'we're all gonna get our hope back, it's just going to take some of us longer than others, you know ?'

'Vivre dans le passé ne parviendra qu’à te foutre en l'air.'

Affalée sur son lit, le son de daddy yankee résonnant dans ses oreilles, Ellie profite d'un moment de solitude. Fermant les yeux, elle bouge sa tête au rythme entrainant du son espagnol. La musique adoucit les mœurs, c'est bien connu. Et sans elle, Ellie se sent souvent perdue, désorientée. La musique occupe une telle place dans sa vie qu'elle lui ait impossible de s'en passer ne serait-ce qu'une seule journée. La musique lui permet de traverser pas mal de moments difficiles et l'accompagne dans ses moments d'euphorie et d'extase. Ellie, elle ne vit que par elle, c'est un fait. Plongée dans ses songes, la sonnerie de son téléphone finit par la ramener sur terre. Elle soupire et d'un geste las attrape son cellulaire pour se renseigner sur l'auteur de l'appel. 'Maman' affiche son iphone. Elle hésite à décrocher ou pas, mais connaissant sa matriarche, si Ellie ne répond pas maintenant, elle continuera de la harceler tout l'après-midi jusqu'à qu'elle daigne lui parler. « Elisabeth, c'est maman ». Déconne, comme si elle ne l'avait pas compris. L'auteur de l'appel s'affiche sur l'écran du téléphone vois-tu. « Je te rappelle que ce soir tu représentes le nom Grimaldi au gala de charité qui se déroule au symphony hall. Je compte sur toi pour être irréprochable ». Ellie grimace au fur et à mesure que sa mère déblatère son monologue. Ce qu'elle peut être gnignigni avec ces mondanités à deux francs cinquante. Pfff ça l'agace Ellie. Et puis paf sa mère raccroche. Comme ça. Sans laisser à Ellie le soin de répondre quoi que ce soit. Elle grogne la Ellie, parce qu'en vérité, elle l'avait complètement zappé ce stupide gala qu'elle souhaiterait esquiver. Elle en a marre d'avance, parce qu'il va falloir rester assis à table des heures, à faire sembler d'écouter des héritiers cracher leur monologue insipide et ennuyeux, tout en souriant et en leur laisser l'impression que tout cela nous passionne. Des fois, c'est vraiment pas drôle d'être une héritière d'un titre royal. Ellie se relève, prête à aller se doucher, parce que l'après-midi avance à grands enjambées et elle n'aime tellement pas se mettre sur son 31 que lorsqu'elle doit le faire, ça lui prend des heures. Elle pourrait faire appel à une coiffeuse, maquilleuse et styliste personnelle, comme à Monaco, mais là encore, ce genre de privlège ne l'enthousiaste pas. Grande indépendante, Ellie préfère se débrouiller toute seule, pour ne jamais rien devoir à personne. Tel est son leitmotiv. Quelques heures plus tard, habillée d'un robe qui scies ses courbes à la perfection, Ellie retouche une dernière ses longs cheveux bruns qu'elle s'attelle depuis une bonne demi-heure à faire onduler. Presque prête à partir et voyant l'heure défilée à une vitesse folle, la jeune femme se hisse sur ses talons avant de claquer la porte de l'appartement qu'elle partage avec sa colocataire et amie Briséis. Ellie, elle n'est pas fan des robes, des talons et de tout le tralala pour lesquelles la plupart des filles de son âge vivent. Mais lorsqu'elle se donne la peine de se pomponner un minimum, il faut bien avouer que la princesse est resplendissante. Un voiture l'attend au pied de son immeuble, prête à l'emmener au bout de ses rêves. Enfin surtout jusqu'à sa stupide soirée. La jeune femme colle son front contre la vitre de la voiture, scrutant la ville et ce qu'elle dégage lorsque le crépuscule est tombée. Elle aurait voulu que ce moment de plénitude dure longtemps, mais le crissement des pneus de son taxi lui arrache un soupir. Mademoiselle est arrivée à bon port. L'heure d'aller s'emmerder à sonner. Après s'être présentée à l'accueil et subie les salutations de plusieurs héritiers/héritières qu'elle ne connait ni d'Adam, ni d'EveEllie se retrouve attablée avec différentes personnes. Tous plus âgés qu'elle, sauf un peut-être. Il semble être de son âge, ce qui l'étonne d'ailleurs. D'ordinaire, elle est la seule à avoir la vingtaine dans ce genre de réception, réservée à la haute sphère et donc au quadragénaires. « Qu'est-ce que je déteste ce genre de soirée franchement » qu'elle chuchote à l'égard de celui qui semble être son conscrit, assis à ses côtés. Elle s'ennuie Ellie, alors elle a besoin de partager sa lassitude avec quelqu'un. Et puis il a l'air gentil lui. Un peu triste, mais gentil. Son sens de psychologue en éveil, Ellie sait très bien cerner les gens. Et la mélancolie qui émane de ce jeune homme la percute de plein fouet. « On se tellement mieux devant la reige des neiges en mangeant des M&M's ». True story. Les disneys, la jeune femme en raffole. Elle les connait tous par cœur, pour les avoir regarder des millions de fois lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant. Enfin même maintenant, elle en regarde toujours, tapie au fond de son lit, avec son doudou ( oui oui elle en a encore un ) et de la nourriture. « Enfin, je ne sais pas trop pourquoi je dis tout ça moi... » dit-elle, triturant son verre avec ses mains. C'est son tic, lorsqu'elle est anxieuse. Il lui faut quelque chose entre les mains à martyriser, afin de ne pas se focaliser sur ce qui la stresse. Et actuellement, elle a peur de passer pour une fille étrange, à lui adresser la parole alors qu'ils ne se sont jamais vu auparavant. Mais elle s'ennuie tellement qu'elle ferait n'importe quoi pour trouver une occupation et faire avancer le temps plus vite. Alors elle cause à un inconnu, espérant quand même qu'il lui réponde. Ouais, ce serait bien.

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