Je ne peux retenir un sourire lorsque Cheyenne utilise le mot français pour caractériser le rôle que j’allais une nouvelle fois devoir endosser : celui de père. Je reste longtemps silencieux, incapable de dire quoi que ce soit. Il n’y avait aucun mot pour expliquer ce que je pouvais ressentir à cet instant précis. J’avais une boule dans le ventre. Pas une boule de stress ou bien de tristesse. Non. Une boule de joie. Je me sentais comme apaisé, ôté de tout problème. Cheyenne venait de donner la vie à notre fils. Un enfant qui, pour le moment, semblait en parfaite santé. Et je ne pouvais plus détacher mon regard du sien. Mes yeux, rougis par les larmes, les joues humides, je profitais néanmoins du spectacle. Un nouveau né, l’oreille posée contre le cœur de sa mère. Un bref instant j’eus comme un flash. Je revoyais Sasha dans la même posture, adolescente, avec Kilian contre son sein et moi, complètement ébahi, amoureux, stressé et tellement jeune, avec les cheveux encore mi-longs, coiffure typique de l’adolescent rebelle. Aujourd’hui, vingt ans s’était écoulés. Une autre femme tenait mon enfant contre elle. Ce n’était plus Kilian, mais un petit Liam. C’est à ce moment précis que mon cœur se déchira, au milieu d’une vague de joie. Sasha n’était plus là. Sasha ne serait plus.
Finalement on emmena le petit afin de lui faire suivre quelques examens afin de s’assurer que tout allait bien. Sans même avoir à croiser le regard de Cheyenne, je ressentais sa tristesse de voir notre bébé s’éloigner. Mon reflexe premier fut de glisser ma main sur celle de la jeune femme, afin de la rassurer. Il reviendrait vite. Elle n’aura même pas le temps de faire un petit somme que notre Liam sera de nouveau là, dans son lit, juste à côté de celui de sa mère.
- T’as fait du bon boulot, Hutchinson. Maintenant, tu devrais te reposer.
Je dépose un baiser sur ses lèvres et lui adresse un sourire rassurant. Ma main glisse sur son front. Il est temps qu’elle rejoigne les bras de Morphée.
Quelques temps plus tard…
On a emmené Cheyenne dans sa chambre, afin qu’elle puisse se reposer comme bon lui semblait. Et si je l’observais un moment plongée dans son sommeil, je sentais une pointe de stress prendre le dessus. Déglutissant, je me relevais afin de quitter l’hôpital. Une fois dans la rue, je me mis à courir à une rapidité déconcertante, le corps bourré d’adrénaline. Je courais comme si on me poursuivait dans le but de me tuer. Les passants dont je croisais le chemin m’observèrent avec surprise et frayeur. Pourtant je continuais ma route. Le soleil commençait à baisser dans le ciel. Je courais, encore et toujours, comme si ma vie en dépendait. Combien de temps cela avait-il duré ? Je n’en avais aucune idée. Je m’adossais contre un muret, la tête penchée en arrière, tâchant de reprendre mon souffle. Une fois cela fait, j’ouvrais de nouveau les yeux afin d’observer devant moi. Et juste en face se trouvait la tombe de Sasha au milieu d’une quantité impressionnante d’autres défunts. Mon pas se fit plus léger et pourtant plus lent. Les larmes coulèrent sur mes joues tandis que je me penchais en avant, les mains posées à plat sur le tombeau. Le contact avec la pierre fut froid et étonnamment, cela me soulagea. Je lisais une nouvelle fois, inlassablement, les inscriptions de la pierre tombale pour finalement m’allonger sur la pierre horizontale, sur le dos, face vers le ciel.
- Allo Kilian ? Oui c’est moi. Félicitations, tu viens d’avoir ton petit frère.
Deux heures plus tard…
Mon téléphone recevait une certaine quantité d’appel. Toutes les personnes que j’avais prévenues de l’accouchement imminent de Cheyenne, juste avant que le travail ne commence, cherchaient à me joindre afin d’avoir davantage de nouvelles. Entre autre la famille de Cheyenne, Joe, Noah, Edward, Maria, Sydney, mon frère Samuel, et bien d’autres. Pourtant, je ne répondis pas dans l’immédiat. Durant une bonne heure, je restais là, allongé sur la tombe de ma défunte épouse. Une façon pour moi de me recueillir, de faire le vide dans mon esprit, de laisser Sasha me conseiller. Je ne revins que deux heures plus tard à l’hôpital. Cheyenne ne s’était pas encore réveillée, tout comme on n’apportait pas tout de suite le petit Liam, afin qu’il puisse laisser sa mère se reposer. Quant à nos proches, ils ne pourront nous rendre visite que demain. De mon côté, je me sentais mieux. Beaucoup mieux.
Le soir venu, on m’apporta mon fils. Si Cheyenne continuait paisiblement à dormir, pour ma part, j’en profitais pour faire connaissance avec ce petit bout qui m’avait déjà fait tourner en bourrique. Je le gardais dans mes bras, contre moi. La différence de gabarit restait impressionnante. Déjà qu’un nourrisson est minuscule, alors si vous le mettez dans mes bras… Je n’avais étrangement pas perdu les gestes à avoir avec les nouveau-nés, si bien que je me sentis très vite à l’aise avec un être aussi petit contre moi. Et voilà, je vouais désormais un amour inconditionnel à une nouvelle personne sur cette Terre.
