C’était désespérant qu’elle ne s’en rende compte que maintenant, mais cela le devenait d’autant plus lorsqu’elle se souvenait avec quelle indifférence Shane avait disparut. Pas un mot, une explication, ou même une occasion laissée de s’expliquer à l’avenir. Il avait tout simplement balayé toute leur histoire, leurs efforts et leurs disputes si nombreuses comme s’il s’agissait d’un bête château de cartes. Maya ne s’en était jamais remise, quoi qu’elle n’en dise. Aujourd’hui encore, il lui arrivait d’ouvrir violemment les yeux en pleine nuit en se rendant compte qu’elle le cherchait, les bras grands ouverts dans le vide, comme s’il était possible qu’ils ne puissent se refermer sur ce corps contre lequel elle se sentait protégée. Certes, Shane n’était pas l’unique responsable de ce gâchis, c’était un fait indéniable. En revanche, il avait pris les paroles de Maya au pied de la lettre, partant du principe que si elle disait « tu peux prendre tes clics et tes clacs » elle le pensait avec toute la sincérité du monde. Cette phrase était bâtarde, certes. Mais qui ne l’avait pas employée un jour dans son existence ? Elle faisait partie des nombreuses phrases que l’on énonce sur le coup de la colère et que l’on regrette la seconde d’après, pour ceux qui ne l’oublient pas tout simplement au bout de quelques heures. Maya n’aurait jamais pu prédire que Shane ne la prendrait au mot…Et elle s’était finalement rendue compte qu’elle tenait plus à cette relation, quoi qu’elle n’en dise, que le jeune homme à cette sombre époque.

« C’est clair que je suis consolée, ça se voit comme le nez au milieu de la figure ! Merde Shane, ça t’arrive d’être moins con ? Tu n’as jamais balancé cette phrase parce que tu étais tellement en rogne que tu aurais pu dire n’importe quoi ?! Je ne te pensais pas assez crétin pour me prendre au mot mais soit, puisqu’on y est, allons-y franchement ! A croire que des deux je n’étais pas celle qui était la plus désintéressée par cette relation. Désolée, mais entre toi et moi, je pense que tu dois être le plus comblé des deux, et ce mille fois. Ce n’est pas parce que je ne laisse rien paraître que je ne ressens rien. Ne pas y arriver, ce n’est pas sans raison. Tu t’en serais rendu compte si seulement tu m’avais suffisamment observé. Alors, désolée encore, mais si tu es parti, c’est parce que TU l’as voulu et que tu as fait en sorte que je n’ai surtout pas mon mot à dire. »

S’il l’avait confrontée lors d’un face à face, si houleux soit-il, Maya aurait fini par lui dire qu’elle ne pensait pas un mot de ce qu’elle avait dit et qu’elle ne voulait pas qu’il ne l’abandonne. La connaissant, ce discours aurait été noyé dans la masse, mais il aurait été clair quant à la façon dont elle l’aurait énoncé. Mais elle n’avait pas eu cette chance, et en cela, Shane s’était tout bonnement facilité la vie. Elle pouvait très bien comprendre que leur relation ne le satisfasse plus, bien qu’elle ait longtemps espéré le contraire, mais c’était parfaitement injuste de l’avoir si subitement rayée de son existence sans qu’elle n’ait un recours possible. Il l’avait simplement oubliée, dans l’histoire.

« Quand bien même ça aurait de l’importance pour toi, ce dont je doute, je n’ai pas la moindre envie de te donner une nouvelle occasion de m’écorcher vive. Alors, au risque de me répéter, va donc te faire foutre…Toi qui es si doué pour prendre la tangente, je t’offre une formidable occasion de te décharger de toute responsabilité. Comme si ça avait de l’importance, de toute façon. Bah, sous peu je ne serais pour ainsi dire plus un problème. Maintenant si tu veux bien, j’ai assez perdu de temps à écouter tes salades, je voudrais rentrer chez moi où mon p’tit cul aura sa place ! »

