C’était un matin comme tous les autres, Calyope s’était réveillée tôt, s’était assurée que son fils dormait profondément et surtout paisiblement, elle avait laissé sa porte entrouverte avant de se diriger vers le salon et de faire son yoga. Parfois, elle allait courir, laissant un double des clés à son voisin de palier, un homme charmant et très serviable, pour qu’il garde un œil sur son prince mais, quand elle ne pouvait sortir, elle faisait du yoga, quoi de mieux pour commencer la journée. Elle s’était ensuite enfermée dans la salle de bain pour prendre une bonne douche qui ne dura pas longtemps avant de retourner dans sa chambre pour s’habiller. Elle quitta ensuite sa chambre pour pénétrer celle de son fils afin de le réveiller. Mère et fils prirent leur petit-déjeuner ensemble, dans a bonne humeur et les rires qui s’élevaient dans tout l’appartement. Lukas s’habituait à leur nouvelle vie petit à petit et même si es débuts furent difficiles pour eux, ils avaient su surmonter tout ça. Une fois le petit-déjeuner terminé, les deux habitants de l’appartement prêts, ils quittèrent leur maison pour se rendre à l’école pour le petit et à l’université pour la maman.

La belle O’Bannion était arrivée de bonne humeur, la journée avait bien commencé et voir son fils autant rire et aussi joyeux, ne pouvait que la combler de bonheur. Il était tout pour elle et dorénavant elle était sa seule famille et dire que quelques mois plus tôt, ils étaient dans un autre pays avec des personnes qui les appréciaient et Lukas qui était épanoui. Si elle venait à recroiser le chemin de Maximillian, le père de Lukas, elle le tuerait de ses propres mains. Ils avaient tout pour être heureux mais, cet idiot les avait tous mis en danger, mais, elle avait réussi à mettre un terme à toute cette histoire et elle refaisait sa vie ici à San Francisco.

Calyope s’était changée dans les vestiaires, la salle de danse étant vide pendant une heure, elle allait pouvoir s’adonner à sa passion sans être dérangée. Elle l’espérait. Elle commença par s’échauffer avant de mettre de la musique et de danser. La danse avait toujours été une passion pour elle, elle aimait ça et elle excellait dans ce domaine qu’en déplaise à certains et pouvoir aujourd’hui enseigner cet art à d’autres était pour elle un pur plaisir. La belle O’Bannion dansait toujours sans faire attention à ce qu’il se passait autour d’elle, comme transportée dans sa bulle et aujourd’hui ne faisait pas exception. Si bien qu’elle n’entendit pas le Delta arriver que lorsqu’il parla. Cette voix, elle la connaissait, elle la reconnaitrait n’importe où, ce n’était autre que Duncan Wilde.

« Merci. » Répondit-elle sans pour autant le regarder.

Ce jeune homme était un vrai charmeur et le professeur de danse n’était pas du genre à faire plaisir à ses messieurs en acceptant leurs avances et celui-ci ne faisait pas exception à la règle. Elle avait déjà posé pour lui alors qu’il prenait des photos mais, ça n’avait pas été plus loin, certes, ils avaient discutés, elle avait même appris qu’il avait une fillette de quatre ans. Elle s’était même posait des questions sur la fillette sans pour autant les dire à haute voix, elle estimait que ceci ne la regardait en rien.

« Tu cherches quelqu’un ou tu es juste là pour me faire perdre mon temps ? » Elle avait toujours ce même sourire et elle ne l’effaça pas. Si ce jeune homme voulait joue, ils allaient jouer.

La jeune femme devait avouer que ce genre de jeu n’était pas pour lui déplaire, bien au contraire. Se faire désirer, voir ces hommes se démener pour la mettre dans leur lit, être là quand on ne s’y attend pas, un pur moment de plaisir. Ce genre de jeu avait pour don de pimenter la vie de la jeune femme, elle excellait dedans depuis toujours, ne donnant pas à ces messieurs ce qu’ils voulaient. Et puis, elle mentirait si elle disait que cet étudiant n’était pas mignon ce qui rendait leur jeu encore plus attrayant. Joueuse, elle l’était jusqu’au bout des
ongles.

« Je suppose que je dois le prendre comme un compliment, n’est-ce pas ? » Dit-elle sarcastiquement.

