the great escape
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i'm alone with myself GAULTHIER&ISAAC

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MessageSujet: i'm alone with myself GAULTHIER&ISAAC i'm alone with myself GAULTHIER&ISAAC EmptyMer 25 Jan - 15:35

    Pour moi le passé était le passé et je n'y revenais qu'à de très rares occasions. Il y avait bien entendu tous mes cauchemars qui me réveillent à la même heure chaque nuit mais là, c'est pas pareil parce que faire un rêve et bah c'est pas fais exprès. Cet après midi je n'avais absolument rien à faire, pas l'ombre d'une feuille à réviser ni d'un ami à voir. Au lieu de rester planter chez moi devant l'écran de mon ordinateur ou la manette de ma console dans les mains j'avais décidé de partir pour Berkeley que j'avais quitté il n'y a que quelques heures à peine. Projetant d'abord d'aller à la bibliothèque universitaire, je décidai finalement de me caler dans le parc, sous un arbre avec un bon roman que l'on m'avais conseillé. Ce n'est pas que j'aime lire mais pour certaines personnes cela ne me dérange pas de me cultiver. Première page. Bon, je vais quand même pas toutes les compter ... Alors je me lance durablement et au bout de dix pages je m'arrête. Net. Mon esprit est ailleurs, perdu au milieu de tout ce que je venais de lire. En commençant à lire le dernier paragraphe, je n'avais pas voulu aller plus loin sauf que j'étais allé au bout du paragraphe et je n'aurais certainement pas du. " tombé dans le coma, il se réveilla trois mois plus tard, ne se souvenant de rien. " En une phrase je venais de voir ma vie défiler. Enfin ... ma courte vie. Le personnage principal du livre semblait être calqué sur moi, sur ma vie. Ouais, bon ma vie n'est pas copyrightée non plus mais ça me saoul. Après vérification, le livre a été écrit trois ans avant mon accident. L'honneur est sauf. J'étais quand même pathétique. Certainement pour masquer le fait que ce livre venait de refaire surgir en moi des choses que je voulais à tout prix oublier et qui, mis à part la nuit, étaient oubliées. Ce cher Alpha ne pouvait pas savoir que ce livre c'était quasiment ma vie, sachant que je n'avais raconté mon histoire qu'à cinq personnes en tout et pour tout mais j'étais énervé. Ma vie a commencée lorsque je me suis réveillé, à l'hôpital, il y a huit ans. Tout ce qui s'est passé avant n'existe pas, ce n'est rien pour moi. Pour en arriver à cet état d'esprit, j'en ait traversé des choses mais je pense que c'est amplement compréhensible. Mon ancienne vie repose uniquement sur des mensonges, des théories et des suppositions. On ne risque pas d'aller bien loin avec tout ça et c'est exactement ce à quoi je me suis résous : jamais je ne retrouverais d'où je viens, jamais je ne saurais qui est ma famille. Je n'ai plus envi de me battre contre certaines personnes pour avoir un semblant d'information. Ce que je veux, c'est vivre en paix. Sauf qu'aujourd'hui, cela ne semblait pas possible. Le roman relatait les faits suivants : le personnage principal avait été, de cause inconnue, dans le coma. Certainement un accident ou quelque chose de ce type. Il s'était ensuite réveillé, ne se souvenant plus de rien. Je vous passe ses émotions : complètement perdu, pommé, anéanti. Il avait ensuite bien fallut se réinsérer dans la société et c'est une bonne qui l'aida. De son peu d'argent, elle l’hébergea et le nourrit jusqu'à ce qu'il puisse prendre son envol. Il fit ensuite fortune dans l'industrie et vit aujourd'hui de cet argent qu'il a durement gagné. Ouais, ça c'est ma vie. Mis à part quelques détails qui changent comme la personne qui a recueilli le héros ou le domaine dans lequel il a gagné son fric, tout est là. Je me revois encore, il y a quatre ans, à l'armée. C'était le bagne pour moi car je n'étais nullement fait pour cela. C'était trop dur. Sauf que c'était pas trop mal payé pour ce que je faisais et j'en avais besoin, à cette époque, du fric. Aujourd'hui, je ne peux plus dire que c'est la même chose moi qui vit dans une villa surplombant la baie de San Francisco et qui est inscrit dans la deuxième université la plus prestigieuse au monde. Mon retrait de l'armée m'a bien réussit. Limousine et champagne ont remplacés studio miteux et fête du village. Je me demande parfois comment les autres membres de ma confrérie réagiraient si ils apprenaient qu'un des leurs, une personne membre de l'élite, membre de la confrérie des plus beaux, n'était en fait qu'un pauvre roturier qui avait durement gagné son argent. Cela change beaucoup de l'image, fausse, que je me suis construite qui prône un homme multi millionnaire grâce à ses parents, morts, qui étaient les numéros un de la finance grecque. Ouais, bon, la finance grecque ressemble plus trop à rien aujourd'hui m'enfin ... Ce livre m'a retourné en un rien de temps parce que lorsque je l'aurais fini, il allait falloir que j'en parle à la personne qui me l'avait conseillé et là, ce serait certainement le choc parce que je ne pouvais décemment pas dire ce qu'il m'était arrivé. J'avais honte de mon passé et parfois ça me faisait peur. Je ne sais pas d'où m'est venu cette tête aussi grosse qu'un melon qui, par exemple, ne peux rester une journée en compagnie d'enfants malades sans crier de partout qu'elle se fait chier ou des trucs du genre. Quand ma tête revenait tout à moi, j'avais honte de ce que j'étais. Sauf que ça durait pas bien longtemps et que je faisais passer cela en allant craquer du fric dans un casino ou en commandant une voiture avec chauffeur pour aller à une soirée. J'étais désormais pas mal intégré dans la haute société californienne et c'était ça dont j'étais le plus fier car en arrivant cela avait été mon objectif premier. J'avais eu peur de ne pas pouvoir me faire des amis ou autres mais là, j'étais servi. Certes, des vrais amis j'en avais que quatre ou cinq mais être invité toutes les semaines à plusieurs évènements ou avant premières, cela me satisfaisait pleinement. J'étais heureux d'être un privilégié. Depuis cinq minutes, j'étais totalement perdu dans mes pensées et je ne faisais plus du tout attention à ce qu'il se passait autour de moi. On aurait pu actionner un marteau piqueur ou venir piquer me porte feuille que je n'aurais rien entendu ou senti. D'ailleurs, je ne remarquais pas tout de suite ce qu'il se passait autour de moi. Ce n'est qu'après avoir repris mes esprits et m'être extirpé de mes pensées que je me rendis compte qu'une personne criait mon prénom. Au début je crus que ce n'était pas moi que l'on appelait, après tout Isaac n'est pas non plus un prénom rare, car je ne connaissais pas du tout la personne à l'origine de ces cris. Sauf que c'était bien à moi que l'on en avait après. Étrange. Surpris et légèrement déconcerté, je ne pus que lâcher un : « Vous êtes qui ? » Ouais, cela faisait un peu, voir totalement, con mais bon c'est la vie. Je suis comme ça, quand je suis pris de court je suis capable de dire complètement n'importe quoi. En tout cas, le garçon semblait totalement ravi de me revoir. Là, ça devenait de plus en plus glauque car je ne me souvenais absolument pas de son visage. Décidément, c'était une manie chez moi de ne me rappeler de rien. Déjà que je ne me rappelle pas de mon enfance, si en plus je ne me rappelle pas des personnes que j'ai croisé depuis. Là ça devenait problématique parce que vraiment, je n'avais aucun souvenir de cette tête. Au vu de sa présence dans le parc de Berkeley, je pensai tout de suite qu'il était étudiant ici. En même temps des étudiants il y en a par milliers dans cette université. Peut être que l'on s'est croisés en soirée ? Et que j'étais complètement bourré ? Peu probable. La dernière fois que j'étais amoché ce fut pour la soirée d'Halloween où je ne suis resté qu'avec Perdita. Cette journée se poursuivait donc merveilleusement bien. Je venais d'être complètement bouleversé par un livre qui avait fait remonter en moi plein de mauvais souvenir et voilà que maintenant je croise une personne qui semble me connaître, alors que moi non. Parfois je me dis que j'aurais mieux fait de crever dans ce maudit désert plutôt que d'avoir à vivre des moments pareils. Bon en tout cas, je ne voulais nullement être désagréable avec lui parce qu'il semblait sympa au premier abord. Comment lui dire qu'il s'est trompé de personne ? A cette réflexion-là je me mis à réfléchir. Il ne pouvait s'être trompé de personne car il m'avait appelé par mon prénom. Isaac. C'était donc la preuve qu'il me connaissait, vraiment. Je ne pouvais absolument pas mettre un nom sur cette tête. Déconcerté, je repris la parole. « Et vous me connaissez d'où ? Il semble que j'ai de légers problèmes de mémoire. » Non sans blague ? T'es con ou tu le fais exprès dude ? Légers problèmes ? Non mais c'est carrément un gouffre que t'as dans ta mémoire ! Baste que tu ne te rappelles de ton enfance, après tout ce n'est pas de ta faute, mais franchement se rappeler de la tronche d'une personne ce n'est quand même pas sorcier. A ce moment là, j'étais loin de me douter que cette rencontre allait complètement changer la vision que j'avais de ma vie.
