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Une drôle de Belle et un prince...plus beau que la bête [free]

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MessageSujet: Une drôle de Belle et un prince...plus beau que la bête [free] Une drôle de Belle et un prince...plus beau que la bête [free] EmptyJeu 30 Déc - 2:45

Le clac clac incessant d'une paire de talon.
Il était tard dans le bâtiment, tout paraissait endormi. Il y avait seulement un claclaclaclaclaclac incessant qui se faisait entendre. C'était le bruit que faisait les talons haut de la jeune chinoise. Furieuse, elle tournait en rond en hurlant en chinois au téléphone. Elle ressemblait à un bonbon. Ou alors un ange. Dépend des points de vue, avec sa robe énorme de couleur blanche au corsage doré qui mettait en valeur ses formes. Son chignon haut placé ne bougeait pas d'un cheveux tant il était bien fixé par ses soins. Elle savait combien papy Wangxiu était sévère quand à la tenue. Le tableau qu'elle offrait à un quelconque spectateur aurait put paraître assez loufoque. Une princesse orientale perdue dans un bâtiment endormi, loin de son royaume de cristal. C'était un peu ce qu'on pouvait pensé d'elle. Mais il ne fallait pas s'y fier. Jun était loin d'être une princesse. D'ailleurs, lorsqu'elle lança son portable contre le mur, le Blackberry s'écrasant violemment avant de retomber en une multitude de petites pièces sur le sol, l'on pouvait voir qu'elle n'était pas si sophistiquée qu'il n'y paraissait.
Retenant le spans de cette énorme robe de tulle, elle tournait et tournait dans le hall, jurant dans sa langue et mêlant parfois quelques mots en anglais. C'en était trop pour elle. Dire que tout avait commencé le matin même...

||
Tuuut tuuut tuuuut
Une mains s'abattit sur le réveil qui martelait son champ insupportable à travers la pièce que seul un rayon éclairait à travers le rideau. Comme par hasard, ce rayon visait directement le visage endormi de Jun. Plissant les yeux avant de les ouvrir totalement, elle sauta du lit et se rua vers la fenêtre pour l'ouvrir. Il faisait grand beau et c'était une réjouissance pour la jeune femme. Elle se disait que c'était un temps parfait pour aller courir. Jun vit que sa colocataire dormait encore, alors elle s'empressa d'entrer dans la petite salle de bain, allant prendre une bonne douche. C'est alors qu'elle l'entendit. Cette sonnerie. Elle la reconnaitrait entre mille. La marche funèbre. Pourquoi diable son grand-père l'appelait. Pourquoi, un homme si occupé prenait le temps de décroché son téléphone pour composer le numéro de la personne dans sa famille qu'i détestait par dessus tout. Cela ne présageait rien de bon. En culotte et débardeur, elle courut de la salle de bain à son lit pour répondre. Une longue discussion en chinois et en mandarin de temps à autre suivit. Jun criait de plus en plus, s'était enfermée dans la salle de bain, tentant tant bien que mal de ne pas insulter le vieil homme qui lui demandait. Ou plutot ordonnait de se faire belle. Une tenue allait lui parvenir dans l'après-midi. Elle devait être prête le soir même, dans le hall. Un chauffeur serait là pour l'emmener afin de fêter l'anniversaire du ministre. N'importe quelle fille aurait sauter partout en hurlant de joie. Pouvoir se pavaner devant des gens de la haute sphère, pendu au bras d'un prince, dans une belle robe que jamais elle n'aurait penser pouvoir rêver. Mais Jun n'était pas n'importe quelle fille. Elle détestait les trucs mondains et elle n'avait pas de prince. Alors elle allait passer la soirée à se faire draguer par ce pince sans rire de fils du président ou d'un quelconque pet de sec de la bourgeoisie, un snobinard qui n'avait qu'une envie, l'ajoutée à son harem de groupies dévergondées. Et ce n'est pas papy Wangxiu qui allait empêcher cela. C'est d'ailleurs pour cela, elle le savait, qu'il avait décidé de l'appeler. Il tenait absolument à la marier à un homme "bien" Afin qu'elle regagne le droit chemin.
La journée allait être longue, elle le sentait. D'autant qu'elle savait qu'elle ne pouvait décemment pas refuser, au risque de se retrouver emmenée de force par un chien de garde de sa majesté...
Et ce n'était pas le bon plan, elle qui voulait passé pour autre. Une simple étudiante chinoise venue étudié la sexologie ici, afin d'en faire un métier. Alors si elle pouvait tout bonnement évité de se faire voire comme une gosse de riche, elle ne pourrait s'en porter que mieux.
Les heures qui suivirent le coup de téléphone passèrent lentement. Elle qui allait chaque matin saluer le Soleil en allant courir dans le parc resta cloitrée dans la chambre. Elle se doucha, salua sa colocataire, prit le petit déjeuner et se recoucha. Elle n'avait aucune envie de se rendre dans cet endroit aussi spectaculaire soit-il, pour fêter l'anniversaire de son grand-père. Le seul jour où elle serait heureuse de se déplacer, se serait pour l'enterrement de celui-ci. Pas avant.
Mais là, elle n'avait pas le choix. Alors une fois qu'elle eût avaler un bol de riz (excusez du cliché), elle se rendit dans sa salle de bain et commença à se coiffer juste avant d'aller chercher le colis.
Elle passa le reste de la journée à se préparer. Elle sortit enfin, vers le début de la soirée, essayant d'éviter les endroits trop remplis, car elle ne passerait probablement pas inaperçu avec sa robe.
C'est ainsi que nous en arrivons à une jeune femme qui tourne comme un lion en cage dans le hall du bâtiment, vêtue d'une robe de princesse.||