Maya s’était relevée brutalement, avait écarté Shane d’un geste qui ne l’était pas moins, avant de s’élancer vers la porte avec cette volonté extraordinaire dont elle était mue avant chacun de ses malaises. Son désir de ne surtout pas être vue agonisante, en risquant par la même occasion d’être prise en pitié, était si fort qu’elle parvint à retourner à sa loge, remettre sa jolie chemise noire moulante et son jean serré pour mieux sortir du club quelques minutes plus tard. Certes, sa respiration était saccadée et elle tenait à la main un mouchoir autrefois d’un blanc pur qui s’était lourdement teinté de sang pendant ces quelques derniers instants. Maya n’avait cessé de tousser, toute chamboulée qu’elle était, et le fait même de conduire dans un tel état pouvait s’avérer suicidaire. Cela dit, encore faudrait-il qu’elle ne soit en mesure d’ouvrir sa voiture : En effet, ses mains tremblaient tellement qu’elle ne parvenait pas à mettre les clefs dans la serrure de la portière. Il ne fallait pas croire, si Maya était désespérée à l’idée de perdre deux mille dollars, ce n’était pas pour rien. Sa voiture semblait avoir connu la guerre, et le fait que l’ouverture automatique des portes ne fonctionne plus en était l’une des nombreuses preuves. Une chance qu’il ne pleuve pas et qu’elle soit suffisamment couverte pour ne pas risquer d’attraper froid en prime…Cela étant, elle ne risquait pas d’aller loin, bien qu’elle soit nettement plus jolie et décente dans cette tenue. Soupirant, serrant son mouchoir fortement imbibé de sang dans l’une de ses mains, ses clefs de voiture dans l’autre, la jolie blonde n’avait de cesse de vouloir ouvrir sa fidèle titine, sans jamais y parvenir. Pour être mal partie, elle était décidément bien mal partie…Surtout si elle continuait à tousser de cette manière et qu’elle finissait par s’écrouler contre le bitume, ce qui allait finir par arriver si elle ne rentrait pas très vite se reposer dans de bonnes conditions !
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MessageSujet: Re: « Et pour quelques dollars de plus » • Shane « Et pour quelques dollars de plus » • Shane EmptyMar 1 Nov - 19:13





« vide cor meum »

Elle eut à peine le temps de terminer de parler et de paraître la tête haute devant moi que Maya disparaissait déjà dans la foule, laissant le rideau basculer doucement derrière elle comme un vestige de la tornade qui venait de passer. Instinctivement, je savais que quelque chose n'allait pas, mais je réalisais aussi que pour autant inquiet que cela me rende, ce n'était plus ma place de prétendre à quoi que ce soit la concernant. Le choc de la retrouver passant enfin comme une mauvaise tempête laissant la place à un soleil radieux, je passais une main dans mes cheveux de manière songeuse sans me soucier de les ébouriffer un peu plus que ce qu'ils n'étaient déjà, soudainement vidé par les évènements de la soirée autant que par le fait de ne pas avoir dormi énormément. Sortant enfin de l'alcôve et me dirigeant vers le bar, je me commandais une nouvelle boisson sans poser le moindre regard sur les femmes qui faisaient du pole-dancing un peu partout dans la pièce. Le whisky fut rapidement bu, mais n'éteignit en rien le rythme de mes pensées qui commençait à galoper doucement hors de tout contrôle. J'essayais de ne pas penser à Maya. Ne pas réfléchir à quel point être jeune à l'époque avait bien pu me faire faire et dire des conneries que je pouvais parfois regretter aujourd'hui. Prenant mon portefeuille dans ma poche revolver dans le but d'y retirer un billet pour payer ma consommation, mon regard se posa sur le coin raccorni d'une vieille photo, glissée entre deux documents officiels qu'il m'était obligatoire de garder en permanence sur moi. Sur le cliché, un jeune moi se tenait assis sur le ponton bordant un lac, pendant un été indien alaskan que nous avions passé ensemble lors de notre quatrième été dans les lieux. La famille Kammiya possédait autant un chalet de vacance qu'un petit cheptel de chevaux et c'était pour m'occuper de ces derniers que la famille nippone m'employait et avait ainsi permis ma rencontre avec la fille unique de la dynastie. J'étais tellement plus insouciant alors, avec une Maya tout aussi resplendissante qu'aujourd'hui se pencher vers moi au moment où je l'attirais vers moi pour la faire tomber sur mes genoux dans un éclat de rire qui nous secoua au moins pendant une bonne heure. La photo avait été prise alors qu'elle chutait dans mes bras, offrant à l'observateur inconnu un regard partagé entre deux gens à qui tout souriait. A y réfléchir aujourd'hui, je serais bien incapable d'indiquer comment les choses avaient bien pu déraper à ce point, de l'idylle parfaite à l'enfer quotidien. Nos caractères se forgeaient, se raffermissaient et je me souviens clairement la blessure que j'avais pu ressentir lorsque j'ai réalisé qu'elle n'était pas totalement franche avec moi. Que malgré nos années de fréquentation, certes été après été, nous étions toujours au même point dans notre relation, là où j'aurais pu espérer avoir au moins mérité une confiance un peu plus ouverte auprès de la femme qui aura été mon premier grand amour. Elle l'était toujours, d'ailleurs, puisque si je devais dire aujourd'hui ne plus l'aimer je ne ferais que mentir éhonteusement un peu plus que ce que je n'avais déjà fait. Mais les disputes s'étaient accumulées, l'été touchait à sa fin, et à force de m'entendre dire qu'elle serait mieux sans moi et que je n'avais qu'à disparaître pour qu'elle se sente enfin mieux et épanouie, j'ai fini par le croire. La jeunesse ne vous rendait pas automatiquement le roi des intellos, non plus, hein? Je lui aurait volontiers avoué qu'une fois rentré à Calgary et que la fougue de mon humeur redescendue, il était trop tard pour moi faire demi-tour, que je n'avais pas les moyens de me permettre deux fois l'aller-retour et que malgré toutes mes tentatives pour la joindre, je recevais toujours la même réponse. Elle n'est pas là ou bien encore Elle n'a pas envie de vous parler. L'orgueil eut raison de moi, un jour j'ai cessé d'appeler, j'ai cessé d'être rabroué. J'ai pris mon sac et j'ai décollé avec une unité militaire qui était destinée à me prendre les cinq années suivantes de ma vie.

