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| Sujet: i'd like to call it beauty » winnie&mae Mar 31 Juil - 1:48 | |
| S'aventurer à l'extérieur n'était peut être pas une bonne idée finalement. A en voir le beau temps, on en serait presque ravi mais peut être que ce n'était pas vraiment ce qu'il me fallait en fin de compte. La chaleur présente menaçait d'étouffer quiconque pensait s'aventurer à l'extérieur. J'étais en train de me promener, et je regardais les gens autour de moi. Une sacrée foule décidément. C'était devenu assez difficile de trouver des moments de repos dernièrement, il y avait des piaillements féminins venants de partout et une symphonie de klaxons assez bruyante ... Ça n'avait rien d'une symphonie à vrai dire, ça manquait de douceur et ressemblait plus à des hurlements de gens enragés par les embouteillages. Il n'y avait rien à faire. C'était la vie en ville. Ce qui était en mon pouvoir maintenant, c'était enfoncer mes écouteurs pour estomper un peu tous ces bruits et continuer ma petite promenade jusqu'à trouver un petit paradis, un petit coin tranquille. J’espérai ne pas m'attarder sur cela, ça commençait à m'énerver même si j'écoutais du Bob Marley, les bruits autour de moi m'empêchaient de sentir tout l'âme de ce son qui se répétait sans cesse. Un petit bol d'oxygène, c'est ce dont quoi j'avais besoin. Mais me voilà au milieu d'une populace qui se voyait brûlée par le soleil, qui n'hésitait pas à monter le niveau de sa chaleur. Les nuages, quant à eux, ne faisaient plus d'ombre au soleil. Parties se reposer, sûrement, quelle gentille décision. D'accord, tous les gens ici n'avaient pas le choix, et moi non plus. Je devais m'y faire. Heureusement, les minutes semblaient s'écouler très vite, contrairement à d'autres moments où on avait l'impression que les aiguilles de la montre avaient pris la décision, toutes seules, de changer de sens, au ralenti. « Allez allez, petit paradis, show up ! » Ne me prenez surtout pas pour une folle, je ne faisais que dire ... Apparemment on n'avait, jusqu'ici, jamais interdit la liberté d'expression. Malgré cette chaleur insupportable, on pouvait dire que les gens semblaient joyeux. Ce n'était peut être pas mon cas, car ça m'agaçait de ne pas pouvoir profiter d'un environnement plus calme. J'avais l'impression de sentir que les coeurs dansaient de joie. Le rire d'enfants résonnait, c'était assez sympathique à entendre. L'innocence. Beaucoup de personnes en manquait, de l'innocence à l'état pur. Toutes ces jeunes filles qui veulent devenir de jeunes princesses avec des paillettes sur leur robe de bal, la plus fabuleuse de la salle. Toutes ces jeunes filles qui rêveraient d'un chignon à la Cendrillon et d'une couronne scintillante pour ne jamais passer inaperçue. Toutes ces jeunes filles qui voudraient des escarpins pour avoir cette touche féminine en plus. Celle qui rend parfait le tout. Toutes ces jeunes filles rêvant d'un prince charmant à l'allure parfaite avec qui elles danseraient jusqu'à minuit. Et puis ces garçons qui rêvent d'être l'un de ces super héros en vogue, qui se disent imbattables et qui finissent toujours par vaincre l'ennemi. L'impossible devenait possible à leurs yeux, aux yeux de ces petits enfants qui essayaient peu à peu à comprendre la vie et qui se rendaient compte bien trop tard que tout cela n'était qu'illusions et mensonges. Leur regard était plein d'amour à ces gamins. Ils étaient chanceux. C'est toujours dans les yeux qu'on voit si les gens sont tristes ou heureux. Le regard, on ne peut pas le maquiller. Le chagrin est devenu quelque chose de vraiment commun, même si en chacune des personnes attristées, il y a une version différente du chagrin.
