Qui est l’abruti qui m’a pondu un truc pareil ?! J’aurai bien aimé dormir cette nuit. Mais avec tout ce vacarme, comment voulez vous ? Comme pour ainsi dire toutes les soirées et nuits depuis que les vacances estivales avaient débuté, il y avait la voisine du dessus qui avait décidé de faire la fiesta chez lui. Entre bruits incessants de talons aiguilles sur le parquet, musique à fond la caisse, hurlements, chants paillards, grincements de ressorts… Il doit s’en passer dans ce logement ! Je n’osais même pas imaginer. Rien que le dernier son évoqué – c’était bien ce que je pense – me faisait rougir. Quand il fait une chaleur insoutenable, nous ne pouvions même plus ouvrir la fenêtre car l’autre et ses convives avaient décidé de fumer le joint le bow-window ouvert. Youpi ! Vive les odeurs désagréables avec cela ! De quoi vous rendre malade. Cela faisait plus d’un mois que cela durait. Jusqu’à présent, j’étais resté seul dans mon coin, à tenir ma langue. Tentant aussi bien que mal à fermer l’œil. Sans succès bien évidemment… Hier soir, je m’étais occupé intelligemment.  J’avais été au vidéo club du quartier et avait loué plusieurs blu-ray. Quatre pour être plus précis. Des films anciens en versions originales. Des chefs d’œuvre français. Je n’avais que quelques bases de cette langue. Ceci grâce à ma mère. Elle avait fait ses études là bas. J’aimais ce pays. Je n’y étais encore jamais été. Tiens ! Une idée pour nos prochaines vacances avec Astor ! Paris. La ville la plus romantique du monde dit on. Je me verrai bien la demander en mariage au pied de la tour Eiffel. Enfin on verra. On n’y était pas encore. Le long métrage Scout Toujours De Gérard Jugnot vous commencez ? Ce film est à mourir de rire. D’ailleurs il m’a donné une très bonne idée pour ma voisine. Ce matin, à l’aube, je suis parti faire un tour au parc. Là bas, je trouvais ce dont j’avais besoin pour mon paquet surprise ! Une crotte de chien bien fraîche, que j’emballais soigneusement dans du paquet journal. Je fis bien attention à ce que l’on me surprenne pas en plein action. J’emmenais mon cadeau que je déposais sur le tapis d’entrée au pied de la porte de ma très charmante voisine. J’y mis le vent avec une allumette et sonnais au moins dix fois rapidement pour bien la réveiller et surtout pour que le feu n’enflamme pas tout l’immeuble. Je courus immédiatement dans les escaliers pour retourner chez moi quand j’entendis quelqu’un maudire la personne qui venait la réveiller à une heure aussi matinale. Bref je ne vous raconte pas la réaction qu’elle a eu en voyant un journal enflammé juste devant chez elle. La réaction que quiconque aurait eu je pense. J’étais hilare en imaginant l’état de ses godasses !  A peine vingt minutes plus tard, j’entendis la police qui porte à sa porte. On m’avait dénoncé. Je fus embarqué au poste. En garde à vous. «  Non mais c’st un scandale ! Je n’ai rien fait de mal ! Vous aviez pas à m’embarquer de la sorte ! » « Vous trouvez cela normal de mettre le feu à un journal avec une crotte de chien dedans à la porte de votre voisine ? » «  Elle n’avait qu’à me laisser dormir… » Le flic, dépité, m’enferma dans une cellule. Où se trouvait déjà une femme. Le sourire aux lèvres. «  Je n’ai pas eu raison peut être ? Quand on appelle les poulets, ils ne bougent pas leurs culs. A un moment il faut bien réagir… » Je m’essayais en face d’elle. «  Vous êtes là pourquoi vous ? »

