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Invité Invité
| Sujet: Hell in our eyes. Mar 6 Mar - 18:22 | |
| SEULEMENT DES TENTATIVES ! Dans un amphi désert, une pétasse me chevauchait comme un étalon. Elle s’appelait Julie, Vanessa ou Camille, je n’en savais rien et je m’en balançais. Elle était bonne, surtout de dos quand ses cheveux dorés me rappelaient ceux de Marley. Cette conne avait cru deviner à mes yeux fermés que je prenais du plaisir quand sa langue jouait sur mon coup, en fait j’avais juste aperçu un Biba dans son sac mal fermé. Marley entourait toujours ce que je devais absolument lire, elle encadrait ce qui me ressemblait et surligner ce qui lui ressemblait. Nous n’étions pas un vrai couple, un couple qui parle, un couple qui dit je t’aime et qui raconte ses secrets, je l’avais donc appris à travers Cosmo et Biba. Elle me filait ses magazines de gonzesses effarouchées dépendantes de pseudos conseils des dites spécialistes de la gente masculine. Elle adorait mettre des commentaires à chaque page, surtout sur les photos des bombes à moitié nues qui ornaient la page suivante : comment atteindre le VRAI orgasme ? elle m’imaginait déjà baver devant leurs formes exquises mais elle avait aussi un talent fou pour repérer la faille. Son stylo bic baveux avait le don de gâcher mes fantasmes sur papier glacé : « je sais, je sais Swann, mais regarde ses cuisses.. » Flèche. Cellulite. Amen. J’avais donc pris soin de garder mes paupières closes pour oublier que la nana que je venais de sauter n’était pas la mienne. La journée allait bientôt arriver à son terme, les étudiants allaient vider les salles au signal de la sonnerie qui annoncerait la fin de leur calvaire. Je n’avais plus beaucoup de temps. Sans aucune délicatesse, je poussai ma partenaire en lui expliquant simplement que j’en avais eu assez. A peine rhabillé, j’errais déjà entre deux rangées de casiers, l’air de rien. Quelques gonzesses gloussaient et murmuraient sur mon passage. Je les sauterais ou bien je les avais déjà sautés, je ne me rappelais jamais des visages de mes conquêtes parce que je ne les regardais jamais. Leur prénom, leurs études, leur voix, la couleur de leurs yeux.. Je ne voulais rien savoir. Peu importe, pourvu qu’elles soient sur moi. Maxwell... Mathys... Matthias… Ah, Marley ! Enfin, mes yeux se posaient sur ce prénom que j’avais tant prononcé. Marley, apportes moi une bière. Marley, repasses ma chemise. Leymar, fais-moi un sandwich. Marley, casse-toi. Je scrutais les alentours, histoire de ne pas gâcher la surprise et une fois convaincu, je fis glisser un morceau de papier froissé à l’intérieur de son casier.
Dear Marley ,
Je t’ai souvent croisé, tu m’as souvent regardé. Tu connais mes yeux plus que je ne connais les tiens, mais je connais tes larmes plus que tu ne les connais toi. Rejoins-moi sur le toit cette nuit, à une heure et tu ne dévisageras pas que les étoiles.
S.
La facteur est passé. Salope. Je savais qu’elle sera là à l’heure, j’avais imposé le début de la nuit parce que minuit avait toujours eu une connotation romantique. Ne me demandez pas pourquoi, j’en sais foutrement rien. Sûrement à cause de Cendrillon ou d’une pétasse du même acabit. Je venais tout juste d’intégrer l’université et pourtant je connaissais cette Sigma plus qu’elle ne connaissait elle-même. Je savais sa façon de se ronger les ongles quand quelque chose la dérangeait, sa façon très particulière de sourire quand elle voulait obtenir quelque chose de moi, sa manière de se mordiller la lèvre quand elle avait envie de moi et puis ce regard, ce regard qu’elle me réservait et qui m’avait forcé à ne pas quitter la partie. Oui, entre Marley et moi c’était un jeu authentique avec son lot de règles et d’épreuves. Elle survivait, ne s’étonnait plus de rien, blasée, lassée et meurtrie. Au fond, elle savait que c’était perdu d’avance, une partie au vainqueur désigné dès le premier tour. Elle était foutue et elle en était consciente. C’était le pire, elle savait que tôt ou tard le jeu s’arrêterait et qu’elle n’en sortirait pas indemne. Elle aurait mieux fait d’être naïve, de fermer les yeux, de croire aux énormissimes mensonges que je lui avais raconté. Je l’avais détruire. Sa douleur me renvoyait à la mienne.
Une heure dix. J’étais en retard, comme d’habitude. Avec une impassible lenteur, je montais les escaliers qui menaient au toit. Cet endroit était parfait, parfait pour nous. Dangereusement séduisant. A chaque seconde, on peut tomber dans le vide, mais on y reste quand même. Je savais qu’elle serait là, elle aimait jouer, elle aimait les intrigues et ma petite lettre avait dû la faire frissonner d’adrénaline. Encore une fois, je remportais la manche.Elle ne se doutait pas que j’étais aux Etats-Unis et encore moins à Berkeley. J’avais hâte, hâte de lire l’effroi et la stupeur sur son attrayant visage. J’allais porter le coup final, l’inévitable correction. Elle allait trembler et pas seulement à cause de l’air frais qui commençait lentement à tomber sur Berkeley..
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Hell in our eyes. Mar 6 Mar - 23:09 | |
| Tout allait bien. J'avais reçu une photographie de mon fils, j'avais réussi à éviter Roméo et Keyllan, j'allais en cours, et mieux que ça, j'excellais dans ces derniers. Tout allait bien dans le meilleur des mondes. J'étais en forme, je ne me laissais déranger par rien ni personne. En fait, tout cela n'était que mensonge, mais mon visage brillait de confiance et de joie. C'était tout ce qui importait. Comment pourrais-je être bien alors que je me bornais à longer les murs et vérifier chaque croisement avant de passer afin de m'assurer que je ne tomberais pas par mégarde sur celui dont j'avais brisé le coeur, et qui attendait sans aucun doute des explications. De quel genre ? J'ai couché avec ton frère, j'en suis désolée. Je me donnais envie de vomir mes trippes sur le sol, j'étais écoeurante et pourtant j'étais là, toute souriante, comme si la vie m'offrait une chance magnifique de réussir. C'était plus simple lorsque j'étais en France, il n'y avait pas de prises de tête, juste ma famille et moi. Et Swann. Et voilà que mon esprit vagabondait une nouvelle fois ailleurs, comme si je ne pouvais même pas contrôler ça. Blasant, fatiguant. Mais plutôt que de lutter, je me laissai aller à ces souvenirs douleureux, où je n'étais que l'ombre de moi-même et où je subissais simplement, sans dire un mot. Et bizarremet, ça ne m'avait jamais dérangée, je me complaisais dans cette relation chaotique qui régnait entre nous. Je me vidais de ma frustration en lui balançant à la gueule tout ce qui me tombait sous la main, je transpirais ma tristesse lors de nos ébats passionnels, je me punissais de ma traîtrise en le laissant m'embrouiller avec cette force qui lui était si caractéristique. Je n'étais personne avec lui, rien qu'un objet qui le libérait de je ne sais quel sentiment. Il était mon bourreau, j'étais sa victime. Et j'en redemandais toujours un peu plus, parce que, malgré tout, je tenais à lui et à cette façon qu'il avait de me montrer que la réciproque était vraie. Il ne cherchait pas à me comprendre, ni même à me connaître, il ne voulait pas savoir ce qu'il m'était arrivé pour que j'atterisse ici, il ne se posait pas de questions sur la raison de mon départ en plein milieu de la nuit. Il s'en foutait royalement, tant que j'étais là le lendemain pour qu'il puisse passer ses nerfs sur quelque chose. Ma mère, pendant ce temps, croyait que j'étais passée à autre chose, que j'avais une relation saine avec quelqu'un de sain qui m'aiderait à élever mon fils et à oublier mes erreurs passés. Elle avait tord sur toute la ligne, mais je ne voulais pas l'inquiéter en lui montrant qui était Swann, en lui faisant comprendre que j'étais dans une insécurité permanente. Mentir, toujours mentir. J'étais la reine à ce jeu. Mais il y a bien une fois où je ne l'avais pas fait : quand j'avais annoncé à Swann que je me barrais d'ici, loin de lui, pour retourner à mes études. J'avais été claire, franche, et étrangement, je n'avais pas été soulagée. Particulièrement quand j'avais perçu à travers la vitre du parloir le voile qui venait de tomber devant ses yeux. Je n'existais déjà plus. Ou pire, il me réservait pire que ce qui l'avait mené derrière les barreaux. J'avais dit que j'étais désolée, puis j'étais partie. En laissant notre enfer derrière moi, en le laissant derrière moi. Enfin c'est ce que je croyais.
