| | | Maria O'Berkeley.415-324-1582 |  |
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| Auteur | Message |
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Invité Invité
 | | Sujet: Maria O'Berkeley.415-324-1582 Mar 3 Aoû - 22:07 | |
|   415 324 1582 BlackBerry Curve  “ Bonjour, vous êtes bien sur la messagerie de Maria O'Berkeley, je ne suis pas là pour le moment alors merci de me laisser un message. Je tâcherai de vous répondre au plus vite. ”
Dernière édition par Maria O'Berkeley le Jeu 5 Aoû - 23:33, édité 2 fois |
| | | | Invité Invité
| | Sujet: Re: Maria O'Berkeley.415-324-1582 Mer 4 Aoû - 0:14 | |
| - Citation :
- Nouveau message d'Elena Lopez
Salut Rachel ! Ça fait un baille, j'espère que tu vas bien ? Je t'écris, parce que tu me manques, j'ai vraiment besoin d'une amie en ce moment... Ma mère est mourante, je dois prendre le train pour la rejoindre en Floride et j'ai l'impression de complètement dérailler en ce moment... je ne sais plus quoi faire ! Je ne sais même pas où tu es, mais peux-tu m'appeler dès que possible ? Entendre ta voix, même si c'est pour m'engueuler parce que je n'ai pas donné de nouvelles, ça me fera énormément de bien. Je t'embrasse. Elena |
| | | | Invité Invité
| | Sujet: Re: Maria O'Berkeley.415-324-1582 Mer 4 Aoû - 11:30 | |
| Maria venait de répondre à mon message, je ne savais toujours pas où elle se trouvait, mais de savoir qu'elle allait bien me rassurait. Pourtant, j'étais inquiète, elle a vaguement abordé des problèmes de santé, j'espère que ce n'était rien de grave. Le mieux, était encore que je lui pose la question de vive voix. Je ne pouvais pas attendre de la revoir pour ça, d'ailleurs, je ne savais pas du tout quand on pourrait être face à face avant la rentrée, puisqu'elle est à paremment en vacances et moi je dois partir de San Fransisco dans deux jours. Il n'y a donc aucune raison pour que j'attende. Je saisis mon téléphone de la maison, qui prend également en charge les numéros internationaux, au cas où elle ne serait plus aux Etats-Unis, puis je compose son numéro de portable, pour être certaine qu'elle décroche. Une première sonnerie m'indique que la numérotation a fonctionné. Puis une voix d'homme se fait entendre au bout du file :
"Portable de Maria O'Berkeley"
Je mets quelques secondes à reconnaître la voix, mais finalement ça me sort d'un coup.
"Edward ? Heu... c'est Elena, est-ce que Rachel est dans les parages ?"
Murmures à l'autre bout du file, puis j'entends le portable passait d'une main à une autre puis la voix de mon amie résonne. Un soupire de soulagement s'échappe de ma bouche tandis que je dis :
"Rachel, salut ! Désolée si je te dérange, enfin, je ne te dérange pas dis ?"
J'avais la voix d'une fille stressée, alors qu'en réalité c'était tout l'inverse. Depuis que j'ai appris que j'allais perdre ma mère, mon corps débloquai totalement. Je n'avais plus eu de relations sexuelles depuis des jours, premier point anormal, puis j'avais un comportement bizarre que je remarquais moi-même. Puis, je me réveillais en pleine nuit prise d'une angoisse folle, chose qui ne m'était encore jamais arrivée pourtant. En clair, je débloquais et j'avais besoin de ma psy personnelle pour me parler, me conseiller et me résonner. |
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| | Sujet: Re: Maria O'Berkeley.415-324-1582 Mer 4 Aoû - 11:55 | |
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Le sms, aussi court avait-il pu être, de la part de Elena avait quelque peu effrayé Maria dans le sens où celui-ci laissait entendre que sa mère était mourante, et qu'elle n'était donc pas en grande forme. Bon sang, si elle avait pu, elle aurait de suite filé chez sa meilleure amie, seulement comme elle ne savait pas vraiment si cette dernière était à San Francisco en ce moment, elle avait préféré lui envoyer un sms répondant ainsi à celui de Elena.