Une plainte et un coup de pied dans une poubelle.
Le bruit résonna. Jun en avait marre avant même d'avoir mis les pieds à la fête. Elle n'avait pas trouvé de cavalier, car elle n'avait pas osé posé la question aux personnes qu'elle connaissait. Elle aurait pu demander à sa coloc', mais c'était déjà pas mal de faire des études en sexologie, pour encore amener une fille, au risque que son grand-père ne fasse une syncope. Elle sourit a cette pensée malgré tout. S'appuyant contre le mur derrière elle, elle resserra la fourrure blanche qui allait avec la robe autour de ses épaules et soupira longuement, avant de donner deux coups du plat de chaque mains contre la dalle froide. Ses longs gants de velours blancs avaient quelque peu estompés le bruit. Elle ne remarqua pas que quelqu'un l'observait depuis un moment et elle remonta les pans de la robe pour replacer ses jarretières correctement, clippant ainsi ses bas. Elle aurait pu, elle aurait sûrement pleuré sur son sort. Mais elle se contenta, après avoir remis la robe correctement, de se laisser glisser sur le sol, retirant ses chaussures qu'elle lança plus loin en râlant.


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MessageSujet: Re: Une drôle de Belle et un prince...plus beau que la bête [free] Une drôle de Belle et un prince...plus beau que la bête [free] EmptyLun 17 Jan - 23:49

    Quelle heure était-il ? Alcide n'en savait rien. Il était resté pour travailler dans son bureau et s'était rendu compte très peu de temps auparavant qu'il était censé avoir terminé sa journée depuis longtemps et qu'il ne serait de toute manière pas payé plus s'il restait dans la fac. Pourtant il était encore là, malgré l'heure, malgré le confort de chez lui qui l'attendait... Que voulez-vous, quand un homme comme lui se lançait dans un travail de titan, il lui fallait du temps avant de pouvoir s'arrêter. Surtout lorsque le travail entrepris n'était pas tout à fait terminé.
    Mais bon, il fallait bien s'arrêter à un moment ou un autre, ne serait-ce que parce qu'il ne fallait pas se faire enfermer dans l'université... avant un week-end, ce serait un peu idiot.

