don't cry little star, i'm here for you

On ne choisit pas sa famille. Mais si j'avais pu choisir la mienne, j'aurais choisis celle que l'on m'a naturellement donné à ma naissance. Surtout ma soeur, ma merveille, la prunelle de mes yeux, ma Stiyzanna. Si nous n'avions pas été de même sang, elle aurait très certainement été la femme de ma vie. Et pour elle, j'aurais dit non au playboy que je suis, mais oui au romantisme et oui à la fidélité. Bien évidemment, je dis cela pour plaisanter, même si mine de rien, cela aurait été probable. Et par conséquent, je l'aurais protégé de tout, et aurais été un homme parfait pour elle, la respectant à chaque instant. Même si c'est déjà ce que je fais en tant que frère. C'est simple, Stiyz' peut me demander n'importe quoi, je ferais tout pour elle. Si elle avait besoin de la lune, j'irai la lui chercher. Si elle était en danger, je la secourrais tel Superman venant en aide à une merveille en détresse. Si elle me demandait de me déguiser en asticot pour effrayer un mec asticot-phobe, je le ferais. Bon, j'avoue que pour la dernière, il y a de très faibles chances pour qu'elle me demande ça un jour, mais pour elle, je deviendrais l'asticot le plus fier et le plus fort au monde s'il le fallait. Il faut tout de même savoir, que même si Zanna est aujourd'hui la personne qui m'est le plus cher au monde, cela n'a pas toujours été le cas. Au départ, nous n'étions pas plus proches que cela. Mon père m'ayant presque entièrement élevé, j'ai beaucoup été à l'écart, exhibé aux yeux des riches personnes russes. Mais à mes cinq ans, j'eus l'opportunité d'être plus présent auprès de mes frères et soeurs. C'est à ce moment là que nous nous sommes rapprochés elle et moi. Puis à son enlèvement, je me suis tout bonnement rendu compte d'à quel point elle était vitale pour moi. Ma Stiyzanna, c'est ma vie.

Ce soir-là, comme tous les soirs ou presque, j'étais de sortie. La vie est courte. Et en plus, elle n'a pas de pitié. Elle nous vole notre jeunesse d'un coup, et paf on se retrouve marié, vieux, et avec des enfants. C'est pour cette raison que je profitais au maximum de ma jeunesse, des sorties, des filles. J'avais toujours été un véritable playboy, un séducteur. Cependant, je n'étais pas un briseur de coeurs. Bien que je brisais souvent les espoirs de quelques filles. Quand je draguais, je mettais évidemment les choses au clair : "pas de sentiments, que du sexe, mais ça sera mémorable". Je n'étais pas un coeur d'artichaut, et pour que je tombe amoureux, il en fallait beaucoup. Seule une fille différente, avec du cran et du charisme pourrait éventuellement réussir à me faire changer. Enfin si cela devait se produire, ce serait d'ici plusieurs années, évidemment. Bref, comme je le disais donc, j'étais de sortie, à une soirée organisée par ma très chère confrérie, mêlant les playboy et les allumeuses du campus. Comme vous pouvez l'imaginer, c'était assez peu catholique. Bref, j'étais dans le salon commun, entouré de trois belles filles, en train de me faire complimenter, mes bras autour de deux d'entre elles, et la troisième s'appuyant contre mon torse. En gros, le paradis quoi ! Mon égo qui n'était déjà pas bien petit, avait tendance à grandir d'avantage dans ce genre de situation.

Sirotant un petit cocktail au bar du salon commun de la confrérie, et toujours aussi bien entouré, ma sonnerie de portable vint m'interrompre. C'était la sonnerie qui indiquait un texto, et quand je découvris qu'il était de Stiyzanna, je déposai immédiatement mon verre sur le comptoir pour le lire attentivement. Le message de ma soeur était un message de détresse. Elle disait se trouver dans les toilettes d'une boîte de nuit, après qu'un mec ait voulu un peu trop abuser d'elle. Ni une ni deux, au revoir les filles, mais la plus importante et la plus belle du monde avait besoin de moi ! Heureusement que nous les Duma, nous avons de l'argent, car j'avais une super voiture qui me permettait d'atteindre des pics de vitesse assez impressionnants, et donc d'arriver à la fameuse boîte le plus rapidement possible. Pour entrer à l'intérieur des lieux, il y avait une queue assez importante. Heureusement, je connaissais bien le videur qui me laissa entrer en VIP. Quoi de plus normal. Je traversai la foule à toute vitesse, pour me retrouver devant les toilettes. Okay, bon, j'allais peut-être me prendre des gifles. Je posai ma main sur mes yeux, entrant dans les toilettes des demoiselles. "Excusez-moi, excusez-moi, mission d'urgence." "Aaaaaahhhh, pervers !" Une gifle. "Gros dégueulasse !" Deux gifles. C'est bon, elles sont toutes sorties ? J'ouvre enfin les yeux, mais non, une troisième sort en trombes d'un cabinet. "S*laud !" Et de trois gifles. Une porte reste fermée, je m'approche d'elle et toque doucement. "Stiyz, c'est moi, je suis là ma Princesse…"

