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Être seul, ou pas - Lyssandre

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MessageSujet: Être seul, ou pas - Lyssandre Être seul, ou pas - Lyssandre EmptyMar 25 Aoû - 1:00

    Cela faisait une semaine maintenant que Carlisle avait passé une soirée qui a plutôt mal tournée avec Charlize. Une semaine qu’ils ne s’étaient pas revus, si on ne comptait pas l’échange msn du lendemain bien sûr. Le jeune homme n’avait pas oublié qu’il devait un restaurant à la jeune fille pourtant il n’avait pas cherché à la contacter durant ces quelques jours. Et ce n’était pas faute d’avoir beaucoup pensé à elle durant cette semaine. Alors à quoi jouait-il ? Après tout, ils étaient amis et ce n’était pas la mer à boire de passer un misérable coup de fil. Et ce n’était absolument pas parce qu’il ne voulait pas payer l'addition xD Il avait largement les moyens alors ce n’était pas un problème. Alors qu’est-ce qui l’empêchait d’aller voir Charlize pour rattraper cette soirée désastreuse ? Il n’en avait aucune idée, mais quelque chose le bloqué. Il fallait savoir que Carlisle était du genre imprévisible et parfois mystérieux. Enfin mystérieux pour ceux qui n’arrivaient pas à comprendre le comportement ou la personnalité du jeune homme. Charlize en revanche l’avait compris, du moins, Carlisle le pensait. Elle savait qu’il n’écoutait que lui-même et qu’il était têtu comme une mule, qu’il se montrait parfois arrogant ou impulsif pour cacher certaines blessures, qu’il avait uniquement des relations d’un soir puisqu’il avait dit ciao à l’amour. Elle en savait beaucoup sur lui sans qu’il ait eu besoin de se dévoiler complètement. Et c’était quelque chose qui déstabilisait le jeune delta au plus haut point. Carlisle se demandait à certains moments, comment elle avait fait pour rester ami avec lui aussi longtemps… Le jeune homme portait un regard différent sur Charlize que toutes les autres filles qu'il pouvait connaître (et dieu sait comme il y en avait (a). Il se rendait compte à quel point leur amitié était devenue forte. Carlisle ne pourrait plus imaginer sa vie sans le soutien et la présence de la jeune fille. Une amitié tellement forte qu’elle se transformerait doucement en quelque chose qui ressemblerait à de l’amour ? Carlisle chassa rapidement cette idée de la tête ! C’était littéralement et catégoriquement impossible pour le jeune homme ! Il ne tombait pas amoureux et ne retombera plus jamais, alors il se persuada que c’était plutôt une amitié solide.

    Lundi. Il devait être 19 heures et poussières. Carlisle reçut un sms ; « Je suis désolée de partir à l’improviste mais on ne se reverra certainement pas avant longtemps. Je pars pour l’Angleterre. Charlize. » Une nouvelle qui bouleversa notre Delta. Il resta allongé sur son lit plusieurs heures d’affilés, les yeux fixaient au plafond sans dire un mot, sans aucune expression sur le visage, bien qu’il se sentait vide et dégoûtait de tout. A présent, il étouffait dans sa chambre, il sentait que s’il restait une minute de plus ici, il allait suffoquer. Cela faisait plusieurs heures qu’il ne prenait même plus la peine d’écouter la conversation de ses deux acolytes, l’un affalé sur son lit, l’autre se connectant à msn. Sans plus tarder et sans dire un mot, il prit de quoi se rouler un joint, pour claquer la porte derrière lui. Il monta dans sa voiture et une fois confortablement installé, il lâcha un profond soupire histoire décompresser, mais il avait toujours cette boule au ventre qui ne voulait apparemment pas disparaître. Carlisle avait besoin de prendre du recul, et voulait se retrouver seul, presque isolé du monde pour une fois. Il se sentait mal et abandonné. Encore une fois. Petit moment de faiblesse ? Peut-être c’est pour cette raison que Carlisle préféra s’isoler pour que personne ne puisse le voir dans cet état. Il démarra et se mit à rouler, rouler sans savoir vraiment où il se rendait. Après 20 minutes de conduite, il arriva à l’une des nombreuses plages de Californie, celle qui se trouvait complètement déserte à 19 heures du soir. Claquant la portière de sa voiture, Carlisle mit les mains dans ses poches avant de faire quelques pas dans le sable. Il y avait une légère brise, et le soleil tapait encore fort malgré l’heure. Carlisle savait pertinemment que cette endroit était apprécié par Charlize, qu’elle venait souvent ici pour réfléchir… Il se moquait d'elle lorsqu'elle lui confia ceci, mais il réalisa à ce moment précis qu'elle n'avait pas tord ; l’endroit était idéale. Le jeune homme n'était pas surpris de voir personne sur la plage ce soir. Il observa la mer avant de s’asseoir sur le petit muret qui séparait la plage du bitume. Sachant que le lieu était relativement calme, il sortit son tabac, son roulé et bien sûr son shit pour commencer la préparation. Il en avait vraiment besoin.
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MessageSujet: Re: Être seul, ou pas - Lyssandre Être seul, ou pas - Lyssandre EmptyMar 25 Aoû - 23:57

