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T'es aveugle ou quoi?! {Edward}

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MessageSujet: T'es aveugle ou quoi?! {Edward} T'es aveugle ou quoi?! {Edward} EmptySam 31 Juil - 17:18

Douce ironie... ;
Non mais t'es aveugle ou quoi?!

T'es aveugle ou quoi?! {Edward} Alex-alex-kelly-4130566-100-100 T'es aveugle ou quoi?! {Edward} 2

T’es aveugle ou quoi ?! Cette question n’avait jamais prêté à rire, avant récemment. Surtout pour Abbygail, souffrant de cécité depuis peu. Se heurter à ce professeur d’histoire était sûrement la chose la plus drôle qu’elle avait faite depuis un siècle au moins…Après tout, elle n’avait fait qu’imaginer l’air con qu’il avait du avoir quand elle avait répondu, le plus simplement du monde « oui » à sa question. Oui, Abbygail Lou Vodianova était aveugle, et oui, il lui arrivait très souvent de se heurter aux gens dans les couloirs, surtout lorsque ceux-ci sont pressés et qu’ils ne remarquent pas sa canne d’aveugle, pourtant évidente. Abby pensait au départ qu’à son retour à Berkeley, les gens feraient attention à sa petite personne, et prendraient le temps de l’éviter dans les couloirs bondés…Mais force est de constater que les réflexes primaires ne cesseront jamais de prendre le dessus sur la raison et l’attention. Abby était donc condamnée à se faire bousculer, malmenée, sans possibilité de se défendre. Mais à bien y penser, si elle tombait sur plusieurs types de ce genre, elle risquait au moins d’avoir mal aux côtés à force d’en rire, ce n’était tout de même pas plus mal, non ? Quoi qu’il en soit, c’était cette rencontre plutôt incongrue qui avait poussée Abby à se renseigner sur ce professeur. Il était respecté, aimé des élèves, et visiblement réputé pour sa gentillesse…Cette dernière information avait manqué de faire s’étrangler la jeune russe avec une gorgée de thé, quand elle l’avait apprise. Grâce à son acolyte, étudiante en histoire, elle avait évité la catastrophe. Celle-ci se prénommait Mary, et lui avait apporté toutes les informations qu’elle avait pu récolter sur le nouvel « adversaire » d’Abby. Il était bien évident que la demoiselle n’allait pas s’arrêter en si bon chemin…Maintenant qu’elle avait rit une première fois, c’était de bonne guerre que de vouloir recommencer. Elle était donc passée de l’observation à l’attaque, attendant d’avoir fini son cours de danse pour aller trouver le fameux professeur O’Malley. Abby avait juste pris le temps de passer sous la douche avant de passer véritablement à l’attaque, et était donc vêtue d’une chemise légèrement ouverte et d’une jupe courte noire quand elle s’y rendit. Non, son but n’était certainement pas la séduction…Vous oubliez qu’Abby a toujours été beaucoup de choses, mais certainement pas une séductrice ; et en plus de cela, elle trouvait le fantasme du prof complètement dépassé. Non, si elle allait le trouver à la sortie d’un cours aujourd’hui, c’était pour se moquer, ni plus, ni moins.

Longeant les longs couloirs de l’université de Berkeley, il lui fallut un temps considérable pour parvenir à destination. Elle avait évité le plus gros de la foule sortant de divers cours en prenant un raccourcit, mais elle n’était pas sortie de l’auberge. Maintenant, elle devait s’attaquer aux marches qui la mèneraient aux amphithéâtres de l’UFR histoire…Autant dire qu’il y avait de quoi baliser. Pire que l’un des douze travaux d’Hercule, ces marches étaient un véritable calvaire. Bien qu’elle soit résolument sportive, Abbygail parvint en haut avec une difficulté extrême, et complètement essoufflée. Ce qu’il ne fallait pas faire pour pouvoir se moquer gentiment de quelqu’un ! Heureusement que sa volonté était plus forte, sans quoi, jamais elle n’aurait pu arriver à destination. Les amphithéâtres étant presque tous vides à cette heure, elle n’eut aucun mal à repérer celui dans lequel se trouvait encore le professeur, discutant avec ce qui semblait être deux élèves : Une fille et un garçon. Abby n’était pas encore une spécialiste de l’espionnage, et ses autres sens n’avaient pas encore eu le temps de s’aiguiser suffisamment pour qu’elle soit sûre de son coup. Elle patienta donc à la porte, attendant que le professeur ne s’exprime pour qu’elle puisse en reconnaître la voix ; et lorsqu’il s’exprima à son tour pour conseiller visiblement ses deux élèves, un large sourire narquois se dessina sur les douces lèvres rosées d’Abbygail : C’était bien lui, il n’y avait plus l’ombre d’un doute. Elle attendit donc, le plus patiemment du monde, comme un prédateur qui attend après sa proie. Par malchance, le professeur semblait être décidé à bavasser longuement avec ses deux élèves, aussi elle ne su pas exactement combien de temps elle demeura à poireauter à la porte, que les deux jeunes gens daignent quitter l’endroit…Quand ce fut effectivement le cas, Abby ne manqua pas de s’avancer, pénétrant dans l’amphi sans la moindre vergogne, un sourire plus qu’amusé sur les lèvres.

« C’est donc ici que tu bosses…Vous m’en direz tant… »

Comme s’ils étaient de vieilles connaissances, Abby utilisa le tutoiement sans la moindre gêne, ne cachant évidemment pas son accent russe à couper au couteau. Pourquoi se gênerait-elle, d’ailleurs, puisqu’il ne s’était pas gêné quand il l’avait bousculée ? Cette situation l’amusait. Elle feignait de regarder l’intégralité de l’amphi, comme si elle pouvait en distinguer les couleurs, les pourtours, et tout ce qui le constituait. Quand elle porta son attention sur le professeur, elle fut incapable de le regarder dans les yeux, évidemment.

« Ca va, depuis la dernière fois où tu m’as prise pour une aveugle…A juste titre ? »

Douce ironie, quand tu nous tiens…
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MessageSujet: Re: T'es aveugle ou quoi?! {Edward} T'es aveugle ou quoi?! {Edward} EmptySam 31 Juil - 18:52

T'es aveugle ou quoi?! {Edward} 787885icone_3 T'es aveugle ou quoi?! {Edward} 33blncz




« Bonne fin de journée à tous. Merci. » Lançais-je avec un sourire, alors que le silence se transformait soudainement en brouhaha énorme. On pouvait entendre des personnes discuter, d'autres descendre les escaliers, des bruits de chaises qui claquent, une infinité de sons digne des fins de cours. J'effaçais les quelques notes que j'avais inscris au feutre noir sur le tableau blanc. La majorité des étudiants passant devant moi me saluèrent. Je leur répondis avec le sourire. J'aimais mon boulot de professeur. C'était tout de même différent qu'enseignant au collège. Du moins je pense. Étrangement, je n'ai fait que les lycées et les universités. Tant mieux me direz-vous, parce que gérer des gamins en pleine crise d'adolescence, non merci, très peu pour moi, je vais avoir déjà assez de boulot comme ça avec mes deux gamins, d'ici de courtes années. Comme d'habitude, il faut savoir qu'au moins un élève reste dans l'amphithéâtre pour me poser une question sur le cours, ou bien sur un devoir à venir, un exposé à rendre, que sais-je. D'ailleurs, je me plais à leur expliquer que si on comptait toutes les minutes passées à chaque fin de cours, en heures supplémentaires, je serais définitivement riche comme Crésus. Néanmoins, ils savent très bien que je plaisante, et que j'aime continuer de discuter sur un sujet historique, ce qui a tendance à me passionner. Comme c'est étrange tiens... Cette fois-ci, ce fut deux étudiants qui restèrent. Nous avions étudié les symboles de la religion chrétienne et pendant un bon moment, j'ai cru être Robert Langdon, le célèbre professeur d'université dans le Da Vinci Code. Assez gratifiant en soit, d'autant plus que les élèves étaient captivés. Il faut dire qu'en troisième année, il y a très peu de je m'en foutisme.