La libération, enfin. J'avais simplement récupéré mes quelques classeurs, et j'étais partie précipitamment, afin d'atteindre plus vite ma chambre et m'affaler sur mon lit. Passage par les casiers oblige pour déposer ce lourd fardeau. Et c'est ainsi que je trouvai la lettre. Elle était simplement tombée de mon casier, et je l'avais récupérée en regardant autour de moi à la recherche d'un quelconque indice. A part cette signature à l'aide d'une initiale, je n'avais rien pour m'indiquer mon interlocuteur secret. En règle général, je l'aurais sans doute déchiré, balancé aux oubliettes, et je serais retournée à mes occupations bien plus intéressantes. Mais j'avais cette intuition étrange que quelque chose se tramait, quelque chose d'incontrôlable. Ces quelques mots grifouillés à la va-vite m'interloquaient plus que de raison, comme si je me devais de deviner qui en était l'auteur, comme si je n'avais d'autres choix que d'aller sur ce toit pour faire face à mon destin. Au moins, désormais, je savais ce que j'allais faire de ma soirée. Le temps fila d'ailleurs à une vitesse folle, il était l'heure de monter sur le toit, et mon coeur se mit à battre de façon étrangement mélodieuse. Je me laissai guider vers ma destination, tout en faisant défiler dans mon esprit tous les prénoms que je connaissais et qui débutaient par la lettre S. Et celui de Swann ne me vint jamais à l'esprit. Pourquoi aurait-ce été le cas ? Il était enfermé dans une de ces prisons de France pour purger sa peine. Je ne devais pas me soucier de lui, ni sa possible présence. Parce que c'était tout à fait impossible. J'étais donc là, comme une conne, à attendre un pur inconnu dans le vent glacé. Un bruit se fit entendre derrière moi, et quand je me retournai, la même phrase se répercuta en boucle dans ma boîte crânienne, « C'est impossible » . Et pourtant, il était bien là, en chair et en os, à me contempler avec un sourire étrange qui me donnait des frissons dans tout le corps. J'eus un mouvement de recul quasi instantané et incontrôlable. Je croyais rêver. Ou plutôt c'était un cauchemar, je ne savais trop quoi penser de lui. Voilà l'effet qu'il avait sur moi. Comment avait-il pu réussir à arriver ici sans que je ne m'en sois doutée une seule seconde ? Comment avait-il réussi à m'emmener ici, sur ce toit, loin de tout et de tout le monde ? J'étais une sombre idiote, et une nouvelle fois, je constatais ce joug qu'il avait sur moi, cette dominance qu'il avait toujours su me montrer. J'avais beau courir, il parvenait toujours à me rattraper. La stupeur marquait sans aucun doute mes traits. La stupeur, et la peur. Surtout Marley, ne pas oublier de respirer et reprendre confiance en soi. Une main passée dans les cheveux pour me donner le temps de retrouver une contenance. Je tentais de chercher quelque chose sur son visage qui pourrait me rassurer. Je n'avais jamais su trouver quoi que ce soit. Rien n'avait changé aujourd'hui. Il était là, beau, si ce n'est magnifique. Et fier de lui. Tous les souvenirs se déversèrent sur mon corps frêle, et je crus pendant un court instant que j'allais défaillir, et m'écrouler sur ce sol dur et froid. Je tenais bon, et je finis par me râcler la gorge pour murmurer quelques mots que j'étais certaine qu'il entendrait. Il avait toujours eu l'ouïe fine, assez pour capter tous mes comportements et les interpréter de la bonne manière. « Qu'est-ce que tu fous là Swann ? » Ma voix se cassa immédiatement après ces pauvres mots. On m'avait connue, il m'avait connue, plus loquace. Mais là, rien. Le néant, le vide immense. Un trou noir qui s'ouvrait sous mes pieds et dans lequel je tombais sans espoir de remonter. Retour à la case départ Marley. Si tu crois pouvoir recommencer ta vie, tu es dans l'erreur. Game over. |
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| Sujet: Re: Hell in our eyes. Mer 7 Mar - 3:16 | |
| SEULEMENT DES TENTATIVES ! Et puis je la vis. Cette pouffiasse de Marley, se déhanchant sur ses longues et parfaites jambes que je connaissais trop. Mon dîner a tenté de s'échapper de mon estomac. Il était trop tard pour faire demi-tour, de toute façon je ne l'aurais pas fait. J'avançais toujours, quoi qu'il arrive. Il me fallait une cigarette, à défaut de coke. Je sortis une Marloboro de mon paquet et la fit glisser jusqu'à mes lèvres et l'alluma avec mon zippo préféré. Elle avait ce goût, ce goût des cigarettes qu'on fumait à deux. Ce goût du passé, ce goût que je ne supportais plus, j'ai été obligé de cracher, pas par provocation, non, par nécessité. Elle m'avait fait mal cette putain de clope. Beaucoup trop mal. La brise du vent me faisait sentir son parfum par intermittence, un supplice. L'odeur d'un drame du passé et d'une occasion du présent. Un cadeau empoisonné, un défi à relever, une partie de cartes inachevée. On est toujours tenté de relancer les dés en étant persuadés qu'ils nous restent des cartes à abattre, des bonnes cartes, des cœurs et des piques. Mais c'est faux. Il ne nous reste plus que des jockers.