    Rangeant rapidement ses dossiers et livres dans un sac en bandoulière, van Stexhe poussa un soupir profond, de ceux qui portent en eux toute la lourdeur d'une fatigue naissante mais qui ne serait pas suffisante pour pouvoir s'endormir. Ces temps-ci, le sommeil avait tendance à fuir le professeur. C'était peut-être à cause du temps, ou de préoccupations... ou peut-être à cause des deux. Le fait était là : l'homme dormait peu et mal ces jours-ci. Il songeait d'ailleurs de plus en plus à passer chez un médecin se faire prescrire un somnifère léger, ne serait-ce que pour pouvoir se reposer vraiment.

    Alcide verrouillait la porte de son bureau lorsqu'il entendit comme un bruit venant d'en bas. Un bruit de casse, ou quelque chose s'en approchant, aucune certitude à ce stade, mais le bruit, ça il était certain de l'avoir entendu... et ce n'était pas le genre de bruit qui se faisait tout seul. Empruntant la première volée d'escaliers, il entendit alors une voix qui criait, de manière incompréhensible. Encore une volée et un nouveau bruit résonna. Sonore, métallique et creux. Bien plus fort que le premier bruit. Van Stexhe inspira une grande bouffée d'air. Sur quoi allait-il tomber ? A cette heure-ci, il pouvait s'agir de tout et n'importe quoi : du raton-laveur à l'opossum en passant par l'étudiant complètement ivre... Mais en posant le pied dans le hall d'entrée, il ne vit qu'une silhouette, recroquevillée contre le mur, renfermée sur elle-même et vêtue avec une robe qui sembla scintillante aux yeux un peu fatigués du professeur. Il vit la silhouette tour à tour frapper du plat des mains contre le mur, après avoir resserré quelque chose autour de son cou. Al ne s'y connaissait pas en robes. Ni en gants de velours. Ni en hermine. Tout cela le dépassait un peu, à vrai dire. Lui, il se vêtait de manière simple mais efficace : costume-chemise-souliers. Même pas de cravate. Ou c'était rare. Ce soir, il portait une chemise noire et un costume anthracite. Avec des chaussures noires.
    Il s'approcha de la silhouette qu'il croyait reconnaître :


    "Miss Wangxiu ?"

    Al alla même jusqu'à s'accroupir auprès d'elle. Oui, c'était elle. L'étudiante en sexologie. Celle qui suivait ses cours. Elle avait apparemment piqué une fameuse crise de nerfs, ce soir.

    "Quelque chose ne va pas ?"
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MessageSujet: Re: Une drôle de Belle et un prince...plus beau que la bête [free] Une drôle de Belle et un prince...plus beau que la bête [free] EmptyMar 18 Jan - 1:50

Un regard furtif. Noir.
Jun était à bout de nerf. Cette fois, elle allait commettre un meurtre. La voix qu'elle avait entendu lui était étrangement familière. Lorsqu'elle planta son regard noir de colère dans les yeux de son professeurs, elle se calma un peu. Se mordillant la lèvres, elle avait plus l'air désespérée à présent qu'autre chose. Dans sa tête ses pensées étaient en chinois, preuve de son état de colère intense. Tout se brouillait. Si elle ouvrait la bouche maintenant, elle risquait de mêler anglais et chinois, ce qui aurait probablement finit de la descendre aux yeux de son professeur qui la voyait affublée de cet accoutrement ridicule de qu'il avait vu en colère puis désespérée. La chinoise finit par calmer sa respiration et relâcha la tension, se laissant retomber sur les fesses, son énorme robe dessinant une sorte de gros nuage tout autour de son corps.

-Je. Vous allez trouver cela tellement futile...

Sa voix était la voix douce qu'elle avait toujours eu. Plus douce encore que celle qu'elle utilisait en cours, cette voix sérieuse et ce vocabulaire précis et rapidement énoncé. Là, on aurait dit une toute autre Jun. Une femme mûre qui avait une voix doucereuse et charmante. Rien à voir avec l'élève sérieuse des cours.

-Se sont des problèmes de gosses de riches...