- Oh oui, tu viens d’atterrir dans une sacrée famille. Tu verras bientôt tes deux frères et ta sœur. Ils sont tous complètement fous mais tu vas les adorer. T’es tombé sur une sacrée famille, mais c’est de loin la meilleure, trésor.
Je laissais mon doigt caresser la tempe du nourrisson, avant de tourner la tête vers Cheyenne qui venait d’ouvrir les yeux.
- Hey mais regarde qui vient de se réveiller. C’est ta maman.
Spoiler:
HJ : Si tu veux commencer les visites, tu peux. Sinon je le ferais dans le prochain post =)
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Sujet: Re: every you every me Mer 31 Juil - 20:00
Cheyenne & Logan
without a family, man, alone in the world, trembles with the cold
Parfois, je me demande si je ne suis pas encore l'enfant recherchant l'approbation d'un aîné; c'est mon troisième enfant, mais alors que Logan semble admettre mes efforts et m'inviter au repos, je me sens comme si je n'avais attendu que ces mots pour dire de me laisser aller. Avais-je bien fait ? Bien sûr que oui, quelle question, même si la tâche s'était montrée particulièrement ardue. Mon fils. Un fils. Encore un Salaun. L'idée d'avoir encore à faire avec un Salaun m'arracha un petit rire épuisé, même si dans le fond celui-là ne m'en ferait pas voir de toutes les couleurs: j'allais avoir une main solide dans la qualité du chenapan. Mais il tiendrait certainement de son père, j'espèrais au moins qu'il en ait la beauté. Logan était si critique envers lui-même, envers son passé, mais il restait probablement l'homme que je passerais ma vie à détailler, adonis merveilleux dont je ne cesserais probablement jamais d'apprécier la beauté. Physique, peut-être: si vous aimiez les hommes bien costauds, les mâles qui vous font de l'ombre ou qui vous nichent dans leurs bras pour vous protéger du monde. Et morale, parce que pour aussi rustre que l'homme savait être, pour aussi insupportable qu'il aura su être aux débuts de notre histoire... Il avait une présence d'esprit et une force de caractère qui ne pouvaient que me laisser choir. Qu'avais-je fait donc pour trouver le réconfort de ses bras ? La dévotion de son regard ? La tendresse de ses lèvres ? Je venais de lui donner un fils, un second pour lui comme pour moi. Mais je n'étais pas Sasha. Je ne voulais pas remplacer la défunte aux yeux de Logan, je ne me permettrait jamais la prétention de vouloir m'y tenter. Mais le fantôme de la jeune femme planait dans la pièce, et si je lui accordais une pensée, je ne doutais pas que l'esprit de Logan, lui, était en ébullition.
- (...) Maintenant, tu devrais te reposer.
Il me frôle doucement de la main, rassurant cette crainte irrationnelle et je n'ai même pas le temps de fermer les yeux sur son baiser que déjà je m'abandonne à un repos bien mérité. Je ne sais pas quand je m'éveille la première fois; plus tard, certainement. Le jour est pleinement levé, cette fois et il y a cette angoisse qui m'étreint le coeur avant même que je ne me souvienne où je me trouvais... et pourquoi. Je tournais la tête et manquais de voir mon fils; je n'étais pas surprise, même si je me doutais que l'enfant devait probablement dormir autant que moi. Ce qui m'étonnait, en revanche, c'était de me réveiller seule. Cinq minutes passèrent. Dix. Peut-être était-il à la nurserie, occupé à faire le paon en racontant à qui veut l'entendre que c'était son fils à lui qu'on voyait derrière la glace ? Peut-être. Mais j'en doutais. Je le connaissais, je me doutais qu'il ne m'aurait pas laissée sans une raison majeure et je m'agitais déjà à tenter de découvrir pourquoi.
- Rendormez-vous, monsieur ne devrait pas tarder à revenir.
L'infirmière était arrivée avec un peu d'eau, m'aida à boire quelques gouttes et sourit d'un air si sûre d'elle que je me laissait aller à la croire: j'étais encore trop épuisée pour réellement en douter. Le fait qu'elle pensait sûrement toujours avoir affaire à mon mari depuis l'incident avec les policiers m'amusait, mais je n'avais pas la force de la contredire. Logan serait là à un moment ou à un autre, et je n'avais personnellement rien d'autre à faire. Je refermais les yeux.
Bien plus tard - (...) complètement fous, mais tu vas les adorer. T'es tombé sur une sacrée famille, mais c'est de loin la meilleure, trésor.
Ma gorge se serrait à l'entendre dire ça. La famille était telle qu'elle était parce qu'il m'avait aidé à sortir du tunnel, à grandir, à accepter que je n'étais pas seule et surtout, que je pouvais être heureuse à nouveau. Nous avions connu des hauts et des bas, mais au final, ça menait à un Logan Salaun se prenant pour Jolly Jumper, mon fils étant Lucky Luke et ma fille le vilain Dalton. Tant de difficultés pour un résultat pareil, j'en aurais pleuré... Balancement hormonal, sans doute ? Peut-être. J'ouvrais péniblement un oeil, tiquant encore face au soleil bas qui brillait dans mon regard en ce début de soirée, avant de finalement fixer mon regard sur le duo qui marchait lentement dans la chambre, un géant tenant en main son précieux avenir. Et le sourire me gagna... Il me présenta au nouveau-né et l'enfant gémit, probablement dérangé du doux contact de son père pour rejoindre une étrange inconnue.
- Bonsoir, mon ange...
