Les cours étaient terminés, les examens réussis et à présent les pensés des élèves ne se portaient plus que sur les vacances. Vacances qu’un grand nombre d’entres eux passeraient à Cancun, grâce à l’argent gagné par nos chers Iotas. Tinsley ne comptait pas faire exception à ce voyage, d’autant plus qu’elle faisait partie des Iotas et bien qu’elle n’était pas sur le terrain à lancer la balle ovale, elle encourageait les joueurs, elle avait ainsi contribué à la victoire et à ce voyage organisé. C’est donc naturellement qu’elle y prendrait part. L’hôtel cinq étoiles, la piscine, la plage et surtout les soirées improvisées lui donnaient déjà l’eau à la bouche. Son vol en direction du Mexique se trouvait être demain matin aux aurores, elle envisageait donc de passer son après-midi à flâner une dernière fois avant deux mois dans sa Californie natale avant de voir un paysage complètement différent. Elle n’avait pas de but précis en tête, de lieu qui lui donnait particulièrement envie ainsi elle se contentait donc de marcher dans les rues de San Francisco, jusqu’à arriver à un lieu qui lui donnerait envie de s’y arrêter. Tinsley n’était pas une fille qui avait pour habitude de réfléchir pendant des heures à ceci ou cela, elle était impulsive et agissait bien souvent sur un coup de tête. Elle avait cependant une sorte de sixième sens qui l’empêchait bien souvent de se tromper. Notamment sur les personnes qu’elles rencontraient, elle savait en quelques secondes si une personne allait devenir sa meilleure amie ou sa pire ennemie. Elle aurait souhaité qu’une amie l’accompagne aujourd’hui parce qu’elle avait une sainte horreur de la solitude, seulement un premier avion en direction de Cancun était parti ce matin et la plupart des Berkeleyens avaient quitté la Californie avec lui. Elle aurait peut-être du partir elle-aussi en ce jour mais elle tenait à dire au revoir à sa sœur qu’elle ne reverrait pas de tout l’été. Cette dernière n’était autre que la nouvellement célèbre Reagan Lennon-Barckley, et après avoir arrêté sa tournée pendant des mois, elle la reprenait pour un summer tour. Tinsley avait eu beau lui demander de l’accompagner à Cancun histoire de se retrouver pour un été de folie, la seconde Barckley avait refusé. Elle ne pouvait l’en blâmer, il devait être dur de ne pas pouvoir exercer sa passion pendant si longtemps. Même si cela ne la satisfaisait pas totalement, elle s’était promis de prendre un vol de Cancun à un endroit où sa sœur ferait une escale pour un concert afin de l’y retrouver. Et alors qu’elle commençait à se perdre dans ses songes, elle passa devant un Hard rock café. S’arrêtant devant quelques instants, elle prit cela pour un signe étant donné que la dernière fois qu’elle y était venue c’était en compagnie de sa sœur. Finalement elle pénétra dans le café alors qu’elle entendait déjà régner une ambiance rock’n roll.