Elle m'avait quitté d'un commun accord, mais seulement en accord avec elle-même. Moi, elle m'avait évincé de la partie. Éliminé du jeu, elle en avait changé les règles au dernier moment, sans m'en avertir. Elle m'avait lancé cela froidement, entre deux barreaux et une vitre en plexiglas. Elle partait. Je savais que je n'étais pas le meilleur parti pour elle, j'étais un connard sans cœur et sans pitié, elle était mon souffre douleur. Elle était partie parce qu'elle aspirait à une toute autre histoire, elle aurait aimé pouvoir se projeter dans cet avenir qu'elle nous imaginait, du concret, une fiabilité, la certitude que je resterais éternellement près d'elle. Je n'avais pas été capable de lui promettre quoi que ce soit. Je détestais les promesses, et d'avantage encore les engagements. Je voulais seulement poursuivre cette nuisible liaison, la seule chose que je pouvais encore contrôler. Divin empoisonnement, j'avais aimé cette relation qui nous avait détruit, atroce ironie. Elle était mon jouet, mon jouet fétiche. Ma marionnette, j'en faisais ce que je voulais, je la contrôlais et puis elle s'était émancipée. Je n'avais rien vu venir, je me souvenais de sa fuite. Tu n'es qu'une lâche Boyd, une putain de lâche. Tu es faible, tu aurais dû rester, tu aurais dû être forte, mais même ça, tu t'en as pas été capable. Rassures toi, tu as fais le bon choix. J'aurais continué à baiser toutes ces pétasses malgré l'attachement que je te portais, la fidélité ne faisait pas partie de mon monde. Ce côté « bien rangé », enchainé à une seule et unique personne pour le restant de mes jours... c'était impossible pour moi de concevoir de une telle abomination. Ces petites connes n'étaient qu'une simple distraction, un bref instant de plaisir et puis je partais, dans l'obscurité de la nuit, te rejoindre, toi, la seule. Tu vois Marley, tu t'es plantée. Tu as tenté d'apprivoiser un étalon sauvage de ceux qui ne guérissent pas de ce besoin d'indépendance et tu aurais dû en accepter les sacrifices. Tu as trouvé en moi une audace que tu n'avais pas, de la passion et du danger. Un peu d'exaltation à mettre dans ta misérable vie, tu n'étais plus en sécurité, tu n'étais plus assurée d'un lendemain et tu avais adoré ça. Nous sommes debout l'un en face de l'autre sur un toit de San Francisco. Au dessus du vide. Et c'est dans tes yeux qu'il y a de la haine, dans tes yeux qu'il y a de la souffrance. J'ai encore gagné Marley. Raté. La prochaine fois peut-être ?
« Qu'est-ce que tu fous là Swann ? » Sa voix se brisa en prononçant mon prénom. Mon regard soutenait le sien. Elle était mal à l'aise et je savourais, ça en devenait presque jouissif. Je voulais lui faire mal, voir briller des putains de larmes dans ses yeux, la faire plier, chavirer, la faire vomir de souffrance. C'était bien plus facile que de la rendre heureuse, bien moins dangereux surtout. Putain ce qu'elle était belle, ses cheveux d'or dansaient au rythme du vent, son regard hésitait entre deux points, moi ou l'horizon. Regardes moi Marley, regardes ce à quoi tu as délibérement mis fin. « Tu sais.. Je crois que finalement, j'ai eu raison d'être patient. C'est tellement bon de te voir dans cet état bébé . » Et voilà, je l'avais fait. Un énième coup en pleine poitrine, sans compter ceux que je lui assénais mentalement et qu'elles ressentaient, j'en étais certain. Je l'avais surnommé bébé, comme je le faisais avant qu'elle ne se tire, c'était son petit nom, celui que j'avais aussi donné à Nastassia. Nastassia. Ce prénom aussi la hantait, j'en étais persuadé. Je ne daignais même plus poser mes yeux sur elle, mon regard restait fixé sur l'horizon, droit devant moi, loin devant elle. C'était bien trop difficile de la regarder à cet instant.
Je ne suis pas à toi, je ne le suis plus, peut-être qu'au fond je ne l'ai jamais été. Notre histoire a commencé et puis elle ne s'est jamais vraiment terminée, point final. Les belles histoires n'existent pas, si elles le sont c'est simplement qu'elles ne sont pas encore arrivées leur terme et croyez moi, le dénouement peut arriver très vite. Il suffit d'une seconde pour que tout se consume sous vos yeux impuissants, vous n'avez pas le temps de le voir filer, vous n'avez pas le temps de dire au revoir. Lentement, je m'approchais d'elle. Je prenais tout mon temps, comme si les neufs derniers mois se faisaient ressentir, là, maintenant dans la nonchalance de mes pas. Enfin, j'arrivais à sa hauteur. J'étais près, trop près de ce visage que j'avais caressé tout autant que je l'avais fait se salir de larmes. « C'était un peu facile de me laisser alors que j'étais enfermé, non ? Surprise.. Je suis là maintenant. » Elle était terrorisée, je le sentais dans sa respiration devenue saccadée, dans ses gestes mal assurés et plus que tout, je le lisais dans ses yeux. Elle avait raison d'avoir peur. Le jeu n'avait même pas encore commencé. Le final serait princier.
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| Sujet: Re: Hell in our eyes. Mer 7 Mar - 19:16 | |
| J'avais envie de hurler. Pas pour obtenir de l'aide, même si de là-haut, il était certain que personne n'entendrait mon cri sourd. J'avais envie de hurler pour laisser sortir cette peur qui me saisissait toute entière. Je ne savais pas à quoi m'attendre avec lui. Ou je ne le savais que trop. Tout était déjà écrit. Je n'avais aucun contrôle sur quoi que ce soit, je n'en avais jamais eu. Il n'avait même jamais feint de m'en laisser. Il était le dominant, j'étais la dominée. Fin de la discussion. Et j'avais plié l'échine devant lui tous les jours pendant le peu de temps qui nous avait été donné, comme lors d'une révérence face à un prince trop fier. Il était le prince, et je n'étais personne. A la fois toutes ces filles parce qu'il partait toujours, mais également pas n'importe qui car je le voyais constamment revenir. Je tentais de m'accrocher à cette espoir que je représentais quelque chose, quelque chose d'important pour lui. Mais chaque fois que j'y croyais réellement, il me remettait les pieds sur terre rapidement par ses cris brutaux et rauques. Je le voyais dans ses yeux qu'il se jouait de moi de nouveau, je n'étais qu'une uvlgaire marionnette entre ses doigts. Une marionnette de plus. Et lorsque je croyais avoir su m'émanciper de lui, il revenait à la charge au moment où je l'attendais le moins. J'avais envie de m'enfuir en courant, mais quelque chose me bloquait, me fixait les pieds au sol tel un ciment. Ce n'était pas la peur, ni même cette haine étrange que je lui portais. C'était mesquin, plus vicieux que ça. C'était ce faux sentiment de sécurité à ses côtés, cette impression qu'avec lui je pouvais accomplir des merveilles. Et même si je vivais dans le mensonge, je me complaissais à vivre dans ce rêve éveillé. Il me surplombait de toute sa taille, ses yeux malicieux cherchant mon regard, qui le fuyait pourtant. Je ne voulais pas voir sa splendeur, sa beauté, sa supériorité. Je ne voulais pas le regarder parce que cela m'écorchait un peu plus le coeur. Il n'était pas mien, il ne le serait jamais. Et même si j'avais su m'habituer à l'idée, sa vue venait de réouvrir la plaie béante qui s'était installée dans mon coeur. J'avais le tournis, je rêvais de m'évanouir ici-même, de me réveiller dans ma chambre, trempée de sueur. Qu'il ne soit qu'un mirage qui me hante l'esprit. Que ses frissons ne soient rien d'autre qu'une vue de l'esprit. Que cette envie qu'il m'entoure de ses bras protecteurs en me chuchotant que tout ira bien disparaisse. C'était malsain. Nous étions malsains l'un pour l'autre. Et pourtant, il était là. Il revenait toujours.
