Il y a les collègues avec qui on entretient une quelconque relation amicale, ou les autres qui restent simplement des collègues de travail. Avec ceux-là, ça reste du « bonjour, bonsoir, au revoir », rien de plus. On ne leur parle pas, on peut de temps en temps leur demander des nouvelles, par pur simple politesse. Mais les nouvelles ne se donnent pas comme ça. Entre Mickael et Eden, c’était plutôt la première option. Ils se connaissaient par l’université, où elle, elle était surveillante. Il avait apprit par ailleurs, qu’en dehors de ce petit job, elle était styliste. Ils se voyaient très souvent à l’intérieur de la faculté, il lui tenait compagnie lorsqu’elle « surveillait ». Mais aussi, il l’invitait fréquemment à boire un verre après le boulot. Il le lui payait. Comme aujourd’hui par exemple, après s’être croisés peu après que midi sonne, il lui avait donné « rendez-vous » sur le parking pour aller boire un petit coup, et s’échanger les nouvelles de la vie respective de chacun des deux. Elle savait où il allait l’attendre, ils avaient l’habitude de ces petites sorties pour évacuer toutes les mésaventures qui peut se passer en une journée, surtout lorsqu’on travaille avec de tels jeunes. Vers les six heures, il l’attendit donc dans le parking, assis sur le capot de sa voiture, et en regardant les jeunes partirent eux aussi, en soirée, chez des potes, travailler. Il y avait de tout. Il en saluait quelques uns, en observait d’autres. Après quelques minutes de patience, il la vit arriver. Il alla donc vers la portière du passager, et la lui ouvrit pour qu’elle s’installe sur le siège. Derrière elle, il referma la portière, passa devant la voiture, et s’assit sur le siège du conducteur. La voiture partit en direction du bar où ils avaient l’habitude d’aller ensemble. Profitant d’un feu rouge, il mit un CD dans le lecteur qui se trouvait dans la voiture, et alluma le lecteur audio, pour qu’ils puissent un peu écouter de la musique durant le trajet. Le bar ne se trouvait pas tout près, ils avaient un bon quart d’heure de route. Comme à leurs habitudes, ils commençaient déjà la conversation dans la voiture. Cela faisait déjà quand même quelques temps qu’ils ne s’étaient pas vus. C’était du aux vacances, donc normal. Il se souvint donc, qu’il ne lui avait pas souhaité une bonne année comme il aurait du le faire, alors il le lui dit. « En fait, bonne année à toi. J’te souhaite tout pleins de bonheurs, et de réussite, surtout dans ton boulot de stylisme, parce que bon en tant que surveillante tu es déjà géniale. » Ce qu’il lui dit, il le pensait vraiment. Mick ne faisait pas partie de ces personnes qui parlent pour ne rien dire, ou pour tout simplement faire son hypocrite. Il dit toujours ce qu’il pense, bon des fois ça blesse, mais on le remercie toujours de sa franchise. Ou alors, s’il pense que ça pourrait vraiment trop blessé, il se tait, et ne fait aucun commentaire. Ainsi, il ne ment pas, mais ne fait pas de mal non plus avec la vérité. Il sait faire la part des choses, quelque chose de bon, très bon même. Il regardait la route, mais jetait de temps en temps des regards furtifs vers son amie. De telle sorte à lui montrer qu’il écoutait ce qu’elle lui disait, et que ce n’était pas parce qu’il conduisait qu’il ne l’écoutait pas pour autant. Très bon conducteur, il n’a jamais eu de points enlevés sur son permis. Ca lui arriverait peut-être bien un de ces jours, mais pour le moment, il faisait toujours attention à sa conduite. « Et sinon tes vacances ? Ton Noël, ton nouvel an, et tout le tralala qui va avec ? Raconte-moi tout ça. » Conversation habituelle après le nouvel an, lorsqu’on passe d’un an à un autre. C’était maintenant 2011. Elle se mit à lui raconter, il l’écoutait. Alors qu’elle n’avait pas finit de tout lui dire, ils arrivèrent enfin, elle fit donc une pause dans son récit, le temps de se garer, de sortir et d’entrer pour commander les boissons, s’asseoir à une table, et reprendre là où elle en était. Une fois assis à leur table à eux, il la regarda et lui fit signe de continuer. C’est ce qu’elle fit, pendant ce temps, il commença à boire sa boisson. Pas d’alcool pour lui en cette soirée, il avait demandé un simple sprite. Buvant à même la bouteille, il alla prendre entre temps une paille, car il aimait ça : boire à la paille. Non pas que ce qu’elle lui racontait l’ennuyait, mais il regardait en même temps les gens autour d’eux, les nouveaux arrivants ou encore ceux qui partaient. Il observait l’activité du bar.