(c) Mymz & Livejournal
▬ « One thing, can change everything » ▬

Cette soirée aurait pu être des plus sympathiques et c’était d’ailleurs ce que j’avais prévu. D’accord, inviter ma meilleure amie Brianna dans un cimetière, à une heure aussi tardive histoire de lui foutre la trouille de sa vie, c’était sans doute la moins bonne idée que j’ai eu depuis bien longtemps, sachant pertinemment que Bri’ n’a jamais été très à l’aise dans ce genre de lieux glauques. En même temps, vous me direz qui ne l’est pas ? Moi non plus je n’étais pas tranquille, caché derrière ses grosses pierres, à l’abri du regard de ma meilleure amie, sachant que j’étais en train de piétiner de vieux cadavres. Yeurk ! Cela eu le dont de me dégoûter mais ça ne m’empêcha pas de rester planquer durant presque trois minutes, alors que ma meilleure amie criait mon nom en me demandant de me montrer. Oui, ça aurait pu être une soirée sympa, drôle et surtout, j’aurais pu raconter ma relation avec Heavynne à Brianna. Je savais que comme tout le monde, elle se posait des questions sur ma relation avec la jeune Hildebrand, c’était la première personne avec qui j’avais envie d’en parler, sérieusement. A la place de ça, il y a avait eu ces trois types qui avaient soudain débarqués de nulle part, sans qu’on s’y attende. Ils me paraissaient pas très nets et pourtant, au début, ils avaient l’air de poursuivre leur chemin en nous laissant tranquille. Je préférai, ceci dit, rester sur mes gardes, je ne voulais pas qu’il nous arrive quelque chose. Et j’eus raison d’agir ainsi puisque l’un d’entre eux me reconnu en tant que la star de cinéma qui a cartonné un peu partout et dorénavant en tant que mannequin. Ça se voyait qu’ils ne comptaient pas s’arrêter là et après nous avoir jeté quelques répliques à la figure, l’un d’entre eux sortit une arme de son sweat gris à capuche. Il l’avait instantanément braqué sur moi en me demandant de vider mes poches et de lui donner les clés de ma voiture. Je ne sais pas pourquoi j’ai réagi ainsi, au lieu de lui donner ce qu’il voulait, je me suis amusé à faire l’idiot, alors que l’instant était très mal choisi. On m’a frappé, à plusieurs reprises ci-bien que j’ai terminé au sol plus d’une fois avec une douleur atroce au ventre. J’étais persuadé avoir une ou deux côtes cassées. Rien que respirer m’était affreusement douloureux.

J’ai fini par leur donner mes clés, ou du moins, ils se sont servis dans mes poches. Je souffrais trop pour faire quoi que ce soit. Et puis, j’étais préoccupé par ce qu’ils pourraient faire à Brianna. C’est une fille tout à fait resplendissante c’est certains et je n’étais pas passé à côté d’un de ce mec qui baladait sa main sur le corps de ma meilleure amie. J’avais d’ailleurs réagit, et pour le coup, je me fis à nouveau frapper.
J’entendis ma voiture démarrer, j’étais alors persuadé ne plus avoir affaire à eux, ils allaient partir, avec ma voiture, mon portefeuille, mon portable et les affaires qu’ils avaient pu prendre sur Brianna. Au lieu de ça, ils ne nous laissèrent que quelques minutes de répits, le temps que je me ressaisisse. Nous avons vu la voiture arriver en notre direction et puis, l’un d’entre eux à soudain sorti l’arme par la fenêtre et à tirer. Brianna a été touché, gravement je crois. Lorsque je l’ai pris dans mes bras, la retenant avant qu’elle ne touche le sol, son sang a atterrit sur mes mains. Quand j’étais acteur et que j’ai joué dans ce film de guerre, il m’est arrivé plus d’une fois de tourner une scène un peu près pareille, mais là, c’était totalement différent. Le sang qui coulait du dos de ma meilleure amie n’était pas faux, elle était réellement blessée.

