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“If you tell the truth, you don't have to remember anything.” melenzo

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June D. J. Martin
there's no place like berkeley
June D. J. Martin
prénom, pseudo : Fanny, Fannence, la plus mignonne des mignonnes, Fannou
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MessageSujet: “If you tell the truth, you don't have to remember anything.” melenzo “If you tell the truth, you don't have to remember anything.” melenzo EmptyMer 14 Jan - 0:26

YOU KNOW YOU'RE IN LOVE WHEN YOU CAN'T FALL ASLEEP BECAUSE REALITY IS FINALLY BETTER THAN YOUR DREAMS


    Les mains sur le ventre, les yeux embués de larmes dirigés vers ce dernier, Meleya attend le verdict du médecin, inquiète de savoir ce qu'il va lui annoncer. Bien sur qu'elle n'avait pas prévu de tomber enceinte à nouveau, surtout sans avoir fini ses études. Pour Charlie, ça avait été différent. D'une part elle était contre l'avortement du à sa religion, et d'autre part, Charlie était la seule chose qui la liait à Gaulthier, son premier mari. Alors ne pas avoir Charlie avait été impensable, ne pas le garder dans sa vie aussi. Mais pour ce nouveau bébé, Meleya n'avait rien prévu, rien contrôlé. Elle prenait pourtant la pilule, évitant ainsi tous risques de grossesses non désirées. Il faut croire que ce petit médicament n'avait pas eu l'effet escompté six semaines auparavant, sinon jamais Kenzo & Meleya n'en seraient arrivés là. Le médecin arrive face à eux, le dossier de la jeune femme entre ses mains, un air dépité sur le visage. Il n'a pas besoin de dire quoi que ce soit pour que la doyenne alpha comprenne ce qu'il en est. Kenzo est à ses côtés, une main sur son épaule, essayant de la rassurer, de lui montrer qu'il est là. Elle devrait se sentir en sécurité avec lui à ses côtés, se sentir plutôt calme. Mais c'est l'effet inverse qui se produit. La jeune femme ne cherche pas à lui ôter la main mais n'en est pas moins mal à l'aise. C'est de sa faute s'ils en sont ainsi qu'elle pense, il est la seule raison pour laquelle ils ont ici. Ils n'auraient jamais fini à l'hôpital si Kenzo avait été plus compréhensif, plus ouvert. « Je suis désolé Monsieur et Madame Clives-Barkha, mais votre bébé n'est plus. La violence de votre chute a provoqué un déchirement de votre paroi utérine et le bébé n'y a pas survécu. Je suis vraiment désolé… » La jeune femme sert fort le drap et ferme les yeux pour éviter de pleurer, éviter de laisser couler son chagrin. Elle cherche à se souvenir de tout ce qu'on lui a appris lors de ses entrainements militaires et religieux, de se rappeler comment vaincre ce chagrin, comment rester stoïque et hermétique à tous sentiments. Alors finalement, elle ré-ouvre les yeux, d'un regard vide et se contente d'acquiescer face à la nouvelle, en tentant de ne pas s'effondrer. Elle s'attend à ce que le médecin reparte mais celui-ci reprend de plus belle. « Dans la chute, vous vous êtes cassées deux côtes et comme les pompiers vous l'ont dit lors de votre accident, luxée l'épaule. Ils vous l'ont remise en place mais vous allez devoir faire de la rééducation pour récupérer toute la mobilité. Je suis désolée. » Meleya se renfonce tant bien que mal dans son lit d'hôpital et cherche à comprendre tout ce qu'il s'est passé durant cette soirée…
    Quelques heures plus tard. Cela fait quelques jours qu'elle a découvert la nouvelle, qu'elle a appris cet heureux évènement. Si seulement elle pouvait appeler cela un heureux évènement. Tomber enceinte à cette période de l'année, ou plutôt cette période de leur vie n'est pas forcément la meilleure nouvelle. Ils arrivent à l'heure d'aujourd'hui à gérer Charlie, leurs études et leur impératif respectif. Mais une nouvelle grossesse viendrait changer la donne, viendrait modifier tout le cours de leur vie qui est relativement tranquille. Avec un deuxième enfant, Meleya ne se verrait pas continuer ses études, ni même mener la même vie. De nouvelles décisions lui incomberaient. Et elle serait obligée de se mettre à la tête du pays, de prendre ce poste qui lui revient de droit depuis des années. Or elle n'est pas prête, elle ne s'en sent pas capable. A vingt deux ans, c'est compliqué de gouverner tout un état, de répondre aux attentes de celui-ci, surtout en gérant sa vie amoureuse, sa vie de mère. Et puis avant tout ça, ce qui risque de gêner, de compliquer la situation, c'est très certainement la réaction de Kenzo. Parce que pour se mettre avec Meleya, il avait du prendre tout le package. Meleya et Charlie. Et il avait adopté à la suite Charlie, parce que c'était de toute logique et parce que Kenzo avait appris à aimer Charlie comme son propre fils, comme son propre sang. Bien sur, Meleya ne doute pas un instant qu'il saura aimer ce futur à venir. Mais va-t-il facilement accepter la situation? Ca c'est une autre paire de manche. Alors la jeune femme appelle son mari à l'étage dans leur petit salon, pour lui annoncer la nouvelle. Celui-ci arrive et saute sur le canapé aux côtés de la jeune femme avant de l'embrasser comme il a l'habitude de le faire, à pleine bouche. Meleya cale sa tête sur son épaule et pose la question fatidique. « Amour, tu dirais quoi si l'on envisageait un nouvel enfant? » c'est de but en blanc qu'elle pose les choses, voir même qu'elle met les pieds dans le plat. « Tu sais, je me suis toujours imaginée que mes enfants auraient peu d'écarts d'âge entre eux, alors je voulais éviter trop d'écarts entre Charlie et ses futurs frères et sœurs. Qu'en penses-tu? » Elle n'ose pas regarder son mari dans le blanc des yeux de peur de sa réaction. Avec Kenzo, c'est à double tranchant. Ca passe ou ça casse. Et aujourd'hui, elle a peur que ça casse. Si jamais il était réfractaire à cette idée, si jamais il refusait net un autre enfant, comment pourrait-elle lui annoncer la venue de ce futur enfant? Comment pourrait-il l'accepter?
