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You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah

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MessageSujet: You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah  EmptyDim 17 Juil - 16:44

Tout construire ... Un pari fou !

Trouver le bon appartement relevait souvent de la mission impossible quand on était, comme Callel aussi pointilleux – qui a dit que Monsieur Repnine-Volkonski n'était pas aussi chiant qu'un autre ? -. Je voulais de l'espace, de la hauteur sous les plafonds, des pièces lumineuses, authentiques, quelque chose de très peu vie, un petit nid dans lequel je pourrais vraiment m'installer et commencer à revivre. Il me fallait trouver L'APPART de rêve, hors de question pour moi de déménager en cinq ans. Mes économies de l'an dernier, la somme que mes parents m'avaient offert pour mon diplôme et la bourse de mon ancienne université me permettait de m'installer confortablement à San-Francisco mais il y avait un problème de taille, même si javais une somme on ne peut plus raisonnable, rien de ce que je ne trouvait ne me convenait véritablement, tout était trop petit, trop bas, trop sombre, pas assez proche de l'université, trop proche de l'université – et donc pas assez du centre ville – ou alors trop cher quand le bien correspondait parfaitement à ce que voulait, autant dire, le cauchemar !
Alors que j'allais finalement me résoudre à voir mes exigences à la baisse, mon ami Mike – bar-manager du DNA Lounge – me parla de ses vieilles usines et hangars désaffectés à 2 pas de chez lui vendu pour une boucher de pain. Il avait lui même réaménagé une ancienne usine et croyez-moi, le rendu était bluffant. Original, plein de vie, très créatif, bien décoré et incroyablement spacieux et lumineux, ça semblait être ce qu'il me fallait. S'ils n'étaient pas rachetés pour les retapés, ces usines le seraient pour être détruites pour ensuite revendre le terrain vierge au prix fort – un véritable business était en route dans ce secteur - .
Dès le lendemain, je pris des rendez-vous pouur en visiter quelques uns dont un qui me tapa particulièrement dans l'œil, c'était le plus cher – mais la différence n'était pas vraiment significative -, le plus grand, le plus facilement aménageable, bien situé, la façade déjà m'avait tapé dans l'oeil. J'en étais certain, cette usine serait parfaite pour moi !
Malheureusement, on m'informa à la fin de ma visite des lieux que je n'étais pas le seul à vouloir faire ma vie dans cette ancienne manufacture, une certaine Norah Delaney était fortement intéressée. On me conseilla vivement de chercher autre chose car la demoiselle était fortunée et qu'elle n'hésiterait pas à augmenter le prix afin d'avoir cette usine et non pas une autre. C'était la goute de trop pour moi.
Je ne supportait pas vraiment les gens qui se servaient de leur nom, leur pouvoir ou leur argent pour influencer les autres et de ce fait je n'allais pas abandonner si vite. S'en suivirent deux semaines de guerre entre Norah & moi, nous augmentions chaque jour un peu plus le prix pour mener l'autre à bout ou encore tentions de dissuader l'autre en faisant des devis pour les travaux à réaliser – toujours à des prix exorbitants -. Il était vrai que j'allais devoir beaucoup travailler et certainement prendre un job après les cours pour me payer ce sloft mais j'en avais envie et je n'allais pas abandonner en si bon chemin.


__________



Les travaux avançaient doucement mais bien, j'avait fait appel à mon peu de connaissances ici à Berkeley pour m'aider à retaper l'usine – Mike le barman et certains de ses amis venus en renfort en somme - . Après un mois de travaux le loft commençait à prendre forme, déjà deux pièces avaient vu le jour : une cuisine et d'une salle de bain, le minimum vital en somme.
Oui, j'avais réussi à avoir l'usine mais pas exactement comme je l'avait imaginé en fait … Quoi qu'en fait, c'était peut-être même mieux comme après-tout … Après s'être battus pendant deux semaines, pour le loft, Norah et mois avions réalisé qu'en réalité, nous étions tous les deux en passe de devenir des étudiants de Berkeley soit bientôt dans la même université et l'idée de prendre cette usine à deux nous traversa l'esprit. Nous étions désormais colocataires !


Aujourd'hui nous commencions les travaux d'une des chambres et ça n'allait pas être du gâteau mais je devais bien avouer que ça devenait impératif ! Voilà plus d'un mois que nous campions tous les deux sur des matelas posés au sol, sans isolement, soit nous mourions de chaud, soit nous étions frigorifiés. Le simple fait d'évoquer le mot « lit » me faisait frissonner, je ne me souvenais même plus de la sensation merveilleuse qu'était celle de s'allonger en faisait l'étoile de mer dans un kig-size.
En achetant cet appartement ensemble, nous avions réalisé des économies extraordinaires nous permettant d'augmenter le confort du loft et de le décorer avec plus de goût, du moins pour ma part car j'avais rapidement compris que pour Norah, l'argent n'était pas un réel problème ….


__________



- « Debout la belle au bois dormant, on a du pain sur la planche aujourd'hui, on doit aller acheter tous les meubles de nos chambres ! »


Afin de réveiller Norah qui malgré la sonnerie de mon portable programmé en guise de réveil n'avait pas bougé d'une oreille, je lui tapotais l'épaule du bout du doigt.
Alors que je m'extirpais du lit, elle ouvrait à peine un oeil, l'occasion pour moi de courir à la salle de bain. J'ouvris une des valises exposé dans la pièce, en tirait un jean, un caleçon et un t-shirt en lançant un :
- « Quand je sors de la douche t'es debout et t'as déjeuné, Ok ? You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah  828200 ».


Je m'enfermais à double tour dans la salle de bain et fis couler la douche en prévision alors que je me déshabiller pour y rentrer lorsqu'elle était à une température idéale.
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MessageSujet: Re: You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah  EmptyMar 19 Juil - 19:57

    « Mademoiselle Delaney, il a fait une nouvelle offre ». You’ve got to be kidding me. Non, il n’a pas osé surenchérir sur une telle proposition ? Soit, qu’à cela ne tienne. « J’augmente de 30 000 mon offre précédente ». Prends-toi ça dans les dents. Ce hangar est à moi ! C’est dingue ce que je peux être immature lorsque je n’ai pas ce que je veux. Mais il faut dire que c’est peut-être la seule chose qui me réjouisse depuis que je suis arrivée à San Francisco. Un superbe entrepôt désaffecté, dans lequel je vois déjà un tas de possibilités s’offrir à moi. Je pourrais le redécorer dans ce plus pur style new-yorkais, m’en faire un chez moi qui ressemblera presque au réel, dans l’Upper West Side et peut-être qu’après j’aurais enfin l’impression de ne pas être perdue au milieu de nulle part. Si seulement la personne qui ne cessait de surenchérir voulait bien admettre qu’elle ne pourrait jamais faire d’offre équivalente ou supérieure à la mienne. A peine quelques semaines plus tard, on me proposa un rendez-vous avec celui-ci, à l’issue duquel une décision devait être prise. Elle fut prise. Pas de la manière dont je l’avais imaginé, remarquez, mais au moins, le loft était à moi. Et à Callel, mon nouveau colocataire. Ce n’était pas vraiment ce que j’avais en tête lorsque j’ai proposé un certain montant pour l’obtenir mais enfin, après avoir passé 3 ans à vivre à deux, la perspective de devoir vivre seule était assez effrayante, surtout dans ce que nous prévoyions de transformer en loft, un immense hangar, qui s’étalait sur des centaines de mètres carrés. Les travaux avaient fini par commencer, lentement mais sûrement, et petit à petit, notre futur appartement prenait forme. La tâche n’était pas aisée, loin s’en fallait. Le hangar nous avait été vendu pour une bouchée de pain, au final, d’autant que personne d’autre que nous deux n’en voulait, et lorsque j’y avais mis les pieds pour la première fois j’avais compris pourquoi. Isolation, chauffage, peinture, eau, électricité, tout était à refaire. Détruire des murs, changer les fenêtres, mettre d’autres murs, des portes, des plinthes, choisir les couleurs, les matières, les motifs, une tâche titanesque qui occuperait probablement la plus grande partie de mon été. Ce qui n’était pas pour me déplaire. Débarquer dans une ville inconnue, ce n’est pas la panacée. Il me faudrait sans aucun doute un long moment d’adaptation et avoir une tâche pour m’occuper l’esprit pendant tout ce temps me serait d’un grand renfort. D’autant qu’ici, je ne connaissais personne, je perdais tous mes repères. Plus de parents pour me superviser, plus de bande d’amis que l’on connaît depuis l’enfance, plus personne. Juste moi, et moi-même, et je ne dis pas ça pour la figure de style.