Malgré ma propre douleur, je pris mon courage à deux mains et je portai Brianna jusqu’à la route, là où je suis tombé sur sa voiture. Je l’ai mise à l’intérieur, sur le siège passager et puis, je l’ai emmené à l’hôpital le plus proche. Ca fait maintenant une heure que je suis arrivé et que les médecins s’occupent de Bri’, je n’ai absolument aucune nouvelle d’elle et ça me rend totalement dingue. Quant à moi, je suis assis sur un de ces lits d’osculation, on vient de me faire des radios de mon thorax et on m’a recousu l’arcade. Je ne voulais pas me faire examiner, j’aurais voulu accompagner Brianna mais celle-ci s’est réveillée, en l’espace de quelques minutes, et la seule chose qu’elle a réussi à me dire c’est « laisse les médecins s’occuper de toi crétin ». C’est du Brianna tout craché. Et puis, elle a refermé les yeux et ils l’ont emmené.
Deux policiers viennent tout juste de quitter la pièce, ils voulaient m’interroger sur ce qui s’était produit et surtout, que je leur fasse une description de ceux-ci. Ce ne fut pas bien difficile étant donné qu’ils ne portaient pas de cagoule ou autre chose capable de dissimuler leur visage. Je n’eus donc aucun mal à faire une description très détaillée de ces derniers ce qui eu pour effet de ravir la police qui se sent désormais très avancée dans l’enquête. La porte vient de se fermer et je me retrouve alors seul dans la pièce. Même si l’idée de ne pas avoir de nouvelles de Brianna me rend totalement dingue, je suis pourtant assez calme, en même temps, c’est assez normal vu les produits qu’ils m’ont refilé pour atténuer la douleur. Je passai mes mains sur mon visage quand soudain la porte de la pièce s’ouvrit. Et ben ! C’était pas trop tôt !

"Allez Petrovitch, c’est l’heure !"

Grognant contre un de ses camarades d’internat, Shaun se leva. Il avait fait du 6h-23h et il avait pû dormir un peu. Seulement il était à nouveau 6h du matin et il devait reprendre son service. C’était comme ça depuis un mois déjà et il se devait de tenir la cadence même si ça n’était pas simple. Les nuits étaient courtes et les patients pas toujours facile à gérer. Il avait eu de tout. Entre la jeune femme pensant être enceinte, un couple de personnes âgées pensant avoir une MST, un père pensant que son fils avait le sida et encore bien d’autres. Les consultations n’étaient pas aussi intéressantes qu’il l’avait pensé avant. Par contre ceux qui étaient admit pour un temps indéterminé étaient déjà bien plus intéressants. Il pouvait passer plus de temps avec chacun et avait donc le temps d’en apprendre plus sur leurs maladies. Mais Shaun devait enchaîner les services et les patients en peu de temps. La veille il avait passé sa journée en pédiatrie et il devait avouer qu’il avait été impressionné par certains jeunes patients. Il n’aurait jamais imaginé que de jeunes patients puissent prendre la vie telle qu’elle était pour eux. Certains étaient même bien plus courageux que des adultes.

Mais aujourd’hui il devait s’occuper à nouveau des consultations et des blessés arrivés en urgences. Allant prendre une rapide douche dans les vestiaires, il se changea et enfila ensuite sa blouse blanche. Soupirant, il n’eu même pas le temps de se prendre un café que son résident lui demanda de le suivre. Il aurait aimé soupirer, mais il savait que ça ne serait pas bien vu. Marchant alors aux côtés de son résident, il écouta avec attention ce qu’il lui disait. Apparemment deux jeunes venaient d’être admit. Une jeune femme qui avait une plaie par balle et qui saignait beaucoup était au bloc opératoire. L’homme qui était avec elle était déjà passé en radiologie et on avait soigné ses blessures superficielles. Le résident expliqua alors à Shaun qu’il devrait aller voir l’état de la jeune femme pour pouvoir s’occuper ensuite du jeune homme en lui donnant des nouvelles de son amie et le soigner lui. Allant alors au bloc opératoire, le chirurgien présent lui expliqua que la jeune femme était sortie d’affaire, mais qu’elle aurait besoin de beaucoup de repos et d’un suivit médical plus que complet. Ayant le dossier médical de la jeune femme sous les yeux, il fronça les sourcils en votant le nom. C’était un nom qu’il avait déjà vu, mais il ne savait plus très bien où.

Notant donc ce que le chirurgien lui avait dit, il alla ensuite vers la radiologie pour prendre les clichés du thorax de l’homme qu’il devait aller voir par la suite. Regardant donc les radios, il vit une côte brisée. Heureusement aucun organe vital n’avait été touché. Prenant les clichés avec lui, il passa par le carré des infirmières pour prendre une nouvelle fois des nouvelles de la jeune femme. Apparemment elle s’était réveillée, mais encore sous l’effet de l’anesthésie, elle s’était rendormit rapidement, demandant juste l’état de santé de son ami. Allant alors voir le jeune homme, il prit son dossier médical et entra dans la pièce. Fronçant alors les sourcils, il resta un peu surprit.

Thomas ?

