| | | Nouvelle ville, nouveau départ... |  |
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| Auteur | Message |
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Invité Invité
 | | Sujet: Re: Nouvelle ville, nouveau départ... Mer 27 Juil - 17:03 | |
| Et voilà, une fois de plus, Alcide avait tout foutu en l’air. Oh, ce n’était pas vraiment volontaire… c’était plutôt quasiment naturel chez lui. Il n’était pas capable de retenir ses pulsions et ses gaffes… alors, de fait, il avait fini par céder à ses envies et par s’approcher de la jeune femme, de très près, cherchant à l’embrasser tout en caressant sa cuisse…
La réaction de Violet ne se fit pas attendre et van Stexhe se prit une gifle magistralement administrée par la demoiselle qui s’était aussitôt écriée qu’il était malade.
Surpris de cette réaction soudaine, l’homme se recula vivement et demeura immobile quelques instants, la main plaquée sur sa joue qu’il soupçonnait devenir rouge sous peu. Il avait baissé les yeux et se sentait honteux d’avoir pu, ne fût-ce qu’un instant, songer que sa passagère pouvait très bien être tout à fait d’accord de passer un moment chaleureux avec lui.
Alcide n’osait plus la regarder. Il venait de prendre conscience, en même temps qu’il se prenait cette gifle, qu’il avait complètement merdé et ça, il n’en avait que trop l’habitude, surtout ces derniers temps. À cinquante ans, il était peut-être temps qu’il grandisse, qu’il sache qu’il y avait des choses à ne pas faire et des désirs à garder pour soi… mais non, il n’avait pas pu résister à la tentation et maintenant, il ne pouvait que se morfondre en s’auto-flagellant mentalement pour sa profonde bêtise. Mais qu’est-ce qui lui avait pris, bon sang ?
Au terme d’un silence qui lui sembla durer une éternité, mais qui en réalité n’avait duré que quelques secondes, le professeur, la main toujours sur la joue, releva lentement les yeux vers le visage furibond de la jeune Anglaise. Il continuait à la trouver jolie, malgré sa fureur, mais le geste qu’elle avait eu avait achevé en lui toute pensée désirante. À présent, Alcide la voyait plutôt comme une victime… victime d’un homme trop porté sur le sexe… victime d’un homme maladroit qui ne parvenait pas à réguler ce que lui inspiraient les femmes… victime de la connerie masculine par excellence…
"Violet, je… Excusez-moi… je ne voulais pas, je…"
Quand il commençait à devoir chercher ses mots, lui qui parlait souvent avec une certaine facilité, c’était bien la preuve qu’il était mal à l’aise. Et pas qu’un peu. Il venait de se prendre en plein visage tout ce qui n’allait pas chez lui et ça, c’était bien le genre de choses qu’un homme avait du mal à gérer.
Et puis, cette gifle, ça lui rappelait les punitions corporelles qu’il avait connues quand il étudiait chez les jésuites. Bien que la ceinture soit autrement plus douloureuse qu’une claque dans la gueule. Ici, c’était surtout son ego, sa fierté de mâle qui était atteinte… et il prenait bel et bien conscience que cette foutue fierté était mal placée chez lui.
L’homme replaça les deux mains sur le volant, serrant le cuir qui recouvrait l’objet de toutes ses forces, faisant blanchir les jointures de ses doigts.
"Je ne sais pas ce qui m’a pris…"
Il se mit à pleurer. Il ne s’en était pas rendu compte tout de suite. Il ne fit rien pour retenir ses larmes qui faisaient des taches sur sa chemise. S’était-il donc trompé sur tant de choses ? Il n’avait pas de mouchoir, n’en chercha pas dans ses poches, ne s’essuya pas les joues du dos de la main non plus. Il soupira. Sa poitrine se soulevait et s’abaissait, comme celle d’un bébé qui essaie de reprendre son souffle. Il ignorait même si cela le soulageait. Il s’abandonnait. Et ces pleurs n’en finissaient plus.
Il gâchait toujours tout. C’était sans doute sa faute si Lucie était partie… alors qu’ils auraient pu être heureux, tous les deux. C’était à cause de lui, aussi, que sa propre vie tournait en rond sans que rien ne puisse lui permettre de penser à un avenir meilleur…
La seule lueur d’espoir dans tout ça, au fond, c’était un gosse. Un petit garçon de sept ans qui lui ramenait les pieds sur terre. Van Stexhe aurait voulu que l’enfant soit là, avec lui, il lui aurait fait l’un de ses câlins qui avaient le don de remettre les choses en place dans la tête de l’adulte… mais Elyott n’était pas là et Alcide était tout bonnement en train de craquer. Il ne se supportait plus, ces derniers temps, et il ne supportait pas du tout d’avoir encore une fois gâché quelque chose qui aurait pu être positif.
