Ce n’était pas la première fois que ça lui arrivait, pas la première fois qu’elle avait ce genre de malaise. Au début, la jolie brune avait pensé que son état était passager, que cela n’était rien de grave. Ayant déjà eu des problèmes de santé par le passé, c’était tout à fait normal pour elle mais, lorsque cela avait persisté, elle s’était faite une raison. Elle devait consulter un médecin pour s’assurer que ses malaises n’étaient que les conséquences de sa vie mouvementée de ces derniers temps. Esme n’en avait pas parlé à Belinda, ne voulant pas l’inquiéter pour rien, elle préférait savoir ce qu’il en retournait avant de mettre qui que ce soit au courant. Même à Perdita, elle n’avait encore rien dit et pourtant. La jeune femme avait déjà fait un tour par la case hôpital pour s’assurer qu’elle allait bien, la seule chose qu’elle avait eu c’était une batterie d’examens pour n’épargner aucune piste, avait dit le médecin qui l’avait pris en charge. Le Docteur Cermolacce ne semblait pas être un mauvais médecin, bien au contraire, elle avait même était très aimable avec la grecque seulement, Esmeralda n’aimait pas les hôpitaux, encore moins les médecins, c’était un fait. Trop de mauvais souvenirs qui remontaient à la surface. Assise dans la salle d’attente du San Francisco General Hospital, la présidente des Sigma repassait en revue sa vie de ces derniers mois. Il y avait eu des hauts et des bas, beaucoup de joie et de bonheur, de belles rencontres mais aussi, beaucoup de tristesse et de souffrance. Ce n’était pas comme ça qu’elle avait voulu commencer sa nouvelle année universitaire, pas en étant en froid avec Dom, ni en étant malade de je-ne-sais-quoi.

Esme se souvenait encore de ces nuits passées à déambuler entre les murs blancs des hôpitaux pour être présente auprès de sa mère. Elle était jeune à l’époque, jeune et seule. New York était pourtant une grande ville, une ville immense mais, rien de cela ne changeait la réalité dans laquelle la jeune femme vivait. Sa mère était sa seule famille, la seule famille qu’elle n’avait jamais eu, elle était proche de sa mère et la perdre l’aurait anéanti. La vérité était que la perdre l’avait totalement anéantie. Elle s’était retrouvée du jour au lendemain sans personne sur qui compter. Certes, il y avait Alcide et Maria, ils avaient toujours répondu présent pour elle mais, chacun d’eux avait une vie, des enfants et autre chose à faire que de s’occuper d’elle. Esme ne pouvait guère leur en vouloir. Elle leur en était déjà assez reconnaissante d’être à ses côtés. Seule dans cet hôpital, son passé refaisait surface, la faisant douter sur le fait de rester et d’enfin savoir ou de partir et de rester dans l’ignorance. Cette perspective n’était pas pour lui déplaire mais, au même moment une jolie blonde vint en salle d’attente.

« Mlle Williams ! »

La jeune femme suivit le médecin jusqu’en salle de consultation, la dernière fois qu’elle était venue ici, on lui avait fait des examens, examens qui pourraient les fixer sur ce qu’elle avait. C’est donc avec appréhension que la brunette salua son médecin avant de prendre place en face d’elle, attendant patiemment ce qu’elle aurait à lui annoncer.