Question très idiote vu que oui s’était bien le jeune homme qu’il avait en face de lui. Fermant la porte derrière lui, il ouvrit le dossier et comprit alors pourquoi il connaissait déjà le nom de la patiente. Evidemment c’était une étudiante de Berkeley qu’il avait déjà rencontré mais avec qui il n’avait pas passé beaucoup de temps à part une fois où ils s’étaient croisés. Avançant alors dans la pièce, il vit les blessures sur le visage de Thomas. Mais il ne préféra pas demander comment ça lui était arrivé. Il avait sans doute répondu assez à cette question aujourd’hui et puis comme lui avait dit son résident, il était là pour soigner pas pour poser des questions. Evidemment un message se doit de savoir certaines choses, mais Shaun lui n’avait pas à le savoir pour le moment vu que Thomas avait été prit en charge par d’autres médecins qui avaient tout inscrit dans le dossier. Prenant les radios, il les accrocha sur l’écran blanc qu’il alluma et posa son doigt sur une fracture visible.

Tu as une fracture d’une de tes côtes. Tu dois sentir la douleur quand tu bouges ou quand tu respires. Aucun de tes organes n’a été touché.

Laissant les clichés accrochés, il regarda son ami.

Je vais devoir te prescrite des antalgiques contre la douleur. Tu devrais être remit en trois semaines environ. D’ici là pas d’efforts, tu vas avoir mal quand tu vas respirer et quand tu vas tousser. Le pire sera quand tu vas tousser ou éternuer.

Shaun restait professionnel, c’était son métier. Prenant son bloc pour les prescriptions, il commença à indiquer les médicaments qu’ils devraient acheter.

La dernière fois que j’avais été admis à l’hôpital, c’était après cette soirée de galla qui s’était déroulée à Los Angeles. En effet, un serveur avait renversé la moitié de la bouteille de vin qu’il comptait nous servir sur ma manche puis, il avait perdu son équilibre et m’avait poussé ce qui m’avait fait atterrir sur la bougie présente sur la table en guise de décoration et peut-être un peu d’éclairage. Mon bras avait prit feu. Je n’avais pas été beaucoup blessé puisque j’avais immédiatement éteint la flamme sur mon bras. Cependant, Madame Hildebrand, qui est ma patronne, avait préféré qu’on passe à l’hôpital histoire de s’assurer que cet incident n’allait pas me laisser de marquer. En effet, des petites cloques avaient commencé à faire leur apparition sur l’avant de ma main et pour Eléonore, c’était inconcevable que l’égérie masculine de sa marque de vêtement pose avec une horrible marque sur la main, bien que désormais, Photoshop soit là pour cacher ce genre de désagréments. Je n’ai jamais été quelqu’un qui apprécie les hôpitaux, en même temps, je crois que très peu de gens aiment franchir les portes de ce genre d’établissement. Pourquoi ? Sûrement parce que les hôpitaux nous font très souvent penser à des éléments négatifs.
Malheureusement, cette fois-ci, je ne pouvais pas y échapper. Enfin, mon état n’était pas trop grave mais je m’inquiétais surtout pour Brianna. Même elle, ma meilleur amie, depuis le temps qu’on se connait, ne m’avait encore jamais vu paniquer à ce point, ni même pleurer. Et là, en l’espace de quelques minutes, elle avait eu l’occasion de me voir complètement paumé. Moi qui donne toujours cette impression à tout le monde de tout contrôler, de tout maîtriser, sur le moment, je fus complètement paumé. Toutefois, j’avais réussi à me reprendre et j’étais parvenu à l’amener de toute urgence jusque dans cet hôpital. L’un des médecins m’avait félicité, sans ça, elle se serait probablement vidé de tout son sang. Bien que ces paroles soient faites pour me réconforter, elles n’eurent pas grand effet sur moi. Je voulais être absolument sûr et certains qu’elle allait s’en sortir, c’était la seule chose qui comptait vraiment pour moi.

Je me repassais les images de notre agression, cherchant désespérément à comprendre ces hommes qui nous avait agressés. Comment avaient-ils pu lui tirer dessus ? Ils avaient obtenu tout ce qu’ils voulaient. Mon portefeuille, l’argent et les bijoux de Brianna, sans oublier ma Pontiac des années seventies qui vaut une belle fortune. J’avais décidemment du mal à comprendre pourquoi ils ne s’étaient tout simplement pas tirés avec tout le fric qu’ils venaient de se faire. Ça aurait été tellement plus simple, pour nous comme pour eux. Je n’eus pas le temps de trouver une réponse à cette question que la porte de la salle d’osculation s’ouvrit. De toute manière, je doute qu’un jour je puisse répondre à ceci… m’enfin bref ! Je relevai immédiatement la tête et c’est là que, surpris, je croisai le regard de Shaun. C’était au moins la dernière personne à laquelle je m’attendais avoir affaire. Je remarqué qu’il portait une blouse blanche, comme celles que portent les médecins, s’en était un ? J’avais raté tellement de choses depuis mon départ – ou mon arrivée – que je ne su pas tellement comment répondre à sa question qui était peut-être inutile. Oui, des Thomas, il n’y en a pas deux, sauf si Nick, mon frère jumeau, se fait passer pour moi, chose qu’il ne fera probablement jamais puisqu’il tient tant à être mon total opposé ce qui n’est pas plus mal d’ailleurs.