Van Stexhe prit une profonde inspiration et tourna la clef dans le contact. Il avait proposé à la jeune femme de l’amener jusqu’à Berkeley, il se devait de le faire.
"… Je vous amène à destination et je ne vous embêterai plus… jamais…"
Il se sentait pitoyable. Il y avait un temps fou qu’il n’avait pas laissé couler ses larmes et maintenant, il était incapable de les retenir. Elles coulaient toutes seules, comme s’il les avait retenues trop longtemps. Alcide finit par se frotter les yeux avec la manche gauche de sa chemise. Il se sentait en position de faiblesse, à présent, et dans ces cas-là, il valait mieux faire profil bas.
Le véhicule fut mis en route et la distance qui séparait la place de parking de l’Audi de l’université fut parcourue en moins de trois minutes. L’homme ne dit plus rien et finit par garer sa voiture près du bâtiment. En temps normal, il serait sorti de l’automobile pour aider sa passagère à décharger ses bagages, mais il ne s’en sentait pas la force. Et puis, à vrai dire, il ne tenait pas non plus à ce que quelqu’un d’autre le voie dans cet état.
Il ne lui restait plus qu’à rentrer chez lui, à décharger ses courses du coffre et à attendre l’heure d’aller chercher Elyott. Alors tout pourrait se tasser et aller un peu mieux…
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| | | | Invité Invité
| | Sujet: Re: Nouvelle ville, nouveau départ... Mer 27 Juil - 22:53 | |
| Violet était folle de rage ça c'était certain! Mais au delà de ça elle ne savait pas vraiment comment réagir face à ce qui venait de se passer. Au total cette scène n'avait pas durer plus de 5 minutes, 5 minutes pour gâcher une amitié naissante, 5 minutes pour troubler deux personnes... Alcide avait ni plus ni moins qu'embrasser Violet qui, quand à elle, avait tout bonnement gifler l'homme. Oui, elle venait de gifler l'un de ses futurs professeurs sans savoir de quoi il pouvait être capable. Qu'en serait-il alors de leurs prochaines rencontres en classe ou au détour d'un couloir? Ferait-il comme si de rien était ou alors se vengerait-il sur elle et sa scolarité, vexé de ne pas avoir pu la conquérir et pire encore, qu'elle l'ait blessé dans son orgueil? Peut être même essaierait-il de reproduire cet acte manqué, allant jusqu'au bout de sa tentative cette fois ci ? La brunette se sentait affreusement mal à l'aise, devait elle sortir et partir en courant ou rester là à attendre que Van Stexhe dise quelque chose?
Dans tous les cas l'homme semblait tout aussi mal à l'aise qu'elle, il avait baissé les yeux, la main sur sa joue rougit et n'osait plus regarder Violet. Cette dernière continuait à braqué son regard perçant sur lui, cependant cette expression sévère s'adoucit petit à petit. L'homme semblait vraiment atteint, était-il si mort de honte ? En tout cas il était vraiment chamboulé et arrivait à peine à formuler ses excuses...
"Violet, je… Excusez-moi… je ne voulais pas, je… Je ne sais pas ce qui m’a pris…"
La belle avait du mal à croire ces excuses sincères, du moins jusqu'à ce que l'homme se mette à pleurer. Il ne prit même pas la peine de retenir ses larmes ou des les essuyer, il resta là, immobile, abandonnant toute fierté pendant de longues minutes. Ces minutes semblèrent durer une éternité pour Violet qui se sentait terriblement honteuse et coupable. Voir cet homme si fier, si charismatique s'effondrer devant elle était vraiment bouleversant pour elle. Elle n'était pas quelqu'un de méchante, ni particulièrement rancunière et Alcide lui fit vraiment de la peine, n'importe qui avec un cœur aurait été chamboulé par cette scène. La belle, prise d'un élan de sympathie, aurait aimé le réconforter, lui donner une tape amicale sur l'épaule et lui dire que ce n'était pas grave. Mais le fait est que si, justement c'était grave et la belle le blâmait pour ce qu'il venait de faire. Il ne pouvait pas sauter ainsi sur n'importe qui, ce n'était pas le comportement qu'un adulte devait avoir et encore moins un professeur...