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MessageSujet: Re: i'm alone with myself GAULTHIER&ISAAC i'm alone with myself GAULTHIER&ISAAC EmptyDim 29 Jan - 2:10

Sortant directement d'un cours interminable de politique publique internationale, j'avais un grand besoin de prendre l'air et d'oublier un peu tout ce que je venais d'entendre ! 4h à vous bassiner sur le régime politique de la Russie depuis la fin de la guerre froide, il y avait de quoi vouloir qu'un communiste vous mette une balle entre les deux yeux en sortant, et encore je pesais mes mots. Un regard sur ma montre m'indiqua que j'avais encore environs 2h avant mon prochain cours, je décidais de m'installer dans le parc pour me détendre à l'ombre d'un arbre, après tout il y avait des tas d'étudiants dans ce pays qui semblaient être absorbés par leurs bouquins encore plus qu'à l'ordinaire lorsqu'ils se trouvaient sous ces grand géants de feuille alors pourquoi pas moi ? Oui mais le hic c'était que je n'avais pas de bouquin à portée de main, j'allais devoir me contenter de mon ipod touch qui m'assurerait tout autant de sérénité, tout ce que j'espérais c'est que je n'allais pas bêtement m'assoupir pour me réveiller en retard pour mon cours et avec une tête à faire peur. C'est pourquoi, j'entrepris de prendre un café devant l'entrée de la fac, un marchand ambulant s'y trouvait et c'était lui qui me sauvait dans ma lutte contre le sommeil lors de mes premiers cours du matin à 8h pétantes ! Une fois le liquide salvateur ayant passé la barrière de mes lèvres, je sentis tout à coup que j'étais à nouveau au taquet pour attaquer la journée, je souriais presque et m'avançait à la recherche de l'arbre qui serait le mien pour les prochaines heures. Une fois tombé sur le bon, je m'asseyais dos contre tronc, déposait mon café à côté de moi avant de sortir mon ipod et mes écouteurs que je plantais directement dans mes oreilles, ce qui eut le réflexe de me faire fermer les yeux, déjà prêt à écouter mes tubes préférés du moment : de la musique française pour la plupart, j'aimais me repasser les classiques de ma jeunesse comme Cabrel ou Fugain qui avaient été pour moi d'un grand secours lorsque je n'avais personne à qui parler, autant dire la plupart du temps car si ce n'était Cadence ou Andréa, les amis auxquels je me confiais étaient presque inexistants. Pourtant je repensais à un moment précis où j'avais cru me trouver un ami fidèle, un autre fils de riche qui ressentait toutes ces émotions que je pouvais sentir moi aussi en tant que noble français, futur héritier d'une fortune colossale et soumis à l'autorité d'un père un peu trop exigent. Il s'appelait Isaac et nos parents étaient amis de longue date, il arrivait souvent que nous nous retrouvions lors de vacances dans les îles grecques d'où était originaire le jeune homme. Lorsque j'y repensais, je ne pouvais m'empêcher d'avoir ce sourire bête sur les lèvres car ce fut une des meilleures époque de ma vie, nous avions tellement de points communs et de délires communs que nous pouvions presque nous considérer comme des frères. J'étais presque plus proche de lui que de mon propre jumeau qui avait toujours été, en marge de moi, le mouton noir de la famille qui malheureusement ou plutôt heureusement ne suivait aucun des ordres de papa Levy-carcenac ce qui avait le don de le mettre en rogne pour des jours et des jours. Cadence et moi en rions beaucoup à l'époque mais beaucoup moins lorsqu'il reportait sa frustration sur nous en nous faisant un sermon de plusieurs heures sur un piètre 16/20 en algèbre...

Avec Isaac, tout était simple, nous allions sur la plage et nous passions la journée à nous noyer, à rire et à faire des châteaux de sable, rien de plus normal pour deux jeunes pré-adolescents qui ne s'intéressaient encore que très peu aux filles ! J'avais encore en tête les conversations philosophiques que nous avions sur le fait d'embrasser les filles, comme ça devait être dégoûtant ! Surtout lorsque Isaac m'avait parlé de baiser avec la langue, j'étais limite prêt à rendre mon goûter en y pensant à l'époque, je ne me voyais pas mettre ma langue dans la bouche d'une fille alors qu'aujourd'hui c'était presque devenu une manière de se dire bonjour avec certaines d'entre-elles. Je laissais mon esprit vagabonder tandis que je rouvrais les yeux pour regarder l'activité qu'il y avait autour de moi, il me semblait que tout le monde agissait normalement, il y avait ceux qui courraient pour ne pas manquer leur cours alors qu'ils étaient retard depuis 10 minutes, celles qui faisaient semblant de marcher en remuant le plus possible des fesses histoire de voir les mecs se retourner sur leur passage, et aussi ceux qui, comme moi avaient décidé d'être sages et de s'asseoir négligemment au pied d'un arbre pour passer le temps sainement. Parmi eux, mes yeux s'attardèrent un instant sur un jeune homme qui ne me semblait pas inconnu, je le regardais fixement essayant de savoir où j'avais bien pu voir sa face mais sans pouvoir me souvenir... Je décidais donc de me lever histoire de mieux le voir et il me parut presque évident qu'il s'agissait de ce très cher Isaac ! Je ne l'avais pas vu depuis un bout de temps, des lustres en fait mais ce visage rieur et penseur lorsqu'il fallait, je le connaissais si bien que je ne pouvais pas me tromper ! Je l'appelais mais en vain, il ne semblait pas me reconnaître et pourtant je ne pensais pas avoir changé tant que à ça de mon côté, j'avais gardé toujours la même tête depuis mon adolescence ce qui rendait les choses plus faciles lorsque je décidais de me mettre à organiser un plan machiavélique car personne ne pouvait soupçonner ce très cher Gaulthier, si gentil et avenant... bien sur s'ils savaient que ce n'était qu'une façade, ils réagiraient tout autrement mais j'avais réussi à me créer cette image de garçon propre sur lui qui n'avait pas vraiment d'expression sur le visage, ce qui empêchait les gens de savoir que je me foutais ouvertement de leur gueule à leur insu. Lorsque j'arrivais face à lui il me posa la question qui tue avec cet air incrédule qui me fit presque éclater de rire, je secouais la tête le temps de me reprendre et de lui répondre enfin. Eh bah c'est moi, Gaulthier, Gaulthier Levy-Carcenac ! Tu ne te souviens pas ? On avait l'habitude de passer tous nos étés ensemble en Grèce quand on était petit... je ne pensais pas avoir changé à ce point, en tout cas toi tu as toujours la même tête de gamin ahurie dommage que tu n'ai pas pris un peu de poil au visage ça ne t'aurais pas desservi ! je profitais du fait qu'il était rasé pour insulter un peu sa virilité, c'était ma manière à moi de dire bonjour, je n'étais pas le genre de mec qui prenais l'autre dans les bras pour lui souhaiter un bon retour ou pour le consoler, je n'avais jamais su être ce genre de gars et je ne pensais même pas pouvoir le devenir un jour. Malgré tout il ne semblait toujours pas me remettre et la situation était de plus en plus embarrassante, tout à coup je me mis à avoir un doute sur le fait qu'il était bien le Isaac que j'avais connu... pourtant il lui ressemblait tellement que je ne pouvais me tromper, après tout autant le lui demander, il n'allait pas me mordre et puis au pire si je m'étais tapé la plus grosse honte de ma vie je n'aurais qu'à faire comme si tout cela n'était jamais arrivé et puis voila ! Non mais c'est pas possible comment tu as pu oublier... souviens toi on avait même construit des bateaux miniature en leur donnant des noms débiles du genre l'atomisateur ou le terminator, on avait passé tout l'été à s'amuser avec ça sur le lac derrière ta maison, enfin peut-être que c'était plus important pour moi que pour toi après tout, désolé de t'avoir dérangé mec c'était une mauvaise idée ! Je baissais les yeux avant de me retourner pour faire quelques pas, il ne se souvenait pas de moi c'était un sale coup au moral car en dehors du fait que nous avions été très proches étant petits, je lui avais confié pas mal de secrets sur moi, des secrets que j'avais eu honte de révéler et pourtant, j'avais eu le courage de les lui dire. Je ne voulais pas que ça sorte de sa petite tête mais je m'inquiétais apparemment pour pas grand chose car même mon visage il l'avait oublié cet enfoiré d'idiot ! Décidément, lorsque je disais que je ne voulais avoir aucun ami, j'étais bien avisé, il sont incertains, et surtout on ne peut pas leur faire confiance... si ça se trouve il se fichait bien de moi faisant mine de ne pas se souvenir alors qu'en fait il devait se dire que je n'étais peut-être qu'un mec qui venait le déranger dans sa lecture, peut-être était-il à mon image un autre associable sur terre, je ne le saurais probablement jamais.
