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| These birds will kill us all •• Autumn&Peter&Cadence •• "l'histoire des deux blondes poursuivies par une moche armée d'une hache" | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: These birds will kill us all •• Autumn&Peter&Cadence •• "l'histoire des deux blondes poursuivies par une moche armée d'une hache" Mer 22 Fév - 23:15 | |
| These birds will kill us all...These words feel empty and I don't deserve this. These birds will kill us all. They want your breath, they want your love, they want your skin, no one can say they don't need more. These may just be words but I can't remember the wind i never felt, someone to control, sometime in my skin and still they run. Faithless means helpless, alone were defenseless. Oh, I feel no pain at all. They want your breath, they want your love, they want your skin. No one can say they don't need more. |
L’agitation. La grande parade hivernal de New York, le festival du Burning Man, ou bien la nouvelle année au sein de n’importe quel centre-ville, tous des évènements déclenchant cette même tornade humaine, affolant ce même essaim d’abeilles à l’aube du printemps. Excepté que ce soir la foule était en tourment par l’horreur, piquée par une petite troupe mise en exil par ses bons soins à travers les années, rangée dans une grossière boîte pour que le contenu ne se mélange pas au reste des éléments du panier. Y pouvais-je la lune si mère nature s’était faite radine avec ces hybrides ? Aux yeux du campus, j’étais désignée déesse, belle blonde aux attraits ravageurs et survolant les cœurs, à coups d’échasses luxueuses et revues par les mains des meilleurs créateurs, comme Jésus marchait sur l’eau. Malheureusement, mes pouvoirs s’arrêtaient à cette frontière et je n’avais rien à voir avec leur affable malédiction, je n’avais pas fait le monde ni ses habitants. Nos talons martelaient à présent le sol d’un son divin et précipité, comme d’accoutumée, la mélodie charmeuse jouait sur les casiers métalliques, la même mélopée qui nous arrachait tous les regards admirateurs de la contrée et qui faisait cette fois-ci de nous des cibles faciles à repérer. Pendant que nos cheveux d’or virevoltaient et cavalaient sur nos épaules, pris par l’ampleur de la vitesse appartenant à notre fuite, mon anxiété grimpait les échelons. Entendant les cris lointains, quelques coups de feu rares, brisant le silence profond dans lequel était plongé les corridors de l’université, un hurlement chagriné perça la nuit, plus proche que les autres et glaçant chacune de mes veines. Ma peur enraillait mes jambes et me donnait un souffle plus court, me tétanisant presque. Hors de question qu’une seule de mes particules se paralyse, je continuais la course, amplifiant la chanson chantée par mes chaussures grands luxe au risque de nous faire repérer. Nous n’avions pas le choix, nous ne pouvions prendre le risque de raser lentement les murs jusqu’à la sortie dans un parfait silence, nous étions en pleine chasse et le gibier n’était autre que nous. Run, run, run, run, before they get us and play with their guns. La distance restant à parcourir me semblait infinie alors que la porte était proche. Bientôt il suffirait de tendre le bras pour que l’air nocturne assaille les passages universitaires et nous offre la liberté, mieux encore la survie. Notre sang ne coulerait pas du robinet berkeléen pour remplir une baignoire qui se voulait grande et qui se nourrissait déjà du liquide foncé des premières victimes. Encore quatre claquements de talon et nous y étions mais une ombre dissimula l’embrasure de notre salut. Il fallut à mes prunelles quelques secondes pour distinguer la masse brune. Une fille chétive à l’expression démente et dont le visage ingrat était inconnu de mon répertoire. L’aiguille de la grande horloge n’étant pas aux heures de l’introduction, mes yeux faillirent rejoindre les néons du plafond, motivés par l’agacement, si les circonstances n’avaient pas été aussi noires. Qu’elle se pousse et aille expirer son dernier râle ailleurs si ses envies suicidaires la prenaient d’assaut. Ma seule préoccupation était Autumn et ma stature, saines et sauves, recouvertes par le squelette d’acier de sa Porsche. J’étais sur le point de piétiner sa misérable carrure quand mes pupilles accrochèrent le reflet de la hache renfermée par sa main jaunie. Brève inspection du liquide rougeâtre qui l’habillait, je n’eus même pas besoin de croiser son sourire aliéné par ses pensées délirantes pour assembler les pièces du puzzle. Et merde. Mon cœur s’enflammait aussi brutalement qu’un phoenix sur la pente de déclin et ma respiration fut coupée, interdisant de trahir un trouble nerveux et céder à une panique qui signerait la fin d’un monde, le mien. « Les deux reines ensemble. Bingo, j’ai enfin choisi les bons numéros pour recevoir la plus belle des cagnottes. Vous allez mourir dans quelques minutes, vous le saviez ?... ». L’épaisse lame fit crier le sol dans un grincement plus strident