La cigarette au coin des lèvres, les ray-ban wayfarer sur le nez, un livre ouvert dans la main, Zala était installé tranquillement dans l’herbe du parc, adossé contre un arbre, profitant de l’ombre, il fallait dire qu’en ce samedi après-midi, il faisait diablement chaud. Ainsi installé, il semblait particulièrement studieux, tout à fait charmant à lire du Zola, en français. Mais avez-vous déjà lu Germinal ? Avez-vous la moindre idée à quel point ce livre pouvait être assommant ? Eh bien en empruntant le livre à la bibliothèque, il n’en avait pas la moindre idée. Et à présent, voilà cinq fois qu’il relisait le même paragraphe sans rien y comprendre. Alors certes le Français n’était pas sa langue favorite, il avait beaucoup de mal avec la grammaire, mais tout de même, Zola était tout de même un champion, champion de l’ennui ! Ainsi, tenant le livre devant ses yeux pour qu’il puisse prétendre lire, il observait les gens qui passaient devant lui. En clair, il repérait les belles femmes. A première vue, quand on pense à Zala, on a tendance à se dire « Obsédé ! ». Dire que c’est faux, ce serait mentir, il était vrai qu’il aimait les femmes, un peu trop et il ne pouvait se passer d’elles, au point où il était incapable de se contenir pour une seule. Astid, son ex en avait fait les frais. Ils étaient restés ensemble un moment et ils avaient même été fidèles l’un à l’autre mais il avait fini par tourner en rond, et certaines tensions entre confréries lui donnèrent une bonne excuse. Depuis, il s’était rattrapé. Et pourtant, s’il sortait avec tant de femmes, ce n’était pas pour établir un tableau de chasse, ce n’était pas un challenge personnel. C’était simplement pour goûter au rêve chaque soirée, mêler la séduction à la passion et surtout, avoir la sensation d’être aimé, d’être important. Il en avait besoin. C’était comme vital. Et paradoxalement, il refusait de revoir ces femmes, n’ayant plus le moindre respect pour elles, leur reprochant de lui avoir cédé, coupant court à toutes possibilités de sentiments, d’évolution. Tout cela à cause de sa peur viscérale d’être seul, d’être abandonné comme il l’avait déjà été. Il sabotait ainsi chaque relation afin d’éviter d’être quitté un jour.
Son regard se posa sur une jeune femme brune qui faisait les cent pas devant un banc. Elle semblait contrariée et impatiente, à jeter sans cesse des coups d’œil sur sa montre et à envoyer des messages sur son téléphone. L’arbre auquel il était adossé était juste en face du banc de la jeune femme. Celle-ci lui plut au premier regard, son regard sombre et ses sourcils froncés lui donnaient un air sévère, mais il avait toujours aimé les visages expressifs, surtout les beaux sourires. Et tout en l’observant, il termina sa clope qu’il écrasa au sol avant de la mettre dans son petit cendrier de poche. Devenez ami avec une écolo et vous changerez votre façon de vivre ! Il réfléchit quelques instants, comment l’aborder ? Comment s’incruster sans l’importuner ? Demander l’heure, non, demander une clope, exclu, draguer direct ? Mouais. Il n’était pas timide mais il souhaitait soigner son approche. Il se leva, décidé pour une approche ; tant pis si elle échouait. Laissant ses affaires en plan, il alla vers elle d’un pas paisible, sans se la jouer, restant simplement Zala. Elle allait reprendre ses affaires et partir, un air rageux sur le visage quand elle leva les yeux sur lui. Il lui sourit, et avec son fort accent de l’Est, roulant des « r » il se hasarda :
« Pourrais-je remplacer l’imbécile qui n’est pas venu à votre rendez-vous ? »
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Sujet: Re: Celle là, je la VEUX ! Sam 4 Juin - 21:31
Mes yeux furent à peine ouvert que je sentis comme une bombe explosée à l'intérieur de mon crâne. Voilà ce à quoi rimais mes réveils depuis presque cinq jours, chaque soir je buvais avec un nouvel inconnu et avant qu'il ne puisse me mettre dans son lit, je dégagais. Pourquoi je buvais ? Aucune idée, peut-être pour oublier le doux souvenir de mon mari qui revenait beaucoup trop souvent ces derniers temps. À vrai dire, je pense que le simple fait de croiser des hommes qui lui ressemblent font que les images deviennent de plus en plus présente et plus forte. C'est là alors que s'applique la citation ; boire pour oublier. Sauf que ça ne marche pas, comme pour la plupart des citations de ce monde. On se souvenait de tout sauf de la veille, donc c'était inutile et je devrais vraiment arrêter. Oui, j'allais arrêter. Je jetais un coup d'oeil à mon réveil et sortit du lit aussi rapidement que je pouvais. J'allais être en retard. J'avais un rendez-vous avec un photographe professionnel qui avait accepté de m'accorder une entrevue, histoire de m'enseigner ce que les professeurs ne pouvait pas m'enseigner. Je m'habillais rapidement, passant rapidement par la case "maquillage & cie", avant de boire rapidement un café, me brosser les dents et prendre mon sac. J'avais son numéro mais je ne connaissais même pas son nom, seulement son prénom, Roy. Un portugais, de toute évidence. Il fallait que je prenne les transports en commun et Dieu seul sait combien j'avais une sainte horreur de ces trucs. Ils étaient remplis de psychopathes en tout genre, de gens qui puaient la mort et j'en passe, c'était un calvaire de prendre ces transports mais là, je n'avais vraiment pas le choix. Soit je me faisait plaisir, soit j'arrivais en retard et je ratais une des plus grandes occasions - ou pas - de ma vie.
