J'adorais passer du temps avec Elena, avec elle au moins, on ne s'ennuyait jamais, c'était toujours des purs moments de fou rire, de joie et de détente. Et cette fois-ci encore, on passait un très bon moment ensemble. Elena avait débuté le jeu et j'avais relevé le défi, récupérant au passage un numéro de téléphone d'un très beau garçon qui d'ailleurs je contacterais aussitôt de retour à mon appartement, une occasion comme celle-ci n'était pas à laisser passer. Puis, vint mon tour de lancer un défi à ma chérie qui ne tarda pas à suivre. Elena leva les yeux au ciel ce qui me fit sourire avant d'accepter.

"Oh, mais j'en suis sûr..." Dis-je ce même sourire aux lèvres.

Je ne doutais pas d'elle, je savais qu'elle était capable de tout, pour ça on se ressemblait, toujours prête à pimenter nos vies quel que soit le défi, c'est aussi pour cela qu'on s'entendait si bien. Je vis Elena parler à ce pauvre agent qui n'avait pas la moindre idée de ce qui se passait et qui pensait surement que la belle brune avec qui il parlait s'intéressait à lui. Elle resta un peu plus d'un quart d'heure avec lui, mettant en valeur ses formes et lui offrant ses plus beaux sourires. Je secouai la tête en riant légèrement, cette fille était pas croyable. Elle revint vers moi, un sourire victorieux sur les lèvres tandis qu'elle prenait place à mes côtés. Elle me tendit le stylo qu'elle avait pris à ce pauvre homme sans même qu'il ne s'en rende compte, trop occupée à la dévorer du regard.

"C'est toi ma belle". Répondis-je avant que nous éclations de rire ensemble. Puis, remarquant que l'agent se sentait visé par nos rires suite à quoi, il déchira le papier sur lequel Elena avait gribouillé je ne sais quoi, ça nous fit rire un peu plus. Nous fûmes coupé par cette voix qui annonçait qu'il ne restait plus qu'une heure avant l'arrivée de l'avion. J'eus un léger pincement au coeur car cela voulais dire qu'Elena allait partit et que je ne pourrais plus la voir pendant un certain temps. On devait absolument profiter du peu de temps qu'il nous restait avant qu'elle ne décolle pour Paris. Ce fût à son tour de me lancer un défi, défi qui me fit éclater de rire. Je me levais donc, me dirigeais vers le milieu du hall, pris une profonde inspiration avant de me mettre à crier.

"ELENA JE T'AIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIME!" Toutes les personnes présentes dans le hall tournèrent la tête vers moi ce qui me fit éclater de rire. Leurs grand yeux ronds qui se demandaient ce qu'il m'arrivait, si j'étais devenue complètement cinglée ou si j'avais été tout d'un coup possédé. Je retournais à ma place comme si de rien n'était, ignorant les regards sur moi et souriant à mon amie qui avait filmé la scène. C'était une habitude chez nous, filmer ce que l'autre faisait, ça nous faisait bien rire après quand on revoyait les vidéos.

"A ton tour...Alors...J'ai trouvé! Mets-toi debout sur l'un des bancs et chante-nous une chanson de ton choix mais, fais en sorte que tout le monde t'entends!" Oh oui! On allait bien profiter du peu de temps qu'il nous restait.

J'aimais bien ce genre de défis surtout en compagnie de mon amie, je ne me lassais jamais de me retrouver dans des situations tout aussi improbables que drôles. Et comme pour immortaliser nos moments de folie, a et moi nous nous filmions ainsi, nous pouvions garder un très bon souvenir des moments que nous partagions ensemble. Des moments, nous en avons connu depuis le temps qu'on se connaissait, n'importe où, n'importe quand et surtout n'importe quel défi, nous ne reculions devant rien ni l'une, ni l'autre. C'était d'ailleurs ce qui était le plus amusant, si différentes et en même temps si semblables. Rien ne prédisait au début que toutes les deux on devienne amies, l'une Sigma, l'autre Sampi mais au fil du temps et des jours, on l'était devenu pour notre plus grand plaisir. J'avais relevé le défi d'Elena sans aucune hésitation, je m'était donc mise en plein milieu du hall pour que tout le monde puisse bien m'entendre et je criais un "Je t'aime Elena" de toute mes forces. Je revins auprès d'elle un sourire aux lèvres, elle ne s'attendait pas à ce que je dise ça, c'est d'ailleurs pour ça que je l'avais dit.