qu’une craie caressant un tableau, provocatrice, tirant sur nos nerfs et testant leur élasticité jusqu’à la rupture. « J’ai toujours aspiré à être l’une des vôtres. Avoir tes jambes Autumn, détenir ton aplomb Cadence, jouer avec l’élite masculine comme vous vous aventurez à le faire. Mais vous ne m’avez jamais accordé une œillade, préférant rouler sur les flaques adjacentes des trottoirs et m’éclabousser depuis vos magnifiques bolides. Luxe auquel je ne pourrai jamais prétendre et vous allez en payer la note ce soir. Maintenant, est-ce que l’une de vous sait comment je m’appelle ? ». L’intonation rancunière se faisait accusatrice, nous condamnant pour une vie misérablement vécue qui la suivait depuis l’enfance. Coincées par notre statut privilégié, ce dernier venait de nous menotter et nous menait promptement vers la chaise électrique où nous confierons nos dernières prières. Première fois que mon nom doré me tractait vers le bas. Enervée par cette fin injuste, je n’osais même plus embrasser Autumn des prunelles, anxieuse que notre admiratrice passionnée y voit complot et déchaîne sa folie plus tôt que prévu. Non, il fallait ruser, s’amuser de ses désirs hors d’atteinte et faire preuve de fine malice. « Ne sois pas aussi exigeante, il y a plusieurs centaines d’étudiants sur le campus et je n’ai jamais porté attention à l’annuaire qui les répertoriaient. ». Autrement dit, elle n’était qu’une ombre dans cette grande foule dont l’identité me restait mystérieuse et n’attisait pas ma curiosité. Mon air arrogant persisté malgré la menace mortelle, je ne me ferai pas plus chaleureuse même pour mon dernier quart d’heure sur terre, fidèle jusqu’à la dernière expiration. Je glissais enfin un regard à Autumn, avide de constater l’état d’esprit dans lequel son encéphale la portait.
Dernière édition par Cadence Marie L.-Carcenac le Sam 3 Mar - 20:37, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: These birds will kill us all •• Autumn&Peter&Cadence •• "l'histoire des deux blondes poursuivies par une moche armée d'une hache" Ven 24 Fév - 16:17 | |
| Life's all about moments of impact and how they changes our lives forever. Les douze coups de minuit avaient tout changé. Douze coups sonnés à l’horloge, le premier, innocent, les onze suivants, assourdissants, laissant des trous dans la peau des premières victimes. Ce n’était plus le temps qui s’échappait entre leurs doigts et qui leur rongeait les os, mais de véritables balles de pistolet, d’armes à feu en tous genres, tenus entre les doigts fébriles d’une bande d’assassins ayant prit possession du gymnase et de la fête la plus niaise de l’année en une fraction de seconde. En douze secondes, plus précisément. Douze coups, onze, dix, neuf, huit, le count-down s’effilait doucement, le temps leur filait entre les doigts, et les premières vies étaient prises aux plus innocents d’entre eux, vies volées, âmes disparues au milieu du carnage et des hurlements de terreur des camarades de classe. Quelques secondes auparavant, tout le monde riait, s’enlaçait amoureusement. Désormais, les éclats de rire s’étaient mués en cris de terreur, la musique pop s’était évanouie au profit du bruit des courses poursuites, et les amoureux étaient toujours enlacés, baignant dans leur sang sur le carrelage humide. Et, dans tout ce cirque, deux blondes, les deux déesses de la soirée, celles qui avaient prévu de transformer cette blague amoureuse en soirée de l’année, se retrouvaient à défoncer les portes à coups d’épaule, à se maudire d’avoir choisi la paire de talons les plus hauts dans l’armoire. Pas pratique, lorsque l’on cherche à échapper à un tueur, en effet. § Leurs talons claquaient sur le carrelage, leurs souffles motivaient chacun de leurs pas, et une putain de chanson restait gravée dans la tête de l’une des deux blondinettes. So rescue me. Bon sang, shut the fuck up, et viens me sauver, pauvre idiot, au lieu de chanter dans ma tête. Un véritable remue-ménage, elle ne s’entendait plus penser, au-delà des paroles d’une chanson qui ne deviendrait pas réelle, au-delà des multitudes de scénarios catastrophes qui se formaient dans son esprit, au-delà de l’idée que l’une d’entre elles pourraient mourir dans la seconde suivante, au-delà de ce capharnaüm, il y avait encore de la place. Une petite place pour cette peur, ce hurlement, cette propre terreur qu’elle n’osait exprimer et qui pourtant, la dévorait. Elle avait accepté de venir à cette soirée avec son amie pour s’amuser, okay, mais non, non et non, elle n’avait jamais signé pour arpenter les couloirs de l’université en courant, se demandant à chaque seconde si l’une des personnes responsables du carnage était à leur trousses. Elles tournaient, se dirigeaient à l’aveuglette, leurs yeux humides de terreur, leurs jambes les portant là où leur cerveau n’avait pas décidé de les emmener, suivant une destinée toute tracée, suivant un hasard qui, elle l’espérait, les emmènerait à l’extérieur, en sécurité, dans le premier avion direction l’Australie.