Au bout de vingt minutes seulement - j'avais un peu couru sur la fin de trajet - j'arrivais dans le parc et allais me poster sur un banc de toute évidence, vide. Génial, j'étais en avance. Rapidement, je jetais un coup d'oeil à ma montre et remarquais très vite qu'en fait, j'avais dix minutes de retard et qu'apparemment, lui aussi. Haussant les épaules, je posais mes affaires sur le banc et pris place à côté, attendant sagement. Une demie-heure plus tard, toujours rien. Je me levais, tapotant du pied et pris mon téléphone pour l'appeler et bien évidemment, ça ne répondais pas. Je lui envoyais alors des tonnes de messages, auxquels il ne répondit pas. Je détestais les personnes en retard, c'était un manque de politesse, de respect. Je soufflais en faisant les cent pas. Bordel ! Les hommes, tous les mêmes. Jamais à l'heure ceux-là. Ou peut-être - qu'une fois de plus - j'y étais pour quelque chose, je devais avoir ce genre de truc qui les repoussais au dernier moment. Oui, ça devait être ça. Mais non, c'est stupide comme truc. J'allais ramasser mes affaires et rentrer chez moi, quand un homme se posta devant moi, un sourire aux lèvres. Un sourire que je m'empressais de lui rendre quand il prit la parole et que je découvris un bel accent. « Pourrais-je remplacer l’imbécile qui n’est pas venu à votre rendez-vous ? » Imbécile ? C'était le mot, oui. Je fis mine de réfléchir, un petit sourire aux lèvres. « Hum .. et bien, oui. Un peu de compagnie me ferait du bien, je pense. » Je plissais le nez - signe que je me sentais nulle - et m'assis sur le banc, en soupirant légèrement. J'observais le jeune homme en face de moi, j'étais le genre de personne qui analysait les autres au premier regard, c'était une tentative d'auto-défense disait certain, pour moi, c'était plus par curiosité et pour le plaisir des yeux. Je finis par lâcher d'une voix douce et calme : « Je m'appelle Isis. Vous n'auriez pas des origines russes ou quelque chose dans le genre ? » J'avais toujours ce petit sourire aux lèvres, regardant mon interlocuteur qui était de toute évidence, plutôt pas mal et agréable à regarder.
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Sujet: Re: Celle là, je la VEUX ! Dim 5 Juin - 22:35
De près, elle était encore plus jolie. Son sourire était à la hauteur de ce qu’il avait espéré, des petites fossettes se creusaient sur ses joues, lui donnant un air malicieux. Très attirant. Le sourire de Zala ne fut que plus grand encore, ravi de sa petite trouvaille du jour. Il connaissait beaucoup de femmes, de belles femmes, beaucoup lui plaisaient, bien que parfois, il fermait un œil voir deux pour certaines, selon son état d’ébriété. Mais aujourd’hui, il trouva l’inconnue non pas juste séduisante mais aussi ravissante et en général, il se fichait de ce détail. Aujourd’hui, il avait en face de lui une femme qui lui plaisait et non pas juste une femme avec qui il avait envie de coucher. Il s’approcha donc d’elle avec un sourire digne du gendre idéal. Sans se rendre compte, il avait légèrement retenu son souffle en attendant sa réponse. Si elle l’avait envoyé balader, il aurait retenté plus tard, une autre approche. Quand il avait une idée en tête, il en démordait rarement. Il était plutôt du genre tenace. Sa propre réaction le surprenait, généralement, il se foutait de la personne avec qui il parlait, il évitait de miser trop d’espoirs. Il avait beau être quelqu’un d’agréable, quasiment toujours de bonne humeur et souriant, la vie n’avait pas toujours été simple pour lui. Rejeté très tôt par sa mère instable, il s’était de longues années durant, replié sur lui-même, alternant les accès de violence tout juste contenus aux moments de repli extrême. L’école le fit voir par des psychologues pour calmer ce gamin volcanique capable de se blesser pour retrouver un certain calme intérieur. Il fut diagnostiqué borderline mais ne suivit son traitement que quelques années durant. En quittant l’Ukraine, il avait vécu une véritable renaissance. Mais hélas, certaines blessures intérieures n’avaient pu disparaître totalement. Ses relations actuelles en souffraient d’ailleurs souvent, non plus de ses sautes d’humeur qu’il avait appris à contrôler et intérioriser, mais à cause de sa peur viscérale d’être abandonné à nouveau. Bien qu’il ignorait tout du diagnostic des psychologues à son sujet, il était conscient que quelque chose ne tournait pas rond dans sa tête et de ce fait, il se trouvait incapable de faire confiance à une femme tout comme il n’envisageait pas de confier son avenir à l’une d’entre elle. Il couchait donc avec n’importe qui, sans se laisser la moindre occasion d’évoluer. Et pourtant, voilà qu’il s’approchait d’une femme dans l’espoir de lui plaire. Réellement. Et le verdict sonna.