Aujourd'hui, tout était difficile. Apparemment, la famille Kammiya et son personnel n'avait jamais dû faire part de mes tentatives, ou alors Maya souffrait d'un cas grave d'amnésie. Et cette pensée seule suffit à faire de nouveau bouillonner mon sang contre l'injustice de la situation et à quel point mon orgueil n'avais jamais pu accepter qu'elle me refuse une conversation. Apparemment, Maya n'avait même jamais eu son mot à dire... Ingérant enfin le reste de ma boisson (les glaçons ayant fondu rendant tout cela un scotch à l'eau... ou bien une eau au scoth), je me levais prestemment dans l'intention de disparaître de ce club maudit dans lequel je n'avais l'intention de ne plus remettre les pieds. Un égo blessé n'était pas vraiment recommandé dans les situations de retrouvailles surprises et mon choc, ma violence, mon aigreur était à la mesure de ce qui me touchait... Je pense que je devais être aussi blessé qu'elle, à ma manière, et le fait que nous ayons deux forts caractères ne nous permettait en aucun cas d'exprimer ce sentiment par autre chose que par la colère. La colère était familière, aisée à apprivoiser et à maîtriser, alors que la douleur vous laissait avec un sentiment d'impuissance contre lequel vous ne pouvez rien... Une fois à l'extérieur, je regagnais bien assez rapidement mon véhicule sous la menace d'une bruine qui apparaissait de plus en plus forte, me forçant à rentrer le cou dans ma veste et à presser le pas. Une fois dans mon pickup, j'envoyais un texto à Kevin pour qu'il ne s'inquiète pas de mon absence mais continue d'avoir une excellente soirée avec le futur marié et le reste de notre bande, mais que moi j'avais eu mon compte pour la soirée. Démarrant, avançant doucement dans le but de ne pas me faire surprendre par des piétons éméchés ou carrément trop excités pour rester sur le côté de la route, je venais à passer devant le parking des employés et apercevoir de loin une chevelure claire sous l'éclairage tamisé à cette heure de la nuit.

J'observais de loin mon ex se battre avec une émergence émotionnelle qui sembla la submerger pour l'instant, non sans m'arracher une expression autant ravie que misérable à l'idée d'en être la cause mais également qu'elle éprouve encore suffisamment à mon égard pour finir dans un état pareil... que cela soit haine ou amitié. Ou inimitié, dans notre cas...
SHANE – « Tout va comme tu veux ?? »
Faisais-je exprès de poser une "question con" ? Oh oui ! La fierté ne me rendait pas plus malin, avais-je dit et je ne pouvais m'empêcher de remuer juste un tout petit peu plus le couteau dans la plaie, mû par un égo surdimensionné ce soir et un agacement qui l'était tout autant. Les noms d'oiseaux ne manquèrent pas à voler à tire d'aile en ma direction, avant de soudainement faiblir et que je voie Maya faiblir soudainement, terminant à genou contre sa voiture alors qu'elle semblait avoir du mal et à respirer et à se maintenir droite. Paniqué, je me retrouvais hors de mon véhicule en moins de deux et à ses côtés tout aussi rapidement, passant bien assez vite mes bras autour de sa taille pour la soutenir et l'aider à se relever. Elle sembla tenter de se débattre, mais avec un manque de force qui ne faisait rien pour rassurer mes craintes. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait et le fait qu'elle me résiste n'aidait en rien à me garder calme.
SHANE – « Maya, ça suffit tu vois bien que tu n'es pas du tout en état de conduire ou de faire quoique ce soit. Laisse-moi te raccompagner chez toi, d'accord ? .... S'il te plaît ? »
Les derniers mots étaient susurés doucement alors que je tentais de la guider vers ma voiture, bataillant contre sa résistance et priant tous ce que je pouvais qu'elle ne se sente trop faible au final pour me défier bien longtemps.... Mais à peine eu-je cette pensée que je le regrettais aussitôt, parce que si la faiblesse la rendais plus docile, le seul fait qu'elle se sente faible ne calmait en rien mes craintes... Ou faisait taire ma détermination criant à ce que je m'assure qu'elle rentre chez elle saine et sauve..
SHANE – « Maya... S'il te plaît ? »