« Alors Docteur, que m’arrive-t-il ? »

Elle travaillait beaucoup, beaucoup trop même. C’était surement ça l’origine du problème. Depuis son voyage en Grèce et à Cancun, la brunette avait repris le cours de sa vie, normalement ou presque. Toutes ses économies y étaient passées, Esme avait voulu en profiter un maximum pour une fois. Et bien que tout se soit passé à merveille, le retour à la réalité avait été plus difficile que prévu. La jeune femme n’avait plus assez d’argent pour vivre et payer le loyer, sans parler de l’université et elle se devait d’en gagner et le plus vite possible. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’elle avait accepté ce job au casino de San Francisco, non par plaisir ou par envie parce que question boulot, il y avait bien mieux comme endroit surtout pour une étudiante comme elle. Cependant, c’était bien payé et jusqu’à présent, elle n’avait eu aucun problème, que ce soit avec son patron, ses collègues ou les clients alors que demander de plus. Une bonne santé peut-être ? Les tonnes de devoirs qu’elle avait en plus de son travail au casino et ses problèmes personnels, tout ceci ne faisait que l’épuiser un peu plus chaque jour. Voilà pourquoi elle avait ses malaises. Ou pas. Il y avait toujours ce doute qui planait au-dessus d’elle comme une épée de Damoclès, elle ne savait pas pourquoi mais, elle avait comme l’impression que rien de tout cela n’était la véritable raison de ses problèmes de santé. Raison pour laquelle elle se retrouvait dans cet hôpital aujourd’hui. Esme n’aimait pas les hôpitaux, ça tout le monde le savait, ce n’était un secret pour personne seulement aujourd’hui, c’était autre chose qui l’effrayait, bien pire que les hôpitaux, c’était la peur de découvrir la vérité. La jolie brune ne savait pas à quoi s’attendre et cette sensation était pire que tout, même si ne pas savoir la réconfortait dans un certain sens. Et le pire dans tout ça était les médecins, aucune trace de ce que vous pouvez ou ne pouvez pas avoir. Rien sur leur visage ne laisse présager la suite des évènements. Absolument rien. C’était surement mieux ainsi. « Une insuffisance cardiaque ! » La jeune femme avait répété ça comme par automatisme. Elle ne s’y attendait pas du tout. A cet instant, elle se demandait s’il n’avait pas mieux valu pour elle de quitter cet hôpital sans rien savoir. « Je pense que je n’ai pas vraiment le choix, n’est-ce pas…Plus vite je ferais ces examens, plus vite on sera fixé… Je vous suis Docteur ! » Venir seule à l’hôpital était à rayer de la liste, ce n’était pas le genre de nouvelles qu’on pouvait supporter seule. En règle générale, non mais, elle était différente des autres, elle avait appris à faire face aux problèmes, toute seule sans le moindre soutien. Elle fera donc face à ça aussi même si le chemin allait être difficile. « Ca peut être grave à quel point ? » La présidente des Sigma allait devoir revoir ses priorités et s’organiser avec son nouveau train de vie parce qu’il n’y avait aucune place aux illusions, beaucoup de choses allaient changer maintenant et Esme allait devoir se réadapter, encore une fois.

Une insuffisance cardiaque n’était certainement pas à prendre à la légère. Esmeralda n’avait pas fait des études de médecine et n’avait jamais rêvé d’en faire. A l’école, toutes les petites filles de son âge voulaient devenir médecin, sauver des vies, rendre le monde meilleur mais, pas elle. Tout ce dont elle rêvait c’était d’une famille qu’elle n’avait pas besoin de cacher, d’une maison qu’elle ne craignait pas rejoindre à la fin des cours, d’une vie de petite fille dont toutes les filles rêvaient. Plus tard encore, ce n’était pas non plus le métier de ses rêves même si rendre la vie des autres plus agréables auraient été parfait pour elle mais non. Passer des journées entières dans un hôpital à espérer revoir sa mère en pleine forme ne l’avait pas spécialement poussé dans cette direction. Comment tous ces médecins arrivaient-ils à annoncer d’aussi mauvaises nouvelles à de pauvres familles ? Elle n’aurait jamais pu le faire. Voir la détresse et la tristesse de ces personnes dans leurs yeux aurait surement eu raison d’elle. Et ce n’était