C'était maintenant au tour d'Elena de relever son défi. Il ne nous resté plus beaucoup de temps avant que son avion ne décolle pour Paris, on aura donc plus l'occasion de se voir et de rire comme on le fait maintenant, il fallait donc en profiter. Elle devait se mettre debout sur un banc et chanter la chanson de son choix. Elle accepta, un magnifique sourire aux lèvres mais, au lieu de se mettre debout sur le banc, je la vis se diriger vers le jeune homme enfin, le très beau jeune homme avec qui j'avais dansé quelques temps avant. Ils parlèrent quelques instants avant qu'Elena ne revienne sur ses pas, un air satisfait sur le visage, je me demandais ce qu'elle manigançait au juste. Avec elle, tout était possible. Je ne dis rien, je la laissais faire, je saurais bien assez tôt ce qu'elle avait prévu pour nous. La belle Sampi commença à chanter à voix haute, une chanson que je connaissais bien ce qui me fit sourire: "Wannabe" des Spice girl. On avait déjà tellement dansé sur cette chanson Elena et moi que c'était devenu l'une de nos chansons favorites. Ce n'est qu'un moment après qu'elle ait commencé à chanter que je vis le beau gosse avancer avec à la main, le téléphone d'Elena. C'était donc ça: elle lui avait demandé de la filmer. Voilà pourquoi j'adorais cette fille, elle savait comment rendre la vie un peu moins monotone. Les choses seront différentes lorsqu'elle sera à Paris, tout ceci risque de beaucoup me manquer. Sentant l'amertume venir, je préfère chasser ces idées de mon esprit et je me lève à mon tour à côté d'elle et je me mets à chanter.

"I'll tell you what I want, what I really really want, So tell me what you want, what you really really want, I wanna, I wanna, I wanna, I wanna, I wanna really really really wanna zigazig ha.

If you wanna be my lover, you gotta get with my friends, Make it last forever friendship never ends, If you wanna be my lover, you have got to give, Taking is too easy, but that's the way it is."

Cependant, toute bonne chose a une fin, le vigile de tout à l'heure n'appréciait pas qu'on se foute de lui encore moins qu'on se mette à chanter dans tout l'aéroport comme si de rien n'était. Il s'avança vers nous pour nous demander de nous arrêter, Elena tenta de le calmer mais en vain.

"S'il vous plait Mr l'agent, mon amie part dans pas longtemps, vous n'allez quand même pas nous arrêter pour si peu!"

Si peu! On était pas resté calme depuis que nous étions arrivées à l'aéroport, c'était déjà un miracle qu'il ne décide pas de nous arrêter avant. Je ne savais pas plus qu'Elena où on nous emmené mais, je devais avouer que son idée de nous faire passer les menottes n'était pas du tout désagréable, enfin dans d'autres circonstances ça aurait été plus amusant. J'éclatai donc de rire en écho avec elle. On faisait bien la paire toutes les deux.

"Aucune idée ma belle, aucune idée...Mais, j'ai comme l'impression qu'il n'a pas beaucoup apprécié notre petite blague de tout à l'heure."

Les vigiles nous conduisirent dans une sorte de petite pièce où nous primes place sur un banc l'une à côté de l'autre, continuant à fredonner la chanson que nous chantions quelques minutes plutôt. Je ne saurais dire combien de temps nous restâmes ainsi jusqu'à ce que a porte s'ouvre sur...Le jeune homme de tout à l'heure, un sourire à faire pâlir les dieux sur les lèvres. Et je ne sais pas par quel miracle, les vigiles décidèrent de nous laisser partir. Nous sortîmes alors d'ici aussi vite que nous pouvions sans qu'on ne puisse s'arrêter de rire. Pour nos dernières heures ensemble avant que l'avion ne décolle pour Paris, on avait frappé fort.

Durant toute sa vie, Esmeralda avait fait de son mieux pour être la fille gentille sans problèmes, à dire vrai, les problèmes en relation avec son père lui suffisaient amplement. Puis, sa mère tomba malade alors, elle dû endosser le rôle de l’adulte plus tôt que prévu en faisant son possible pour aider sa mère du mieux qu’elle le pouvait. Elle ne pouvait donc pas se permettre de faire la folle dans tous les endroits les plus improbables, encore moins, trainer avec ses amies pendant des heures. Seulement, en arrivant à Berkeley, tout ce qu’elle n’avait pas pu faire à New York se trouvait être permis à San Francisco. En effet, elle était seule dans une ville qu’elle ne connaissait pas et où elle ne devait s’occuper que d’elle-même.

