« Est-ce que je peux dormir avec toi ? » Je n’avais pas terminé ma phrase qu’Elijah m’avait déjà ouvert ses bras et son drap. Il tapota la place à la côté pour me faire signe de venir m’installer à ses côtés. Dans ma petite nuisette rose transparente, je n’avais surement plus l’air d’être une jeune vierge effarouchée. Mais pour moi, il n’y avait aucun mal à paraître comme ça devant Elijah, étant donné qu’il n’était pas intéressé par les demoiselles. De plus, en venant ici, je savais que je ne tomberais jamais sur lui entrain de faire quoi que ce soit avec qui que ce soit, tout comme il ne me trouverait jamais en compagnie d’un homme dans ma chambre. Ma présence ne pouvait donc jamais le déranger. Et puis, il me devait bien ça, pour toutes les fois où il était venu squatter ma chambre à des heures plus ou moins tardives, et quelquefois même la journée. Bien entendu, c’était un plaisir pour moi d’être avec lui alors ce n’était pas comme s’il avait un service à me rendre, mais si j’avais la possibilité de passer une nuit chez Elijah, je n’allais pas cracher dessus. Alors, forte de ces bonnes raisons, je refermai la porte derrière moi et m’avançai –quelque peu langoureusement- vers le grand lit une place d’Elijah. J’allais devoir me coller contre lui et me recroqueviller dans ses bras si nous voulions bien dormir à deux sur ce lit. Avec un autre, ça m’aurait surement mis mal à l’aise, mais avec lui c’était différent. Je me sentais libre de tout avec lui, juste parce qu’il était gay. Je n’avais pas peur de provoquer des réactions chez lui, les filles ne lui faisaient pas effet. Je n’avais donc aucune gêne de mon côté à venir me frotter contre lui sous la couette. Je me couchai donc près de lui et le pris dans mes bras, la tête contre son torse nu et chaud. Il sentait bon. Je me sentais comme une enfant venant voir ses parents après un mauvais rêve. Je passai ma main dans ses magnifiques cheveux bruns avant de parler. « J'ai fait un horrible cauchemar. Il était tellement... Réel. J'en ai les poils tout hérissés. » Joignant l'acte à la parole, je lui pris délicatement la main et la passa sur mon bras encore faible de peur. Je ramenai ensuite sa main à ma poitrine pour qu'il sente mon cœur battre la chamade. « Tu sens ça ? C'est comme ça que mon coeur battait pendant mon rêve. Il y avait un type étrange qui me suivait dans une longue ruelle sombre. J'avais peur. Il me suivait de plus en plus vite. Je ne pouvais pas crier. J'y arrivais pas. Il m'a attrapée, il a sorti un couteau et a commencé à me poignarder avec. Je ne pouvais ni crier, ni bouger. Et là, derrière moi, tout s'ouvre et je tombe dans le vide. Et BAM, je me réveille en sursaut. » Ça m'avait soulagée de lui en avoir parler parce qu'il était attentif et compréhensif. Il m'écoutait et n'allait pas se foutre de moi à cause de cette histoire. Attendant du réconfort de la part de mon ami, je me blottis encore plus dans ses bras comme si je voulais fusionner avec lui.