Tout n'était pas encore joué, elle pouvait encore décider de ne pas s'y rendre, de ne pas franchir la porte du café où ils avaient rendez-vous, lequel était prévu il y a un moment. Elle pourrait inventer une visite chez le médecin oubliée ou un devoir de dernière minute à faire. Sincèrement, Catahleen ne sentait pas la force de l'affronter, de répondre aux questions qui planaient autour d'eux maintenant. C'était trop tôt. Beaucoup trop tôt. Elle ne saurait même pas quoi lui raconter face à leurs interrogations. Elle ne savait rien elle-même, rien suceptible de l'intéresser. Elle était confuse, angoissée et émotionellement, elle avait retourné la question dans tous les sens et elle ne croyait pas qu'elle aurait une illumination en le voyant. Elle devait décidé maintenant. La poignée de la porte vitrée en main, elle réfléchissait. Entrer ou partir ? C'était pourtant une question simple, mais qui pesait sur la jeune femme. Elle avait le don de tout rendre compliqué. Une sortie normale avec elle se révelait du miracle. La plupart du temps, elle baratinait. Elle était comme ça, en état de panique sociale, elle était incompréensible. Donc une question comme : " Que faire ? " la destabilisait dans cette situation. Depuis qu'elle était arriver à Berkeley, elle n'a jamais eu autant de problèmes, ou disons de complications. Premièrement, elle se retrouve à avoir eu quelques flirts qui n'ont jamais conclu ou qu'elle a rembarré. Il y a aussi un ami duquel elle se croyait amoureuse, mais qui s'est réveler être seulement un simple copain. Le meilleur ami de sa soeur, qui est ... quoi au juste ? Une connaissance, un ami ou un coup de coeur ? Et maintenant elle se trouve qu'elle et Dimitri se sont embrassés. La pauvre Catahleen ne sait plus où donner de la tête, mais ne la croyez pas prétentieuse, elle est loin de se vanter de ses rapports avec les garçons. Elle est même la première surprise et la première à les éviter. Les rapports entre la jeune Alpha et l'amour n'ont pas toujours été rose, donc elle est rétissante envers se sentiments extrème, qui vous fait sourire et pleurer. Sauf qu'elle ne pourrait pas toujours fuir, alors elle entre ou elle part sans laisser de trace ? Toujours la même interrogation. Elle defit sa main de la poignée métallique. Elle s'éloigna de quelques pas, s'appuya contre le mur de brique du café et cacha ses prunelles de ses mains. En ce moment, elle aurait eu besoin d'encouragements. Peut-être même de sa jumelle. Elle sait toujours trouver les mots pour mettre Catahleen en confiance. Et elle sait combien elle en a besoin. Elle pouvait pas rester dans le centre-ville de San Francisco a essayer de comprendre, chercher des réponses qui surement se sauront jamais. Elle se releva de la façade du Zuni-Coffee. Elle tira le bas de sa robe indigo ceintré pour la défroissée. Elle avait agencée le vêtement avec une pair de collant sans pieds noir et un boléro de la même couleur. Elle se retourna vers la vitrine du petit restaurant et replaça les boucles brunes sur ses épaules. Elle pénétra dans l'établissement d'un pas décidée qui se voulait plus l'être qu'il ne l'était. On ne change pas ses états d'âme le temps d'une réflexion. La jeune femme arriva la première. Dû au fait qu'elle avait quitter sa confrérie quelques minutes en avance et que son ami avait fait tout le contraire, il était en retard, mais Cat' ne s'en indigna pas. Elle commanda un moka à la serveuse au comptoire et alla s'assoir à la même table que les quelques fois qu'ils s'étaient rencontrés à cette endroit. Être assis ici était-elle la meilleure décision ? Catahleen commencait à angoisser. Ses ongles frappait la porcelaine un à un. Et il arriva à ce moment. Le baiser sur la joue fit rougir Cat' et esquissa un sourire timide.