Je restai donc silencieux puis, je me penchai pour regarder mes radiographiques qu’il venait de placer contre l’écran lumineux de la pièce. Il me montra une fracture de la côte, ce que je m’étais fait comme idée. En même temps, vu les coups de poing que je m’étais reçu, ça m’aurait étonné que j’en ressorte totalement indemne. Ils avaient aussi réussi à m’ouvrir l’arcade qu’on m’avait très rapidement recousu et avec soin surtout. Etant mannequin, je possède avec moi un papier que je dois impérativement montré avant qu’on ne me touche. Oui, c’est l’entreprise Hemerson qui veut ça. Le travail doit être soigné, le plus possible et je dois toujours bénéficier les meilleurs. Autant dire que ça a très peu d’importance pour moi, malgré tout, je dois faire avec parce que je veux garder mon job.
Alors que Shaun était en train de me prescrire différents médicaments, je plaçai ma main sur mon côté en espérant calmer cette douleur qui me prenait à chaque fois que je respirai un peu trop fort. C’était une sensation très désagréable, puis je décidai enfin de prendre la parole.

▬ « J’ignorais que tu bossais dans cet hôpital. Ça fait longtemps ? »

Shaun termina d’inscrire les différents produits dont j’allais avoir besoin puis déchira le morceau de papier qu’il me transmit par la suite. Je descendis alors gentiment de la table d’osculation afin de mettre le morceau de papier dans la poche arrière de mon jean mais je me ravisai quand je fus pris d’un vertige. C’est vrai, j’avais oublié. Le médecin qui m’avait recousu l’arcade m’avait déconseillé de me lever, je devais encore patienter une vingtaine de minute. Je m’appuyai alors à nouveau à la table d’osculation avant de lui demander :

▬ « Merci... Je suis venu accompagné de Brianna, Je sais pas si tu vois qui sait mais elle s’est fait tirée dessus. T’aurais pas de ses nouvelles ? On m’a encore rien dit et ça fait plus d’une heure. »

Le travail était devenu le seul mot que Shaun connaissait désormais. Enfin plutôt que l’hôpital lui imposait comme pour les autres internes. Il se devait d’être à la hauteur et les prochaines années seraient sans aucun doute difficiles. Mais il avait promit aux juges qu’il aurait un travail stable pour pouvoir élever son fils. En contre partit, il serait officiellement reconnu comme étant le père biologique de Alexzander. Il se devait donc de faire de son mieux pour avoir un poste au sein de l’hôpital et surtout avoir de quoi subvenir au besoin de son fils. Ce dernier lui manquait, ça faisait plusieurs jours qu’il ne l’avait pas vu. Tout comme Hans et Elena ses parents, mais encore plus comme Aubrey, sa fiancée. En effet il avait eu la jeune femme au téléphone il y a deux jours de cela, mais depuis plus de nouvelles. Il savait juste qu’elle avait bien reprit les cours et que pour l’instant tout se passait bien. Ils ne s’étaient pas vu depuis que Shaun avait commencé son internat. Il n’avait pas encore le droit à des jours de repos ou de week-end. Mais il savait que dès que ça serait possible, il irait voir la jeune femme et les Petrovitch. Il devrait passer voir Dimitri son petit frère qu’il n’avait pas vu de toutes les vacances. Soupirant, Shaun se reprit et alla donc voir les infirmières pour prendre des nouvelles de la jeune femme hospitalisée après une agression et il dû aller voir le jeune homme qui était avec elle à ce moment là.

Entrant dans la salle, il vit Thomas Johansten. Il ne l’avait pas vu depuis très longtemps et il devait avouer que ça lui faisait étrange. Par le passé, ils passaient du temps ensemble et sortaient souvent dans des soirées. Puis Thomas avait été tourné des films et Shaun avait commencé sa cure de désintoxication. Après ça, ils n’avaient fait que se croiser rapidement. Le jeune interne n’avait jamais vraiment prit le temps d’aller voir Thomas. Sur le coup il le regrettait, mais il n’était pas là pour ça, il devait expliquer ce qui se passait au jeune homme. Prenant ensuite son carnet de prescriptions, Shaun nota donc les médicaments que Thomas devrait prendre. Ecoutant alors la question du jeune homme, Shaun finit d’inscrire le nom du dernier médicament et déchira le morceau de papier pour le lui donner. Le voyant descendre de la table d’auscultation, Shaun le vit chanceler et Shaun se rapprocha et tendit les bras au cas où il doive le soutenir. Ne disant toujours rien, Shaun écouta à nouveau Thomas parler et il se décida enfin à prendre la parole.