Certain pouvait trouver cela curieux de voir pénétrer dans ce genre d’endroit une fille comme elle. Blonde, mince, dans le genre plutôt jolie, elle était bien différente d’une certaine clientèle que l’on pouvait trouver ici. Ses vêtements n’étaient pas noirs, bien au contraire elle adorait les couleurs vives, elle ne portait pas non plus des tatouages à chaque bras, elle en faisait même une aversion. Et pourtant elle était acceptée sans problème dans cet endroit. Elle n’avait qu’à y poser un pied pour que les habitués du café se retournent vers elle et lui sourit. Tinsley était d’une bonne humeur constante sans pareille qu’elle savait très bien transmettre aux autres. Elle était le genre de fille qui savait sourire même quand elle n’avait plus aucune raison pour le faire. De plus elle était ce genre de personne ne craignait au grand jamais le ridicule. Ainsi elle se rappelait très bien la fois où elle avait pris possession de la scène lors de la dernière soirée karaoké et qu’elle s’était mise à chanter à tue-tête les paroles de « I love rock’n roll. » d’une certaine Joan Jett, que sa sœur adulait particulièrement. Elle était venue avec trois autres Iotas qui au début de soirée avait tiré la tronche du fait qu’elle les ait amené dans un endroit pareil. Mais c’était bien une marque de fabrique de Tinsley que de pouvoir s’amuser et d’amuser les autres dans n’importe quel endroit au monde. Elle n’avait pas peur du ridicule parce qu’elle n’était jamais ridicule. Elle était l’une de ces filles qui quoi qu’elles ne fassent ne se feraient jamais railler par les autres. Elle n’était pas une parfaite garce, mais elle savait se faire respecter et quand il le fallait se faire craindre. Elle n’était absolument pas Iota pour rien. Elle chercha des yeux une table calme où elle pourrait s’y assoir afin de boire sa boisson habituelle, écouter un peu de rock grâce à une pièce mise dans le jukebox et se requinquer avant de partir pour le Mexique. Les dernières examens de chirurgie s’étaient terminés à peine une semaine plus tôt, et elle n’avait pas encore eu le temps de se vider la tête. A vrai dire elle n’avait pas franchement travaillé sans relâche pour ses derniers examens, c’était plutôt l’inverse. Elle n’avait jamais refusé la moindre fête improvisée par ses amis omegas, et ne s’était plongée dans ses bouquins que très peu la journée. Les études de médecines étaient connues pour être les plus difficiles mais pour Tinsley cela ne se révélait pas plus compliqué que un + un font deux. Elle était d’une intelligence supérieure à la moyenne, et ce fut un choix de sa part de ne pas être envoyée dans l’une des plus grandes écoles de surdoués des Etats-Unis. Répondant au sourire de la serveuse qu’elle connaissait bien par un petit signe de la main, elle ne comprit pas dans un premier temps que le guignol au fond de la salle s’agitant comme un maternel aurait pu le faire, s’adressait à elle. Elle se retourna pour espérer voir derrière elle, une personne susceptible d’être celle que l’inconnu appelait. Elle eut beau regarder à deux fois, elle ne vit personne. Il fallait donc en conclure que ses grands gestes lui étaient adressés. Arquant un sourcil, elle l’observa attentivement. Brun aux yeux, ce visage ne lui était pas inconnu. Elle avait la mémoire des visages mais absolument pas des noms. Et elle était bien incapable de dire où elle l’avait rencontré précédemment. Ce pouvait-il qu’il soit un ex de lycée ? Un copain d’enfance ? Il lui semblait que cette rencontre était plus récente. Et alors qu’elle croisait son regard elle aperçut une once de gêne en lui, et elle comprit d’où elle le connaissait.