« Zala. Je suis Ukrainien, mais on y parle essentiellement Russe effectivement, bien vu ! J’aurais pu faire le malin en essayant de deviner quelle langue se cache derrière ton accent, mais en fait, je vais me contenter de te demander pour ne pas passer pour un idiot ! »
Dit-il avec un petit rire. Non mais il s’agissait de ne pas se griller trop vite, en général il se dé-crédibilisait très vite tout seul, inutile qu’elle le remarque trop vite ! Il avait en effet remarqué une sonorité chantante dans sa façon de parler, mais il était incapable de découvrir la langue qui s’y cachait. Faut dire qu’il n’avait pas la moindre connaissance de la longue Grecque. C’était une langue vivante d’ailleurs ? La civilisation n’était pas son point fort. Ni même les langues. Cela lui avait d’ailleurs valu un refus lors de sa première inscription à Berkeley. Il avait donc passé les quatre premières années de médecine à Columbia. Il se rendit compte qu’il était passé assez naturellement au tutoiement. Bon. Au cas où, il le ferait passer pour problème de langue hein.
« Si tu acceptes de venir boire un verre avec moi, je te laisserais insulter celui qui a laissé passer son tour, ou alors plus simplement pour discuter, si tu le veux bien… »
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Sujet: Re: Celle là, je la VEUX ! Lun 6 Juin - 0:04
Il était naturellement très facile pour moi de résister à un homme, enfin, à ses avances ou même ses sous-entendus. Ils avaient à peu près tous la même façon de faire, de parler et généralement, on les repérait dix kilomètres à la ronde rien qu'à leur visage. Du moins, je faisais partie des rares personnes qui savaient repérer les "bons" et les "méchants". Il était assez facile de savoir qui était collectionneur de femmes et qui ne l'était pas. Généralement, ceux qui l'étaient avaient eu un antécédent assez violent avec les femmes, un choc émotionnel. Je sais que les professionnels les classaient par degré de "violence", parce que oui, certains devenaient très violent. Vous pensez qu'un homme qui bat sa femme la bat pour le plaisir ? Non, deux théories sont possibles pour ce genre de cas : il a été battu enfant par sa mère ou une femme - n'importe qui du moment qu'il tenait beaucoup à elle - lui a fait du mal, que ce soit en l'abandonnant, le frappant, l'humiliant. Je n'étais peut-être pas psychologue ou psychiatre mais je savais beaucoup de choses que les autres ne savaient pas, pensant que c'est inutile alors que c'est utile. Pour moi, la seule façon d'aider une personne qui a un problème avec les femmes ou même les hommes, c'est de parler. Parler, encore et encore jusqu'à ce que le sac soit vide, totalement vide. Après, on peut faire en sorte de convaincre la personne que les autres personnes ne sont pas comme celle qui l'aurait "martyrisé". J'étais, certes, concerné par ce genre de problème avec les hommes, mais je n'étais pas violente et ne m'amusais pas avec eux. Je n'étais pas très adepte des one night et des plans culs. Je pratiquais ça, étant gamine mais plus maintenant, c'est beaucoup trop lassant, certes, on éprouve du plaisir plus que d'autres mais ça ne résout en rien les problèmes qu'on essaye d'oublier en couchant avec n'importe qui, n'importe où à n'importe quelle heure.Depuis la mort de Liam, je n'ai eu aucune relation sexuelle ou amoureuse avec un autre, ce qui fait sept ans d'abstinence et je le vis plutôt bien, même si je crois que je commençais à sentir un réel manque. Je pris soudainement conscience que j'avais arrêté de vivre à cause de sa mort.