Les médecins se sont occupés d’elle. Elle est hors de danger, mais elle aura besoin de beaucoup de repos. Elle est en observation et elle doit rester toute la semaine. Après les médecins s’ils la laissent sortir ou si elle doit encore être hospitalisée.

Fixant le jaune homme, Shaun soupira doucement.

Tu pourras la voir si tu veux, mais pour l’instant elle dort, c’est l’effet de l’anesthésient. Elle risque de dormir pendant un bon moment encore.

Se rendant alors compte qu’il n’avait pas répondu à sa première question, Shaun continua de regarder Thomas.

J’ai commencé mon internat au début du mois.

Une chose est certaine, n’importe lequel de mes proches peut vous le confirmer, on ne prend pas Thomas Aiden Johansten pour n’importe qui. Surtout pas quand on s’en prend à mes amis. La preuve étant que j’avais la haine. Oui, maintenant que Shaun venait de me rassurer sur le cas de Brianna et qu’elle est désormais tirée d’affaire, ce n’est pourtant pas le cas de nos agresseurs. D’accord, la police est venue m’interroger, j’ai pu sans peine faire une description détaillée de nos trois jeunes agresseurs mais est-ce pour autant qu’ils vont les attraper ? Et même s’ils arrivent à les arrêter, que feront-ils d’eux ? Une mise derrière les barreaux et si ça se trouve, le père de celui qui a tiré sur Brianna est un puissant homme d’affaire bourré aux as. Il lui suffira de débourser une somme exorbitante pour sortir son fils de taule et pour qu’il recommence ses agressions. Non, c’est hors de question ! Ces individus ne s’en tireront pas indemne, c’est moi qui vous le dit. J’ai déjà eu l’occasion d’engager des personnes peu recommandables pour faire ce qu’on appelle « le sale boulot ». Jusqu’à présent, je n’ai eu recours à ce genre de méthodes qu’une seule et unique fois. Mon motif n’était pas justifiable, je suis d’accord puisque ces personnes, je les avais payées dans le but de tirer sur le mari d’une femme dont j’étais totalement fou amoureux il y a plusieurs années. Vous êtes d’accord avec moi pour dire que j’avais complètement perdu les pédales. Mais bon, c’est l’amour ça, ça nous fait carrément perdre la tête et je m’en suis beaucoup voulu, surtout que la cible a touché ne l’a pas été et qu’à la place, c’est Soukaina qui s’est pris une balle. Enfin bref. Tout ça pour dire que je n’allais pas rester sur cette déposition auprès des agents fédéraux. Je suis pourtant persuadé que ce sont des hommes très respectables et qui font bien leur boulot, mais j’ai besoin de beaucoup plus que ça, une certaine vengeance peut-être.

C’était sûrement la plus belle nouvelle que je venais d’apprendre. Brianna était donc sortit de son opération, encore endormie, mais au moins, elle était en vie et c’était le principal. Finalement, cette douleur atroce que j’avais du endurer pour la porter jusqu’à cette route à plusieurs kilomètres du lien où nous nous étions fait agressés à cause de ma fracture, ça avait valu la peine. De toute manière, lorsque je l’avais prise dans mon bras, je ne m’étais même pas posé la question. Il fallait que je la sorte de là et c’était le meilleur moyen à adopter puisqu’ils m’avaient piqué ma caisse. D’ailleurs, je compte bien la retrouver celle-ci. J’engagerai les meilleurs détectives, tout ce qu’il faut, pour retrouver ma voiture et les personnes responsables de ce carnage.

▬ « D’accord, merci, j’irai probablement la voir plus tard alors. »

En effet, je ne voyais pas vraiment l’intérêt d’aller la trouver si elle était endormie. Quoi que parfois, c’est mieux, par pour le malade mais plutôt pour la conscience de la personne qui se trouve au chevet du malade. En l’occurrence, je n’avais pas réellement envie d’aller la voir, sûrement parce que j’avais peur de la retrouver allongée sur un lit, des dizaines de tuyaux reliés à son corps, tout ça parce que j’ai eu cette sutpide idée de lui donner rendez-vous dans un cimetière. Qui est assez débile pour donner rendez-vous à sa meilleure amie dans un lieu tel que celui-ci ?