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MessageSujet: Re: “If you tell the truth, you don't have to remember anything.” melenzo “If you tell the truth, you don't have to remember anything.” melenzo EmptySam 17 Jan - 13:32



En fuyant le regard de Meleya, je regarde l'alliance qui se trouve à ma main gauche depuis quelques temps déjà. Cette main posée sur l'épaule de celle qui s'est révélée être la femme de ma vie au-delà de toutes les autres. Lorsque le médecin rentre, je ne souhaite qu'une chose : disparaître sous cette montagne de honte qui recouvre mes épaules ces dernières heures. La nouvelle tombe, impitoyable malgré les formes mises par l'homme en blouse blanche. Jamais je n'ai voulu ça. Sous la surprise, la peur et l'impulsivité que je tiens d'un paternel souvent réputé comme sanguin, j'ai réagi comme le pire des idiots. Un autre enfant ? Bien sûr que je rêvais d'avoir une petite famille rien qu'à moi, une grande maison avec des tas de gamins chahutant gentiment sous le regard amusé de leurs parents. Meleya et moi avions longtemps vécu sans une vraie famille, raison de plus s'il en faut une de fonder notre nid. Aujourd'hui, j'ai tué ce rêve dans l'œuf. J'ai tué cet enfant "surprise" avec cet empressement affolé. Les récents évènements m'ont fait réagir de la plus impardonnable des façons. Je sens une crispation dans l'épaule de Meleya, je décide de retirer ma main tout en restant près d'elle, sans un mot. Je comprends qu'il vaut mieux que je me taise, de peur que tout vienne à voler en éclats brusquement. Je sens que le médecin pose un regard lourd sur moi, j'en frissonne. Comment le conte de fée a-t-il pu dégénérer à ce point ?

Un peu plus tôt dans la soirée.

"Où il est Papa…? Il est là !" Et ça va bientôt faire vingt minutes que ça dure. Je m'amuse à faire le pitre devant Charlie rien que pour l'entendre rire de cette façon propre aux plus jeunes. Un fou rire à vous faire partir aussi dans des moments hilarants. Je finis par le prendre dans mes bras et le poser debout sur mes cuisses, en l'observant avec un mélange de fierté et de naïveté profonde. Pourquoi de la naïveté ? Car j'ai l'impression d'en apprendre chaque jour sur ce qu'est le rôle d'un père. Charlie pousse à une vitesse folle ces derniers temps, faisant de chaque journée une nouvelle étape dans sa croissance. "Bon, c'est pas tout ça, Mini-Kenzo, mais maintenant que t'es bien claqué, on va faire un gros dodo ?" Il balbutie un peu, cherchant à répéter ce que je viens de lui dire… adorable. Je le garde dans mes bras et monte à l'étage en faisant le pitre une fois de plus, arrachant des rires initmitables à l'enfant. Il a beau ne pas être de mon sang, Charlie a une place incomparable dans mon cœur. Je finis par le coucher dans sa chambre, veillant à ce que le baby phone soit en route et qu'il soit confortablement installé. Un dernier baiser pour lui souhaiter une bonne nuit, et j'entends la voix de Meleya qui m'appelle. Supermâle est appelé à la rescousse. Quoi ? J'suis un super-héros comme un autre… J'entrebâille la porte de la chambre de Charlie avec délicatesse et je me rends d'un pas hâtif vers le petit salon. Comme à mon habitude, je ne m'installe pas sagement sur le canapé : j'arrive par derrière et je saute par-dessus la banquette pour retomber sur les coussins, comme le ferait n'importe quel adolescent casse-cou. Sans me faire prier, j'embrasse fiévreusement celle qui est récemment devenue Madame Clives-Barkha, puis nous nous câlinons avec davantage de douceur. Soudain, une question tombe. J'écarquille les yeux que je tenais fermés jusque là. Whaaaat ? Je la laisse poursuivre, surpris au plus haut point, avant de finalement pouffer de rire. "Chérie… si tu veux une soirée coquine de folie, il suffisait de demander." Je me penche pour l'embrasser dans le cou, ma main descendant le long de ses épaules. Est-ce une telle surprise que je fasse un lien logique avec le sexe en permanence ? Eh, n'est pas ancien président puis bras droit Delta qui veut. Cependant, lorsque Meleya se dérobe légèrement, je redresse la tête. Oups, raté. "T'es sérieuse, là ?" J'arque un sourcil avec un petit sourire… qui se fige. Ah non, elle n'a pas l'air de plaisanter. Je me replace dans une position un peu plus confortable, sans pour autant m'arracher à la doyenne des Alphas. Je frotte mes yeux puis j'essaie de rassembler mes esprits. "Euh… l'envisager, pourquoi pas, mais pas maintenant. Vraiment pas. Tu sais, j'adore Charlie, mais on vient juste de se marier. J'aimerai qu'on ait un peu de temps pour nous deux, nous trois, même." En détournant le regard vers le sol, je déglutis. "Puis avec tout c'qui se passe à Berkeley, je… j'pense pas que ce soit le bon moment." Pendant des semaines entières, j'ai catégoriquement refusé de mettre les pieds à l'université, prétendant être malade… mais Meleya a rapidement compris que les révélations de la Seven Society m'ont profondément choqué. Tout le monde sait désormais que je me suis prostitué, et affronter un regard de jugement m'a fait peur. J'ai eu peur de retomber dans les considérations dont on m'a affublé en Inde ou encore au Pakistan. Un moins que rien, un imposteur. "Tu sais que j'adorerai avoir une grosse famille avec toi, plein d'enfants partout… mais j'commence à peine à me faire à mon rôle de papa, de mari… puis j'parle même pas de nos carrières ! Non, vraiment, j'te propose un truc : on n'a qu'à continuer à s'entrainer à faire des bébés, mais on n'en fait pas en vrai, ça te va ?" terminai-je avec un grand sourire de gosse, canaille et légèrement coquin. En effet, je commence tout doucement à me faire reconnaître comme couturier, encore davantage depuis notre mariage, je ne veux pas perdre cette chance.