pas plus facile d’être à la place du patient recevant de mauvaises nouvelles sur sa santé. Cependant, elle ne pouvait rien y faire, rien y changer, elle était malade et la seule chose qu’elle pouvait faire était d’accepter la réalité aussi dure soit-elle pour pouvoir avancer. Facile à dire. Ce n’était pas comme si on annonçait à un patient qu’il avait un mauvais rhume, ce n’était pas comme si on lui demandait de rester u lit pendant quelques jours avec pour seule nourriture de la soupe au poulet. C’était bien pire que ça. Médicaments à vie ou greffe cardiaque. Bien que la première option semblait être l’idéal ça n’en restait pas moins effrayant. Elle sourit légèrement à la jeune femme qui lui faisait face en entendant ses paroles. « Vous avez raison…On a toujours le choix après tout. » Ou presque. Choisir entre deux choses ne voulait pas dire que les deux étaient bonnes, loin de là, cela voulait seulement dire qu’on choisissait ce qu’on voulait en toute connaissance de cause. Esme avait le droit de choisir entre faire ces examens, être fixé et espérer vivre à peu près normalement vu les circonstances ou choisir de ne rien faire tout en connaissant les risques et continuer sa vie comme si de rien n’était. A part que ce n’était pas rien. « Vous pensez vraiment que le sommeil et le repos sont possible dans une université comme Berkeley… » Dit-elle sur un ton amusé. La présidente des Sigma ne prenait pas les conseils de son médecin à la légère, loin de là. Elle allait devoir suivre les instructions à la lettre, ou presque et l’humour l’aidait à ne pas devenir folle, à ne pas sombrer dans une dépression sans fin. Elle n’allait pas craquer et surtout pas au beau milieu d’un hôpital où les patients étaient plus malades les uns que les autres mais, elle allait devoir en parler, c’était certain. Seulement, elle allait être forte, elle se l’était promis il y a quelques années déjà, pas question de briser cette promesse, pas aujourd’hui, pas maintenant et surtout pas après tout ce qu’elle avait traversé jusqu’à présent. « Avec plaisir, oui ! » La brunette prit le verre d’eau avant d’en avaler une gorgée. « Vous savez le pire n’est pas la nouvelle en soi, quoi que apprendre ça alors qu’on s’attend à un simple coup de fatigue n’est pas très drôle…Mais, le plus dur c’est de se dire que notre vie peut se terminer à tout moment. Bon, je sais que ce n’est pas encore le cas mais, vous voyez, il y a quelques semaines encore j’étais la plus heureuse de toutes les femmes et voir à quel point une vie peut changer en moins de temps qu’il faut pour le dire reste aberrant… » Si elle avait été de nature pessimiste, elle aurait pu penser qu’à chaque fois que le bonheur frappait à sa porte, la vie le lui retirait de la plus atroce des manières. « Ce n’est pas dure de travailler dans cette branche ? » Faire la conversation était la meilleure manière de garder les pieds sur terre, de se dire que la vie continuait et qu’on devait suivre le cours de notre vie malgré tous les obstacles. Puis se souvenant de la conversation qu’elles avaient eue en salle de consultation, la brunette reprit. « On fait la prise de sang maintenant aussi ? » Autant en finir avec ces examens et puis, comme dirait Victoire mieux valait faire ces examens que de supporter ces malaises.

Cette situation lui rappelait bizarrement ce qu’elle avait vécu quelques années plutôt. Ce n’était certes pas pour les mêmes raisons mais, comme aujourd’hui, elle s’était retrouvée dans un hôpital en face d’un médecin qui lui disait quoi faire et quoi éviter. Des conseils, toujours et encore. Elle ne pouvait leur en vouloir, après tout, ils ne faisaient que leur boulot et si les rôles avaient été inversés, elle aurait surement fait de même. Cependant, trop de mauvais souvenirs revenaient à la surface, ce qui rendait les choses encore plus difficiles. Décidément, elle aurait mieux fait de demander à Perdita de l’accompagner. L’image de Duncan s’imposa à son esprit comme s’il n’avait jamais disparu, comme si ces quatre dernières années n’avaient pas existé. Elle revoyait chacun de ses traits, chacun de ses sourires, chacun de ses gestes, elle sentait encore ses mains