Il y a des jours comme ça, où tout va pour le mieux. Autant la veille avait été un jour mortellement ennuyeux où ma seule occupation avait été de regarder toutes les conneries qui passaient à la télévision, autant aujourd'hui se passait à merveille. Rien ni personne ne pourrait gâcher ma bonne humeur et je sentais que ma journée allait se terminer aussi bien qu'elle avait commencée.
Le matin même, j'étais partie faire du shopping à San Francisco, dans le plus grand centre commercial de la ville. Bon ok, y avait pas mal de monde -en même temps, on a jamais vu deux ou trois personnes un samedi matin à San Fransico's Mall- et c'était vraiment la galère pour trouver des cabines libres, mais je ne regrettais pour rien au monde d'y être allé. J'avais trouvé deux paires de chaussures tout simplement MAGNIFIQUES. D'ailleurs leur beauté égalait, (voir dépassait) bien leur prix ! Mais bon, être une Duma signifie avoir un porte-feuille confortable, avouons-le, alors pourquoi se priver ? J'avais également acheté une jolie robe noire, assez courte. Cela faisait maintenant un peu plus d'un an que je n'avais pas porté de robes. J'en avais trop souvent mis dans ma jeunesse, lorsque j'étais sous la garde de ma mère. Celle-ci choisissait mes vêtements pour moi, des robes de petites princesses le plus souvent. Dès que je m'étais envolé pour la Californie, j'avais cessé de porter ces foutues robes de poupée russe, et j'avais arrêté de porter tout type de robe d'ailleurs. Il me fallait changer de style vestimentaire pour enfin ne plus me sentir manipulée, me sentir juste moi-même. Je n'en voulais pas à ma mère d'avoir essayé de me façonner à sa manière. Après tout, elle voulait juste que sa fille soit une princesse des temps modernes, comme elle aimait le dire, et même si ce n'était pas à elle de décider qui j'étais, je sais qu'elle ne pensait pas à mal.
Après cette petite matinée shopping, j'avais déjeuné et passé mon après midi avec une de mes deux plus proches amies lorsque j'étais jeune, Bershkav. Cette dernière venant de France, la demoiselle habitant ce pays car faisant ces études à l'université de la Sorbonne où j'y avais d'ailleurs été un petit moment, notre rencontre était prévue depuis déjà quelques semaines. Cela m'avait fait un bien fou de la revoir. Elle avait beaucoup changé physiquement, quelques rondeurs en plus, des cheveux plus longs, mais surtout un visage plus mature, un visage de jeune femme. Elle n'avait pas changé de l'intérieur par contre, contrairement à moi qui m'étais radicalement transformé depuis que j'étais partie de Russie. Mais malgré mon "nouveau moi", nous retrouvâmes vite notre complicité d'autant et nous passâmes un excellent après-midi à bavarder, mais aussi à rire comme des folles en ressassant nos vieux souvenirs. Bref, le temps passa vite et la fin de la journée arriva finalement, l'heure des séparations aussi.