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June D. J. Martin
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MessageSujet: Re: “If you tell the truth, you don't have to remember anything.” melenzo “If you tell the truth, you don't have to remember anything.” melenzo EmptyMar 20 Jan - 1:46

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    Elle le savait, Kenzo serait particulièrement retissant à l'idée d'avoir un autre bébé. C'était une évidence. Il n'avait déjà jamais choisi d'avoir Charlie dans sa vie, et voilà qu'il se retrouvait avec un bébé au même moment qu'il héritait d'une petite amie religieuse et particulièrement pieuse. Non, décidément, personne ne pouvait le blâmer pour ça. Alors bien sur, mentionner un possible deuxième enfant dans leur vie n'était pas la meilleure chose qui soit. D'abord, le delta prends ça à la rigolade et comme une invitation au sexe. Depuis que Meleya est avec lui, elle a pris un gout certain là dedans et en temps normal, elle aurait très certainement sauté sur l'occasion et aurait mis fin à la conversation. Mais comme tout ceci est loin d'être une conversation anodine, la doyenne alpha rigole doucement sans pour autant répondre à ses avances. « Tu sais que j'ai toujours envie d'une soirée de ce genre avec toi. Mais pour le coup, je suis assez sérieuse … Je… je ne posais pas la question juste comme ça. » Si avec ça il n'a pas compris où voulait en venir la jeune femme, c'est que Meleya n'était pas aussi claire qu'elle voudrait le prétendre. Le jeune homme comprend qu'elle est sérieuse et cherche à se dérober en proposant d'attendre, voulant avoir du temps à trois, profiter de leur lune de miel étendue. Bien sur qu'elle aussi veut ça aussi. Bien sur qu'elle aimerait une lune de miel étendue, et surtout, bien évidemment qu'elle aurait préféré attendre avant d'avoir un second enfant. C'est une certitude absolue. Seulement, les faits sont là, le bébé est bien ancré en elle depuis six semaines maintenant et n'a guère envie de s'en aller. Et par respect pour ses convictions et ses croyances, jamais elle ne ferait un avortement, jamais. Seulement, elle n'est pas sur que Kenzo l'entende de la sorte. Et voilà que Kenzo use de l'excuse absolue, celle du contexte actuel à Berkeley, la seven society qui sévit à Berkeley. Elle n'en revient pas qu'il mentionne ça sans vergogne, utilisant le premier prétexte qui soit pour justifier sa décision. « Hum… Tu sais, un bébé prend neuf mois pour se procréer. Et en neuf mois, j'ai quand même bon espoir que la police aura arrêté cette société et nous laissera tranquille. » La jeune femme sait que toutes ces histoires ont profondément bouleversé son mari, le replongeant dans un climat de peur, comme durant son enfance, dans son quartier du Pakistan. Elle se souvient qu'un jour, il lui a même demandé, si ce n'est exigé de ne pas aller en cours et de rester enfermé à la maison avec lui, effrayé à l'idée que des mannequins baignant dans le sang ait parsemé l'allée des grecques. Bien sur qu'elle aussi avait été effrayé, mais comment faire autrement que de continuer à vivre? « Ecoute, je sais que toute cette situation ne te plait pas et que tu es inquiet. Mais je t'assure que tout va s'arranger. Et tu sais d'où je viens. Tu crois vraiment que je risque quelque chose? Il y a une voiture et un garde du corps qui me suivent dès que je met un pied en dehors de la maison. » Et c'est vrai, il ne peut rien arriver à la jeune femme. Une voiture est toujours placer devant chez elle, prête à dégainer au moindre mouvement. Ca semble parfois étrange de la voir être suivie par un garde du corps à tout moment. Mais à Berkeley, ce genre de choses est monnaie courant. Après tout, de nombreux enfants de chefs d'états ou d'ambassadeurs ont élu domicile et étude à Berkeley, et eux aussi sont suivis par un garde du corps. « Tu sais, niveau carrière… Je n'ai qu'un mot à dire, je mets fin à mes études et je débarque à la tête du gouvernement bulgare. Alors de mon côté, je n'ai pas de soucis à me faire… Je sais que toi tu as encore du chemin à faire, et je ne te demanderai jamais de mettre la famille avant ta carrière. Mais tu sais, pendant que tu finis tes études, que tu montes ta société, rien ne m'empêche moi de m'occuper de la famille tu sais !» Et c'est vrai. La jeune femme est tout à fait prête à s'occuper de Charlie, de leur futurs enfants, pendant que Kenzo montera son entreprise. Pour elle, tout est tracé depuis bien longtemps, depuis bien avant sa naissance. C'est une chose pour laquelle elle n'a pas à s'inquiéter, et Kenzo devrait le savoir et surtout en profiter. « S'entrainer oui tu sais que ça me plait, toujours ! Mais qu'est-ce qui se passerait si finalement, un bébé arriverait en vrai? » Elle ne prend pas la peine de relever sa réflexion sur son rôle de mari et de père, parce que Meleya ne sait absolument pas comment le prendre. Doit-elle bien ou mal le prendre? A-t-il du mal à accepter ce rôle? Etait-ce finalement trop dur pour lui de devenir père sans le vouloir? Plein de question auxquelles Meleya n'a pas de réponses, et ne sait pas si finalement elle en veut. Parce qu'elle ne sait pas si elle accepterait ce que Kenzo pense vraiment. « Il se passerait quoi si je tombais enceinte demain? Tu le prendrais comment? C'est un peu ça ma question finalement … » Les pieds dans le plat, Meleya en est la spécialiste. Mais il faut bien qu'à un moment ou à un autre les choses soient dites. Et à ce moment précis, la bulgare espère du fond du cœur que la réponse de son mari lui conviendra. Parce qu'à l'heure actuelle, elle n'est pas sur que Kenzo et elle soient sur la même longueur d'onde.