Les deux étudiants finissent par quitter la salle. Je les observent disparaître de mon champs de vision, puis je me retourne pour rassembler mes affaires et les ranger dans mon sac, soit un tas de feuilles totalement désordonnées – je suis un homme et comme beaucoup d'entre eux, je suis très bordélique –, ainsi que des stylos simples. Je n'ai jamais vu l'intérêt de dépenser des fortunes dans de beaux stylos, surtout pour son travail. Soit. Je sors de mes pensées quand une voix douce, un peu familière, et arrogante, parvient jusqu'à mes oreilles. « C’est donc ici que tu bosses…Vous m’en direz tant… » Ce n'était pas la voix d'une personne un minimum âgée. Je n'arrivais donc pas à expliquer ce tutoiement. Mes yeux finissent donc par se lever, afin de connaître l'identité de la personne qui me parle comme si nous étions de vieux amis qui allaient boire des bières ensemble. Je reconnais immédiatement la jeune femme qui m'a bousculé quelques temps plus tôt. Pas de chance pour elle, je n'avais pas passé une agréable journée. Un de mes collègues m'avait particulièrement énervé et la jeune femme – dont je ne connaissais pas encore le nom à ce moment là – en avait fait les frais. D'ailleurs, j'étais parti dans l'idée que si je venais à la recroiser dans les couloirs, je m'excuserais pour mon agressivité soudaine. Quoi qu'il en soit, j'avais appris, sans vraiment le vouloir, qu'elle était aveugle. En même temps, j'aurais pu simplement poser mes yeux sur la canne qu'elle avait dans la main, comme à présent. Quel idiot... je me suis rarement senti aussi stupide dans ma vie. Bref, là, j'ai difficilement avalé ma salive.

« Ça va, depuis la dernière fois où tu m’as prise pour une aveugle… A juste titre ? » Je me permets de l'observer. Après tout, il y a peu de chance qu'elle le devine. Elle est magnifique. Un visage d'ange. Je pose davantage mon attention sur ses yeux, alors qu'elle se trouve devant moi, mais est incapable de me fixer. Elle regarde donc dans le vide. C'était si évident, crétin... ! Quoi qu'il en soit, son regard est magnifique. J'en distingue difficilement la couleur exacte. Plusieurs nuances. Comment des yeux aussi beaux peuvent faillir à leur fonction principale ? C'est étonnant et peu vraisemblable. J'esquisse un faible sourire. Elle semblait amusée par la scène. Je pouvais lire de la moquerie sur ses lèvres et pourtant, rien de très méchant. Apparemment, elle aime jouer sur le fait de gêner les personnes avec son handicap. Elle avait tant d'aisance avec ceci, du moins, c'est l'impression qu'elle montrait, j'étais comme persuadé qu'elle était aveugle de naissance, ou bien depuis des années et des années. Jamais je n'aurais pu penser que cette différence était récente. Bref... Je me perds un peu dans la contemplation de son visage. « Ça va, merci. » Lui répondis-je avec une gentille arrogance dont moi-seul ai le secret. Je me demande comme elle m'a reconnu. Lui a-t-on parlé de moi ? Ou bien est-elle passée dans le coin et elle a reconnu ma voix ? J'ai la chance d'avoir une voix plutôt agréable, d'après les dires de quelques personnes. Comme beaucoup de monde, je ne supporte pas m'entendre sur une vidéo ou autre. On la décrit comme virile, assez rauque, mais d'une grande clarté. J'articule sans difficulté. Elle est chaleureuse, et aurait comme une fonction reposante à son écoute. Ça j'y crois un peu plus. Quand mes gamins étaient plus petits, j'étais le seul à pouvoir les faire arrêter de pleurer en leur parlant, ou bien à les aider à s'endormir. De plus, j'ai cet accent irlandais prononcé, mais ça ne nuit absolument pas à la compréhension. On comprend aisément que je ne suis pas d'ici, et pour cause, je ne suis qu'aux États-Unis depuis un an. Abbygail – qu'est-ce que je peux aimer ce nom – ne semble pas être américaine non plus, vu l'accent qu'elle possède. Je ne saurais dire d'où néanmoins. « Je voulais... vous demander pardon pour vous avoir parler de la sorte lorsque... lorsque vous m'avez foncé dessus comme un taureau qu'on vient d'énerver. » J'affiche un beau sourire en coin. « Comprenez que je ne suis pas toujours aussi agressif. Et je ne manque pas toujours autant de tact. » Un léger rire s'échappa de ma gorge, un rire chaleureux et sincère. Ferme là Edward, tu parles trop...
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MessageSujet: Re: T'es aveugle ou quoi?! {Edward} T'es aveugle ou quoi?! {Edward} EmptySam 31 Juil - 23:50

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T'es aveugle ou quoi?! {Edward} Alex-alex-kelly-4130566-100-100 T'es aveugle ou quoi?! {Edward} 2

« L’aveugle n’est pas toujours celui que l’on croit, comme quoi. »

Il n’y avait là qu’une once de sarcasme, aucune méchanceté. Il ne fallait pas croire, bien qu’elle se permette le privilège de le tutoyer sans la moindre vergogne, elle gardait une certaine marque de respect ; certes, elle se moquait de lui, mais c’était de bonne guerre. Après tout, il s’était précipité tout seul dans cette situation, et bien qu’elle ne soit pas foncièrement rancunière, elle n’avait pas pu s’empêcher d’être heurtée par la chose. Sa cécité était trop récente pour qu’elle ait véritablement le temps de s’y habituer, et le dédain dont faisait preuve le reste du monde face à elle la décontenançait complètement. C’était rageant, troublant, et même pesant à supporter parfois. Le professeur en face d’elle ne devait pas avoir la moindre idée de ce par quoi elle était passée depuis son accident, et de ce qu’elle traversait encore aujourd’hui. Rien que le fait d’être là, en face de lui, sans même savoir à quoi il ressemblait était extrêmement pénible. Etait-il beau, repoussant ? Ses yeux étaient bleus, verts, marrons, ou même vairons ? Ses cheveux, plutôt blonds ou bruns ? Tant de questions qu’une curieuse de nature comme elle pouvait se poser, et tant d’interrogations auxquelles elle ne trouverait aucune réponse, à moins de lui demander directement ces informations précises ; et encore, elle n’aurait aucun moyen de vérifier que tout ce qu’il lui dirait était bien vrai. Pourtant, même en sachant tout cela, elle demeura aussi immobile qu’une statue, droite comme un i, alors qu’il s’exprimait. Il s’excusait, et Abbygail ne pu réprimer un sourire, évidemment. Oh, elle aurait pu lui dire qu’elle n’avait rien de spécifique à pardonner, puisqu’il s’agissait là d’un accident regrettable, mais elle se disait que continuer à jouer ce petit jeu était, encore une fois, de bonne guerre. Il ne fallait pas y voir une quelconque cruauté, juste une occasion qui ne se présentait pas assez souvent à son goût. Après tout, Abby n’était-elle pas une solitaire dans l’âme qui feignait d’aimer ruminer sa noirceur à tout bout de champ ? Bien sûr que si. La solitude était pratique, paisible, indolore ou presque. Pour pouvoir supporter une compagnie, il faut savoir donner à l’autre ; et Abby estimait que son cœur était totalement mort, et qu’elle n’avait plus rien à donner.