« Tu sais.. Je crois que finalement, j'ai eu raison d'être patient. C'est tellement bon de te voir dans cet état bébé . » Et cette envie de vomir mes trippes sur ce sol abîmé et jonché de mégots me saisit de nouveau. Vomir ma douleur et ma peine, mes malheurs et mes joies, ma haine et mon dégoût. Mon dégoût de moi-même. Je m'étais enlisée dans une relation chaotique, je ne pouvais plus en sortir. Plus m'en sortir. Ma tête se baissa naturellement, laissant mes cheveux tomber devant mon visage, tel un voile, comme celui qui avait couvert mes iris depuis quelques minutes désormais. Bras ballants, je serrai les poings jusqu'à sentir mes ongles s'enfoncer dans ma peau, retenir les larmes, retenir les cris. Retenir son souffle. « Tais-toi. » J'ai failli le supplié, mais je ne devais plus m'abaisser à ce niveau. Au niveau que j'atteignais avant, à lui demander d'arrêter, de me laisser tranquille durant un instant, à me recroqueviller comme une enfant au bout du lit en priant pour que son regard, son corps ne m'atteignent pas. Mais qu'est-ce que tu crois ma pauvre fille ? Qu'il va s'arrêter ? Ce n'est que le début. Une vaine prière fut faite dans ma tête, comme si cet être supérieur qui n'avait fait que me foutre deans la merde allait m'aider maintenant. Il profitait sans doute du spectacle cet enfoiré. Comme toute autre personne saine d'esprit l'aurait fait. Se mettre entre nous n'avait jamais été envisagé par personne, pas même par nous. Mon coeur me disait court, mon corps me disait reste. Ou alors était-ce l'inverse ? Je n'en savais plus rien, mon esprit était flou, ma tête vide, mes idées s'entremêlaient les unes aux autres. Et tout ça, à cause d'un seul homme. Swann. Je voulais cracher sur son nom, sur cette relation, lui dire d'aller se faire foutre, d'aller se trouver un autre bouc-émissaire, que je n'étais plus sienne et qu'il n'avait plus aucune influence sur moi. Mais à qui pouvais-je dire un si gros mensonge sans que ça ne passe pas inaperçu ? Personne, encore moins lui. J'entendis du bruit près de moi, et lorsque je relevai finalement la tête, mon regard croisa le sien et y resta accroché, comme un nauvragé à sa bouée. Putain, j'aurais pu me noyer dedans, vivre à l'intérieur sans aucun problème. Mais c'était fini désormais, j'essayais de me donner raison. Mais je savais pertinemment que maintenant qu'il était là, plus rien ne comptait plus, qu'il retrouvait sa place de maître. Et je ne pouvais que me laisser faire. Parce que, malgré tout, ce sentiment d'insécurité m'avait toujours plue, et me plaisait toujours autant. Je ne pouvais plus respirer, je ne voulais plus sentir l'effluve de son parfum m'ennivrer, ni même imaginer la caresse de sa main sur ma joue. Je me flagellais moi-même, c'était pitoyable. « C'était un peu facile de me laisser alors que j'étais enfermé, non ? Surprise.. Je suis là maintenant. » Oui, il était là, en chair et en os, se tenant tel un homme fort devant moi, de tout son aplomb qui tentait vainement de me faire fléchir. Ca n'arriverait pas. Ca n'arriverait plus. « En effet, et pourquoi ? Pour voir ce que ça me fait ? Pour jouir en lisant sur mes traits l'effet néfaste que tu as sur moi, c'est ça ? Enjoy chéri. C'est bientôt terminé. » A qui croyais-je parler ? A un inconnu qui ne me connaissait pas par coeur. Il savait quand je mentais, il l'entendait au ton de ma voix, aux traits de mon visage. C'était trop facile, le jeu n'était pas équitable. Je n'avais aucun espoir de remporter une quelconque partie. Le jeu était perdu d'avance, et j'étais tout de même là, à tenter de me faire une place certaine, pour montrer que je comptais. Tout du moins, que je devais compter. Ne pas être n'importe qui. Pas simplement celle qu'il avait choisie pour se libérer de sa torpeur. |
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| Sujet: Re: Hell in our eyes. Jeu 8 Mar - 1:02 | |
| SEULEMENT DES TENTATIVES ! Il n’y avait aucune guerre entre Marley et moi, pas plus qu’il n’y en avait entre les insectes et les Hommes. Elle n’avait aucune foutue chance, aucune chance de s’en sortir indemne ni même de s’en sortir tout court. Elle avait signé son arrêt de mort la première fois où ses yeux s’étaient posés sur moi. Elle avait pactisé avec le diable. Son diable. J’avais toujours été le méchant de leurs histoires, le connard qui n’a jamais rappelé, celui dont elle parlerait lors de leurs soirées pyjamas et dépression. J’étais le méchant de leurs histoires, mais j’étais encore plus que ça pour Marley. J’étais son Dieu, demain je serais son diable, j’étais son héros et demain je serais son assassin. Je tuais celle que je protégeais. Monstrueux paradoxe qui nous rongeait chaque jour un peu plus. C’était pire. Pire qu’une constance, c’était un coup sur deux et rien ne fait plus mal que des pointillés. Il faut enjamber, courir, être prêts, toujours, pour ne pas tomber dans le vide, courir de points en points, sans pause, sans reprendre son souffle, sans avoir le temps de se rendre comte qu’on est en train de sourire ou de chialer. S’aimer dans l’urgence parce que ce qui suit, c’est encore le vide.