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MessageSujet: Re: “If you tell the truth, you don't have to remember anything.” melenzo “If you tell the truth, you don't have to remember anything.” melenzo EmptySam 24 Jan - 10:05



Je regarde Meleya avec ce même sourire léger qui flotte toujours sur mes lèvres à chaque moment que mes yeux se posent sur elle, mais je ne peux m'empêcher d'être surpris qu'elle amène ce genre de conversation au débotté. Cela étant, je me dis qu'il doit s'agir d'un simple questionnement de jeune mariée, qu'elle a besoin d'être rassurée sur son avenir. J'ai beau amener le sujet d'un contexte à Berkeley qui m'affecte énormément, elle le balaie avec une facilité qui me déconcerte. Sans même m'en rendre compte, je retire mon bras de ses épaules, détournant la tête en fronçant les sourcils. Toutefois, je demeure silencieux. J'encaisse. Quand j'ai parlé du mariage à ma grand-mère, je lui ai demandé conseil, elle qui est mariée depuis des décennies... Le premier mot que j'ai retenu, c'est le compromis. Il faut savoir accepter certaines choses de l'autre pour pouvoir avancer, bien qu'il y en ait de plus complexes que d'autres. Je décide en fin de compte d'observer à nouveau la jeune femme et l'écouter parler avec attention en essayant de mettre ma susceptibilité dans un coin de ma tête pour ne plus y revenir. Un garde du corps, une voiture... Non, ça ne me plait toujours pas, et ça ne me rassure toujours pas. Je me sens impuissant, touché sur un grave point faible, et incapable de veiller sur ma propre femme et mon fils adoptif. Au mieux, je me sens rabaissé. Plus elle parle, plus je deviens suspicieux et inquiet. Pendant une poignée de secondes, je l'observe déverser ces mots avec assurance, comme si tout était planifié pour elle, alors que je n'ai jamais été aussi... méthodique dans ma façon d'être. Je l'ai toujours clamé, elle est l'adulte dans notre couple, seulement cette fois, ça ne me plait pas. J'ai horreur qu'on me force la main, qu'on prévoit des choses pour moi sans avoir réfléchi en ma compagnie dès le départ. Les questions fusent, insistantes et même inquisitrices. "Mais c'est quoi, l'problème ? Pourquoi tu me pose toutes ces questions, d'un coup ?" Dos au mur, je préfère me lever du canapé et regarder Meleya d'un peu plus loin. Je suis fuyant et méfiant, autant dire ce qui est. "Tu... Tu parles comme si tu avais planifié toute notre vie pour les années à venir, tu me parles de t'occuper de nos enfants pendant que je ferai ma carrière... Meleya, on vient juste de se marier ! On a Charlie, la maison, notre vie ici ! Pourquoi je voudrais tout changer maintenant alors qu'on démarre notre vie à deux ?" Je me mets à faire les cent pas, incapable de tout garder pour moi. Longtemps, on m'a dit que ma gentillesse n'avait d'égale que mon tempérament explosif, en partie dû à mon père et le climat culturel dans lequel j'ai vécu étant enfant. Avec des valeurs si traditionnelles que les occidentaux plus modernes ont du mal à les comprendre. "Je ne ferai pas passer quoique ce soit avant ma famille ou ma carrière, je veux tout au même niveau. Toi et moi, on sait ce que c'est de grandir sans un vrai cocon solide, et il est hors de question que j'ai des enfants sans pouvoir m'en occuper. J'me suis promis de ne jamais faire vivre ça à Charlie, c'est valable pour les enfants qu'on aura à l'avenir." Je sens le rouge me monter aux joues, signe que l'énervement est proche. Je m'appuie contre la commode en tournant le dos à Meleya, histoire de me calmer un peu et remettre mes idées en place. "Tu ne tomberas pas enceinte demain ou de sitôt, j'sais même pas pourquoi on a cette conversation ! On fait attention, alors pourquoi s'en faire ? Je ne veux pas avoir un enfant maintenant, si c'est ce que tu veux savoir. J'peux pas... j'peux pas gérer ça en ce moment." Je relève la tête avec un air légèrement mécontent et amer. "Toi, tu vois peut-être la Seven Society comme un truc banal qui va passer, mais pas moi. Tu sais, c'est pas juste l'affaire de neuf mois, ces choses-là... J'pensais que tu comprendrais pourquoi ça m'a autant blessé, mais apparemment pas. Tu sors avec un ancien gigolo, des nanas me regardent en agitant des billets dans ma direction, mais t'as raison, ça n'a rien à voir avec l'équilibre de notre famille, autant faire d'autres enfants pour me faire oublier tout ça." Oh oh... Il faut croire que fréquenter mon frère jumeau me fait prendre un peu exemple sur lui. Ce ton sombre, cynique et froid, c'est du Rayan tout craché. Cependant, c'est le seul rempart que j'ai pour éviter de péter un câble pour de bon, à l'heure actuelle. Je me retourne finalement pour observer Meleya, les bras croisés et le visage fermé.