« Qu’est-ce que ça doit être quand tu dois être vraiment en rogne, mes aïeux je suis pas sûre de vouloir savoir ! »

Abby ne pu s’empêcher de rire légèrement, tout en s’asseyant contre un « bureau » de l’amphithéâtre. Peut-être que le professeur avait envie de rentrer chez lui, sûrement le retardait-elle…Et pourtant, elle n’avait pas envie de partir. Elle ne le connaissait ni d’Eve ni d’Adam, mais pour une fois, n’importe quelle compagnie aurait fait l’affaire, pour qu’elle oublie l’espace d’un instant la solitude dans laquelle sa cécité l’avait si soudainement plongée.

« J’avoue que je suis surprise…Non, esbaudie, c’est le mot ! Les gens font attention à rien, ils ne voient rien…Ce sont eux, les vrais aveugles. Je ne peux pas voir, donc on pourrait penser que les voyants s’écarteront pour me laisser passer. Et bien non ! Ils me foncent dessus exactement comme toi, manquant de me faire manger un mur à chaque pas. Si c’est pas avoir un max de poisse, je sais pas ce que c’est. »

Abby avait brusquement cessé de sourire, son visage reprenant cette habituelle expression impassible qu’elle se plaisait à porter pour se protéger ; c’était également l’expression qu’il lui avait connue lorsqu’il l’avait bousculée et qu’elle lui avait avoué qu’elle était aveugle. Vraiment, elle aurait bien aimé voir sa tête, juste histoire d’en rire et de dédramatiser au maximum une situation qui n’était pas bien dramatique.

« J’aurais vraiment voulu voir ta tête…Ca devait valoir le coup d’œil ! »

Abby s’était relevée de son « siège », se mettant à marcher dans la pièce sans sa canne d’aveugle, qu’elle avait posée contre l’un des bureaux ; essayer de marcher sans elle était très difficile pour elle, malgré l’entraînement qu’elle s’efforçait de faire en la matière, un peu chaque jour. Ses pas étaient hésitants, presque faibles, et elle se moquait d’elle-même en osant en rire. Abby était vraiment fêlée, dans le genre…La preuve fut faite lorsqu’elle se mit à tournoyer sur elle-même, comme si elle était en plein gala de danse, avec une grâce qui était parfaitement digne d’elle. Durant tout le mouvement, l’hésitation fut balayée avec une facilité renversante…Mais dès lors qu’elle cessa de danser, elle manqua de tomber, se rattrapant de justesse à la fenêtre, contre laquelle elle plaqua violemment sa main avant de pousser un soupir de soulagement. Décidément, elle ferait mieux de danser constamment, ce serait sûrement plus efficace !

« Je n’ai pas encore l’habitude, je crois. C’est trop récent tout ça…Mais je suis rassurée, j’arrive mieux à danser qu’à marcher sans canne. »

Abby ne pu s’empêcher d’éclater de rire avant de s’adosser au mur et d’essayer de chercher du regard le professeur. Elle ne devait sûrement pas le regarder au bon endroit d’ailleurs, mais qu’importe, l’important étant d’essayer…On ne pouvait décemment pas lui en vouloir !

« Au fait, c’est pas grave. Je t’en veux pas, t’as juste eu l’air très con à mon avis, mais le ridicule ne tue pas, heureusement. Je crois que le plus frustrant, c’est de pas voir à quoi tu peux bien ressembler. C’est ça qui m’énerve le plus. Encore, la connerie ou la maladresse des gens, je la subis même lorsqu’on ne sait pas ce que je suis. C’est une habitude, les gens sont cons par nature avec tout ce qui est différent. Bordel, c’est super philosophique ce que je viens de dire, je me surprends ! »
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MessageSujet: Re: T'es aveugle ou quoi?! {Edward} T'es aveugle ou quoi?! {Edward} EmptyDim 1 Aoû - 20:32

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« L’aveugle n’est pas toujours celui que l’on croit, comme quoi. » Il y avait une différence entre être aveugle et être victime de la cécité. On peut ne pas être mal voyant mais fermer les yeux sur tellement de choses. La cécité, c'est être mal voyant seulement dans le cas visuel. Bref, sa simple phrase m'avait évoqué un bouquin que j'avais lu, lorsque je n'étais encore qu'au lycée, et qui traitait de ce sujet. Néanmoins, je n'avais plus aucune idée du nom. Je me souvenais uniquement qu'il y avait une jeune femme aveugle, et un vieil homme, religieux si mes souvenirs sont bons, et qui était tombé amoureux d'elle. Soit. Au fil de ses paroles, l'expression sur son visage se transformait, de façon négative. Elle semblait soudainement plus réservée, plus distante, plus exaspérée. Oui, exaspérée par le comportement de tous. Je me mettais à sa place. J'aurais l'impression d'être un nain qui se fait piétiner par des géants, sans même attirer leur attention. Je n'arrive à décrocher un sourire seulement lorsqu'elle reprend la parole. « J’aurais vraiment voulu voir ta tête… Ça devait valoir le coup d’œil ! » Elle m'amuse à sa façon avec ses répliques. Elle est franche, n'hésite pas à dire ce qu'elle pense. A côté de cela, elle ne semble pas être timide, et je me plais à croire qu'elle connaît plein de personnes qui la respecte pour ce qu'elle est. Elle a ce côté arrogant qui rajoute à son charme. En effet, le peu que j'ai pu voir de son caractère, ce dernier me plaît et ce, beaucoup.

Je reste à ma place, alors qu'elle oublie sa canne pour avancer un peu dans le grand amphithéâtre. Soudain, elle me surprend. Elle se met à tournoyer sur elle-même, avec une grâce et une souplesse visibles. Je n'ai jamais été un grand fanatique de danse. Néanmoins, je ne peux nier que ce mouvement est agréable pour les yeux. J'arrive difficilement à croire qu'elle puisse être aussi douée en danse tout en étant aveugle. Comme quoi, la vue ne fait pas tout. Alors que je me perdais dans le spectacle, les fesses contre la bordure de mon bureau, les bras croisés, je n'eus pas le temps d'agir lorsqu'elle chuta. J'eus seulement le réflexe de m'élancer en avant en lâchant un rapide « Attention... ! », mais heureusement, elle se rattrapa d'elle même. Je lâchais également un soupir de soulagement. « Je n’ai pas encore l’habitude, je crois. C’est trop récent tout ça… Mais je suis rassurée, j’arrive mieux à danser qu’à marcher sans canne. » Elle en rigole de bon cœur, du moins c'est ce que je crois. Donc sa cécité est récente ? Ce n'est pas l'impression qu'elle donne. Elle semble si à l'aise qu'on a l'impression qu'elle a passé sa vie sans rien voir. Néanmoins, je ne peux m'empêcher de penser que si elle a perdu la vue durant l'année, il est probable qu'elle ait déjà vu mon visage dans un couloir de l'université. On distingue beaucoup plus facilement les professeurs que les élèves. J'enseigne à Berkeley depuis un an déjà, donc qui sait, elle m'a peut-être déjà vu, mais était incapable de mettre un nom de ce physique.