    Au bout de quelques semaines, nous avions avancé dans nos travaux, Callel, ses connaissances venues en renfort et moi-même. Si vous pensiez que parce que j’étais une fille forcément je ne pouvais pas bricoler, vous vous trompiez. Je ne suis pas une experte de l’électronique, mais je connais quelques bases, tout comme en plomberie. Je les avais apprises au fur & à mesure de mes déconvenues dans mon appartement new-yorkais. Adriel devenait toujours à moitié dingue lorsque je refusais de payer quelqu’un pour réparer quelque chose alors que je pouvais le faire moi-même. Oh, bien sûr, ce n’était pas l’argent qui manquait, mais je n’aimais pas être dépendante des autres, je préférais faire tout ce que je pouvais par moi-même. Dans notre futur loft avaient déjà été installés une cuisine et une salle de bains. Nous avions choisi ensemble les fournitures, pour que tout nous plaise, à nous deux. Le fait que je n’ai aucun souci à débourser de l’argent semblait parfois le mettre mal à l’aise, un malaise bien vite rompu sitôt les pièces créées et aptes à être utilisées. On sous-estime le bonheur que représente le fait de pouvoir prendre une douche chaude lorsque l’on passe ses nuits transi de froid car l’isolation de la pièce principale n’a pas encore été faite. Mais d’un commun d’accord nous avions décidé que la priorité était de pouvoir survivre dans le milieu hostile qu’était notre loft en travaux. A présent que ces pièces vitales étaient installées, nous pouvions nous focaliser sur une autre très importante, la chambre. Je ne dis pas que dormir sur un matelas au sol n’avait pas son charme mais l’un comme l’autre bavions devant les lits et les matelas, rêvant d’une nuit dans un endroit douillet, au chaud sous une couette moelleuse. Lorsque le réveil sonna, j’eus l’impression d’avoir à peine fermé l’œil. Ce qui en fait n’était pas qu’une impression, j’avais passé ma nuit à me tourner et me retourner pour tenter de trouver une position à peu près confortable et j’estimais autour de cinq heures du matin l’heure à laquelle j’étais enfin parvenue à trouver le sommeil. « Mmuruumph » fut tout ce que je parviens à grogner, la tête enfouie sur mon oreiller. Finalement je me décidai à ouvrir un œil, puis l’autre, tandis que monsieur se précipitait sous la douche. Traître. Soudain beaucoup plus alerte, je ne pus m’empêcher de lui crier depuis l’autre bout de la pièce « et t’as pas intérêt à prendre toute l’eau chaude ! », une mésaventure qui nous était arrivée le premier jour. Dix minutes plus tard, j’étais assise sur un tabouret, en face d’un comptoir qui donnait l’apparence du marbre – sans en être toutefois. C’était moi qui avais choisi cet ensemble, pour la disposition que je trouvais bien plus pratique qu’une autre. Je finissais mes céréales – avoir vingt-trois ans ou presque ne m’empêchait pas de faire comme les enfants – lorsqu’il revint et s’assit à côté de moi. « Le café est dans la cafetière, encore chaud. Mais je te conseille de rajouter un peu d’eau, juste par précaution ». Effectivement, ce n’était pas franchement mon fort et j’avais du recracher celui que j’avais fait la toute première fois ici. « Et tu vois, à tes ordres. Levée et en train de déjeuner ! ». Good girl.

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MessageSujet: Re: You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah  EmptyVen 22 Juil - 4:00

Tout construire ... Un pari fou !

Avec du recul je pense que je n'aurais pas pu rêver plus bel appartement ! Bien que l'on ne pouvait se faire une réelle idée que de deux pièces du loft, nous avions passé des heures avec Norah à regarder des catalogue, établir des palettes de couleur, fait le tour de magasins, découper des pages de magazines pour nous inspirer de ce que l'on voyait, parcouru le web pour trouver des bons plans, de bonnes idées pour réaménager une ancienne usine. Nous étions allé dénicher dans des broquantes d'anciens objets que nous allions remettre au goût du jour, bombés, colorés …
Je crois que nous avons eut la chance inouïe d'avoir plus ou moins les mêmes gouts et désirs pour cet appartement. Elle comme moi voulions respecter l'âme de ce lieux tout en créant une réelle identité d'appartement, de loft. Nous voulions un chez nous, un cocon. Elle pour oublier qu'elle était dans une ville qui ne semblait pas lui convenir à 100% et moi pour oublier que j'étais ici, entre autre parce que j'avais fuis mon mariage …
Le premier point sur lequel nous avions insisté était le fait d'avoir tous les deux dans l'appartement notre propre espace. Ca tombe bien, nous n'imaginions pas nos chambres aux mêmes endroits et elles ne contrecarraient pas nos plans pour le reste du loft. Nous avions passé plusieurs jours a établir les pièces et surtout leur emplacement, la cuisine nous posa problème car nous n'étions pas certain de la mettre directement à l'entrée en montant les escaliers ou un peu plus loin … Nous avons finalement opté pour le salon vers l'entrée et la cuisine plus éloignée.


Je retirais mon caleçon en le lâchant négligemment au sol et allumais la station I-Pod. Nous avions fait ça bien, je vous avais prévenu ! Ce petit bijoux nous avait couté une bouché de pain et il nous avait parut tout naturel d'en profiter tous les deux chaque matin lorsque nous allions, les yeux encore à moitié fermés, la tête dans le cul nous préparer pour une journée de cours.
Alors que j'étais sous la douche et que je laissais couler l'eau sur mon visage, fermant la bouche pour ne pas en avaler, je repensais aux derniers mots que m'avais dis Jaelson, le frère d'Holla qui avait été notre témoin pour le mariage, lorsque j'étais entrain de me préparer pour l'évènement : « Holla a toujours été fragile et vulnérable, elle est la seule personne que je connaisse à prétendre pouvoir épouser son premier amour je crois … Callel, prends soin d'elle, elle est fragile, un rien la tuerais ! Tu es je crois ce qu'il peut lui arriver de mieux, je me souviens de toi quand on était gosse et qu'on jouait au foot, tu te serais sacrifié, tu n'aurais pas joué simplement pour laisser un autre le faire car ça te faisait de la peine de devoir lui prendre sa place … Je suis persuadé que tu es celui qui lui faut et elle en est persuadée aussi .. Depuis longtemps à vrai dire ! ».
Je stoppais l'eau, posais ma tête contre les carreaux sur les murs de la douche et inspirait un bon coup. Après tout, ça ne me servait à rien de ressasser ces histoires, c'était du passé, aujourd'hui ça faisait plus de deux mois que je n'avais pas de nouvelles d'elle en même temps, le contraire aurait été étonnant. Je ne lui avais donné ni adresse, ni numéro de téléphone, elle ne savait qu'une chose : je m'installais en Californie, à Berkeley.