Elle faisait une nouvelle pause et regarda un instant la pointe de ses chaussures. Elle se sentait si ridicule à l'instant qu'elle aurait aimé se retrouver sous terre, dans un cercueil, enfoui sous un océan. Si elle trouvait son état ridicule, c'était simplement parce qu'elle pensait que le fait d'être invitée à un bal avec ce genre de toilette était le rêve de n'importe qu'elle jeune femme de son âge. C'était donc presque égoïste pour ceux qui n'auraient jamais la chance, ne serait-ce que de voir ce genre de robe, que de râler pour une soirée. Mais le fait de passer du temps avec son grand-père était un poids trop lourd pour ses frêles épaules. Et puis ce russe...
Mais alors qu'elle allait ne rien révéler, décidée à se débrouiller par elle-même, elle se surpris à tout lui expliquer. Elel se leva alors et fit les cent pas tout en racontant avec beaucoup de gestes, se faisant parfois craquer les phalanges en signe de stress.

-Je ne sais pas si vous saviez monsieur...que mon grand-père est le gouverneur de la Chine. Enfin. Nous sommes en froid, car il aurait aimé faire de moi une petite fille modèle. Le cliché type de la bonne épouse. Un peu à la Mulan. Vous voyez.
Mais moi non..
.

Elle s'arrêta et regarda à nouveau son professeur dans les yeux, soulevant a demi le bas de sa robe qui était lourde.

-Moi, je suis pour l'émancipation de la femme. Mon coté féministe peut-être. Quoi qu'il en soit, il est contre le fait que je vienne ici étudié, disons les choses telles qu'elles sont. Le sexe.


Jun avait toujours été une personne franche. Les mots n'avaient pas besoin de passer par quatorze milles chemins avec elle. C'était une perte de temps que la jeune femme n'avait pas. Alors autant dire les choses telles qu'elles étaient. Et puis. Ils étaient entre adultes alors. Reprenant sa marche nerveuse, elle avait une main sur son ventre qui se serrait à la perspective du banquet.

-Et voilà que mon papy, qui avait oublié jusqu'à mon existence, me contact et me dit, la bouche en coeur, qu'il donne une réception avec des personnes des différents gouvernements ainsi que quelques présidents d'autres continents...et il veut que je sois là.

Elle eût un petit rire presque nerveux, se tournant pour le regarder dans les yeux.

-Mais il ne faut pas que vous voyiez là une tentative de réconciliation...ce qu'il veut c'est me marier avec cet affreux russe. Il dit que cela mettrait un terme au conflit entre eux et que se serait bien. Mais je veux pas moi. Il a une haleine de poney et il est roux ! Il est donc hors de question que je me reproduise avec cette chose.

Elle s'arrêta, se plantant devant lui lorsqu'elle eut terminer, presque essoufflée d'avoir parler si vite et si longtemps, en marchant en plus de cela. Plantant ses yeux dans ceux du professeur, elle souffla un bon coup.

-Et donc. Je n'ai pas eu le temps de me trouver un prince. Je suis dans la m...le caca et je ne sais pas comment faire. Je suis dans l'impasse vous comprenez ?

Elle avait un regard de chien battu, avec sa grosse robe de princesse et ce truc en animal mort sur le dos.
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MessageSujet: Re: Une drôle de Belle et un prince...plus beau que la bête [free] Une drôle de Belle et un prince...plus beau que la bête [free] EmptyMar 18 Jan - 19:23

    En voyant le regard noir que lui lança l’étudiante, Alcide avait failli appeler la sécurité. Un regard pareil, ça ne s’inventait pas : il y était passé comme un voile de colère sourde, le genre de sentiment complètement incontrôlable qui peut vous faire péter les plombs à tout moment… mais il n’eut pas à le faire. Après quelques inspirations-expirations profondes et régulières, la demoiselle finit par sembler un peu plus calme. Elle put même ouvrir la bouche pour parler. Excellente méthode, si vous voulez mon avis.

