Quand à William, il trainait souvent dans les bars, le soir, avouant qu'il n'avait rien d'autre à faire. Rarement d'humeur casanière, il préférait enfiler sa veste en cuir, monter sur sa moto et partir en direction du Bimbo's 365. Bon, ce n'était pas son bar préféré, pourtant, il y connaissait pas mal de monde; des habitués, tout simplement, et il en faisait partit. Et oui, même le directeur de Berkeley avait une vie en dehors de son travail. Mais bon, avec William Princeton, tout le monde se doute bien qu'il devait avoir une vie tout à fait amusante, étant donné qu'il est connu pour faire le pitre et les quatre-cent coups. Un grand enfant dans l'âme, malgré ses quarante ans.
Le voila qui faisait retentir la petite sonnette de la porte, après l'avoir fait coulisser pour pouvoir entrer. Vêtu d'un simple jean, d'une chemise blanche et de sa veste en cuir, il s'avançait vers le comptoir, toujours accompagné de sa canne en bois et de sa démarche boiteuse. Il adressa un petit sourire à tous ses amis qui le saluaient sur des tons rauques et cassés. Puis il sentit une main claquée sur ses fesses, ce qui le fit légèrement sursauté. Il se retourna et ne put s'empêcher de sourire en voyant une jolie rousse. Oui, eux deux, depuis pas mal de temps, ils entretenaient une relation, disons purement sexuelle. William eut pour habitude de s'approcher d'elle, d'effleurer ses lèvres avec les siennes, sans pour autant l'embrasser, sachant tout simplement qu'elle n'aimait pas lorsqu'il jouait à ce petit jeu.
Puis il alla s'asseoir au comptoir, sans lui prêter une grande attention. Ben quoi? Elle allait surement encore l'avoir toute la nuit. En attendant, il préfèrement une bonne bière. Assis à côté d'une élève de son campus, qu'il n'avait pas reconnue au passage, car il ne l'avait pas encore regardé, il serra la main au barman et celui-ci le servit.