Zala. C'était un prénom assez original. Ukrainien, j'avais presque vu juste. Au premier regard, je savais déjà le genre de personne qu'il était et pourtant, je restais là, à lui sourire comme une cruche. J'étais scotchée sur mon banc, le visage semi-levée vers le sien qui arborait un très joli sourire. Un sourire qui agrandit évidemment le mien. J'aimais beaucoup rencontrer des personnes qui venaient de l'Est, je me sentais moins dépayser, je n'étais pas vraiment de l'Est mais je n'étais pas non plus d'Amérique. Je ris doucement en l'écoutant et surtout en entendant son accent qui me plaisait beaucoup. Je gardais toujours le même sourire et finis par lui répondre après un instant d'hésitation. « Zala.. » Je ne savais pas vraiment si on pouvait entendre mon accent étant donné que je parlais plusieurs langues mais je prononçais son prénom dans un chuchotis, essayant de savoir s'il avait une traduction particulière, ou non. Je repris, doucement. « Essayez, je vous en prie. J'aimerais bien entendre vos "théories" quant à mes origines. Puis, je vous jure que je ne me moquerais pas de vous ! » Il me tutoyait, je le vouvoyais. Cela faisait partit de mon éducation mais c'était aussi dû au fait que si l'on tutoyait rapidement, ça voulait généralement dire qu'on laissait autrui nous atteindre, ce que je faisais rarement, puis, je voulais voir sa réaction. Lorsqu'il me proposa d'aller boire un verre avec en option le droit d'insulter mon imbécile de photographe, j'essayais d'y déceler un sous-entendu, ce qui me fis afficher une mine réprobatrice. Finalement, je repris mon sourire et me levais, plongeant mon regard dans le sien. « J'accepte. Seulement, vous me dites votre vrai prénom, puisque je suppose que Zala est un diminutif, comme Isy est un diminutif de mon prénom. »
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Sujet: Re: Celle là, je la VEUX ! Mar 7 Juin - 22:01
L’une des particularités de l’Anglais résidait en ce fameux « You » qui pouvait signifier « tu » comme « vous », pourquoi donc se compliquer la vie ? Les anglais l’avaient d’ailleurs bien compris, eux et la grammaire et la conjugaison…Vraiment basique. Zala n’eut aucunes difficultés à apprendre l’Anglais alors qu’il ne parlait pas un mot en arrivant aux Etats-Unis d’Amérique (J’adore préciser, dés fois que quelqu’un penserait que les Etats-Unis se trouvaient en Europe par exemple). Pourtant, si la compréhension de la langue écrite lui parut simplissime, le parler était une autre paire de manche. Il avait tendance à mal prononcer certains mots ou alors à carrément massacrer la langue. Heureusement, après quatre ans il a fini par apprendre à mieux le parler. Il n’eut donc aucun mal à distinguer le vouvoiement de la jeune femme. Elle souhaitait mettre une certaine distance entre eux, ne pas entrer dans son jeu. Cela devait être une façon de se protéger peut-être ? Il comprit qu’il devrait faire attention, ne pas dire n’importe quoi et ne pas non plus lui rentrer dedans comme une brute, mince, il avait prévu de lui dire un truc direct. Pas grave, il savait dire les choses avec subtilité. Quoique, généralement il ne cherchait pas à faire leur connaissance. Mais pas aujourd’hui, aujourd’hui il avait envie de faire les choses autrement. Le monde à l’envers. Zala qui se rend compte qu’une femme peut être appréciée pour ce qu’elle est, sa personnalité, son identité… ! Tout cela le laissait perplexe mais il sentait que pour une fois, son intérêt pour elle était plus fort que son inconscient. Pourquoi lutter ? Tandis qu’ils se dirigeaient vers la terrasse la plus proche, elle lui posa l’énigme de ses origines. Elle avait de la chance, Zala adorait jouer.
« Hum alors, laisse-moi réfléchir…Tu as un accent, mais il n’est pas très présent, c’est ta façon de prononcer certains sons qui sont étranges. Donc tu n’es pas d’un coin perdu des Etats-Unis. Je ne pense pas que tu sois d’Amérique, donc j’aurais tendance à dire Européenne. Mais le pays….Bon, j’aurais tendance à dire Israël, mais je ne suis pas convaincu. Mais là, je commence à inventer, je n’y connais rien, je cherche les pays ou les brunes sont de légion ! »
Dit-il avec un petit rire embarrassé. A vrai dire, il n’en avait pas la moindre idée. Il était certain de se tromper, mais cela n’était pas très grave, quoiqu’il en soit, il songeait à un pays un peu exotique autre que la Suisse quoi…Ils marchèrent ensemble côtes à côtes.