sur son corps, ses lèvres sur les siennes et ses mots chuchotés à son oreille. Sa mort l’avait anéanti et entendre les médecins lui dire que tout irait bien alors que son état présageait le contraire ne la faisait pas se sentir mieux, bien au contraire. A cette époque là, elle avait eu l’impression de tout perdre, sa seule famille, ses seuls repères, absolument tout. Mais, elle avait réussit à remonter la pente, à sortir la tête de l’eau et à reprendre le cours de sa vie. Ce n’était certes pas facile mais, elle avait réussit jusqu’à présent à atteindre ses buts, à tenter par tous les moyens de réaliser ses rêves. « Je ferais de mon mieux, ne vous en faites pas…Je ne prends pas cette histoire à la légère… » Que pouvait-elle faire d’autre ? Continuer à s’épuiser au risque d’y perdre la vie. Ce n’était certainement pas la solution. Bon d’accord, il était vrai qu’elle n’allait pas tout laisser tomber, elle n’allait pas laisser tomber ses oranges chéris, comme elle se plaisait à les appeler, elle n’allait pas non plus démissionner de son job de serveuse au casino, c’était le seul boulot bien payant qu’elle avait trouvé et pour ce qui était des études. Et bien les études, pas question non plus de ne pas rester à niveau. Mais, elle allait devoir faire quelques concessions et puis, il y avait toujours des solutions dans ce genre de situation. Elle pourrait très bien expliquer à son patron la situation, il comprendrait. Seulement, elle ne voulait pas que qui que ce soit à Berkeley apprenne pour sa maladie, il y aura bien certaines personnes qui seront dans la confidence mais, pas besoin d’ébruiter ses problèmes de santé. Esme avait toujours détesté qu’on pose un regard de pitié sur elle, depuis toujours. Que ce soit lorsque son père la battait, à l’annonce de la maladie de sa mère ou plus tard, après son agression. Qu’on ait de la pitié pour elle était une chose qu’elle refusait. Elle n’était pas une petite chose fragile sans défense, elle n’était pas non plus impotente. Elle s’était toujours très bien débrouillé toute seule et elle continuera de la sorte. « Oh je vous rassure, je vous fais confiance…Disons seulement, que tout semble tomber au mauvais moment ces derniers temps…Ne faites pas attention à moi, c’est surement le contre coup de la nouvelle, rien de plus. » C’était plutôt sa relation ou sa non-relation avec Dominic qui la mettait dans cet état. L’Epsilon lui manquait énormément, plus qu’elle n’aurait voulu mais en même temps, elle lui en voulait de l’avoir mise à l’écart. Elle ne savait pas ce qui se tramait dans sa vie et le fait de le voir sombrer sans pouvoir l’aider lui faisait ressentir son impuissance. Et ce sentiment la ramenait incontestablement au soir de son agression où elle s’était sentie impuissante tandis que son fiancé se faisait tuer sous ses yeux. « Je doute qu’on va garde ici juste pour vos beaux yeux…Ca veut surement dire que vous êtes douée et puis, les patients ont tendance à en rajouter… » Dit-elle avant de laisser échapper un rire léger. Esme n’avait jamais eu peur des piqûres mais certains médecins ou infirmiers étaient de vrais brutes. Ce n’était pas le cas avec Victoire, la Sigma n’avait rien ressentit, comme si rien n’avait transpercé sa peau. « Quand est-ce qu’on saura si je suis à un stade avancé ou pas ? »

La première chose que la jolie grecque avait pensée lorsque le diagnostic était tombé était de tout plaquer et de partir loin. Loin de ce pays, loin de cette vie, loin de ses problèmes. Ca aurait été parfait de pouvoir poser le pied dans un pays où personne ne nous connaissait, où aucun passé ne nous rattrapait et où aucune obligation ne nous retenait. Juste parfait. Après tout, rien ne la retenait à San Francisco. Certes, il y avait ses amis, il y avait aussi Maria et Alcide mais ils avaient tous une vie qui les attendait et elle en était presque sûr, personne ne la pleurerait. Alors pourquoi ne pas profiter de cette opportunité pour tout reprendre de zéro dans un nouveau pays. L’Australie serait une destination de rêve. Elle avait toujours été fasciné par ce pays sans même savoir pourquoi, elle aurait voulu y aller un jour mais ce jour ne s’était jamais