J’écoutais le récit du sujet de l’arrestation de ma compagne de cellule. C’était bien la première fois que je voyais ça. Enfermer quelqu’un pour des jets d’oeufs !? Mouais… « Si on dirait que tu les avais balancer sur le pare-brise d’une voiture entrain de rouler, je comprendrais mieux. Car là ce serait vraiment dangereux pour le conducteur de rouler sans aucune visibilité. Enfin… Je crois ! En fait je ne sais pas encore conduire, donc je ne me rends pas vraiment compte. » Je réfléchissais un peu à la situation de la jeune femme. « Bon cela dit, j’espère pour toi que les œufs étaient déjà périmés. Sinon merci la nourriture gâchés ! » Cela dit, je n’excusais pas pour autant le geste de la miss. Mais des fois les gens ont le don d’énerver leur monde. Et apparemment cette fille avait un aussi bon voisinage que moi. « Ah là là, les voisins… Je te jure ! » Elle me demanda les raisons de mon arrestation. Je me mis légèrement à rougir au surnom qu’elle m’avait donné. « Euh… Et bien disons que je me suis vengé peut être un peu trop excessivement sur les nombreuses nuits blanches faites grâce à ma voisine. » Je devenais un peu mal à l’aise. Je m’asseyais dans le coin opposé de la cellule en jouant nerveusement avec mes doigts. « On m’accuse de pyromanie à cause du petit cadeau enflammé de j’ai offert à ma dite voisine la reine de la nuit. » Je regardais mon interlocutrice qui semblait en voulait plus sur l’offrande. « TU connais le film français Scout toujours ? » Je laissais un blanc le temps de sa réponse. « Et bien disons que j’ai reproduit une des scènes finales en déposant de son paillasson un journal garni d’excréments de chien que j’avais mis le feu. » J’eus un petit sourire aux lèvres. « C’était marrant sur le coup de la voir éteindre ça avec ses pieds. Imagine un peu la tête qu’elle a fait en voyant que ce n’était que du papier. » Mine de rien, j’étais fier de ma connerie.

J'écoutais son récit attentivement, puis je ne saisis pas sur le coup ce qu'il voulait dire par un journal garni d'excréments, jusqu'à ce que je me souviens du film dont il était question. J'éclatais de rire comme jamais. J'étais incapable de m'arrêter. Évidemment voir le visage de cette femme au vue de ce petit cadeau me donnait mal au ventre de rire. C'était pire que des simples oeufs! Wow, j'aurais vraiment aimé être là. Mes menottes commencaîent à faire rougir mes poignets de douleur, mais l'entendre me raconter sa connerie me faisait oublier tout cela. Jusqu'à temps que monsieur le sergent Douglas - je mange toujours des beignets - Callaghan me dise de me taire;

* Johnson!!! Tu vas la fermer dit?*

Mon sourire disparu aussitôt. Mes lèvres se crispèrent, je détestais me faire peter ma si jolie bulle. Je voulais bouder comme une fillette, mais je ne suis pas une fillette. J'eus un sourire en coin lorsque j'eus l'idée de faire vivre un vrai calvaire à tout le commisariat. Je détournai le regard vers le fugitif à mes côtés. Cela me donnait une idée! Je lui fis un clin d'oeil et me mit à crier:

- Hey dit! On reste ici pendant que vous vous empiffrer de beignets ou quoi?

Le sergent Callaghan ne me trouvait plus bien drôle.

Bon et bien il y avait au moins une personne à qui ma petite bêtise via ma voisine faisait rire. C’était déjà ça ! Ma comparse de cellule en riait de bon cœur. Je regardais l’agent de police manger. Cela me donnait un peu lanaussée de voir toute cette friture qui entrait dans sa bouche. Comment cet homme là faisait il pour ne pas être malade lui-même de sa nourriture ? Puis je le regardais d’un air perplexe à sa façon dont il a parlé à la fille se situant à mes côtés. «  Et bien c’est comme ça que vous parlez aux jeunes demoiselles ? » Silence de l’agent en question. Je zyeutais rapidement ses mains. Aucune alliance. « Ce n’est pas comme ça que vous allez aller conquérir un cœur monsieur ! » J’étais assez sec dans mes paroles. «  Tu peux parler Stenfler ! » «  Moi au moins j’ai été marié. Fait dont je doute de votre côté ! » « Ta gueule ! » Il m’exaspérait. J’allais laisser tomber lorsque ma voisine s’y mettait de son côté aussi. Mais d’une toute autre approche. Plus moqueuse dira t on. Moi à la demoiselle. «  Johnson !!! Tu vas la fermer dir ? Imitant non sans surjouer l’agent de police ! M’imitant moi-même toujours à l’attention de l’étudiante. «  Et bien c’est comme ça que vous parlez à l’agent de police demoiselle ? » L’agent m’interrompit. «  Bon vous allez la fermer tous les deux ! Sinon je vais vous faire passer un sale quart d’heure !