    Elle aurait aimé que tout cela n'arrive pas. Ne jamais l'avoir rencontré. Envoyé tous ces mails, se dévoiler comme elle ne l'avait jamais fait avec personne d'autre. Mais, en discutant même par cet intermédiaire avec Charlie, elle avait eu pour la première fois l'impression d'être vraiment elle-même. Débarrasser de tout le mal que les autres pouvaient bien penser d'elle. Il avait été différent des autres. Il l'écoutait, la comprenait. Elle lui en avait plus appris sur son compte qu'elle n'en avait dit à n'importe qui d'autre. Elle s'était brusquement réveillée le jour où elle avait appris qui il était. Tout ceci n'était qu'une illusion. Il haïssait tout ce qui représentait de près ou de loin Lyssandre Callahan. Elle le savait. Et c'était pour cela qu'elle avait cessé tout contact avec lui. Elle se faisait confiance alors. Elle finirait par oublier. C'était mieux pour tous les deux. Qu'elle oublie. Que lui aussi oublie. Définitivement. Ce n'était qu'un joli rêve. Et pourtant, tout cela était bien plus difficile qu'elle n'aurait jamais pu l'imaginer. Comment avait-elle pu s'attacher à ce point à un mirage? C'était de la folie, de la pure folie. Elle se sentait déjà au bord du gouffre, pourquoi avait-elle estimé qu'il était nécessaire d'en rajouter? À présent, elle avait peur. Peur de se trouver totalement sous son emprise. Ou qu'il découvre que la fille qu'il avait l'air d'apprécier était en fait la pire des garces. Non, ce n'était pas juste. Tout ceci n'aurait jamais dû arriver. Elle se maudissait. Elle ne pouvait éprouver de sentiment comme ceux là. Surtout pas. Il ne manquerait plus qu'elle tombe amoureuse. Elle aurait aimé qu'on la gifle. Elle était ridicule. Pathétique et devenait bien trop sensible à son goût. Elle avait tout fait pour s'entourer d'une muraille telle qu'elle lui permettrait d'éviter le moindre attachement. Et voilà que sur un coup de tête, elle envoyait tout cela balader.

    Elle ressentit le besoin de marcher, d'être isolée, de se vider entièrement l'esprit. Et pour cela, elle ne connaissait pas de meilleur endroit que la plage. En cette fin de soirée, elle devait probablement être totalement déserte, à son grand soulagement. La jeune irlandaise n'aurait sans doute pas eu la force d'affronter le regard de qui que ce fut. Elle ne s'était que rarement sentie aussi lassée de toute cette mascarade. D'être regardée, traitée comme la pire des salopes. Elle perdait toute estime d'elle même, elle le savait. Le vent était frais. Ça changeait du lourd soleil de Californie, que sa peau d'albâtre avait parfois du mal à supporter. Elle était davantage faite pour des contrées plus humides. Elle avait préféré marcher que prendre sa voiture. Inutile de prendre le risque des embouteillages. Et puis, elle n'aurait sans doute pas su où la garer. Et elle était trop déconcentrée pour conduire. Marcher l'aidait à réfléchir. C'est à ce moment qu'elle le vit. Carlisle. Ils ne s'étaient pas reparlés depuis leur entrevue dans l'une des salles de tutorat. Elle ne l'avait pas oublié. Elle avait d'ailleurs toujours cherché à le fuir depuis. Il avait vu quelque chose en elle, quelque chose qu'il n'aurait jamais dû apercevoir. Elle ignorait s'il cherchait toujours à connaître son secret. Elle avait préféré ne pas prendre le risque. Mais, sur cette plage déserte, elle était incapable de savoir si oui ou non, il aurait l'intention de la harceler de questions une fois de plus. Et elle n'avait pas l'énergie de fuir, une fois de plus. Alors, elle s'avança vers lui, ayant le temps de voir ce qu'il fabriquait. Elle s'assit sur le muret juste en face du Delta.

    « Tu en as assez pour deux? »

    Elle parlait bien évidemment du shit. Elle ne cherchait pas à se montrer aimable. Elle n'avait aucune envie d'être gentille ce soir. Et pourtant, elle voyait bien, à la tête que faisait le jeune homme, que quelque chose n'allait pas. Elle ne lui posa pas de question. Peut-être désirait-il être seul. Si jamais c'était le cas, il le lui dirait simplement, ou l'enverrait balader. Elle ne s'en formaliserait pas. Elle avait l'habitude.
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