Les lieux étaient déserts, et silencieux. Beaucoup trop silencieux, elles auraient dû le remarquer. Seuls les claquements de leur pas signalaient leur présence, leur course. Plusieurs tours et détours, plusieurs battements de cœur affolés à chaque bifurcation de couloir, et, enfin, la porte se dessina devant leurs yeux. Il ne leur manquait que quelques pas, quelques secondes pour être libre, encore quelques secondes et elles pourraient sentir autre chose que cette odeur de sang. Pressentiment. C’était trop facile. Quelle horreur, quelle monstruosité d’oser penser une chose pareille. Pourtant, la chanson s’effaça, alors que les paroles devenaient de plus en plus convaincantes, elles s’atténuèrent, s’évaporèrent brutalement, la laissant seule dans son esprit, désemparée. Quelque chose clochait. Elle courait à s’en arracher les jambes, portée par la peur, la terreur que quelqu’un se dresserait entre elles et la liberté. Une ombre. Une seule petite, ridicule ombre trapue, et c’en était fini. S’arrêtant brutalement, elle plissa les yeux, cherchant à distinguer dans l’obscurité qui était cette personne. Son regard tomba sur une lame, brillante, éclairée par la lueur de la lune, à l’extérieur, là où se trouvait la liberté. Lame brillante et tâchée, dégoulinante de ce qu’il ne devait pas être de la peinture. Son cœur s’arrêta brutalement, sa respiration aussi, alors qu’elle ralentissait, se stoppant à un mètre bien trop proche de l’intruse. Qui était-elle, Autumn n’en avait pas la moindre idée, cependant son regard furieux et l’arme dans sa main en disait long sur ses intentions. No, huh, no way, not gonna happen. Pas question qu’elle crève ce soir, surtout pas des mains d’une gamine. Cependant, lorsque cette dernière entrouvrit la bouche, commençant un discours plus que pathétique, Autumn dût retenir son sourire. Comme si elles allaient se laisser faire. Pensée totalement absurde, puisqu’elles étaient loin d’être en position de force. Pensée qu’elle s’efforçait pourtant de faire passer avant toutes les autres, avant la panique, avant l’angoisse qui était prête à la dévorer sur place, ne laissant d’elle qu’une carcasse vide, qu’une proie facile pour la brune. Elle ne put pas s’en empêcher. Ses bras se croisèrent sur sa poitrine, mine profondément ennuyée, agacement montant, lave brûlante noyant sa peur. Pour qui se prenait-elle, sérieusement ? Savait-elle seulement à qui elle avait affaire ? Ridicule, de penser ainsi, ridicule, de se penser encore supérieure aux autres alors que l’on est sur le point de mourir sous les coups des autres, justement. Elle ne pouvait cependant pas s’en empêcher. Oui, qui ne voulait pas être elles, après tout, et gnagnagna na, god, get over it ; j’ai toujours voulu avoir une maison à Miami, je vais pas assassiner des gens pour autant. Autumn ouvrit la bouche, prête à déverser sa colère une dernière fois ; mais Cadence la doubla, la jouant beaucoup plus fine qu’elle. Elle battit des cils, leva les yeux au ciel, et les mots sortirent. Même sur le point de mourir, elle ne pouvait pas se la fermer. « Thank God, Cadence, il faut bien que les gens le comprennent. Evidemment que non, on ne te connait ni d’Eve, ni d’Adam, tu n’es que la partie d’un immense iceberg. Si tu avais fait quelque chose d’intéressant de ta vie, sans doute ferais-tu partie de la partie immergée. Well, bummer. Quelle idée, quelle idiote, mais elle ne pouvait s’arrêter. Devant elles, l’étudiante, la tueuse, comment la qualifier?, posa ses yeux sur Autumn, air dégoûté, regard changeant, lueur étrange passant dans ses yeux une fraction de seconde. Autumn tourna une seconde la tête vers son amie, lui lançant l’un de ces regards qui disaient : prépare-toi, parce que je vais dire un tas de conneries qui va nous mettre dans la merde. Prépare-toi à courir, et vite. Elle doit être à portée de main pour nous toucher, étant donné que, vu sa tête, elle ne doit pas être capable de viser. Et franchement, tu t’es vue ? La seule chose que tu