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MessageSujet: Re: i'm alone with myself GAULTHIER&ISAAC i'm alone with myself GAULTHIER&ISAAC EmptySam 4 Fév - 20:23

    Ce livre venait de me bouleverser. Complètement. Je ne savais plus où j'habitais tellement j'étais retourné. Moi qui faisait des efforts cruels pour essayer de laisser le passé derrière moi, tout venait de me revenir par la figure en un rien de temps. C'était presque comme si j'avais honte de ce qui était derrière moi. J'avais honte de le révéler, de le raconter. Le nombre de personnes au courant se comptait même sur les doigts de la main. Cesar, Avery, Perdita et Kurt. Et voilà. C'est tout. En gros c'était les seules personnes à qui je faisais totalement confiance sur ce campus. Les autres étudiants étant si imprévisibles, mes camarades Epsilon étant si imbus d'eux même. En fait, c'est ces derniers qui me faisaient le plus peur. Ouais, c'est con à dire mais j'ai peur d'eux comme de la peste. En même temps quand on voit ce qu'ils font subir à certaines personnes, j'ai raison de ressentir cela. Ils serait prêt à enfoncer tout ceux se trouvant sur leur passage pour se frayer un chemin au sein de l'élite californienne. J'essaie, simultanément, de me fondre dans la masse de Berkeley et de rester au sommet de ma popularité au sein de cette élite car il faut bien le dire, elle m'a adoptée. Je suis le gentil Isaac, serviable et sympa, qui ramène le plus de personnes possibles aux fêtes qu'elle organise pour essayer de bien me faire voir, pour essayer de les approcher au plus près. Je suis le riche héritier d'un grand armateur grec, qui peut sortir des millions sans que rien ne lui arrive. Enfin ça c'est juste une façade. Comment réagiraient-ils si toute la haute société apprenait mon histoire ? Si le prince de je-ne-sais-où ou le milliardaire machin apprenait cela, j'étais carrément foutu. Ils se sentiraient trahis, ils se sentiraient complètement blessés et salis d'avoir eu à faire pendant des semaines et des mois à un garçon qui, en fait, n'était encore qu'un pauvre militaire grec il y a trois ans de cela. Quand vous rendez service à ces gens là, que vous êtes sympathique avec eux, tout va pour le mieux mais ne comptez pas sur eux pour vous lancez une bouée de sauvetage si un jour vous commencez à couler. Pire, je suis même sur qu'ils n'hésiteraient pas à vous donnez des coups de pied pour vous faire descendre plus vite, pour être sur que vous ne remontiez pas. C'est pour ça que j'essayais d'être le plus discret possible dans mon ascension sociale. Il fallait que je prenne du grade mais il ne fallait pas se faire remarquer. Il ne fallait pas que j'intervienne dans tous ces complots, il ne fallait pas que me mette à dos des personnes susceptibles de faire des recherches sur mon passé si je me mettais en travers de mon chemin. Même si je fais tout pour oublier mon passé, je dois bien avouer que j'ai eu de la chance. Bien entendu tout à mal commencé. Quelle idée j'ai bien plus avoir en me rendant dans ce désert seul, sans nourriture, sans eau, sans protection solaire, sans rien quoi ? Complètement idiot. Résultat : coma pendant des semaines et des mois et moi entre la vie et la mort. C'est la première option que mon corps a décidé de suivre, et j'en suis d'ailleurs très heureux, sauf qu'en cours de route, il a oublié de me ramener ma mémoire. Du coup, en me réveillant, je ne me souvenais plus de rien. Nada. Les joies de la rééducation pendant des semaines. Il fallut que j'apprenne à me resservir d'une cuillère, vous y croyez vous ? Heureusement, avec ma grande intelligence, tout se passa pour le mieux et n quelques semaines j'étais sur pied. Je ne me comportais pas comme une personne folle furieuse et semblait bien dans ma tête alors je pouvais sortir. Problème : aucune famille n'était venue me réclamer ou n'avais lancé d'avis de recherche. Aujourd'hui, je sais bien que tout cela est faux, que j'ai vraiment une famille, mais je n'ai plus la force ni l'envie d'aller la chercher. La seule question encore en suspens est : pourquoi on m'a caché cela ? Pourquoi on ne m'a pas dis que quelqu'un me cherchait au lieu de me laisser avec une paysanne qui devait se battre tous les jours pour me trouver quelque chose à bouffer. Il fallut donc que je me trouve un travail parce que sans argent, pas de nourriture. Pas de nourriture, mort. L'armée me parut une évidence même si je savais pertinemment que ce n'était absolument pas le domaine qui me correspondait. Moi, ce qui m'allait c'était la médecine. Je m'étais promis qu'un jour je deviendrais un grand chirurgien, ou un grand neurologue, enfin un truc de prestige quoi. Cette occasion se présenta lorsque, à l'aube de mes vingt quatre ans, on me proposa de quitter l'armée pour que je reprenne mes études. Je soupçonne depuis longtemps certaines personnes d'avoir eu pitié de me laisser sans famille et d'avoir voulu se rattraper en me payant les études de mon choix, dans l'université de mon choix, dans l'appartement de mon choix, rien que ça ! N'étant pas près à quitter la Grèce, je jouais petit jeu en demandant l'université d'Athènes et un modeste appartement d'une quarantaine de mètres carré. Et puis la Grèce me barba et je pris conscience que ce que j'avais besoin c'était l'aventure. Je ne me gênai pas pour demander l'une des universités les plus chères et prestigieuses : Berkeley et l'appartement le moins modeste que je trouvai : une villa avec vue imprenable sur le Golden Gate ferait l'affaire. Ils m'avaient caché des choses, je leur rendais l'appareil en quelques sortes. J'étais donc à présent ici, aux Etats Unis et je ne voulais plus en partir. Je me voyais mal quitter la Californie pour aller m'installer quelque part d'autre. J'étais trop habitué au soleil, au chic et à tout ce qui entourait la ville. C'était devenu ma nouvelle maison.

    J'essayais donc de reprendre mes esprits parce que ça m'allait mal, l'air ébahi. Ce qui m'allait, c'était le sourire, mon grand sourire qui avait fait tant de ravages. Bon, faut pas m'en demander trop parce qu'en plus quelqu'un m'appelle et je ne sais absolument pas qui c'est. J'essayais de me remémorer sa tête. En Grèce ? C'était possible vu le nombre de personnes que j'avais côtoyé là bas. En tout cas, je ne l'avais pas rencontré ici, je m'en rappellerais. Tout à coup je compris. Je mis de côté l'hypothèse qu'il se trompait de personne, étant donné qu'il paraissait sur de lui et qu'il m'avait appelé par mon prénom, et je compris que je l'avais rencontré avant mon accident à l'époque où j'avais encore toute ma mémoire. Normal que je ne me rappelle plus de lui. Sauf que maintenant il allait falloir que je lui explique tout. Bon, j'allais sans doute passer certains détails que je jugeais inutile mais il allait falloir que je lui raconte le principal. Il se présenta. Désolé vieux gars, mais ton nom ne me dis absolument rien. Une fois qu'il eut terminé sa phrase, je voulus lui dire que je n'étais pas du tout en mesure de me rappeler de lui sauf qu'au lieu de cela je me dégonflais. Il m'expliqua donc où nous nous étions rencontrés. J'avais raison. Nous nous étions rencontrés en Grèce. Sur le coup, je crus que j'allais verser une larme parce que j'avais devant moi l'unique personne qui pouvait me renseigner sur mon passé et sur ma famille. Ce garçon que je ne connaissais pas, ou plus, allait sans doute changer la vision de mon passé. Sauf que moi je suis un homme et qu'un homme, ça pleure pas. Alors je me retins et me contentais de répondre. « Je veux bien vous croire sauf que il y a huit ans de cela j'ai eu, comme qui dirais, un petit souci. En gros : un accident et j'ai perdu la mémoire donc même pas la peine de me parler de mon enfance, je m'en rappelle pas. Je suis navré. » Ouais, j'étais navré d'avoir perdu la mémoire. Ce que je peux être cucu quand je m'y mets ... Tout à coup, une envie de tout savoir me prit et je fis signe au gars de s’asseoir à côté de moi. Sans même attendre sa permission, je me mis à le tutoyer, après tout il ne s'était pas gêné pour le faire avec moi. « Maintenant je veux à peu près tout savoir sur ma famille. Ce qu'ils faisaient ou font toujours, j'avais des frères ou des soeurs au fait ? J'habitais où précisément ? Quel était le métier de mes parents ? » Je sentais que j'allais rapidement le saouler avec mes questions. J'espérais qu'il allait comprendre que j'avais besoin de réponses, c'était vital. J'avais trop longtemps attendu, j'avais trop longtemps négligé mon enfance et ma famille.