Je me savonnais, me rinçais et me séchais en me rassurant. Je n'avais jamais rêvé d'une vie bien rangée, du moins, pas depuis Plain Lane et elle m'avait asphyxiée. Aujourd'hui j'avais l'occasion de me libérer, de souffler et je n'allais pas louper le coche. C'était l'occasion ou jamais de tout reconstruire et j'avais le sentiment d'être sur la bonne voie.


Je ne connais pas bien Norah et c'était en y réfléchissant un peu fou de se mettre en colocation alors que l'on ne connait ni d'Eve ni d'Adam mais ça a le mérite d'être une aventure de tous les jours. Par là je veux dire que j'apprends chaque jour un petit bout de sa vie, je me rends compte de tel ou tel trait de caractère, je réalise ce qu'elle aime et déteste et même si j'ai très vite vu que nous étions bien différents, au niveau financier comme sur le plan psychologique, je pense qu'en fait c'est d'elle dont j'ai besoin à cet instant précis ! Si je lui disais, je crois qu'elle prendrais peur mais elle n'est pas étouffante, elle donne son avis, ses arguments mais ne se serait pas énervée contre moi pour la couleur d'un vase – du moins je ne pense pas – et je suis bien content de finalement ne pas me retrouver seul dans cet immense loft … Ça peut paraitre stupide, certainement même mais, quand on a gouté à là présence féminine dans une maison, on ne sait pas vraiment comment s'en passer, moi le premier. Mes deux ans d'étude en Australie furent terriblement difficiles car je n'avais plus cette présence et aujourd'hui je me serais senti bien perdu sans Norah et son goût féminin – n'y voyez naturellement rien de négatif -. Je ne m'attendais pas à mettre les pieds sous la table tous les soirs et être servi mais je savais que l'appartement serait beau, bien tenu, rangé et propre et qu'elle allait me botter le cul pour que je le fasse. Ce n'était pas plus mal que quelqu'un me remue un peu !..


Je sortis de la salle de bain, le sourire aux lèvres, me mettant en tête que la journée allait être mouvementée et que je n'allais pas avoir le temps de m'ennuyer. Norah était là, accoudée sur notre plan de travail, le sourire aux lèvres et la tête dans le cul entrain de manger son bol de céréales, elle me faisait rire. J'avais fini, au bout de plusieurs semaines par adopter la Céréale-mania, qui consistait à dévorer des céréales à tout moments de la journée, principalement pour le petit déjeuner mais bien évidemment devant la télévision et en cas de petit creux le soir avant de se coucher. Je vous laisse donc imaginer la consommation de céréales que nous pouvions avoir à deux … Nous allions doubler le chiffre d'affaires de Kellogs pour 2011 à coups surs ! You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah  828200
- « Tu sais quoi, je pensais, on achèterait pas une machine qui fait du BON café, non parce que quand c'est toi qui fait le café il est trop fort, quand c'est moi, c'est de la pisse de chat … On doit bien trouver 200€ dans notre budget pour s'acheter une machine à dosettes non ? »


Je n'étais pas capricieux mais s'il y a bien une chose de sacré le matin que même les Kellogs ne pourraient remplacées c'était bien la tasse de café bien chaude dégustée au levé du jour. C'était l'élément précis qui conditionnait le début d'une bonne journée.
- « Bravo ! Je crois que j'ai fini par trouver la technique parfaite pour te réveiller ! On fait des progrès ! Demain par contre je préviens, on sera dimanche, jour du seigneur, on lâche le tourne-vis et on se paie une bonne grosse matinée après une soirée bien bien arrosée, parce qu'à part suer toute la journée, depuis une semaine, on s'est pas vraiment amusé ! Partante ? »

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MessageSujet: Re: You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah  EmptySam 23 Juil - 13:00

    Partir dans un endroit inconnu, tout recommencer à zéro, tel avait été le conseil des médecins. Conseil que mes parents avaient jugé bon de suivre à la lettre. Ils ne m’y avaient pas forcé, mais avaient tellement appuyé en ce sens que je m’étais retrouvée contrainte d’accepter. Je savais qu’ils avaient raison, prendre un nouveau départ, dans un endroit où je ne serais pas cataloguée comme la fille qui a tenté de se jeter du toit de son université, c’était peut-être la meilleure chose à faire. Pourtant, quelques semaines plus tard, je ne me sentais toujours pas à l’aise ici, malgré l’ouverture de la ville, la gentillesse des gens, New-York me manquait. Terriblement. J’y avais vécu tellement d’années, entourée des mêmes personnes, devoir tout reconstruire m’effrayait. Et je le sentais moi-même, cette instabilité permanente, comme une balance qui ne pencherait pas encore d’un côté ou de l’autre mais qui ne tarderait pas à le faire. Et au milieu de tout ce bazar, Callel était arrivé. Dire que je ne connais pas grand-chose de lui serait un euphémisme. En réalité je ne connais rien du tout. Il pourrait bien être un psychopathe, serial killer que je ne le saurais pas. C’est une règle tacite qui s’est instaurée entre nous depuis que l’on a « emménagé » ensemble : on évite de mentionner le passé de l’autre. Ce qu’on le sait, c’est qu’on a fui nos maisons respectives pour venir prendre un nouveau départ, mais lui ne sait pas quelles ont été mes raisons et je ne veux surtout pas connaître les siennes. Ce qui nous laisse la possibilité d’être qui l’on veut l’un avec l’autre, même si je le crois plutôt naturel avec moi. C’est plus ou moins la seule personne avec laquelle j’ai un contact régulier depuis mon arrivée à San Francisco et je le considère comme mon point d’ancrage dans cette ville inconnue. Que l’on partage le même appartement ne me pose plus aucun problème. Devoir le rénover me fixe un but, un objectif auquel me tenir et déterminée comme pas deux à y arriver, je continue même si tout en moi me crie de retourner à Manhattan, où tout le monde me connaît. Alors oui, Callel pouvait bien être qui il voulait, tant qu’au final il restait mon repère ici.