« D’accord, Raïser Zalachenko pour te servir ! Mais tu peux m’appeler comme tu veux. Du moment que tu le fais…(Petit sourire de coin). C’est très joli Isis. Par contre, je ne vais pas t’appeler Isy, le cheval de ma grand-mère s’appelait Isidora, on l’appelait comme ça. Je ne veux pas avoir l’image d’un canasson en tête quand je penserais à toi ! »
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Sujet: Re: Celle là, je la VEUX ! Mar 7 Juin - 23:25
Pour tout vous dire, j'hésitais. Me laisser aller ou être distante comme avec tout les autres ? Je ne savais pas. Pour une fois, j'avais envie de me laisser aller, me laisser aller dans cette spirale dangereuse et attirante. Là c'était plus "se laisser aller ou ne pas se laisser aller ? Telle est la question. " que "être ou ne pas être ? Telle est la question. " Les proverbes anglais m'amusait, enfin, Shakespeare m'amusait, ses oeuvres étaient des plus belles et ma préférées restait - et restera - Othello. " Si je n’avais qu’une heure d’amour, si c’est tout ce qui m’était donné, une heure d’amour sur cette terre c’est à toi que je la consacrerai. " C'était l'une des histoires d'amour les plus tragiques qui n'ait jamais existé. Plus tragique que Roméo et Juliette, plus tragique qu'Hernani de Victor Hugo, qui était une merveilleuse et tragique histoire d'amour. J'aimais beaucoup les auteurs comme Shakespeare, Victor Hugo, Stendhal, Musso, Camu et j'en passe. J'avais une très grande passion pour la littérature étrangère, la littérature française et la littérarure anglaise étaient mes préférées. Musso était surement le plus aimé, à travers ses oeuvres, chacun se retrouvait dans un de ses personnages et la plupart du temps, cela parlait d'amour. L'amour, encore l'amour, toujours l'amour. Je détestait y penser. Sans m'en rendre vraiment compte, je me mis à penser à Zala, alors qu'il était là, juste à côté de moi. Il était ukrainien, je savais très bien qu'il ne faisait que jouer avec les femmes mais je savais aussi qu'il avait surement ses raisons, bonnes ou mauvaises. C'est ce qui expliquait que je ne l'ai pas encore envoyé ballader. Je ne jugeais pas les gens par leur actes, après tout, on ne peut pas juger sans savoir. La première chose qui me vint à l'esprit, c'est qu'il était différent. Je ne savais pas pourquoi, je ne savais pas comment, je le savais, voilà tout. Il était beau à sa façon, il avait un accent qui le rendait encore plus attirant. Il ne paraissait pas faux, contrairement aux autres qui aurait tout fait pour m'avoir dans leur lit sur le champs. Peut-être le voulait-il mais en tout cas, il ne semblait pas pressé et c'était plutôt plaisant. Je veux dire, c'était plaisant de savoir que pour une fois, depuis quelques années un homme ne vienne pas vous accoster juste pour passer un petit coucou a votre petit chat. Enfin bref.
Je souriais et écoutait attentivement ce qu'il disait, me pincant la lèvre pour ne pas rire. Israël ? Celle-là, on ne me l'avait jamais faite ! Je le regardais, tout en marchant, et gardais un sourire accroché à mes lèvres. « Etant donné que je parle sept langues, c'est normal qu'on distingue mal un accent. J'ai une façon de prononcer des mots étranges ? - je ris, étonnée - Israël .. woah ! À 1198.69 km près, vous visiez juste ! Je suis grecque, de Folegrandos plus exactement. Une jolie petite île. En tout cas, vous étiez dans le bon coin, si je puis dire. » Quand nous fûmes arrivés à une terrasse proche, nous nous asseyâmes loin du regard indiscret des autres, oubliant totalement le monde qui nous entourait. Je ne prêtais même pas aux mauvais regards auxquels j'avais eu le droit de certaines personnes que je connaissais très bien. « Raïser ! Original comme prénom, j'aime beaucoup. Je penses que je finirais pas te trouver un surnom, hors du commun et très étrange, tu verras. Merci. Charlie, l'est un peu moins, même si j'aime bien. » Je me mis à rire et à rougir en même temps lorsqu'il termina sa phrase. Je riais pour le fait qu'il venait de me parler du canasson de sa grand-mère et je rougissais parce qu'il avait émis l'hypothèse de penser à moi. Plutôt flatteur je l'avoue. « Dans ce cas, appelle-moi Isis ou comme tu veux, du moment que tu le fais. » J'affichais un sourire amusé. Je me rendis compte seulement après avoir parler que je l'avais tutoyé. Première fois que je tutoyais un homme aussi rapidement, néanmoins, je fis comme si de rien n'était. Lorsque la serveuse vint à la table, je commandais un kim-kouat une boisson grecque qui était assez répandue. C'était de la liqueur d'oranges amères, j'aimais vraiment cette boisson et c'est pour ça que j'en buvais aussi souvent que possible. « Raïser, Zala .. Il faut que je trouves un surnom, pour éviter de t'appeler comme les autres. Je le ferais plus tard. Tu .. es étudiant, n'est-ce pas ? » Il était plus jeune que moi, j'en étais persuadée, au moins la vingtaine.