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MessageSujet: Re: « Et pour quelques dollars de plus » • Shane « Et pour quelques dollars de plus » • Shane EmptyMar 1 Nov - 21:55

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Fallait-il que cette charmante demoiselle blonde ait les épaules solides pour ne pas prendre la poudre d’escampette à nouveau alors que, pour la troisième fois, sa route croisait celle de Shane. C’était presque désespérant de coïncidence, et tout son corps en étant si chamboulé que ses membres ne répondaient plus. Sa respiration était devenue saccadée, erratique, complètement incontrôlable alors que son cœur s’était mis à battre la chamade. Le fait que son palpitant ne tambourine dans sa poitrine était rare, suffisamment pour que Maya ressente une peur panique face à cet état de fait. Elle n’avait ressentit cette sensation étrange et grisante qu’une seule fois, lors de sa rencontre avec le beau canadien. Tout lui avait immédiatement plu chez lui. Non seulement son accent était des plus charmants, mais ses yeux dévoilaient une telle intensité qu’elle n’avait pu se résoudre à le laisser lui filer entre les doigts. A l’époque, plus encore que maintenant, Maya n’était point une experte en matière de séduction et s’était souvent trouvée ridicule de part ses manœuvres maladroites. Pour lui faire comprendre qu’il lui plaisait, elle était largement sortie des sentiers que tout un chacun arpente habituellement, et leur histoire avait été parfaite, à ses yeux. A son rythme, elle découvrait le plaisir d’être aimée, protégée, et si leurs disputes étaient fréquentes, elle ne s’en désespérait pas ; au contraire, elle trouvait qu’il s’agissait là d’une preuve d’amour, difficile à avaler certes, mais véritable et inébranlable. Dans le cas où l’un comme l’autre n’aurait eu cure de ladite relation, ils auraient fini par se séparer sans aucune émotion, avec pour seule compagne l’indifférence la plus totale vis-à-vis du peu d’évènements qu’ils auraient vécu ensemble. Ce n’était pas le cas dans l’histoire qui avait uni Maya et Shane. Ils s’étaient aimés, d’un amour furieux, et pour autant qu’elle ne s’en souvienne, ces sentiments étaient toujours aussi ardents et brûlaient violemment dans le cœur de la jolie blonde. Elle n’était pas incapable d’agir intelligemment en sa présence pour une autre raison : Dès qu’il était près d’elle, son cœur s’emballait, ses mains devenaient moites, et elle peinait grandement à respirer. Il fut un temps où cet état lui plaisait presque, lui prouvait qu’elle était en vie. Hélas, ces sensations étaient désormais dangereuses pour elle. Shane venait tout juste de s’en apercevoir alors qu’il la traînait à l’intérieur de son pickup, la portant presque à cause de la faiblesse physique impressionnante qui était la sienne, mais Maya vivait avec ladite faiblesse depuis des années maintenant. Peut-être était-il plus que temps qu’elle ne se remette en question et ne regrette de ne jamais lui avoir avoué qu’elle était malade depuis sa naissance. Insuffisance pulmonaire congestive, nécessitant une greffe depuis des lustres. Mais, plus que tout, faire état de son viol, survenu il y a des années, et qui l’avait toujours empêchée de s’engager pleinement avec Shane alors que dieu sait que les sentiments étaient au rendez-vous à l’époque...

« Pourquoi tu m’aides ? Toi qui dis si bien que tu ne me dois rien… »

Il était extrêmement difficile pour Maya d’accepter que l’on ne l’aide. Elle estimait être assez grande pour s’en sortir dans le beau monde, la tête haute, et ce bien que les évènements récents lui aient largement prouvé le contraire. La jolie blonde devait accepter les mains tendues se présentant sur son chemin. C’est ainsi qu’elle éviterait probablement de finir endettée, mourante et seule à en crever. Mais en attendant, la chaleur évidente présente dans le pickup de Shane, qu’elle n’avait jamais vu auparavant, permis de calmer quelque peu ses tremblements. Ce n’était pas encore suffisamment probant, mais c’était nettement encourageant, y compris pour Maya qui ne pu s’empêcher d’en profiter, le plus égoïstement du monde.