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MessageSujet: Re: i'm alone with myself GAULTHIER&ISAAC i'm alone with myself GAULTHIER&ISAAC EmptyJeu 9 Fév - 2:57

Il avait... quoi ?! Oublié toute son enfance ? J'attendais le moment où il me dirait que c'était une blague et qu'en fait il se souvenait parfaitement de moi mais rien ne venait, c'était le calme plat, un silence presque religieux c'était installé entre nous. Nous nous regardions, je me demandais si j'allais me remettre à ouvrir la bouche à nouveau après une telle nouvelle, ou tout simplement partir et le laisser là en faisant comme si cette conversation n'avait jamais eu lieu. J'étais tellement déboussolé et même dans un sens déç, en effet Isaac était tout de même un des seuls à qui j'avais pu m'ouvrir et parler étant enfant, il avait été là pour moi lorsque mon père me faisait faire des choses dont je n'avais pas envie ou qu'il me reprenait sans cesse alors que j'agissait simplement en enfant normal pendant qu'il me voyait déjà en adulte mature à qui l'on peut tout dire. Non à l'époque j'étais très influençable et je pense que c'est cette facette de tyran que je voyais e mon père, qui m'a donné l'envie de me forger une véritable carapace qui ne laissait place à aucun sentiments humains. L'amour, j'en avais de brèves notions mais sans jamais l'avoir clairement ressenti, l'amitié c'était la même chose alors que la haine et l'amertume était deux vertus que je me congratulais d'avoir réussi à cultiver chez moi, c'était grâce à cela que j'étais devenu le Gaulthier d'aujourd'hui, froid et obscur, ne laissant pénétrer personne dans cette forteresse de solitude qui était mienne. Cependant, après réflexion je ne voulais pas risquer de perdre un des seuls amis que j'avais pu me trouver dans ma vie, c'est pourquoi je m'asseyais finalement à ses côtés lorsqu'il m'invita à le faire. C'était étrange de le revoir, il avait certes plus de cheveux et une barbe qui trahissait le fait qu'il avait bel et bien grandi, mais il gardait toujours cette tête d'enfant que je lui connaissait si bien, et qui m'avait permis de le reconnaître immédiatement au premier coup d'oeil. Je nous revoyais très bien gambader dans la verdure de Grèce ce qui me donnait chaque fois que j'y repensait, un sourire presque niais et me faisait baisser ma garde par la même occasion. Alors comme ça... Tu ne te souviens absolument plus de rien ? Ni de ta famille, de tes amis ?! J'arrive pas à croire qu'il te soit arrivé un truc pareil, j'ai du mal à imaginer comme ça a du être difficile de t'en remettre... et j'ai aussi du mal à croire que c'est moi qui vais devoir te réapprendre qui tu es, je ne suis pas une pensine non plus. Mon caractère un peu revêche reprenait vite le dessus lorsque j'étais déstabilisé, c'était un mécanisme de défense que j'utilisais sans même m'en rendre compte mais qui avec le temps s'était formé sans que je n'y puisse rien et qui depuis ne me quittait plus. J'étais presque condescendant avec lui alors que dans le fond tout ce que je voulais c'était renouer et qu'il se souvienne de nos parties de foot ou de nos séances de surf qui avaient été une grande partie de toute notre enfance ! C'était grâce à lui que j'avais pris goût à la vague et que aujourd'hui j'avais atteint un bon niveau en surf, c'était aussi grâce à lui que j'avais pu enfin expérimenter ce que c'était que d'avoir une famille aimante et qui vous accepte tel que vous êtes, sans essayer de formater un espèce de robot à leur image, histoire que leur descendance ne leur fasse pas trop honte. J'avais passé les meilleures vacances de ma vie chez Isaac, j'y avais connu mon premier flirt, ce qui nous avait pas mal amusé tous les deux car étant novices en la matière nous avions fait un peu nos premières armes sur le terrain miné de l'amour, ensemble. Il m'avait donné quelques conseils pendant que moi j'essayais de ne pas trop stresser, et finalement tout s'était super bien passé et une belle amitié était née entre nous, une amitié que je ne voulais pas voir s'arrêter jusqu'au jour où... je comprend maintenant pourquoi tu ne m'écrivais plus depuis un bout de temps, j'ai cru que tu avais finalement oublié qu'on était super proches et que tu étais parti vivre ta vie de ton côté. Je ne t'en ai pas voulu après tout, nous grandissons et il est normal de ne pas s'encombrer de nos souvenir d'enfant si l'on veut avancer dans la vie... je disais cela presque froidement et sur le ton de la conversation, alors que j'avais été profondément blessé et vexé qu'il ne me donne plus aucune nouvelle, mais j'étais bien trop fier pour le lui avouer, je n'étais pas une tragédienne qui pétais un câble dès que les choses tournaient mal, non moi j'étais plutôt dans la retenue, ce qui avait ses avantages comme ses inconvénients. Cela dit, je ne voulais pas le laisser dans le flou, après tout il méritait de savoir la chance qu'il avait eu étant plus jeune et je ne voulais pas être celui qui le priverait du fait de pouvoir retrouver sa vie d'avant. Hmmm eh bien si tu veux tout savoir tu es grec, tu es né à Folegrandos, une petite île grecque pour être exact ! Ensuite tu as des parents incroyablement riches qui ont fait fortune dans l'immobilier et pour couronner le tout tu as une soeur jumelle aussi, elle s'appelle Isis aussi loin que je me souvienne ! Tu as tellement de choses à rattraper mon pauvre, je suis sur que tes parents doivent être morts d'inquiétudes... ce sont des gens bien tu sais, ils ont toujours été là pour toi et même pour moi lorsque je venais en vacances chez toi, tu devrais essayer de les recontacter. Je lâchais la dernière partie de ma phrase sur un ton presque évasif car il était évident qu'après toutes les informations que je lui avais donné il allait facilement pouvoir retrouver sa famille, eh oui parfois Gaulthier Levy-Carcenac est un bon samaritain ! Enfin c'était une occasion exceptionnelle, il ne fallait pas s'habituer à me voir m'adoucir de la sorte car s'il y avait bien une chose que je détestais c'était les grandes promesses d'amitié car il y en avait toujours un à un moment qui partait... People always leave comme ils disent. Cela dit, quelque chose m'intriguait toujours, je ne pouvais m'empêcher de me demander ce qu'il avait pu bien faire pendant tous ces mois où il n'avait plus la moindre idée de qui il était ! Et surtout comme s'était-il retrouvé de la Grèce à Berkeley, tellement de questions que j'avais envie de lui poser et qui allaient certainement encore le chambouler presque autant que moi lorsque j'avais aperçu sa bouille quelques instants plus tôt. Au fait, dis moi, tu as fais quoi lorsque tu t'es rendu compte que tu ne te souvenais plus de rien ? Ça a du être compliqué de devoir essayer de se reconstruire une vie que tu avais complètement perdue, non ? Je ne préfère même pas imaginer ce que je deviendrais si je perdais tout à coup la mémoire... tu as plutôt bien rebondi, mec regarde toi, tu as même réussi à me retrouver sans qu'on le cherche ! Le destin nous veut du bien. Je lui adressais enfin un sourire, chose qui avait été absent de mon visage depuis le début de notre conversation car il me fallait le temps d'assimiler le fait qu'il ne se souvenait de rien de ce que nous avions vécu, moi qui me faisait une joie d'un jour le revoir et de refaire le monde autour d'un bon dîner et d'un verre de vin, j'étais complètement à l'ouest et coupé dans mon élan. Je le regardais attendant des réponses mais j'avais l'impression qu'il était maintenant très loin, il était resté probablement sur la première partie de ma réponse qui lui révélait un passé oublié, ce que je comprenais tout à fait. J'attendis donc un instant avant de toussoter légèrement pour le sortir de sa rêverie, bah oui je n'allais pas poireauter là toute la journée à attendre que monsieur se retourne le cerveau non plus. Je posais une main amicale sur son épaule pour l'inviter à parler, l'heure de la révélation avait sonné et j'appréhendais un peu sa réaction à propos de tout ce que je lui disais, car libre à lui de me croire ou non après tout.