    J’avais de la chance, néanmoins. La cohabitation avec lui s’annonçait plutôt simple. Pas de hurlements, de vaisselle qui vole dans la pièce, et il était peu probable que l’on tente un jour par tous les moyens de faire partir l’autre. De toute façon, vu la superficie du loft, on pouvait bien être tous les deux dedans et ne même pas se croiser si l’on ne le voulait pas. Rien à voir avec l’appartement que je partageais avec Adriel à New-York. Payé par nos parents, il faisait une cinquantaine de m², ni trop grand ni trop petit pour y vivre à deux. Ici, j’avais tout l’espace que je voulais. Nous avions conclu qu’il était vital d’avoir notre intimité, même en vivant à deux, et que pour cela nous nous réservions des endroits juste pour nous. A commencer par les chambres, situées à l’opposé l’une de l’autre. Effectivement je me voyais mal ramener quelqu’un et tomber sur un Callel en caleçon, ça aurait fait très mauvais genre. Et puis ça faciliterait sans aucun doute notre colocation. Aujourd’hui, c’était sa chambre que nous devions commencer. Je ne compte plus le nombre de magazines de décoration, de magasins visités pour trouver l’ameublement parfait, l’éclairage et la décoration appropriées. J’avais un peu plus de goût que lui, du moins je le pensais, et qu’il ait une vision un peu moins masculine lui permettrait d’éviter des fautes monstrueuses, comme de ne pas savoir assembler deux couleurs. Je le voyais déjà vouloir peindre sa chambre en rouge, sans être au courant que c’est mauvais, car agressif. Ca m’amusait de devoir chercher des meubles, et de voir ce que pouvait donner une pièce que l’on connaissait vide et nue, sans peinture, sans lumière, sans isolement ni électricité, de voir ce que l’on pouvait en faire. En prenant mon petit-déjeuner, j’avais toujours le regard rivé sur un magazine de décoration. J’y cherchais moi-même mes futurs meubles. J’avais déjà une idée plutôt précise de ce que je voulais. J’avais dans l’idée d’installer une mezzanine qui ferait les ¾ de la pièce. Grâce à la hauteur de plafond, j’éviterai le sentiment d’étouffement et j’aurai plus d’espace à aménager. Un futon japonais en hauteur, avec un bureau, des plantes, des tableaux, des tapis. Et en bas, mon atelier de peinture. Ainsi qu’un canapé, une table basse, plus de plantes, une penderie, tout ce dont j’avais besoin. Je voulais que ma chambre me ressemble, qu’elle me fasse me sentir chez moi. Je ne voulais pas de quelque chose de trop moderne, les designs futuristes, ce n’était pas mon truc. Je cherchais des matériaux nobles, des meubles anciens, mais qui ne détonnent pas trop dans ce loft. Au final, je pense qu’aucune pièce ne se ressemblerait, dans le style, et c’était peut-être tout aussi bien. Le retour de Callel de la salle de bains me sortit de mes pensées, toutes tournées vers l’aménagement de ma future chambre. Excepté qu’aujourd’hui, c’était de la sienne dont nous allions nous occuper. « Je pense que ça ne nous ferait pas de mal en effet. Je suis droguée à la caféine et si je continue à boire celui que je fais, je crois que je risque l’intoxication alimentaire. Faut dire que j’y suis pas vraiment habituée, en général je l’achète en allant à la fac, c’est ce que tout le monde fait à New-York ». Oui, le concept de cafetière nous était quelque peu étranger là-bas. « On se mettra en quête d’une machine à café alors, à rajouter sur notre liste ». Oui, 200 dollars en plus dans notre budget, c’était pour ainsi dire rien du tout. Finissant de boire ma tasse et de déguster mes céréales noyées sous le lait, je ne pouvais qu’hocher la tête et approuver les propos de mon colocataire. Le dimanche c’était sacré et vu tout le boulot que l’on faisait depuis notre emménagement, on pouvait bien s’accorder une grasse matinée bien méritée. En revanche, soirée alcoolisée, j’étais moins convaincue. Je n’étais pas particulièrement motivée à sortir faire la fête, épuisée par ces travaux. « Non, la seule technique qui marche c’est le seau d’eau, mais si tu testes un jour sur moi, je te jure que je te ferai passer par la fenêtre ! » Je ne suis pas du matin. « Vendu pour la grasse matinée. On ira bruncher dans un restaurant. Il y a bien des brunchs à San Francisco, pas vrai ? Mais pour la soirée bien arrosée ça sera sans moi, je préfère rester ici, et lire un bouquin. Ou juste dormir pour être d’attaque lundi. Ou peut-être que j’irai faire un tour à Berkeley, chez les Sigmas. Au final je n’y suis jamais allée depuis que j’ai été acceptée, il serait peut-être bon que je commence à me sociabiliser ! »

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MessageSujet: Re: You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah  EmptyMer 27 Juil - 21:50

Tout construire ... Un pari fou !

Je pris un bol dans un des placards et m'y versais des céréales profitant du doux son qui s'en échappait. Sortit de là un plastique avec visiblement le cadeau à l'intérieur. Je posais le paquet, ramassait le cadeau et le sorti de son emballage. Malgré une observation approfondie je ne voyais toujours pas de quoi il s'agissait. Norah était entrain d'inspecter le paquet et je lui demandais donc ce que ce petit jouet pour enfants pouvait bien être. Elle répondit en rigolant que c'était censé être une toupie. Je regardais attentivement le joujou sous toutes ses coutures et comment dire … Je n'arrivais toujours pas à concevoir le truc. Je retournais le paquet, observait, dépliait deux trois battants et le résultats apparut … Pas vraiment convaincu, je tentais de faire tournoyer la fameuse « toupie » sur le plan de travail qui tourna une petite demie seconde avant de tomber au sol et de se casser. Je regardait le jouet, levait les yeux vers Norah et un nouvel éclat de rire se fit entendre.
- « C'est bien connu pour être résistant ces trucs … La preuve en image …! »


Je ramassais les vestiges de cette merveilleuse toupie qui aura eut le mérite de nous faire rire quelques minutes et déversait le tout dans le conduit de poubelles – et oui, nous n'avions pas une poubelle qui empestait dans toute la pièce, moche et encombrante mais dans le plan de travail, un petit trou bouché par un capuchon dont le conduit menait directement en bas dans un grand sac plastique -. Je vous avais prévenu, notre appartement était dernier cri & les corvées de poubelles n'étaient pas vraiment notre point fort avec Mlle Delaney, nous avions donc opté pour la solution de confort et de facilité !
Je posais enfin mes fesses sur le tabouret en fasse de Norah, saisit une cuillère, mélangeant mes céréales, je dégustais ma première bouchée dans un « Huuuummm » de plaisir peut-être un peu trop bruyant. Je regardais Norah avec un sourire en coin, elle n'avait pas entendu … Ouf ! Je reprenais donc ma dégustation en reprenant le sujet de conversation interrompue par l'arrivée du fascinant jouet :
- « Je ne pensais pas non plus sortir mais j'avais acheté pour samedi une bouteille que j'ai oublié d'emmené donc je pensais qu'on pourrait se faire une petite soirée entre colocataires autour d'un verre de vin, avec une pizza, un menu chinois ou un plat de pattes et devant un petit film … Toujours pas partante miss Delaney ? »


Je la regardais avec un sourire charmeur, non pas pour lui faire les yeux doux mais bien qu'elle accepte ma proposition – bien que je doute que mon charme légendaire puisse être responsable de choix quand bien même il serait positif -.
- « Bon donc aujourd'hui on fait l'isolation de ma chambre et si on a le temps on commencera à faire le mur c'est ça ? Et bah on a du pain sur la planche vu qu'à 3 on a mis toute une journée à isoler cette fichue cuisine, heureusement qu'on sait déjà comment faire parce que sinon, demain minuit on y était encore ! »