Il était maintenant vingt et une heure. J'étais à mon appartement, devant ma télé, une part de pizza à la main. Oui je sais, j'aurais pu finir cette journée si géniale à une soirée par exemple, au lieu de rester coincée dans mon appartement, mais je n'en avais pas envie. Les petits plaisirs simples font le bonheur des hommes, c'est bien connu ! Et à cet instant précis, même si cette action n'avait rien d'extraordinaire, regarder un épisode d'une de mes séries favorites tout en mangeant ma pizza me suffisait, je n'avais rien besoin de plus... Du moins pour le moment. Soudain, je sentis mon portable vibrer contre la poche de mon jean. Je sursautai et lâchai ma part de pizza. Quelle idiote... *Décidément je ne m'habituerais jamais à mon vibreur * songeai-je en extirpant le portable de ma poche. En effet, j'avais mis mon téléphone depuis quelques jours sur mode vibreur - j'en avais marre de ses sonneries agaçantes et j'avais vraiment la flemme d'en télécharger d'autres - et je faisais toujours un petit bond lorsque je recevais un message. Cela me gênait assez, surtout quand j'étais en public et que je me mettais brusquement à sursauter. Allez donc expliquer aux gens que vous faites cela parce que votre portable a vibré et que ça vous a surpris, vous verrez vite les sourires moqueurs se dessiner sur les lèvres de vos interlocuteurs, chose jamais très agréable, bien entendu. Bref, j'avais peut-être été surprise par mon téléphone, mais ce n'était rien comparé à ce que je ressentis en voyant l'auteur du message: Vicktor. VICKTOR ??! Mon frère ainé qui avait dû m'envoyer genre une fois, un sms. Et je n'étais pas au bout de mes surprises ! Il me demandait de venir le rejoindre à une certaine boite de nuit, sans donner de raison apparente. Perplexe, je relevai les yeux et me mis à réfléchir. Pourquoi donc mon frère voulait-il que je vienne le rejoindre dans une boite de nuit ? Bon d'accord, il m'aimait bien - enfin je crois... ? - mais il n'allait jamais avec sa petite soeur en boite de nuit, non, jamais. De nature curieuse, j'interrompis bien vite mes réflexions et pris les clés de ma voiture. Si je voulais connaître le fin mot de l'histoire, aller à ce fameux club était la seule chose à faire. J'arrivai assez rapidement à l'endroit indiqué sur le sms. La boite était connue, mais je n'y étais jamais allée. Après quelques minutes de queue où je pris mon mal en patience, je rentrai enfin dans le bar. Regardant à droite et à gauche, j'essayai d'apercevoir mon frangin. Tâche dure, il y avait bien trop de monde dans ce bar pour que je puisse reconnaitre qui que ce soit. Dix minutes plus tard, j'étais toujours en train de chercher. J'avais envoyé un sms à mon frère quelques minutes plus tôt lui demandant où il était, mais mon ainé ne m'avait toujours pas répondu. *Putain ! Soit je suis complètement bigleuse, soit Vicktor m'a fait venir ici juste pour me faire une blague !* pensai-je tout en faisant machinalement tourner une de mes boucles autour de mon doigt. Oh et puis zut ! Vicktor ne se montrait pas, tant pis pour lui, je verrai ça plus tard. Maintenant que j'étais là, autant m'amuser ! Mais tout d'abord, je devais passer aux toilettes me remaquiller. Je marchai vivement en direction des WC, me frayant un passage dans la foule, puis poussai la porte. Et m'arrêtai net. Malgré l'éclairage de mauvaise qualité et surtout très faible, je pouvais voir Stiyzanna, ma sœur ainée, devant moi, en pleurs dans les bras d'un homme, ce qui ne m'interpella pas au début. « Héé Stiyz ça va pas ? » m'écriai-je alors. Puis enfin mon cerveau se mit à réagir: *Stiyzanna pleurant dans les bras d'un HOMME ? Dans les toilettes des filles ? Mais d'ailleurs cet homme, même de dos, je suis sûre que je le connais... Mais attends, c'est mon...* Le jeune homme se retourna alors. Bravo Nasty, tu avais effectivement raison. C'est bien Nikolaï devant toi, ton adooorable frère jumeau, youpi. Qui d'autre de toute manière ? Il fallait s'en douter, Stiyz ne pleurait pas dans les bras de n'importe qui ! « Hé miss, tu peux bouger steuplait, tu bouches un peu l'entrée des chiottes là... » me demanda alors une inconnue en me poussant du coude. Agences de voyances, si vous m'entendez, ne me prenez chez vous, je n'ai strictement aucun don de devin. Je pensais que personne ne pourrait gâcher ma bonne humeur, et que ma journée allait être parfaite du début jusqu'à la fin, apparemment je m'étais trompée. Je n'étais jamais très heureuse en présence de Nikolaï...

(Et voila, ceci était mon premier vrai RP, en espérant que c'était pas trop nul... )