D'origine Mexicaine, Jessie n'a déménagé aux Etats-Unis qu'à l'âge de 16 ans et demi. Quitter son pays natal et tout laisser derrière fut l'une des choses les plus difficile de sa vie et son intégration ici ne fut pas des plus faciles. En effet, il ne s'agissait pas d'un problème de sociabilité, mais bien d'une tristesse, ou plutôt d'une colère, qui empêchait Jessie de se sentir bien dans ce nouvel environnement. Fatiguée de vivre sa vie au ralentit, elle décida de reprendre les choses en main afin de sauver le peu qu'il lui restait. Son passé l'avait déjà bien assez fait souffrir, c'était à présent à elle de lui montrer de quoi elle était capable. La première chose qui lui fallait faire était de rencontrer des gens et de se créer un cercle d'amis. Etant donné que sa dernière année de lycée allait se termine d'ici deux semaines, elle aurait toutes les vacances pour effectuer sa mission avant d'attaquer dès la rentrée universitaire et s'imposer enfin. Jessie n'a pas toujours été la fille manipulatrice impulsive qu'elle est à présent, mais son passé lui a forgé un coeur et un caractère de pierre. Les gens n'auront qu'à faire avec, à présent. Seuls les amis les plus proches de la jeune femme savent qu'elle n'est pas non plus le monstre que certaines filles s'imaginent. Pourquoi couchent-t-elle avec tous ces hommes ? Parce qu'elle a eu le coeur brisé. Chose que personne ne sait, comme tout plein d'autres détails qui font d'elle la personne qu'elle est aujourd'hui.

Lorsqu'elle se réveilla ce matin, Jessie n'était pas au meilleur de son humeur. Entre une nuit passée à travailler ses cours et un sms de son père qui lui annonçait que sa maman était malade - et que c'était peut-être bien d'un cancer qu'il s'agissait -, Miss Brown n'avait qu'une seule envie : aller se recoucher. Etudier le russe, l'espagnol, le français et l'anglais, elle pouvait le faire tous les jours suivants. Surtout que vous son porte-monnaie, peu importe ce que lui coûte l'université. Sur le point de sécher, elle repensa à ce qu'elle s'était dit à la fin de son année de lycée, il y a maintenant 3 ans. Ce que tu fais, tu le fais pour toi et pas pour les autres. Elle était ambitieuse et voulait réussir, et ce n'est pas en restant à la maison qu'elle allait y parvenir. Jessie réfléchit un instant et se résigna à aller en cours, et puis, ça lui changerait les idées.

En arrivant à l'université, elle commença par parquer sa mini-cooper décapotable noire métalisée et fila droit vers son casier afin d'aller chercher ses affaires de cours. Elle entendit quelqu'un prononcer son nom. Il s'agissait d'un camarade de classe qu'elle ne pouvait plus supporter et qu'elle évitait soigneusement depuis plusieurs jours maintenant. Afin de poursuivre cela et de ne pas se retrouver coincé avec lui, elle claqua la porte de son casier et se dirigea le plus rapidement possible dans la direction inverse, prétendant ne rien avoir entendu. Dans son empressement, Jessie tourna au fond du couloir sans prendre la peine de regarder s'il y avait quelqu'un. Et c'est là qu'elle vit Aude Saint-Rémy. Si il y avait bien une fille dans tout Berkeley que Jessie ne pouvait pas sacquer, il s'agissait bien d'elle. Aude Saint-Rémy, petite correspondante française, qui n'avait rien trouver de mieux à faire que de lancer des rumeurs infondées sur Jessie. Cette blondasse avait tout compris : " Comment se faire haïr par Jessie Makena Brown en moins de 10 secondes ? ". Vous n'avez qu'à lui demander.

AUDE— « Je suis navrée si cette rumeur t'as cosé du tort, tu sais ce n'était... »

JESSIE— « Tu parles, c'était tout à fait ton intention. Si tu crois que tu vas te prendre pour Gossip Girl encore longtemps, tu te trompes. »

S'il y a une chose que Jessie a appris en emménageant aux Etats-Unis, c'est à quel point une rumeur peut prendre une ampleur phénoménale et surtout à quel point les gens sont sans pitié. Dans ce pays, les gens ne sont pas solidaires et souvent, ne sont même pas proches. Les vrais amis, les vrais de vrais, se comptent sur les doigts d'une seule et unique main. Ni plus ni moins, et ils sont très précieux et on peut compter sur eux. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de tout le monde. Prenez cette Aude : à peine arriver de Paris, la voilà qui lance des rumeurs dans le seul interêt de se faire remarquer et de tenter de se rendre intéressante. Pourquoi s'inventer une relation avec un mec alors que ce n'est pas le cas ? Ce que l'amérique a appris à Jessie, c'est que plutôt que de lancer les rumeurs et de rêver de quelque chose, mieux vaut passer à l'action directement. Ainsi, quand cette Aude - c'est bien un prénom français ça - s'est inventé une aventure avec le mec que Jessie a en vue, cela ne lui a pas plus du tout. Elle va voir ce qu'elle va voir celle là, pas question de se laisser voler la vedette par une petite française de rien du tout - même s'il est clair qu'elle n'a aucune chance. Jessie était bien décidé à lui montrer à qui elle avait à faire.

AUDE — « Ecoutes, tu peux penser ce que tu veux de moi ou mes intentions, mais ce n'était vraiment pas mon but de te toucher. J'ai voulu raconter cette rumeur dans le seul but de me rendre un peu intéressante auprès de quelques élèves de ma classe. Je suis nouvelle ici et je n'ai pas beaucoup d'amis ni de connaissances proches... »

Wow. Est-ce que cette fille était peinement en train d'essayer de présenter ses excuses à Jessie ? Il fallait avouer que ce genre de situation ne se présentait pas souvent. C'était même carrément une première, et cela méritait bien de retenir l'attention de la jeune américaine pendant quelques secondes.

JESSIE — « Tu apprendras tout de même une chose, aux Etats-Unis, on ne se fait pas d'amis de cette façon. Crois moi, je suis bien placée pour le savoir. »

Même si cette fille semblait partir d'une bonne intention, Jessie n'allait pas accorder sa confiance tout de suite. Jamais de la vie elle ne prendrait le risque de se faire avoir par cette petite blonde sans interêt. Mais bon, autant lui donner une mini chance de s'intégrer.