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MessageSujet: Re: i'm alone with myself GAULTHIER&ISAAC i'm alone with myself GAULTHIER&ISAAC EmptySam 11 Fév - 19:16

    J'avais honte. J'étais totalement désolé pour lui. Pour ce pauvre garçon que j'avais visiblement fait souffrir. Nous devions vraiment être proches pour qu'il me parle comme ça. Et moi, j'avais tout gâché. Même si je n'étais pas du tout coupable de ma situation, quoique aller dans le désert sans protection ni rien ne soit pas recommander, je me sentais responsable de la souffrance qu'il avait en lui et qu'il tentait de dissimuler au maximum. Cependant, et je ne sais pourquoi, je sentais que je pouvais lui faire confiance, je sentais qu'il avait raison, qu'il ne mentait et que nous nous connaissions depuis longtemps. Je fis fonctionner ma mémoire pour essayer de me rappeler de quelque chose, un visage, un lieu, enfin un truc qui me rappellerais mon enfance avec lui, sauf que rien ne me venait comme d'habitude. Le noir complet, rien. Ce Gaulthier semblait vraiment perturbé par cette rencontre, il avait du mal à croire que rien ne me restait de notre amitié. Je sentais en moi une boule au ventre. C'était peut être égoïste vis à vis de lui, mais plutôt que de me demander la véritable nature de notre relation, je voulais tout savoir sur ma famille, sur les liens qui existaient entre nous avant ma brutale disparition. Je n'osais me demander dans quel état devaient être mes parents lorsqu'on leur avaient annoncé la nouvelle que j'étais mort. Ils avaient du être comme moi quand des policiers m'avaient gentiment faire comprendre que personne ne m'avait réclamé et que par conséquent, j'allais être déclaré comme orphelin. L'anéantissement. J'étais resté les premiers mois, à l'hôpital, seul avec ma mémoire qui était vide, j'étais resté pendant plusieurs mois le regard dans le vide, n'ayant le goût à rien, ne pesant plus qu'une poignée de kilos, ne voulant plus vivre. Je ne me sentais pas de vivre une vie seul, je ne suis pas comme ça moi. J'ai toujours eu une envie d'air libre, de voir du monde, d'être celui qui ferait des soirées et tout. Et finalement c'est exactement ce que je vécus : sans famille, sans amis au départ. Tout a recommencé, case armée. Même si je cache cette partie de ma vie le plus possible, je ne peux nier que c'est celle qui m'a permise de me réintégrer dans la société, mon premier métier, des collègues, voir des amis pour certains. Gaulthier me sortit de mes songes. Il venait de comprendre pourquoi il n'avait plus aucune nouvelle depuis huit ans maintenant et la vérité était dure à avaler. Ce que je comprenais. « Absolument plus aucun souvenir. Je t'assure que j'ai essayé, des mois durant, de me rappeler. Visages, scènes, lieux, noms, j'ai tout essayé mais absolument rien ne m'est venu, pas un souvenir. Ça fait bien longtemps maintenant que j'ai renoncé à essayer de retrouver quelqu'un qui me connaissait d'avant ... Je suis désolé de te donner ce rôle mec, mais tu es la seule et unique personne qui peut me dire qui je suis réellement, d'où me vient ce nom de famille et tout ce qui va avec. » C'était limite je pleurais à l'idée qu'il me dévoile tout, qu'il me dise le nom de mes parents, de mes frères et soeurs si un temps soit-il j'en avais. Je voulais tout savoir, où j'avais grandi, si j'étais bon à l'école, si nous étions pauvres ou riches. Pauvre Gaulthier, j'allais certainement le saouler avec mes questions. Lui qui croyait certainement à des retrouvailles amicales, il allait finalement avoir un tout autre rôle. Mais qu'il se rassure, je ne comptais pas me séparer de lui pour bien longtemps et je savais déjà que nos rencontres futures allaient être rapprochées et que je ne pourrais pas me passer de mon enfance bien longtemps car il représentait toute mon enfance, jusqu'à mes dix huit ans maintenant. Et dire qu'il y a encore quelques minutes ce n'était qu'un inconnu. Maintenant, il était devenu une toute autre personne à mes yeux. « Je ne suis pas du genre à changer d'amis comme je change de chaussettes. Tu as du vraiment être anéanti, j'en suis sur car à ce que tu me racontes, nous étions vraiment proches tous les deux. Comment on s'est connus en fait ? Et tu viens d'où ? Avec un nom pareil, je mise France, Suisse ou Belgique. » Je crois qu'aujourd'hui, j'allais poser plus de questions que je ne l'avais jamais fait en vingt-quatre heures. Il y avait tant de choses à rattraper, tant de choses à savoir. Cela me fit presque peur de n'avoir pas fait plus de recherches une fois sortie de l'hôpital. C'est vrai qu'on m'avait dit que j'étais orphelin mais quand même. Certes, j'ai été assez dubitatif au début mais j'ai quand même accepté cette idée et j'ai décidé de tourner la page, jusqu'à il y a trois ans et demi. On me proposa de me payer université et logement où je le souhaitais. C'est vraiment gentil mais ça me fit réfléchir à une chose : ces gens là regrettaient sûrement le fait de m'avoir caché quelque chose et ils souhaitaient se rattraper. Et à cette occasion là, je pris la décision de profiter de leur gentillesse plutôt que de les questionner sur ce qu'ils m'avaient caché. J'avais pris ma décision finale : je ne voulais plus entendre parler de mon passé. Ce fut au départ dur de se dire que plus jamais je ne l'aurais l'occasion de savoir mais je m'y fis jusqu'à aujourd'hui. Je venais de me rendre compte que personne ne pouvait vivre sans son enfance, sans s'avoir d'où on venait. Gaulthier, une fois de plus, me sortit de mes pensées. Ce qu'il me dit me bouleversa. Je ne savais plus où me mettre. En trois phrases et dix secondes montre en main il venait de dire tout ce que j'attendais depuis huit ans, ce que j'attendais le plus au monde. Même si il ne s'aventurait pas dans les détails, pas pour le moment en tout cas, ça me faisait énormément de bien d'entendre tout cela. « Tu peux pas savoir le bonheur que c'est d'entendre ça. Je ne les connais pas mais je les aime déjà. Une soeur jumelle waw que demander de mieux. Riche tu dis ? Ça en fait des choses en quelques secondes ... » Je ne savais pas quoi lui dire de plus, sinon ça allait faire vraiment niais pour le coup. Certes j'étais vraiment ému, mais c'était pas une raison pour passer pour la femmelette de service. Je m'imaginais, non je ne me rappelle toujours de rien, en train de courir au bord d'une plage sortie tout droit de mon imaginaire. Je me voyais tout près de Gaulthier, à lui lancer du sable par la figure. Sauf que ce que je voyais n'étais pas vrai et la réalité reprenait ses droits après quelques minutes d'hystérie. Je savais les grandes lignes de mon histoire mais jamais je ne me rappellerais comment je les avaient vécues. « Compliqué ? Je ne t'en parle même pas, j'ai été anéanti. Mais il faut croire que je ne m'en suis pas trop mal sorti vu que je suis ici. Si tu veux tout savoir sur comment j'étais j'ai ... Euh ... » Non, je ne pouvais pas lui dire comment j'avais fais. Je ne le connaissais pas assez. D'un côté je lui faisais totalement confiance mais d'un autre je ne pouvais me résoudre à dire cela à un inconnu sachant que jusque là, seule quatre personnes étaient au courant. Ce serait limite une trahison pour elle. Mais ce n'était pas l'envie qui me manquait et si il me poussait un peu, je sentais qu'à tout moment je pouvais lui déballer ma vie depuis mes dix huit ans.
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MessageSujet: Re: i'm alone with myself GAULTHIER&ISAAC i'm alone with myself GAULTHIER&ISAAC EmptySam 18 Fév - 2:00

Je devais avouer que le fait de ne plus avoir de nouvelles d'Isaac m'avait attristé, du moins au début tout cela avant que je ne décide de brûler toutes ses lettres et de l'effacer de ma mémoire dans un élan de rage incalculable. Je ne pouvais pas me dire que du jour au lendemain il m'avait oublié et pourtant c'était ce que j'avais cru toutes ces années, résigné par le temps et l'absence. Je le regardais là face à moi avec cet air ahurie et je me disais que peut être il n'était pas trop tard et que nous pourrions rattraper le temps perdu, après tout il avait été mon confident pendant ma période la plus tendre, il serait mal venu de ne pas lui laisser une nouvelle chance. Isaac était celui sur qui je me reposais un peu, il avait toujours été l'épaule sur laquelle je pouvais rester sans qu'il ne me demande quoi que ce soit en retour, c'était inutile car pour moi il était comme un frère et la famille comptait plus que tout pour moi. On pouvait facilement le voir au travers de ma relation avec mon jumeau qui malgré qu'elle soit plus que houleuse, restait tout de même une relation fraternelle comme on en fait plus. Nous nous détestions parfois au plus haut point mais lorsqu'il s'agissait de sortir l'autre du mauvais pas, il n y avait jamais à passer par 4 chemins car nous étions là à la moindre anicroche. Cependant, les années ont passé et aujourd'hui je ne sais plus vraiment dans quel monde je vis, j'essaie de rester simple et de garder la tête haute mais mon coeur me dit de suivre ce que je veux vraiment faire dans la vie, de ne plus me laisser dicter ma conduite par ma famille qui se voulait beaucoup trop oppressante envers moi. Malheureusement ce n'était pas si simple, Cadence avait une image de moi, l'image du frère à la fois protecteur mais aussi machiavélique avec qui elle pouvait être sure que la conivence maléfique coexistait avec nos cerveaux qui fusionnaient à l'unisson lorsqu'il s'agissait d'élaborer les plans les plus perfides qui soient... quant à Lucas eh bien il me voyait tout simplement comme le clone de notre père, le parfait petit toutou qui suivrait les traces de notre géniteur sans rien dire. Moi, ce que je voulais c'était m'échapper de ces étiquettes et enfin devenir une personne à part entière, j'avais toujours secrètement rêvé de partir en Australie et réaliser mon rêve de devenir surfer professionnel étant vraiment doué dans ce sport. Malgré cela, je n'avais toujours pu en fait qu'un hobby car j'étais sans cesse rappelé à l'ordre par mon père qui m'envoyait régulièrement des adresses où je devais me rendre absolument selon lui pour me faire des contacts et me faire bien voir de la bonne société américaine. Il avait raison, dans un sens je savais que tout cela m'aiderait à trouver un bon travail après mes études et à me faire de bonnes relations dans le travail, cela dit je n'étais pas très sur que ça m'aiderait à me détacher d'une emprise que je trouvait déjà trop grande. Avec Isaac j'avais l'impression à l'époque d'être un enfant normal car lorsque j'allais en vacances chez lui, sans la pression familiale je pouvais me permettre toutes les folies sans qu'ils ne se