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| june&dylan - a long time ago, we used to be friends | |
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Invité Invité
| Sujet: june&dylan - a long time ago, we used to be friends Jeu 20 Sep - 21:54 | |
| présentation en construction Assise au dernier rang d’une classe où regorgeait une trentaine d’élèves penchés sur leur feuille, je laissais couler mon regard craintif vers les autres étudiants. Peu à l’aise en société et entourée par des inconnus, je faisais tout mon possible pour me fondre dans la masse sans me faire remarquer et pour l’instant ma tactique avait assez bien marché. Timide, je n’avais pas osé ma placer à côté de qui que ce soit, préférant la solitude au bord de la fenêtre. Notre professeur de de littérature française s’éclaircit brièvement la voix dans un raclement de gorge sonore et c’est d’un ton empreint de monotonie qu’il énonça à l’assemblée : « Soit dit en passant, c'est une chose assez hideuse que le succès. Sa fausse ressemblance avec le mérite trompe les hommes. » Dit de cette manière, cette phrase peut laisser perplexe. Comme un seul homme, tous les étudiants de la salle relevèrent leurs visages sceptiques pour faire face à ce petit bonhomme aux cheveux grisonnants, au ventre ayant la circonférence de celui d’une femme enceinte de huit mois et aux lunettes tombés sur le bout de son nez. A Berkeley, on fait dans le glamour comme vous pouvez le constater. Ses yeux se levèrent au ciel, signe visible de désespoir, et il soupira bruyamment tout en allant vers son bureau pour s’affaler comme un mort de fatigue sur son siège. A bien l’observer, il se dandinait vraiment comme à la manière des femmes portant un enfant. Bref. Il enleva ses lunettes pour nous scruter sans et il se mit à ironiser sur notre culture quelque peu limitée selon lui. « Regardez-moi mes ignares. » Ricanement légèrement sadique, il essuya sans se presser ses verres avant de chausser de nouveau la monture afin de nous fixer à travers ses doubles foyers. Ignares nous sérieusement ? Mes notes avoisinaient les quatre-vingt-dix-sept sur cent alors je ne me considérais pas vraiment comme un cancre. Je faisais partie des alphas et quiconque renier et se moquer de mon quotient intellectuel se voyait mis sur ma liste noire des personnes peu aimées. Baissant la tête, boudeuse d’être rabaissée par un professeur tel que lui, j’attendais qu’il daigne bien vouloir nous donner les explications utiles. Ce qu’il fit avec un air théâtral. « Pour votre culture personnelle qui a largement besoin d’être renflouée, il s’agit d’un extrait des Misérables, écrit par Victor Hugo. Pour la semaine prochaine, vous me lisez les cent cinquante premières pages. Nous en parlerons mercredi prochain. » Il referma brusquement l’ouvrage qui était ouvert devant lui et d’un signe de la main nous indiqua la porte. Clap de fin. En gros maintenant c’était : hors de ma vue, dégagez de ma salle de cours, je ne veux plus vous voir. Pour ma deuxième année à San Francisco dans la soi-disant meilleure université du monde (ou tout du moins dans l’une des meilleures), ma déception était grande. Si j’avais su que le comportement du corps professoral était à déplorer, je crois bien que j’aurai privilégié une autre université. Comme celle de Stanford par exemple, pour être ma sœur aînée Manon qui nous avait quitté à la fin de l’été, nous laissant seuls Jules et moi. Dépitée, je rangeais calmement mes affaires avant de suivre la file qui menait vers l’un des couloirs du bâtiment. Et c’est là que l’angoisse qui ne me quittait que très rarement, resurgit. Seule parmi des centaines d’inconnus, je n’en menais pas large. Au milieu du couloir, je me faisais minuscule pour ne pas gêner la circulation. Et j’y arrivais assez bien malgré quelques coups par ci et par là. Le pire survint quand un étudiant, probablement pressé par le temps, déboula de je ne sais où et me bouscula sans douceur pour ensuite continuer son chemin comme si aucun accrochage n’avait eu lieu. Déséquilibrée je fus à deux doigts de tomber mais je parvins à ne pas m’écrouler devant tout le monde. Néanmoins, je perdis mon sac dans la course et le contenu se répandit sur le sol. Avec frénésie, je me suis penchée pour ramasser mes affaires tandis que de toutes parts s’élevaient des rires sonores, à peine marqués par leurs auteurs. Le rouge me monta