Elle m’avait prié de me taire et je n’en avais rien fait. Sa voix me faisait frémir, mais ses mots n’étaient que du vent. Je ne les entendais pas parce que je ne les avais jamais écoutés. « En effet, et pourquoi ? Pour voir ce que ça me fait ? Pour jouir en lisant sur mes traits l'effet néfaste que tu as sur moi, c'est ça ? Enjoy chéri. C'est bientôt terminé. » Pathétique tentative pour sauver ne serait-ce qu’un soupçon de la dignité qu’il lui restait encore. Pauvre petite conne, je l’avais définitivement brisé il y a longtemps déjà. Elle ne savait plus. Elle n’avait jamais sût quoi faire pour nous arrêter, pour nous ralentir, pour nous contrôler. Rester dans le train devenait trop dur, en descendre était inconcevable. Dans les deux cas, on crèverait et on le savait. Elle attendait une réaction ou peut-être un déclic. Ses yeux étaient à la fois vide et remplis d’espoir. Combien de fois ? Combien de fois elle s’était résignée à patienter, s’attardant sur mes yeux défoncés par le shit ou par la coke ? Combien de fois avait-elle oublié son monde, son éducation pour pouvoir me regarder des heures entières me détruire sans risquer de s’enfuir ? Marley était solide. Futilement solide. Solidement vulnérable. Marley était Marley, ce n’était rien et ça changeait tout. Elle me regardait en tentant de s’accrocher, de combattre encore une fois, mais on le savait, elle était perdue, pour de bon. C’était la fin. Ses yeux glissèrent dans les miens, puis sur le béton du toit qui sentait la pisse et le moisi et de nouveau ils vinrent se suspendre à mon regard, comme une ultime supplication, m’implorant de laisser tomber, d’arrêter le jeu, de ne pas la salir une fois de plus. Je n’ai jamais vraiment aimé la facilité. Come on baby. C’est à ton tour d’abattre les cartes. C’est maintenant. Ma main glissa dans ses cheveux blonds, l’attirant doucement vers moi. Mon regard jaugeait le sien, je la regardais comme on regarde un ennemi à terre, un ennemi que nous sommes prêt à achever. Mes doigts, eux, se faisaient tendres, le diable ne vous interpelle jamais en vous menaçant. Il vous corrompt, vous ensorcelle, vous mets en confiance et vous attaque quand vos yeux sont enfin clos. « Je suis pas vraiment sûr que tu sois en position de te plaindre. Marley, Marley ma presque petite amie, Marley la gonzesse qui encaisse, Marley la salope qui m’a jeté, Marley la connasse qui ne donne pas signe de vie, Marley la nana dont j’arrive pas à me détacher. Tu vois, il y a toujours eu trop de Marley. Tu te barres et tu oses encore t’enfermer dans ton putain de rôle de putain de victime ? » Sordide ambiance d’une nuit qui allait tout changer, nous en avions pleinement conscience et c’était le plus effrayant. Pardon mon amour
Mes mains se faisaient de plus en plus fermes, mes gestes de plus en plus assurés, mes poings de plus en plus serrés et dans une infini tendresse je la forçais à reculer. Elle n’aurait pas peur, j’étais là, le ventre collé contre le sien. Je sentais son cœur cognait contre le mien, enivré par les effluves de son parfum, les vapeurs d’un souvenir douloureux. D’un combat inachevé. Déjà, nous étions contre la rambarde. A deux centimètres de nos jambes ? Le vide. « A moins d’être devenu sourd dans la prison où tu m’as gentiment laissé moisir, je n’ai pas encore cru t’entendre mendier des excuses.. Je me trompe ? » Mon regard se fit plus pressant encore, mes lèvres frôlaient les siennes dans une danse sensuelle et dangereuse. Elle était mienne. Elle était sous mon emprise, éprise de son ravisseur.
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| Sujet: Re: Hell in our eyes. Jeu 8 Mar - 2:28 | |
| Se jeter du haut du toit, sans attendre. Ca ferait toujours moins mal que d'être près de lui. Je le savais, j'en étais certaine. Mais je n'avais pas ce courage, je n'en avais pour ainsi dire aucun. Et les seules pauvres fois où j'avais eu un regain d'énergie, où j'avais saisi cette fausse imitation de courage, je me reprenais le vent en pleine gueule. Parce que c'était le cas ici. Je m'étais barrée, certes comme une lâche, mais j'avais voulu échapper à mon bourreau. Et pourtant, qui se trouvait face à moi ? Qui était là à m'observer avec ce sourire du mec pleinement satisfait ? Swann. Alors qu'on cesse de me parler de courage, le courage c'était de la connerie, un sentiment inventé par la société pour nous fait croire que nous avions un minimum d'importance. Mais c'était un mensonge, nous n'étions rien. Rien de plus que des vulgaires pions dans cet immense jeu qu'était la vie. J'étais son pion. Celui de personne d'autre. Il contrôlait ma vie, il contrôlait mes dires, il contrôlait mes larmes. Il avait des droits sur mes sourires, des droits sur mon bonheur. Il avait tout. Je lui appartenais corps et âme. Et ces fausses tentatives de rebellion ne dupaient personne. Ni lui, ni même moi. Putain, ce que je pouvais être faible à ses côtés, malgré mes essais pour rester droite, immobile et fière face à lui. Mais je n'étais rien de tout ça. Je n'étais qu'une feuille qui voguait au gré du vent. Swann représentait le vent. Le vent dur et glacial, le vent qui vous fouette le visage pour vous tenir en vie. Et comme des cons, on tendait l'autre joue. En tout cas, je le faisais sans rechigner. Jusqu'à ce que mon corps atteigne ses limites. A ce moment-là, j'étais partie. Disparue la Marley, évaporée dans on ne sait quelle nature, emportée par une autre brise, plus accueillante cette fois. Mais je ne pouvais lui échapper, il revenait toujours, quoi que je fasse. J'aurais mieux fait de rester en France, j'aurais au moins économisé le billet d'avion, lui également. Mais je n'étais pas de cet acabit de personnes, de ceux qui s'avouent vaincus d'avance, même s'ils savent pertinemment qu'ils vont perdre, qu'ils vont se faire battre à plate couture. J'étais une battante, une vaillante demoiselle, et je me présentais tel un roc face à mon bourreau. J'encaisserai les mots, j'encaisserai les gestes. Puis je partirai. De nouveau. Vers un endroit meilleur, plus beau. Mais qui y a-t-il de plus beau que notre relation si chaotique ? Qui y avait-il de meilleur que cette passion qui nous habitait tout deux, qui nous enflammait ? Sans doute rien, il n'y avait pas meilleur sentiment, pas meilleure émotion. Juste cette sensation jouissive de non-contrôle, de chute libre. Elle permettait de reprendre mon souffle plus intensément, de respirer intensément la vie, d'en profiter comme si c'était la dernière fois. Parce qu'avec Swann, on ne savait jamais vraiment quand ça se terminait. Et par ça, j'entendais nous, lui, moi, la vie.
