Pour son anniversaire, et donc ses 18 ans, Sacha avait eut le droit d’utiliser les chevaux de son paternel ainsi que sa propriété. Une trop grande propriété, avouons le. Avoir un père milliardaire, et peut être plus, s’avérait pratique, parfois.  Sacha avait prit soin d’éviter la presse pour l’évènement. Ce conseil, il le tenait de James lui-même. A vrai dire, il y avait peu de chose que O’Malley Senior n’aimait contrôler dans sa vie.
Aussi, la petite sortie fut appréciée par Sacha. Adam et Weyna devaient le rejoindre et déjà, le mioche s’impatientait devant les boxes. Il avait prévu un sac pour pique niquer et de quoi roupiller. La météo avait été annoncé clémente et les chevaux avait été préparé pour s’assurer qu’aucun débordement n’aurait lieu. Jamais une seule fois dans sa vie, Sacha n’avait posé les fesses sur un animal. D’ailleurs, pour la première fois, il voyait un cheval en vrai. Plus grand qu’il ne l’avait imaginé, sa monture, vînt lui dévorer avec avidité le quartier de pomme que Sacha avait en main. Pourvu qu’il ne s’acharne pas ainsi sur ses doigts lorsqu’il devrait lui enfourner cette chose étrange et métallique que l’animal aurait bientôt en bouche.

Peu importe, pressé et impatient comme un enfant devant ses cadeaux de noël, Sacha rejoignit le portail pour retrouver Weyna et Adam. Ces deux là partageaient la même confrérie que lui. Il avait rencontré la première lors d’une erreur incongrue de la part de la jeune femme. Si au départ, il l’avait prise pour une baleine extraterrestre, aujourd’hui, il la percevait autrement. Pourvu que son père n’est pas à la rencontrer lorsqu’elle était de mauvaise humeur. Enfin, il restait Adam, le vieux. Il avait réussi à retenir Sacha lors de sa toute première cuite. Si le rouquin ne tenait toujours pas l’alcool, il tenait bien plus à Adam.

Deux heures plus tard, les trois se retrouvaient perchés en haut d’une monture et avançait tant bien que mal dans un chemin terreur. Quand nous parlons d’avancer, nous parlons bien évidemment, du nez du cheval de Sacha en plein milieu d’une touffe d’herbes grasses.

« Et voilà ! » Exclama Sacha avec cette voix prouvant qu’il allait en dire une plus grosse que lui. « Il faut que le premier être vivant que je monte soit une brouteuse de gazon. »

Le pauvre. Déjà qu’il supportait son poids, la selle et autres réjouissances, il fallait en plus le cogner. Réellement, cette discipline perturbait le Sigma. Il avait écouté les conseils avisés de l’homme qui les avait aidés à panser et seller les chevaux. Mais il ne savait toujours pas manier sa monture.

« Les pauvres, sérieux. Déjà qu’ils doivent marcher avec nous sur le dos… J’ai pas dis que t’étais grosse, hein, Weyna… Mais quand même, faut vraiment que je le frappe ? »

Les femmes et leur poids. Toute une histoire ! De plus, il savait que la brune pouvait démarrer au quart de tour et c’était ce qui amusait Sacha. Autant la taquiner un peu, surtout qu’habituellement, il gaffait plutôt que provoquait délibérément.

Golden Trio

Three people in this shit means three reasons to have fun

Nous arrivions enfin à l’endroit que Sacha avait tenu à garder secret durant tout le trajet. Bien sûr, j’avais essayé de ruser pour savoir ce qui nous attendait, mais toutes mes tentatives étaient veines.  Que ce soit des menaces, des flatteries ou même du charme; rien n’avait fonctionné sur le jeune orange.

Pour les vacances ils nous avaient invités, Adam et moi, à passer une partie de l’été dans sa résidence. Ou devrais-je même dire dans son château tellement, elle était immense. Je me rappelle très clairement m’être fait refermer la bouche par Roméo parce qu’elle était restée trop longtemps ouverte à contempler la splendeur des lieux. Et au fur et à mesure que la visite avancée je me retrouvais de plus en plus démunis de mon vocabulaire, qui ne se limitait plus qu’à des « oh putain », ce qui ne changeait pas vraiment de d’habitude, ou à  des inspirations de stupéfactions. Il m’avait fallu un certain temps avant de me repérer et de retrouver ma chambre. On avait d’ailleurs failli faire un remake de notre rencontre la première nuit, mais j’avais fini par retrouver mon chemin. On avait passé la première journée à ne rien faire excepté profiter de notre premier jour de vacances : des rayons de soleil, de la piscine, du barbecue et bien sûr de nos délires en tout genre.

Cela faisait maintenant deux jours que nous y étions et il nous avait préparé une petite surprise. Chose que je détestais par-dessus tout, car je n’aimais pas être prise aux dépourvues. Si on avait pu m’attitrer un pouvoir ça serait celui de lire l’avenir pour ne plus me retrouver désarmé face aux travers de la vie. Pour être préparé si on venait à me prendre encore quelqu’un à qui je tenais. Malheureusement, je ne pouvais qu’en rêver. Et pendant que j’étais là à rire avec mes deux amis, mon père était seul à la maison depuis plus d’un an et je ne savais même pas s’il allait bien, ou bien si je lui manquais. Je savais seulement qu’il était envie, enfin si on pouvait appeler ça vivre. Ewen essayait de me tenir informé de la situation quand il le pouvait, mais ce n’était pas à lu de veiller sur lui, c’était à moi. Le problème, c’était qu’il m’avait très bien fait comprendre qu’il préférait mourir plutôt que de se laisser enlacer par sa monstrueuse fille qui lui avait tout pris.