Récupérant l'enfant dans les bras, ma voix eut un effet immédiat sur le poupin qui se calma instantanément. Je n'avais pas encore la force, ni la forme pour dire de me balader dans la chambre avec l'enfant, mais je le gardais contre moi malgré tout, le coeur gonflé d'affection et le regard rempli de gratitude pour l'homme qui m'avait fait un don pareil. L'infirmière (Deliah) devait avoir un sixième sens, parce qu'elle frappa à la porte et entra à peine quelques secondes après que j'eus récupéré mon Liam, demandant si je me sentait d'attaque pour nourrir le petit monstre. Une étincelle dans le regard, je fixais Logan avant de mordiller ma lèvre et acquiescer: je n'avais jamais nourrir les jumeaux au sein, pour diverses raisons, aussi lorsque le petit s'agrippa et commença sa besogne, un léger sursaut me prit et j'expérimentais la sensation la plus étrange qu'il me fut donné de connaître. Et pendant ce temps, Logan nous fixait, comme lors de la salle de travail, et je l'appelais d'une main tendue. Lorsqu'il fut proche de moi, j'attirais son visage vers le mien, et lui donnait un baiser, en le remerciant. Il trouverait peut-être abhérant que je soie celle qui le remercie, mais il y avait tant de raisons à ça. La principale se nichant contre mon abdomen, évidemment, mais aussi d'être un partenaire sérieux, sur qui je peux compter, qui ne fuit pas à la moindre incartade, qui se permet une seconde chance avec moi malgré ce qui est arrivé à Sasha et qu'il fasse tous les efforts du monde pour redevenir un père pour Kilian et assumer sa paternité (biologique ou relationnelle) avec ma propre famille. Seigneur, que j'aimais cet homme. Si j'avais seulement cru à la légitimité du mariage, je lui aurais passé l'anneau au doigt immédiatement...
<- Ma famille n'était pas si folle que ça avant que tu ne débarques dans nos vie, Monsieur Salaun.. Mais j'avoue qu'avec ce dernier petit Salaun, je peux tout autant déposer les armes et accepter la réalité tout de suite, non ?
Ma voix était fatiguée, mais je respirais d'une sérénité retrouvée. Je ne connais pas Sasha, je ne pourrais donc pas prétendre ce qu'elle aurait pensé de cette naissance. Mais si elle était comme moi, j'espère qu'elle serait ravie pour nous. Ravie que Logan aille de l'avant. Heureuse de le voir heureux. C'était ce que j'espérais le plus, même si l'approbation d'une personne chère n'étant plus n'est pas exactement facile à obtenir. Je ne pouvais qu'espérer. Et espérer que Logan s'y retrouve aussi...
Je te laisse faire, je suis déchirée entre savoir qui faire intervenir, et j'ignore qui tu aimerais voir d'abord. Ma famille ou alors Edward ou autre. Comme tu veux, patronne :D Désolée du temps de réponse, le retour a été chaotique ^^'
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Sujet: Re: every you every me Lun 5 Aoû - 22:31
Every you every me
Cheyenne & Logan
A peine Cheyenne fut elle réveillée que je lui donnais Liam. Ce dernier eut besoin d’un temps d’adaptation avant de redevenir totalement serein contre sa mère. Le spectacle restait magnifique et je ne me serais jamais lassé de les observer durant des heures. Très vite, l’infirmière frappa doucement à la porte de la chambre, avant d’entrer. Bien que les naissances restent son quotidien, je devinais une expression attendrie sur le visage. Le fait est que le feeling entre elle et nous était parfaitement bien passé. Il faut avouer qu’à peine Liam avait pointé le bout de son nez, j’avais serré toute l’équipe médicale dans mes bras, particulièrement ému par ce tournant de ma vie. Ca les avait d’ailleurs grandement amusés. Là, il fut temps pour Cheyenne de donner le sein à notre fils. Je ne l’avais encore jamais vu avec un bébé, mais d’après ce qu’elle m’avait raconté, elle n’avait pas nourri les jumeaux avec le lait maternel. Là-dessus je ne portais aucun jugement car en temps qu’homme, je ne connaissais ni les atouts, ni les problèmes liés à l’allaitement. Je laissais donc le choix à la maman. Mais Liam, lui, eut le droit au lait de sa mère. Je restais là, à fixer le petit téter comme si sa vie en dépendait. Tout d’abord, je fus comme choqué – dans le bon sens du terme – par cette image. Un véritable lien devait se créer entre la mère et l’enfant durant l’allaitement. Je restais fasciné et admiratif. C’est là qu’on se rend compte que la nature est bien faite. Mais Cheyenne me fit sortir de mes pensées en prenant délicatement ma main. M’approchant d’elle, elle scella ses lèvres aux miennes dans un tendre baiser, preuve d’un amour intense.
- S’il tient de moi, oui, je pense que tu peux déclarer forfait. Quoi qu’il en soit, sans vouloir te faire peur, il a déjà l’air d’avoir l’appétit de son père.
Là, j’esquissais un sourire, venant caresser la joue de Cheyenne. Je venais m’asseoir sur une petite parcelle du lit, amusé de voir Liam boire, sans trop prendre la peine de respirer entre deux gorgées. Déjà un estomac sur pattes ? Ca promettait. Je glissais mon doigt sur la tempe de mon fils, avant de rire.
- Profite fils que j’accepte de partager les seins de ta mère. Après, je reprends le monopole.