auras fait de ta vie, nous tuer. Qui va te remercier, au juste ? Personne, puisque tout le monde nous pleurera à chaudes larmes et te détestera à vie pour ce que tu as fait. Sans parler des conséquences psychologiques de cet acte sur ta petite, ridicule personne. Au fond, tu n’auras rien gagné, t’auras versé, gâché notre sang de luxe pour ton plaisir personnel, plaisir qui durera le temps d’une fraction de seconde. Mortes ou vivantes, nous, on sera toujours les reines, et tu seras toujours en bas de l’échelle. » La panique avait été noyée par la colère ; sans doute cela accélérerait le processus, tant pis. La blonde se tourna vers son amie, et, réalisant ce qu’elle venait de dire, se mordit la lèvre dans une excuse muette. Well, elle ne pouvait pas changer ce qu’elle était, même sur le point de mourir. Puis, qui avait dit qu’elles allaient mourir ? Ses jambes interminables savaient courir, elles sauraient lui échapper lorsqu’elle tenterait le premier coup. Du moins, il fallait l’espérer.
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| Sujet: Re: These birds will kill us all •• Autumn&Peter&Cadence •• "l'histoire des deux blondes poursuivies par une moche armée d'une hache" Dim 26 Fév - 15:50 | |
| ❝ What's the matter my queens? You look like you've seen a ghost. ❞
That's happened at the stroke of midnight, everybody heard twelve shots and saw a smile of their face. Courir, déguerpir, fuir, se sauver, claquer avec panache mes talons hors de prix sur la mosaïque de l'université, le seul moyen de ne pas finir comme les autres. A terre, une balle logé au centre du coeur, du plomb incrusté dans la caboche ou un poumon perforé octroyant de longues heures d'agonie. Les casiers valsaient devant mes iris kaki, la réplique conforme les uns des autres, se confondant désormais en une nuance grise, mon cerveau ne pouvant plus en photographier les détails. A côté, le souffle d'Autumn Rowen-Glaswell, suivit de près par le tonnerre de ses talons vertigineux. Habituées à survoler le monde sous pareilles chaussures, nous arrivions à gommer les mètres avec la même férocité qu'en tenue de cheerleader, et pourtant c'était à s'en tordre la cheville. Un équilibre dangereux encouragé par le danger aux trousses. Si le pied flanchait, il entraînerait notre âme, gaspillée sous le coup de feu d'un miséreux gueux. J'expirai d'agacement, pestant contre les motivations des tireurs, le boulet enchaîné au pied et les ralentissant dans une vie nullement glorieuse, il leur permettait même pas de faire un pas en avant et maintenant ils voulaient nous enchaîner de la même manière, sauf qu'à la fin on nous jetterait dans un lac et on serait amenait au fond par la masse. Mais quelle bande de déséquilibrés, s'en prendre à des femmes aussi magnifiques que notre tandem, j'avais l'impression qu'ils se mettaient à violenter des licornes, légendes innocentes et purs. Ils s'apprêtaient à faner notre beauté, la répandre sur le sol jusqu'à la dernière goutte. Bien d'autres métaphores s'enchaînaient dans mon esprit. A cette allure, ils allaient jeter des rivières de diamants par la fenêtre, ou foncer avec des voitures fastueuses vers les bouches d'incendie de L.A. Qu'ils retrouvent la raison au lieu de nous faire perdre notre temps. La fuite continuait, nous tournions au hasard, empruntant des couloirs qui se ressemblaient tous, une impression d'être coupées du reste des berkeléens suite à un étrange silence se promenant sur la route carrelée que nous empruntions alors que le brouhaha s'était éteint après la dispersion. C'était bien trop calme. De surcroit, notre vue nous offrait la porte de sortie, l'issue ultime au massacre étudiant, le gilet par balle qui nous sauverait la peau. Surprise, tout n'était là que belle illusion, la silhouette difforme d'une petite brune venait de masquer notre convoitise. Les cheveux raides tombant en rideau sur son visage et épargnant son nez crochu aux yeux du monde, elle semblait flotter dans l'air, une menace encore floue.