Elle avait couché avec lui, très récemment lors du dernier cours de médecine de l’année dans l’une des salles de tutorat de Berkeley. Se mordant la lèvre, elle prit le temps de réfléchir un instant à ce qu’elle devait faire. Il n’avait vraiment pas été son meilleur coup, à vrai dire il faisait certainement parti de son top cinq des pires, et elle appliquait une règle qui lui dictait de ne jamais sympathiser avec ses « one night » afin de ne pas s’attacher. Elle faillit faire demi-tour et sortir du café en l’ignorant quand une illumination lui traversa l’esprit. Elle, tomber amoureuse de cet énergumène ? Totalement impossible. Elle s’avança donc vers sa table un petit sourire aux lèvres en imaginant déjà la scène cocasse qui allait se passer. Elle espérait juste qu’il ne la prenait pas pour la femme de sa vie et qu’il n’était pas tombé fou amoureux d’elle. Est-ce qu’il avait fait sa première fois avec elle ? Ca allait être le moment de lui demander. S’asseyant en face de lui et croisant les jambes, elle le toisa quelques instants du regard attendant qu’il lui dise ce qu’il voulait parce que après tout, il l’avait invité à sa table. « Tiens, salut, je ne t'avais pas... vu ! Enfin si... sinon je t'aurais pas dis de venir t'asseoir je suis bête ! » Et un rire nerveux s’échappa de sa gorge à lui alors qu’elle le regardait comme une bête curieuse. Faisant les gros yeux, elle tenta de savoir s’il le faisait exprès ou non. Elle avait connu au lycée des garçons qui tout comme lui feignait d’être gêné auprès des filles parce que certaines d’entres elles trouvaient cela attirant. Elle n’avait personnellement jamais compris en quoi cette technique de drague pouvait marcher étant donné qu’elle préférait de loin un homme sûr de lui qu’un gamin bafouilleur. Malheureusement pour –celui dont elle avait oublié le nom- il ne semblait absolument pas le faire exprès. « Redis-moi ton prénom… » Le coupa-t-elle avant qu’il ne recommence à sortir des paroles qu’elle ne comprenait pas. Ne pas se souvenir du prénom d’une personne avec qui on avait couché était très embarrassante d’autant que cela allait certainement le mettre d’avantage mal à l’aise, mais à vrai dire ce n’était absolument pas fait exprès. Elle n’était pas de ces garces machiavéliques qui s’amusaient à se moquer d’autrui. Si elle n’avait pas retenu son prénom c’était simplement qu’elle n’y voyait pas l’utilité étant donné qu’elle ne pensait jamais le revoir. Et c’est alors qu’il continua de parler sans plus s’arrêter et qu’il en vint à parler de ses sous-vêtements. Certaines auraient pu être gênée par la situation ou mal le prendre, Tinsley elle, le prit avec un grand sourire. A vrai dire, elle tentait de se retenir d’éclater de rire en vu des conneries qu’il déblatérait sans vraiment s’en rendre compte. Elle ne voulait pas le mettre plus mal à l’aise qu’il se trouvait déjà être mais il lui était vraiment difficile de se contenir. « J'aime beaucoup cette chanson ! » Il venait enfin de dire quelque chose de censé. Et alors qu’il fermait sa bouche quelques instants, elle put entendre s’échapper du jukebox l’air de guitare d’une chanson de Joan Jett, rien d’original pour un endroit comme celui-ci. « Tu as bon gout. » Lui répondit-elle alors qu’elle acquiesçait au même moment ses propos. Elle n’aimait pas forcément le silence mais l’écouter blablater sans même qu’il ait repris son souffle allait finir par lui donner un affreux mal de crâne. « Tu veux un truc à boire au fait ? Désolé je manque à tout mes principes, je suis un peu troublé. » Elle échappa un rire léger alors que maintenant il tenait de se la jouer galant. Elle était une habituée des lieux, un serveur n’allait pas tarder à lui apporter ce qu’elle désirait. Et cela ne manqua pas, elle montra d’un signe de tête le serveur se ramenant vers elle tout sourire. Il la dévisagea pendant de longues secondes mais Tinsley ne parut pas sans rendre compte, elle avait certainement oublié que ce jeune homme faisait parti de ses conquêtes. Attrapant la paille et sirotant son diabolo fraise, elle le regarda s’attendant à ce qu’il recommence à parler. Peut-être était-il surpris qu’elle prenne une boisson plus destiné aux enfants. Elle était comme cela, toujours pleine de surprise. « T’étais vierge quand on l’a fait dans la salle de tutorat ? » Pleine de surprise…