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June D. J. Martin
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MessageSujet: Re: “If you tell the truth, you don't have to remember anything.” melenzo “If you tell the truth, you don't have to remember anything.” melenzo EmptyMar 27 Jan - 1:36

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    Le point de retour est finalement atteint. Elle le voit bien. Son regard, ce regard qu'il ne lui a jamais donné auparavant, celui de l'incompréhension et presque du mépris. C'est atroce cette façon qu'il a de la regard, ce sentiment qui s'empare de Meleya à la vitesse de l'éclair. Elle se sent mal. Pas mal parce qu'elle serait malade tout d'un coup, mais mal de voir qu'ils ne sont pas sur la même longueur d'onde, qu'ils sont incapable de communiquer correctement sans avoir à hausser le ton. Dieu que la jeune femme déteste cette situation. Ce mariage était pour elle une bénédiction, un moyen de passer outre tous leurs problèmes parce qu'ensemble, ils sont invincible, immortels. Du moins, c'est ce que la jeune femme pensait jusqu'à ce soir. « Kenzo, oh, pourquoi te sens-tu obligé de m'agresser? Je n'ai rien dit de méchant qui requière que tu me parle ainsi. » Son ton est à la fois triste et sec, mélange des deux sentiments qu'elle ressent à l'instant présent. Elle est au fond du trou en entendant son mari lui parler ainsi, ça la touche énormément, un peu trop même. Le mariage, ce n'est pas censé vous mettre dans cet état. Jamais avec Gaulthier elle ne s'était trouvée dans une telle situation, jamais il ne lui avait parlé ainsi et fait ressentir de la sorte. Certes, son premier mariage était différent en raison de leurs sentiments quelque peu confus et étranges l'un envers l'autre, mais malgré tout, jamais elle n'avait ressenti cette peine atroce, ce poids dans le creux de son estomac. Bien sur, elle n'admettra jamais de telles choses à haute voix parce que mentionner ce premier mariage et spécialement le père biologique de Charlie, touche à chaque fois un peu trop Kenzo, qui se sent comparé à ce premier mari. « Kenzo, est-ce que tu t'entends? Je n'ai rien planifié du tout, je te fais juste un constat de la réalité qu'est notre vie. Je n'ai pas planifié ma vie, on me l'a imposé ! Tout a été planifié toute ma vie, jusqu'à me cacher mes origines et choisir qui serait mon mari et le père de mes enfants. Alors oui, ça donne l'impression que j'ai tout planifié, simplement parce que c'est le cas… Ma vie est planifiée de la sorte depuis toujours, je n'y peux rien ! Et c'était juste une question, au cas où. Mais quand je vois ta réaction… » Elle s'interrompt dans sa phrase et attrape un coussin qui passe par là et le serre contre elle. Kenzo s'est levé du canapé et s'est éloigné d'elle, lui tournant le dos et cherchant à se contrôler. Meleya se sent tellement mal à ce moment précis. Mal de se dire qu'en cet instant, elle porte le bébé de Kenzo, de cet homme qui refuse net d'avoir un autre enfant et qui le fait clairement comprendre. « Je ne t'ai jamais demandé de faire passer ta carrière avant ta famille. Je t'ai simplement dit que je ferai tout mon possible pour t'aider à atteindre le top de ta carrière, incluant m'occuper de Charlie à temps plein le temps qu'il faudrait. Je veux juste te donner toutes les chances que tu mérites. » Elle s'arrête deux secondes avant de reprendre son souffle. Dieu qu'elle a chaud à ce moment précis, des bouffées de chaleurs, surement du à son début de grossesse. Et voilà que Kenzo parle d'un ton des plus secs, autoritaires, déclarant qu'il n'y aurait pas de nouveaux bébés de ci-tôt. Meleya ouvre grand les yeux en entendant le ton de son mari. Jamais il ne lui avait parlé de la sorte, jamais il ne lui avait ordonné quelque chose avec tant de panache. C'est presque une insulte pour la jeune femme qui n'accepte pas ça. « Oh, oh, oh ! Tu oses me dire que je ne comprends pas l'effet que ça te fait? Je t'ai vu être dévasté après la révélation qu'ils ont fait à la réunion, j'ai du te ramasser à la cuillère et je t'ai défendu auprès de tous, et je te rappelle que ce n'est pas la première fois que je l'ai fait. Et je le referai encore et encore s'il le faut parce que je t'aime. Mais je te rappelle que pendant que tu étais entrain de travailler, j'étais au bal quand la Seven Society a débarqué et a fait explosé le pavillon. J'étais présente, j'ai du retiré des éclats de verres de mes cheveux encore le lendemain. Alors ne viens pas me faire la morale sur ce dont cette société est capable. Je suis simplement optimiste et j'espère qu'on sera débarrassé d'eux d'ici peu, c'est tout.» Agacée, la jeune femme se lève du canapé et s'approche de la rampe d'escalier. La colère est tellement forte qu'elle n'arrive plus à se contrôler et à garder les choses pour elle. C'est comme une grenade, prête à exploser à chaque instant. « Tu sais y'a quelques semaines, je te disais que j'avais mal à la poitrine? J'ai été voir le gynéco, comme tu m'avais dit de le faire. Et comme je t'avais expliqué, elle m'a changé ma pilule. Elle ne m'avait simplement pas expliqué les risques qu'incombaient un changement de pilule. Entre autre les risques de tomber enceinte. Et surprise. JE SUIS ENCEINTE Kenzo, ENCEINTE !!! » En colère et toujours en proie à ses bouffées de chaleurs, Meleya décide de descendre mais un vertige la saisit et elle glisse, jusqu'à dévaler les escaliers. Sa chute s'arrête en bas en même temps qu'elle hurle de douleurs. Elle se saisit le bas ventre, là où son petit bébé se trouve, cherchant à le protéger par on ne sait quel moyen… Finalement, le problème du bébé se résoudra par lui-même…
