Je pars Keyllan. Je quitte San Fransisco, je quitte Berkeley. Je retourne en France et je sais pas quand ni si je reviendrais. J'aimerais rester, j'aimerais te dire pourquoi je pars mais c'est pas possible. Je suis désolé. J'aurais aimé nous donner une chance. Mais tu sais comme moi qu'une relation à distance ne fonctionnera pas.

Elle avait déposé un doux baiser sur mes lèvres et était partie. Je n'avais pas su quoi lui dire. Je n'avais pas su la retenir. J'étais resté là, comme un con. Pendant cinq minutes, je n'avais pas bougé d'un poil. Restant immobile, pensant à ce qui venait de se passer. Je venais de me faire larguer en direct. Ce n'était peut être pas l'intention de ma douce Maxime mais c'était bien ce qui s'était passé. Plus de calins chez les sigmas, plus de bisous ou de bouquets de fleurs. Plus de Maxeyllan. Maintenant, elle était loin. Et elle s'éloignerait de moi, au fil des minutes, au fil des heures. Puis, quand je daignais bouger, je me dis que c'était pas la fin de ma vie. Peut être avais-je eu raison de ne pas lui être fidèle, de ne pas être avec elle comme un vrai boyfriend. Si j'étais tombé amoureux d'elle, cette annonce de départ m'aurait brisé le coeur en une nombre infini de morceaux, une blessure irréparable. Je ressentais quelque chose pour elle, des vrais sentiments, de l'amour. Mais ce n'était encore qu'un embryon d'amour, notre relation n'était qu'un embryon de couple. Elle n'avait pas encore cette emprise sur moi qui aurait fait que mon univers se serait écroulé comme un chateau de cartes géant sur lequel un enfant joueur décide de souffler. Bizarrement, mis à part ces cinq minutes, le départ de Maxime ne m'avait pas tant affecté que cela.

Je m'étais donc dit que si l'on veut vivre l'amour, avoir ses avantages mais pas ses inconvénients, vivre un couple, en l'occurence mon couple comme avec Maxime était peut-être la formule gagnante. Avoir les bonnes choses, comme les balades mains dans la main, les petits bisous dans le cou ainsi que les calins (et par la même occasion, le sexe, évidemment) sans avoir peur de souffrir; ca c'était une solution géniale. Ne jamais revivre ce que j'avais vécu après Coleen, c'était bien cela l'important. Le jour de l'annonce de sa mort, j'avais l'impression que tout en moi était mort. Que mon corps était compressé et que mes poumons ne recevaient plus rien. que je n'étais plus qu'une carcasse vide. Vide comme me semblait être ma vie, vide de sens, vide d'intérêt. Certaines personnes auraient surement pensés au suicide mais pas moi. Pas un seul instant je n'avais pensé à une telle chose. J'avais toujours la femme de ma vie, ma petite soeur chérie. Ne serais ce que pour elle, je m'étais dit que je devais avancer. Être un delta fit que par la force des choses, quelques fois entraînés par des autres deltas, ou parfois simplement par des amies, ou même des inconnues; les fêtes étaient devenues mon habitude du soir. Et souvent je ne finissais pas la nuit seul. Maintenant, je réparais petit à petit mes problèmes de coeur engendrés par Coleen. L'amour c'est bien, tant que ca ne tue pas tout. Et étant sur que ma méthode était révolutionnaire et qu'elle permettrait de ne jamais sortir, j'avais réitéré l'éxprience. Avec Rowan Jesse Fanelye O'Cannel. Blonde. Sexy. Surprenante.

Une jolie jeune femme avec un beau jeune homme, logique non ? Je me souviens même pas comment on s'est rencontrés à vrai dire. Et puis quelle importance. J'aimais bien sa présence. Elle était apaisante. Puis, avoir une si belle personne à ses côtés ne peut qu'être une bonne chose. Puis, l'existence de chaque personne n'est elle pas vouée à la recherche d'une personne. Une personne spéciale qui fera que l'on ne sera plus seul. Qu'on ne sera plus jamais seul. Je ne pouvais décemment pas dire que Rowan était cette personne, évidemment pas. Elle était belle, sexy et amusante. Si sa présence ne changerait pas ma vie, elle ne me ferait pas de mal. Peut-être que la demoiselle avec qui j'avais couchée il y avait de cela trois jours, n'était pas la meilleure entame à une relation mais soit. Ca ne m'avait pas empêché de l'inviter à niquer avec moi. Le parc près du Merced Lake était très agréable, il faisait un beau soleil sur San Fransisco. J'avais préparé le bermuda blanc, la petite chemise de la même couleur ainsi que les lunettes de soleil. Rowan n'avait pas le choix, je lui avais dit qu'elle était obligéééééééééé de venir avec moi. C'est donc tout de blanc vêtu que je l'attendais, devant sa ville d'Eastern San Fransisco, j'allumais la radio. Au volant de ma décapotable, lunettes de soleil sur les yeux; je vis arriver la blondinette. Alors qu'elle montait dans ma voiture, je ne la lâchais pas des yeux. Lui faisant un grand sourire, je m'exclamais. « Bonjouuuuuuuuuuuur mademoiselle O'Cannel ! Et mon bisouuu ? » Le pire, c'est que je me faisais rire. Come on blondie, kiss me !