Bref, au bout d'un moment Alcide se décida à redémarrer sa puissante Audi. Violet en conclu donc qu'il comptait tout de même la conduire à Berkeley. Toujours sans lui adresser le moindre regard et d'une voix toute aussi hésitante il ajouta...
"… Je vous amène à destination et je ne vous embêterai plus… jamais…"
Ne plus jamais avoir à faire à cet homme... C'est ce que Violet avait souhaité après l'incident, mais maintenant elle le regrettait. Après tout elle avait bien discuter avec Alcide, elle l'appréciait beaucoup même et était vraiment attristée par l'issue de ce voyage. L'homme n'avait plus rien dit jusqu'à l'arrivée à Berkeley. La jeune femme était vraiment accablée par la situation, à tel point qu'elle n'accorda même pas d'attention à la traversée du campus. Elle qui avait pourtant imaginé son arrivée des millions de fois, elle était bien loin d'avoir rêvé cette version. L'homme finit par garer sa voiture. Il avait sécher ses larmes mais ne semblait toujours pas décidé à la regarder ou a dire un mot. Après quelques minutes accompagnées d'un silence de plomb Violet conclu qu'elle devait descendre... Elle alla récupérer son pull et son sac à l'arrière, et s'adressa au professeur d'une voix douce et remplit de gêne.
«Merci beaucoup pour le service et... Je.. je suis vraiment désolée... Au-revoir»
La belle referma la portière et se retourna vers l'immense bâtisse où elle se dirigea, le cœur gros. |
| | | | Invité Invité
| | Sujet: Re: Nouvelle ville, nouveau départ... Jeu 28 Juil - 17:11 | |
| Était-il nécessaire de se voiler la face plus longtemps encore ? Alcide ne le pensait pas. Non, il était grand temps d’assumer ses conneries et d’en payer les conséquences. Au fond, il avait eu de la chance, jusqu’ici, de s’en sortir aussi bien. Aussi bien dans le sens où il n’avait jamais été vraiment confronté à sa propre connerie de manière aussi brutale qu’aujourd’hui.
Une gifle… oui, ça n’était qu’un geste, ça n’était pas grand-chose… mais c’était hautement symbolique, c’était tout à fait dérangeant en ce sens. Van Stexhe s’en était pris, des gifles, durant sa vie, mais il ne s’en était pas pris depuis quelque temps. À vrai dire, plusieurs mois s’étaient écoulés depuis qu’Al s’était chopé une gifle pareille. À part quelques bagarres avec d’autres mecs lors de soirées un peu arrosées ou lors de paris idiots avec Edward, van Stexhe ne s’était plus pris de véritable coup dans la gueule. Pas d’une femme, en tout cas. Même Billie et Eileen ne l’avaient pas fait lorsqu’il avait merdé complètement pour le bal de promo… pourtant, là, il avait mérité, et de loin, une bonne paire de claques…
Blessé dans son orgueil, oui, Alcide l’était. Il était plutôt du genre fier, avec les femmes, il aimait être sur son petit nuage, à tout faire pour les séduire, à essayer de les rendre heureuses à sa manière… et là, eh bien, tout cela venait d’être balayé de la paume de la main de la passagère qu’il emmenait.
De fierté, l’homme n’en avait plus, pour le moment. Tout s’était effondré… Alcide avait baissé les bras, avait abandonné toute fierté, tout orgueil…
De manière générale, van Stexhe n’était pas du genre à s’excuser… sauf s’il reconnaissait vraiment qu’il avait commis une erreur. Ici, c’était le cas. La situation était très claire, tous les torts lui revenaient, puisque c’était bien lui, le professeur de psychologie et de critique, qui avait presque profané le corps de Violet. Certes, il n’avait fait « que » lui caresser la cuisse et goûter ses lèvres… mais quand la personne n’était pas consentante, c’était déjà beaucoup trop.
Avec un comportement pareil, Alcide aurait pu aller plus loin, beaucoup trop loin, même, si la jeune fille ne lui avait pas administré cette gifle. Peut-être aurait-il même pu continuer, la bafouer de manière irréversible et condamnable…
L’homme n’était pas un violeur. Il ne voulait pas le devenir, il détestait l’idée même que de tels types pouvaient exister. Le fait qu’il se sente soudain tellement proche de ce profil lui faisait mal, atrocement mal. Il n’avait plus une haute image de lui-même depuis quelque temps, mais cette étiquette-là, celle de violeur, au moins, il ne l’avait pas. Sa conscience était du genre bien trop dérangeante pour qu’Alcide puisse ne serait-ce qu’être tenté de faire ce genre de choses.