Tinsley agissait toujours impulsivement, l’amenant parfois dans de drôle de situation où elle venait à regretter de ne pas avoir réfléchit avant d’agir. Aujourd’hui serait certainement une de ces « drôles de situations » qu’elle pourrait raconter plus tard à une amie en se moquant de sa spontanéité. Elle venait d’accepter de s’assoir à la table de ce cher Elys, avec qui elle avait couché il y avait de cela quelques semaines plus tôt, et avant qu’il ne le lui rappelle, ne se souvenait même plus de son prénom. Il ne fallait pas lui en vouloir, elle ne s’amusait pas retenir le nom des gars avec qui elle couchait, surtout lorsqu’elle considérait la chose comme une erreur monumentale. Et sa coucherie avec Elys en était véritablement une. Elle avait pensé que sous ses airs de benêt se cachait certainement un homme, un vrai pas un gamin certainement encore pucelle. Elle qui se vantait toujours de savoir très bien juger les gens rien qu’au premier regard, sa fierté venait de prendre un sacré coup. Il était canon, mais il n’avait pas du avoir énormément de copine ou tout du moins de partenaire sexuel. Elle pensait alors qu’elle avait couché avec un gay refoulé, tentant tant bien que mal de se persuader qu’il n’aimait pas les hommes. Pourtant il avait l’air d’avoir apprécié la chose avec elle. Au moins un qui en avait profité, parce que ce n’était pas son cas. Le pire coup de sa vie et de loin, elle ne se souvenait même pas avoir jamais eu un partenaire sexuel plutôt mauvais mais ce dernier était carrément catastrophique. Elle avait été obligée de simuler, si çà ce n’était pas un crime. Il faisait partie des mecs de sa liste dont elle ne voulait plus entendre parler. Non pas qu’il ait été méchant ou qu’elle aurait pu tomber amoureuse de lui –çà ne risquait pas- , mais il avait été mauvais et elle ne voyait pas comment leur relation pourrait évoluer. Il lui était tout à fait impossible d’imaginer recoucher avec cet énergumène, genre jamais. Ainsi qu’allait-elle faire assise à sa table ? Elle n’en avait aucune idée, à vrai dire elle n’y avait même pas réfléchit. Le temps qu’elle comprenne qui il était, elle était déjà assise, et lui entrain de parler sans plus s’arrêter. Et c’était tant mieux à vrai dire, parce qu’elle ne voyait pas de quoi elle pourrait parler avec lui. A part peut-être du fait qu’il manquait cruellement d’expérience et que des cours seraient envisageables. Et dire qu’il se trouvait dans les mêmes cours d’elle que médecine. Idiote, ne pouvait-elle pas faire marcher son cerveau avant de faire marcher ses organes ? Oh et puis après tout, elle n’était pas celle qui devait se sentir gêné, il était le mauvais coup, elle était le bon. Le pauvre petit avait du pensé qu’il était doué, vu la manière dont elle avait simulé un orgasme. Elle se demandait si le lui avouer, serait lui rendre service ou bien le tuer sur place…

« Euh... Non c'est pas grave moi aussi j'oublie mon prénom parfois enfin non mais... bref je m'appelle Elys ! Elys Grant-Hudson ça te revient maintenant ? Euh... tu fais ça souvent ? coucher avec un mec qui sort de nulle part ? Non mais je me demandais vu que je ne suis pas américain, on ne sait jamais peut-être une coutume ou bien... » Elle venait d’oublier son prénom, quoi de plus embrassant ? Elle venait alors de le lui demander, ne sachant pas comment faire autrement. En même temps, il n’allait pas le lui reprocher, il avait du le lui dire en vitesse avant qu’il ne pénètre dans la fameuse salle de labo. De plus elle était certaine que s’il se rappelait du sien, c’était simplement parce qu’elle était certaine d’avoir été sa première fois ou son meilleur coup. Après tout, qu’est qu’elle en avait à faire qu’il pense d’elle qu’elle était malpolie ? Elle avait accepté de s’assoir avec lui pour aujourd’hui mais il ne valait mieux pas qu’il compte sur l’idée de la revoir trop souvent parce que ce ne serait pas le cas. Elle avait d’autre problème en tête que d’avoir en plus une sangsue accrochée à ses Louboutins. En fin de compte elle était venue passer du bon temps seule dans le café, et il allait la gênée plus qu’autre chose, alors autant qu’il soit distrayant. Plus qu’il ne l’était pas, elle devrait elle-même mettre l’ambiance. « Ah