« On arrive pas à se parler sans s’aboyer dessus. Je te l’accorde, personne n’a plus de tort que l’autre là-dessus. Mais en attendant, celle qui doit être en rogne tout spécifiquement ce soir parce qu’elle a perdu deux mille dollars, c’est moi ! »

Maya était définitivement impayable. Elle faisait un pas en avant pour dix en arrière, ce n’était donc pas étonnant qu’ils n’avancent jamais, ou en tout cas à une telle lenteur que Shane ne pouvait que s’en lasser à la longue. Toutefois, ce qu’elle ne pouvait décemment pas digérer, c’est le fait qu’il ait décidé, sans même lui en avoir parlé au préalable, de s’engager dans l’armée. A cette époque, Maya croyait encore en son romantisme et se voyait mariée au jeune homme, même mère de ses enfants, allongée confortablement dans un fauteuil, le ventre rond, dans une grande maison blanche dont elle aurait dessiné les plans elle-même, un labrador dormant à ses pieds. C’était un abominable cliché qui aujourd’hui lui valait des cauchemars insupportables, mais elle n’avait jamais cessé d’y croire avant que le silence ne s’instaure définitivement entre eux. C’était le plus insupportable et c’était la raison pour laquelle elle n’avait aucune intention de céder un pouce de terrain, quitte à passer pour une sale gamine capricieuse pour le restant de ses jours.

« De toute façon, t’es bien un mec va. J’étais sûre que tu allais sauter sur l’occasion du « va te faire foutre » pour m’envoyer dans les gencives que je n’avais jamais couché avec toi ! Mais moi, contrairement à toutes les pétasses que tu as sûrement dû satisfaire, je ne voulais pas le faire à la va-vite dans une voiture ! Je voulais que ce soit à notre image ! On était soudés avant, faudrait qu’on m’explique pourquoi on a décidé du jour au lendemain que ça merderait. Me dis pas que c’est parce que je n’ai pas couché avec toi parce qu’excuse-moi, mais je ne regrette pas la chose quand je vois comment tu as pris la tangente ! »

Maya était à des lieues d’imaginer que Shane avait simplement été lassé de ne plus avoir aucune réponse. Elle ne savait pas du tout qui était à blâmer dans l’histoire, mais le simple fait de parler de son viol ne la fit que tousser plus encore. Elle en était désormais à son deuxième mouchoir et quelque chose lui disait qu’appeler son chirurgien sans trop tarder pouvait être dans l’historique des meilleures idées qu’elle n’ait eu jusque là. Shane n’avait pas idée d’à quel point il avait épargné le pire à la blondinette en cette soirée aussi étrange que sombre. Leurs sentiments risquaient fort d’être mis à vif dans les prochaines heures…

« Je ne veux pas rentrer chez moi. Il faut que j’aille à l’hosto. Tout ça n’aura plus d’importance bientôt, mais…Je ne veux paniquer personne à la fac. »

Pour une fois dans sa vie, la jolie blonde était lucide. Il y avait urgence. Loin d’elle l’envie de lui expliquer de A à Z le pourquoi du comment de son état de santé, ni même d’être aimable avec lui. C’était passablement injuste vis-à-vis de ce beau geste qu’il avait eu, si bien qu’elle finit par s’en rendre compte et, tout en approchant ses mains glacées et ensanglantées du chauffage du pickup, Maya murmura, d’une voix fuyante, brisée, tout en prenant soin de regarder dans la direction opposée de celle de Shane :

« Merci. Je sais que tu ne le fais pas de gaité de cœur, mais merci. »
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MessageSujet: Re: « Et pour quelques dollars de plus » • Shane « Et pour quelques dollars de plus » • Shane EmptyVen 4 Nov - 20:37





« vide cor meum »