J'aimais beaucoup rénové cette usine pour la transformer en loft. Je trouvais ça à la fois amusant et très intéressant. Je n'étais pas réellement quelqu'un de manuel, mon truc à moi c'était les bouquins et je faisais parti du gang des personnes qui « réfléchissent » et qui « agissent » longtemps après. Les premiers jours ça avait été pour moi assez difficile de me mettre dans le bain mais aujourd'hui, ça me plaisait. J'ai toujours lu dans les bouquin qu'on se réalisait en créant et fabriquant des choses et c'était la première fois que je comprenais réellement ce que cela impliquait. Ça prenait enfin tout son sens pour moi ! J'étais en général plus observateur qu'acteur et les seules choses que je réalisais étaient des films. Tout ceci est donc très loin des travaux manuels qu'impliquent la rénovation d'un pareil endroit. Ni Norah ni moi n'étions réellement familiers de ce genre de réalisations et avions passés des heures en magasins à demander conseils aux vendeurs, à rechercher des avis sur tels ou tels matériaux sur internet etc … Nous pesions longuement le pour et le contre en étant convaincus qu'en prenant les bons matériaux, notre loft serait splendide et nous avions raison. Rien qu'à voir la salle de bain & la cuisine, je crois que nous avions de quoi être fiers, en à peine trois semaines ces deux pièces avaient poussées tels des petits champignons – sympa la métaphore – et donnaient déjà un très bon pré-sentiment pour les pièces à venir.
J'avais laissé en grande partie à Norah le choix des couleurs et je lui avais toujours accordé le dernier mot quand aux choix des meubles car il était indéniable qu'elle avait un goût un peu plus féminin que moi. Nous étions cependant assez d'accord sur pas mal de points. Nous voulions tous les deux laisser perdurer l'âme de cette ancienne usine ce qui nous motiva à laisser certains murs naturels, je conseillais simplement de leur redonner un peu de fraicheur en grattant un peu la pierre dans certaines pièces ou autres.
La pièce que j'avais particulièrement hâte de voir était le grand salon, nous avions trouvés ce superbe tapis blanc à petits poils – ou peu importe comment on appel ça – qui paraissait si chaud et confortable. Il remplacerait rapidement nos deux matelas posés au sol afin de donner à cette pièce un aspect cosy & chaleureux. Nous avions également prévu d'installer une très grande bibliothèque et étions déjà partis aux quatre coins de San-Francisco dans des petites libraires pour trouver de vieux livres dont l'odeur en disait long sur l'histoire. J'aimais le côté intellectuel et cultivé que donnait une grande bibliothèque à un appartement. Souvent les étudiants se contente de louer à la bibliothèque universitaire ce qu'ils veulent lire pour le rendre après et je trouve ça dommage. C'est pour moi tellement mieux d'avoir chez soi un réel panel de livres à lire. Des bons comme des mauvais d'ailleurs mais ça donnait tout de suite selon moi à une pièce une dimension historique. En une seule pièce on pouvait trouver des centaines, des milliers d'histoires différentes se déroulant aux quatre coins du globe.
Il y a tout juste deux jours, j'avais reçu deux gros cartons des livres que j'avais lu durant mon adolescence que m'avait envoyé ma mère. Ce colis m'avait presque rendu nostalgique s'espace d'un instant.
- « Un brunch, quelle bonne idée ! J'adore les brunchs, j'ai pas l'occasion d'en faire souvent … Ça n'a jamais été une grande coutume familiale pour moi ... »

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MessageSujet: Re: You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah  EmptyDim 31 Juil - 2:26

    Ce genre de moment passé avec Callel me rassurait. Mieux, il me confortait dans l’idée que j’avais fait le bon choix en écoutant les conseils de mes parents et en quittant New-York pour San Francisco. En fait, s’ils ne m’avaient pas presque forcé la main, je crois que je serais encore en train de broyer du noir dans mon deux pièces, en lisant tellement souvent la lettre laissée par Adriel que j’en finirais par la connaître par cœur. C’était ça, le problème, j’étais incapable de ne pas aller dans l’extrême. Mais avec Callel au contraire, tout était simple. On se contentait de peu, un rien nous faisait rire, et je finissais même par me dire que je pouvais aussi être plus ou moins normale et arrêter de faire dans le pathos ; c’était ça mon problème, le pathos. Une véritable tragédienne, pleurant un torrent de larmes ou riant aux éclats, tandis que tout le monde avait une réaction modérée. Et être un semblant normale, ça me faisait du bien. La meilleure des cures. Mon colocataire était en train de s’obstiner à monter le jouet trouvé dans le paquet de céréales – que je n’avais même pas vu, d’ailleurs, ce qui était étrange car en général c’était l’intérêt majeure des céréales, le petit jouet à l’intérieur – mais en vain. Amusée, je regardais le paquet, cherchant un moyen de l’aider. Lorsqu’il me demanda ce que ça pouvait bien être, avec aplomb je lui répondis « une toupie », alors que moi-même je ne visualisais pas vraiment où pouvait bien se trouver la toupie dans les quelques morceaux qu’il tenait dans les mains. Mais puisque le paquet le disait… Finalement, observant la notice, il finit par les assembler et effectivement, si l’on fermait l’œil gauche et qu’on se concentrait attentivement dessus, on finissait par voir une vague ressemblance avec une toupie. Qui se brisa au sol dès l’instant où il la fait tourner. Prévisible. Je me mis à rire, d’un rire enfantin et joyeux. « Oh non, ma toupie ! T’as cassé ma toupie ! Enfin… l’espèce de truc ressemblant vaguement à une toupie ». Tandis que Callel s’asseyait à mes côtés, je continuai d’examiner le paquet de céréales. C’était quelque chose que j’aimais bien faire, dès que j’avais des céréales, ou n’importe quoi avec des informations dessus, je ne pouvais m’empêcher de les lire. Qui sait, peut-être aurais-je un jour l’occasion de ressortir lors d’un rencard que les céréales de la marque x apporte 35% des apports journaliers recommandés, avec tant de protéines et tant de lipides. Oui, j’ai une vie trépidante, je vous l’accorde. Mon voisin me tira de ma contemplation, me proposant une offre alléchante. Bouteille de vin et film ? Vendu. « Ca peut se négocier. Mais uniquement si on mange du chinois, quand j’étais petite j’ai fait une overdose de pâtes et depuis, je limite ma consommation ». True story. J’imaginais déjà bien la soirée passée assis sur nos pauvres matelas, une maigre couverture sur nous pour nous tenir chaud à cause de la mauvaise isolation, à moins que ce ne soit la bouteille de vin qui nous tienne chaud – dire que je ne tenais pas l’alcool était un doux euphémisme. Simple mais toujours très efficace.