Instinctivement je fais quelques pas en avant et pose ma main sur sa canne. En effet, je doute qu'elle puisse se réorienter dans le sens inverse pour la retrouver. Quoi qu'elle semble beaucoup plus douée que ce que je peux imaginer. Pourtant, je ne ressens pas de pitié. Je pars dans l'esprit qu'on a tous sa croix à porter, certaines beaucoup plus lourdes que d'autres. Pour ma part, je suis cardiaque. Depuis ma naissance, mon cœur ne fonctionne pas correctement et ça ne fait qu'empirer. Je suis désormais sur une liste d'attente pour recevoir une greffe. Cela me donnera une espérance de vie de vingt ans seulement, si tout se passe bien. Mais ça m'évitera certainement de crever du jour au lendemain comme je menace de le faire depuis quoi... bientôt trente-six ans. Il y a encore moins d'un mois, j'ai dû être transporté à l'hôpital après un sérieux dysfonctionnement de mon organe principal. Sous les yeux de mes gamins de huit ans, j'avoue, ça ne le fait pas vraiment. J'ai pris conscience que je devais être autant surveillé qu'eux. Sans leur présence, je serais mort à l'heure qu'il est. J'ai choisit de faire cette greffe, uniquement pour m'assurer des années de tranquillité, pouvoir garder mon autonomie la plus complète et être sûr de pouvoir voir mes enfants grandir, même si ça ne sera pas longtemps. Bref, je n'arrive pas à ressentir cette pitié habituelle envers Abbygail. Peut-être parce qu'elle a beau être aveugle, moi, je suis mourant. Je ne dis pas qu'elle a plus de chance que moi. Absolument pas. D'ailleurs, j'avoue que c'est triste d'être privé de la vue. Je ne peux que ressentir une compassion et une certaine fascination. Elle a le don de me surprendre et j'aime ça. Je n'ai pas envie de dire « Pauvre gamine, elle ne mérite pas ça. » Bien sûr qu'elle ne mérite pas ça. Mais par expérience, je sais que c'est très désagréable d'être pris en pitié, de voir ou de sentir des regards désolés lorsqu'on entre dans une pièce. Donc effectivement, elle n'a pas eu de chance. Et aussi protecteur que je puisse être, je serais incapable de faire attention à tous ses faits et gestes, à la couvrir, afin que tout se passe bien pour elle, lui retirant ainsi toute autonomie. Non, elle semblait se débrouiller très bien toute seule. Si c'était récent, elle fera encore des progrès. Elle est courageuse.

Ma main se referme sur la canne. Celle-ci est longue et rétractable, ce qui reste pratique. Je lève les yeux vers Abbygail qui m'adresse de nouveau la parole, même si elle a la tête un peu trop tournée vers la droite. « Je crois que le plus frustrant, c’est de pas voir à quoi tu peux bien ressembler. C’est ça qui m’énerve le plus. » Elle semble sincère. J'avoue que ça doit être très frustrant. Ainsi, je m'approche d'elle, gardant la canne dans la main, puis je la pose contre le mur à côté d'elle. Je pense qu'elle peut sentir ma présence alors que je me tiens juste en face d'elle. « Si ça peut vous aider... » J'accompagne cette parole par une simple geste. Mes mains prirent celles de la jeune femme avec une grande délicatesse, afin de la rassurer. Puis je les portais contre mes joues dont ma barbe de trois jours devait piquer gentiment ses doigts. Si elle redessinait les traits de mon visage en le touchant, elle arriverait peut-être à se faire une vague idée de mon visage. Et qui sait, elle se rendra peut-être compte qu'elle m'a déjà vu. En admettant que sa cécité soit arrivée il y a moins d'un an. Je décide de lui donner les informations qu'elle ne peut pas voir. « J'ai les yeux bleus, un bleu un peu plus foncé que celui des vôtres. Les cheveux châtains. Ils s'éclaircissent un peu avec le soleil. Et... j'ai la peau un petit peu plus foncé que vous. Je viens d'un pays du Nord. Ici, c'est facile de bronzer pour moi. » J'esquisse un fin sourire. Elle doit comprendre que je suis plus grand qu'elle, que mes cheveux sont en arrière, dans un brushing naturel. C'est pathétique d'ailleurs de ne pas faire un minimum d'effort pour être coiffé de la sorte. Je me demande si son sens du touché est assez aiguisé pour qu'elle puisse sentir les quelques petites cicatrices que je possède sur le visage, soit une sur l'arête du nez, une autre sur la tempe droite et une troisième au-dessus de mon œil gauche, sur le front, ou bien encore les petites rides au coin de mes yeux, les fossettes sur mes joues lorsque je souris.
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MessageSujet: Re: T'es aveugle ou quoi?! {Edward} T'es aveugle ou quoi?! {Edward} EmptyDim 1 Aoû - 21:16

Douce ironie... ;
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Evidemment qu’Abbygail avait senti la présence du professeur juste à côté d’elle, tout comme elle comprit qu’il avait déposé sa canne d’aveugle juste contre le mur, pour qu’elle puisse sans doute la prendre sans manquer de tomber une fois encore. La délicatesse de l’attention la fit sourire légèrement, elle était décidément trop peu habituée à la gentillesse d’autrui. Habituellement, c’était à peine si on la remarquait, comme l’attestait le premier comportement d’Edward envers elle, et c’était sans doute pour cette raison que son tempérament était relativement rude. Disons qu’Abby préférait mille fois être franche et directe plutôt que diplomate…La diplomatie, c’est bon pour les faibles ou alors pour ceux à qui on fait attention naturellement. Mais depuis qu’elle n’avait plus la faculté de voir le monde dans lequel elle se trouvait, Abbygail avait comme disparu de la circulation. Aux yeux de tous, elle n’était qu’une ombre. Qui respirait, se nourrissait et parlait, mais une ombre sans importance quoi qu’il en soit. Abby était donc doublement surprise du fait que le professeur prenne ses mains pour les déposer délicatement contre son visage. Ce geste était anodin et sans aucune arrière pensée, sans nul doute, mais Abby ne pu s’empêcher d’être légèrement troublée par cet état de fait. Sa cécité était trop récente pour qu’elle soit particulièrement habituée par le fait de toucher pour voir. Pourtant, maintenant qu’elle possédait ses mains sur le visage de cet homme, relativement inconnu à ses yeux, elle ressentait beaucoup plus de choses. Les moindres détails de sa peau défilaient dans son esprit en plusieurs images qu’elle se plaisait à imaginer, à commencer par les diverses cicatrices qui semblaient traîner çà et là contre sa peau. Visiblement, il ne s’était pas rasé depuis quelques heures, voire même quelques jours, et ce détail la fit légèrement sourire. Certes, on pouvait plus facilement trouver que c’était une mimique, mais Abby ne pouvait qu’être amusée par la situation. Imaginer le visage de quelqu’un avait quelque chose de grisant et de frustrant à la fois. Fondamentalement, elle cherchait dans le tréfonds de sa mémoire un visage similaire, qu’elle aurait pu croiser dans les divers corps professoraux de Berkeley. Jusque là, personne ne semblait lui ressembler vraiment, aussi se permit-elle de concentrer pleinement son attention sur le professeur lui-même, et ses traits. Elle remonta le long de ses pommettes, frôlant ses légères rides du bout des doigts, tentant de constater l’âge qu’il pouvait bien avoir. Il ne fallait pas être stupide pour s’apercevoir qu’il était plus âgé qu’elle : Après tout, Abby n’avait que vingt trois ans, elle était encore jeune, bien qu’elle ait quelques temps de retard vis-à-vis de ses études. Même une fille de mafieux n’est pas foncièrement à l’abri des hésitations sur son avenir, n’est-ce pas ?

« Pays du nord, hein ? Vu ton accent, je pencherais pour un pays anglophone. Ta façon de ne surtout pas accentuer les voyelles prouve que tu n’es pas d’un pays où l’on parle Allemand…Tu ne roules pas les r, tu ne peux donc pas venir d’un pays de l’est ; dis moi si je me trompe, je dirais Irlande, comme ça, au hasard ? »

Abbygail avait toujours été passionnée par les coutumes des divers pays ; et la façon de parler faisait partie des premières choses qu’elle étudiait, lorsqu’elle visitait un nouveau pays. Bien évidemment, elle n’avait pas visité tous les pays du monde, et du fait qu’elle ne soit jamais allée en Irlande, elle n’y connaissait pas grand-chose…Mais il ne fallait pas oublier qu’au sein des Etats Unis, de nombreux Irlandais s’étaient intégrés plutôt habilement. Abby aurait pu reconnaître cet accent entre mille sans doute, parce qu’elle aimait leur manière de s’exprimer, tout comme leur diction trouvée absolument parfaite. Pour un peu, elle aurait envié cette manière presque théâtrale de parler…C’était très agréable à écouter, fondamentalement.