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Sujet: Re: Celle là, je la VEUX ! Mer 8 Juin - 14:02
Contrairement à Isis, Zala n’était pas un grand lecteur, alors il lisait quelques grands classiques, mais il se lassait très vite et n’appréciait pas franchement le style trop soutenu à son goût. Son dernier livre en cours, du Zola, l’ennuyait à mourir, d’autant plus qu’il le lisait en Français, histoire de ne pas oublier la langue de Molière qu’il avait appris quelques années plus tôt à Paris. Hélas il n’avait pas beaucoup parlé puisqu’il y avait rencontré d’autres russophones, dont la très blonde Abby qu’il avait retrouvé à Berkeley. La lecture n’était donc pas son passe-temps favori et encore moins les romans tragiques. Cela dit, il s’était régalé avec « Le Rouge et le Noir ». En observant Isis, il était assez simple à comprendre certaines de ses facettes. Elle semblait forte, mais vulnérable tout de même. A vrai dire, elle lui rappelait le Chaperon Rouge. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres à cette pensée, et lui bien sur, il était le grand méchant loup. C’était très parfaitement son rôle dans la vis de tous les jours. Mais est-ce que la vie allait prendre le même sens que le conte ? Il n’était pas certain de le vouloir. Quoiqu’il en soit, comme prévu, elle rigola quand il lui proposa un pays, mais bon joueur, il ne s’en formalisa pas.
« Bah, 1000km c’est pas grand-chose...Si ? Bon d’accord, je me suis bien planté. La Grèce. Ca doit être joli là bas ! Mais bon, j’imagine encore la Grèce comme dans la mythologie moi, donc on repassera…Sept langues ? Lesquelles ? Je suis franchement nul dans la matière, mais par la force des choses j’ai du m’adapter, mais sept, c’est énorme ! Tu as beaucoup voyagé ? »
Il était impressionné. Lui savait parlait l’Ukrainien, le Russe, l’Allemand, l’Anglais et un peu le Français. Mais il avait résidé dans ces pays et en Ukraine, on parlait souvent Russe ou Ukrainien, ou même les deux à la fois, donc ça ne comptait pas vraiment. Mais sept langues, ça lui semblait énorme. Les langues étaient plus difficiles pour lui que les sciences, les méthématiques ou encore la médecine, celà lui paraissait tellement logique qu'il lui suffisait d'être attentif et comprendre pour ensuite appliquer ses connaissances. Mais les langues...Une autre paire de manche. Il en avait appri par simple neccessité. Sans l'Anglais, il aurait été à nouveau refusé à Berkeley. Il sourit à l'idée qu'elle souhaita lui trouver un surnom. Celà signifiait qu'elle acceptait de le revoir ! Une première victoire, toute en douceur.
« Raïser, c'est pas très joli je trouve ! Mais oui, tu peux m'apeller comme bon te semble. Je ne suis pas encore scolarisé ici, je suis arrivé il y a un peu plus d'un mois. J'entre en médecine. »
Voyant son drôle d'air, il s'empressa d'ajouter quelques précisions.