SHANE – « Je ne te dois peut-être rien mais que tu le croies ou non, je ne suis pas encore le salopard qui irait démarrer en ricanant de satisfaction en te voyant dans la merde. Et je préfère que ça soit moi plutôt que l'un des clients qu'il puisse y avoir dans ce club... »
Plus calme qu'auparavant, il y avait un certain côté protecteur au ton que je venais de prendre parce que la simple idée que Maya, si tant est qu'elle soit toujours en mesure de se lever alors, ait été récupérée par un don Juan du strip me hérissait le poil comme cela n'était pas permis. Je ne lui devais rien, vrai, et elle non plus à mon égard, mais ce n'était pas pour autant que j'étais l'enfoiré de service qui allait jubiler en voyant son ex en difficulté. Si au moins l'ex le méritait, je ne dis pas, mais Maya -à l'exception de m'avoir mené la vie aussi dure que j'avais pu compliqué la sienne- n'était pas ainsi. Et puis, j'étais de toute manière sur le point de partir, ce n'est pas comme si cela allait me faire un énorme changement... Elle mentionna quelque chose à propos de deux milles dollars perdus, je ne répondis rien mais tournait la tête en sa direction avec un petit regard surpris, puis désolé. J'ignorais qu'une "fille" pouvait se faire autant de blé en une seule soirée et je regrettais presque d'être la cause de sa perte. Mais d'un autre côté, je n'étais pas celui qui s'était figé en plein travail alors qu'elle m'avait reconnue. J'avais gardé mes mains pour moi, même mes yeux s'étaient obstinément rivés au niveau des siens en refusant fermement de me glisser sur sa silhouette gracieuse. J'avais eu assez de temps, once upon a time, de détailler son corps alors qu'elle se refusait à moi. La compréhension couvrait les premiers temps, la patience masquait mes pas alors que je la dévorais du regard alors avec la seule caresse qu'elle était à l'aise de m'octroyer. Je n'étais qu'un homme, dans le fond, un jeune porté autant par le sentiment que par le désir, et si je pouvais m'accomoder d'absence du second (comment pensez-vous que j'aie pu passer autant de temps avec elle, sinon? L'absence de relations charnelles auraient poussés tant d'autres hommes à l'abandonner là où je m'étais montré patient et compréhensif, sans savoir à quoi je compatissais. Mais puis vinrent les mots, ces blessures verbales qui coupèrent bien plus profondément que tout et qui eurent le plus de mal à cicatriser. Jusqu'à ce que les mots de demain vinrent s'accumuler à ceux qui avaient blessés hier et qu'au final, je ne me retrouve que dans l'obligation de mettre les voiles. C'était un besoin vital alors, même si je l'ai regretté immédiatement après.

Elle pesta pendant un moment, me murant dans le silence pour éviter de donner du fuel à sa rancoeur, mais lorsque je l'entendis parler de la manière dont j'avais pris la tangente, je ne pus décemment rester silencieux. Prenant garde à la priorité avant de finalement m'engager sur une artère sur ma gauche, je lui répondis enfin d'un ton passionné mais qui soufflait faiblement de l'incrédulité qui s'affichait sur mon visage.
SHANE – « Je n'irais pas dire que je ne suis pas parti parce que franchement, nier ne sert à rien. Mais je n'irais pas dire non plus que je suis resté dans le silence pendant tout ce temps; une fois que mon père m'a remis les idées en place à sa manière en me faisant comprendre à quel point j'avais fait une connerie d'agir comme je l'ai fait, j'ai passé des jours à tenter de te joindre. A ne recevoir que le staff de ton père au bout du fil et m'entendre dire sans cesse que soit tu n'étais pas là, soit tu ne voulais pas me parler, soit les deux. Je ne sais pas où trouver la vérité dans tout ça, que cela soit eux qui ont voulu te protéger de moi ou alors que tu leur ai effectivement réclamé à ne pas me parler mais on ne viendra pas me critiquer et me dire que je n'ai fait que fermer la porte sur notre relation sans essayer de rouvrir une fenêtre. Oui, on n'a jamais couché, mais il me semble que j'ai su montrer pendant le plus clair de notre relation que pour moi nous ne nous résumions pas qu'à ça... »
J'étais confus. Dire que cela n'avait pas joué dans mon état d'esprit à l'époque serait vraiment jouer les rois des cons et je ne pensais pas en être un. Mais appuyer sur ce simple fait la majeure partie de l'échec de ce qui nous rendait si unique, je n'étais pas d'accord. La colère m'avait peut-être fait réagir comme le dernier des imbéciles, la surprise et le choc de la voir dans le rôle qu'elle s'était donné ce soir aussi peut-être, mais dans le fond, j'étais à la fois soulagé de la retrouver, agacé de la revoir et inquiet de l'état dans lequel elle était. Je lui demandais son adresse et les mots qu'elle eut à m'offrir eurent raison de mon inquiétude....
MAYA – « Je ne veux pas rentrer chez moi. Il faut que j’aille à l’hosto. Tout ça n’aura plus d’importance bientôt, mais…Je ne veux paniquer personne à la fac. »
Elle avait au moins une faille dans son affirmation: quelqu'un finirait bien paniqué à la fac. Moi. Même si jamais il ne serait question que je lui avoue ça... Enfin, je lui demandais le nom de l'hôpital auquel je devais me surprendre à la conduire et fit un demi-tour sur une avenue principale lorsque je réalisais que je me dirigeais dans la mauvaise direction.