    Jun expliqua alors qu’il s’agissait de « problèmes de gosse de riches »… Bon, au moins c’était clair, van Stexhe allait apprendre des choses sur les jeunes issus des milieux aisés et très aisés. Et tout cela, il allait l’apprendre par une voix bien différente de celle qu’il avait l’habitude d’entendre. En cours, Jun faisait usage de sa voix avec parcimonie, n’utilisant jamais un mot de trop et choisissant chaque terme de manière extraordinaire – peu d’étudiants de son année possédaient ce niveau de vocabulaire précis – et en construisant des phrases qu’elle paraissait bâtir sur une connaissance sans faille de la syntaxe anglaise. Quant à la voix… eh bien, certaines intonations étaient semblables à celles usitées en cours, mais le reste… c’était bizarre. Alcide avait presque l’impression de n’avoir pas la même personne que d’habitude en face de lui. Oui, c’est dingue le nombre d’éléments qu’une voix et qu’une réponse peuvent apporter à quelqu’un qui décortique beaucoup les mots, par déformation professionnelle. Elle était là, assise devant lui, appuyée contre le mur avec de chaque côté de son corps des volutes de robe qui donnaient à la scène un aspect vraiment inhabituel.
    L’homme s’était approché d’elle avec les meilleures intentions et lorsqu’elle s’était tue, il avait décidé d’écouter ce qu’elle avait à dire.


    "Allez-y, miss Wangxiu, videz votre sac, je vais tâcher de comprendre…"

    Parfois, dans des cas comme celui-ci, il suffisait d’écouter. Prêter une oreille attentive à quelqu’un pouvait l’aider à se sentir mieux. Parfois, il fallait donner quelques conseils, essayer d’aider la personne. Il était très rare que ces deux attitudes ne fassent en rien avancer les choses.

    Van Stexhe avait cru un instant que la jeune fille ne dirait rien. Après tout, il ne pouvait – ni ne voulait – la forcer à parler, si les choses ne venaient pas d’elles-mêmes, si le besoin de parler ne se faisait pas ressentir, alors le professeur se serait levé et serait parti, après avoir adressé quelques encouragements. Mais là, Jun s’était levée avant lui. Il songea d’abord qu’elle n’avait rien à lui dire et qu’elle allait partir, en le plantant là, comme un pauvre type… mais elle se mit à faire les cent pas, de manière rude, martelant le sol au rythme d’un pas nerveux, frénétique. Al se leva doucement, regardant son étudiante évacuer son trop-plein d’adrénaline. Elle se mit alors à parler. Et il écouta, opinant de temps à autre, découvrant que les mariages arrangés étaient encore de mise dans certains milieux et découvrant surtout une jeune fille à la dérive, sans aucune solution.
    Ce grand-père dont il était question, Alcide en ignorait jusqu’à l’existence. Mais il entendait désormais que cet homme ne désirait pas ce qu’il y avait de mieux pour sa petite-fille, non, il voulait juste l’utiliser pour son propre bien, pour que ses affaires à lui fonctionnent bien. Et Jun était victime de traditions vieillottes et désuètes. Elle évoqua son côté féministe, ce qui fit sourire le professeur : le féminisme, c’était une idéologie qui marquait toutes les époques… et même après la sacro-sainte « égalité des sexes », il demeurait encore et toujours des disparités honteuses. Bon, à vrai dire, c’était surtout d’imaginer Jun en sœur suffragette qui fit sourire Al, mais il n’en dit rien et continua d’écouter.
    Et ce qu’il craignait entendre finit par venir, entre deux tours de hall au pas martelé encore et encore, l’étudiante parla d’un Russe. Et avec le regard que la jeune fille venait de plonger dans ses yeux, van Stexhe n’eut plus aucune envie de sourire. Il fronça les sourcils. Le but ultime de tout parent ou grand-parent n’était-il pas censé être le bonheur de sa descendance ? Certes, ce n’était pas tout à fait la même chose, mais Alcide avait toujours agi dans ce sens avec son filleul… et avec Esmeralda également. Et il n’était même pas père, alors… Il devait y avoir un renversement des valeurs, quelque part. Ou bien Jun était trop « occidentalisée » par rapport à un aïeul qui restait ancré dans les traditions chinoises.