Que faire d'elle, si ce n'était la prendre par le bras et la guider vers une sortie de toute urgence et épargner une vie encore récente. Marre de jouer les héroïnes, comme si le destin s'amusait à pousser chaque âme en détresse sur mon chemin afin que je puisse faire preuve d'un peu plus de spontanéité et de compassion, j'étais trop imbue pour cela. Seule Autumn méritait ma sympathie ce soir, la seule magnifique blonde que je n'aurai pas pu trahir et laisser derrière mes boucles topaze, elle m'était bien trop précieuse, bien trop cher. Malgré un égoïsme des plus excentriques, j'arrivais à me tourner vers quelques personnes rares, habiles à se démarquer devant mes iris blasés et les rendant plus pétillants. La minuscule part d'humanité sommeillante et amplement suffisante, je n'avais pas le caractère facile et ce n'était mystère pour personne. Retour à la vision d'horreur, le fluide écaillé et séché sur une lame brillante, annonciatrice d'une mort sauvage. Même Anne Boleyn avait eu le droit à une fine épée malgré ses affronts scandaleux envers Henry XVIII, Autumn R-.G. et Cadence L-.C. étaient de la même lignée. Les reproches fusaient et s'écrasaient pitoyablement sur le miroir de notre splendeur, nous perdions pas de notre superbe même face aux horribles traits de la faucheuse, nous moquant éperdument de la mort, comme deux déesses immortelles ayant droit au nectar de l'olympe. La normale nous jugerait trop orgueilleuse, pêché capital qui nous amènerait entre les quatre murs d'un tombeau, tant était une faute grave d'ouvrir la boîte de Pandore et laisser échapper ses sept fléaux. Avec toute la panique, s'improvisant funambule sur nos nerfs, Autumn n'était pas dans un bon jour et sa vanité la prendrait en défaut, pouvais-je la blâmer pour tel comportement irréfléchi ? Sûrement pas puisque je mourrais d'envie comme elle d'emmener promener le caniche le plus pestiféré du pet shop qui agaçait nos prunelles. Néanmoins je devais au moins essayer de stopper cet élan, arrêter le tourbillon infernal qui allait aspirer nos jambes et nous amener sous terre, en présence de la douce compagnie des vers de terre. Mine de dégoût, je gommais cette pensée de mon imagination, il était hors de question que mon jeune corps rejoigne la boue à cause de la main disgracieuse de Courtney. « Et cet iceberg ne va pas tarder à nous trahir comme il l'a fait pour le Titanic, nous faisant sombrer dans un monde glacial qui ne me plaît guère, Autumn. Allez ma mignonne, dis nous ton nom qu'on en finisse et laisse nous gentiment quitter ces murs, l'odeur des bâtiments commencent à me donner la nausée. ». Finesse, finesse. J'espérais fortement que la Javotte pensait que je prenais son parti et en serait enchantée, se sentant les ailes pousser, elle s'effacerait de la porte lisse et laisserait nos talons monter dans la Porsche, au revoir, hasta la vista, good bye baby doll. « Courtney... ». C'est bien ma fille, tu es bien brave et bien abrutie, la parfaite soubrette à ma botte, dommage que tu préfères les haches aux superbes Manolo. Je constatais avec ravissement que son poignet se faisait plus mou, de tous les tireurs, elle devait être la moins convaincue par le bain de sang, et les savons, boules fumantes et compagnie des reines de l'établissement devait lui paraître plus séduisants. Je m'apprêtais à la travailler un peu plus quand la vague blonde reprit le relai, poussant la pauvre Courtney au fond du trou sans lui jeter de corde pour remonter à l'air libre. Je les voyais déjà, ses mauvais souvenirs refaire surface, ses moments où ses camarades lui tiraient les couettes avant de la pousser dans le bac à sable, ses premiers râteaux avec des bellâtre. Nous étions faites. La hargne se lisait déjà dans ses pupilles et sa prise se resserra fermement. Well, courons maintenant ma foi. Mais avant qu'elle ne réussisse à entailler ma chair, je voulais au moins prendre part une fois aux festivités et cracher mon venin légendaire, mortel à la minute, il méritait bien dernier honneur. « Bon Courtney, ne te rends pas encore plus monstrueuse que tu ne l'es déjà. Tu as là déjà un sérieux handicap, fidèle croisé entre Quasimodo et Izma l'affreuse conseillère de l'empereur, autant dire que mère nature a honteusement bâclé son travail. Donc pose cette hache pour l'amour de dieu et sauve au moins ton âme, on dit que la beauté intérieure fait des miracles ou alors retourne la contre toi, c'est l'unique moyen de mettre fin à tes souffrances, notre mort ne te rendra pas plus belle. », lâchai-je, exaspérée au possible. Et bim, une grosse claque en pleine gueule de la part d'une héritière manipulatrice, méchante et indifférente des malheurs de chacun, elle resterait sonnée un bon moment avec ça. Je tournais mon air désintéressé vers Autumn, acquiesçant de la tête et pardonnant son ire révélée aux couloirs. Étrangement, la peur m'avait quitté, au point où nous étions de toute façon. Courtney était petite et maigre à en faire peur les podiums milanais, si nous l'emportions sur la ruse, en tant que deux sportives à la volonté de fer, nous sauverions peut-être notre sort et tournerions la roue dans notre direction. Oeillade de signal, j'indiquais à Autumn de courir sans ne plus tarder, se cacher dans les couloirs, derrière les portes de classe, dénicher la cachette qui prendrait notre assaillante par surprise. S'enfuir tant que mes dires paralysaient encore ses jambes et avant que sa colère sauvage irrigue son cerveau.