Je me mordillais la lèvre inférieure avant de tourner la tête vers Cheyenne. Je m’attendais déjà à me prendre un léger coup de poing dans le bras. Quant à l’infirmière, je la vis sourire, amusée.
Liam avait directement atterri dans les bras d’Edward, à peine ce dernier était entré dans la chambre d’hôpital avec Maria. Ils étaient tout d’eux venus d’Irlande, sans les enfants, s’octroyant des petites vacances en amoureux. Je l’avais appelé deux jours plus tôt afin de les prévenir de l’accouchement imminent de Cheyenne, et sans grand étonnement, les deux meilleurs amis de la jeune femme avaient rappliqué dés qu’un vol l’avait permis. Maria, de son côté, avait affiché une mine totalement attendrie devant le nourrisson, et profita que son mari soit complètement gaga devant lui afin d’aller nous saluer, nous, les deux nouveaux parents. Elle embrassa avec affection Hutchinson sur la joue, lui demandant comment elle se sentait. De son côté, Edward s’amusait à faire rire le bébé en faisant l’idiot. Rien de bien étonnant venant de l’irlandais. Et quand il donna le bébé à Maria, il se rua sur Cheyenne, afin de la prendre dans ses bras.
- God, ce que tu m’as manqué !
Entre Edward et moi, les tensions s’étaient bien évidemment apaisées. Lorsqu’il venait avec Maria à San Francisco – aussi souvent qu’ils le pouvaient –, nous les hébergions. Et une fois de plus, ça serait le cas. Les visites furent nombreuses ce jour-là. Heureusement que Cheyenne avait eu un minimum de temps afin de se reposer. Ils s’enchaînèrent. Mon aîné, Samuel, avait fait la route d’un autre Etat des USA afin de rencontrer son nouveau neveu. Quand il était entré dans mon champ de vision, le bonheur s’était lu sur mes yeux. Une longue étreinte fraternelle. Samuel était de base, professeur à la Sorbonne. Il était venu dans le cadre de l’échange avec Berkeley, quelques années plus tôt. Il y était resté quelques temps avant d’abandonner sa carrière pour se consacrer à la musique. Il devenait un artiste à succès, enchaînant les concerts aux Etats-Unis et en Europe. Cela ne nous donnait que peu de temps pour nous voir, mais nous arrivions toujours à nous accorder un peu de temps. De cette façon, il connaissait Cheyenne, bien qu’il aurait aimé la connaître davantage.
Joe avait également fait le déplacement, laissant l’impression que ce fut à contrecœur. Pourtant, j’aurais juré que ce n’était pas le cas. Il fut heureux pour nous, sans trop le montrer comme à son habitude. Et voilà qu’il rencontrait son filleul, en bon parrain. Pour ce qui était des signes affectifs, il devra repasser car visiblement, ce n’était pas son fort. Il se contenta donc de nous féliciter à coup de sarcasmes et de sourires arrogants. Bref, c’était Joe. Mais dans le fond, j’étais heureux qu’il soit l’un des premiers à faire le déplacement pour voir Liam et prendre de nos nouvelles. Il ne put d’ailleurs pas s’empêcher de dire à Cheyenne que lorsque son intimité le permettrait à nouveau, il serait présent pour elle afin de lui faire rattraper toutes les parties de jambes en l’air qu’elle n’aura pas pu avoir durant les premières semaines après l’accouchement. Cela lui avait d’ailleurs valu un coup de poing dans l’épaule, un sourire amusé, et un autre un tantinet gêné de la part de la jeune femme qui devait probablement se sentir honteuse d’avoir apprécié cette soirée passée tous les trois.
La venue de Kilian, de Caitlin et d’Aidan me fit le plus grand bien. Si mon aîné resta un moment bouche-bée et pensif devant la vue de son nouveau petit frère, il finit par mettre ses pensées de côté afin de profiter du bébé. Désormais, c’était chasse-gardée. Je n’avais même plus le droit de m’approcher de Liam sans entendre un grognement sortir des lèvres de mon aîné.
- Pas touche, vieillard. Tu l’auras assez souvent.
Un sourire carnassier, et il faisait preuve d’une tendresse inouïe devant le nourrisson.
Noah fit également son apparition, en compagnie de William. Le cadet des Clives se montra complètement fou à la vue du bébé. Il me semble même qu’il tenta de le voler deux ou trois fois, mais le regard de lionne souhaitant protéger sa progéniture, made by Cheyenne, le calma bien vite dans ses tentatives. Il se contenta donc de jouer avec lui, de lui faire des câlins et des bisous. Nous n’avions plus qu’à nous mettre d’accord pour nommer Noah comme la nounou officielle du bambin. William, de son côté, fut beaucoup plus distant. S’il était venu, c’était pour accompagner son petit-frère, mais surtout pour laisser les poils de mes bras s’hérisser devant les regards langoureux qu’il lançait à Cheyenne. Il n’avait pas prêté d’attention particulièrement à l’enfant à part une réponse à son frère qui s’extasiait devant le nourrisson.
- Mignon ? C’est un bébé. Il est fripé quoi… En plus, il a l’air de tenir de son père.
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Sujet: Re: every you every me Lun 12 Aoû - 13:36
Cheyenne & Logan
without a family, man, alone in the world, trembles with the cold
J'écroulais ma tête dans le moelleux du coussin lorsque Logan souligna l'appétit vorace du bambin. Heureusement que je n'avais jamais eu de souci à subvenir aux besoins de ma famille, parce qu'à ce rythme là... Lorsque Logan parla de monopole qu'il se destinait à maintenir, je me mis à rire à gorge déployée... Combien de temps lui faudrait-il avant de réclamer possession de l'objet de son intérêt ? Je n'osais pas l'imaginer...