formalisent de quoi que ce soit, les Harros étaient vraiment comme une deuxième famille pour moi, c'est pourquoi lorsqu'ils ont arrêté de nous donner des nouvelles je fus aussi affecté, cela dit je soupçonnais aussi mon très cher père de leur avoir demandé de ne rien me dire à propos de la pseudo mort d'Isaac pour que je ne sois pas accablé par le chagrin, me perdant loin de mes objectifs, de ses objectifs... basterd. Tu as eu de la chance on dirait de tomber sur moi, à vrai dire heureusement que tu n'as pas changé tant que ça en dehors de la barde tu es exactement le même... je dois dire que j'avais vraiment hâte de te revoir, tu m'as manqué pendant tout ce temps même si j'ai tout fait pour me dire que tu n'étais qu'un petit enfoiré de ne plus m'avoir donné signe de vie, maintenant que je comprend pourquoi je trouve que nous devrions rattraper le temps perdu. Je souriais enclin à lui raconter un peu ce que j'étais devenu, sans trop entrer dans les détails bien sur car je ne voulais pas qu'un inconnu connaisse tout dans les moindres détails d'une vie que lui même ne pensait pas avoir connu auparavant. J'avais tellement de choses à lui dire, je voulais que nous redevenions les amis d'autrefois mais mon pessimisme habituel m'invitait plutôt à garder nos relations cordiale et sans effusion pour ne pas me faire de faux espoirs... A vrai dire cela m'aidait bien qu'il me demande de mes nouvelles, au moins je ne passais pas pour un idiot à vouloir lui raconter ma vie alors qu'il s'en fichait complètement. Je lui souriais légèrement, je ne voulais pas devenir trop niais dans mes propos, je détestais ça même si les circonstances l'imposaient. Oh tu sais ça a été dur mais je me suis fait une raison à l'époque, je ne voulais pas m'apitoyer sur mon sort, c'était plus facile de te détester tu comprends ? mais oui je viens de France, à vrai dire d'une très grande lignée issue de la noblesse et on s'est connus parce que nos parents étaient amis et qu'on allait souvent en vacances chez l'un et l'autre... on passait notre temps à faire des bêtises à vrai dire mais tout ça en secret parce que disons que j'ai un père assez rigide et qu'il n'aurait pas aimé savoir que son fils allait vandaliser la maison de ceux qu'il n'aimait pas par exemple dis-je tout en riant. Je m'empressais ensuite de lui apprendre d'où il venait, quelle famille il avait et surtout la chance qu'il avait eu d'y grandir aussi bien, je ne voulais pas paraître jaloux mais je ne pouvais m'empêcher de me dire que j'avais été un Harros ma ie serait complètement différente, peut-être que je n'aurais pas du me former cette carapace infranchissable et hermétique a tout sentiment et qu'aujourd'hui je serais sans doute beaucoup plus enclin à la socialisation. Mais non, tout cela n'était que fantasme et je devais accepter le fait que je n'aurai sans doute jamais de vrais amis, ni de vraie petite amie probablement que je me marierai par intérêt car même lorsqu'une fille me plaisait du genre d'Autumn, je n'étais pas capable de le lui dire. Non tout ce que j'avais trouvé à l'époque c'était de la rayer de ma vie pour essayer de l'oublier et de ne plus y penser... voila ce que je faisais lorsqu'un problème apparaissait devant moi, je l'éludais histoire de ne plus y penser, je le mettais dans un petit coin de ma tête et d'un coup il disparaissait, au moins en surface. C'est ce qui m'aidait à tenir en réalité. Je souriais en coin tout en passant une main dans mes cheveux. Je suis content que tu puisses en apprendre un peu plus sur ta vie, tu as été un peu un grand frère pour moi pendant longtemps, j'aime savoir que je peux en quelque sorte te renvoyer l'ascenseur. Tu devrais les retrouver facilement maintenant, j'espère juste qu'ils seront à la hauteur de tes attentes. Je souriais le laissant parler, il s'ouvrait enfin un peu à moi, j'étais vraiment curieux de savoir comment il s'en était sorti depuis notre séparation si on peut dire cela ainsi. Je ne voulais pas le brusquer mais bon, j'avais quand même été celui qui lui avait permis de retrouver sa vie, il pouvait bien partager quelques confidences avec moi, c'était la moindre des choses. Oui ? Vas y explique moi, je suis curieux de savoir justement comment tu as pu arriver à Berkeley en partant de rien. Je le regardais attendant une réponse, j'espérais qu'il me ferait assez confiance pour ne pas me mentir, je détestais ça et je préférais même qu'il ne me dise rien au final s'il s'apprêtait à me tromper sur la vraie nature de sa vie récente... attendons de voir, de toute façon j'avais toujours su reconnaître lorsqu'il me mentait, il y avait des signes qui ne trompaient pas.
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MessageSujet: Re: i'm alone with myself GAULTHIER&ISAAC i'm alone with myself GAULTHIER&ISAAC EmptyVen 24 Fév - 18:37

    Cela fait tellement longtemps que j'attends de moment là. J'en rêve toutes les nuits même si je me cache bien de le dire autour de moi. Je préfère faire celui qui a tourné la page, qui se fiche totalement de ce qu'il a pu vivre durant son enfance. C'est vraiment comme ça que j'ai voulu être ces derniers temps sauf que ce n'était qu'un masque. Mis à part le fait d'avoir laissé tomber mes recherches il y a quelques années, je ne fais que penser au jour où je tomberais sur quelqu'un qui me connaissait d'avant. Ce rêve était, il y a encore quelques minutes, totalement inaccessible pour moi. Du moins, c'est ce que je croyais. Loin de ma Grèce natale, je me voyais mal tomber sur un de mes copains d'école ici. Même si ce n'est pas un de mes camarades de classe que j'ai rencontré, il faut croire que le vent à tourner, huit ans plus tard, et que je vais enfin pouvoir me reconstruire. Je parle bien entendu de reconstruction psychologique car sinon, on peut dire que tout va pour le mieux. J'ai une immense villa, une voiture que peu de personnes peuvent se payer, je vais dans l'une des plus prestigieuses universités et pour couronner le tout, mon compte en banque affiche d'innombrables zéros. Cela n'a été possible qu'une fois l'armée quittée. Cela avait été le seule métier possible pour moi à l'époque mais une fois que j'eus fais quelques économies, et surtout une fois qu'on m'ait proposé de me payer mes études, je pus enfin avancer dans la vie. Devenant étudiant en médecine à l'université d'Athènes, je me sentais, pour la première fois de ma nouvelle, bien dans ma peau et gagner des millions fut d'abord un passe temps avant d'en devenir véritablement accro. Wall Street est aujourd'hui ma principale préoccupation. Cela passe même avant mes études, c'est vous dire. Je suis constamment fixé sur mon téléphone portable ou sur mes écrans, chez moi, ou alors en train de passer des coups de fils à New York ou à Washington pour donner l'ordre de protéger mon fric ou, au contraire, de le dépenser. Cet argent a été également un bon moyen pour moi de faire croire aux autres Epsilon que je venais d'une richissime famille grecque. Bon, apparemment je n'aurais plus à faire croire puisque c'était vrai d'après ce que me disais Gaulthier. Tant mieux d'ailleurs, je ne tiens pas à ce que notre chère élite découvre que j'ai du passer par la case armée tellement j'étais désespéré. Bref, ça faisait une raison de plus de croire que ce jour était l'un des meilleurs depuis mon arrivée à San Francisco il y a de ça un an et demi. Gaulthier était vraiment adorable. Ça faisait huit ans qu'il n'avait plus eu de nouvelles de moi et il m'accueillait comme si de rien était. Peut être que nous allions pouvoir reprendre notre amitié là où nous l'avions laissée il y a huit ans ? « Oui, vraiment beaucoup de chance. Tiens, faudrait que tu me montres des photos de moi quand j'étais gosse, j'en ait pas une seule. Je suis un enfoiré qu'avec les personnes qui le mérite tu sauras et parfaitement d'accord, faut qu'on rattrape le temps perdu. Qu'es ce qui t'as amené ici toi ? Y'a des universités plus proches de Paris je crois ! » Il ne semblait même pas se rendre compte que j'avais changé, en caractère je veux dire. Il faut dire que cette rencontre m'avait rendu quelque peu niais et j'avais laissé mon arrogance, mon égocentrisme et mon égoïsme au placard. D'ailleurs, je ne tenais absolument pas à ce qu'il découvre cette personnalité. Pas pour le moment en tout cas, je ne voulais pas gâché ces belles retrouvailles. Je parlais de retrouvailles avec une personne que je ne me souvenais plus avoir connue, et qui m'était donc parfaitement inconnue, du rêve mon Isaac. Ouais mais je me sentais bien, j'avais totalement confiance avec lui. Je sentais qu'il ne pouvait rien m'arriver, que ce n'était absolument pas une blague ou un truc dans le genre. Et puis j'avais le sentiment de le connaître. C'était bête. Peut être que c'était lui qui m'avait un peu retourné le cerveau mais moi je savais. Je savais que je le connaissais. Je ne pouvais expliquer cette étrange sensation bien présente. Lorsqu'il enchaîna, il me fit presque de la peine. Je ne pouvais pas me mettre à sa place pour savoir ce qu'il avait vraiment ressenti le jour où il n'eut plus de nouvelles de moi, mais j'essayais tout de même de m'imaginer sans nouvelles de Kurt. Lui et moi n'étions pas du tout fans des marques d'affection mais je ne pense pas que je pourrais m'en remettre si il venait à disparaître. « Je sais que c'est idiot, mais je ne peux m'empêcher d'être désolé. En même temps, c'est un peu de ma faute si je suis allé seul dans ce maudit désert ... Alors comme ça mes parents fréquentaient la bonne société ? Moi qui croyait que j'étais né dans une banale famille grecque, limite avec des difficultés financières, je vois que je me trompe. Vandaliser une maison ? Quels sales gosses nous faisions dis moi. » J'étais presque fier d'avoir eu une famille dans la haute société et immensément riche. Je n'y avais jamais cru en fait. J'étais conscient que la plupart des gens n'étaient pas millionnaires alors pour moi je ne venais pas d'une famille qui l'était. J'étais, pour une fois, heureux de me tromper. Mais j'était vraiment plus content d'entendre ce que nous faisions quand nous étions petits. Même si ce n'est pas très glorieux cela était bien la confirmation qu'il ne mentait pas. Pourquoi inventé un truc pareil ? Non, nous étions vraiment de très bons amis et je comptais bien sur le fait qu'on le redevienne et que, cette fois, on ne se lâche plus. Je culpabilisais réellement d'avoir fichu en l'air cette amitié. Même si moi cela ne me faisait pas de mal, j'en avais fais à Gaulthier. Non je ne rêvais, j'étais en train de regretter d'avoir fait du mal à quelqu'un. Bon dieu, c'est que je suis en train d'évoluer ... « Tu sais, je ne suis même pas