« Pour ma part, je vais faire dans le cliché, mais ma patrie est la Russie. Je suis née à Moscou, et j’avoue garder une préférence pour la culture russe, entre toutes celles que j’ai pu côtoyer. J’aime beaucoup la France, aussi, leur cuisine étant proprement délicieuse…Et l’Espagne, pour son esprit festif. Les Etats Unis est un tel melting pot que c’est difficile de n’aimer qu’un seul aspect. »

Abby eut un fin sourire, tandis qu’elle continuait toujours son exploration du visage du professeur. Elle caressa doucement ses yeux, pour essayer d’en deviner la forme joliment amandée, avant de s’attarder sur ses cheveux. Légèrement longs, aux fines boucles, possédant une douceur que l’on pouvait presque caractériser de féminine. Abby s’y attarda quelques minutes, jusqu’au moment où une image lui vint à l’esprit : Sans doute l’avait-elle déjà vu, mais comment en être sûr ? A moins de retrouver momentanément la vue, elle n’aurait jamais la possibilité d’en être persuadée.

« Je pense t’avoir déjà croisée, au début de l’année, mais je n’en suis pas certaine. Il me semble me souvenir qu’une connaissance à moi, étudiante en histoire, t’avais surnommé le professeur beau gosse…Je pense qu’il s’agit de toi, mais je n’ai aucune moyen d’en être absolument sûre. »

A peine Abby eut-elle prononcé ces quelques paroles qu’elle ôta délicatement ses mains, hochant légèrement la tête pour remercier Edward de sa sollicitude. Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’un inconnu accepte d’être touché ainsi, surtout au niveau du visage.

« Tu as la peau douce, dis-moi. On peut le remarquer même à travers la barbe. Qu’est-ce que ça doit être quand tu es rasé ! Et dis-moi, que ferais-tu toi, si tu étais dans mon cas ? Je veux dire, aveugle comme moi. C’est pratique d’imaginer les gens en touchant, j’avoue que c’est grisant et frustrant à la fois, comme une drogue à laquelle on ne peut pas toucher véritablement sans en crever. Mais toucher tout le monde, c’est juste irréalisable, tu crois pas ? Et pas pratique, si on veut draguer. Ouais, c’est la merde totale quoi. »

Et pourtant, Abby, tout en s’approchant légèrement du professeur juste pour humer son parfum au niveau de son cou, trouvait encore le moyen de tourner la chose en dérision. C’était mieux que de s’apitoyer en pleurnichant sur son sort, n’est-ce pas ? Abby s’était reculée rapidement, un léger sourire amusé sur les lèvres, avant d’ajouter d’une voix douce :

« Tu sens bon en plus. J’avais entendu dire que les profs transpirent beaucoup, mais toi, classe, tu dois prendre des douches de déo, tu sens bon. »

Et Abby s’était remise à tournoyer plus doucement, comme si elle ne pouvait pas tenir en place. En vérité, elle cachait le fait d’être mal à l’aise par ce geste. C’était très gênant d’être vue sans voir…
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MessageSujet: Re: T'es aveugle ou quoi?! {Edward} T'es aveugle ou quoi?! {Edward} EmptyDim 1 Aoû - 22:31

T'es aveugle ou quoi?! {Edward} 787885icone_3 T'es aveugle ou quoi?! {Edward} 33blncz




J'ai toujours aimé le contact physique et suis très tactile. Peut-être parce que j'ai été élevé avec une grande présence féminine. Je viens d'une famille nombreuse. En tout, nous sommes six enfants. Quatre garçons pour deux filles. Néanmoins, j'ai toujours eu une grande affection pour mes sœurs. J'ai toujours été d'un naturel très câlin et depuis, j'ai besoin de ma dose de tendresse quotidienne, aussi pitoyable cela puisse paraître. Même à l'école, que ça soit au collège ou bien au lycée, j'avais une relation privilégiée avec les filles. J'étais leur chouchou, leur nounours ambulant et je me souviens m'être attirée plus d'une fois les foudres des garçons lorsqu'ils voyaient que les demoiselles préféraient être en ma compagnie plutôt qu'en la leur. Bon, je me suis aussi souvent fait insulter de pédale, de tarlouze et autres surnoms peu gratifiants pour nommer un homosexuel. Mais ils ont bien vite comprit que je ne l'étais pas le moins du monde. Étrangement, ça ne les a pas rassurer, et ça les a même davantage énerver. Bref, tout ça pour dire que j'aime le touché, et ça ne me dérange absolument pas d'avoir des mains sur le visage. D'ailleurs, entretenant une forte relation avec la directrice adjointe de l'université de Berkeley, ils nous arrivent bien souvent de passer des soirées tranquilles chez elle ou chez moi, parfois devant la télévision à observer des séries ou émissions totalement stupides. Elle passe son temps à me caresser les cheveux. C'est triste à dire, mais j'adore ça.

Je sentis ses doigts s'attarder en premier sur les quelques cicatrices présentes sur mon visage. Je me trouvais un peu idiot, ou honteux. Je déteste ces marques du passé, pour certaines plus difficiles que d'autres. Disons que gosse, j'étais un véritable casse-cou, et hyperactif qui plus est. Je ne comptais même plus le nombre de chutes ou de débilités que j'ai pu faire. Je ne pense pas savoir compter jusque là. Je comprends maintenant pourquoi ma mère me dit que c'est moi qui lui en ai fait voir le plus de toutes les couleurs. Un véritable Tom Sawyer irlandais. Je n'ose pas interrompre Abbygail. Je reste donc silencieux et me laisse faire. J'espère pouvoir l'aider dans son énervement actuel, qui est de ne pas pouvoir savoir quel visage je possède. Oui, j'espérais sincèrement qu'elle allait réussir en s'en faire une idée. Soudain elle prend la parole et déduit, avec des arguments étonnement convaincants, que je viens d'Irlande. J'entre-ouvre les lèvres, surpris. « Bonne déduction... » Lui lançais-je. Elle pouvait facilement comprendre que j'étais surpris par ses paroles. Elle semblait être le genre de personnes observatrices qui déduit beaucoup de choses, qui fait attention à ce que les gens ne regardent pas. Des détails que l'on considèrent comme insignifiants et qui pourtant, ont toutes leur importance si on les relie ensemble. Si c'est le cas, nous avons un point commun. Je suis un grand observateur. Elle poursuivit sur le fait qu'elle, elle venait de Russie. Je savais qu'elle venait de l'Est, si on se plaçait face à l'Europe. Une petite liste de pays s'était créée dans mon esprit. Pologne, Suède, Finlande, Autriche, Hongrie, Russie, etc... Bref, le clicher des nouvelles « bombes », les belles blondes aux yeux bleus, grandes, fines. Pour ma part j'ai toujours préféré les rousses, les brunes. Je mettais même marié avec une Portugaise et je la considérais encore comme la femme de ma vie. Elle était celle que j'avais aimé pendant des années, la mère de mes enfants. J'aime les méditerranéennes, leurs coutumes, leur beauté, leur peau typée. Désormais, j'étais amoureux du Portugal, quel merveilleux pays. Je parlais cette langue avec une certaine connaissance. Mis à part tout cela, mis à part mes goûts, je ne pouvais nier qu'Abbygail est une jeune femme très attirante. Elle a le visage d'un ange et je pense que j'aurais été capable de la contempler pendant des heures sans me lasser, pour analyser chaque millimètre de son visage parfait. Elle devait faire tourner les têtes. Oui, très certainement même.

