Premiers pas d'un jeune couple.

Début du mois de Juillet 2010.
Maison des Iota Phi Sigma.

Je n'avais jamais vraiment imaginé que je me retrouverai à passer la porte de la confrérie des sportifs. Iota Phi Sigma hein ? Vêtu d'un simple jean's et d'une chemise bleu ciel, manches retroussées, je marchais dans le couloir principal de la maison en m'éventant avec un paquet de feuille trouvé dans un coin de ma chambre. Il faisait une chaleur à crever en plein été.
Cela faisait maintenant plusieurs semaines que j'étais passé du statut de célibataire à celui de "en couple" sur ma page Facebook. Les choses avaient été plutôt inattendues. Je croisais souvent ce sportif dans les couloirs de l'université. Nous nous étions dévisagés plusieurs fois, sans vraiment s'adresser à la parole. Je crois qu'un jour, il m'avait demandé l'heure ou une connerie dans le genre. Aujourd'hui, nous sortions ensemble. Les choses s'étaient mises en place au bal de fin d'année. L'alcool aidant, nous avions fait connaissance, discuté, puis embrassé. Et puis je ne savais pas vraiment pourquoi mais nous avions décidé de tenter. Tenter de faire un couple, tenter de construire quelque chose même si, au final, on ne pouvait pas dire que l'on se connaissait vraiment ou même que nous avions quelque chose en commun. Nous étions complètement différents. Et c'était bien ça le problème. J'avais vite remarqué que Tom était de ceux que l'on peut qualifier de "chaud lapin". J'avais donc décidé de tester ses limites. Pour le moment, il s'en sortait plutôt bien mais je voyais bien que ça le gonflait bien que nous passions notre temps ensemble à discuter, à regarder des films ou à s'embrasser sans aller plus loin qu'une main glissait sous le tshirt. Il était frustré, je l'étais aussi, mais j'étais surtout amusé de la situation. Cela compensait les choses.

Je gravis deux à deux les marches jusqu'à un autre couloir, puis à sa chambre. J'y frappais, puis entrais lorsqu'une fois à l'intérieur meugla un bras "ouaiiiiiis". Tom savait que je venais lui rendre visite, je lui avais envoyé un texto auquel il m'avait d'ailleurs répondu. Ce n'était donc pas une surprise, pourtant, une fois à l'intérieur de sa chambre je remarquais qu'il était torse nu, un simple jean's (d'ailleurs ouvert sur son boxer), les cheveux mal coiffés comme s'il était sorti de son lit quelques minutes avant. Bon, je devais avouer que là, j'étais le plus frustré des deux.

« Euh. Tu avais oublié que je venais ? » demandais-je en avalant ma salive. Évidemment, sa tenue pouvait surement s'expliquer par la chaleur de la journée. Je posais ma sacoche jaune moutarde contre sa porte puis m'avançais vers lui avec un sourire pour lui déposait un rapide baiser sur la joue.

Je ne pouvais pas dire que la tenue de mon petit ami ne me faisait pas d'effet. Evidemment qu'elle m'en faisait. Mais nous sortions ensemble que depuis le bal de fin d'année ! Ca faisait quoi; tout au plus deux semaines. Je trouvais ça encore tôt pour envisager d'avoir une relation plus intime avec lui. Qui plus est, c'était le week end, la maison des Iota était bondée, comme les autres maisons des confréries. Je n'avais pas spécialement envie que tous ses voisins de paliers nous entendent.
Putain, mais qu'est-ce qu'il m'arrivait ? Moi qui était toujours quelqu'un de très ouvert sur le sujet qu'était le sexe, j'étais maintenant "coincé", même paniqué à l'idée de me retrouver intime avec Tom. Je ne comprennais pas mon état d'esprit. Nous étions trop différent, il m'intimidait.

Alors que je lui déposais un bisous sur la joue, Tom m'attira contre lui pour m'embrasser plus longuement. Doucement, notre langue se touchèrent un peu, et je profitais de cette sensation électrisante au contact de nos lèvres.

« J'espère que ma tenue ne te dérange pas.
- Bien sur que non ! » répondis-je en riant. Pendant quelques secondes, mes doigts passèrent sur son torse musclé, suivant les formes de ses pectoraux, puis de ses abdominaux. Arrivé au nombril, je sentis la peau de Tom se contracter et je compris que j'en faisais déjà trop pour l'accro au sexe qu'il était.
Avec un petit rire, je me redressais pour aller chercher une clé usb dans ma sacoche, que je branchais à son ordinateur. Quelques secondes après, la musique se lançait. C'était idiot, mais le bruit me détentait, me rassurait. Me dire que les autres ne nous entendaient plus vraiment, même si je n'avais pas mit le volume spécialement haut.