« Salut ! Euh non, je pas trop attendu, je viens d'arriver il y a seulement quelques minutes »

Elle avait menti. Elle était là depuis un bon moment, dehors, en pleine réflexion. Mais était-il obligé de savoir qu'elle pensait ne pas venir, qu'elle avait trop peur, qu'elle ne comprennait plus rien ? Heureusement pour elle, la conversation dévia vers les politesses de bases. Elle se contenterait de sourire en lui disant que tout allait bien. Elle ne voulait pas qu'il sache. Elle ne voulait pas l'embêter avec des états d'âme d'une jeune femme. Lui semblait aller bien, donc elle ferait de même. Tout cette mascarade serait plus simple pour eux. Elle retroussa alors les lèvres et répondit à la question de son ami.

« Je vais bien, oui » ajouta-t-elle pour se convaincre elle-même « Et toi, tu semble de bonne humeur, n'est-ce pas ? »

Elle angoissait. Elle angoissait lâchement. Elle ne voulait pas affronter la situation alors elle se cachait derrière un sentiment qui la hantait. De plus, elle n'arrivait jamais à s'exprimer clairement lorsque les discussions déviaient sur ces sujets. Donc, vous comprendrez qu'elle les évite du mieux qu'elle peut. Pourquoi se mettre dans l'embarras alors qu'on peut seulement esquiver ? En fait, Catahleen était passer maître dans le domaine. Fuir, c'était pratiquement ce qu'elle faisait le mieux. Sauf, ne croyez pas qu'elle prend toujours la première porte pour se sauver. Elle aime aussi changer de sujet ou tout simplement ne pas répondre directement à la question qui lui posé. Elle ne veut pas toujours les véritables réponses. Elle aime mieux s'enfermer dans une image idéaliste montée de toute pièces par une imagination qui ne veut pas souffrir. Elle se protège. Elle ne veut pas voir son monde se chambouler, ne plus avoir de repaires. L'Alpha a peur du changement. Elle aime avoir le contrôle sinon elle doute. L'avenir, elle le craint. Elle a des ambitions, peut-être trop même, mais elle reste vigilante à chaque pas qu'elle fait pour grandir encore un peu. Elle est douée, elle le sait, elle ne s'est pas retrouver chez les studieux pour rien. Elle est jolie. Elle ne veut pas toujours se l'avouer, seulement c'est la pure vérité. Elle a des amis sur qui compter et une famille extraordinaire parmis laquelle se trouve l'être le plus cher à ses yeux, sa soeur jumelle. Elle n'est pas à plaindre, loin de là. En revanche, elle peuple sa vie de si et de mais. Voyez-vous, elle pense toujours au pire. Plusieurs diront que ça l'empêchera d'être déçu, mais que faire lorsqu'elle s'interdit d'avancer. Cat' manquait de confiance en elle et surtout, elle a peur de décevoir les personnes qui sont proches d'elle. Elle ne voulait pour rien gâcher sa relation avec Dimitri, mais elle ne savait pas ce qu'il attendait d'elle. Seulement, attendait-t-il réellement quelque chose de la part de Catahleen ? Les joues de la jeune femmes devinrent écarlates à la sensation des lèvres de son ami sur une de ces dernières. Ne trouvant aucune utilité à répondre au commentaire du Gamma, elle se contenta de sourire nerveusement. Allait-elle encore tenir longtemps comme ça, jouant le rôle de celle qu'un simple baiser ne peut destabiliser ? Catahleen lâcha un mince rire à la reflexion de Dimitri, ce voyant flatter et perturber à la fois. Elle, elle ne s'était pas réveillée dans le même état d'âme que le jeune homme. Elle décrirait plutôt le sien d'anxieux. Perdu de nouveau dans ses pensées, elle ne remarqua pas l'arrivée de la serveuse, interpellé par son ami. Ce dernier lui fit quitter ses rêveries en lui demandant ce qu'elle voulait. Question breuvage tout allait, elle avait déjà commandé un moka losqu'elle attendait encore Dimitri il y a quelques minutes de cela. En revanche, elle avait faim. Ce matin, elle n'avait rien avaler. Son estomac, noué par ce rendez-vous, ne criait pas famine à la levée du soleil comme à son habitude. Pourtant, elle adorait le petit-déjeuner. Aussi, elle avait râté les douze coups de midi en se rendant ici. Autant dire qu'elle voulait bien manger bientôt. Le menu du café n'était pas celui des plus grand restaurant, mais il comportait quelques sandwichs capable de rassasier notre Alpha.