▬ « Tu te débrouilles bien. »

Répondis-je par rapport à son internat qu’il venait de débuter en début de mois. Ça me faisait bizarre de lui reparler, après tout ce temps… D’un côté, j’avais du mal à comprendre ce qui s’était passé entre temps. Nous étions si proches autrefois, même quand j’étais à New York, lui en cure, on se parlait quasiment tous les jours. Chacun racontait les difficultés qu’il avait rencontrées dans la journée et je crois que c’est en partie son soutien qui m’a fait tenir le coup certains jours, comme j’imagine que c’est réciproque. Et puis, du jour au lendemain, on a totalement perdu contact, peut-être un peu par ma faute. Mes journées étaient tellement chargées que je n’avais même pas le temps de répondre à ses e-mails, ses textos ou encore ses appels. Aujourd’hui, je me rends compte à quel point j’ai loupé beaucoup de choses et je m’en veux.

▬ « Et sinon… comment tu vas ? »

Ne plus avoir de nouvelles de Thomas avait été difficile. Shaun le considérait comme un véritable ami et du jour au lendemain ils ne s’étaient pas reparlés. Chacun avait eu des choses à faire évidemment, mais après ils auraient pû se parler à nouveau non ? Shaun ne savait pas vraiment ce qui s’était passé, mais de le revoir ça lui faisait du bien. Evidemment ça lui faisait étrange et encore plus en sachant qu’il avait eu des problèmes, mais au moins il était sain et sauf. Expliquant alors au jeune homme que Brianna allait bien, il vit que Thomas était rassuré. Le jeune interne ne savait pas ce qui s’était passé, mais il pouvait s’en douter. Ils avaient dû tomber sur des personnes peu recommandables et se retrouver piégés. Brianna avait prit une balle alors que Thomas s’était fait tabasser. Seulement comme lui avait dit son résident il n’était pas censé demander au patient ce qui lui était arrivé vu qu’il prenait le dossier en cours de route. Les premiers à avoir parlés à Thomas et Brianna eux savaient la vérité et donc avaient û demander les examens nécessaires, ce que Shaun avait juste à exécuter.

Expliquant donc au jeune homme que son amie s’en était sortie et qu’elle allait bien, il vit du soulagement sur le visage de Thomas. Puis, il lui expliqua également qu’elle dormait donc qu’il pouvait aller la voir s’il le désirait. Hochant la tête positivement aux propos de Thomas, Shaun l’écouta à nouveau parler. Il ne pû s’empêcher de sourire.

Merci, j’essaye de faire de mon mieux.

C’est vrai que ce début d’internat était compliqué mais il devait s’accrocher. Tout le monde lui avait dit que ça ne serait pas une partie de plaisir donc il faisait de son mieux pour s’accrocher, pour lui, son fils et Aubrey. Il voulait qu’ils soient fiers de lui et il se donnerait à fond. D’ailleurs le résident avait dit qu’il y avait une conférence importante dans quelques semaines en dehors de la ville et qu’il prendrait les deux meilleurs internes avec lui. Shaun faisait donc de son mieux pour parvenir à avoir la chance d’aller à cette conférence. Puis le fait d’entendre Thomas lui demander comment il allait ça lui fit plaisir. Malgré les mois de silence, il voulait tout de même savoir comment il se portait.

Ca va. Mes études sont finies à Berkeley et j’avoue que finalement ça n’était pas trop mal d’être assit face à un prof pendant des heures.

Il sourit en regardant Thomas. Puis, il ramassa les radios et les rangea dans la pochette qu’il avait avec lui, puis les posa sur la table pour regarder à nouveau Thomas.

Sinon j’ai un fils et je suis fiancé.

C’est vrai que ça Thomas ne devait pas le savoir. Enfin Shaun ne savait plus très bien s’ils en avaient déjà parlés ou pas.

Et toi, qu’est-ce que tu deviens ?

Je ne pu m’empêcher de rigoler lorsque Shaun me répondit. Ceci dit, une grimace s’en suivit instantanément, réveillant la douleur de ma côte brisée. J’osais imaginer à quel point ça devait être un mode de vie totalement différent, entre les études et le fait d’être médecin. Depuis cette année, j’étudie moi aussi la médecine, cependant, d’une façon quelque peu différente étant donné que je souhaite devenir chirurgien plastique. Enfin, ce n’est pas réellement ce que je compte faire de mon avenir plus tard, c’est juste histoire d’avoir un papier en sortant de l’université. Parce qu’au fond, je sais qu’avec ce que j’ai vécu jusqu’à présent, je ne serai pas médecin. J’ai suffisamment d’argent jusqu’au restant de mes jours, et je ne cesse de gagner en masse grâce à mon statut d’égérie masculine chez Hemerson. De plus, je compte bien reprendre dans quelques temps le métier d’acteur. Je reçois de temps en temps des scénarios, pour le moment, je n’ai accroché à aucun d’eux. Et puis, je ne peux pas me permettre de lâcher mon job de mannequin, après tout, je suis lié d’un contrat et comme j’adore ça, je compte participer à cette marque de vêtement le plus longtemps possible, surtout si c’est pour être d’avantage en compagnie d’Heavynne.