Les larmes venaient de là. De toutes les addictions d’Alcide, le sexe était sans nul doute la plus prenante, celle pour laquelle il était prêt à faire n’importe quoi… Pourtant, avec l’âge, il s’était un peu repris, il s’était plutôt assez bien calmé depuis ses trente ans. Parmi les autres addictions, on pouvait noter également l’alcool, les sucreries et le cinéma d’auteur. Mais dans l’ensemble, ces dépendances-là n’avaient rien de vraiment dangereux, sauf peut-être l’alcool… cependant, l’homme avait toujours eu la présence d’esprit de ne pas prendre le volant ou de ne pas mettre d’autres personnes en danger…
Van Stexhe avait redémarré et avait conduit sans mot dire, essayant de se concentrer sur la route plutôt que sur ce qu’il avait fait. Le silence qui avait envahi l’habitacle était lourd, oppressant, mais jamais l’homme ne l’aurait brisé, parce qu’il avait beaucoup trop honte de ce qu’il avait fait pour essayer de sauver les apparences.
Quand il avait arrêté la voiture et que la jeune fille en était descendue, l’homme n’avait pas tourné les yeux vers elle. Il l’avait laissée prendre ses affaires et n’avait pu qu’essayer de ravaler ses larmes, non sans se dire qu’il était plus que pathétique et qu’il avait doublement détruit son image de marque aux yeux de cette fille : une première fois en essayant d’approcher Violet d’un peu trop près, une seconde fois en se mettant à chialer comme un gamin.
Bref. La jeune Anglaise le remercia tout de même avant de s’excuser et de le saluer. Elle restait polie, elle pouvait pourtant être terriblement vache avec lui sur le coup, avec ce qu’il lui avait fait… mais non, elle respectait assez l’homme, malgré tout, pour demeurer aimable avec lui. C’était encore pire, en fait. Alcide était sûr qu’il aurait préféré qu’elle se mette à le frapper dans toutes les parties du corps, qu’elle se mette à l’insulter, qu’elle le griffe, qu’elle se venge… il n’aurait rien tenté, pour sa part. Recevant donc les paroles de Violet comme un coup de poignard dans le ventre, van Stexhe ne répondit pas, se contentant d’inspirer fortement tout en fermant les yeux. Il ne voulait pas répondre. Il ne voulait pas non plus voir cette jeune femme s’éloigner de sa voiture pour rejoindre les bâtiments universitaires. Pourtant, il aurait adoré porter son gros sac et l’aider à trouver son chemin, à se sentir chez elle… Il aurait pu être galant, et c’est ce qu’il aurait fait s’il n’avait pas été un pareil connard.
Lorsqu’il entendit la portière se refermer, Alcide rouvrit les yeux. Il se tourna tout de même vers la silhouette qui s’éloignait de l’Audi. Il allait devoir réfléchir sérieusement à tout cela, il allait devoir aussi essayer de faire en sorte que cette affaire ne s’ébruite pas… sincèrement, Al n’avait pas besoin de cela. Maria O’Berkeley n’était pas du genre à apprécier que les rumeurs viennent entacher la réputation de son université… Et Alcide était déjà sur sa liste rouge puisqu’elle savait qu’il aimait s’amuser dans les bars, entrainant généralement le futur mari de la directrice… sans compter l’incident avec Caroll Venn et Charles-Edouard Castello.
Bon sang, il avait besoin de se changer les idées. Du whisky… voilà ce qui était indispensable en ce moment précis. L’enseignant repartit. Il devait rentrer chez lui, vider le coffre, vider un ou deux verres d’un bon vieux whisky… et puis… eh bien, il verrait. À vrai dire, prendre une bonne douche était tentant. Appeler Eileen aussi. Mais il n’était pas en état moralement pour parler à miss Dawson et être comme d’habitude avec elle. Non, il n’en aurait pas été capable… et il aurait même facilement craqué dans ses bras, lui révélant tout et se mettant à nu, complètement. Sans chercher à cacher quoi que ce soit… Car, malgré tout, ce qui s’était passé était grave et van Stexhe savait qu’il avait besoin d’en parler à quelqu’un de confiance. Pourquoi penser à Eileen en premier lieu ? parce que c’était toujours elle qui venait en premier lieu. Tout simplement. Mais un homme était sans doute plus à même de comprendre ce qui lui arrivait et de trouver les mots pour mettre les choses au point efficacement…
Topic terminé 1164 mots |
| | | | Invité Invité
| | Sujet: Re: Nouvelle ville, nouveau départ... Jeu 28 Juil - 18:44 | |
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