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| Sujet: Re: These birds will kill us all •• Autumn&Peter&Cadence •• "l'histoire des deux blondes poursuivies par une moche armée d'une hache" Jeu 1 Mar - 19:18 | |
| Ses paupières azur rivées sur l’intruse, son regard allant de son visage en sueur jusqu’à l’arme qu’elle portait entre ses mains tremblantes, elle fronçait pourtant les sourcils d’un air désapprobateur. Elles pouvaient mourir dans la seconde, perdre un bras, une main, une jambe enlevée d’un coup net, les dalles blanches du couloir pouvaient se tâcher de leur sang. Il suffisait d’une fraction de seconde, d’un mouvement mal maitrisé, d’une pensée meurtrière suivie du geste l’accompagnant, et l’une d’entre elle pouvait s’effondrer sous les coups. Pourtant, elle ne parvenait pas à s’imaginer la scène, elle ne pouvait même pas oser penser à cette éventualité. Plutôt que de se laisser envahir par la peur, peur totalement rationnelle mais qu’elle voyait comme ridicule, étant donné la carrure et la façon de tenir son arme entre ses doigts dégueulasses de leur potentielle meurtrière ; elle choisissait de laisser la colère prendre le dessus. Comme dans beaucoup de situations d’ailleurs, beaucoup trop, elle laissait le feu l’embraser dès la première réflexion. Et les mots se précipitaient hors de sa bouche, heurtaient la jeune femme en plein cœur, la déstabilisaient. Son regard changeait, les pulsions criminelles qui l’animaient semblaient se ternir derrière ses pupilles chocolatées, alors que sa poigne autour de la hache se faisait encore moins sûre qu’auparavant. Quelques centimètres, quelques mots déchirants en plus, et elle serait prête à lâcher son arme, à fondre en larmes comme une gamine ridicule à laquelle on a ôté sa glace, à abandonner la bataille et rentrer chez elle pour se rouler en boule dans un coin. Elle faiblissait sous les assauts des deux reines, mais elle n’abandonnait pas la bataille pour autant. Ces instants passés à les regarder d’un air surpris, comme choquée de voir qu’en plus d’avoir tout pour elles, elles avaient une sacré répartie, n’allaient pas durer. Elles n’affrontaient pas une looseuse de première qui s’écroulerait à leurs pieds, les suppliant de l’accepter dans leur clan. Certes, elle ressemblait cruellement à la description cliché qu’elle s’était toujours faite de ce genre de personne ; mais elle avait quelque chose en plus, ce quelque chose qui pouvait les tuer. Les secondes étaient comptées, cette bagarre là ne se déroulerait pas sans séquelles. Et, même si cette Courtney -prénom aussi ridicule que le personnage- n’abandonnerait pas avant de leur avoir infligé de sacré dégâts, les deux blondes ne comptaient pas se laisser faire. Jamais.