▬ « Ça, je veux bien te croire. »

Je me souvenais alors des visites que j’ai déjà pu faire dans un hôpital, par exemple lorsque je suis allé trouver mon oncle à plusieurs reprises à Los Angeles. Ce dernier était atteint d’un cancer des poumons, il ne lui restait plus beaucoup de temps à vivre et comme j’avais tissé un lien particulièrement fort avec lui, je lui rendais visite tous les jours, du moins, j’essayais. A chaque fois que je me baladais dans les couloirs, dans le but d’aller me servir un petit café ou d’aller me chercher une barre de chocolat au distributeur, je voyais les médecins courir dans tous les sens. De quoi devenir complètement dingue. J’avoue aujourd’hui ne pas avoir fait très attention à ça. J’étais plutôt préoccupé par l’état de santé de ma meilleure amie. Mais c’est vrai que les médecins avaient réagis très vite. J’étais arrivé par la porte des ambulances, avec Brianna dans mon bras et j’avais crié un truc dans le genre « Vite, j’ai besoin d’un médecin ! ». Immédiatement, trois médecins s’étaient rués vers nous deux et avaient demandé à une femme, probablement une infirmière, d’aller chercher une ciliaire pour la transporter.

Je fus d’autant surpris lorsque Shaun continua et qu’il m’annonça qu’il avait un fils. Je savais qu’il vivait le parfait amour avec une certaine fille, j’avais déjà eu l’occasion de les croiser d’ailleurs. Cependant, j’étais loin de me douter qu’il était déjà père. Il est si jeune, quasiment mon âge. Malgré tout, j’étais très heureux pour lui parce que c’est vraiment un chic type que je regrette d’avoir délaissé à ce point. Enfin, je ne suis pas le seul responsable c’est vrai, mais en grande partie je pense que c’est de ma faute si notre relation s’est détériorée à ce point.

▬ « Un fils ? Non sérieux ? Il a quel âge ? Décidemment, j’ai raté pas mal de trucs. Je suis désolé d’ailleurs pour tout ça. C’est vrai que depuis mon retour, j’ai pas été tellement présent. »

Voilà, c’était fait. C’était fou quand même ! Shaun et moi avions partagé tellement de choses, lorsqu’il était en cure, j’étais l’une des rares personnes à lui écrire presque tous les jours pour savoir comment il s’en sortait et lui de même. Et puis, aujourd’hui, nous sommes presque de parfaits inconnus à quelques mots prêts.

▬ « J’ai repris mes études, en médecine et je passe pas mal de temps à passer des séances photos, de essayages pour Hemerson. »

Comme tout le monde, il avait probablement déjà du me voir sur un magasine people. Après tout, la marque Hemerson est loin d’être méconnue du grand public, c’est d’ailleurs l’une des entreprises de vêtements les plus réputées dans les USA. Et puis, avec toutes les rumeurs qu’on lance au sujet d’Heavynne et moi, il a bien du tomber une fois sur un article, ou alors, si ce n’est pas dans un magasine people, il y assez d’affiche au bord des routes avec ma face en photo pour une publicité Hemerson.

L’internat changeait vraiment des cours. A l’université c’était du théorique avait un petit peu de pratique. Mais une fois à l’hôpital le théorique arrive en seconde position. Toute la pratique alors et c’est là que l’étudiant comprend qu’il n’a pas fait assez de pratique en cours. Mais Shaun savait aussi que soigner serait quelque chose d’important et la pratique quelque chose qu’il apprendrait seulement dans un centre hospitalier. Mais aujourd’hui il avait de la théorie avec Thomas en lui expliquant ce qu’il avait. Aucunes pratiques envers lui vu qu’il avait déjà été soigné. Parlant finalement avec un garçon qu’li a toujours considéré comme un ami, le jeune interne se rend compte que leurs soirées lui manque. Mais il ne préféra pas en parler. Là il était au travail et il se devait de rester professionnel même s’il avait bien envie de faire une pause pour pouvoir passer du temps avec Thomas. Alors, il décida de répondre à ses questions. Evidemment les cours et la vie active était d’actualité et il sourit à ce que Thomas lui disait. C’est vrai que les cours et le travail était totalement différent. Peu importe le métier que l’on fait après les études tout change une fois sur le terrain.