oui comme l’hélice ! » Ricana-t-elle. Mais qui était les parents de ce pauvre gamin ? Pourquoi ne pas l’appeler Moogli ou Nemo, tant qu’ils y étaient. Elle remerciait vraiment ses parents de lui avoir donné un prénom dit « normal ». Parce qu’elle se serait mal vu porter un prénom aussi ridicule. Pas étonnant qu’il ne réussissait pas d’ascension sociale ce gosse… Et là ce fut le choc de sa vie. Hoquetant de surprise, elle ouvrit sa bouche aussi grand qu’elle le put tant l’effet de surprise était immense. Est-ce que cela lui revenait ? Mais qu’est que l’Alpha lui racontait, jamais il ne lui avait dit son nom de famille. Oh la boulette… Combien il y avait-il de chance qu’il y ait de Grant-Hudson dans cette université ? Une chance infime, très infime. Il était le frère d’Alec, elle en était sûre. « Oh qu’on m’assassine sur le champ. Et évidement ce n’est pas une coïncidence, tu es le frère attardé de Alec n’est-ce pas ? » Le mot très péjoratif « attardé » lui avait évidement échappé. Elle se rappelait d’une conversation avec Alec où ils étaient s’étaient moqués de ce frère qui avait toujours eu bien du mal avec les conquêtes féminines. Quelle idiote… Ils avaient un petit air, comment n’avait-elle pas pu remarquer ? Et pourquoi cet idiot d’Alec n’avait-il jamais prononcé le nom de son frère lorsqu’il l’imitait ? Oh à coup sûr, il allait savoir qu’elle avait couché avec lui, et il allait bien se foutre de sa gueule durant des jours. Prochaine fois, elle demandait la carte d’identité du gars avec qui elle coucherait, juste par précaution. Une coutume mais qu’est qu’il était à présent entrain de raconter ? Levant les yeux au ciel, elle ne put s’empêcher de penser que maintenant il la traitait explicitement de prostitué. Est-ce qu’elle le traitait de puceau nom de dieu ? « Exactement çà, c’est une coutume ! La prochaine étape c’est le marathon à poil autour du campus. » Un sourire lui échappa en voyant la tronche qu’il tirait à présent. Il y croyait sérieusement n’est-ce pas ? Mon dieu, mais sur qui elle était tombée ? Il avait du être adopté impossible qu’il ait le même sang qu’Alec. « Je plaisante hein. » Crétin…

« Merci je sais que j'ai bon goût après tout j'ai eu la chance de te faire asseoir en face de moi. Euh... ouai désolé pour la boisson on dirait qu'on te connaît bien ici ! J'aimerais m'intégrer aussi vite quand l'année aura commencé ! » Pourquoi rapportait-il tout à elle ? Elle lui parlait musique et il la draguait en réponse, et d’une façon tellement pas subtile. Peut-être était-il temps d’écourter la conversation, de trouver une excuse et de s’enfuir comme une voleuse. Il existait plein d’autre café/bar dans la ville, elle pourrait sans aucun mal s’en trouver un où elle aurait le loisir d’être tranquille. De la chance ? En effet ce n’était qu’une question de fortune aujourd’hui, il l’avait croisé, elle n’avait rien eu de mieux à faire donc elle s’était assise avec lui, cela s’arrêterait là. Elle comptait finir cette conversation, s’il y avait vraiment de quoi discuter avec lui et prendre la poudre d’escampette. Et pourquoi ne pas rire de toute cette histoire avec Alec pour bien finir la journée ? Elle espérait simplement qu’il ne viendrait pas lui aussi à Cancun et qu’elle pourra profiter de ses vacances sans avoir le gamin dans son passage. « J’avais rien de mieux à faire. » Articula-t-elle, juste histoire de lui remonter les bretelles. Qu’il ne prenne pas la grosse tête parce qu’il avait une magnifique Iota en face de lui, çà ne risquait pas de se reproduire très souvent. « On me connait partout. » Rajouta-t-elle, en haussant les épaules. Non, elle n’était pas si hautaine par habitude, mais il l’agaçait et elle comptait bien se montrer supérieur à lui. Peut-être finirait-il par s’enfuir en courant, si elle se montrait plus méchante qu’elle ne l’avait été. Oh il voulait bien s’intégrer, ben ce n’était pas gagné. « Genre comme ton frère ? Je ne te conseille pas de te lancer dans une compétition avec lui. Tu as perdu d’avance… » Ironisa-t-elle. Alec avait tout bon, Elys well… tout mal.