    Il m’évoqua le plan de la journée. « Exactement, la journée va être longue, donc on a plutôt intérêt à se dépêcher de finir le petit déjeuner et de se mettre au travail. Et puis maintenant qu’on a la technique, ça devrait être beaucoup plus rapide ». On sous-estime souvent le travail fait maison. Personnellement, avec nos travaux de rénovation du loft, je suis devenue incollable sur tous les termes techniques, tous les problèmes que l’on pouvait avoir, tous les systèmes, des plus simples aux plus compliqués, comment isoler, peindre, mettre du papier peint, choisir ses meubles, mettre une plinthe, les raccords, poser du carrelage, de la moquette, les joints entre les carreaux et tutti quanti. Je crois même que j’avais assez de connaissance pour avoir ma propre émission de télévision, spécial travaux de la maison. The Norah factory. Je divague. Callel, tout comme moi en fait, avait une idée très précise de ce qu’il voulait, et j’avais comme l’impression qu’il était plutôt du genre à prendre son temps, quitte à devoir attendre des semaines pour tout trouver comme il le voulait, plutôt que de bâcler n’importe quelle pièce de cette maison. Perfectionniste. Plus que moi. Moi je me satisfaisais très bien de ce que j’avais, mais peut-être que le fait de n’avoir jamais eu besoin de me soucier de comment payer ceci ou cela avait aidé. Au moins, nous étions assez complémentaires et ce qui aurait pu se transformer en véritable drame se révélait être une épopée assez drôle. Je ne comptais plus le nombre de problèmes que nous avions eu en faisant la salle de bains et la cuisine. Entre les meubles que l’on n’arrivait pas à monter, le carrelage récalcitrant, et le reste, c’était une aventure folklorique. Avec son lot de désagrément, certes, mais chaque journée passait à vitesse grand V et je me couchais le soir et dormais du sommeil du juste, épuisée physiquement. Je n’avais pas franchement l’habitude de faire autant d’efforts. Mais ça en valait la peine, définitivement. A partir du moment où le plus gros des travaux serait terminé, nous pourrions nous accorder un peu plus de temps pour nous. Mais c’était dans des moments comiques, comme lorsque nous avions peint le plafond de la cuisine, que nous apprenions pas mal de choses l’un sur l’autre. Je me doutais que nous nous cachions mutuellement pas mal de détails sur nos vies respectives – et j’avais de bonnes raisons pour cela – mais les informations sortaient au compte goutte, une anecdote ici, une histoire là, entre deux meubles installés, donnant une assez bonne impression de ce que la vie en colocation promettait. Comme à ce moment précis, où j’apprenais que le brunch n’était pas une tradition chez eux. Ce n’était qu’un détail, bien entendu, mais cela appelait à la réflexion, sur sa famille, sa vie, et le reste. « Vraiment ? Chez moi, on dit toujours que l’on n’est pas un réel New-Yorkais tant que l’on a pas brunché une seule fois. Et on applique cette règle à la lettre, chez moi. C’est plus qu’une tradition, le brunch du dimanche matin en famille, c’est sacré. Et j’avoue que si je dois m’habituer rapidement à vivre ici, garder quelques petites habitudes ne me ferait pas de mal, tu sais, comme une sorte de repère, de base sur laquelle m’appuyer, avant de m’embarquer dans l’inconnu ». De toute façon, c’est ce que les médecins recommandaient. Garder certaines habitudes, pour ne pas me perturber, instable comme j’étais. Voilà, c’est exactement ce genre de détails que je me gardais bien d’évoquer devant Callel.
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MessageSujet: Re: You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah  EmptyMar 16 Aoû - 3:18

Tout construire ... Un pari fou !

Mes traditions familiales à moi ne ressemblaient à rien à un brunch … Du moins pas en Alaska … Plain Lane, ça avait été autre chose, une atmosphère tout à fait différente, une sorte de micro-société dans laquelle nous avions tous les cinq été projetés et dans laquelle nous n'avions pas réussi à faire notre « trou ». Du moins, pas moi … J'avais été dès l'origine contre ce départ. Ce maudit déménagement ne m'avait apporté à y réfléchir que des problèmes et des tourments : une première expérience sexuelle foireuse, la mort de plusieurs de mes amis, la dissolution de notre famille et la perte de mon amour pour la vie … C'est si facile quand on y pense d'aimer une chose et le lendemain, subitement la détesté … J'avais détesté mes parents, tous les habitants de ce maudit petit quartier, sorte de prison dorée dans laquelle nous avions été enfermés, j'avais détesté mon frère qui lui, contrairement à moi avait réussi à se remettre bien vite des départs et des cadavres, j'avais détesté cette fille avec qui j'avais couché, baisé ou nické (en général on dit couché avec une fille que l'on aime, baisé pour une fille à qui on ne s'est pas attaché et nické avec celles que l'on a oublié dès le lendemain et dans ce cas, je ne savais pas si je l'avais aimé, si je m'étais attaché ou si je l'avais bel et bien oublié), j'avais détesté Plain Lane donc – au cas ou ça ne se verrait pas – et j'avais fini par me détester moi même … & le plus triste c'est que pourtant, toutes ces choses je les avais aimé, adoré même !
Il m'en avait fallut du temps pour arriver à vivre avec cette histoire, non pas oublié car ça, dès le lendemain c'était fait et ça m'avait rongé mais je dis bien : VIVRE AVEC ! Vous savez, comme quand on porte ce poids sur les épaules, ce défaut physique majeur, cette maladie qui nous ronge … J'avais été rongé de l'intérieur jusqu'à ce que je réussisse enfin à vivre de nouveau. Grace notamment à ce nouveau départ qu'avait été l'université. On aurait presque du mal à le croire mais j'étais passé de ce garçon complètement coincé, littéralement apeuré à ce mec, qui était certes timide mais qui arrivait à faire des blagues pour détendre l'atmosphère. C'était peut-être pour le reste du monde une avancée minime mais pour moi c'était quelque chose d'énorme ! J'avais arrêté de m'agripper bien faut à mon bout de bois et j'avais fini par nager, je ne flottais pas, je nageais, je ne survivais pas … je vivais ! J'ai réussi à nager grâce à des personnes qui ont su révéler le meilleur de moi-même, qui m'ont permis de m'ouvrir, me découvrir et c'était ce que j'appelle : une expérience hors du commun. Pendant deux ans j'avais travaillé sans relâche à deux choses : mes études et mon développement en tant qu'être humain. A ma graduation j'étais à mon apogée et je ne m'étonnais donc pas d'avoir passé la bague au doigt de Holla à cet instant là …


Avec Norah nous avions en quelques sortes convenus en n'y faisant pas mention que nous ne parlerions pas de nos passés respectifs. Je ne savais pas grand chose d'elle, pourquoi elle était là, je savais qu'elle venait de New-York et que cette ville lui manquait cruellement, pour elle, ici on était dans le trou du cul du monde, descendu plus bas que terre alors que pour moi, je me retrouvais propulsé dix étages plus haut … Nous voyons tout deux il me semble ce nouveau départ très différemment et je n'avais pas eut besoin d'insister pour que ma chambre soit cosy, aux antipodes de notre chambre à Holla & moi à Bristol, très colorée, très vive, trop chaleureuse même … Je n'avais pas eut besoin de lui dire que si je me réveillais et posait le pieds sur du plancher, ça allait me foutre le cafard, me rappelant quand nous disposions nos chaussons parfaitement à notre descente de lit pour ne pas avoir à effleurer le parquer en bois gelé de l'hiver. Je dis simplement à ma colocataire que je préférais un tapis et elle ne posa pas de question ne se doutant même certainement pas qu'il pouvait y avoir une telle raison derrière cela ! Nous ne nous étions pas disputés l'ombre d'un instant pour savoir où lequel d'entre nous allait faire sa chambre, nous avions choisi sans aucun arrangement les deux pièces les plus éloignées du loft et nous étions très bien comme ça. Cependant, même si je n'avais aucune envie d'évoquer mon passé, les raisons de certains des mes choix avec elle et qu'elle devait visiblement être dans le même cas, je ne voulais pas que s'installe entre nous une sorte de froideur, de distance et nous devions parler, de la plus, du beau temps, certes mais … Nous devions apprendre à discuter tous les deux, nous allions après-tout partager le même appartement pour les quelques mois/années à venir.