- Sérieusement, Ed', tu en doutais ? Avec une mère comme la sienne ?
J'omettais volontairement Logan de l'équation génétique qui avait fait de ce bébé un si "magnifique" petit bonhomme, mais je rassurais bientôt le père d'un clin d'oeil: nous étions deux à blâmer pour le look du nouveau-né. Charrier Edward m'avait tout simplement trop manqué, je ne pouvais pas rester assise là sur le lit, les jambes à moitié drapées dans mes draps d'hôpital, en pyjama et robe de chambre, à voir mon petit dernier filer aussitôt dans les bras de mon meilleur ami et ne pas sortir une tirade ou une autre. Rester silencieuse? Alors que ça faisait si longtemps que j'attendais de le revoir ? Jamais ! Un son aigu résonna dans la pièce après que Maria m'eut enlacée et félicitée, et c'est encore penchée vers moi qu'elle tourna son regard vers le pitre de la journée, parvenant à faire rire Liam aux éclats (enfin, ce qui pourrait s'en approcher le plus, vu l'âge de l'enfant). Ces deux-là allaient être de vraies terreurs.... déjà qu'avec Aidan, je n'étais pas sauve de 400 coups, mais maintenant qu'un petit mec venait de s'ajouter à la famille ?? Aïe aïe aïe, il allait me falloir garder ces messieurs à l'oeil. Apparemment, Maria pensait à la même chose, parce qu'Edward se calma plutôt vite et, souriant aux éclats, échangea les rôles. Soit elle pensait comme moi, soit elle venait de menacer son époux du regard du genre "si tu ne me donnes pas cet enfant tout de suite...... "
- Toi aussi tu m'as manqué, mon lapin.
Je ne m'étais jamais fixée sur un unique sobriquet pour mon meilleur ami. Il en avait déjà fait de belles pour moi, et s'il manqua de nous faire basculer du lit tant son enthousiasme pour me câliner était estampillée "made in Edwardland", je ne ratais pas l'occasion de le tenir au plus proche de moi, noyant mon visage dans son cou dans un câlin qui ne semblait jamais finir. C'était nous, ça. Les câlineurs professionnels et on ne peut plus platoniques du coin. Ils avaient été nombreux à se demander si nous étions ensemble, mais... non. Entre l'Irlandais et moi, c'était bien plus une histoire de fraternité cordiale qu'autre chose. C'était peut-être pour cela que j'identifiais bien rapidement l'étincelle du regard de mon BFF et posa un doigt sur ses lèvres avant même qu'il ne puisse dire à voix haute qu'avec le nombre d'enfants que je me mettais à avoir, je tenais plus du lapin que lui. Je le connaissais trop bien, et sur un regard sévère de ma part et un petit ricanement du sien, il capitula. Sale gosse de mon coeur, va !
- Evite de profiter de mon absence pour mettre le bazar à la maison, mon grand. Maria, je compte sur toi.
Pour toute réponse, Maria smacka la coiffe d'Edward, comme le faisait le chef d'équipe de cette série tv que je regardais parfois et l'image amena un sourire sur mes lèvres. Quelle famille... Et en parlant de famille... Je n'avais que trop rarement vu Samuel, l'aîné de Logan et si l'homme paraissait parfaitement à l'aise avec le fait d'être là comme s'il vivait dans le quartier d'à côté, j'étais bien plus intimidée. Enfin, sans doute n'était-ce pas là le mot correct, car j'étais connue pour ne pas exactement savoir me taire quand je le devrais mais... Je ne sais pas, le voir là, avec nous, ça ramenais une dimension de la vie de Logan que je me découvrais alors bien peu connaître. Je félicitais l'homme sur son dernier album, et il sembla ravi que je m'intéresse (avec Logan) à l'avancée de sa carrière. Je n'étais pas une véritable initiée, mais j'étais loin d'être une novice: pendant que Sam et moi discutions musique, la chambre se fit juste un peu plus petite. Arrivées, arrivées, arrivées.. Pour la peine j'étais bien ravie d'avoir demandé à ce que personne ne ramène de cadeau.... pour l'instant. Je devais avoir une fièvre lorsque j'ai suggéré Joe comme parrain. Ou alors être fatiguée. Ou bien sadique, désireuse de lui imposer la torture d'avoir à gérer un bambin de plus, tout ça à cause de moi. Mais le fait était là: Joe était le parrain bon gré mal gré de Liam. Et seigneur, encore un duo à surveiller ! Même si je pense que Killian ferait un boulot parfait de grand frère supra protecteur, si mes suspicions se vérifiaient. Mais qu'avais-je donc à m'entourer d'hommes pareils, hein? Nul doutes que ces mâles m'en feraient voir de toutes les couleurs et que je ne manquerais jamais la moindre occasion d'avoir une "girls night" avec Maria, ma fille, la babysitter et quiconque voudra bien se joindre à nous. Ma maison allait bientôt noyer sous la testostérone, il allait me falloir trouver des parades. Joe ne zappa l'occasion de me faire rougir jusqu'aux racines, fier de lui, confident comme jamais alors que je tournais la tête pour éviter de laisser tout le monde comprendre exactement ce qu'il voulait dire. Logan savait... évidemment.
- MAMMAAAA !!