KEYLLOWAN ✿ « One, Two, Three, take my hand and come with me because you look so fine and I really want to make you mine. I said you look so fine and I really want to make you mine. Four, Five, Six, come on and get you're kicks now you don't need money when you look like that, do you honey.Well i could see you home with me but you're with another man yeahhhhh. I Know we aint got much to say before i let you get away. I said are you gonna be my girl? » ✿ ARE YOU GONNA BE MY GIRL• Jet

Citation :

SMS FROM KEYLLAN A. HERMES-CADOR

Je passe te prendre dans un quart d'heure GIRLFRIEND.

Je déposais mon téléphone sur le lavabo de la salle de bain. Si autrefois je trouvais cette petite appellation mignonne à croquer, elle ne me faisait plus rire aujourd'hui. J'avais la mauvaise impression d'être prise pour l'idiote de service et comptais bien m'en débarrasser cette après midi de façon magistrale. Depuis que les frasques de Keyllan m'étaient parvenues aux oreilles, que j'avais appris à ma grande stupéfaction que le jeune homme continuait à côtoyer des demoiselles lorsque j'avais le dos tourner, je ne cessais de cogiter le tout dans mon coin pendant des heures. Le fait est que je me sentais seule, ce qui était pathétique je le conçois mais depuis le départ de Nelligan, l'homme avec qui j'avais donné une nouvelle définition au mot amour et avec lequel s'écoulaient des jours heureux, j'étais en quelque sorte égarée. Nous nous étions tellement confortés dans notre petit monde utopique, tout beau, tout rose, que à présent, une fois le voile levé, tout ce qui se dressait devant mes yeux relevait du chaos. J'avais voulu sortir la tête de l'eau avec Keyllan, son petit sourire en coin m'avait instantanément conquise, et sa personnalité d'autant plus. Pourtant, Keyllan n'était apparemment pas un delta pour rien, il portait parfaitement l'étiquette du womanizer prohibitif et avait commis la mince erreur de me berner. Tout en appliquant la dernière touche de mascara, j'envisageais de me venger dignement et lui rendre la monnaie de sa pièce, le delta avait essayé de tromper la mauvaise fille et il allait s'en rendre compte dans les prochaines heures, un brusque retour à la réalité était de mise.
« Dreeeeeeeeeeeeeeeeeew. ». Roucoulais-je. Depuis que nous avions emménagé ensemble, nous vivions sur un petit nuage tels de petits chérubins nous étions niais au possible et vivions dans notre petite bulle imaginaire. Rien d'étonnant venant de deux enfants qui ne grandiront jamais et adore Denver le dernier dinosaure. J'aperçus le bout de son nez derrière le comptoir de la cuisine. Drew au fourneau, let me laugh. Je retint toutefois la boutade qui menaçait de se faufiler entre mes dents et lui lançais avec sérieux. « Je sors. ». Peut être avec un peu trop de sérieux puisque ce déballage de vie spontané provoqua son rire sournois, je refusais de me joindre à lui, même si l'envie m'en prenais, je devais rester en rogne jusqu'à mon petit rendez-vous en tête à tête, je tournais donc promptement les talons et lui cria, agacée. « roooooh, tais toi pépé. ». Son rire se stoppa net, au même instant où je franchis la porte, qui s'y frotte s'y pique Mcfendders.