Je sentis enfin ses mains sur moi. Bordel, que c'était bon. Et je me répugnais de ressentir ce soulagement, j'entrouvris les lèvres pour inspirer un léger filet d'air frais, tentant à la fois de profiter de son contact et repousser cette envie d'aller plus loin. Ce n'était pas raisonnable. Nous ne l'étions pas. Il le savait, il en jouait, je le lisais dans ses iris qui se trouvaient plantés dans les miens. J'aurais pu me détacher de son étreinte, elle était lâche, pas ferme comme elle avait pu l'être autrefois. Mais ça aussi, il le savait. Je ne partirai pas, je ne m'enfuierai pas alors qu'il se trouvait là face à moi. Ce devait être orgasmique de pouvoir tout prévoir de la sorte, d'avoir constamment un coup d'avance. « Je suis pas vraiment sûr que tu sois en position de te plaindre. Marley, Marley ma presque petite amie, Marley la gonzesse qui encaisse, Marley la salope qui m’a jeté, Marley la connasse qui ne donne pas signe de vie, Marley la nana dont j’arrive pas à me détacher. Tu vois, il y a toujours eu trop de Marley. Tu te barres et tu oses encore t’enfermer dans ton putain de rôle de putain de victime ? » Mon corps fut saisi d'un frisson. Frisson d'effroi ou d'excitation, je ne savais plus réellement. Mon esprit se trouvait embrumé, dans une complète confusion. Que devais-je répondre à cela ? A part qu'il avait tord, qu'il se trompait. Ce n'était pas un rôle, désormais cette peau de victime s'était greffée à mon corps, quoi que je fasse ou tente de faire. Il avait fait en sorte que cela se produise, il en était l'entier responsable. Il se devait au moins d'admettre cela. Pour ma santé mentale. Mais me faire passer pour la folle n'avait jamais été un problème pour lui. Il était trop fier, trop imbu de lui-même pour ne serait-ce que se remettre légèrement en question. Si on en était arrivé, c'était par sa faute. Initialement, je n'avais rien demandé. Surtout pas cette relation malsaine. Certes, quand j'avais eu les deux pieds embourbés à l'intérieur, j'avais préféré continuer à me débattre, m'enfonçant toujours un peu plus, plutôt que de le laisser filer simplement. Mais il avait été l'instigateur de tout cela. « Et ce serait qui, à tes yeux, la victime ? Toi, le type qui s'est retrouvé en prison pour avoir buté un mec ? Laisse-moi rire. » Pour la première fois, j'osai un sourire narquois que je ne pus garder bien longtemps. Déjà, je le sentais partout sur moi, comme s'il avait mille mains alors qu'une seule était posée sur moi. Je ne savais guère ce qui me prenait, et presque naturellement, sans tentative de force, je me laissai faire. Je reculai tranquillement vers la liberté qu'il allait peut-être m'offrir. Me laisser chuter du haut de ce toit. Mon dos finit par rencontrer la rambarde, et c'est à ce moment-là uniquement que je compris ce qu'il venait de se passer. Il avait toujours cette influence diabolique sur moi. Il me faisait faire ce qu'il souhaitait, j'étais une simple et vulgaire marionnette entre ses doigts. Avais-je déjà été plus pour lui que cela ? Evidemment, la réponse se trouvait être négative, d'après ce qu'il laissait paraître. Je n'étais qu'un jeu dont bientôt il se lasserait. Et cette fois, ce serait lui qui m'abandonnerait lâchement. « A moins d’être devenu sourd dans la prison où tu m’as gentiment laissé moisir, je n’ai pas encore cru t’entendre mendier des excuses.. Je me trompe ? » En l'espace de deux secondes, j'avais perdu ma concentration. Ses lèvres étaient trop proches, son souffle trop frais sur mes lèvres. Pourtant, je ne me dérobais pas, j'assimilais chaque instant pour me les remémorer plus tard. Mes mains se posèrent alors délicatement sur son torse, sous la forme de deux minuscules poings. Signe que je désirais me rebeller, mais que l'affection, et la dépendance que je ressentais à son égard estompaient gravement ma vague tentative. « Je suis désolée. Désolée d'avoir désiré et tenté d'obtenir la vie que tu ne voulais pas m'offrir. Je m'approchai alors dangereusement de son visage, jouant avec le feu. Jouant avec ma vie. Mes yeux dans les siens, sans une once de peur, je nis par lui susurer quelques mots d'une voix que je voulais glaciale. Je préfère mourir que de m'excuser auprès de toi. Vas te faire foutre. » Les mots étaient tombés, implacables, ineffacables. Je venais de signer mon arrêt de mort. Et si mon coeur battait la chamade, ce n'était pas par la peur. Mais bel et bien par cette proximité entre nos deux corps, et par cette excitation qui venait de me saisir toute entière. |
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| Sujet: Re: Hell in our eyes. Jeu 8 Mar - 4:14 | |
| SEULEMENT DES TENTATIVES ! Il y a des choses dont on ne guérit pas, dont on ne guérit jamais. Des maux qu’on ne soigne pas, des migraines qui ne disparaissent pas, des nausées qui persistent. Des histoires que quoi qu’on tente, quoi qu’on fasse pour détruire, résistent au temps, résistent à tous les efforts surhumains dont on peut faire preuve pour les envoyer à la corbeille. Elles nous dépassent, elles nous enivrent et nous envahissent. On s’en veut, on tente de se dire qu’on fera mieux la prochaine fois, on pardonne, on s’aime mais on se déteste. C’est un cercle vicieux, une boucle infinie, un ascenseur interminable, on descend chaque fois un peu plus bas, lentement, tout en douceur pour mieux souffrir, une descente aux enfers qu’on ne peut pas arrêter ni même ralentir. On subit, on subit et on attend. On tente d’oublier avec quelqu’un d’autre, mais c’est comme quand on essaie de lire deux livres à la fois. On se mélange les pinceaux, on confond les pages, on compare les situations, on se trompe de chapitre, on en lit un plus vite que l’autre, on en finit un avant l’autre. C’est voué à l’échec pourtant on essaie, juste pour être sûr, juste pour vérifier.
« Et ce serait qui, à tes yeux, la victime ? Toi, le type qui s'est retrouvé en prison pour avoir buté un mec ? Laisse-moi rire. » Une nouvelle fois, elle me crachait la vérité à la gueule. Pauvre petite conne, innocente et stupide empotée. Ce que j’avais fais n’avait aucun lien avec cette histoire, notre histoire. Je ne répondrais même pas à sa risible attaque, le silence face à la colère des femmes est une arme bien supérieure à n’importe quel mot. Je crois que j’avais la flemme de l’écouter, l’écouter débiter toujours les mêmes conneries, les mêmes mensonges derrière lesquelles elle persistait à se cacher. Tu ne pourras pas te mentir éternellement Marley, un jour il faudra bien que tu regardes les choses en faces, que tu admettes que tu t’es sauvée par peur et non par dépit. Une fois de plus, j’avais obtenu gain de cause. Ma torride petite marionnette s’était installée pile à l’endroit que je lui avais soufflé. Nous nous retrouvions là, penchés au dessus du vide et pourtant ce n’est pas la peur de glisser qui me fit frissonner, mais son regard. Elle était épuisée, presque déjà morte. Un jour, il faudra faire un choix, terminer la partie et désigner un vainqueur. Un jour, il faudra en finir avec ce jeu qui avait eu raison de nous, qui avait dépassait toutes limites raisonnables. Un jour, tout cela cessera. Il n’y aura plus de Marley, plus de Swann et Marley. Il n’y aura plus rien excepté une fin. Il n’y avait pas de délai réglementaire, pas de date approximative. Parfois il faut se résigner à trouver un autre jeu, avec un autre adversaire. Terminé les points de suspension, ce jour-là ce sera un point, un point définitif, un point final. Un point qui fera mal.