Kilian entra, soufflant des "chuts" affectueux à mes deux aînés, probablement sur l'instruction d'une des infirmières qui ne supportaient absolument pas le moindre bruit dans les couloirs. C'est une maternité, ici, pas une salle de jeu ! Argh, elle m'énervait déjà, si bien que je me demandais ce qu'une femme pareille faisait en néo-nat'. Un grognement me sorti de ma rêverie, et c'est en voyant le regard mauvais que lançais Kilian à son père que mes doutes se virent confirmés: Kilian allait être un grand frère exemplaire. Il était déjà top avec les jumeaux, sans le moindre lien du sang, mais maintenant que le demi-frère avait fait sa venue, le sentiment risquait bien d'être exacerbé. Parfait !
- Oi !!
Je me plaignais, Noah fit mine de partir avec mon fils et ce qui allait être compris comme une farce par les adultes fut pris littéralement par les plus petits: Aidan sauta du lit, courra vers l'adulte et lui mit un coup de pied dans la jambe en s'exclamant que personne ne pouvait partir avec son petit frère sans lui ! Après quoi il me regarda ébahi sans réellement comprendre pourquoi tout le monde -William excepté- était hilare. Cette famille était vraiment folle... William me confia des regards lourds de sens, plus encore qu'à l'habitude lorsque je travaillais avec lui. Sans doute si Logan n'avait pas été là, je me serais laissée tenter... à nouveau. Mais Salaun était ma vie pour l'instant, et la seule réponse que j'avais à rétorquer à ces coups d'oeil frisant l'indécence, c'était d'attirer Logan à moi et de réitérer à nouveau la déclaration d'amour que je lui murmurais de temps à autre avant de l'embrasser, oubliant l'inconvenant.
Cela faisait quelques heures maintenant que les Clives nous avaient laissés et l'infirmière avait entretemps emmené l'enfant chez le médecin, avant de le ramener à nouveau. Logan et moi étions allongés l'un contre l'autre dans le lit single, serré dans une observation attentive de la merveille qui dormait dans sa couveuse. Je ne pouvais pas détacher mes yeux de ce petit bonhomme, si bien que j'en ai pleuré. Balancement hormonal... Toutes les excuses étaient bonnes pour ne pas voir Logan railler; mais à ma grande surprise, il semblait attendri. Un grand gaillard comme lui, attendri par une petite femme comme moi. Cela valait l'exploit.
- Papa !
Le lever fut brutal, je ne m'attendais plus à la moindre visite au vu de l'heure, et encore moins à celle-là: dans l'embrasure de notre chambre d'hôpital se tenait John Hutchinson en personne, accompagné par ma mère. Seigneur, il détestait voler et il venait de subir près de 10h de vol juste pour venir rencontrer son dernier petit-fils. Je me levais, me dirigeais vers les deux aînés alors que Logan semblait rester calme et serein; je lui tournais le dos, je ne pouvais pas vraiment le savoir. Il n'avait rencontré mon père qu'une fois, au mariage d'une amie, mais manquait encore à devoir faire la connaissance de ma mère. Un câlin chez maman, un bisou chez papa, ma mère ne tarda pas à pencher le regard vers le couffin, m'encourageant à prendre l'enfant et lui présenter. Je ne me demandais pas pourquoi ou comment ils avaient eu droit à cette visite en dehors des horaires traditionnels, mais je m'en moquais: mon coeur gonflait de bonheur de les voir là, ici, pour nous. Je reculais de quelques pas pour finir ma course dans les bras de Logan et observer les deux aînés découvrir leur petit-enfant avec un souci et une émotion non dissimulée. Je n'avais pas souvent vu mon père pleurer, mais je ne regrettais absolument pas que cette occasion fut l'une d'elles.
- Son, je vous félicite.
Son approche au bout de quelques minutes fut signal assez pour moi de me déplacer: soit je bougeais, soit je finissais prise dans l'étreinte virile que se réservaient les deux hommes. Je retrouvais ma mère, qui tenait toujours l'enfant dans ses bras.
- Bravo, ma puce. Il est magnifique.
Ma mère me coupa la chique en m'attirant dans une embrassade que j'accueillait vivement, avant que les adultes n'échangent leurs rôles et que, si mon père se fit plus doux avec moi, ma mère fut plus franche avec Logan, tentant probablement d'exprimer un ultime approbation à l'existence de notre relation. Ma famille était le genre particulièrement traditionnelle et le simple fait que mon père n'avait pas encore demandé quand est-ce qu'il allait faire de moi une femme honnête signifiait énormément pour moi. Bien sûr, j'espérais secrètement que ce n'était pas là la raison réelle de leur venue jusqu'ici: le mariage n'avait jamais été une question entre Logan et moi, nous n'avions pas besoin d'un papier pour savoir où se retrouvaient notre coeur et nos responsabilités.
- Je t'aime.
Je me répétais, mes parents avaient repris le flambeau et avaient retourné leur attention sur le nouveau-né, laissant le temps d'agir en amoureux. J'étais heureuse, et c'était grâce à lui. Cet insupportable Français...