Même si j'avais peu de relations amoureuses à mon compteur, il me semblait que ces dernières années, je les avais enchaîné avec une rapidité à toute épreuve, pourtant j'aurais aimé que l'amour soit au beau fixe mais à mon grand regret, j'étais l'héroïne d'une saga de livre à la Bridget Jones, le bonheur s'obstinait à ne pas me sourire et je n'avais aucune idée de ce que l'avenir me réservait. Avec Keyllan, nous formions le couple parfait, celui que tout le monde dévisage, envie, adule, le couple qui paraît inébranlable mais pourtant la foudre avait frappé et cette après midi au lac, nous allions voir quels dégâts elle avait causé.
Guidée par le volume sonore de la radio, je dévalais les quelques marches qui me séparaient de la belle décapotable luxueuse, appartenant à Hermès-Cador. Comme au premier jour, j'étais la belle et jolie blonde au sourire radieux, le calme avant la tempête, tout sourire, je feignais d'être heureuse. Moi d'habitude si franche, j'avais envie de lui jouer ce vilain tour et m'abaissais au même niveau d'idiotie qu'était le sien, peut être retiendrait-il une leçon ou du moins, il se rappellerait avoir croisé la route d'une certaine O'Cannel qui renvoyait coup double à l'envoyeur. « Bonjour monsieur Hermès-Cadooooooooooor. ». Je fis même rouler le R en prime et lui offris mon plus beau sourire. Mon comportement en total contradiction avec mon état d'esprit, j'avais la forte impression de le découvrir pour la première fois, sous ses traits de beau parleur se cachait un manipulateur expérimenté et sûr de lui, plus pour longtemps my friend. Ouvrant la portière, je sautais sur le siège côté passager et déposais un baiser furtif sur ses lèvres. Pourquoi fallait-il qu'il soit aussi diaboliquement attirant? « Pile à l'heure, ça tombe bien parce que j'ai une faim de loup. ». Je le gratifiais d'un sourire doux, attendant sagement leur de passer à table et par la même occasion de passer aux aveux. « On y va? ». Ce n'était pas réellement une question mais plutôt une invitation à ce qu'il appuie sur le champignon. Pendant qu'il démarrait la voiture, je me permis de tripoter un peu la radio et trouver une chanson stimulante. Les paroles, les paroles, les paroles... Ironie du sort, je tombais à brûle pour point sur une chanson de Dalida collant parfaitement à la situation, et c'est avec un sourire perfide que je la laissais pousser la chansonnette. Je permettais peut être à mon double démoniaque de faire surface, genre quand Mr Hyde est dans la place tous aux abris, mais mieux valait jouer de mes malheurs que d'en pleurer, je décidais donc de faire appel à mon coeur de pierre et par la même occasion me protéger du naufrage qui se profilait à l'horizon.