« Je n'ai pas été accepté à Berkeley au départ, parce que je parlais trop mal anglais, mais j'étais pris à Columbia, donc là cette année, je commencerais ma cinquième année en Septembre. J'ai un peu d'avance. Et toi, tu es étudiante ou tu travailles dans le coin ? Et comment se fait-il que tu ais quitté l'Europe ? »
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Sujet: Re: Celle là, je la VEUX ! Mer 8 Juin - 22:37
Je ne pensais pas vraiment qu'un jour un homme allait se pointer comme ça et me poser un tas de questions ou même supposer me comparer au cheval de sa grand-mère, ou même encore, émettre l'hypothèse de penser à moi. Du moins, pas si rapidement. Et c'était ça, qui me plaisait, c'était justement différent des autres. Il était différent. Je le sentais, je le voyais. Rien qu'en le regardant je pouvais apprendre un tas de choses sur lui qu'il ne pensait pas que je saurais. C'était comme ça que marchais les psychanalistes et avec les informations qu'on leur donnait, c'était encore mieux. J'analysais les gens par plaisir, curiosité mais aussi par méfiance je l'avoue, j'ai cette tendance depuis la mort d'Isaac et de Liam, à me protéger, me braquer dès que je me sens en danger, attaquer. Et généralement, les personnes qui en sont les auteurs, souffrent péniblement. Enfin bref, je connaissais Zala depuis quelques heures - même pas - et je l'appréciais déjà, plus que n'importe quel autre gars. Puis, je sais pas, il avait quelque chose qui faisait que je me sentais bien, presque en sécurité. Ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps. Habituellement, je ne cédais pas facilement à la gente masculine, particulièrement aux jeunes mais là, je ne sais pas, quelque chose m'avait poussé à le faire, alors je l'avais fais. Attention, je ne disais pas que je pourrais lui confier toute ma vie maintenant, les clés de ma chambre, non quand même pas, mais je l'aimais bien, il me plaisais, assez. Il était drôle, son accent me plaisait encore plus, il avait une beauté qui lui était unique, il était minutieux dans sa façon de dire les choses, il faisait attention à ne pas me brusquer, enfin bref, il faisait attention, comme s'il avait peur de faire une bourde et ue je l'envoie ballader. Pour l'instant, rien ne me déplaisait chez lui. Pas encore. Je ne le connaissais pas vraiment assez pour en juger. Il ressemblait aux personnages de séries, ceux qui étaient mystérieux, gentils mais qui en fait, se révélaient être les pires des connards. Et pourtant, j'étais sûre qu'il n'était pas un connard, comme tout les autre. Il était bon, j'en étais sûre. Suffisait de creuser un peu, comme avec moi.
« Quand on regarde sur une carte ça paraît petit, par contre, c'est effectivement très grand. Tu ne sais pas à quel point c'est magnifique, ça me manque d'ailleurs .. Alors, je parle ma langue maternelle, évidemment, le français, l'anglais, l'italien, l'espagnol, le russe et le japonais. J'ai commencé très tôt à tout apprendre. Je voulais devenir journaliste à la base mais finalement non. En tout, j'ai été en France et ici. C'est les seuls pays que j'ai visité. Et toi ? Si tu veux, je peux t'apprendre ! » A vrai dire, toutes ces langues m'avait au moins servis trois fois chacunes dans toute ma vie et franchement, ça m'étonnait moi-même. Je ne pensais pas un jour, en avoir vraiment besoin, j'avais fait ça par plaisir, curiosité et parce que je pensais en avoir besoin, avoir besoin de quelques bases. Enfin bon. Il semblait étonné, c'est vrai que savoir parler sept langues et connaîtres de nombreuses choses en sept langues, ça avait tendance à étonner les gens, les épater même. Bien que ce ne soit pas le but rechercher. Je buvais par petite gorgée pour éviter d'afficher une mine de dégoût puisque c'était amer, ça avait toujours tendance à me faire faire des grimaces étranges et effrayantes et là, je préférais éviter. « Et bien moi j'aime beaucoup. C'est unique, original et ça vient de ton pays, enfin .. c'est quelque chose d'important, je trouve. Je crois que c'est mon éducation qui me fait penser étrangement et différemment. » Je grimaçais. Puis, j'haussais un sourcil à sa dernière phrase. Non scolarisé ? Je fus rassurer lorsqu'il poursuivis. « Oh, je vois ! Médecine ? Intéressant. - je souriais - Columbia, pas mal ! Je suis étudiante, en troisième année de photographie et j'ai deux années de retard par rapport à mon âge .. » Je levais les yeux lorsque j'entendis sa dernière question. La plus fatale. Celle que personne n'osait me poser. Je perdis rapidement mon sourire, en soupirant doucement. Comment lui expliqué sans lui faire peur ? Sans qu'il fuit parce que j'ai déjà été mariée, ou je ne sais quoi. Je déglutis et finis par plonger mon regard dans le sien, en essayant d'afficher un petit sourire. « Au début, je vivais en Grèce. Mon frère jumeau nous à quittés à nos 18 ans et j'ai décidé de partir pour la France, pour son rêve. Puis, j'ai rencontré un homme, avec qui je me suis mariée .. sauf que deux ans après, son avion s'est crashé alors qu'il allait à Miami pour affaire. » Je marquais une pause, buvant le reste de ma boisson et finis par reprendre. « J'ai arrêté mes études. On a pas retrouvé l'avion, ni les corps. Je me suis repliée sur moi-même et finalement, j'ai décidé de changer de vie et de venir ici, pour oublier. J'ai repris mes études et voilà pourquoi j'ai quitté l'Europe. » Je me sentais soulagée, soulagée d'en parler à quelqu'un. Cela libérait, un peu.
