Eleanore était restée avec son père, je pouvais donc profiter de ma soirée sans me soucier de ce qui pourrait lui arriver en mon absence. J'aimais ma fille plus que tout au monde et j'étais prête à tous les sacrifices pour la garder saine et sauve. Mais, je devais avouer qu'avoir du temps pour moi n'était pas pour me déplaire. Qui plus est, ma petite princesse n'était pas avec la nounou ce soir mais, avec son père ce qui n'était pas plus mal. Ils avaient besoin tous deux de se retrouver et ça me semblait une excellente idée que de laisser Dom s'occuper de sa fille sans m'avoir sur le dos. D'ailleurs, il ne m'était jamais venu à l'esprit de garder un oeil sur lui lorsqu'il était avec Eleanore. Je lui faisais confiance pour prendre soin d'elle comme à la prunelle de ses yeux. J'avais vu cette lueur dans ses yeux lorsqu'il avait rencontré sa fille pour la première fois à l'hôpital et j'ai su dès lors que ma fille n'avait aucun souci à se faire quand à la présence de son père dans sa vie. Habillée d'une robe qui mettait mes formes en valeur, j'avais quitté mon appartement pour rejoindre l'un des bars dont j'avais l'habitude de fréquenter. Je pénétrais dans ce lieu que je ne connaissais que trop bien, mon regard s'attarda sur l'assemblée qui prenait du bon temps autour d'un verre ou en charmante compagnie. J'avançais parmi la foule tandis que le bruit de mes talons retentissait, j'avais trouvé ma cible pour la soirée. Pas n'importe qui. Je l'avais reconnu à la seconde ou mon regard s'était posé sur sa silhouette. Aaron. Je ne saurais dire comment on s'était connu mais, je pouvais dire sans prétention que la soirée venait de prendre une toute autre tournure. Lorsqu'on était ensemble, on avait tendance à oublier tout ce qui nous entourait et à profiter du moment présent. L'alcool y étant pour beaucoup aussi. Si mon médecin me voyait, il me ferait surement la morale ou bien, il me donnerait deux claques pour me remettre les idées en place. Peut-être était-ce ce dont j'avais besoin. Ceci dit, en cette nuit, ma maladie était le dernier de mes soucis. Arrivée dans son dos, je laissais mes doigts se poser délicatement sur son épaule tandis que j'approchais mes lèvres de son oreille. « Bonsoir bel apollon! » Lui murmurais-je. Un sourire charmeur sur les lèvres, je prenais place à côté de lui, pas question de le laisser seul. « Tu m'offres un verre? » J'offrais mon dos au barman tandis que je regardais les couples se déhanchaient sur le rythme de la musique. Etre mère ne m'empêchait pas d'être une femme. Pourtant, bien des personnes semblaient l'oublier, ils pensaient qu'avoir un enfant nous interdisait de vivre, de prendre du bon temps et d'être nous même. Rester enfermer chez soi ne faisait pas parti de mes projets. J'adorais Eleanore mais, j'estimais que pour notre bien être à toutes les deux, je devais garder une vie sociale en dehors de mon rôle de mère. Et je comptais bien le faire ce soir.

En y repensant, je ne me retrouvais pas là où j’avais prévu d’être quelques années plus tôt. A ne pas se méprendre, je ne regrettais pas mon parcours. Certes, j’aurais préféré éviter certaines mésaventures survenues dans ma vie passée mais, je ne regrettais rien. Lorsque je vivais à New York, mon avenir semblait tout tracé et même si certaines parties de mon passé ne méritaient pas d’être évoquées, un bonheur sans limite s’était profilait dans ma sombre vie. Je secouais la tête comme pour y chasser ces idées qui m’assaillaient. Le passé était très bien là où il était, pas besoin de le remuer encore plus qu’il ne l’avait été. Mon passé m’avait poursuivit tellement longtemps qu’il m’arrivait parfois de ne plus croire que mon bonheur actuel était bien réel. Arrivée à mon bar préféré, je n’eus aucun mal à me frayer un chemin parmi la foule déjà déchainée, pas plus que trouver un visage connu parmi tout ce monde. Je laissais échapper un rire léger à l’entente des paroles de mon vis-à-vis. « Il t’en faudra beaucoup pour m’épuiser ! » Ce n’était pas totalement faux mais, je n’étais pas sûre que mon cœur tienne le coup par contre. Faire des folies de mon corps n’était surement pas ce qui était le mieux pour lui. Seulement, je n’en avais que faire de tout cela en cet instant précis. Tout ce qui m’intéressait était de passer une bonne soirée en excellente compagnie et Aaron était le partenaire parfait pour ce genre de projets. Je frissonnais en sentant ses doigts sur ma peau nue et me délectais d’avance de la suite des évènements. Je gratifiais le barman d’un sourire avant de prendre mon verre de vodka de la main. Vidant mon verre cul sec, je pris la main de mon compagnon de soirée pour l’attirer sur la piste de danse. « Je ne te laisse pas le choix ! » Lui avais-je dit avant qu’il ne décide d’objecter. J’ignorais s’il l’aurait fait mais, je préférais prendre les devants. La plupart des hommes détestaient se retrouver sur une piste de danse mais, je ne comptais pas lui offrir un slow qui faisait fondre tous les cœurs en manque d’amour. Je n’étais pas là pour ça. Je m’approchais de lui jusqu’à ce que nos corps ne soient collés et je passais mes bras autour de son cou. Rien de mieux que les préliminaires pour pimenter la soirée.