Et voila que la conversation venait à manquer. Si la musique hard rock ne criait pas derrière eux, on aurait pu entendre une mouche volée. Oh elle détestait les blancs d’une conversation. Il fallait relancer cela. Et c’est ainsi qu’elle lui demanda s’il avait été puceau avant qu’elle ne couche avec lui. C’était soit cela soit feindre un bâillement et au vue de la tête qu’il tirait désormais, le bâillement l’aurait moins anéanti. Donc, il ne l’était pas… oupsi. A vrai dire, la tête affolée de Elys lui donnait juste envie d’éclater de rire. On aurait dit un poisson hors de l’eau. Le sujet du sexe n’était apparemment pas vraiment son domaine. Sans rire, comme si elle ne l’avait pas deviné. « Arf, argh... quoi ? Noooon bien sur que non je n'étais pas puceau mais... non ! Je sors avec Une fille de Berkeley, une Iota, Manon Petrov-Versier je ne sais pas si tu la connais, elle te le confirmera tiens ! » Oh et à son tour d’être surpris. Soit il était de ce genre de psychopathe sexuel qui pensait être en couple avec une fille alors qu’il ne l’était pas –elle avait vu cela une fois dans docteur House-, soit Manon était tombée sur la tête très fortement et elle était atteinte désormais d’un trouble compulsif qui la plongeait dans la folie. Peut-être que Elys la droguait…Arquant un sourcil, puis un autre, elle entreprit de ricaner de nouveau. Où était passé les hommes comme Havier avec qui Manon sortait ? Partis très loin il fallait croire. Non mais quelle honte, cette fille ne méritait presque plus d’être Iota. « Manon et toi ? Arrête. » Nouveau pouffement de rire incontrôlable. Elle n’y croyait pas. Qu’est que la superficielle et garce Manon ferait avec cet idiot du village ? Elle l’aurait mieux vu faire la paire avec Alec, tant qu’à choisir quelqu’un de leur famille, autant prendre le père, le cousin, qu’importe pas Elys. Mais qu’est qu’elle lui trouvait ? Alors d’accord ses yeux étaient à tomber par terre, son corps à damner une sainte mais bon sang il était niais, naïf, idiot, chiant, inexpérimenté. « Oh ce n’était pas une blague… » Se rattrapa-t-elle en s’arrêtant finalement de rire. Qu’on appelle l’asile, Manon Petrov-Versier était apparemment devenue cinglée.

« J'ai été si... mauvais que ça ? » Oh et voila qu’il posait désormais la question fatidique. Est-ce qu’il voulait vraiment le savoir ? Bien-sûr que non, il ne voulait entendre que la réponse négative, il voulait qu’elle lui dise qu’il n’avait pas été mauvais. Et bien qu’elle ait pu sourire et lui faire croire du contraire par pur bonté d’âme, elle ne le fit pas. Il lui avait posé la question, soit il saurait la réponse aussi dure soit-elle. « Piouuf. Comment dire ? Non… » Commença-t-elle sur un ton qui se voulait sérieux. Et alors qu’il affichait un petit sourire rassuré sur son visage, elle enchaina. « Affreusement mauvais. Le pire coup de ma vie. » Bam, échec et mat. Se rapprochant de lui, elle entreprit de lui tapoter sur l’épaule avec une moue qui se voulait désolée. Mais elle ne l’était pas. Et elle ne se sentirait pas coupable tant qu’il n’éclaterait pas en sanglot, ce qu’elle espérait qu’il ne fasse pas. Il était un mauvais coup, pas besoin en plus de passer pour un gays. Peut-être aurait-elle du alors lui remonter le moral, lui dire que cela pourrait s’arranger. Au lieu de cela elle but sa dernière gorgée de diabolo et enchaina. « J’espère pour toi que ta Manon t’aime trèèèèèèèèèèès fort, ou dans deux semaines soit elle se sera trouvée un amant, soit elle t’aura largué. Ah cruauté de la vie… » Déclara-t-elle, rejouant la moue désolée. L’amour était une merde, maintenant il allait déprimer en pensant que sa chérie –bien trop bien pour lui- allait le larguer sous peu parce qu’il était mauvais au pieu. Et le pire dans tout çà, c’est que si cela arrivait, il ne pourrait pas se consoler en se tapant toutes les gonzesses du coin, parce que justement il était mauvais. Aoutch, elle n’aurait pas voulu être à sa place.