(...)
« On fait quoi ce soir ? »
Allongée sur le canapé, la tête sur les jambes d'Edward, Maria avait les yeux clos tout en profitant des doigts de son homme passant avec délicatesse dans sa chevelure. Depuis qu'ils étaient rentrés d'Irlande, Edward et Maria passaient la quasi-totalité de leur temps ensemble. Cependant, cela ne sous-entendait absolument pas qu'ils étaient obligés de se coller aux baskets tout les jours. Si l'un voulait faire quelque chose sans l'autre, il n'y avait pas le moindre souci et aucun des deux ne se sentait vexé. Hors de question de trop se coller si c'était pour lasser l'autre trop rapidement de sa présence.
Soudain, un portable se mit à sonner, et au vu de la sonnerie, c'était celui de la brunette. Soupirant alors qu'elle était tellement bien, Maria ne put que sourire en voyant son compagnon prendre les choses en mains en répondant pour elle. Il était génial. C'est alors qu'elle entendit Edward lui dire que c'était Elena et qu'elle ne semblait franchement pas en forme, delà, la brunette se redressa comme une furie, prit son téléphone comprenant de suite que, si sa meilleure amie lui téléphonait, c'est qu'elle n'allait vraiment pas bien. Ainsi, Maria se devait d'être là pour elle comme Elena l'avait toujours été pour elle.
« Elena, tu ne me déranges jamais. Comment vas-tu ma belle ? »
La question semblait stupide au vu de la situation que vivait présentement Elena quant à l'état de santé préoccupant de sa mère.
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| | Sujet: Re: Maria O'Berkeley.415-324-1582 Mer 4 Aoû - 13:58 | |
| J'avoue, entendre la voix d'Edward décrocher m'avait un peu déconcertée. Bien sûr je savais qu'ils étaient ensemble, mais d'office j'ai songé que Maria avait autre chose à faire que de m'écouter me plaindre de ma vie de chien. Pourtant en bonne amie qu'elle est, elle m'a dit tout le contraire, créant un petit sourire sur mes lèvres, qu'elle ne pouvait bien entendu pas voir. Sa question, je m'y attendais, c'était classique à un début de conversation, pourtant, je n'avais pas envie d'y répondre, je savais que si je lui disais que j'allais bien elle ne me croirait pas. Mais si je lui déblatérais d'un coup tout ce que j'avais sur le cœur, je n'étais pas beaucoup plus avancée.
"Heum, Joker pour cette question ?"
Ma voix était hésitante, et je savais pertinemment qu'elle allait d'autant plus s'inquiéter pour moi si je n'ajoutais pas quelque chose très vite.
"Je... heu, j'ai un peu de mal à garder le morale en ce moment. J'ai beau essayé de sortir, voir du monde, m'aérer l'esprit, ça n'y change rien. Tu crois que je perds la boule ?"
C'était la première fois que je devais faire face à la mort imminente d'un membre de ma famille, et même si je haïssais ma mère depuis l'adolescence, j'eus un choc lorsque le médecin de famille m'a appelée pour m'annoncer la nouvelle. Au fond, j'ai toujours essayé de jouer la dure, de faire comme si personne n'arrivait à m'atteindre, mais j'avais un cœur, comme tout le monde, et celui-ci était mis à rude épreuve en ce moment.
"Écoute, j'ai pas envie de ruiner ta journée en te racontant mes malheurs, et puis tu n'es pas seule. On peut remettre cette conversation à plus tard ça ne me dérange pas..."