C’est alors que l’étudiant lui demanda ce qu’il devenait. Expliquant alors qu’il avait un fils et qu’il était fiancé, il vit à la réaction de Thomas qu’ils n’en avaient donc pas parlés. Mais le fait qu’il lui pose tout un tas de questions fit sourire le jeune interne qui apprécia l’attention que lui portait son ami. Apparemment il voulait des réponses à ses questions et c’est ce que Shaun décida de faire.

Il a 5 ans. Mais je ne l’ai pas eu avec Aubrey, ça date de mes problèmes en Russie. Mais tu n’es pour rien dans le fait qu’on ne se soit plus vus. Je n’ai pas non plus vraiment été présent et puis on avait chacun des choses à faire.

Puis, il demanda des nouvelles de Thomas et sourit à ses propos.

Oh je vois !

Souriant, Shaun regarda toujours son ami.

Je me souviens en effet d’une photo que j’ai vu dans un magasine que Aubrey lisait une fois.

Haussant un sourcil Shaun continua de sourire.

Faut-il croire les magasines qui disent que toi et Heavynne êtes ensemble ? Où peut-être est-ce mieux que je te crois toi que je connais plus que des journalistes qui écrivent pour la presse à scandale ?

J’ai toujours su que Shaun irait au bout de ce qu’il a commencé. C’était un brillant élève avec une grande détermination alors, peut importe les différentes phases de sa vie qu’il a traversé, certaines plus pénibles que d’autres, j’étais persuadé qu’au bout du compte, il aurait la vie dont il a toujours rêvé. D’un côté, j’étais heureux de me retrouver à l’hôpital aujourd’hui parce que cela m’avait permis de retrouver un vieil ami que j’avais lâchement délaissé pour divers raisons qui ne valent tous pas la peine. Malgré tout, si j’avais pu choisir, j’aurais préféré que ma visite dans cet hôpital se déroule sous une autre forme. A la place de ça, Brianna s’était fait tirée dessus et moi, avec une arcade ouverte et une côte cassée, la situation était plutôt dramatique. Je redoutais surtout de devoir annoncer cette nouvelle à Madame Hildebrand, ma patronne. En fait, je préférais lui faire savoir la nouvelle une fois que je serais rentré chez moi, en espérant que je puisse rentrer directement. Sans cela, j’étais persuadé que si je lui apprenais la nouvelle maintenant, elle allait débouler dans les minutes suivantes en criant dans tout l’hôpital qui elle est et ce qu’elle peut faire si jamais les points de sutures qu’on m’a fait me laisseront une grosse marque sur le visage. Alors oui, autant dire que je préférais ne pas l’appeler tout de suite, et puis, probablement qu’elle allait déjà être au courant de la situation avant que je ne l’appelle vu que tout se sait très vite ici à San Francisco.

▬ « Cinq ans ! Wow ! J’imagine que ça n’a pas du être facile pour Aubrey d’apprendre la nouvelle… Il vit avec toi ? »

En parlant d’enfant, ça me fit rappeler la mésavanture que j’avais connu avant mon départ pour New York. J’étais en pleine dépression à cause de ce qui m’était arrivé avec Soukaïna alors pour oublier le chagrin, j’avais couché avec la première fille que j’avais trouvé. Comme d’habitude, en pleine nuit je me suis levé et je suis partit, ne recherchant pas plus loin avec la fille. A mon retour de New York, j’ai finalement appris que la fille en question, Ashlynn était tombée enceinte de moi. Toutefois, elle a perdu le bébé durant la grossesse à cause d’une mauvaise chute dans les escaliers. C’est sûrement ignoble et égoïste de dire ça mais je préfère ce scénario à celui qui s’en serait suivit. Je ne suis absolument pas prêt à devenir père. Je sais à peine m’occuper de moi alors, d’un enfant, ce serait inconscient. Par contre, Shaun, je ne sais pas vraiment pourquoi, je trouve qu’il a toutes les qualités requises pour être père et je suis sûr que je ne me trompe pas. Il suffit de voir comment il parle de son fils, il a ce petit air amusé, heureux et fier.

▬ « Oh tu sais les journalistes écrivent n’importe quoi pour vendre leur bout de papier. Non, je ne suis pas avec Heavynne même si c’est une jeune femme très séduisante je dois l’admettre. Mais elle est bien trop forte de caractère pour moi. »

Je rigolai légèrement en espérant que Shaun allait croire ce que je venais de lui dire. En réalité, Heavynne et moi sommes en couple depuis plusieurs semaines, voire mois maintenant. Cependant, Heavynne a décidé qu’il serait mieux que notre relation reste secrète, à cause de son père qui n’apprécierait pas du tout que sa fille sorte avec un garçon comme moi. Eh oui, j’ai ma réputation, même auprès des plus populaires et riches.