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Sujet: Re: Celle là, je la VEUX ! Jeu 9 Juin - 22:22
S’il s’était senti gauche et maladroit dans la façon de l’aborder, maintenant il était beaucoup plus naturel, les mots lui venaient plus facilement et il ne sentait plus le besoin de marcher sur des œufs, elle-même se laissait aller ce qui le ravit. Il n’aimait pas les situations superficielles, il n’aimait pas avoir l’impression d’être un acteur de théâtre, il avait horreur d’avoir l’impression de suivre un chemin déjà tracé. Non, il préférait faire des pirouettes au destin et en général, il faisait l’exact contraire de ce qu’on attendait de lui. A vrai dire, s’il avait des attaches, il serait peut-être un peu plus sérieux, plus posé ? Mais il n’en avait plus, ses seuls liens actuels étaient des gens de Berkeley. Il avait la fâcheuse tendance à disparaître sans laisser de traces quand ça lui prenait. Isis allait-elle devenir une « attache » pour lui ? Allait-il la revoir ? Son regard s’assombrit légèrement. Il avait cru comprendre qu’il avait fait souffrir toutes les femmes de son entourage : sa mère en la rendant stérile, ses amies du jardin d’enfant en les frappant ou en détruisant leurs bricolages, ses copines en les laissant tomber, Abby en disparaissant, Holliana par son attitude… Allait-il faire souffrir Isis à présent ? Il ne le voulait pas, mais il savait pourtant que cela risquait d’arriver. Il devrait peut-être la prévenir ? Qu’elle sache qui il était vraiment. Il décida de la mettre au courant au plus vite.
« On est d’accord, je suis totalement à côté de la plaque. C’est vrai que la Grèce doit être superbe. Tu pourrais me faire visiter au cas où, des fois que tu ne saurais pas quoi faire de tes vacances. J’adorerais venir d’un beau pays et de pouvoir en parler avec fierté, mais moi ce n’est pas le top. En plus on a souvent des conflits à cause de la langue. Mais bon, pour rien au monde je n’abandonnerais ma nationalité. Sinon, j’ai aussi été en France quelques temps. Mais pas très longtemps, mais comme un idiot j’ai quasiment pas parlé français, j’avais trouvé d’autres expat’ ! Tu as été à Paris ? J’ai aussi été en Allemagne, pour le collège. »
Il la regardait d’un air amusé, elle faisait de drôles de grimaces. Que lui arrivait-il ? Il jeta un coup d’œil à sa boisson. Bon Ok, il aurait probablement fait la même tête. Il avait joué la carte de la sécurité avec un bête mojito. Et contrairement à la cigarette auquel il était accro, il pouvait très bien se passer d’alcool et il connaissait parfaitement ses limites. Enfin, pensait-il hein. Jusqu’à ce qu’il croise Kienan. Il rougit légèrement à cette pensée et secoua la tête pour l’enfouir profondément dans ses archives mentales. Il était assez fort pour oublier certains détails. Il fut étonné de la façon dont elle se confia à lui. Il l’écouta avec attention, comprenant à quel point ce moment était important pour elle et combien cela lui avait couté. Elle avait perdu des êtres chers, elle avait été aimée mais on les lui a repris. Il trouvait cela d’une cruauté sans égal.
« Je ne crois pas que tu dois oublier mais apprendre à contrôler ces pertes…Un peu comme s’ils s’installaient avec toi dans ton esprit. Enfin je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire. Mais je comprends ton besoin de tout laisser derrière toi. »
Il ajouta avec un petit sourire timide.
« Tu es plus courageuse que moi. Tu as réussi à surmonter tout ça…Moi je n’ai jamais su. »
Il était sincère. Il l’enviait d’avoir été aimée et d’avoir su aimer. Mais il s’estimait brusquement chanceux d’avoir été épargné de ces épreuves. Parce qu’il s’empêchait d’aimer, il s’empêchait d’être aimé, pour se protéger mais aussi parce qu’il y avait en lui quelque chose de brisé, une plaie béante qui n’avait jamais su cicatriser et qui remontait au jour de sa naissance. En le refusant, sa mère avait détruit en lui sa confiance et l’avait muré dans un autisme social. Cependant, tout en ayant conscience d’avoir quelque chose qui ne tournait pas en rond en lui, il ne souhaitait pas rester sur une note négative. Il se tourna vers elle avec un sourire. Encore un aspect de sa mémoire sélective, il refoulait la peine et la souffrance au fond de sa mémoire. Changeant de sujet assez brutalement.
« Isis…Je ne te garantit pas de valoir mieux que l’autre crétin, mais j’aimerais vraiment te revoir. »