Avait-on déjà vu pareille scène ? Alors que, sur le point de voir leurs jours brusquement écourtés par une lame aiguisée brillant violemment sous la lueur de la lune, les victimes prennent quelques instants de pause, mettent la scène dramatique en suspens, histoire de cracher leur venin une dernière fois. Magnifique séquence emprunte d’une colère sans nom, à enregistrer et à visionner en replay tout en dégustant des pop corn. Si seulement elles avaient une caméra, si seulement elles n’étaient pas sur le point de se faire tuer. Enfin, pas encore. Alors que son amie avait repris la parole, poursuivant le fil de la colère de la première blondinette enragée, Autumn se surprenait à penser à ce qu’il se passerait, une fois que leur lave brûlante serait épuisée, et que cette Courtney, malgré les apparences et malgré ses faiblesses, sorte vivant du marécage enflammé dans lequel elles l’empêtraient depuis de longues, interminables minutes. Plus qu’une solution, dans ces cas-là ; reprendre la scène là où elles l’avaient stoppée, échanger un regard confiant en surface, empli d’une panique sans nom à l’intérieur. Ouragan dans leur cœurs, ouragan dans leurs interminables jambes, soulevant leurs talons sur le sol carrelé, les emmenant, il n’y a qu’à l’espérer, au plus loin possible de cette personne leur voulant du mal. Reprenant conscience, les dernières paroles de son amie la frappèrent, et un sourire suffisant se dessina sur ses lèvres pulpeuses encore de la couleur framboise de son rouge à lèvres. Mon dieu, que ferait-elle sans que sa Cadence soit là pour donner ce dernier mot clouant le bec à n’importe quel individu normalement constitué ? Même à ceux auxquels il manquait quelques cases, puisque la tueuse d’un soir demeurait muette, frappée de stupeur, de terreur, de choc, ou peut-être décomposant son visage par pur stratagème pour les surprendre lorsqu’elle déciderait enfin de passer à l’attaque. Dommage, elles n’avaient aucune intention de rester pour voir ce moment arriver. Un regard, une discussion muette comme elles seules étaient capable de partager. Une pensée commune, s’enfuir d’ici au plus vite, avant que la folle ne se réveille de sa torpeur et n’attrape l’une d’elle par l’avant bras pour faire couler son sang. Infime mouvement de la tête, ses pupilles azur voletèrent jusqu’à la droite, où s’étendait un long, interminable couloir. Se terminant en cul de sac, certes, mais bordé de salles. Avec des fenêtres, un simple vitrage les séparant de la liberté. Let’s go, run.
A nouveau, ses jambes se détachaient presque de son corps alors qu’elle se remit à courir, son amie sur ses talons. Elle n’osait pas se retourner, de peur de la voir, de peur de distinguer à nouveau cette lame qui signerait peut-être la fin de l’une de leurs vies, ou les deux. Pas question, not gonna happen. Une, deux, trois secondes passèrent ponctuées par les claquements furieux de leurs talons sur le carrelage, puis, elle l’entendit les prendre en chasse, baleine, éléphant dans un couloir, souffle court, grognements désapprobateurs. Décidément, cette fille n’avait rien pour elle. Le souffle court, Autumn tourna sur sa droite, poussa violemment la porte d’une des salles, attrapa le bras de son amie pour l’entraîner avec elle. Une, deux, trois secondes. Le temps de verrouiller la porte, le temps de 300 battements de cœur, le temps de s’effondrer intérieurement. Une salle de classe, apparemment, minuscule. Un bureau, deux rangées de sièges seulement, sans tables. Des fenêtres, toutes aux volets fermés, verrouillés, sauf une. Elle se précipita dessus, ses doigts tâtonnèrent, cherchant à la seule lueur de la lune la poignée d’ouverture. Non existante. Restaient trois trous dans la fenêtre, où la poignée avait été retirée. Là haut, quelqu’un devait vraiment s’amuser à les voir essayer d’échapper à un destin tragique. « Merde, merde, merde ! Trop fière pour éclater en sanglots, elle était pourtant une fontaine à l’intérieur. Allaient-elles sérieusement finir là, dans cette salle, cruellement assassinées ? La blondinette leva les yeux vers son amie. Quelque chose pour casser la vitre, n’importe quoi, dit-elle en baissant la voix, entendant les bruits de pas se rapprocher, de l’autre côté de la porte. Se rapprochant du bureau, elle fouillait frénétiquement dans chacun des tiroirs, n’importe quoi, un bouquin à balancer, quelque chose autre que des foutues feuilles de papier blanches. Leur existence serait aussi blanche que ces feuilles après cette nuit, si cela continuait ainsi. Ses yeux se posèrent sur un instrument intéressant alors que les premiers coups furent frappés. Un, deux, trois, quatre, cinq coups, cinq secondes, et la porte explosa, projetant des