rapidement aux joues et c’est cette couleur criarde qui s’installa sur mes pommettes et mon front pendant que je rangeais avec hâte mes feuilles, livres et crayons qui s’étaient éparpillés sur le sol. Mon regard bleuté se leva vers celui qui m’avait bousculé. Ce n’était pas lui mais elle. Et pas n’importe quelle fille. June Martin, celle que j’avais longtemps considéré comme l’une de mes amies les plus chères et qui m’avait blessé au plus profond de mon être. « Je rêve … » Murmurais-je d’une voix presque inaudible. Ou plutôt je cauchemarde. A voir. Quitte à choisir, je crois bien que je prends la seconde option. Doucement, je mis mon dernier livre au fond de mon sac avant de me relever complètement pour lui faire face. Aucun sourire ne venait éclairer les traits de mon visage, pas de grandes effusions. Les retrouvailles chaleureuses de vieilles copines qui ne se sont pas vues depuis des années, c’est bon pour les séries télévisées et le monde des bisounours. La réalité est malheureusement tout autre. « Il faut croire que la terre n’est pas assez grande. Nous retrouver dans la même université américaine … Le hasard fait bien les choses. Ou pas tu me diras. » Finis-je par conclure très froidement. Ma mémoire n’avait pas réussi à faire abstraction de la trahison de June à mon égard. J’avais beau être une bonne poire, il y avait des limites à ma gentillesse. Peu encline à supporter sa bouille devant mes yeux, je laissais vagabonder mes prunelles sur les étudiants qui nous contournaient. J’attendais qu’elle ouvre la bouche. Pas des explications car elles seraient vaines. J’avais coupé les ponts avec la jeune femme des années auparavant. Notre amitié était aujourd’hui réduite en poussière et ce fait inéluctable m’affectait beaucoup plus que je ne l’avouerai jamais. |
| | | Wren Rosenbach there's no place like berkeley › prénom, pseudo : Fanny (nanouche) › date d'inscription : 28/12/2011 › nombre de messages : 14120 › avatar : Max Irons
| Sujet: Re: june&dylan - a long time ago, we used to be friends Jeu 27 Sep - 15:22 | |
| Il y a un adage qui dit qu’on fait toujours du mal à ceux qu’on aime mais il oublie de dire qu’on aime ceux qui nous font du mal. The things you own, end up owning you.Dylan & June DYLUNE « Soit dit en passant, c'est une chose assez hideuse que le succès. Sa fausse ressemblance avec le mérite trompe les hommes. » Je relevais la tête d’un air intéressée dès que j’entendis ces mots prononcés par ce gros bonnet de professeur. Tiens finalement, il pouvait se rendre intéressant celui là quand il voulait. Voilà qu’il citait Hugo, LE Victor Hugo, investigateur du romantisme et figure marquante de la France par excellence ! Enfin un petit peu de culture française dans ce bas monde d’Américain ignare et sans culture plus vieille de trois cent ans. Ce n’est pas que j’étais totalement réfractaire à la culture américaine, bien au contraire. Mais en matière de littérature, il fallait être honnête, on ne pouvait pas qualifier Twilight de grand ouvrage ! Aussi, je regardais avec délectation le professeur se désespérait devant le peu de connaissances que les élèves pouvaient avoir dans cette salle. Le voir se réveiller et devenir insultant ? Enfin il remontait dans mon estime. Après une critique bien placée à l’encontre des élèves de la salle – dont je ne me sentais guère concernée – le très cher professeur annonça tout bonnement que les cent prochaines pages étaient à lire pour le prochain cours. Ma foi, ce ne serait guère une lourde tache à faire dans la mesure où j’avais déjà du lire une dizaine de fois ce livre. Les souvenirs que j’en avais été encore tout frais, aussi je ne me prenais pas la tête avec cette charge de travail. Et voilà que j’étais enfin libérée de ce cours, plus barbant qu’autre chose. Seule la fin avait trouvé un intérêt particulier à mes yeux, ce qui n’était guère réjouissant pour ce professeur et guère sympathique pour moi. Ce cours si peu intéressant ne m’avait inspiré qu’une chose, Arthur. Je ne pouvais pas m’en empêcher. Dès que j’avais l’esprit vide de toutes préoccupations, je ne pensais qu’à une chose, Arthur. J’avais beau crier au monde entier qu’il n’était que passé et souvenirs, pour moi, il n’en restait pas moins le seul homme que j’avais jamais aimé, le seul avec qui j’avais accepté d’être sincère et vraie aux yeux de tous, et surtout, l’homme qui m’avait offert Savannah. Non