L'agacement eut raison de moi lorsque je la vis approcher les mains du système réchauffant de ma voiture, mis à un minimum puisque je n'avais jamais vraiment estimé nécessaire de mettre le chauffage alors qu'il faisait aussi doux à San Francisco. En revanche, je remarquais bien que Maya ne partageait pas l'opinion alors que ses mains cherchait fébrilement le moyen d'augmenter la température alentours. D'une manipulation brève de mon tableau de bord, je laissais un soufle chaud se diriger doucement vers elle; assez pour la réchauffer progressivement mais de manière suffisamment douce pour que cela ne la brûle pas non plus par choc thermique froid/chaud. L'écoutant me remercier doucement, je roulais des yeux avant de tendre une main à l'aveuglette sur la banquette arrière de mon pickup, à la recherche d'un pull que je m'étais pris il y a quelques jours lorsque les mecs avaient voulu nous faire faire un tour à l'aube sur les hauteurs de la ville pour une course de moto improvisée; la tenue de moto restait inappropriée mais le pull épais semblait tout indiquer et dès l'instant où mes doigts se refermèrent sur le tissu je l'amenais devant sans quitter la route des yeux avant de le proposer à ma passagère. Je n'aimais pas la voir ainsi, si enfoiré fus-je ce soir, et le fait qu'elle me parlait dernièrement d'une voix qui avait perdu toute la force de la furie que j'avais affronté plus tôt ne fit que rogner un petit peu plus le souci que je me faisais.
SHANE – « Tu veux en parler ? »
Je lui laissais l'occasion de me dire non. De me garder dans l'ombre, puisque c'était son droit et que je n'avais aucune justification d'en exiger autrement. Je la laissais considérer un instant ma question alors que je repensais une seconde à ses paroles plus tôt. Tout cela n'aura plus d'importance bientôt.... Exactement le genre de choses que personne n'a envie d'entendre puisque si cela ne s'avérait pas final, cela n'était en rien optimiste ou rassurant. Me garant sur le parking de l'hôpital qu'elle m'avait indiqué, je me préparais à quitter mon véhicule avant de subir un regard soutenu de sa part.
SHANE – « Ecoute, soit j'attends dans la salle d'attente, soit je te laisse toute seule mais j'attends ici. Tu as le droit et l'opportunité de me garder dans l'ombre de ce qu'il t'arrive et de garder le silence, mais j'ai bien l'intention de ne pas te laisser seule tant que je ne t'ai pas raccompagnée chez toi... »
Le souci et le fantôme de l'affection qui nous unissait autrefois transparaissait dans ma voix alors que je parlais, et si je doutais que cela n'efface quoi qu'il se soit passé, pour l'instant, alors que je claquais la porte de ma voiture en attendant de savoir où j'allais devoir poireauter, je me trouvais bien incapable d'en faire autrement...
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MessageSujet: Re: « Et pour quelques dollars de plus » • Shane « Et pour quelques dollars de plus » • Shane EmptySam 5 Nov - 12:33

    maya & shanebad day, looking for the great escape. • he was my north, my south, my east and west, my working week, my sunday rest ; my noon, my midnight, my talk, my song; I thought that love would last for ever: I was wrong ;; furious lovers will be together again...

Si elle voulait en parler ? Certainement pas, et surtout pas à Shane. Non pas qu’elle ait été insensible face à son discours lui expliquant qu’il avait voulu reprendre contact avec elle après être parti, mais Maya n’était pas en état d’accepter pareille tirade. A ses yeux, il était tout de même parti, il l’avait laissée sans lui offrir une seule opportunité d’en parler. Il n’avait pas agit comme un adulte à ce moment là, et si elle ne le blâmait pas réellement pour cela, elle ne pouvait pas s’empêcher d’éprouver une large rancune à son égard. Il n’avait pas seulement brisé son cœur, mais également toute la confiance qu’elle avait en elle-même, et en eux. Il avait balayé, d’un seul geste, tout ce qu’ils commençaient à construire. Certes, rien n’avait jamais été simple entre eux, notamment le fait qu’elle ne se refuse constamment à lui, mais Maya ne méritait pas pour autant d’être abandonnée aussi froidement. Ne lui avait-on jamais dit que s’excuser après avoir agit ne peut pas avoir le même effet qu’une bonne discussion adulte et responsable sans trace d’excuse ? Il avait probablement dû manquer ce chapitre dans son éducation. La jolie blonde n’accusait pas ses parents, bien au contraire, mais plutôt cette fâcheuse tendance qu’avait Shane de n’entendre que ce qui lui plaisait et de n’en retenir qu’une partie infinitésimale.

« Non, je ne veux pas en parler. De toute façon, je ne vois pas en quoi ça pourrait t’intéresser. Apparemment tu as cherché à reprendre contact avec moi, soit, je n’étais pas au courant et je suis navrée que le dialogue ait été rompu à ce niveau là de manière aussi crétine. Mais ça n’efface en rien le fait que tu sois parti comme un voleur sans me laisser une seule chance de pouvoir en discuter et donner mon avis. »