Fanelye Jesse Rowan O'Cannel et Keyllan Alexys Hermès-Cador. Vu comme ça, ca peut sembler être LE plus beau couple, elle envié par les femelles et moi envié par les autres hommes. Rowan était une fille superbe, magnifique, intelligente. Le genre de filles qu'on est censés rechercher dans la vie. Mais bon, je ne suis pas on, je ne suis pas comme tout le monde. Quand la plupart des gens, à Berkeley autant qu'ailleurs, cherchent ardemment l'amour; moi j'essayais de l'éviter. L'amour, c'est le rêve pendant quelques temps et le cauchemar pendant encore plus longtemps. Je n'y voyais pas d'intérêt. Si encore on souffrait autant qu'on n'était heureux, cela pourrait être séduisant comme projet. Mais, par exemple avec Coleen, j'ai infiniment été plus malheureux qu'heureux. Lorsque je l'avait rencontré, si fragile, si perdue; je m'étais occupé d'elle et au fur et à mesure qu'on était ensemble, elle me rendait heureux. Puis, elle était partie à Berkeley. Et lorsque je l'avais rejoint ici, on avait repris cette relation. Mais ca n'avait plus marché. La magie n'opérait plus. Elle ne m'aimait pas comme moi je l'aimais. Et au lieu de se battre pour elle, pour moi, elle avait choisi de mettre fin à ces jours.
Si je le voulais, si je prenais le risque, je pourrais tomber amoureux. Je ne pouvais pas dire si ca serait de Rowan, de Niveane ou de Fransesca. Mais je savais que si j'essayais, je tomberais à coup sur amoureux d'une belle demoiselle. Un jour peut être, je ferais le choix de la raison. De la normalité. Je savais bien que je ne pourrais pas passer ma vie à coucher à droite et à gauche, à faire la fête toutes les nuits et à me lever à onze heures du matin. non, je devais bien savoir qu'un jour j'aurais envie d'avoir une femme, des enfants, une maison. Un animal de compagnie.. Oui, un jour, j'aimerais bien être Keyllan le mari, Keyllan le père. Et non pas Keyllan le delta. J'avais pas eu énormément de relations longues. Vers mes seize ans, j'étais sorti avec Manon quelques mois, on n'avait été la première fois de l'autre. Je l'aimais vraiment, étant jeune, je m'imaginais déja faire ma vie avec elle. Mais la vie est toujours difficile et c'est à cause de rumeurs sur elle et sur moi qu'on avait mis un terme à notre relation amoureuse. Puis, ensuite, il y avait eu Coleen. Le fait que je l'avais aidé avec ses problèmes de drogue. Puis, le fait qu'elle ne m'avait pas vraiment aimé. Et ensuite, elle s'est suicidé. chacune de mes relations longues ont mal fini. Devrais-je donner une autre chance à l'amour ? Au jour d'aujourd'hui, je ne sais pas. En tout cas, même si je n'étais pas sur de quel pied danser avec le sentiment qu'est l'amour, j'étais bien prêt à offrir une chance à Rowan. La magnifique blonde était plus ou moins ma petite amie, ma girlfriend. Bon, je l'avais peut être trompé une, ou deux fois. J'imagine que c'était mal, qu'elle me faisais confiance et que le jour où elle l'apprendrait, ca lui briserait le coeur. Et ce jour là, je m'excuserais sincèrement, lui offrirait un cadeau et ca serait terminé, et on se remettra ensemble, on se fera des petits bisoux et tout le monde sera content. Surtout moi. Ca me faisait chier de faire mal au coeur d'une demoiselle. J'avais surement du faire du mal à Manon et on ne se parlait quasiment plus. Je passe le cas Coleen. Et peut être avais-je fait du mal à Maxime et que c'était pour ça qu'elle était rentré au pays. Rowan méritait surement mieux que moi, et c'était par égoïsme que je lui mentais.
C'est donc au volant de ma décapotable que j'attendais la belle blonde, qui arriva rapidement avec son plus beau sourire. Elle était trop attirante pour que j'eusses un seul instant penser lui dire la vérité et donc mettre surement un terme à notre relation. J'étais un peu déçu de n'avoir qu'un léger petit baiser rapide sur les lèvres mais j'aurais bien plus un peu plus tard. Elle me dit qu'elle avait une faim de loup et que j'avais bien fait d'arriver à l'heure. On ne fait pas attendre une dame. J'éspère bien que t'as faim, j'ai préparé moi même à manger. Elle me demanda si on allait, même si ca voulait plutôt dire, démarre la voiture. Je mis le contact et pus enfin démarrer. Nous n'étions qu'à cinq voire dix minutes du Merced Lake donc la route ne devrait pas être trop chiante. Ayant pris l'habitude de conduire avec une seul main sur le volant, je pus passer l'autre sur la cuisse, caressant la peau douce de ces fines jambes. Je lui adressais un grand sourire avant de me reconcentrer sur la route.
Arrivé la bas, je lui montrais le meilleur endroit pour s'installer et lui fila un espèce de drap pour qu'elle le mette la bas, tandis que je prendrais ce que j'avais dans le coffre.J'y récupérais le panier avec tout ce que j'avais préparé et un bouquet de fleurs. Arrivé derrière elle, je posais le panier et lui tendit le bouquet de roses avec un sourire charmeur. Oui, je sais, un peu vieux jeu mais bon. Je peux avoir un vrai baiser now ? dis je en riant.