C’est ainsi qu’elle fit la connaissance d’Elena, une fille formidable, aussi folle qu’elle et qui tout comme elle pensait que la vie sans un brin de folie ne servait à rien. Elles s’étaient tout de suite entendues pour leur plus grand bonheur. Les deux demoiselles ne se lassaient jamais de se lancer des défis où qu’elles soient et quel que soit le défi, elles ne reculaient devant rien. Et aujourd’hui n’échappait pas à la règle, les deux amies avaient encore fait les folles à l’aéroport à quelques heures du départ d’Elena pour la France pour une durée qui paraissait beaucoup trop longue pour les deux jeunes femmes.

Elena et Esme’ se trouvaient à présent dans une petite salle sombre qui manquait réellement de goût pensa la Sigma mais, qui au vu des circonstances décida de ne pas énerver encore plus l’agent de sécurité. Elles réussirent néanmoins à se sortir de cette mauvaise situation sans trop de difficultés ce qui les soulagea toutes les deux. Les deux jeunes femmes sortirent de la salle pour se diriger vers l’un des bancs disposés ici et là dans l’aéroport tout en cherchant du regard le bel inconnu sans grand succès. C’est alors que la jolie brune tendit sa main vers son amie pour avoir son téléphone et le numéro de ce parfait inconnu qui semblait être parti avec un téléphone qui n’était pas le sien.

Ce n’est qu’au bout de quelques minutes que la Sampi reprit la parole en annonçant à sa vis-à-vis que le numéro n’était pas attribué. Elena rit suivit de peu d’Esme’.

« C’est bien dommage, il était très mignon…Mais, si je l’attrape… »

Elle laissa sa phrase en suspens et laissa échapper un petit cri de frustration. Comment cela pouvait être possible ? Décidément, la jeune femme ne comprendrait jamais la nature humaine, certes ce n’était qu’un téléphone mais, il appartenait à quelqu’un, surtout qu’en plus d’y avoir les contacts d’Elena, il y avait aussi les vidéos de leurs innombrables défis.

C’est de cette façon que la Sigma se retrouva à chercher d’où provenait cette voix qui faisait les annonces dans tout l’aéroport jusqu’à trouver, il n’était pas question que cet inconnu, aussi mignon soit-il s’en aille avec tous leurs souvenirs comme si de rien était. Elle pénétra dans la salle où se trouvait une jeune femme rousse d’une trentaine d’années et qui ne faisait que répéter les mêmes annonces depuis un moment, en même temps, elle était payée pour ça. Esmeralda s’avança vers elle en lui demandant si elle pouvait faire une petite annonce afin qu’on retrouve cet homme et surtout le téléphone de son amie, elle était même allée jusqu’à verser quelques larmes pour convaincre la belle rousse qui ne tarda pas à accepter. Quelques secondes plus tard, la voix retentit une nouvelle fois dans tout l’aéroport pour faire une annonce tout à fait différente de ce qu’elle faisait habituellement. Et c’est fière d’elle que la jolie Sigma retrouva son amie, sa valise à la main.

« Au moins, une chose de faite…Je te parie ce que tu veux qu’il ne tardera pas à se ramener avec ton téléphone dans la main… » Elle regarda un instant son amie un sourire aux lèvres avant de reprendre. « Je ne crois pas qu’il va risquer de se mettre la sécurité à dos pour un téléphone ! » Conclut-elle finalement.

Les deux étudiantes prirent place sur l’un des bancs attendant patiemment que l’inconnu ne revienne sur ses pas pour leur ramener ce qui leur était dû ce qui ne tarda pas à arriver. Il déposa le téléphone dans la main d’Elena tout en s’excusant de son geste, n’osant regarder aucune des deux filles ce qui les fit rire aux éclats.
« Tu ne pensais pas que j’en serais capable ? » Questionna la Sigma en se retournant vers son amie qui semblait ne pas comprendre de quoi elle parlait. « L’annonce…Tu ne pensais pas que j’allais le faire ? » Expliqua-t-elle un immense sourire sur les lèvres. « Pour tout te dire, je ne le pensais pas moi-même jusqu’à ce que je le fasse ! »