J’éclatais de rire à ses paroles. Ca devait être la marque de fabrique des hommes : détester danser. Si seulement ils savaient que ceci pouvait leur ouvrir bien des portes. Si seulement ils savaient que ça pouvait les mener exactement là où ils voulaient. L’écoutant protester, je me collais à lui tout en bougeant au rythme de la musique. Nos corps étaient tellement proches qu’une feuille n’aurait pu passer entre nous. Nous savions tous deux comment tout ceci se terminerait, pas besoin d’avoir fait de grandes études pour le comprendre. D’ailleurs, on était là pour ça, non ?! Ca avait été le cas dès le début avec Aaron et ça continuerait surement un petit moment encore. Du moment qu’on y trouvait tous deux notre compte. Je m’approchais encore plus de lui si c’était possible lorsque je sentis ses mains faire des va et vient dans mon dos. Je déposais un baiser à la base de son cou avant de me séparer de lui et de lui prendre la main. Pas question de faire profiter tous ces gens de nos parties de jambes en l’air. Arrivée aux toilettes, je l’embrassais fougueusement avant de le pousser dans les toilettes des hommes. M’assurant que personne d’autre que nous n’était là, je fermais la porte à clé avant de revenir vers mon amant. Le temps des préliminaires étant passé, nous passions à la vitesse supérieure. Je le collais contre le mur le plus proche et tandis que je prenais possession de ses lèvres avec les miennes, je laissais mes mains se balader le long de son torse avant de commencer à déboutonner sa chemise et de me mettre à caresser et à embrasser chaque parcelle de corps à découvert. Aaron savait comment me faire atteindre le septième ciel, il avait toujours su le faire et là, dans ce club, nous ne comptions pas nous priver de prendre du plaisir, quitte à faire poireauter ces messieurs.

Mes attentions ne semblaient pas déplaire à mon partenaire et avant même que je ne comprenne ce qui se passait, il s’attaqua à ma robe qu’il fit glisser sur mes épaules, mettant ainsi ma poitrine à découvert. Je sentis ses lèvres descendre le long de mon cou avant d’atteindre mes seins qu’il prit un malin plaisir à caresser et à embrasser, me faisant frissonner au passage. Collée contre lui, je sentis plus que perçu son envie et un sourire gourmand se dessina sur mes lèvres avant que je ne l’attire un peu plus vers moi. Ma respiration se fit plus rapide à mesure que ses mains et ses lèvres s’occupaient de mon corps comme il savait si bien le faire et très vite je me retrouvais assise, Aaron en face de moi entre mes jambes. Je penchais la tête en arrière, lui permettant ainsi un meilleur accès à mon cou et à ma poitrine tandis que mes mains trouvaient tout naturellement leur place dans son dos que je caressais sensuellement. La température s’éleva de plusieurs degrés alors qu’il me débarrassait de mes vêtements, me laissant complètement nue devant son regard gourmand. Déposant mes lèvres avec force et passion sur les siennes, mes mains s’attaquèrent à son pantalon que je tentais tant bien que mal de lui retirer. Nous étions à inégalité et je comptais bien y remédier. Nu devant moi, je me stoppais quelques secondes pour m’imprégner du spectacle, passant ma langue sur mes lèvres sèches telle une lionne devant sa proie. Ce soir, il était ma proie et je ne comptais pas le laisser m’échapper. Enroulant mes jambes autour de sa taille, je l’invitais à me pénétrer en une prière silencieuse, pas besoin de mots entre nous, un seul regard suffisait. Mon corps tremblait déjà tant le plaisir était grand et je n’osais imaginer ce que la suite donnerait. Je lâchais un gémissement rauque lorsqu’il me pénétra. Il resta quelques instants sans bouger, le temps qu’on s’habitue à la présence de l’autre avant que tout ne reprenne comme ça avait commencé. La température de nos corps ne faisait qu’augmenter tandis qu’on se mouvait en de lents va-et-vient dans un premier temps avant d’accélérer la cadence. Cet homme me faisait perdre la tête et je risquais de très vite ne plus pouvoir penser correctement. Je doutais même que j’en sois capable actuellement.