J'étais habituellement sûre de moi, déterminée. Or là, j'étais hésitante, à bout de nerfs et de force, j'avais l'impression que j'allais m'écrouler d'un instant à l'autre. Je pouvais voir le bon côté des choses, Maria s'inquiétait certes pour moi, mais ça aurait été pire si elle m'avait eu en face d'elle. J'avais la peau blafarde, ce qui était inquiétant vu mon teint mat habituel. |
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| | Sujet: Re: Maria O'Berkeley.415-324-1582 Mer 4 Aoû - 18:18 | |
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« Joker autorisé. »
Répondit simplement Maria se doutant que sa question n'était franchement pas celle à poser au vu de la situation que vivait présentement Elena. La preuve, rien que de penser au fait de pouvoir perdre sa mère, Maria en avait des frissons dans le dos, ce qu'Edward ressentit automatiquement vu qu'il passa avec délicatesse sa main dans son dos en le lui caressant gentiment.
« Tu ne perds pas la tête ma belle, tu es tout simplement fatiguée. C'est normal, ce que tu vis n'est pas facile. J'aimerai savoir quoi faire pour te soulager... »
Malheureusement, Maria ne savait pas vraiment ce qu'elle pouvait faire pour lui rendre la vie plus facile à vivre malgré l'horreur de ce qu'il se passait présentement. Se passant une main dans les cheveux, Maria s'installa correctement sur le canapé aux côtés de son homme qui l'embrassa sur la tempe avant de quitter la pièce comme pour lui laisser plus d'intimité dans sa discussion. Adorable.
« Lena, tu ne ruines rien du tout. Tu as besoin de parler et je suis là. Il est hors de question qu'on remette cette conversation à plus tard. Raconte-moi tout. »
Elle se doutait bien qu'Elena avait grandement besoin de vider son sac une bonne fois pour toute et le rôle qu'entretenait Maria était aussi celui-là, celle qui sait écouter sans rien dire, celle qui essaie de trouver des solutions même dans les situations les plus dramatiques, celle qui est tout simplement celle à qui on a envie de déballer tout nos problèmes car on sait qu'elle nous écoutera sans nous juger. La meilleure amie par excellence à vrai dire.
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| | Sujet: Re: Maria O'Berkeley.415-324-1582 Mer 4 Aoû - 21:56 | |
| J'avais énormément de mal à garder les idées claires, à cause des soucis qui m'accaparaient l'esprit, de l'angoisse qui me submergeait de temps en temps et du manque de sommeil qui s'accumulait. Je n'avais jamais eu ce genre de problèmes auparavant, alors les attraper d'un coup n'était pas facile à gérer. Heureusement, c'était les vacances et j'avais terminé mes jours de travail obligatoire à l'université. D'un autre côté, travailler m'aurait occupée l'esprit assez longtemps pour que je ne devienne pas folle. Depuis ce fameux coup de téléphone, je ne faisais que tourner en rond et c'était ce qui me perturbait le plus.
"Fatiguée ? Oui sans doute. Tu dois avoir raison, je n'en sais rien en fait. Je suis tellement perdue que je doute de tout. Je ne me reconnais plus quand je me regarde dans le miroir, j'ai des sautes d'humeur comme une femme enceinte et je ne dors plus une nuit entière sans être prise de panique !"
J'avais haussé le ton, pas contre Maria, pas contre moi, mais contre cette situation qui m'énervait. Si encore je savais comment la gérer ! Or tout ça m'était totalement étranger et je ne savais pas vers qui me tourner pour demander de l'aide. Je ne voulais pas déranger ma meilleure amie, même si elle me disait que c'est son rôle, elle avait sans doute mieux à faire que de m'entendre geindre. Mais Maria avait son caractère aussi, et elle savait être ferme avec moi quand c'était nécessaire, comme maintenant. Un fin sourire m'a traversée les lèvres quelques secondes avant de s'éteindre de nouveau. Je cherchais les mots juste pour tout lui raconter, mais ce n'était pas facile. Je m'étais installée sur mon canapé, sinon je serais en train de faire les cent pas dans mon salon et ça n'aurait rien arrangé.