« Je pense t’avoir déjà croisé, au début de l’année, mais je n’en suis pas certaine. Il me semble me souvenir qu’une connaissance à moi, étudiante en histoire, t’avais surnommé le professeur beau gosse… Je pense qu’il s’agit de toi, mais je n’ai aucune moyen d’en être absolument sûre. » Je fus de nouveau surpris par ses paroles. Je ne pouvais dire si c'était bel et bien moi qu'elle avait vu. Professeur beau gosse ? Je me savais pas trop laid, assez gâté physiquement d'après les dires des autres. Mais comme toutes personnes, j'arrivais à me trouver des défauts physiques, les transformant même en petits complexes. Disons que si j'avais pu me choisir physiquement, je ne me serais pas fait ainsi. Allez savoir pourquoi. Quoi qu'il en soit, j'arborais un faible sourire timide. Ce genre de compliments à tendance à me mettre dans cet état. Je ne reste pas insensible face à eux. Et pourtant, elle continua de le faire. J'ai la peau douce apparemment. Cette fois ci, j'affiche une mine un peu plus amusée. « Oui, j'ai la peau douce, je me fais un gommage tous les jours. » Lui lançais-je sur un ton bien évidemment ironique, alors que j'avais volontairement pris une voix plus efféminée. Bien évidemment je plaisantais. Mais la façon dont elle avait dit que ma peau était douce m'avait donné la vague impression de ne pas être assez viril. Et puis, j'adore plaisanter, même sur mon compte. Mais revenons aux choses sérieuses. Elle me demande ce que je ferais à sa place. Effectivement, on ne peut pas se permettre de toucher tout le monde. J'affichais un beau sourire en coin. « Ça vous donne une excuse pour avoir déjà un contact physique si vous voulez draguer. » Après tout, ce n'était pas faux. Je haussais finalement les épaules. « Je ne sais pas ce que je ferais à votre place mais... les personnes que vous côtoyez souvent, eux, ils valent la peine que vous imaginiez leur visage. Lorsque l'on apprécie une personne, on la laisse faire, surtout si c'est dans ce but. »

Je la laissais s'approcher de nouveau de moi et elle vint humer mon odeur. J'avoue avoir eu un peu peur qu'elle trouve que je sente mauvais du genre « Ah ! C'était donc toi l'odeur bizarre depuis tout à l'heure ! ». Heureusement, elle ne dit pas ça. Non, elle avoua même que je sentais bon. Et alors qu'elle tournoyait de nouveau sur elle-même, j'attrapais mon col entre mes doigts et le senti. Malheureusement, on ne sent pas sa propre odeur. Pourtant, le parfum du déodorant a dû s'évanouir avec les heures. Je ne sais pas si elle parlait de ce dernier, ou bien de mon odeur corporelle. En y pensant, j'aurais aimé savoir si je sens bon naturellement comme certaines personnes. J'abandonne le col de ma chemise, bredouille, et repose mon regard azur sur la jeune femme. De nouveau mon visage arbore un sourire. « Vous êtes née avec des ballerines de danse aux pieds ? » Lui demandais-je sur un ton amusé mais sincère. Elle semblait être à l'aise ainsi et c'était beau à voir. « Vous êtes pleine de surprises. »
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MessageSujet: Re: T'es aveugle ou quoi?! {Edward} T'es aveugle ou quoi?! {Edward} EmptyLun 2 Aoû - 0:43

Douce ironie... ;
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« C’est ça, le truc. Je suis pas une dragueuse invétérée, c’est même tout le contraire. Je suis plus une solitaire dans l’âme qu’une personne avide de compagnie…Et je préfère même que les gens me trouvent insupportable. Tu ne sais pas à quel point je suis douée pour faire détester, exprès pour éviter de me montrer sous mon vrai jour. Je peux même dire que je mériterais une palme d’or en la matière ! »

Et oui, devenir aveugle n’apporte pas que des aspects nouveaux et à l’allure un tant soit peu positive. Il existe beaucoup d’autres aspects pénibles qu’Abbygail supportait depuis peu et haïssait déjà. Le fait d’être traitée comme une bête de foire, le fait de s’entendre dire que l’on se plaint alors que l’inverse seulement est véridique…Abby avait tout supporté depuis son accident ; mais le pire, c’est qu’elle s’estimait presque heureuse de n’avoir perdu que la vue. Une dépressive aurait souhaité mourir et voir son compagnon vivre, même sans elle, mais Abby était tout de même quelqu’un aimant la vie. Elle estimait que c’était sans doute une punition quelconque, cette nouvelle épreuve qui lui était donnée. Vivre sans James, c’était comme vivre inutilement, en vérité. La demoiselle avait l’impression de tourner en rond, de ne plus trouver de véritable raison de vivre, et d’être totalement inutile sur cette bonne planète ; mais d’un autre côté, elle n’éprouvait pas le désir d’en finir. La mort, c’est une porte de sortie trop facile à prendre, c’est la voie de la facilité, c’est le néant total…Abby estimait valoir mieux que cela. Certes, le professeur en face d’elle n’en avait sûrement pas la moindre idée, tout comme il ne savait sûrement pas ce qu’elle avait ressenti lorsqu’il lui avait balancé cette phrase toute faite dans les gencives…T’es aveugle, ou quoi ?! Même s’il était fatigué, même s’il était possédé par toutes les raisons du monde, il avait démoli le peu d’entrain d’Abby ce jour là. C’était comme un coup de poignard dans le cœur, une douleur indicible qui vous cloue littéralement au sol, comme si vous étiez destiné à mordre à jamais la poussière. Un coup rude qu’il avait fallu qu’elle encaisse, un coup de plus. Pour un peu, elle se serait amusée à imaginer sa sœur jumelle admirant la situation…Si cela se trouvait, Tasha en aurait rit ; mais Abby savait que fondamentalement, sa sœur n’était pas aussi mauvaise qu’elle en avait l’air, bien au contraire. Elle cachait simplement ses vrais sentiments, exactement comme elle.

« En fait, je crois que je fuis purement et simplement les relations humaines. Tu sais, les gens ont tendance à traiter la différence par la pitié ou la méchanceté. C’est toujours la même équation qui te reviens en pleine poire, inlassablement…Comment ne pas préférer te démerder seul ? Oh, ma jumelle me hurle sans arrêt que je ferais bien de me trouver un Jules. C’est con comme réaction, non ? »

A la place, et sûrement en désespoir de cause, Tasha lui avait acheté un labrador adorable, une femelle, nommée Coca, qu’elle avait fait dresser spécialement. Ce cadeau était tout bonnement…Fantastique. D’une part parce qu’Abby avait toujours adoré les chiens, et d’autre part parce que Coca lui était d’une grande aide. Bien évidemment, elle ne pouvait pas l’emmener à l’université, et c’était bien dommage, mais pour sortir dans le centre ville, c’était très utile, et même pratique. Au moins, elle était un peu moins transparente.