    Alcide allait parler, il allait donner quelques conseils à la jeune fille, mais celle-ci ne lui en laissa pas le temps. Le regardant droit dans les yeux, comme elle le faisait depuis quelques minutes déjà, elle ne lui laissa pas d’autre choix que d’écouter encore. Et ce qu’elle avait à dire résonna comme un appel aux oreilles de l’homme. Un appel à l’aide, au secours, même…


    "Un simple cavalier vous permettrait d’éviter le Russe roux à l’hygiène dentaire douteuse ?"

    Il avait posé la question à voix haute, mais peut-être que son grand cœur de chevalier servant avait déjà tout décidé avant même que ces mots de dépassent ses lèvres. Alcide n’était pas rasé de près, il n’était pas vêtu comme il le fallait, mais il avait au moins le mérite de ne pas vouloir forcer Jun à se marier à un humanoïde puissant, certes, mais qui puait de la gueule. Ne quittant pas son regard des yeux, le professeur énonça, comme s’il s’agissait d’une évidence toute naturelle :

    "Je danse mal et suis malhabile pour les mondanités… mais si je peux vous éviter un conflit familial et un mariage qui pourrait ruiner tous vos rêves…", passant le bras droit devant son torse, l’homme effectua un salut qui ressemblait plus aux manière des siècles passés qu’à ce qui devait se faire aujourd’hui, "Ne cherchez pas de prince, je peux bien faire le bouffon pour ce soir."

    Prince, bouffon… bah, ça restait des gens de la cour. Est-il besoin de préciser que ce que van Stexhe connaissait de ce monde-là se résumait aux romans de la Table Ronde qu’il avait lus et aux films qu’il avait vus ?

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MessageSujet: Re: Une drôle de Belle et un prince...plus beau que la bête [free] Une drôle de Belle et un prince...plus beau que la bête [free] EmptyJeu 20 Jan - 0:53

Un regard d'incompréhension...
Jun le regardait. Elle ne savait ni ne pouvait prédire sa réaction. En tant que son professeur de psychologie, il allait très probablement lui parler longuement, lui dire de se calmer, que cela ne servait à rien et d'essayer de s'amuser à cette soirée mondaine. C'est en tout cas ce qu'attendait Jun à ce moment là. Mais le flot de parole moralisatrice qu'avait la plupart des professeurs ne vint pas. Au contraire. L'homme se contenta de poser une question qui paraissait si évidente qu'elle n'eût pas à répondre.
Bien évidemment, si elle avait un cavalier, elle pourrait toujours le faire passer pour un petit ami ou un fiancé. Ainsi, son grand-père serait vert et le russe passerait son chemin. Il était hors de question qu'elle se retrouve avec de la marmaille asiatique-roux-avec une haleine de poney. Et quoi encore. Ils s'appelleraient tous Vladimir ou Dimitri ? Des prénoms qu'elle n'arrivait même pas à prononcer avec tout ces "r" ? Hors de question. Cette pensée la fit frissonner, mais elle n'eût pas le temps d'aller plus loin dans ce film d'horreur qui décrivait un futur potentiel, qu'elle resta coite devant les paroles énoncées. Son regard s'éclaira alors, ses yeux bridés s'agrandir d'un coup. En serait il réellement capable ? Soulagée, Jun lui sauta au cou, oubliant alors la hiérarchie professeur-élève, laissant tomber tout ce qui était de l'ordre de la retenue. Son visage contre lui, elle riait de soulagement.

-Merci merci merci merci merci merciiiiii

Lorsqu'enfin elle se rendit compte de ce qu'elle était en train de faire, elle se laissa retomber sur le sol, reculant un peu, les joues légèrement rosies. Jun n'était pas une fille très timide et facilement impressionnable, mais là, c'était différent. Elle venait quand même d'enlacer son professeur de psychologie, cours auxquels elle assistait avec assiduité et passion.

-Excusez-moi. Je ne sais pas ce qui m'a pris.

Elle resta un long moment silencieuse, les yeux rivés contre le sol, son coeur battant encore de la fiche qu'elle venait de se payer. Heureusement, personne n'était dans le couloir à ce moment là. Relevant enfin les yeux, plantant son regard dans le sien, elle sourit.