Esquissant un sourire qu’elle ne lui montra pas, le professeur de danse se remit à danser en faisant abstraction du jeune homme dans la pièce. Il la trouvait à son goût, ça tombait bien, elle allait s’amuser. Il était vrai que la photographier pendant qu’elle dansait n’était pas la meilleure façon de s’attirer ses bonnes grâces et c’était une bonne façon de la mettre dans tous ses états. Quelque chose lui disait que Duncan s’en doutait et que c’était d’ailleurs pour cette raison qui faisait ça. Depuis que ces deux là s’étaient rencontrés c’était à ça que rimait leur « entrevue » si on pouvait appeler ça ainsi. Calyope était bien consciente de l’effet qu’elle faisait aux hommes et elle se plaisait à l’utiliser pour obtenir ce qu’elle voulait ou tout simplement s’amuser un peu avec eux. Elle savait aussi que le Delta la voulait dans son lit, dans d’autres circonstances, elle n’aurait pas été contre une histoire d’une nuit, un peu de plaisir charnel où tout le monde serait satisfait. Dans d’autres circonstances. Seulement, elle n’était pas une fille facile, elle n’était pas du genre à accepter de coucher à droite, à gauche, non, elle choisissait ses partenaires minutieusement. La jeune femme avait toujours fonctionné ainsi, ce n’était pas aujourd’hui qu’elle allait changer. S’arrêtant une nouvelle fois, elle soupira de frustration, il n’allait jamais la laisser tranquille, soit. Une idée fit son apparition dans son esprit qui la fit sourire.

« Le cours privé me tente bien mais, je préfère laisser la porte ouverte ! »

La belle brune s’approcha de lui lentement, roulant des hanches. Que la fête commence pensa-t-elle. Arrivant à sa hauteur, elle passa ses mains sur son torse avant de les remonter vers ses épaules pour ensuite lui retirer sa veste. Elle approcha ses lèvres de son oreille avant de murmurer.

« J’aime vivre dangereusement, pas toi ? »

Se reculant brusquement, elle retourna au milieu de la salle de danse, reprenant sa position initiale, un sourire satisfait ornant ses lèvres.

« Retire tes chaussures, tu vas avoir ta première leçon. »

Calyope allait mettre ses nerfs à rude épreuve, elle était une excellente danseuse et ça avait le don d’en faire fantasmer plus d’un. Elle allait le faire danser, il serait aux premières loges pour apprécier ses formes et sa beauté mais, elle n’en resterait surement pas là.

N’importe qui pouvait entrer dans la salle de danse et si on les trouvait ici tous les deux, Calyope pourrait avoir de sérieux problème et dans les meilleurs des cas perdre son poste de professeur dans cette prestigieuse université mais que serait-ce la vie sans un soupçon de danger ? Quoi que de ce côté-là, la jolie brune était servie, elle avait déjà assez de problèmes comme ça pour en rajouter à la liste seulement, cette femme était une vraie joueuse, elle aimait prendre des risques et cette fois-ci ne faisait pas exception. Prenant le jeune homme au dépourvu, le professeur de danse s’avança vers lui d’un pas assuré, consciente de l’effet qu’elle lui faisait. Lui retirant sa veste, elle lui murmura qu’elle aimait le danger ce à quoi il y répondit. Sa réponse n’était pas du tout une surprise pour la jeune femme, elle s’y attendait, elle l’espérait même. Ainsi, elle pouvait passer à l’étape suivante de son plan qui visait à mettre les nerfs de cet étudiant à rude épreuve. Cependant, Duncan ne s’avança pas vers elle, il resta debout à sa place, elle s’en doutait aussi. Il n’était pas le genre d’homme à lui faciliter les choses. Soit, elle devra user des grands moyens. Calyope se devait de le mettre au supplice, elle ne pouvait pas le laisser partir comme ça alors qu’il était, quelques minutes plus tôt, venu la déranger pendant qu’elle s’entrainait.

« C’est du pareil au même, crois-moi. » Dit-elle d’une voix sensuelle. « Et puis, tu n’as rien à perdre à danser avec moi ou aurais-tu peur de te ridiculiser ? »

Aux grands maux, les grands remèdes. Le professeur prit les choses en main, elle mit de la musique avant de se retourner vers le Delta et de lui prendre les mains pour les déposer sur ses hanches. Il avait voulu jouer, il allait maintenant s’en mordre les doigts. Ce n’était pas dit que Calyope Ilena O’Bannion se laisserait avoir par un étudiant, ça jamais.

« J’espère que tu sais danser un tango très cher ?! » Murmura-t-elle tout en se positionnant correctement.