« Au fait, pas mal le coup du gommage…Mais j’avoue être à moitié horrifiée rien qu’à t’imaginer avec deux rondelles de concombre sur les yeux, et un affreux masque à l’argile sur la gueule. Bordel, ça, c’est pas du tout sexy à imaginer ! »

Abby ne pu réprimer un fou rire qu’elle laissa éclater sans aucune gêne. Ce n’était pas une moquerie spécialement lancée à son encontre, qui plus est, mais plutôt une manière de se détendre elle-même. L’atmosphère n’était pas forcément pesante, mais Abby était pour ainsi dire gênée par la situation. D’un côté, elle avait une envie folle de décrire avec précision que ce le professeur lui avait fait ressentir l’autre soir, et d’un autre côté, elle n’avait pas spécialement envie d’être mauvaise. Il ne semblait pas être un mauvais bougre, en vérité…Plutôt quelqu’un qui avait subi une sale journée et qui s’était sans le vouloir défoulé sur la seule personne qui ne l’avait pas spécialement mérité. Abbygail l’avait mérité un bon paquet de fois, lorsqu’elle était encore voyante et chiante comme la pluie ; mais juste pour cette toute petite fois, c’était comme si elle avait payé pour toutes les fois précédentes, en passant par un bourreau auquel elle ne s’attendait pas du tout. A cette pensée, elle ne pu s’empêcher d’adopter un air bien plus sérieux, son visage reprenant cette expression plus ou moins impassible qu’elle affichait très régulièrement. Puis, une fois qu’elle eut prit une grande inspiration, elle reprit, d’une voix calme et posée :

« Bon, je vais jouer cartes sur table. Si je suis venue te trouver ce soir, c’était pour me foutre de ta gueule, je l’avoue. Je trouvais injuste cette foutue phrase bateau que tu m’as balancée dans les gencives…J’étais en colère, à la fois contre moi-même et contre toi. Mais en fait, au lieu d’avoir envie de te faire mordre la poussière à coups de mots blessants, je crois que tu mérites une seconde chance, en fait. Tu n’as pas l’air d’être un mauvais bougre, au contraire, et tu me donnes envie de beaucoup de choses, mais pas de m’énerver contre toi…Paradoxal, hein ? Je crois que je n’ai pas vraiment le droit de me plaindre, en vérité. Si je suis ce que je suis, c’est uniquement la faute à pas de chance. Ton fiancé qui conduit la voiture, une pluie torrentielle, un camionneur bourré…Et bam, le choc. Tu perds tout ce dont tu as besoin pour vivre, et tu te retrouves en face d’un prof d’histoire bon sous tous rapports à raconter ta vie. Là encore…Paradoxal, hein ? »

Abby ne pu s’empêcher d’avoir un rire nerveux dès la fin de sa phrase, à la fois sarcastique et mauvais. C’était d’elle-même qu’elle se moquait, tout en se mordillant la lèvre. Pourquoi diable avait-elle débiné tout ce discours tout fait ? Le besoin d’en parler, l’émotion d’avoir pu « voir » quelqu’un en touchant…Tout se mélangeant dans sa tête, Abby ne savait plus séparer le vrai du faux. Il fallut donc qu’elle se rabatte sur la seule chose capable de lui sauver la face :

« Je dansais avant même de marcher, parait-il. Et même après mon accident, j’ai continué. J’avais peur de n’être plus bonne à rien en la matière, mais il semble que non, je suis plus à l’aise en dansant qu’en marchant. Je souhaite en faire mon métier…je peux vous le prouver, si vous me donner une seule danse, même simple, que vous savez danser. Un beau challenge ! »

Abby s’était peut-être avancée…Il ne manquait plus qu’à espérer qu’il n’allait pas l’envoyer sur les roses !
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MessageSujet: Re: T'es aveugle ou quoi?! {Edward} T'es aveugle ou quoi?! {Edward} EmptyLun 2 Aoû - 11:03

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« C’est ça, le truc. Je suis pas une dragueuse invétérée, c’est même tout le contraire. » Ses paroles m'amusent. J'ai l'impression d'avoir à faire à un adolescent qui explique ses grandes difficultés à trouver quelqu'un avec qui sortir, et qui cherche donc des conseils. Elle n'était peut-être pas une dragueuse invétérée, mais elle avait ce qu'il fallait pour plaire aux hommes. Un physique des plus agréable, du charme, un caractère explosif. Bien évidemment, elle n'attirera certainement jamais les types qui recherchent les potiches, celles qui disent Amen à tous les faits et gestes, qui sont parfaites par leur physique et par leur silence. C'est triste à dire, mais il y en a encore des hommes qui disent « Une bonne femme est une femme qui se tait et qui obéit. » Il est clair qu'Abbygail, elle, ne se laisse pas marcher sur les pieds. Ce n'est pas plus mal d'ailleurs. Pour ma part, j'ai également un fort caractère, malgré le fait que je sois le plus clair du temps souriant et de bonne humeur. Je ne me laisse jamais faire et pousse la gueulante sans hésitation si cela est nécessaire. J'ai toujours préféré les femmes avec un caractère explosif, celles qui ne me laisseront pas faire tout ce que je veux. Une femme capable de me remettre à ma place si je fais quelque chose qui ne lui plaît pas. Bref, je ne voulais pas être le seul chef. Je voulais être dans un statut égal à celle qui partage ma vie.

Par ailleurs, elle dit se montrer souvent sous son mauvais jour, et ce, volontairement. Je ne peux expliquer pourquoi elle ne le fait pas avec moi. En effet, pour ma part, je la trouve adorable et de très bonne compagnie. Sinon, je pense que je serais déjà sorti de cet amphithéâtre pour rentrer chez moi. Mais non, j'étais bien ici, et à l'aise, même si je ne la connaissais pas beaucoup, même si notre première rencontre m'avait mis dans un état de gêne très fort. Abbygail est très charmante et on peut tenir des discussions avec elle. D'ailleurs, à chaque fois qu'elle prend la parole, c'est pour faire de longs monologues. Elle ne sait peut-être pas faire des phrases courtes. Mais ce n'est pas ce qui me gêne. J'adore parler, je suis un véritable moulin à paroles. Oui, il faut croire que j'assume ma part de féminité. « Tu sais, les gens ont tendance à traiter la différence par la pitié ou la méchanceté. C’est toujours la même équation qui te reviens en pleine poire, inlassablement… Comment ne pas préférer te démerder seul ? » Je comprenais totalement ce qu'elle voulait dire. Pour ma part, c'était plus de la pitié que l'on ressentait à mon égard. Je pense que des problèmes cardiaques ne suscitent pas beaucoup de méchanceté. Pourtant, j'étais parti dans l'esprit pendant longtemps que je devais tout faire seul et si possible, ne m'attacher à personne. Je ressens une forte culpabilité et ce, sans cesse. Je laisse les gens s'attacher à moi alors que je peux crever n'importe quand. Le plus beau cadeau que j'ai eu au monde reste mais deux enfants. Finalement, ils font également partis de ma plus grande souffrance. Je les détruirais un jour sans le vouloir. Culpabilité, culpabilité... Mais ils s'en remettront un jour. « Oui je comprends... Pour ce qui est de vous trouver un petit ami, je ne pense pas que ça vous rendra la vue. Enfin, ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas le plus important. Pas à mes yeux en tout cas. » Lui répondis-je d'un ton sincère avant d'esquisser un faible sourire.

Finalement elle vint à m'expliquer qu'elle était venue ici avec l'attention de m'en faire voir de toutes les couleurs. Néanmoins, je lui avais inspiré une sorte de confiance. Je semblais assez bon à ses yeux pour avoir le droit à un traitement de faveur. D'ailleurs, ses paroles m'amusèrent. J'avais déconné en lui disant cette phrase, mais j'étais énervé. Toutes personnes me connaissant, savent très bien que je sais garder mon calme, un self-control impressionnant. Néanmoins, comme tout être humain, il m'arrive de péter les plombs. Je ne suis pas insensible, je ne vois pas tout en rose non plus comme certains pourraient le croire. Je pars juste dans l'esprit qu'il vaut mieux rire que pleurer. Pleurer ne rendra pas une vie plus belle si elle est vouée à l'échec. Autant voir le côté positif des choses. Il faut savoir accepter ce qu'il nous arrive, c'est une chose que j'avais appris avec le temps. Je crois au karma. Je me plais à croire que si l'ont vit de mauvaises choses, les bonnes arriveront juste après. Et vice-versa.

