Je ne saurais me rappeler de la dernière fois que je m’étais amusé. La vie que je menais présentement, était bien différente de celle que je vivais avant la naissance de ma petite fille. Cela ne faisait qu’à peine deux semaines depuis mon arrivé à San Francisco. Berkeley était dans l’ensemble, une ville plutôt sympa. Il y avait une multitude de choses à faire. Par contre mes obligations, me permettent très peu de m’épanouir, comme je le souhaiterai. Je ne passe que très peu de temps avec ma petite fille. Nous étions des inséparables à l’époque. Je dois vous dire, l’idée de ne pouvoir la voir que quelques heures par jour, ne m’enchantait guère. Je n’avais point de choix, j’avais aussi une carrière, des ambitions et des rêves à réaliser. La dernière semaine fut en quelque sorte mouvementée. Entre les préparations des cours, les corrections tardives d’examens et les affiches postées à travers la ville. Elena allait bientôt avoir six ans. Elle restait toujours mon petit bébé mais, la réalité était qu’elle devenait bien trop grande pour rester constamment à mes côtés. Il était grand temps pour moi, de lui trouver une baby-sitter. Habituellement je ne faisais confiance qu’à moi, ma famille et ma mère. Il était très difficile pour un étranger d’occuper une place dans mon cœur. On peut dire que je suis quelqu’un de très sélectif. Il était hors de question de laisser n’importe qui s’approcher de ma petite Elena. Comme je le mentionnais plus haut, la dernière semaine fut assez folle. Je profitais d’une journée loin de l’université. Mais par contre, mon téléphone ne cessait de sonner. Ma fille avait besoin d’une baby-sitter donc, je passai des entrevues toute la journée. Je n’avais pas encore pris de décision, bien qu’il y en ait une qui avait attiré mon attention.

Aujourd’hui j’avais l’opportunité de relaxer un petit peu. Je pouvais fièrement porter le nom de citoyen californien. Je profitais de vingt-quatre heures de liberté. C’était l’occasion rêvé pour moi, de passer un temps fou avec Elena. Je ne connaissais pas beaucoup de gens dans la ville. Je vivais dans une luxueuse villa, dans l’un des quartiers les plus riches de Berkeley. J’étais loin du centre de la ville, donc loin des magasins, loin des bars. Je ne me souviens même pas de la dernière fois que j’avais mis les pieds dans un bar ou club. Ce matin, je m’étais réveillé avec un large sourire sur les lèvres. Je me rendis dans la chambre d’Elena, elle dormait toujours. Elle était toute mignonne dans son pyjama rose. Je m’approchai de la petite brunette de six ans, et je posai un doux baiser sur l’une de ses joues. Elle ne dormait pas, trahi par le léger sourire en coin qu’elle laissa échapper.

L’horloge affichait dix-sept heures et trente minutes. J’étais prêt à sortir, de même que ma petite. Nous avions prévu une séance de patinage. Il n’y avait pas que le foot en Espagne, non. Le hockey y était pratiqué aussi dans certaines villes. Je n’étais pas très doué à ce soir. Patiner sur la glace, était loin d’être mon point fort. Ce n’était pas grave, cela me dérangeait en rien de me ridiculiser devant cette petite gamine. L’important c’était qu’elle s’amuse et moi aussi d’ailleurs. Il y avait foule à l’intérieur de l’aréna. Elena me tenait la main. Elle pointa du doigt, un homme qui semblait être dans la cinquantaine. Ce dernier venait de chuter et elle trouvait ça plutôt drôle, moi aussi d’ailleurs. J’étais nerveux à l’idée de chausser les patins. J’allais subir le même sort que ce dernier. Après hésitation, je me decidai d’affronter mes peurs. Elena me tenait la main, elle était douée. Pour être honnête je m’en faisais pour rien. Ce n’était guère si compliqué. Le problème avec moi, ce n’était pas de patiner mais, comment freiner. Elena Je m’en suis rendu compte en heurtant une pauvre femme. Rien de bien trop violent. Je n’étais pas exactement un expert, donc je patinais à une vitesse plus que respectable. Elena ne se retint pas de se moquer de son papa. Et d’ailleurs l’étrangère, que je venais de heurter, ne s’était pas gênée pour se moquer de moi à son tour. Elle était pardonné, son joli visage en était la raison.