-Il nous reste une demi-heure pour vous trouvez un costume.

Et enfin le soulagement.
Jun regarda l'horloge du hall. Elle réfléchissait à comment faire. Allant ramasser ce qui restait de son portable, elle tenta de le remettre en forme, fermant le boitier et vit, par miracle, qu'il avait survécu à sa colère. Elle l'aurait presque embrassée si cela n'aurait pas été totalement ridicule.
Revenant en arrière, elle regarda Alcide et pris une grande inspiration.

-Vous faites quelle taille ?

Lorsqu'il lui eût donné la réponse, elle composa un numéro et parla en chinois très vite, haussant parfois le ton. Elle raccrocha enfin. Satisfaite. Elle allait devoir payer cher, mais le tailleur qui lui avait envoyé la robe était d'accord de trouver un costume pour Alcide dans ce qu'il avait. Au départ, il n'avait pas voulut, car c'était aller à l'encontre du gouverneur et bla et bla et bla. Mais lorsqu'elle parla de dollars, il changea presque immédiatement d'avis. Se serait leur secret. D'accord, peut-être que son grand-père reconnaitrait un peu la coupe du costard qu'elle avait demandé, mais en même temps...cela n'avait pas d'importance. Elle allait pouvoir fuir le regard et les mains balladeuses du russe et c'est tout ce qui comptait.
A nouveau proche de son professeur, elle sourit plus grandement encore.

-J'espère que les costards ne vous dérangent pas...et...au fait. Appelez moi Jun.

Elle ne cherchait pas tant les familiarités avec son prof' mais elle allait devoir parler un peu plus d'elle, pour que sa présence à son bras soit justifiée. D'autant que son grand-père était du genre intransigeant et intrusif. Il ne lâcherait pas l'affaire tant qu'il ne saurait pas dans les moindre détails tout sur l'homme qui accompagnait sa petite fille.
Jun en avait déjà des nausées. Le chauffeur arriverait sûrement dans une demi-heure une heure et le chemin jusqu'à l'imposante bâtisse loué pour l'occasion durerait assez longtemps pour clarifier certains points. Cependant, la jeune chinoise ne savait comment aborder le sujet, encore impressionnée par cet homme qu'elle admirait pour son intelligence et son vocabulaire. En cours en tout les cas, elle n'avait jamais aussi été fascinée par une branche. Mais elle finit enfin par ouvrir la bouche.

-Heum. Est-ce que...cela vous dérange si...

La jeune femme cherchait ses mots.

-Si...on fait croire que nous sommes ensemble ?

Voilà. C'était dit. Elle se tût ensuite, regardant les réactions diverses que pourraient laisser percevoir Alcide. Peut-être qu'elle poussait un peu trop...
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MessageSujet: Re: Une drôle de Belle et un prince...plus beau que la bête [free] Une drôle de Belle et un prince...plus beau que la bête [free] EmptySam 22 Jan - 18:52

    Aux yeux du professeur, ce qui importait désormais, c’était que son étudiante puisse éviter un avenir fâcheux, bâti sur un mariage d’intérêt et non sur l’amour. Allons, on n’était plus à l’époque où les femmes n’avaient pas leur mot à dire, bon sang ! Que croyait donc le grand-père de Jun ? Le rôle d’un grand-père, c’était d’être là pour aimer ses petits-enfants, pour prendre soin d’eux de manière douce, ce que les parents n’étaient pas toujours en mesure de faire en toutes circonstances. Du moins, c’était la vision que van Stexhe avait de ce rôle familial. Son père était ainsi avec Julien et Marie, alors pourquoi ne devrait-il pas en aller de même pour tous les grands-parents du monde ?
    Ce phénomène des mariages arrangés, ça n’avait jamais plu à l’homme. Parce qu’il était foncièrement romantique et qu’il avait toujours considéré cet engagement comme quelque chose d’important, qu’on ne devait pas prendre à la légère et qui devait être basé sur un amour réciproque, et sur rien d’autre. L’argent, la politique, l’honneur… tout cela n’avait aucune espèce d’importance dans ce domaine. C’était pour toutes ces raisons qu’Alcide ne s’était jamais marié. Il estimait que chacun devait être libre de faire son propre choix.
    À peine avait-il proposé à la jeune fille de l’accompagner à cette soirée que la demoiselle lui sauta au cou… et sur le moment, il devait avoir l’air idiot, ne sachant pas où mettre ses mains. Il n’allait tout de même pas les poser sur les hanches de Jun, cela ne se faisait pas. Heureusement pour lui, miss Wangxiu le lâcha rapidement, le libérant ainsi de ses questionnements. Et elle s’excusait, les yeux dirigés vers le carrelage.