Voir Aidan se dépêcher vers Noah afin de lui asséner un coup de pied dans la jambe m’amusa. Heureusement, sa force était moindre à côté de la résistance du Cadet Clives. Quant aux paroles du petit, un véritable goujat. Il s’en fichait pas mal dans le fond que l’on kidnappe son frère, tant qu’il faisait partie de l’aventure. Et bien, on pouvait compter sur lui pour protéger la famille, ça rassure ! Cependant je ne pus retenir un rire, alors qu’il ne semblait pas comprendre pourquoi tout le monde était hilare. De son côté, William avait levé les yeux au ciel, exaspéré, bien qu’un peu amusé tout de même par l’attitude de l’aîné Hutchinson. Je m’avançais d’ailleurs jusqu’à Aidan, avant de l’attirer contre moi. Comme souvent, il se débattait en vue de nos différentes forces. Même s’il ne le désirait pas, lorsque je souhaitais le récupérer, il me suffisait d’une légère poigne pour le faire décoller du sol, un peu comme une maman avec son chaton. Oui, la comparaison est pathétique, je sais.
- Quand on essaye de kidnapper ton frère, tu devrais plutôt dire qu’il est hors de question qu’on arrache Liam à sa famille. P’tite tête.
J’ébouriffais ses cheveux, ce qui, cette fois-ci, le fit rire. Finalement je le gardais dans mes bras quelques instants et la fatigue d’Aidan le poussa à glisser ses petits bras autour de mon cou et sa tête contre mon épaule. Sa présence m’apaisait afin de ne pas avoir à me concentrer sur les regards lourds de sens que William pouvait lancer à ma compagne. Si nous avions été seulement tous les trois, je lui aurais sans aucun doute déjà envoyé mon poing dans la figure. Cependant, Liam était présent, au même titre que les enfants et Noah. Je préférais donc me contrôle et porter mon attention sur autre chose. C’est là que Cheyenne me fit venir jusqu’à elle. Et très vite, elle vint sceller ses lèvres aux miennes. Je gardais Aidan contre moi alors qu’il lançait un « Beurk » qui m’amusa.
- J’osais pas le dire…
Voilà ce que venait de répliquer William à Aidan en nous voyant nous embrasser. Cependant, je me permettais de tourner la tête vers lui avec un regard profondément arrogant. Cherche pas Clives, tu l’as eu une fois, mais aujourd’hui, c’est fini et pour de bon.
Quelques heures plus tard, je me tenais là, dans ce lit simple, gardant Cheyenne dans le creux de mes bras. Tous les deux tournés vers le nouveau né, nous l’observions avec amour. Mes bras se resserrèrent un peu plus contre Hutchinson, alors que je venais déposer un baiser dans sa nuque. Cet instant était tellement agréable. Mais nous fûmes soudainement coupés dans ce moment complice lorsque l’on frappa à la porte de la chambre pour qu’elle s’ouvre finalement sur le père de Cheyenne. Là, mes yeux s’écarquillèrent sous la surprise. Quant à Cheyenne, elle était déjà debout, visiblement très heureuse de pouvoir accueillir ses parents malgré l’heure actuelle. Si j’avais déjà rencontré le patriarche Hutchinson, je n’avais encore jamais été présenté à la mère. Et c’est certainement ce qui me rendit quelque peu… nerveux.
Bien évidemment, je m’étais moi-même levé du lit, me tenant debout, non loin des parents Hutchinson. J’hésitais à les saluer maintenant, alors qu’ils semblaient avoir hâte de faire la connaissance du petit Liam. Je restais donc sur place, à les observer à tour de rôle. Finalement mes bras s’entrouvrirent pour laisser Cheyenne s’y glisser et finir contre mon torse. Je resserrais mon étreinte, tout en déposant un baiser sur son épaule. Finalement mon beau-père s’approcha de moi. Et si, par sécurité, j’avais tenté de retenir la jeune femme, elle m’abandonnait à son père qui vint me prendre dans ses bras. Tout d’abord surpris, mes yeux se métamorphosèrent en véritables soucoupes volantes. Je questionnais Cheyenne du regard : comment devais-je réagir ? En plus, j’ai l’impression qu’il pleure. Finalement je lui réponds dans une accolade virile pour ensuite lui adresser un sourire franc.
- Merci, monsieur.
Ce fut au tour de la mère de Cheyenne de s’avancer vers moi. Je ne l’avais vu qu’à travers quelques rares photos pour la simple et bonne raison qu’elle n’avait pas été présente au mariage de la meilleure amie de ma compagne. Là-bas, j’y avais d’ailleurs rencontré son père.
- Ravi de faire votre connaissance, madame Hutchinson.
Oui, un français poli, ça peut exister, surtout s’il fait beaucoup d’efforts. Très vite, l’attention des grands-parents s’étaient reportés sur Liam. Cheyenne en profita pour me rejoindre et me chuchoter un « Je t’aime » qui me fit sourire. Le bout de mon nez vint effleurer le sien, dans un baiser esquimau dont j’avais le secret. Du moins jusqu’à ce que je vienne mordiller l’arête de son nez dans un instant taquin.
- Je t’aime encore plus. Mais ça, tu le sais déjà.