La vie infligeait des fois des peines insupportables à l'âme. Je pensai aussitôt à mon beau frère. Il supportait pas mal la vie sans sa mère. Tout comme moi d'ailleurs ... Nous avions tout deux perdu notre mère à un bas âge et nous n'avions jamais eu le temps de nous révolter. On pourrait dire que c'est bien triste mais nous vivons tout deux ce qu'on pourrait appeler un combat de chaque jour. Petite, je me demandais très souvent qu'est ce que je deviendrai lorsque je serai à l'âge de la maturité. Lorsque je suis retournée en Russie, on m'a appris que dans la vie tout était argent mais j'étais tellement attachée aux pensées de ma mère que je n'y ai jamais cru. Décidément, les gens aujourd'hui se persuadent eux même qu'ils sont heureux en s'achetant des choses hors de prix, pour ainsi rester bien haut, au sommet de cette sorte de montagne qui constitue la société. Des plus faibles, aux plus forts, plus riches. Ça ressemblait un peu à la loi de la jungle mais les humains s'y faisaient aussi. Ils ne se rendaient point compte que la vie ne tournait pas vraiment sur l'argent, ils ne se rendaient pas compte que l'argent n'était qu'un moyen parmi tant d'autres pour être heureux, ou peut être font-ils exprès ? Ce qui est sûr, c'est qu'en le faisant, ils ne gagnent rien. A travers nos blessures, ce qu'on devrait essayer à faire, c'est aimer ... Aimer au lieu de vider notre énergie dans du n'importe quoi. Il faut toujours se remettre en cause. Là je me retrouve entrain de penser à tout et rien au beau milieu d'une foule et sous une chaleur caniculaire. Il en fallait peu pour me distraire décidément. On aurait presque dit qu'il pleuvait, sauf qu'il ne pleuvait pas. Je n'arrivai plus vraiment à distinguer grand chose à cause de la grosse foule. Il fallait que je tente. Trouver un taxi était ma mission pour l'instant. Je ne savais pas vraiment pourquoi je voulais me dépêcher à tout prix, le petit paradis m'attendra bien. «Il était temps qu'ce taxi arrive ! Bon sang ... » Pas la peine de le redire, je venais de trouver un taxi. Gloire à moi. J'avais indiqué au chauffeur le lieu où je voulais me rendre. « Plage de Sunset District, s'il vous plaît ! » C'est vrai que ce n'est pas tout le temps calme mais ce sera sûrement moins pire. Le temps passait si vite. Mais plus le temps passait, plus on remarquait que ça ne changeait pas vraiment, la routine, c'est ce qu'il y a dans la vie. Au cours du trajet, je pris un livre et commençai à lire. C'était devenu une bonne habitude. Là c'était un livre français d'un écrivain nommé David Foenkinos. J'aimais bien ce qu'il écrivait.
Je lisais tranquillement de là où je m'étais arrêtée la dernière fois jusqu'à ce que le chauffeur de taxi commença avec ses parlottes. Décidément, presque tous les taxis étaient comme ça. Tu entre puis tu commence à raconter ta vie, le chauffeur aussi, jusqu'à trouver plusieurs points communs, que ce soit la radio favorite, la chanson bien aimée ou même des fois sur des détails comme les origines ect ... On pouvait donc s'attendre à tout au début de chaque discussion avec ces bons messieurs. Apparemment c'était un Arabe. Ça se voyait de son accent, les arabes et moi, on s'entend assez. Je suis née au Maroc donc on ne pouvait pas vraiment dire le contraire. Ce pays me plaisait beaucoup, il y faisait presque toujours beau lorsque j'y suis allée pour la dernière fois. Mais bon, me rappeler de ce lieu magique, me faisait surtout penser à ma mère qui est partie bien trop tôt je crois. Les gens ici n'étaient pas tous riches, cet homme était là juste pour aider sa famille et je suis sûre qu'il aurait bien aimer retourner dans son pays car ici, ce n'était pas le sien ... Je n'allais sûrement pas me faire avare à la fin du trajet, il semblait très sympathique en plus. C'était de ma nature de vouloir aider le monde. Le trafic était plutôt calme, on n'aurait pas vraiment dit ça toute à l'heure, lorsque je me promenai avec toute une foule autour. On aurait dit que tout le monde a abandonné sa voiture en ce jour, et c'est bien gentil comme décision. Je n'allais donc pas tarder pour arriver à mon petit eldorado. Je regrettai toujours de ne pas avoir ramené ma voiture par contre, ça aurait été plus facile depuis le début. A un moment, l'engin s'arrêta. Je mis direct le livre que je lisais dans mon sac tout en remerciant le chauffeur et en lui donnant sa paie. Bref, je sortis du véhicule et referma la porte derrière moi. La plage n'était pas envahie de parasols, heureusement ! Il n'y avait pas grand monde à vrai dire, tout comme je le désirai. Je préférai me mettre à l'écart un peu, c'était quelque chose de tous les jours, vivre un peu à l'écart de la société parce que je n'aimais pas vraiment les contacts et tout ... Je m'assieds sur un petit mur en face de la plage, question d'admirer le beau paysage qui s'offrait à moi. C'était d'une beauté incroyable. Malheureusement j'avais oublié mon cahier de dessins. C'était une chose qui n'arrivait pas vraiment mais bon, la plage n'allait pas disparaître du jour au lendemain. Je pourrais très bien revenir ici demain et faire ce que je veux faire, en gardant souvenir de ce beau paysage dans mon petit cahier. |
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| Sujet: Re: i'd like to call it beauty » winnie&mae Lun 1 Oct - 23:22 | |
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