Comme ça, elle avait été victime d'un accident de la route. J'avalais difficilement ma salive. Je n'avais pas besoin de lui demander comment s'en était tiré son fiancé. Tout paraissait bien trop logique en fait. Si jeune, je trouvais ça dégueulasse. On osait me demander pourquoi j'avais une dent contre Dieu en admettant seulement qu'il existe ? Pour ça. Je rigole tout seul lorsque je regarde un match de football. A la coupe du monde, on pouvait voir les joueurs prier la victoire. Quelque part, je suis sûr que Dieu est un énorme feignant qui préfère réaliser les vœux d'une équipe de sport, et qui préfère laisser des gamins crever de fin. Faut arrêter les plaisanteries là. Si Dieu existait vraiment, il bougerait son gros cul de son petit nuage moelleux. Un léger soupire s'échappa de mes lèvres. Je n'eus pas le temps de répondre qu'elle avait déjà repris la parole tout en s'approchant de moi. Elle me réclamait une danse ? J'hésitais. Je ne suis pas bon du tout en la matière. « Je suis aussi gracieux qu'un éléphant en présence de souris... » Lui avouais-je en affichant une expression timide. Mais comme elle semblait y tenir, et comme je refuse difficilement des choses aux femmes, je haussais les épaules puis prenais sa main. A vrai dire, je ne sais danser que les slows. « Vous savez, je pense qu'il faut accepter les choses qui nous tombe dessus dans la vie. Enfin... ce n'est pas en s'apitoyant sur son sort que ça va s'arranger. On peut en vouloir au monde entier, mais ça ne changera rien au fait malheureusement. »
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MessageSujet: Re: T'es aveugle ou quoi?! {Edward} T'es aveugle ou quoi?! {Edward} EmptyLun 2 Aoû - 11:39

Douce ironie... ;
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Ne pas s’apitoyer sur son sort…Combien de fois Abbygail avait-elle entendu cette phrase ? Des dizaines et des dizaines de fois ; de la part de sa sœur jumelle, de son propre père, d’autres éventuels membres de sa famille, ainsi que de la part du peu de personnes qui avaient la malchance de connaître son handicap. Rester fort dans l’adversité, ne jamais geindre pour quelques raisons que ce soit…Abby n’était pas une machine. Il arrivait un moment où elle exprimait tout bonnement ce besoin de hurler, ou d’en parler, au travers de mots pouvant paraître trop aiguisés. Pour l’instant, son seul moyen d’expression restait la danse. Quand elle était en colère, le tango était un excellent exutoire ; lorsqu’elle était triste, la valse était tout indiquée…Et en pleine gaieté, pourquoi pas un petit mambo de derrière les fagots. Pour Abby, chaque danse avait une signification particulière, en vérité. Elle aimait exprimer ses émotions au travers de son corps, et non grâce à ses larmes. C’était bien simple, elle n’avait plus versé une seule perle d’eau depuis cinq longues années. Même à l’enterrement de James, elle ne s’était pas effondrée. Bien entendu, la tristesse qu’elle ressentait pour la perte de l’amour de sa vie était indescriptible. Elle le pleurait intérieurement, sans en dire mot, mais elle n’arrivait pas encore à laisser exploser cette tristesse, cette rage. Tout était encore si soigneusement contenu dans son cœur qu’elle se faisait preuve peur…Abby avait la fâcheuse impression de n’être qu’un robot qu’on utilise, et dont on attend toujours le meilleur résultat. Mais dans le fond, la demoiselle savait qu’il viendrait un jour où elle allait craquer. Et ce jour là, pour peur qu’il survienne très bientôt, allait être teinté de larmes et de colère indicibles. Abby allait probablement avoir envie de tout casser, de tout foutre en l’air, juste dans l’idée de se sentir mieux. Peut-être que ce professeur pourrait comprendre, et peut-être n’y pourrait-il rien…mais il ne fallait pas sortir ce genre de phrase toute faite ; car ces phrases avaient autant de valeur qu’une caillasse dans un soulier, pour le mal qu’elles sont capables de faire.

« Ne pas s’apitoyer…Nous ne sommes pas des machines. C’est trop facile de dire qu’il ne faut jamais craquer. Moi, je crève de ne pas réussir, vraiment. J’aimerais bien savoir craquer, pleurer un bon goût, mettre une baffe à quelqu’un qui l’a amplement mérité ! Mais je n’y parviens pas. On dirait vraiment que je suis un robot, c’est à faire peur. »

Abby était presque persuadée que le professeur ne savait pas de quoi il parlait…A moins qu’il ne le sache que trop bien. La demoiselle était partagée entre deux sentiments, mais ne souhaitait pas en savoir plus. Elle s’était toujours profondément désintéressée de la race humaine, et même si elle appréciait sa compagnie, elle n’estimait pas avoir le droit de s’immiscer dans sa vie privée.

« Et cela dit, pour en revenir à ce que tu disais tout à l’heure, un homme, c’est pratique pour faire des bébés. J’peux toujours essayer d’en faire un toute seule, mais je sens l’échec critique à plein nez. »

C’était étrange qu’Abby se trouve une nouvelle vocation pour dédramatiser l’ambiance. La situation en était tellement cocasse qu’elle ne pu réprimer un rire…Surtout qu’à ce moment précis, le professeur venait de lui avouer qu’il avait autant de grâce qu’un éléphant en présence d’une sourire. La comparaison était audacieuse, mais amusante tout de même.

« Faut pas croire, les éléphants sont souples ! Et la danse, c’est avant tout suivre son partenaire, comme s’il tenait ta vie entre tes mains, et que pourtant tu lui fais une confiance aveugle. Douce ironie…Le mot qui convient d’utiliser est « mariage ». »

Abby s’était d’ors et déjà avancée pour prendre la main du professeur, qu’elle avait sentie grâce au petit mouvement d’air qu’elle avait senti sur elle. La délicatesse avec laquelle elle avait pris sa main était tout bonnement troublante. Il y avait là la grâce, la douceur et même la volupté d’une danseuse professionnelle. Abby se rapprocha donc, plaquant doucement son corps frêle contre celui du professeur, souriant en humant une nouvelle fois son odeur suave et agréable. Elle prit l’autre main d’Edward pour la placer au milieu de son dos, et commença à « mener » la danse. Certes, il n’y avait pas là un niveau de professionnel, mais aucun ne marcha sur les pieds de l’autre. Le professeur lui prouvait donc qu’il avait une fausse idée de lui-même, et qu’il était au moins capable de suivre un guide en matière de danse. Tout en poursuivant les mouvements à la fois doux et maîtrisés, Abby ne pu réprimer un petit sourire d’amusement. Cette danse était très agréable, beaucoup plus que ce à quoi elle s’attendait, d’ailleurs…Mais pour ne pas gêner son « partenaire » temporaire, elle finit par y mettre un terme, délicatement, en s’écartant d’un pas pour le saluer respectueusement.

« Grâce d’un éléphant, hein ? Tu ne serais pas un peu myro, par hasard ? Non, c’était parfait. L’émotion était là, c’était…Divin. Merci pour ce charmant intermède. »

Qu’avait-il ressenti, lui, de son côté ? Allez savoir. Abby ne le saurait sûrement jamais, et pourtant, elle n’avait pas encore lâché sa main. Comme si elle voulait justement qu’il le lui dise.
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