Régler ces affaires avant de partir, ce n’est pas quelque chose que l’on fait souvent, et moi je voulais que tout soit en place comme si je n’allais jamais revenir, dans cette éventualité. Aussi triste soit-elle, je l’envisageais. Même si au fond de moi, je ne voudrais jamais que cette éventualité se produise, ô grand jamais. Je tiens trop à ma vie, et même si je fais n’importe quoi avec, c’est la mienne et aucune personne sur cette terre n’a de droits dessus. La maison à mon nom que j’avais acheté, ainsi que tous mes bien qu’il y avait, ma famille est là, et je leurs laisseraient sans doute des instructions concernant tout ça, et surtout les clés. S’il en avait besoin, ils pourraient tout prendre s’ils ne me voyaient pas revenir d’ici 4 mois, grand maximum que je m’autorisais. Et puis, il y avait ces histoires à arranger, je ne voulais pas que Samuel m’en veuille, mais au fond, ce n’est pas ma faute, j’ai couché une seule fois avec Caroll, et depuis je pense à elle, sans m’empêcher de coucher avec d’autres, est-ce si raisonnable de ma part ? Non, c’est inconcevable que je le sois, je ne suis qu’un connard qui sait s’amuser des gens. Maintenant, il faut juste que je me recentre sur mes objectifs, et que je déguerpisse au plus vite avant que mes sentiments ne me trompent, et j’espère avoir tort lorsque mes sentiments feront surface. Je veux partir d’ici, sans avoir trop hâte de revenir, sans avoir peur de ne jamais y revenir, sans avoir de raison pour y revenir. Actuellement je suis à l’université, je suis venu signaler que j’allais disparaître, en essayant de donner le moins de détail possible, mais en disant que je reviendrais pour l’année scolaire prochaine, que je redoublais donc vu que je ne passerais pas mes examens dû à mon absence. Une année de perdue à Berkeley, mais ça je le sais depuis Novembre, depuis ce voyage en France, où ils m’ont retrouvés et posés cet ultimatum. Maintenant je n’ai plus le choix. Les papiers enfin signés, les livres empruntés à la bibliothèque enfin rendues, je dois plus me comporter en tant qu’adulte qu’en tant qu’étudiant, que pré-adulte, j’ai 24 ans maintenant, et je ne dois plus être comme je suis. Mais sans modèle comme Samuel, je ne sais plus vraiment comment agir, je sais que je dois être responsable et raisonnable, que je ne dois plus jouer ni manipuler, mais comment le faire quand la tentation est trop grande ? Faut-il réellement souffrir pour apprendre réellement de ses erreurs ? Je pense que non, mais c’est ce que je pense, ce n’est pas forcément vrai. J’appuie sur le bouton d’appel de l’ascenseur, habillé d’un jean bleu foncé et d’un simple t-shirt en V noir, je l’attends. Il descend doucement des étages supérieurs, et finalement, arrive. Il ouvrir ces portes et j’y entre. Rentrer chez moi ? Je n’ai plus que ça à faire, ou bien aller chez les gammas pour profiter un peu d’eux. Je clique sur le bouton qui m’amènera au rez-de-chaussée, 5 étages plus bas. Les portes se referment, mais comme d’habitude, des passagers de dernière minute. Mais pas n’importe qui, si seulement je m’étais attendu à la voir ; mon ancienne sœur. Oui, Samuel m’avait adopté, et donc, sa fille qui se trouve à présent près de moi, Lucie, était ma sœur. Bien sûr, rien ne nous liés, comme maintenant. A part peut-être.. une certaine attirance. « Pour une surprise, s’en est une. Lucie.. ça fait longtemps. Ton père m’a dit que tu étais en France.. le pays te manquait-il tant que ça ? » Parler français ça fait du bien, avec quelqu’un qui le comprend parfaitement et qui n’a pas un fond d’accent anglais. Mon regard la regarder d’haut en bas, elle n’était toujours pas mal. Il est vrai que lorsqu’elle était ma sœur, j’ai eu des envies assez.. fortes de tenter quelque chose avec elle, mais ne pas décevoir mon père de substitution à l’époque était un objectif que je tenais à cœur. Maintenant qu’il m’avait abandonné pour quelque chose que je ne pensais pas grave, du moins, que je n’avais pas pu contrôler, je m’en fichais. Mais il ne fallait pas que je sois charmé si vite. « Je vais bien & toi ma belle ? De retour parmi nous, et plus qu’en forme.. . » Oui, ces formes ne me laissait guère indifférent, mais que vouliez-vous, je ne pouvais résister.