je ne pouvais définitivement pas l’oublier d’un claquement de doigts. Aussi, lors des instants simples et sans grande question, j’étais en proie à de sérieux doutes voir même parfois des remords. Avais-je pris la bonne décision ? Je n’en savais rien. Au final, j’avais fait fuir Arthur, l’avais fait quitté le pays et surtout abandonner sa fille. Le quitter ne signifiait en rien de quitter sa fille pour moi, mais apparemment, le jeune homme n’avait guère vu cet aspect de la séparation. Aussi, j’en venais donc à culpabiliser, à me dire que j’avais privé ma fille de son père, de l’amour de son père et son soutien. Je m’en voulais terriblement et cela n’arrivait que très peu souvent. De surcroit, je n’avais personne à qui en parler, personne à qui me confier et espérait obtenir des réponses. Koda avait quitté l’université, Cecil n’était plus là depuis belle lurette – et il ne m’aurait pas aidé sur cela – Jodie était à l’origine de notre rupture, autant dire que la liste des gens à qui me confiait était plus que réduite. Et puis, Leyna était bien trop remontée contre le père de sa filleule pour pouvoir émettre un jugement objectif. J’aurai bien évidemment pu en parler à Jules, mais là encore, j’avais des doutes quant à son objectivité. Nous nous étions déjà pas mal rapprochés, et je savais qu’il ne portait pas Arthur dans son cœur. En somme, je n’avais que ma tête pour penser et obtenir des réponses claires.
Je sortis de cours la tête pleine de pensées, sans vraiment faire attention au gens m’entourant – rien de bien étonnant en soit – et c’est là que le choc intervint. Je percutais quelqu’un – une jeune fille plus précisément – qui s’empressa de ramasser ses affaires étalées sur le soir. Un rictus commençait à se dessiner sur mes lèvres lorsque je la vis se relever. Le rictus redescendit aussi sec qu’il n’était monté et au vu de son visage décomposé, j’en jugeais qu’il était de même pour elle. Ce elle, c’était Dylan Petrov Versier, grande sœur de Jules. Mais plus que tout, Dylan avait été l’une de mes plus proches amies à l’époque du lycée, une de mes plus proches amies à qui j’avais caché la vérité au sujet d’un lourd secret. Pour une fois, je n’avais pas eu le cran de lui révéler que son plaisir cher boyfriend ne sortait avec elle que pour la réussite d’un pari. En temps normal, je me serais fait un plaisir de démolir la petite bulle de bonheur dans laquelle vivait n’importe quelle fille. Mais là, il était question de Dylan, d’une de mes précieuses, et je n’avais guère eu envie à l’époque de lui briser son rêve, alors qu’elle semblait plus heureuse que jamais. Je savais que c’était mal, mais plutôt que de lui cacher la vérité, j’avais préféré la voir heureuse. Bad choice apparemment puisque lorsque la vérité éclata, Dylan refusa tout net de me parler, et s’en fut la fin de notre amitié. Mon récent succès au cinéma me faisant partir pour l’Angleterre, j’avais donc quitté la France, Dylan et tout le reste sans jamais me retourner. Et voilà que Dylan apparaissait sous mes yeux, des années plus tard. « En effet, c’est particulièrement étrange de voir que le hasard nous a réunit dans la même université. Quel petit con celui là. » Allais-je me tapir devant Dylan et lui faire comprendre à quel point je regrettais de ne pas lui avoir dit la vérité ? Non certainement pas. Je le regrettais certes, mais je n’étais pas le genre de personnes à s’abaisser à de telles excuses. Dylan m’avait manquée mais je n’allais certainement pas lui montrer pour qu’elle puisse ensuite s’en servir contre moi. « J’avais bel et bien entendu que tu venais de débarquer à San Francisco, mais je pensais que tu serais à Stanford rejoindre Manon ! » En même temps, je connaissais le lien qui unissait Dylan à Jules, et cela ne m’étonnait guère de voir que la demoiselle avait préféré rejoindre son frère plutôt que sa sœur. Je jetais un œil aux livres que Dylan tenait en mains, et force était de constater que la demoiselle avait choisi les langues étrangères, à savoir l’un de mes cursus. « Langues étrangères hein ? Et bien je crois que nous allons nous croiser très souvent cette année. » Lâchai-je d’un air détaché, bien qu’au fond, j’en étais plutôt contente.
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| Sujet: Re: june&dylan - a long time ago, we used to be friends Lun 22 Oct - 11:31 | |
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