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MessageSujet: Re: “If you tell the truth, you don't have to remember anything.” melenzo “If you tell the truth, you don't have to remember anything.” melenzo EmptyDim 1 Fév - 9:34



Au fil de ce qui prend les traits d'une véritable dispute, je m'aperçois d'une chose que je n'ai jamais réalisée jusqu'ici : malgré les points communs de nos drames familiaux respectifs, nos vies ont été méthodiquement montées de manière différente. À la mort de ses parents, Meleya a grandi dans un univers carré, encadré de règles strictes qui ont encore aujourd'hui un impact sur elle. Tout est planifié, pensé à l'avance et organisé de sorte que l'improvisation n'a qu'une part minime à l'affaire. De mon côté, c'est tout l'inverse. J'ai été immédiatement livré à moi-même, sans pouvoir anticiper ce dont le lendemain sera fait, si lendemain il y aurait. Ma vie s'est faite au jour le jour, de même que ma mentalité : jamais je n'ai eu peur de m'engager avec Meleya ainsi qu'avec Charlie car je n'ai pas fait attention au reste. Je les aime autant qu'il est possible d'aimer, mais je ne me suis pas marié avec un calendrier d'obligations définies à l'avance... du moins, c'est ce que je pensais jusqu'à ce soir. Je finis par me tourner pour faire face à ma femme, le regard étrangement dur et mécontent. Pourtant, je hais les conflits plus que tout. Je déteste avoir à m'énerver car ce n'est pas dans ma nature, je préfère fuir les ennuis quand je les vois se profiler. Mais cette fois-ci, je ne veux pas lâcher, car la peur me tiraille aussi au ventre. Pourquoi ne peut-elle pas comprendre que je ne veux avoir d'autres enfants qu'à condition de pouvoir m'en occuper autant qu'elle ? "Je ne veux pas avoir d'autre enfant maintenant parce que je ne te considère pas comme une poule pondeuse ou une banale mère au foyer, c'est si dur que ça à comprendre ? J'pourrais pas profiter du moindre succès si je sais qu'en contrepartie, ça t'as aussi obligée à abandonner certains de tes rêves. Et puis je sais trop ce que ça fait de grandir sans père, il est hors de question que j'impose ça à mes enfants. J'fais déjà tout mon possible pour Charlie alors que je ne suis même pas son père biologique, alors imagine un peu ce que ça donnerait avec ses frères et sœurs !" Plus ça va, plus j'ai l'impression de parler à un mur. Meleya balaie mes arguments comme s'ils n'avaient pas la moindre valeur dans le cas présent, et c'est précisément ce qui m'énerve le plus. J'ai beau m'expliquer, jamais elle ne fait l'effort de comprendre où je veux en venir, elle ne fait que contredire. "Mais tu m'écoutes, au moins ?!" Rien à faire. Elle se lève et me parle soudain de ses ennuis de santé récents. Je la suis du regard en fronçant les sourcils puis soudain, la nouvelle tombe avec force et fracas. Enceinte. Elle est enceinte. Et cette fois, pas de doute, c'est bien moi le père. Lorsqu'elle disparaît de mon champ de vision, je suis cloué sur place, incapable de bouger, si bien qu'il faut que je fasse l'effort d'entendre un premier hurlement de douleur pour pouvoir retrouver ma mobilité. Je cours vers l'escalier et je la retrouve tout en bas, sur le sol, agrippant son ventre en gémissant. Du sang s'écoule même de sa tête, mais elle ne semble pas s'en être aperçue. Toute animosité disparaît brutalement et je me rue en bas des escaliers tout en attrapant mon téléphone afin de composer le numéro des urgences. Je m'accroupis près d'elle et la place délicatement sur le côté tout en relevant sa tête pour la poser sur ma cuisse. "Allô ? Ma femme, elle vient de tomber de l'escalier, il faut vite faire venir une ambulance ! Dépêchez-vous, elle est... enceinte..." soufflai-je sur un ton mal assuré. Je donne l'adresse et je raccroche après avoir eu confirmation de faire en sorte qu'elle ne bouge surtout pas jusqu'à l'arrivée des secours.
Cependant, rien de tout ceci n'a suffi. Si Meleya s'en sort blessée mais vivante, ce qui aurait pu devenir notre enfant n'a pas eu cette chance. Le médecin se retire de la chambre d'hôpital et nous laisse seuls, non sans m'adresser un énième regard suspicieux. Non, je ne l'ai pas faite tomber... mais j'y ai tout de même contribué. Je n'ose même pas la regarder dans les yeux quand ma voix s'élève, légèrement éraillée et lourde de culpabilité. "Je... J'suis..." Désolé ? Non, je ne peux pas dire ça. Je déglutis puis je redresse un peu la tête en observant dans le vide. "J'aurais pas dû te crier dessus comme ça, j'ai eu peur, je... C'est ma faute." Et nous le savons tous les deux. Elle ne chercherait pas à me contredire qu'elle en aurait toutes les raisons. J'ai tué notre bébé. C'est la phrase qui tourne dans ma tête depuis tout à l'heure. J'ai encore du sang séché sur les mains, et je me dis que ce n'est pas qu'au sens propre. Je tourne la tête vers Meleya puis j'ose enfin la regarder presque à la dérobée, fautif et honteux. "Tu... Tu veux que je t'amène quelque chose ? Que j'appelle quelqu'un qui vienne te voir ?" Parce pour le moment, je sens très bien que je ne suis pas le bienvenu dans cette chambre. C'est ce que cette question sous-entend, de même que ses amis seraient sans doute mieux placés que moi pour la soutenir, dans le cas présent.