Je vois que vous êtes deux contre un, ce n’est pas juste. Dis-je me relevant de peine et de misère. Je voyais Elena s’approcher, elle était jalouse. Ma petite fille ne supportait pas me voir en compagnie d’une autre femme.

J’avais tant de choses en tête que j’avais décidé d’aller  respirer le grand air pur, pour faire le vide en mon esprit et prendre du bon temps même si j’avais encore ses craintes au plus profond de moi depuis mon agression dans cette ruelle sombre…Mais je me devais de reprendre confiance en moi et puis il faisait encore bien jour en cette fin d’après-midi. James était toujours très occupé par ses affaires, chose que je comprenais aisément même si parfois j’aurais aimé passer plus de temps en sa compagnie qu’il m’arrivait de voir cette différence entre lui et être …Mais je faisais avec, je l’aimais tout bonnement tout comme il m’aimait…D’ailleurs cela me faisait penser que je devrais peut-être lui parler de quelque chose…ou pas…je devais faire le bon choix mais comment savoir mais grand homme réfléchi je pensais qu’il pourrait m’aider à y voir plus clair, Maël mon ami d’enfance m’ayant déjà suggéré de nouvelles options concernant mon avenir. Photographe ou médecin ? Encore indécise je me devais de faire le bon choix…Bref mais pour l’instant place à la détente après avoir chaussé mes patins, choses que je faisais souvent avec ma défunte mère et parois même mon père lorsque le Ranch ne lui demandait pas trop de travail, et puis sous l’influence de ma mère, il ne tardait jamais à tout mettre de côté pour sa famille, sa femme et moi…

Il y avait longtemps que je n’avais pas glisser sur la glace que cela me rappela tant de bons souvenirs que mes soucis semblaient s’être envolés et cela me fit un bien fou, ayant le sourire aux lèvres ne sentant plus la fatigue des jours intenses de cours à Berkeley ou encore après avoir enchainé deux gardes de suite à l’hôpital y étant bénévole et maintenant résidente en parallèle avant de savoir ou me diriger professionnellement…Quand soudain après quelques tours de piste je fus percuté par un homme, mais avant même que je ne réagisse je vis ce petit visage d’ange rire aux éclats se moquant de celui qui se retrouvait désormais sur la glace, fesses sur le sol gelée, probablement un père et sa fille, que cela me rappelai deux personnes que je côtoyais assez fréquemment James et Louna…Sur ce , je ne pus que rire à mon tour , le voyant dans une telle pause, avant de l’aider à se relever, pas un grand patineur à le voir ainsi tandis qu’il ouvrit la conversation. Mais bien vite sa petite fillette, se mit à ses côtés, comportement que je connaissais que trop bien avec la fille de mon cher et tendre qui devait être à peine plus vieille que la jolie brunette. Mais qu’elle se rassure je n’avais nullement l’intention de m’accaparer son père, bien que séduisant il était, il fallait l’avouer, que n’importe qu’elle femme aurait eu cette même opinion que moi à cet instant, un bel homme avec un sourire à en tomber par terre, et attendrissant avec sa toute petite. « Je suis désolée je n’ai pas voulu me moquer… »Je ne savais comment faire pour ne pas frustrer cette petite fille avant de m’adresser avant tout à elle. « Tu devrais peut-être apprendre à ton papa à patiner, avant qu’il ne se casse quelque chose. » Ne voulant pas m’imposer davantage pour ne pas créer de tension, je me redressais doucement et fit un léger signe de main avant de repartir peut-être patiner…« Bon et bien tachez de faire attention et bon patinage… » Je m’apprêtais donc à repartir sur la glace…