La matinée avait filée à toute allure et nous finissions en hâte les salades faisant office de repas pour commencer les travaux de ma chambre. Nous commençâmes par l'isolant, il faisait, malgré l'été une température glacial dans notre loft si mal isolé et nous devions donc reprendre toutes les pièces de ce point de vue là. Nous étions entrain de placer sur les murs et isolant thermiques – qui seraient suivis par des isolants sonores, tout comme au sol – lorsque je décidais de rompre la glace.
- « Tu sais ce que j'aime à New-York, c'est l'idée que même si tu n'y es même pas allé, tu as l'impression de déjà connaître beaucoup grâce aux films, aux livres, aux reportages mais ce qui me plait ici c'est qu'on peut difficilement se faire une idée de cette ville avant d'y vivre … J'ai fais des recherches avant de venir et ce qui m'est apparu était bien loin de ce que j'imaginais. Je voyais la Californie comme un ensemble où dans chaque ville tout le monde se balade limite à poil prétextant qu'il fait chaud, les filles ayant plus de rajouts que de vrais cheveux, les mecs dont tout est refait sauf le cerveau – qui pourtant mériterait un peu de travail - … * je lâchais un petit rire * et même si je ne suis pas certain d'aimer cette ville, j'aime l'idée selon laquelle ici, si un jour j'oublie de me raser avant d'aller en cours, ce ne sera pas perçu comme un crime d'État ! »


Je souriais et m'étais retourné, l'observant après avoir levé les yeux du parquet que je n'avais pas arrêté de contemplé tout le long de ma tirage & après avoir plongé mon regard dans le sien quelques instants, je me retournais et recommençais à travailler. Je n'attendais aucune réponse, elle n'était pas obligée de me parler de quoi que ce soit …

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MessageSujet: Re: You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah  EmptyJeu 18 Aoû - 17:49

    L’avantage d’une ville aussi grande que New-York, c’est que l’on peut être n’importe qui. C’est vrai, ne nous voilons pas la face, lorsque l’on a grandi du côté riche de la ville, ce qui est mon cas, il aurait été très mal de sortir de chez soi habillé n’importe comment, sans même un sac de marque pour rattraper l’affront. Mais en réalité, c’était une habitude facile à prendre, ancrée depuis des générations dans l’élite sociale de la ville – encore que je ne pense pas pouvoir considérer que j’en fais partie – et choisir ses vêtements étaient une simple formalité accomplie en deux minutes. Pour le reste… Tout était possible. Tellement d’options différentes, d’endroits à découvrir, de moments à passer entre amis, des magasins dans lesquels dépenser son argent. Là-bas, à moins d’être une Blair ou une Serena, tout le monde se fichait bien de savoir qui j’étais, ce que mes parents avaient fait de leur vie, le nombre de mètres carrés dans lequel je vivais. La ville était bien assez grande pour tout le monde. New York est une ville décontractée, contrairement aux apparences, et merveilleuse. Je devrais pourtant retrouver cette atmosphère décontractée, cosmopolite dans une ville comme San Francisco, qui a le même genre de réputation, mais rien n’y fait, je n’y arrive pas. Je ne me sens pas à ma place, j’ai l’impression d’être épiée, sans arrêt, et je sais que tout ça n’est que paranoïa, ici aussi, on se moque bien de savoir qui je suis et d’où je viens, mais je me sens comme un oiseau enfermé dans une cage qu’il n’a pas choisi et qu’il ne peut quitter. Oui, par moment, je dois admettre que la perspective de faire mes valises et de prendre le premier avion pour rentrer chez moi est alléchante. Mais pour quoi faire de toute façon. Je n’avais plus de chez moi depuis que mes parents avaient pris la liberté de remettre sur le marché l’appartement qu’Adriel et moi partagions, et rentrer vivre avec eux ne m’enchantait guère. Et quand bien même, j’étais intimement convaincue que ça aurait été une erreur. J’étais trop fragile, tout le monde le savait, moi comprise. D’autant plus que j’ai des habitudes dans ma ville, des repères, des endroits où je me rends plus souvent que d’autres, et tous sans exception me rappelleraient des moments de ma relation avec lui. Peut-être même que je tomberais dessus, et rien que d’imaginer ça me donne la chair de poule. Alors oui, San Francisco, ce n’est pas si mal, après tout.

    Callel et moi avions déjeuné d’une salade, repas frugal qui nous permettrait cependant de reprendre des forces après une matinée chargée passée de magasins en magasins, à la recherche de ce dont il avait besoin pour sa chambre. Actuellement, nous étions en train de poser l’isolant thermique. D’ailleurs, ça avait été la plus grande surprise. Toute ma vie, j’avais été persuadée qu’il faisait beau et chaud en Californie, du genre que la vie n’était faite que de jupes, de shorts, et de débardeurs légers. Et pourtant, mes parents avaient choisi la seule ville de Californie où même en été nous ne dépassions pas les 25 degrés. De quoi me saper le moral, même pour une new-yorkaise qui avait l’habitude des quatre saisons et des hivers neigeux, où l’on ne peut pas sortir de chez soi sans courir le risque de se rompre le coup en glissant sur le trottoir glacé. Je ne pensais juste pas qu’ici, même en été, je devrais me balader avec mon gilet, alors que dans ma ville natale je suffoquerais sous la canicule et les 40 degrés à l’ombre. Cette petite digression pour expliquer qu’ici, il était utile, non, vital, même, d’avoir de bons isolants pour nous protéger de la fraîcheur, en témoignent les nombreuses nuits passées dans le salon, au milieu des courants d’air, à mourir littéralement de froid, repliée en position de fœtus dans mon duvet pour trouver un peu de chaleur – et j’exagère à peine. Un silence qui pourtant n’était pas pesant s’était installé entre mon nouveau colocataire et moi, tandis que nous appliquions les fameux isolants. Un silence qu’il fut le premier à rompre. Pendant quelques secondes nous nous fixâmes dans les yeux, avant que je ne détourne la tête, pour continuer de poser les isolants. J’effectuais des gestes mécaniques tandis que mon esprit vagabondait ailleurs, réfléchissant à ce qu’il venait de dire. Je finis par lui répondre, pas tout à fait sûre qu’il en attendait une, de réponse, d’ailleurs. « On ne connaît jamais vraiment New-York. Je veux dire, tout le monde connaît Manhattan, Central Park, la 5ème Avenue, Broadway et tout le reste. Mais c’est une ville fascinante, sous tous les points de vue. Là-bas… disons qu’évidemment, l’apparence joue son rôle, selon que l’on est né du bon ou du mauvais côté de la barrière, mais on ne juge pas. Moins, en tout cas. Et c’est vrai qu’à San Francisco, c’est un peu pareil. Comme tu dis, on ne te fera pas brûler vif sur le bûcher si tu oublies de te raser. Je m’attendais aussi à des blondes décérébrées, des sportifs bodybuildés avec un pois chiche à la place du cerveau, voire rien du tout à la place du cerveau, et j’ai été surprise. Agréablement surprise, même. Mais tu vois, ici, c’est pas chez moi ». Je lâchais un soupir. Voilà, ici, je n’étais pas chez moi, et ça ne le serait probablement jamais. Mais puisque j’allais y passer plusieurs années, qui étaient supposées être les meilleures années de ma vie, même si j’en doutais, faire l’effort de m’adapter et de passer au-dessus de la nostalgie qu’avait provoqué mon départ de New-York me semblait être indispensable. T’es une San Franciscaine maintenant, ma fille, ne cessais-je de me répéter, un peu comme un mantra. Vous savez, à force de répéter certaines choses, on finit par y croire, qu’elles soient vraies ou non. Ne souhaitant pas m’étaler plus que ça, je ne prononçai pas un mot de plus. Notre accord tacite faisait que nous évitions de nous poser des questions trop personnelles mais même sans que celle-ci n’en soit une, si je voulais parvenir à me convaincre du bien fondé de ma vie à San Francisco, mieux valait que je commence par éviter de me remémorer ma vie à New York et tout ce qui faisait que je m’y plaisais plus que nulle part ailleurs. Ne voulant toutefois pas jeter un froid, je tentai un sujet qui me semblait moins épineux, bien qu’il concernât mon passé également. « Mais quand j’étais petite, je passais souvent des vacances au Canada. Je suis Canadienne, en fait, et on avait une maison secondaire là-bas. Ca n’a rien à voir avec l’atmosphère des grandes villes et pourtant j’y ai passé des moments vraiment agréables ».