-C’est une blague ?

Nous arrivâmes devant une écurie. Ce qui ne laissait pas le moindre doute sur ce que nous allions faire et malgré toutes mes protestations, je me retrouvais bientôt sur une monture noire à la crinière dorée. J’avais toujours voulu un cheval quand j’étais petite, mais maintenant que je me retrouvais cavalière de l’un d’eux, je ne trouvais ça plus du tout attrayant.

-C’est pas marrant moi je descends !

Je commençais à m’agiter sur la bête pour m’en extraire, mais elle ne me laissa pas faire et s’agita également. Dans un mouvement de panique je me mise à agripper son cou comme une enfant effrayée s’agripperait à celui de son papa. Quand je rouvris les yeux, je les vis tous les deux me fixer.

-Un seul commentaire et vous êtes des hommes morts !

Je décidais finalement de tenter ma chance, étant donné que « Storm » ne m’en laissé pas le choix. En regardant Sacha, se faire arrêter toutes les 5 secondes par son cheval,  je me dis que j’avais bien fait mon choix. En plus, je commençais à prendre conscience du mécanisme de l’équitation et je me débrouillais plutôt pas mal. Quand il lança une phrase à propos de mon poids, je ne puis m’empêcher de lui lancer un regard meurtrier.

-T’as pas besoin de le frapper tout est dans la fermeté ! S’il sent que t’es pas à l’aise, il ne le sera pas non plus et il ne fera pas ce que tu lui demandes. Regarde le mien il avance très bien tout …

Storm se mit à venir brouter à côté de celui de Sacha et tous mes mouvements pour le faire avancer étaient vains. Je savais qu’ils allaient encore se foutre de ma gueule, mais bon je l’avais bien cherché à me venter à tout bout de champ.

Storm:

Attendez ? Sacha venait tout juste de réaliser un petit détail. Pourquoi est-ce que Weyna avait le droit à un magnifique cheval fin et élancé, Adam à un cheval de course, et lui, Sacha, à un double poney un mètre 45 à la tête de nounours ambulant ? Le rouquin soupçonnait son père de lui avoir laissé ce cheval uniquement pour éviter qu’il se casse la figure ou se blesse. Être touché de cette marque d’attention ou vexé ? Sacha ne parvenait à se décider.

Alors que le garçon écoutait attentivement les conseils de Weyna, il désenchanta rapidement en remarquant la monture de la belle venir taxer son carré de gazon.

« Je suis impressionné par ton autorité naturelle…. Alfred va nous tuer s’ils bouffent les pétunias du jardin… » Annonça Sacha en notant dans un coin dans son esprit que le jardin que la majordome entretenait avec soin s’approchait bien plus que l’entrée de la forêt.

Heureusement, Adam venait à leur secours. Zorro est arrivé… sans se presser. Attendez ! Pourquoi est-ce qu’il leur fonçait dessus ?  Adam les chargeait ! A peine le cheval de monsieur arrivé que le sien réalisait une embardé sur le côté, seul. En effet, si le cheval avait bondit à droite, Sacha, lui, était bien resté planté à la même place. Pire que dans un cartoon, le Sigma fini les fesses dans la pelouse sans bien comprendre ce qui venait de se réaliser. Première chute. Finalement, son père ne lui avait peut être pas fourni le cheval le plus facile à monter mais au moins, il tombait de moins haut !

« Aouh… » Grogna Sacha en se redressant lentement. « Je vais en cueillir de cette herbe. Vu leur entrain à venir ici, elle doit super bonne… »

Ouais, lui pensait plus à un truc qui se fume. Le cheval, quant à lui, hennit comme une truie, les dents à l’air et secouant la tête de gauche à droite. Est-ce qu’il se payait sa tête ? Probablement. Le rouquin redressa le nez vers ses deux amis avant de rire comme un idiot.

« Moi qui pensait que se serait facile… je tombe de haut. »

Alors qu’il tendait la main pour récupérer Guimauve, le cheval le plus têtu de la planète, l’animal trottina gaiement vers les fleurs d’Alfred.

« Guimauve ! AU PIED ! » S’écria Sacha, l’index pointé sur ses chaussures.

Mais quoi de plus appétissant que des fleurs parfaitement alignées et entretenues ?  Guimauve se fichait royalement de Sacha. La langue dehors, l’encolure bombée et la queue légèrement relevée, l’animal s’arrêta le nez dans une jardinière.

« Weyna, ton cheval pourrait pas lui faire du charme pour attirer le mien ? » Demanda Sacha avec espoir. « Un peu comme dans pokémon…attaque charme ! »

Non, ca ne risquait pas de fonctionner… d’ailleurs, en y repensant, est-ce qu’il était le seul à monter sur une femelle ?