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June D. J. Martin
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MessageSujet: Re: “If you tell the truth, you don't have to remember anything.” melenzo “If you tell the truth, you don't have to remember anything.” melenzo EmptyJeu 5 Fév - 0:00

YOU KNOW YOU'RE IN LOVE WHEN YOU CAN'T FALL ASLEEP BECAUSE REALITY IS FINALLY BETTER THAN YOUR DREAMS

    En un an et demi de relation, jamais Kenzo et Meleya ne se sont engueulés. Pas une seule fois. Et pourtant, des occasions, ils en ont eu des tonnes. Lorsque la jeune femme a appris au cours d'une soirée caritative que Kenzo s'était prostitué étant jeune, elle aurait pu hurler, râler que son petit ami n'ait rien dit, lui ait caché une telle information sur son existence, et surtout, qu'on lui lâche cette bombe à un des moments les plus importants de la vie de la jeune femme, alors qu'elle essayait de prouver qu'elle était autre chose que la fille de, et qu'elle avait toutes les raisons de prétendre à ce poste. Mais non, la jeune femme n'avait pas râlé, n'avait pas crié, s'était simplement assise à côté de lui, lui avait pris les mains et l'avait écoutée, avait cherché à savoir comment de telles choses avaient pu lui arriver et comment il s'en était sorti. Parce que Meleya ne juge pas, ne crie que très rarement, et surtout, sait et veut écouter avant tout. Sauf qu'aujourd'hui, toute leur discussion prends la tournure de l'engueulade du siècle, l'engueulade qui devait un jour arriver. Un an et demi sans s'engueuler, cela relevait de l'ordre du miracle. Alors lorsqu'ils en viennent à s'engueuler, c'est au-delà de tout ce qu'ils avaient pu imaginer. C'est la fin du monde pour Meleya, la fin du monde parce qu'elle réalise que ce petit être qui grandit en elle n'a pas sa place auprès de son père, ou du moins l'aurait, mais avec quelle difficulté… « Mais je n'ai jamais dit ça ! Je n'ai pas de rêve Kenzo ! C'est ça que tu ne comprends pas. Je n'ai pas de rêve. J'ai été élevé dans un seul but servir Dieu et l'ordre, avec pour obligation de me contenter du peu et de n'avoir aucun rêve. Alors non, je n'ai abandonné aucun rêve. Le seul que j'ai toujours eu secrètement, c'est celui d'avoir une famille Kenzo et aujourd'hui c'est le plus beau cadeau que Dieu m'ait offert, une famille. » Elle s'arrête quelques instants avant de l'entendre mentionner qu'il n'ait pas le père biologique de Charlie. Elle n'entend même pas la suite de sa phrase omnibulé par ce qu'il vient de dire. Dieu que ça la fait enrager. Dieu qu'elle aurait envie de le gifler d'avoir parler ainsi. « Tu es le père de Charlie tu m'entends? Je ne lui cacherai jamais qui est son père biologique mais c'est toi son père, toi et toi seul. Alors je refuse de t'entendre prononcer cette phrase sans que Charlie n'en ait fait la demande d'accord? je refuse ! » Mais la colère ne s'estompe pas et la jeune femme enrage, râle, hurle en lui apprenant qu'elle est enceinte. Même pour lui apprendre la nouvelle elle ne parvient pas à se calmer et à dire les choses posément. Et c'est surement la colère qui la fait glisser et la fait tomber dans les escaliers. La douleur est atroce, la déchire de part en part. Et pourtant elle en connait un rayon sur la douleur. Des choses de ce genre elle en a vécu un bon paquet. Mais la douleur combiné à la peur de perdre son enfant, c'est au-delà du descriptible, au-delà du supportable. Un bébé, elle en a déjà perdu un, et la douleur, elle ne l'a ressenti qu'après. Elle n'avait pas conscience d'être enceinte à ce moment là, ni même conscience qu'elle perdait un bébé. Pourtant c'était le cas. Et la douleur était arrivée après, la peine de perdre un bébé était au-delà du supportable. Pourtant aujourd'hui, c'est une douleur qu'elle est incapable d'expliquer. Parce qu'il y a la douleur physique, terrible et la douleur morale, celle que vous vous infligez quand vous prenez conscience de ce qui se passe en vous. Et Meleya comprends. Elle imagine et doute que ce bébé puisse survivre à une telle chute. Kenzo a déjà appelé les pompiers mais ce ne sera pas suffisant, ils ne seront pas assez rapide pour sauver cet enfant, Meleya le sait par avance.
    Et le verdict tombe à l'hôpital, comme un couperet, comme une guillotine qui viendrait vous couper la tête. Ce qu'elle présentait est arrivée, son bébé, leur bébé, est mort. Il n'y a plus de vie en elle, s'en est fini. Ce qui veut dire qu'elle va devoir prendre des cachets pour expulser ce petit être, et rien qu'à cette pensée, Meleya en est malade. Elle n'a qu'une envie sortir de ce lit et s'enfuir, partir loin d'ici. Mais la douleur de ses côtés brisées la force à rester allongée et à ne plus bouger. Le médecin les a laissé seuls et Kenzo cherche à s'excuser, à parler avec Meleya, sans parvenir un seul instant à la toucher parce qu'il sait que ce serait trop dur pour la jeune femme. « Ce n'est pas de ta faute Kenzo. J'avais des vertiges avant notre dispute. C'est ce qui a provoqué la chute. Ca et pas toi. » Son ton est sec. Elle ne cherche pas à être compatissante, simplement à être honnête, lui faire part de la vérité. Il n'a rien fait, ce n'est pas de sa faute, c'est tout. « Tu veux bien aller chercher Maxim? Je sais qu'il travaillait ce soir… » Et en ce moment précis, elle a besoin de la chaleur réconfortante de son confident, et non pas de la crainte et la peine de Kenzo. « Je suis désolée… j'aurai du te dire les choses dès le départ, ça aurait été tellement plus simple…» Lui dire qu'elle était enceinte aurait été tellement plus simple, tellement plus évident. Cela aurait évité peut-être tout ce drame, même si Meleya le sait, elle aurait fini par chuter à un moment ou à un autre.