En attendant, ce n’était pas finit. Elle me fixait, ses yeux ne cillaient pas. Vous connaissez cette métaphore sur le poignard qu’on remue dans une plaie béante ? C’était ça. « Je suis désolée. Désolée d'avoir désiré et tenté d'obtenir la vie que tu ne voulais pas m'offrir. » J’étais défoncé comme jamais, garder les yeux ouverts me demandait un effort surhumain. Pourtant, par je ne sais quel miracle, je réussis et planta mon regard dans le sien. « Qu’est ce que tu voulais Marley, hein ? Qu’est-ce que t’attendais de moi ? Si tu y tiens tellement à ton histoire de pute en robe de princesse, je vais te dire ce qui va se passer. Un mec bien sous tout rapport va finir par te sauter, il va même finir par t’épouser et tu vas accepter à défaut de trouver mieux. Il te fera une tribu de gosses bien coiffés, des marmots qui foutront pas leurs mains dans la boue, qui connaîtront par cœur leurs tables de multiplications et qui clameront que Bush était un bon président. Ton mari te fera simuler deux fois par mois, la nourrice deviendra ta super copine et vous prendrez le thé en vous plaignant de vos maris impuissants quand vos gosses seront à l’école et vos mecs en train de baiser leurs secrétaires. Et quand tu iras te coucher dans votre grand lit froid, tu repenseras à moi. A chaque fois. Tu repenseras à ce moment, là, maintenant sur le toit. Et t’auras tout perdu. » Elle me laissa reprendre mon souffle et posa ses mains délicates et tremblantes sur mon torse. Cet effluve du passé me remua l’estomac. Je me souvenais de nos nuits blanches, de sa main qui jouait dans mes cheveux, des portes claquées, de ses larmes teintées de mascara et des marques de mes mains sur ses poignets. Je faillis sauter. « Je préfère mourir que de m'excuser auprès de toi. Vas te faire foutre.. » Mais, j’allais plutôt la jeter elle finalement. J’étais certain qu’elle avait eu le temps de remarquer la lueur de rage qui avait traversé mes iris avant que je ne la fasse se cambrer au dessus du vide. En une fraction de seconde j’avais enroulé ses jambes autour de mes hanches et forcé à basculer en arrière. J’en avais fais ma prisonnière, je m’étais contenté de saisir la vie qu’elle avait délibérément laissé entre mes mains. « Tes désirs sont des ordres bébé. » Je m’appelle Swann et je suis un enfoiré.
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| Sujet: Re: Hell in our eyes. Jeu 8 Mar - 12:34 | |
| « Qu’est ce que tu voulais Marley, hein ? Qu’est-ce que t’attendais de moi ? Si tu y tiens tellement à ton histoire de pute en robe de princesse, je vais te dire ce qui va se passer. Un mec bien sous tout rapport va finir par te sauter, il va même finir par t’épouser et tu vas accepter à défaut de trouver mieux. Il te fera une tribu de gosses bien coiffés, des marmots qui foutront pas leurs mains dans la boue, qui connaîtront par cœur leurs tables de multiplications et qui clameront que Bush était un bon président. Ton mari te fera simuler deux fois par mois, la nourrice deviendra ta super copine et vous prendrez le thé en vous plaignant de vos maris impuissants quand vos gosses seront à l’école et vos mecs en train de baiser leurs secrétaires. Et quand tu iras te coucher dans votre grand lit froid, tu repenseras à moi. A chaque fois. Tu repenseras à ce moment, là, maintenant sur le toit. Et t’auras tout perdu. » Il n'avait pas tord, même pire il avait raison. Sur tout. Ses mots sonnaient vrais, se répercutaient dans ma boîte crânienne, pour que m'éclate à la gueule la futilité de ma vie. De la vie humaine en règle générale. Je n'étais pas la seule à rechercher cela, à rechercher la sérénité, la plénitude absolue avec une personne qui nous comblerait. A tous les niveaux. Je souhaitais trouver quelqu'un qui m'aiderait à atteindre le bonheur que je pensais que tout homme méritait. Mais je me trompais, je ne le méritais pas moi. J'avais fait trop d'erreurs, je les avais enchaînés en croyant que j'obtiendrais une rédemption absolue. J'étais tellement naïve. Il était mon Dieu, mon bourreau, venant sur terre pour me punir, pour que je fasse face à tout ce que j'avais engendré. J'avais envie de lui rétorquer que j'avais déjà tout perdu, parce qu'au fond que me restait-il ? Sa haine et sa vengeance ? Ca n'avait plus aucune importance, j'étais déjà morte, mon âme avait déjà disparu. Il ne me restait que cette enveloppe charnelle pour continuer à jouer le rôle que je m'étais construite au fil des années. Je ne savais même pas ce que j'avais attendu la première fois que je lui avais adressé la parole. De la compassion ? Aucunement, la pitié ne m'intéressait pas. Sans doute la sauvagerie, et la passion. La vie tout simplement. Celle qui m'avait été enlevée quand j'avais scellée mes lèvres à celles de Keyllan. Je voulais ressentir mon coeur battre contre ma cage thoracique, prêt à s'en échapper à tout moment, je voulais rire de nouveau à gorge déployée, sentir mes poumons se remplir d'air vivifiant. C'est ça, je souhaitais me sentir vivante. Et c'était arrivé. Je ne m'étais jamais sentie plus vivante que lorsque j'avais été à ses côtés. Rien n'était écrit, rien n'était prévu. On vivait au jour le jour, attendant de voir ce qu'il allait se passer. Puis je retournais à ma vie banale, pour retrouver mon fils. Pour que lui aussi croit que j'étais une bonne mère, une femme mature, qui saurait s'occuper de lui. Mais je ne savais pas. La preuve, j'étais ici alors qu'il était loin là-bas. J'avais fait passer mes besoins avant les siens, parce que pouvoir enfin voir mon visage retrouver des couleurs était une libération pour moi, un soulagement. Et je savais pertinemment que si j'avais dû tout recommencer, j'aurais fait la même chose. J'aurais cherché Swann dans la foule, je me serais jetée dans l'étau de ses bras. Et ainsi, j'aurais pu vivre.
Je lui avais jeté, ou plutôt craché, quelques mots à la gueule. Pour tenter de lui faire comprendre qu'il n'avait plus aucun contrôle sur moi. J'avais voulu jouer à la grande personne, celle que je n'étais pas. Je restais cette gamine qui le laissait passer ses nerfs sur elle, qui pleurait dans un coin de la salle de bains en tentant de se cacher de lui, qui à l'aide de moues tentait d'obtenir ce qu'elle désirait de lui. Je n'étais qu'une enfant en mal d'amour, en mal de sensations fortes. Et il était passé sur mon chemin, nonchalemment, une clope au bec. Et j'avais simplement compris. Je repensais à tous ces éclats de verre sur le sol que j'évitais à une vitesse folle pour échapper à sa rage, à ses baisers volés alors qu'il était affalé sur le canapé, à ces heures de contemplation pendant qu'il dormait, à mon corps tapant violemment contre le mur suite à ces colères incontrôlables. Je repensais à tout ça, en me demandant ce que j'avais pu y gagner. A part des bleurs et des bocaux de larmes. Pas grand chose. Si ce n'est un coeur qui battait. Et c'était tout ce qui m'importait vraiment.