"Très bien. Heum par où commencer ? Il y a deux jours j'ai eu un coup de fil du médecin de ma famille, en Floride. Il m'a annoncée que ma mère entrait dans la phase terminale du cancer et qu'elle n'avait plus que quelques semaines, voire quelques jours à vivre. Il faut que tu saches que je n'ai plus parlé à un membre de ma famille depuis ma majorité. Je suis en froid avec chacun d'entre eux, et ma mère est l'une des personnes que je déteste le plus. J'aurais du te parler de tout ça bien avant je le sais, alors je te demande juste de ne pas juger mes sentiments, parce qu'ils sont tout à fait fondés."
Une personne extérieure ne pouvait pas comprendre pourquoi j'éprouvais un tel assentiment pour ma famille et je n'avais pas la patience ni l'envie de raconter toute ma vie depuis l'enfance. Je poursuivis donc tout simplement par les faits actuels.
"J'éprouve de la tristesse, mais je ne sais pas pourquoi. Parce que je vais la perdre ? Parce que je me rends compte qu'elle n'est pas plus invincible qu'une autre personne ? Franchement c'est ça qui me fait le plus flipper. J'ai des angoisses et des crises de larmes et je ne sais même pas la raison exacte ! J'ai prévu de me rendre en Floride pour lui dire au revoir une fois pour toute. Mais je me demande si c'est une bonne idée, ou si ça ne va pas qu'aggraver les choses entre nous. Je sais que je ne peux pas te demander ça mais... que ferais-tu à ma place ?"
Si elle refusait de me donner son avis je comprendrais parfaitement. Après tout, elle n'était pas dans ma situation et ne pouvait pas non plus se mettre à ma place. Cependant, j'avais besoin d'un point de vue extérieur, juste pour me rassurer et pour me guider dans mes décisions, c'est tout ce que je demande. |
| | | | Invité Invité
| | Sujet: Re: Maria O'Berkeley.415-324-1582 Mer 4 Aoû - 22:17 | |
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Elena semblait réellement tourmentée, rien qu'au son de sa voix, elle parlait rapidement, ne semblait même plus réfléchir à ce qu'elle disait, elle déballait simplement ce qu'elle vivait comme si cela était un automatisme pour elle. De là, Maria savait vraiment qu'elle allait on ne peut plus mal, certes d'habitude aussi elle parlait plutôt vite, mais là, la brunette le sentait, les choses n'allaient vraiment pas dans l'esprit de sa meilleure amie et elle avait besoin d'aide, d'une oreille attentive.
L'écoutant lui demander de ne pas la juger quant à ce qu'elle ressentait vis-à-vis de sa mère, Maria fut malgré tout quelque peu étonnée de savoir que sa meilleure amie avait de si mauvaises relations avec sa propre génitrice. Se sentant mal pour elle, Maria se pinça les lèvres et se contenta de l'écouter tout en voyant Edward lui apporter un verre d'eau. Le remerciant d'un simple regard qui, cependant, en disant assez long, la brunette bu ensuite une gorgée d'eau, elle en avait bien besoin.
C'est alors qu'Elena posa une question bien difficile à sa meilleure amie, que ferait-elle si c'était elle qui, dans ce même cas, perdrait sa mère ? Voilà une question à laquelle Maria n'était même pas certaine de pouvoir répondre. Cependant, elle allait essayer car c'était le moins qu'elle puisse faire pour sa meilleure amie présentement.
« Et bien je...je pense que j'irai la voir une dernière fois malgré tout, malgré tout ce qui aurait pu se passer par le passé parce qu'au fond, elle reste ma mère et qu'il semblerait normal que je lui fasse mes adieux quitte à ce que cela soit douloureux. Lena, c'est ta mère et même si je suis sûre que tu as de très bonnes raisons d'avoir de mauvaises relations avec elle...tu l'aimes et je suis persuadée d'une chose ; tu regretterais de ne pas y aller. C'est ta mère. »
Que dire de plus ? Elle ne le savait pas vraiment mais Maria tentait cependant de faire passer un véritable message à sa meilleure amie. Malgré un passé douloureux, la mort rapproche les gens en temps normal, ainsi si Elena pouvait dire au revoir à sa mère comme il se doit, alors cela lui ferait certainement beaucoup plus de bien qu'elle ne pourrait le supposer.