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MessageSujet: Re: You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah You're afraid of living because when you live you take the risk of suffering → Norah  EmptyMar 23 Aoû - 11:50

Tout construire ... Un pari fou !

Ce que j'appréciais dans notre loft – et que j'avais tout de suite remarqué d'ailleurs – c'était l'âme et le caractère de l'endroit. J'avais cette impression qu'on n'était pas ici chez n'importe qui, que le lieu était le reflet d'une époque de l'histoire, d'un style de vie. Les appartements étudiants, même lors du premier achat immobilier sont souvent sans-vie. Bâtiments neufs, penture blanche ou beige, carrelage & moquette, rien d'extraordinaire et rien qui ne différencie son « chez soi » du « chez le voisin ». Je m'étais toujours senti un peu spécial, différent – comme tout le monde je suppose – et j'avais ce besoin de vivre dans un lieu qui me ressemble, un endroit à mon image dans lequel chaque pièce prend tout son sens et est le reflet d'une part de moi. Et j'étais chanceux, je le sais bien … D'une parce que cette usine a failli me passer sous le nez mais également parce que je pense être l'un des rares étudiants ayant son propre chez-soi qu'il décore et construit lui-même et à son goût … Forcément quand on est fils à papa c'est facile d'acheter un penthouse meublé dans une tour du centre ville de San Francisco mais ça ne fait pas pour autant de ce lieu en endroit où l'on peut se sentir réellement chez soi … Forcément, un appartement décoré par un designeur, on se doute bien qu'il y a chez un voisin une pièce ou deux qui se ressemblent ..
Le loft n'était pas encore terminé mais je savais que tout allait être parfait, nous respections le plus possible le côté ancien et d'origine de l'édifice pour y apporter en contre-partie beaucoup de modernité et sans Norah, le loft n'aurait certainement pas eut la gueule que nous lui prévoyons … Elle avait beaucoup de goût et si je n'avais pas pour ma part des gouts répulsifs, la plupart du temps, mes idées étaient inabouties bien que pas mal pensée. Norah elle arrivait à voir le loft dans son ensemble et à le penser à merveille pour perpétuer le cachet de l'endroit, maintenir son âme originelle et installer notre propre signature à nous également.


Si à San Francisco je ne me sentais pas encore bien chez moi et n'avais pas la conviction qu'un jour ça puisse même être le cas, je savais que dans ce loft je me sentirais facilement chez moi, c'était d'ailleurs déjà un peu le cas. Le fait de tout créer de A à Z nous permettait ou me permettait à moi en tous cas de me familiariser petit à petit à l'endroit. La cuisine et la salle de bain étaient déjà marquées de quelques imperfections et défauts de réalisations qui me sautaient aux yeux et me faisaient la plupart du temps sourire. Si je m'étais installé sans rien touché, je n'aurais jamais remarqué ce petit éclat dans le carrelage de la salle de bain causé par la chute de mon marteau … En pensant au pièces que nous avions déjà terminées, j'arrivais à les associer à des moments spécifiques. Si nous n'étions pas franchement proches avec Norah, cet endroit nous unissait et je ne pouvais pas non plus regarder la cuisine sans me dire qu'un mois plus tôt, nous étions assis là tous les deux mangeant comme deux clochards sur une couverture à carreaux vichy …
Je m'accrochais peut-être beaucoup à ce lieu mais j'avais toujours été un peu comme ça, plus que de s'accrocher aux personnes, je m'étais toujours senti proche des lieux que j'avais visité, là où j'avais vécu ou encore ceux dans lesquels je voulais aller – dans un futur plus ou moins proche - …
Je n'avais jamais habité seul en réalité, jusqu'à mes dix-huit ans j'avais été nourri, logé, blanchi chez mes parents, ensuite j'avais rejoint la résidence universitaire de ma fac en Australie et en Angleterre, j'avais au début habité chez ma grand mère puis avec Holla. Je n'étais pas habitué à être livré à moi même, à me débrouiller pour toutes les taches ménagères de A à Z, je n'étais pas un habitué des paperasses de logement et c'est grâce à tous ces petits détails que j'avais rapidement réalisé que j'étais chez moi !

Nous étions tous les deux très attentifs à nos tachez et essayons de tout faire à la perfection. Nous avions décidé avec Norah de ne pas nous couper les bras pour avoir à payer des employés du bâtiment et donc de réaliser la plupart des travaux nous même. Nous avions demandé un jour à un électricien et à un plombier de venir nous assister mais nous ne voulions pas compter sur les autres pour notre appartement, c'était je pense, pour nous deux également le moyen de se familiariser avec l'endroit.
Je l'écoutais tout en fixant la matière isolante aux murs et me mis à réfléchir. Je n'étais pas bête, je voyais bien qu'ici elle avait du mal à se plaire .. En même temps, moi je venais d'un endroit plus petit, moins beau, moins connu, elle c'était le contraire et elle ne semblait pas avoir eut une vie toute rose, il était normal qu'elle ai du mal à se familiariser avec la ville, à rentrer en contact avec les gens … Oui mais voilà, si les autres ça leur allait bien de ne pas connaître un minimum Norah Callanay, moi ça ne me convenait pas franchement et je ne pouvais pas accepter de vivre avec quelqu'un sans même faire l'effort de lui adressé la parole pour autre chose que pour lui demander quel temps il allait faire le lendemain. Nous ne deviendrions probablement même pas de grands amis, mais l'un comme l'autre nous avions me semble-t-il besoin d'avoir un repère ici, une personne sur qui compter en cas de coups dur sans avoir à tout raconter …
- « Je vais te dire, j'aime le temps qu'il fait ici … C'est ptaitre con mais en Alaska tu te pelles le cul toute l'année ou presque, tu es à deux doigts de mourir dès que tu franchis le pas de la porte en hiver, en Australie, là où j'abitais avec mes parents tu mettais le pieds dehors et si t'avais pas au moins un chapeau ou un truc du genre, tu passais une semaine au lit parce que t'avais choppé une insolation sans parler de l'Angleterre … Au mon dieu, il ne fait ni bon, ni mauvais mais il pleut tous les jours … Quand j'y pense, ça ne m'étonne pas que ma grand mère veuille s'en aller au final … Tu as absolument toujours habité à New-York ? »

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