Et je le vis de nouveau. Ce voile qui passa devant ses yeux. Ca ne dura qu'une fraction de seconde, mais ç ame rappela immédiatement une image clair et précise, celle du jour où je lui avais annoncé mon départ. Sauf que cette fois, une vitre de plexiglas ne nous séparait. J'avais joué avec le feu, j'avais voulu faire la plus maligne. J'allais le regretter, et j'allais perdre. A une vitesse folle, je me retrouvais le corps dans le vide, et évidemment tout ce qui me liait à la terre ferme étaient mes jambes, enroulées simplement autour de Swann. « Tes désirs sont des ordres bébé. » J'eus un hoquet de frayeur, je ne pus le masquer, même mieux, je n'avais pas essayé. Et même si je ne le voyais pas, je sentais ce vide immense dans mon dos, je sentais le vent faire onduler férocement mes cheveux dorés. Cette fois, c'était clair, j'étais effrayée. Swann n'était pas sain d'esprit, je n'en avais jamais vraiment douté. Après tout, il avait tué un homme. Mais je ne le savais pas capable d'en arriver là. Je l'y avais poussé, en y réfléchissant. J'avais tendu le bâton pour me faire frapper, et il l'avait juste saisi. Pourquoi en aurait-il été autrement ? Dans ces moments-là, vous perdez tout sens de la dignité, vous êtes prêts à supplier pour qu'on épargne votre vie. Et supplier Swann, je l'avais déjà fait de nombreuses fois. Mais à quel prix ? Qu'est-ce que ça me coûterait cette fois ? Des excuses seraient désormais trop faciles. Ce qui était particulièrement dérangeant était l'état d'esprit dans lequel je me trouvais. A me demander si la mort n'était pas un meilleur échappatoire que de tomber à nouveau dans ses filets. Me dire que ma vie se tenait simplement entre ses mains, qu'une nouvelle fois, je n'avais pas le contrôle de ma propre exsitence, était un sentiement ô combien repoussant. Alors que les poings que j'avais posé sur son torse s'étaient transformés en un accrochage désespéré à ses vêtements, mes méninges s'activaient à une vitesse folle. « Arrête Swann, c'est pas drôle. » Ma voix était entrecoupée par des hoquets de stress. Un souffle haletant s'extirpait difficilement de mes lèvres, et je ne savais pas quoi faire pour sortir de cette position. Mais après tout, n'était ce pas ce que je voulais : la libération, la rédemption ? Il allait me donner tout ça. Pourquoi ne pas tout simplement profiter de l'instant. Mes paupières se fermèrent alors tranquillement, tranquilisant les traits de mon visage. Quelques secondes, ou peut-être minutes passèrent ainsi, je n'avais plus aucune idée de la notion du temps, parce qu'il s'était tout simplement arrêté pour moi quand j'avais croisé son regard. Finalement, je plantai mes yeux dans les siens, et d'un ton clair, pour qu'il n'y ait pas méprise et qu'il soit certain que je ne me jouais plus de lui, je lui demandai simplement, comme vaincue : « Qu'est-ce que tu attends de moi ? » |
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| Sujet: Re: Hell in our eyes. Ven 9 Mar - 2:48 | |
| SEULEMENT DES TENTATIVES !
Je n’ai jamais été un adepte de l’amour. Je haïssais toutes ses connotations et la simple notion d’un couple. C’est vrai, à quoi bon ? L’amour finit toujours en désamour. C’est un fait. Personne ne s’aime vraiment longtemps, mais tout le monde fait comme si. On croit toujours que la rupture que l’on vit est la pire que l’on ai jamais eu… Jusqu’à la prochaine. Jusqu’à la vraie. On s’aperçoit alors que c’est souvent dans les petits moments, dans les moments les plus anodins qu’on puisaient notre bonheur ; dans un rire, un regard complice, un câlin devant la télé, un fou-rire entre deux rayons d’un magasin. Le deuil est douloureux. C’est douloureux pendant un repas de famille quand on ajoute instinctivement un couvert de plus ou devant un film qu’on aurait aimé voir à deux. C’est douloureux là, maintenant, d’y penser quand on aurait juste besoin de voir ses yeux. Dire ce que l’on ressent, libérer ses peines. Moi, je veux bien. Mais je sais comment ça s’appelle quand ça fait si mal, quand les souvenirs font serrer les dents. Revenir en arrière n’a jamais été possible, pas plus que de bondir dans le futur. Alors, on attend. On attend et on accepte de devenir un étranger dans le regard de celle qui nous connaissait le mieux. N’être plus qu’un vulgaire souvenir. N’être rien de plus qu’un ex, comme ceux qu’on ne supportait pas et se demander sans cesse où elle est, ce qu’elle fait, à qui elle pense, si elle sourit quand on pleure, si elle pleure quand on rit, si ses mains qui nous ont si souvent touchés en touchent un autre aujourd’hui, si elle dort seule dans le lit qu’on partageait, si la photo de nous est toujours accrochée au mur, si elle oublie, si elle a déjà oublié. On s’allonge sur notre lit, l’ancien, celui qu’on avait quitté pour le sien et on regarde le plafond. On attend. Que les heures passent. Que demain se lève. Un texto qui ne viendra plus. Un appel qu’on supplie. Un regard familier qui semble déjà si loin, trop loin. Dans une heure ça ira mieux et puis ça reviendra, comme ça, pour rien, à cause d’une odeur, d’un mot ou d’une chanson. On réalise que non, ce n’est plus notre moitié. On ne peut plus débarquer là, maintenant pour se blottir dans ses bras. Plus jamais. Le penser passe encore, mais le dire à voix haute est insupportable. « J’ai vu ta meuf mardi. » Ta gueule. « D’ailleurs, pourquoi elle est pas avec toi ? » Trop tard. « C’est fini. » Non. Pas à voix haute. A voix haute, c’est juste compliqué, c’est juste une mauvaise passe. A l’intérieur, c’est fini, pour de bon et pour toujours. Non, ça ne s’arrangera pas. Mais on sourit quand même. Bientôt on oubliera. Mais c’est quand bientôt ?
Non, vraiment. L’amour n’était pas fait pour moi. Je le laissais volontiers aux pétasses romantico-dépressives, aux dépendants affectifs et autres sadomasochistes. Et c’était sûrement pour cette raison que je me retrouvais à suspendre ma future ex, ex future petite amie à trente mètres au-dessus du sol. « Arrête Swann, c'est pas drôle. » Si, ça l’était. Elle tremblait de peur, partagée entre l’angoisse de l’insécurité et l’espoir que je n’étais pas si fou. Je l’étais. Ses yeux apeurés ne faisaient qu’accroître mon égo. J’avais gagné. Encore. Cela en devenait bien trop facile, il fallait corser un peu les choses. Soudain, Marley ferma les yeux et sembla hors de portée, en sécurité dans un coin secret de son esprit, à l’abri de tout, à l’abri de moi et puis elle les ouvra de nouveau et son regard réapprovisionné semblait calme et serein. Elle n’avait plus peur. Elle avait accepté la fin de la partie. « Qu'est-ce que tu attends de moi ? » Enfin. J’avais la réponse derrière laquelle je courais. Je ne lâchais pas mon emprise pour autant. L’air frais, ça fait du bien. « Pourquoi ? » Ma voix s’était faite froide, glaciale, dénuée de tous sentiments et pourtant elle comprendrait, j’en étais sûr. Pourquoi tu t’es tirée, comme ça, sans me laisser aucune chance de protester. Pourquoi tu m’as laissé crever dans cette miteuse prison. Pourquoi tu m’as abandonné.
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