Même si j'étais loin, très loin, à des années lumières même de l'être ; j'aimais bien jouer le petit ami parfait. Celui qui invite sa jolie copine piquer niquer au bord d'un lac. Celui qui se la joue cuistot en préparant tout pour ce même pique nique. Et qui achète même un énorme bouquet de fleur à sa dulcinée. Ouais, ca pourrait me plaire un jour de le faire souvent. Pourquoi pas de faire cela chaque jour ? non, pas le pique nique, ca c'était plutôt un truc qu'on ferait de temps en temps. Mais, cuisiner pour une femme et lui offrir des fleurs. Je n'aurais aucun problème à faire cela chaque jour que dieu ferait pour moi aux côtés de cette créature. Mais il aurait fallu que cette même divine créature m'ait dressé avant cela, et ca ne risquait pas d'arriver. C'est comme si un enfant de six ans venait pour dresser un lion, il n'a aucune chance. Cette sublime créature à qui j'offrirait des fleurs et à qui je ferait à manger tous les jours, ca pourrait très bien être rowan. Pourquoi est ce que ca ne pourrait pas être le cas ? Elle est belle, drôle et intelligente. C'est une femme parfaite qui mériterait d'avoir un petit ami puis un mari parfait. Mais pour le petit ami parfait, elle allait surement devoir repasser. Moi et l'adjectif parfait, on a jamais été vraiment très ami. J'ai jamais été "parfait" avec quelqu'un sauf peut être avec Aurlanne. J'ai toujours fait la gaffe ou LE truc à ne pas faire. Ainsi mes parents ne s'intéressaient pas à moi, ma relation avec Manon s'était mal terminé parce que je n'avais pas cru en elle, celle avec Coleen avait été encore pire, et j'avais tout fait pour que ca ne marche pas avec Maxime. N'importe qui se dirait, mec, sois parfait avec Rowan, elle est sublime, gentille et intelligente, c'est LA fille qu'il te faut. Non, moi je me disais que c'était s'attacher à elle c'était a coup sur l'assurance de souffrir encore une fois de cette connerie qu'est l'amour. C'est pour cela que je la trompais. non pas parce qu'une autre fille était mieux qu'elle mais parce que j'avais peur toujours peur qu'une femme retrouve l'emprise qu'avait Coleen sur moi. Et c'est bien cela ma plus grande peur. Rowan pouvait être cette fille, au même titre que Niveane ou Fransesca peuvent l'être, au même titre que Maxime aurait pu l'être. Un instant, j'imaginais que Rowan était au courant de mes relations extra-conjugales (enfin pas vraiment extra conjugales vu qu'on s'était pas passés la bague aux doigts mais c'est tout comme). Maxime elle n'avait pas été dupe, pourquoi la belle thêta le serait davantage. Puis, elle devait connaître des filles qui connaissent des filles qui connaissent une au moins des filles avec qui j'avais couché ces derniers jours. Ainsi, avec le bouche à oreilles et les ragots et autres rumeurs, chose aussi rare à Berkeley que de l'eau dans l'océan, il y avait fort à parier qu'elle sot au courant. Si il se révélait qu'elle l'était, j'allais passer une sale quart d'heure. Pire, c'est toute mon après midi qui serait gâché. Et si elle était au courant, je demandais à mon père de faire jouer ses relations pour lui avoir un rôle à Broadway dès demain, parce que ca voudrait dire que c'était une sacrée actrice. Pour une fille qui se savait (peut-être, ce n'était qu'une hypothèse) trompée, elle paraissait bien joyeuse parce que sur la route, elle avait dansé dans la voiture. Je lui avais tendu un drap, qu'elle s'était empressés d'aller mettre au centre de la pelouse. Le soleil était beau, et envoyait ses rayons directement sur l'endroit où nous nous installions. Ayant ramenés la nourriture, j'avais aussi fait le romantique avec un gros bouquet de fleur pour Rowan. Elle ria en même temps que moi en le voyant, avant de m'offrir son plus beau sourire et de m'embrasser tendrement. Rien ne portait à croire jusqu'ici qu'elle savait que je l'avais trompé, on paraissait presque être un couple parfait. Peut-être m'étais-je fait un film... Ce que j'avais préparé de bon ? Euh... là dans le panier, il y a du poulet au curry, des pommes de terre, et euh... ben regarde un peu ma belle. dis je en riant. Je m'arrêtais un instant sur son visage. Un visage d'ange dans lequel se cachait une vrai diablesse. FUNNY. C'est aussi pour ça que j'aimais beaucoup Rowan, elle était assez imprévisible. SBAFF. Justement, en parlant d'imprévisibilité, la elle avait été fort. Jamais ô grand jamais je ne m'attendais à une telle question. Elle était même un peu idiote parce que je suis pas assez manipulateur pour inviter à pique-niquer quelqu'un que je n'apprécie pas. tout en la regardant droit dans les yeux, je commencait à parler. Ma belle Rowan. Je comprends pas comment tu peux me poser une telle question. Si je t'aimais pas, tu penses qu'on sortirait ensemble ? Si je t'aimais pas, tu penses que je t'inviterais à pique-niquer au bord d'un lac ? Si je t'aimais pas, tu penses que je t'offrirais des fleurs rien que pour voir un grand sourire apparaître sur ton visage ? Je t'aime beaucoup Rowan, surement plus que tu ne le penses. Est-ce que t'as quelque chose à me dire Rowan ? Je suis tout ouïe. Une telle question impliquait une longue réflexion j'imagine. Allez ma belle, crache le morceau.

KEYLLOWAN « I hate it when a guy doesn't get the door even though I told him yesterday and the day before. I hate it when a guy doesn't get the tab and I have to pull my money out and that looks bad. Where are the hopes, where are the dreams, my Cinderella story scene, when do you think they'll finally see that you're not not not gonna get any better, you won't won't won't you won't get rid of me never like it or not even though she's a lot like me, we're not the same and yeah yeah yeah I'm a lot to handle, you don't know trouble but I'm a hell of a scandal. Me I'm a scene I'm a drama queen, I'm the best damn thing that your eyes have ever seen __ »