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Sujet: Re: every you every me Lun 19 Aoû - 19:48
Cheyenne & Logan
without a family, man, alone in the world, trembles with the cold
J'entendais ma mère soupirer d'aise et ricaner doucement en nous observant du coin de l'oeil. Elle n'avait jamais eu le meilleur des contacts avec la France (enfin, avec des Français) et lorsqu'elle apprit que j'en fréquentais un elle a à plus d'une reprise exprimé son inquiétude à mon égard. Il allait me briser le coeur, qu'elle disait. Cela ne valait pas le coup, qu'elle répétait. Mais au final, Logan s'était montré bien plus digne de confiance que mon précédent compagnon, et un contrairement à l'autre, un véritable père pour les jumeaux. J'avai envoyé quelques vidéos de notre vie de tous les jours, ou bien discuté à quelques occasions via skype avec mes parents et la plupart du temps, Logan faisait le pitre dans le fond. Il avait fallu un moment, mais elle avait réalisé qu'il n'était pas là pour me laisser tomber. Logan semblait disposé à se faire une place permanente dans ma vie et si au début ma mère s'était montrée réticente, elle n'attendait maintenant plus que le jour où il me passerait la bague au doigt. J'avais beau lui répéter que nous n'étions pas comme ça, pas ce genre de couple à vouloir passer la corde au cou, que nous étions de ces gens qui n'avaient pas besoin d'un bout de papier pour vouloir passer leur vie ensemble, elle restait vieux jeu.
- Quelle arrogance, Monsieur Salaun. Vous êtes bien sûr de vous, n'est-ce pas ?
Il m'embrassa en réponse. Jouer les ignorantes, les mijaurées, j'adorais ça parce qu'il se semblait toujours se plaire à me rappeler juste à quel point ses sentiments pour moi couraient. Le bébé était avec mes parents, les enfants étaient rentrés avec les O'Malley et j'entendais encore Aidan hurler alors qu'Ed' s'emparait de lui comme d'un sac de patate juste parce qu'il avait taquiné sa jumelle une fois de trop. Ma famille avait tout de spécial, et je blâmais en partie l'homme qui se tenait contre moi.
- Qui aurait cru au tout début que j'allais te donner un fils, hein ? Comme si je n'avais pas encore assez de toi, tu me donnes de quoi faire avec encore un autre Salaun. Vous, monsieur, adorez me donner du fil à retordre.... heureusement pour vous que je suis folle amoureuse, alors, non ?
Si William avait semblé si peu ravi de me voir noyée dans le bonheur, ce n'était pas uniquement motivé par la jalousie. Enfin, si, peut-être un peu mais... Une naissance appelait à un congé maternité et j'avais bien l'intention d'en profiter un maximum. Il n'allait donc pas m'avoir à ses côtés tous les jours dès la rentrée, et Logan ayant des horaires bien plus souples que les heures que me faisait travailler Clives, je pense que le fait de bientôt passer plus de temps au quotidien en compagnon qu'avec l'homme qui semblait né pour trouver la moindre occasion de faire rager Logan ne pouvait lui plaire.
- Pauvre petit. En pleine désillusion. C'est de toute évidence impossible que tu m'aimes plus que je ne t'aime toi, mais si tu te plaît à le penser, je ne vais pas te brusquer...
Il allait me soulever. Vraiment me soulever, me faire décoller et me faire tournoyer trois ou quatre fois avec l'expression de sa joie de me revoir à la maison. Edward n'avait jamais fait dans la demie-mesure, particulièrement lorsque j'étais concernée mais là... Je ne devais mon salut qu'au petit Liam qui dormait dans mes bras et qui poussa l'Irlandais à arrêter sa course pour nous accueillir dans un glissement qui lui fit patiner les derniers 2 mètres avant de nous retrouver. A la maison. Rayna jappa joyeusement à l'idée de me revoir (la pauvre n'avait pas bien dû comprendre ce qu'il se passait) et tentait déjà de se tenir debout appuyée sur ma hanche pour pouvoir venir renifler un peu la dernière addition à la famille. Pour la peine, je n'étais pas mécontente de vivre dans une demeure relativement spacieuse: vivre l'un sur l'autre aurait pu être particulièrement inconfortable, au vu du monde actuellement présent. Edward se fit un devoir de récupérer l'enfant pour aller l'installer dans la nouvelle nurserie alors que Maria s'occupait de récupérer mes affaires et de me pousser vers le divan pour m'inviter à m'asseoir.
- Oi ! Je vais très bien, je n'ai pas besoin de m'asseoir!
Je protestais, mais elle ne voulu rien entendre. Il lui fallu un bon dix minutes, en revanche, pour trouver le retour d'Edward un peu long à venir, considérer que l'homme restait admiratif devant le petit bout et se lever pour aller chercher son compagnon. Comme quoi, certains ne changeraient probablement jamais. Aidan devait rester avec son parrain, parce que seule Caitlin vint me rejoindre sur le divan et poser sa tête sur le ventre désormais bien moins arrondi que lorsque j'attendais l'enfant. Elle avait pris cette habitude, lorsque j'étais enceinte. Cela semblait la rassurer, et la fasciner; alors que Logan semblait prendre son temps pour venir nous rejoindre. Je ne me demandais pas trop ce qu'il lui passait par la tête ces temps-ci, moi même restait estomaquée par la chance que nous avions de nous reconstruire avec l'autre. Bien sûr, je n'osais pas imaginer que mon père puisse le prendre en catimini pour lui faire des recommandations vis à vis de son petit fils; il avait passé le stade de "menacer" mon compagnon de tous les maux s'il venait à me faire du mal, mais connaissant mon aîné, je ne pouvais pas lui en vouloir s'il avait juste voulu mettre les choses au point. Civilement. .
- Viens ici.
Je tendais la main, l'invitait à nous rejoindre et tirant doucement pour l'attirer à moi, le fit presque chuter pour ne l'accueillir d'un baiser. Je semblais assoiffée de lui, sans jamais pouvoir me satisfaire. Il avait un congé bien moindre par rapport au mien et dès la rentrée il se ferait bien moins présent, alors j'en profitais.