    "Ne vous excusez pas… Mettons cet élan sur le compte de l’esquive du poney roux."

    Il souriait. Oh, c’était souvent le cas, mais là, c’était surtout un sourire dû à l’image mentale qu’il se faisait du Russe. Il l’imaginait comme un homme d’à peu près trente ans, petit et large, un trapu qui s’enfilait des litres de vodka en espérant que l’odeur de l’alcool masquerait son haleine de chacal. Quant à ses cheveux, eh bien, ils étaient roux, certes, mais ils étaient certainement bouclés ou même crépus, comme du crin bien rêche. C’est sûr qu’à côté d’un tableau pareil, Jun pouvait presque être contente d’avoir trouvé en son professeur de psychologie un cavalier. Bon, après, il allait bien voir si le Russe roux était tel qu’il se l’était imaginé.
    Mais visiblement, il semblait urgent de… lui trouver un costume ? Là, Alcide écarquilla les yeux un instant. Un costume… n’était-ce pas ce truc en tissu qu’il avait sur le dos ? Un pantalon et une veste assortis… Il n’eut cependant guère le temps de réagir à cette idée que déjà, il voyait la jeune fille ramasser les restes de son téléphone portable… Elle lui demanda alors la taille qu’il faisait.


    "Euh… 42-44 généralement, mais ça dépend…"

    Les fringues, c’était souvent le cadet de ses soucis. Lui, il ne cherchait pas les complications, il choisissait des vêtements simples, dans la mesure du possible. Il portait des costumes pour donner cours ou aller à des conférences, mais chez lui, il optait pour le jean et le tee-shirt. Alors bon, franchement, il n’était pas un grand connaisseur.
    L’étudiante parla encore de vêtements, puis lui intima de l’appeler par son prénom. Hum, il allait falloir se concentrer pour ne pas l’appeler « miss Wangxiu », comme il le faisait d’habitude…


    "Si le smoking est de rigueur, on fera avec… Ok pour Jun, mais alors, il va falloir que vous m’appeliez Alcide."

    C’était bizarre. Une situation complètement inédite, le genre de trucs qu’on n’imagine même pas pouvoir arriver… un vrai scénario de film, presque.
    Ce soir, donc, le programme serait la comédie. Al ne connaissait pas grand-chose de ses étudiants, en règle générale. Il ne posait pas de questions personnelles, sauf dans de rares cas. Et selon toute apparence, ce soir, il était face à un « rare cas ». Confirmation lui vint de la bouche de la jeune Chinoise. Faire semblant d’être ensemble… oh, cela pouvait être amusant… mais s’il avait pensé pouvoir jouer la comédie ce soir, il ne pensait pas alors qu’il avait signé pour une comédie romantique. La jeune fille avait mis le temps avant de sortir les mots qu’elle avait dits. Il fallait croire que les apparences auraient énormément d’importance, ce soir. Après quelques instants de silence, il répondit, ayant pris le temps de la réflexion qui s’imposait.


    "Je ne suis pas sûr d’être le meilleur à ce petit jeu-là, mais on va essayer… pour le poney. Je suppose qu’il faut préparer quelques sujets de conversation ?"

    Il se demandait aussi comment Jun allait l’introduire dans ce monde. Serait-il professeur ou devrait-il feindre d’être quelqu’un d’autre ? Peut-être valait-il mieux jouer le jeu jusqu’au bout et se créer un rôle de A à Z…

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Jake Fitzgerald
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