Casanova, alias Giacomo Girolamo. Un homme connu pour ses capacités en matière de séduction, doux parleur fantasme de ces dames, charmeur mythique, m’était apparu en rêve la nuit dernière. Cette douce chimère vénitienne était même parvenue à m'arracher un sourire pendant mon roupillon, le célèbre héros volage s’était d’abord dessinait sous les traits de Cameron, un Cameron bienheureux qui n’avait de yeux que pour ma petite personne, aussi adorable que je pouvais l’être cela n’en était guère moins étonnant. Notre passé cafardeux aux oubliettes, nous nous la jouions allures princières plus amoureux que jamais. Puis Casanova devint Keyllan, le deuxième homme qui accaparait le plus mon esprit, il avait sa place sur le podium, le poing victorieux montrant sa médaille d’argent durement gagnée à qui voulait la voir. Lui et son sourire en coin doucereux, sa tignasse l’oréal parce que je le vaux bien, son humour auquel il était dur de résister et sa musculature à vous faire tomber raide. Ce Keyllan là avait tout du bon Casanova, du physique sophistiqué aux paroles mielleuses, une arme programmée à fusiller les cœurs. Alors que certains garçons peinaient et ramaient dur pour inviter la fille pas trop belle mais qui accepterait volontiers de sortir un soir avec un peu de veine, mon boyfriend, lui, ne faisait qu’une simple apparition pour déclencher les battements de cœurs à tout rompre et enivrer les esprits de la gente féminine. Un adversaire redoutable en soit, accro aux jeux de l’amour fugace, il avait dorénavant pour cible la petite thêta bien gentille qui restait bien sagement dans son coin. Erreur, il n’avait pas perçu la redoutable tigresse qui sommeillait quelque part au fond de moi prête à bondir à la moindre contrariété. Peut être bien, qu’à force de s’éterniser dans ces jeux enfantins, son égo n’avait cessé d’accroître à l’inverse de la prudence qu’il possédait autrefois. A nouveau, il exposait ses aptitudes de conquérant d’un naturel surprenant, si bien que la première idiote venue ne manquerait pas de foncer dans le panneau tête baissée. Sauf que Rowan Jesse n’était pas une idiote. Comment pouvais-je garder mon sérieux devant ce débitage de paroles abracadabrantes. Même si le delta était convaincant, je n’en croyais pas un traitre mot. Feignant de boire ses paroles, je le regardais de mes yeux de biches saveurs pistache, n’arrivant pas à me figurer tout mon bonheur. Cependant, le joyeux coureur de jupon commençait à se douter de quelque chose. La question fatidique était posée, faisant office de prologue à la petite mascarade qui se préparait. « Je voulais m’en assurer tout simplement. ». J’observais silencieusement les rayons du soleil chatoyaient ses mèches rebelles regrettant déjà son absence qui allait se faire ressentir. Évidemment je n’éprouvais pas une passion brûlante à son égard mais la relation sans embûches que nous partagions allait me manquer, depuis que les souvenirs que j’avais refoulé m’étaient tombés dessus au coin d’une rue sinistre, que mon seul et unique véritable amour était sorti de sa tombe pour me blesser grièvement, j’avais besoin d’une présence masculine autour de moi. Mais ma décision était prise, mon sourire angélique fit place à un petit rictus moqueur que je ne tardais pas à accentuer avec ces paroles à double tranchant. « Tu ne comprends pas.. ». Je laissais échapper un petit rire mesquin avant de lui lancer froidement sans le lâcher du regard. « Peut être parce que tu te fous de ma gueule depuis le début. ». Je haussais les épaules, un petit air embêtée marquant mon joli minois. Comme si l’on m’annonçait que l’un des chars ne pourrait pas défiler lors de la parade de Noël, très contraignant en effet. Serrant les dents, je le défiais du regard de nier tout en bloc, mes yeux perçants ne pouvaient être plus explicite, tell me the truth or you gonna die. « On ne peut pas lutter contre les vieux clichés, delta un jour, delta toujours. Tu peux faire tomber le masque, tes petites frasques ont fini par me parvenir jusqu'aux oreilles. ». Mes prunelles le jugeaient d’un air autoritaire, l’atmosphère guillerette avait vite décampé, même le soleil se dissimulait derrière les nuages pour ne pas assister à la scène, le jour radieux virant au gris pile au moment où les choses se gâtaient. Mon ton glacial nous avait déjà octroyé le regard courroucé de certains voisins mais l’opinion de la populace m’indifférait. « Encore une chose, c’est fini. ». Précisais-je au cas où le message ne lui paraissait pas bien clair. Pour ponctuer le tout, je m’accordais le droit de lui décerner une gifle qui resterait marquée dans les annales. Clac, petit bruit pour clôturer le spectacle, mon humeur avait beau être entravée par les désagréables évènements, je pouvais repartir la tête haute, ce lapin là, il n’avait pas pu l’attraper et je ne passerais pas ma semaine cloîtrée entre quatre murs à panser mes peines à base de gros pots de crème glacée parfum chocolat. J’étais prête à tourner les talons, appelée Reagan, ma meilleure amie pour qu’elle viennent me chercher et rigoler un tant soit peu de la situation burlesque dans laquelle j’avais fait naufrage. Petites moqueuses dans l’âme, nous aimions passer au peigne fin les dernières rumeurs et établir un classement à la diner de cons à nos heures perdues. J’étais donc prête, mais je fus stoppée dans mon élan par la voix de Keyllan qui m’interpella. M’enfuir comme une voleuse aurait été puérile, ce fut la raison pour laquelle je décidais de rester plantée là, sur la pelouse, attendant ses explications qui n’auraient guère d’impact sur mon jugement, j’en avais bien peur.