sur de vouloir les retrouver. Je me pointe chez eux et je leurs fais " salut ! je suis votre fils " ? Non c'est vraiment pas mon genre. Et puis j'ai appris à vivre sans alors je vois pas ce que ça pourrait m'apporter d'autre ... » Mon célèbre orgueil reprenait le dessus, je commençais à m'inquiéter. En même temps je me voyais mal faire ce que j'avais décris. C'était même tout bonnement impossible. Jamais je n'en serais capable. J'étais froid voir glacial, je maltraitais le bas peuple, et voilà que maintenant j'aurais une cruelle envie de retourner voir papa maman. Non franchement je ne m'en sentais pas capable. C'est vraiment idiot d'être comme ça, je le conçois, mais les Epsilon ont vraiment du me retourner le cerveau. Oui, enfin je les ait bien aidé parce que ma petite vie toute pourrie j'en avais eu marre, j'avais eu envie de changer, devenir aigri et tout ça. Pari réussi et voilà que maintenant je ne me sentais pas capable d'aller rendre visite à ma famille. J'étais capable de parler de toute ma vie à quelqu'un que je connaissais que depuis quelques minutes mais pas de rendre visite à ma famille. Oui parce que je sentais que j'allais tout lui raconter. C'était étrange la pleine confiance que j'avais en lui. Prenant mon courage à deux mains, je me lançai aveuglement dans mon monologue. « Je venais d'avoir 18 ans et, je ne sais pourquoi, je vais dans le désert sans eau, sans nourriture, sans protection solaire, sans avoir prévenu personne. Une vieille paysanne m'a découvert, agonisant et limite à la mort. On me plonge dans le coma et bim, quand je me réveille, je ne me rappelle de rien, de personne, pas même de mon nom. Les médecins m'expliquent tout ce qu'ils savent et la vieille me récupère chez elle sinon je finis à la rue. Je te passe notre niveau de vie, il a donc fallut que je travaille. Sans diplôme ni rien, ce fut direction l'armée. Ça m'a quand même pas mal rapporté pendant quelques années et un beau jour, on m'apprend qu'on me paie les études de mon choix, dans l'université de mon choix, dans le logement de mon choix. Je pense que ces personnes regrettent un peu de m'avoir caché certaines choses mais bref, je me retrouve dans un quarante mètres carré en plein centre d'Athènes pour mes études de médecine. Entre temps je suis tombé dans la finance et encore aujourd'hui je ne peux m'en sortir, c'est un peu ce qui m'a permis d'avoir pas mal d'argent maintenant. Au bout d'un an, j'en pouvais plus de la Grèce, pour moi cela ne représentait que des malheurs alors je décide de partir à l'étranger. En guise de vengeance, je décide de choisir l'une des université les plus chères du monde, dans l'une des plus belles villas de San Francisco. Et me voilà ici depuis un an et demi. Et toi alors ? T'es là depuis longtemps ? » Oui c'est bien beau de parler de moi, mais Gaulthier m'intriguait vraiment à être ici. Je sais bien qu'à part la Sorbonne, rien de bien intéressant en France mais tout de même, Oxford ou Cambridge sont plus près. Cette journée, s'annonçait vraiment comme la meilleure depuis un long moment.
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MessageSujet: Re: i'm alone with myself GAULTHIER&ISAAC i'm alone with myself GAULTHIER&ISAAC EmptyDim 26 Fév - 2:22

Oh tu sais je ne sais même pas si j'en ai encore avec moi à Berkeley mais si j'en retrouve je n'hésiterai pas à te les passer, je crois que je dois en garder plus de souvenirs dans la tête que sur photo... Mais sinon si ça peut te rassurer moi je suis un enfoiré avec presque tout le monde, ça doit être dans mes gènes ou quelque chose du genre ! Quant à ce qui m'a amené ici disons que je ne voulais plus rester en France, j'étais un peu trop étouffé par la pression familiale et en plus les universités américaines sont beaucoup plus valorisantes sur un CV que les françaises même si c'est de la Sorbonne qu'on parle. Je souriais car il me semblait que c'était si simple de parler avec lui, presque autant qu'auparavant en fait. Je pouvais m'ouvrir tout simplement et me sortir tous mes problèmes de la tête et ça n'avait pas de prix. Je le regardais avec mes yeux d'enfant et je revoyais ce petit gamin qui avait pour habitude de rire aux éclats et de se foutre un peu de tout, d'ailleurs il avait bien changé de ce côté là, je le trouvais bien plus mature et je me demandais s'il avait toujours ce côté un peu amusant qui faisait que nous pouvions oublier un peu que nous étions tous les deux héritiers de familles riches et que nous n'étions alors que des enfants, tout simplement. Je voulais parfois redevenir ce gamin insouciant en sachant très bien que désormais c'était loin derrière moi, j'étais devenu ce Gaulthier qui s'était formé une espèce de carapace autour du corps, qui ne laissait entrer ni sortir aucun sentiment, d'un côté j'étais heureux de ne plus jamais avoir à souffrir de quoi que ce soit mais d'un autre côté je me disais parfois que avoir quelqu'un à ses côtés dans la vie n'était pas plus mal... bien vite je retrouvais mes esprit dans les bras de la première demoiselle qui passait par là car je ne pouvais simplement pas permettre d'être vu comme un homme faible, oui pour moi cela se rapportait à celui qui laisse les autres le pénétrer et à partir de ce moment là évidemment c'était la catastrophe, l'hécatombe, le coeur brisé alors je me serais retrouvé à pleurer, moi Levy-Carcenac pleurer pour une fille non mais où va le monde, soyons sérieux un instant et restons dans notre ligne conductrice du parfait enfoiré qui m'allait à la perfection. En tout cas Isaac avait une version bien erronée de la vie qu'il avait pu vivre avant son accident, je le plaignais parce que si moi il m'était arrivé de ne plus savoir qui j'étais, je me voyais mal tout reprendre de zéro, être un Levy-carcenac, riche, bien né et enfoiré jusqu'au bout des ongles était ce que je savais faire de mieux, je ne me voyais pas dans une potentielle autre peau en mode, toutou gentil ou amoureux transit, ce serait me faire honte à moi même et à mes valeurs si bien arrêtées. Oui en fait tu as fait un peu l'idiot je crois mais ça nous arrive à tous de faire des erreurs il est encore temps de réparer tout ça et de retrouver ton ancienne vie tu sais bien... Eh oui assez dur de le croire quand on voit ta tête de jeune clochard au pied de son arbre ! je riais pour le taquiner avant de reprendre. C'était le bon temps, toi et moi avons toujours été un peu similaire, des enfoirés de base avec une gueule d'ange ce qui ne nous a pas desservi au final regarde où nous en sommes, au paradis, les filles sont à moitié nue le tiers de l'année et le soleil est au rendez vous, que demander de plus !? Je le voyais maintenant un peu résigné ce que je comprenais, c'est vrai il venait à peine d'avoir toutes ces informations d'un coup et ne savait pas trop quoi en faire. Je pouvais tout à fait comprendre qu'il ne voulait pas les revoir après tout c'était son choix et puis il s'était construit une autre vie, avec une nouvelle famille, de nouveaux souvenirs... ce serait sans doute dur pour lui de revivre ça mais moi je me voyais mal devoir garder ce secret alors que ces Harros étaient des gens très proches de notre famille et que j'étais sans doute amené à les recroiser dans un avenir assez proche. Tu sais ce serait sans doute leur faire du tort que de ne pas te manifester, ils t'ont élevé pendant un bon morceau de ta vie et la moindre des choses que tu peux faire pour eux c'est de leur dire que tu es en vie, ils étaient dévastés après ta disparition crois moi, je n'avais jamais vu des gens aussi tristes d'avoir perdu quelqu'un, à mon avis si tu ne leur passait ne serais-ce qu'un coup de téléphone ils seraient déja les plus heureux des parents... En écoutant ensuite le récit qu'il me faisait de tout ce qu'il lui était arrivé je trouvais qu'il avait eu un sacré paquet de chance de s'en sortir aussi bien, enfin il aurait pu mourir certes mais se faire recueillir par une inconnue comme ça, c'était presque inespéré dans sa situation ! Enfin j'apprenais qu'il avait grandi dans une famille assez pauvre finalement alors qu'il aurait pu avoir toutes ces richesses... le pauvre je le plaignais même si il avait du au moins recevoir tout l'amour possible comme s'il avait été le fils de cette fameuse paysanne. L'armée avait au moins servi à quelque chose puisque le voila ici à Berkeley dans des fringues de créateur et avec une ville de plusieurs centaines de mètres carré à son actif, il ne pouvait pas espérer mieux retomber sur ses pieds et sachant qu'il avait une famille du même rang, il n'allait pas être dépaysé de son train de vie actuel après tout. Dans un sens j'étais content de lui avoir appris tout ce que je venais de lui conter mais j'espérais seulement ne pas lui avoir complètement chamboulé l'esprit dans un dilemme impossible entre sa nouvelle et son ancienne vie, j'avais déja assez de mal avec mes propres démons je ne voulais pas en imposer aux autres, surtout à ceux à qui j'avais pu tenir un minimum. Dans posais une main sur son épaule qui se voulait un peu rassurante bien que je n'étais pas rassuré tant que ça moi même. J'essayais tant bien que mal de me mettre à sa place mais il m'était simplement impossible d'imaginer le bordel que ça devait être dans sa tête en ce moment. C'est une histoire de fou que tu as vécu mec, je commence même à presque me sentir coupable de t'avoir detesté pendant tout ce temps alors que tu n'as fait que... survivre ! Moi je viens à peine de débarquer il y a deux ou trois mois à Berkeley, j'ai étudié à la Sorbonne pendant un bout de temps puis j'ai décidé que je serais sans doute mieux ici, au soleil et on dirait que je n'ai jamais été aussi bien avisé puisque je te retrouves ! Je comprend que tu sois un peu perturbé par tout ce que je te dis là et pourtant c'est la réalité, je crois que tu as besoin de temps pour y réfléchir à tête reposée avant de prendre une décision, je ne voudrais pas te déranger même si je crois que nous avons des tas de choses à rattraper si tu préfères rester seul avec ton bouquin je comprendrai... Je souriais en coin car même si je ne voulais pas vraiment le quitter aussi vite, je devais pourtant admettre que j'étais peut-être de trop pour le coup et qu'il ne voudrait sans doute pas que je lui en apprenne encore des bonnes sur lui, il était déja assez retourné pour le moment. Il me rappelait le Isaac d'auparavant, un peu tête en l'air qui avait l'habitude de faire conneries sur conneries et de me faire hurler de rire sans même qu'il ne sache pourquoi. Un peu un boulet en fait si on veut employer un terme plus cru, mais je comprenais qu'il avait bel et bien évolué et j'avais hâte de connaître ce nouveau "lui".