Maya ne prétendait pas que c’était inexcusable, puisqu’en soi elle n’était pas tout à fait blanche dans l’histoire, mais cela mettait fin à toute discussion à ce sujet pour l’instant : Elle n’était pas en état de tenir une joute verbale, et de toute évidence, elle n’en n’éprouvait pas la moindre envie. La preuve, elle titubait à moitié et ce à peine sortie de la voiture, aussi il n’y eut aucun besoin de demander à Shane de l’accompagner, les choses se mirent en place d’elle-même. Si Maya s’était entêtée, elle se serait probablement écroulée au bout de quelques secondes, comme en attestait le fait que le jeune homme ne la porte à moitié jusqu’au hall des urgences, où heureusement son chirurgien préféré était déjà présent. A croire qu’il n’ait un sixième sens lorsqu’il s’agissait d’elle, puisqu’il se débrouillait toujours pour apparaître quand elle en avait le plus besoin. Docteur Xavier, la trentaine, un visage charmant et des yeux bleus à faire pâlir de jalousie n’importe qui. Il était on ne peut plus agréable à regarder et ne semblait pas totalement insensible face à Maya, cependant, la bienséance lui avait toujours dicté de garder précieusement ses états d’âme pour lui. Aussi, les traitements et autres conseils qu’il lui avait donné jusqu’ici s’étaient toujours avérés efficaces, et c’était en grande partie pour cela que la jolie blonde était encore en vie. Cela dit, cette fois, ses sourcils étaient davantage froncés et il la plaça immédiatement sur un brancard non sans esquisser un « vous êtes dans un état Mademoiselle Kammiya, il va falloir que nous en discutions vous et moi ! » avant de la conduire dans la première salle d’observation qui fut à portée de leur pas. Le jeune chirurgien avait fait signe à Shane de les suivre, afin que Maya ne se retrouve pas seule face à l’examen qu’il comptait lui faire et aux résultats potentiels de celui-ci, qui semblaient être à redouter.

Durant de longues minutes, l’échographie pulmonaire qu’il exécuta contre la poitrine de Maya ne fut guère une partie de plaisir : Dès lors qu’on lui appuyait légèrement à cet endroit précis, elle hurlait de douleur tant la zone était sensible. Elle gesticulait donc dans tous les sens, lâchant de longues larmes de douleur, retenant autant que possible ses éventuels cris afin de ne pas alerter l’hôpital tout entier à une heure pareille. Certes, le chirurgien tâcha de faire au plus vite, avant de ne lui administrer une dose importante de morphine et de demander à Shane de veiller sur elle pendant qu’il partait analyser les résultats de l’échographie d’une part, et de la prise de sang qu’il lui avait faite juste après. Grâce à la morphine, la jolie blonde était devenue presque docile, d’un calme olympien, et bien que des larmes coulent encore contre ses joues glacées, elle semblait apaisée, presque hilare. C’était un sentiment qu’elle n’avait plus ressentit depuis des lustres et qui somme toute lui faisait un bien fou. Elle n’avait plus aucune mémoire vis-à-vis de la rancune qu’elle éprouvait à l’égard de Shane, et semblait presque contente qu’il ne soit présent, si l’on n’en croyait uniquement le sourire béat qu’elle affichait actuellement contre ses traits de porcelaine.

« Tu sais qu’on trouve pas souvent des pivoines et des roses en Alaska ? Dommage, moi j’adore. Ça manquait au chalet. Tu sais que j’ai plus joué au Monopoly depuis des années ? C’était marrant avec une bouteille de vodka. Ou de rhum…C’était vodka ou rhum ? J’peux plus faire de cheval. Mes poumons sont pourris. Tu sais qu’il m’a donné deux mois le sexy docteur ? C’était y’a deux semaines. J’suis encore là c’est miraculeux. Elle est BELLE cette chambre !! »

Son discours était totalement incohérent et Maya semblait passablement épuisée, mais cela ne l’empêchait pas de laisser échapper un rire communicatif et de chercher à s’asseoir sur le lit d’observation. Elle regardait son monde comme si elle était retombée en enfance, ayant au passage confié son état de santé sans aucune retenue ni peur…Il ne manquait plus qu’elle ne confie son viol et la boucle serait bouclée face à Shane ! Mais le peu de conscience qui lui restait encore l’empêchait heureusement de franchir cette limite qu’elle s’était toujours juré de ne jamais franchir en sa présence, justement.

« Toi, aussi t’es beau. On dirait mon nounours…Tu te souviens de Pollux ?! »

Ah, son fameux ourson en peluche qu’elle avait encore et à qui elle déclarait sa flamme ! Shane s’était souvent moqué d’elle à ce sujet, sans jamais le faire avec la moindre once de méchanceté dans la voix. Cette époque lui manquait, Shane lui manquait. Mais elle n’en n’était pas encore au point de réclamer un câlin, loin s’en faut ! Mais qui sait, cela viendrait peut-être. Fallait-il que cette situation soit déplorable pour que la morphine fasse ressortir sa véritable façon de penser…
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