Ce jour là me semble n'être pas plus tard qu'hier. C'est assez déroutant même. Je ne me souviens d'habitude jamais de ces moments là. Avec Maxime je me souvenais de quand nous avions couché ensemble la première fois, et de sa rupture maquillée en retour en France. Avec Coleen, je me souviens lorsqu'on s'était retrouvés à Berkeley et lorsqu'elle m'avait quitté. Mais là, rien de cela. Pas de sexe, pas de rupture. Non, juste notre première rencontre. enfin, notre première vraie rencontre, car on avait du se croiser des centaines de fois avant. Bizaremment voir se balader tout seul une si jolie demoiselle seule n'avait pas attiré de mauvaises intentions en moi, contrairement à un grand nombre de fois. En plus, j'avais tout pour plaire à cette file, je suis beau ca ca change pas. Mais comme c'était de plus en plus rare, j'étais sobre et clean en même temps. Juste une cigarette entre deux doigts, en soit, rien de bien méchant. L'approche fut claire dès que je fus assez proche d'elle. Bonjour mademoiselle, je n'ai pas pu m'empêcher de vous remarquer tant vous êtes jolie. Et là je me suis dit qu'une fille aussi belle qui est seule, c'est bien triste, vous êtes pas d'accord avec moi ? Moi c'est Keyllan. Je suis on ne peut plus ravie de faire votre connaissance. Même si mon approche était basique et surement usefull, j'arrivais à obtenir un sourire de la belle blonde, mademoiselle Rowan O'Cannel. C'est ainsi qu'a commencé notre première discussion, c'était le début de Roweyllan en quelque sorte. On avait fait un bout de chemin ensemble, on avait baladé autour de Berkeley sans vraiment avoir un endroit où aller et sans avoir de choses bien intéressantes à dire à l'autre. Mais elle était apaisante, j'aimais cela. Sans rien faire de spécial, sa présence m'apaisait. C'est ainsi qu'après l'avoir raccompagné jusque chez elle, je l'avais embrassé. Ca pouvait paraître bizarre surtout pour un Delta mais soit. Je lui avais ainsi proposé de sortir avec moi, pour du vrai. Elle avait accepté et un peu après, sans le dire ainsi, elle était devenu ma girlfriend.