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MessageSujet: Re: i'm alone with myself GAULTHIER&ISAAC i'm alone with myself GAULTHIER&ISAAC EmptySam 10 Mar - 15:26

    Je n'arrivais toujours pas à réaliser ce qui m'arrivait. En quelques minutes seulement, Gaulthier venait de me livrer plusieurs informations sur ma famille, sur moi, sur mon passé, que je n'avais pas réussi à recueillir en huit ans. Encore une fois on est bien d'accord sur le fait que depuis mon entrée à l'université d'Athènes je n'ai pas cherché grand chose mais on ne peut pas dire que je n'ai rien fait au départ. En fait, ça m'a découragé de ne rien trouver. Certaines personnes ont bien faites les choses pour ne pas que je retrouve la trace de mes géniteurs. J'étais complètement démoralisé, limite en état de dépression. J'étais pauvre, à l'armée, alors que je sentais, je ne sais trop pourquoi, que j'avais été conçu pour faire de grandes choses. Maintenant je comprends tout. Si j'avais eu une si grande envie de pouvoir, d'argent, c'était que ma famille l'était et que j'avais grandi dans cette atmosphère. Finalement, je n'avais pas été si amnésique que cela. C'était juste que je n'arrivais pas à analyser mes émotions. En même temps, plus facile à dire qu'à faire quand vous vous réveillez un beau matin et que vous ne vous rappelez même plus de votre prénom. Aujourd'hui je n'arrivais même pas à remercier Gaulthier pour tout ce qu'il venait de faire. Pour lui, cela devait lui paraître insignifiant de me rappeler la situation sociale de ma famille ou ce que nous avions l'habitude de faire quand il venait en vacances à Folegrandos mais pour moi c'était tout et je n'arrivais même pas à le remercier. J'étais à la fois sous le choc et à la fois complètement perdu même si je faisais tout pour qu'il n'ait pas cette image de moi. Je voulais laisser paraître un homme fort, à qui cela ne faisait presque rien de savoir tout cela. Mais il fallait se rendre à l'évidence, j'échouais. Parce que la seule chose que j'avais envie de faire là, maintenant, tout de suite, c'était de le prendre dans mes bras en guise de remerciements. Je me retenais malgré tout. Faire le niais, oui mais pas trop non plus. Je continuais en lui demandant des photos. Oui, j'avais envie de voir à quoi je ressemblais il y a quelques années. Je n'avais pas du trop changer, pour que Gaulthier me reconnaisse après toutes ces années, mais je voulais savoir à quoi ressemblait le Isaac d'avant son accident. Et qui sait, peut être que ça ferait resurgir quelques souvenirs que je croyaient aujourd'hui enfouis en moi pour l'éternité. « Merci c'est vraiment sympa. En fait, tout ce que t'as sur moi j'aimerais bien y voir ... euh non je suis désolé, je t'en demande peut être trop là. Deux enfoirés meilleurs amis, je ne suis même pas surpris vois-tu. Et puis en même temps, c'est si bon de faire le connard ! Et puis au final, heureusement que tu n'es pas resté là bas, sinon nous n'aurions jamais eu cette conversation et je serais encore dans le flou. » C'était clair, je lui parlais comme si je le connaissais depuis longtemps. Certes, techniquement cela faisait des années que l'on se connaissait mais je n'en avais aucun souvenir et pourtant j'étais là à lui parler de ma vie, comme je le faisais avec Kurt ou d'autres. Pire, je ne voulais même pas que cette conversation s'achève, j'étais bien en face de lui, à lui parler. Je savais qu'à présent nous allions faire de grandes choses, tous les deux. « Je n'en suis pas aussi sur que toi. Moi en tout cas je ne pense pas être prêt. Alors peut être dans quelques temps ... Tu sais, depuis tout ce temps je me suis forgé une sorte de carapace et j'ai appris à vivre qu'avec mes amis et à vivre très bien sans famille alors je vois mal comment je pourrais changer du jour au lendemain. Tête de clochard ? Non mais tu t'es vu avec ta houppette à la Tintin ? » Je me mis à rire en même temps que lui. « Merci mais ça ne me change pas bien de ce que j'avais à Athènes tu sais. Mais pour toi, je comprends, je sais bien que Paris est au pôle Nord. » J'aimais être dans l'exagération, j'étais tout le temps là dedans en fait. J'aimais tout extrapoler, me faire passer pour le centre du monde, être égocentrique. Mais tout ça n'était en fait qu'un jeu qui me permettait de m'évader un peu et d'oublier tout ce que j'avais vécu. Seule Perdita arrivait à échapper à ce jeu là. Je ne voulais absolument pas qu'elle voit cette facette de ma personnalité qui était totalement fausse. Avec elle j'étais le vrai Isaac, le Isaac dont tout le monde a déjà rêvé. Voilà que je recommence à tout exagérer ... Bref, je me sentais dans le flou, un peu perdu, mais en même temps étonnamment bien. Comme si cette rencontre m'avait libéré d'un poids qui me suivait depuis huit ans. En fait il faut supprimer le " comme si " puisque cette rencontre m'a vraiment libéré. Je crois que maintenant plus rien ne peut m'atteindre, on peut tout m'envoyer par la figure, peu importe à présent je suis heureux, j'ai retrouvé quelqu'un qui pourra m'éclairer sur mon enfance. « Je te promets d'y réfléchir mais ... je ne sais pas, je ne me sens pas près comme je viens de te dire. Je me vois mal aller les voir et tout. Certes un coup de téléphone serait une alternative mais ils deviendraient encore plus fou : leur fils est en vie et ne veux pas les voir. Dans cette situation, autant qu'ils continuent à croire que je suis mort, depuis tout ce temps ils ont certainement du réussir à faire leur deuil. » C'était cruel ce que je disais mais je n'arrivais pas à voir les choses autrement que comme ça. Je ne me voyais absolument pas les appeler ou prendre un vol pour Athènes. C'était trop pour moi, c'était au dessus de mes forces. Pour la première fois depuis longtemps, je n'allais pas réussir à régler un problème grâce à mon argent. Au moins ça m'apprendra à toujours croire qu'avec mes millions de dollars je peux tout réussir. Mon sourire avait à présent presque totalement disparu. Cependant, je voulais absolument que cette journée se termine avec des sourires et des rigolades. Cette journée allait être gravée dans ma mémoire, enfin ... jusqu'à mon prochain accident, et je ne voulais pas que ce soit un souvenir négatif. « Tu n'as absolument pas à te sentir coupable, je pense que j'aurais fais la même chose à ta place. L'un de tes meilleurs amis ne te donne plus de nouvelles du jour au lendemain, ta réaction est bien normale. C'est vrai que tu as fais un très bon choix en venant ici. Mais tu me déranges pas du tout et j'aurais tout le temps de réfléchir ce soir avant de dormir. Je sens que je vais te saouler avec mes questions donc c'est à toi que je pose la question : on va se boire un verre ? » Cherche pas Gaulthier, tu ne t'en sortiras pas comme ça. Maintenant que je te tiens je veux tout savoir, absolument tout. De toutes façons, je sais bien qu'à présent tu n'oseras plus me détester, avoue le.
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