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MessageSujet: Re: “If you tell the truth, you don't have to remember anything.” melenzo “If you tell the truth, you don't have to remember anything.” melenzo EmptyMer 11 Fév - 8:45



A côté de ce lit, impuissant, j'ose à peine regarder Meleya dans les yeux. J'ai l'impression d'avoir fait la plus grande erreur de toute ma vie, celle d'avoir laissé parler une nature profondément impulsive que j'ai tenue enfouie pendant des années derrière un mental d'acier. Enfant, ma mère a parfois été surprise par ces accès de violence rarissimes mais bien présents lorsque quelqu'un lui manquait de respect. La seule chose ayant réussi à canaliser cet excès d'énergie m'ayant souvent poussé à la faute, ce fut l'enseignement des arts martiaux et méditatifs indiens. Apprendre à contrôle chaque mouvement, à maîtriser sa propre énergie pour ne jamais se laisser submerger. Cependant, cette fois, les nerfs avaient été mis à vif et c'est Meleya ainsi que… notre bébé qui en avaient fait les frais. Je cache mes mains dans les poches de ma veste, la tête basse, honteux. La voix sèche de ma femme me fait frissonner car, malgré ses mots, je me rends coupable et responsable de ce qui lui arrive. J'ai pourtant juré devant une foule et devant Dieu de la protéger, subvenir au moindre de ses besoins. Aujourd'hui, non seulement j'ai échoué, mais j'ai aussi le sentiment d'avoir brisé quelque chose : la confiance dans notre couple. J'opine du chef sans esquisser le moindre sourire. "Je… J'vais le chercher. Je vais juste demander aux infirmières de rester dans le coin, au cas où." Si je ne parviens pas à la toucher ou à être du moindre réconfort, je ne veux pas qu'elle soit seule trop longtemps. "Surtout, ne dis pas ça." A mon tour d'être assez ferme, malgré une voix tremblante. Meleya n'a pas à être désolée. Désolée de quoi ? D'être tombée enceinte ? Elle n'y peut rien. Je suis l'auteur d'une naissance et d'une mort en à peine quelques semaines, c'est tout ce qu'il y a à retenir. Je déglutis et je marche jusqu'à la porte que j'ouvre, restant immobile quelques secondes. "Je t'aime." soufflai-je en osant enfin la regarder dans les yeux. Un contact éphémère qui se rompt lorsque je referme la porte derrière moi. C'est à la manière d'un zombie que je me rends en direction de l'accueil pour demander où se trouve Maxim en ce moment. Pendant un instant, je prends le chemin d'un couloir menant à l'aile réservée à la neurochirurgie, mais je me ravise et opère un demi-tour. "Vous pouvez lui dire d'aller en urgence à la chambre 204 ? Dites-lui que Meleya Clives-Barkha s'y trouve et qu'elle a besoin de lui. S'il vous plaît." La secrétaire hésite un instant puis finit par s'exécuter en voyant l'air insistant que j'arbore. Je ne pourrais pas accuser le regard probablement mauvais que me lancera son confident. Lorsqu'elle me confirma qu'il était en route, je remerciais la jeune femme puis je m'esquivais vers le parking. L'air frais de la nuit fouette mon visage, mes pensées vont un instant vers Charlie qui se trouve dans les bras de sa nourrice appelée en urgence afin qu'elle veille sur lui en notre absence. Et si j'étais capable de ruiner sa vie aussi ? Suis-je vraiment digne d'un rôle que je viens de souiller à cause d'un accès de colère ? Pris d'un vertige, je m'adosse contre le mur blanc de l'hôpital et je me laisse glisser au sol avant d'enfouir ma tête contre mes genoux. Bien vite, des sanglots me gagnent et font trembler mon corps au rythme de ma respiration saccadée. Les larmes coulent et la pression ne veut pas s'évacuer malgré tout. Je serre mon portable dans la poche de mon blouson, j'aurais voulu que Rayan soit là à cet instant. Qu'il me serre contre lui, même s'il a horreur de ça, qu'il me murmure que tout ira bien. J'aurais presque pu le croire. Pendant une seconde, je pense à l'appeler, et je me ravise. J'ai honte, beaucoup trop honte. Je ne veux pas l'entendre me dire un "je t'avais prévenu que le mariage, c'est la porte ouverte aux emmerdes" comme il a déjà été capable de me le dire. Ce n'est pas ce dont j'ai besoin. Je redresse la tête en entendant la voix d'une vieille dame qui s'est approchée en me demandant si tout va bien. J'essuie mes joues humides et hoche vaguement la tête pour la rassurer. Qu'elle passe son chemin. A nouveau seul, je me relève en reniflant et en regardant l'hôpital, secoué de quelques sanglots résiduels. Je m'aperçois que c'est la première fois depuis la mort de ma mère que je pleure à cause d'une femme. Je ne pourrais pourtant pas compter toutes celles qui ont partagé mes draps, mais aucune n'a jamais réussi à m'atteindre. Aucune hormis Meleya… et j'ai beau l'avoir blessée aujourd'hui, je sais d'avance qu'il n'y en aura toujours qu'une. Je passe les portes de l'hôpital et me rend dans la salle d'attente la plus proche de la chambre de Meleya, préférant la laisser seule avec Maxim jusqu'à nouvel ordre.
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June D. J. Martin
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MessageSujet: Re: “If you tell the truth, you don't have to remember anything.” melenzo “If you tell the truth, you don't have to remember anything.” melenzo EmptyDim 22 Fév - 20:09

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