Ca pouvait ressembler à un conte de fées que cette histoire, le beau prince charmant qui vient chercher sa dulcinée dans la plus haute chambre de la plus haute tour du plus grand château. Prince charming is coming to steal his princess' heart. Non la vie, c'est bien plus dur que ça. La vie c'est pas comme dans Cendrillon ou la Belle au Bois Dormant. Non, la vie ca commence pas par il était une fois et ca termine pas souvent par Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. Non, dans la vrai vie, c'est dans une Porsche cabriolet et avec un joint dans la bouche que le prince charmant vient chercher sa princesse pour boire quelques verres d'alcool et coucher ensemble; et non pas avec un cheval et de louables intentions. non la vie s'éloigne de plus en plus du conte de fées, surtout la mienne. Quand Cendrillon rêve de vivre d'amour et de fraîche, moi je rêve de vivre comme une rock star, sexe, drogue et alcool et de mourir jeune. Depuis la mort de Coleen, je n'ai qu'un seul but dans la vie et il risque d'être funèbre un jour. L'autodestruction. C'est la seule chose qui me maintient en vie. Qui me fait croire que je suis vivant. C'est pour cela que dés le départ, cette relation avec Rowan ne pouvais pas durer. Moi je cherchais un peu de bonheur avec elle sans rien lui donner en échange. Aucune femme ne peut accepter une telle chose. Aussi macho puis-je être, je ne pouvais pas me dire que Rowan serait la gentille petite femme soumise qui fait la cuisine en attendant son boyfriend en sous vêtements sexys pour accomplir son devoir conjugal. Même si ce serait mon rêve.. Une femme comme ça je l'épouse sur le champ. Je la regardais, lui souriant tout en pensant que les rayons du soleil dans ses cheveux et sur son visage la rendaient vraiment encore plus belle. Mais son petit sourire angélique, d'un coup, fit place à un rictus machiavélique. OWNED Keyllan. Evidemment que si je comprenais. Tout ceci n'était qu'une mascarade. Ce joli petit sourire, ces petits rires forcés. Une vengeance de mon infidélité orchestrée, réalisé et joué par l'excellente actrice mademoiselle O'Cannel. C'en fut tellement convaincant qu'elle aurait pu gagner un Oscar. Le pire des trucs, c'est que je ne me foutais pas de sa gueule. J'avais beaucoup d'affection pour elle. Et je n'avais couché qu'avec une seule et unique fille depuis que nous sortions ensemble, je peux le jurer sur ma tête. Et je n'y pouvais rien, ce soir là j'avais fini avec la tête complètement à l'envers. Je ne me souvenais plus de rien, mis à part que je m'étais réveillé le lendemain matin à poil dans le lit d'une inconnue, que d'ailleurs je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam. Je pensais que même si j'essayais coûte que coûte de ne pas m'attacher à la jolie blonde, je pouvais essayer de retenir ma libido au dessus de la normale et ne pas avoir de relations sexuelles avec d'autres filles. C'est à dire être comme un vrai couple, mais sans l'amour avec un grand A. Et à cause de ce petit écart, ca allait être le point final de cette histoire. Sous le soleil de San Fransisco, au bord du Merced Lake; on se croirait dans un film mélo-dramatique. Elle me sortit les clichés, delta un jour, delta toujours. Je pensais parfois à quitter cette confrèrie tant les clichés qu'elle accompagnait était parfois énervant et complètement faux. Mais je ne pouvais m'y résoudre, j'avais pas mal d'amis là bas comme Nikolaï ou Estevan, mon roommate. Donc je restais là bas. Puis, dans une autre confrèrie, je ne serais pas quelqu'un d'autre, je resterais moi même et donc même si ce n'est plus les clichés qui tomberaient mais des critiques sur ma personne directement. Ca ne changeait donc au final pas grand chose. C'et fini. Ces neuf lettres mettaient fin à une relation jusque là sans encombres. Ce qui y mit fin en fait fut le claquement de sa main sur ma joue. Notre rencontre avait été digne d'un conte de fées et la fin de notre relation se terminait comme dans un thriller, par une mort. La mort de notre couple, Keyllowan. Elle se leva et tourna les talons. Rowan, attends... Je lui devais au moins des excuses et je lui devais aussi des explications même si celles ci ne changeraient surement rien, elles me permettraient de lacher ce que j'avais sur le coeur. Je m'approchais d'elle, jusqu'à être assez proche. J'étais alrgement plus grand qu'elle mais je la regardais dans les yeux. Je suis désolé Rowan... Ca ne changera rien, mis à part que tu voudras surement me mettre une autre baffe, mais je suis désolé, parce que je t'aime beaucoup Rowan. Et c'est ça qui m'embête. C'est horrible de dire ça, je m'en rends bien compte. Mais j'ai peur, tellement peur de m'engager. Je t'aime énormément et j'ai peur de m'attacher pour me retrouver dans six mois, un an à repanser mes plaies à peine refermées. Les histoires d'amour et moi ca marche jamais, à la fin ca finit toujours mal. Alors, pour oublier que ca va mal, je vais à des fêtes et je bois quelques verres de trop. Et c'est ainsi que je t'ai trompé, une seule et unique fois, je peux te le jurer Rowan. Je m'en veux d'avoir fait ça parce que tu mérites mieux, bien mieux que moi. J'aurais voulu être au top pour toi, mais c'est à croire que ce n'était pas notre destinée. Mais ne pense pas, je t'ne prie, que je me fous de toi depuis le début. Ce n'est pas le cas Rowan. Je ne la lachais pas des yeux. Son regard montrait qu'elle m'en voulait mais j'avais l'impression qu'elle était légèrement moins énervée qu'il y a quelques minutes. Je n'ai pas avant de penser à toi et de me dire que ca s'est mal terminé entre nous. Alors, offre moi simplement un dernier baiser... Et sans attendre de réponse, j'attrapais le visage de la belle et l'embrassait à pleine bouche. C'était surement une connerie. Non, c'était une connerie. J'avais envie de me sentir vivant à ses côtés, une dernière fois. Montre moi que je suis vivant Rowan, je t'en supplie...