présenté. Peut-être était-ce le temps de réaliser l’un de ses rêves, non ?! Non et mille fois non. Elle le savait. Malheureusement, ce n’était pas ainsi que ça marchait, la réalité était tout autre. Esme allait devoir faire face à sa maladie et seule pour ne pas changer de d’habitude. Ce n’était pas rose tous les jours mais elle faisait avec et elle allait devoir faire avec cette fois-ci encore. Et puis, ce n’était pas comme si c’était la première fois de sa vie qu’elle recevait une mauvaise nouvelle ou qu’elle devait se battre et ne pas baisser les bras, à croire que ça aussi était une habitude chez elle. La présidente des Sigma laissa échapper un rire en entendant son médecin parler. « Promis, je serais très sage… J’essayerai de réduire mes heures de travail, ça vous va ? » Dit-elle en lui offrant l’un de ses plus beaux sourires. A dire vrai, elle se sentait beaucoup plus à l’aise en présence de Victoire qu’avec un tout autre médecin et elle en avait rencontré des médecins dans sa vie, que ce soit pour elle ou pour quelqu’un de son entourage. Elle ne disait pas ça pour se moquer de la jolie blonde, elle diminuerait ses heures de travail autant qu’elle le pourrait sans pour autant laisser tomber mais, pouvoir payer ses factures et les frais d’hôpital ne lui servira pas à grand-chose si elle se retrouvait six pieds sous terre, c’était certain. Et même si l’idée en soi ne lui plaisait guère, sa santé devait passer avant tout. « Je sais que vous ne dites ça que pour mon bien et j’en suis consciente mais disons que je ne suis pas habituée au repos et tout ce qui va avec… C’est peut-être le temps de s’y mettre après tout… » Le bout du tunnel. Ca faisait bien longtemps qu’elle essayait de l’atteindre sans y arriver, elle avait alors laissé tomber, elle n’était surement pas faite pour revoir la lumière du jour dans un futur qu’il soit proche ou lointain alors autant se faire une idée et continuer sa vie avec ce qu’on a. C’était ou ça ou se faire des illusions et elle n’était pas trop le genre.« Je pense que c’est faisable, j’ai un peu l’habitude ces derniers temps ! » C’était dans ce genre de situation que sa mère lui manquait encore plus qu’avant, elle aurait tellement aimé l’avoir auprès d’elle, pas seulement pour lui remonter le moral et lui promettre que tout irait bien pour elle comme elle le faisait si souvent par le passé mais, pour voir ce que sa petite fille était devenue. Elle était morte beaucoup trop tôt et depuis, la jolie brune mettait un point d’honneur à ne pas trop s’attacher aux autres même si c’était plus difficile à faire qu’à dire. « Ca tombe bien, un peu de douceur dans ce monde de brutes, ça ne peut que nous faire du bien… » Dit-elle en riant. Elle avait besoin de faire évacuer toute cette tension accumulée ces derniers temps et Victoire semblait être la bonne personne pour ça. Esme la trouvait tout de même courageuse de faire ce métier et de toujours garder le sourire. « Ce laps de temps me permettra de me faire à cette idée et remettre un peu d’ordre dans ma vie... » Ou pas. Etait-ce bien vrai tout ça ? Non pas qu’elle n’essayera pas seulement, est-ce que cela servirait vraiment à quelque chose ? Etait-elle sûre de ne pas tomber des nues lorsque le diagnostic final tombera vraiment ? Pas vraiment. Tant de questions, tant de craintes et aucune réponse, rien. Ca en était frustrant. Regardant la Alpha quitter la salle de consultation, Esme prit une profonde inspiration tout en fermant les yeux. Les prochains jours allaient être longs, elle allait devoir se montrer forte et à la hauteur. Elle se mit ensuite à se déshabiller, retirant absolument tous ses vêtements avant de s’attaquer à ses bijoux : ses bagues, ses boucles d’oreilles, ses bracelets pour terminer par son collier porte-bonheur qu’elle ne retirait que rarement. Il signifiait tellement à ses yeux. Elle se glissa ensuite sous les draps et attendit que son médecin revienne en compagnie de deux infirmiers.« Bien sûr, on peut y aller ! » Répondit-elle en se forçant à sourire. Dire qu’elle n’avait pas peur serait un mensonge, aussi forte qu’elle soit, elle n’était pas invincible et toute cette histoire lui faisait réellement peur.