« Je pense que tu devrais y aller. Tu as besoin de mettre les choses à plat avec elle, tu as le droit et tu as surtout besoin de lui dire au revoir. »
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| | | | Invité Invité
| | Sujet: Re: Maria O'Berkeley.415-324-1582 Jeu 5 Aoû - 11:48 | |
| J'avais vidé mon sac si rapidement que j'en avais oublié de respirer. Je reprenais doucement mon souffle, tentant par la même occasion de me calmer. Chose impossible bien entendu. Que n'aurais-je donné pour un massage, rien que quelques minutes pour me détendre. Je sentais tous mes muscles contractés comme si j'étais en plein effort physique, ça me faisait mal et j'avais beau changer de position, respirer à fond et penser à des choses heureuses, je n'arrivais pas à améliorer la situation. En temps normal, le simple son de la voix de Maria suffisait à m'apaiser. Or là, elle m'était d'un grand réconfort, mais ça ne durerait pas je le savais. Ma question avait été égoïste, j'en avais conscience, mais j'avais besoin de son avis, elle était la seule à qui je pouvais confier ce genre de chose et espérer qu'elle m'aide à trouver une solution. Je ne demandais pas la lune, juste un avis, qui pouvait parfaitement diverger du mien. Il fallait que je sache ce qu'elle en pensait, pour que je sois enfin sûre que je ne déraillais pas complètement et que je savais encore prendre une bonne décision.
J'hésitais à faire ce voyage en Floride, j'appréhendais de revoir ma famille au complet, leur regard inquisiteur sur la femme que j'étais devenue. J'avais peur de ma propre réaction en les voyant. Allais-je être en colère, heureuse, soulagée, peinée ? Je ne pouvais pas me préparer à les revoir, j'avais fait une croix sur chacun d'eux en quittant la maison il y a de ça presque dix ans. Je savais qu'un jour ou l'autre, j'allais devoir leur reparler, mais jamais je n'aurais pensé que ce jour viendrait aussi rapidement. Ma mère avait toujours été en forme, sans le moindre problème de santé apparent. Et voilà qu'elle allait mourir d'un cancer généralisé à 55 ans. C'était inconcevable. J'écoutais attentivement les paroles de Maria, peut-être trop attentivement même car les larmes me montèrent aux yeux. Elle avait raison, il s'agissait de ma mère et malgré tous les ressentis que j'éprouvais à son égard, une partie de moi, même infime, continuait à l'aimer. Je ne pouvais pas lui répondre, une crise de larmes m'avait pris et je me voyais mal bégayer au téléphone. Quand je pensais pouvoir articuler quelques mots, je reniflais doucement puis murmurais :
"Tu as raison. Je sais que tu as raison. Mais j'ai peur ! Peur de ne plus la reconnaître, de revoir tous ces visages familiers que je tentais d'oublier. Si je reste ici, je regretterais de ne pas être aller là-bas, mais si j'y vais... qui sait comment je reviendrais ? Je n'ai pas envie de souffrir au point d'en revenir changer. Ma vie ne sera plus jamais la même après ça..."
Je m'essuyais les yeux puis soupirais longuement. Je n'avais donc pas le choix. Je devais affronter ma famille, affronter la mort et vivre avec le reste de ma vie. C'était donc ce que j'allais faire, mais à quel prix ?
"Je.. je suis désolée de faire une scène pareille, surtout au téléphone. Mes émotions sont complètement déglinguées, surement à cause du manque de sommeil. Je vais essayer de dormir, ça m'aiderait peut-être à me calmer."
Je n'y croyais pas moi-même, mais je ne voulais pas que Maria s'inquiète outre mesure. J'allais mal certes, mais elle ne pouvait rien faire pour l'en empêcher.
"Merci d'être là Rachel, je ne sais pas ce que je ferais sans toi. Tu es comme ma sœur, et je sais que ce n'est pas toujours facile de me supporter mais, merci. Merci pour tout." |
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