éclats de bois partout. Instinctivement, Autumn se baissa derrière le bureau. Une, deux, trois secondes, 500 battements de cœur plus tard, elle risqua un œil au dehors. Courtney, hache en main, yeux de possédée. Cadence, à deux centimètres d’elle, regard terrifié. Contournant le bureau à moitié accroupie, elle pria pour que la scène se fige, juste le temps d’une seconde, de milliers de battements de cœur, d’un rush d’adrénaline. Surgissant de nulle part, elle poussa Courtney violemment, qui s’écroula sur le sol. Le cutter qu’Autumn avait trouvé dans l’un des tiroirs était toujours entre ses doigts et, dans leur chute, il s’enfonça dans la peau de l’avant-bras de Courtney, qui poussa un cri de douleur. Horrifiée par le sang s’écoulant déjà sur le cutter qu’elle tenait encore, elle le récupéra, se leva et attrapa son amie par le bras. Demi-tour, on a plus rien à faire ici. » Sa voix était calme, mais, à l’intérieur, l’ouragan se déchaînait, plus violent que jamais. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: These birds will kill us all •• Autumn&Peter&Cadence •• "l'histoire des deux blondes poursuivies par une moche armée d'une hache" Mar 6 Mar - 16:35 | |
| ❝ This isn't a comedy, it's a horror film. People live, people die and you'd better start running. ❞
Une ressource meurtrière large et longue, répondant aux reflets des néons et reflétant notre apparence de prom's queens en une image floue que j'avais du mal à se distinguer. Comme au coeur d'un palais des miroirs, la lame avide de breuvage rouge jouait à déformer notre peinture blonde en une ultime provocation. Je lorgnais Courtney, les prunelles abominées et le sourire moqueur, elle ne pouvait pas entrer dans le moule comme tout le monde, être faite de la même recette et cuite à la même température, marre d'être le biscuit raté de la fournée, il fallait qu'elle laisse les revolvers et pistolets à ses petits camarades puis ensuite traquer ses deux idoles, parée d'une hache. Malgré l'horreur déclenchée par la manifestation surprise, je trouvais à présent le temps de souffler mon agacement et de croiser les bras de réprobation, pauvre petite créature. Toute exciter au début de la soirée, se faisant l'idée parfaite d'une saint-valentin où elle pourrait partager la bassine de ponch avec ses autres confrères californiens, elle avait dû songer à même s'épanouir au centre de la piste avec une gravure masculine acceptable avant les douze coups de minuit. A la suite de quoi Cendrillon perdrait sa pantoufle de verre, son carrosse reprendrait la forme d'une vielle taule d'acier de camionnette et sa magnifique paire de gants blancs deviendrait.. une hache, même Perrault n'aurait pas imaginé version plus folle, well done Courtney. Mais le conte de fée l'avait très vite dépassé, la fragile mal aimée avait oublié qu'elle n'était pas seule auteur de l'histoire et que Autumn Rowen-Glaswell et Cadence Levy-Carcenac avait maintes mots à dire pour cadencer l'intrigue et la rendre plus belle aux yeux du grand public. Manquant cruellement de répartie après son introduction, elle avait soudainement perdue sa voix et se faisait voler le premier rôle, comme toujours, la rengaine qui se répétait inlassablement et qui la suivait à la trace, comme une vieille tâche de naissance. Intriguée par sa paralysie, je jetais les yeux vers le première étage. Panne d'inspiration, le récit restait figé, le syndrome de la page blanche, notre chasseur n'avait rien prévu pour la suite des évènements et l'attaque des mots semblaient prendre grand impact sur une arme qui aurait pu trancher le beau milieu de la phrase et nous laisser inertes. Prunelles azurs entrant en contact avec prunelles kaki, le moment ne pouvait pas être mieux choisi pour reprendre notre course effrénée et échapper aux griffes d'une cinglée, une chance inouïe que Courtney soit aussi susceptible que émotive, force de caractère au bas de l'échelle, ceci expliquait cela. Scrutant les environs en quelques secondes qui se déguisaient en minutes, j'étais désireuse d'avoir le plan de l'université gravé dans l'encéphale, connaître chaque bifurcation de couloirs, chaque numérotation de porte, chaque issue menant aux pelouses et bien entendu chaque chemin menant à une mort certaine, piégeant ses usagers entre quatre murs sans leur offrir de porte échappatoire. Mais je ne me rappelais que vaguement l'allée principale et la route verdoyante menant au pavillon iota, nouvelle de surcroît, chaque chose visait à me désavantagée, ma seule bouée solide : Autumn. Sa tête s'était tourné vers l'ouest, épousant un couloir qui ne préserverait pas notre sauvegarde, tunnel bouché à l'horizon, le dernier où j'y aurai fait courir mes talons. Confiance aveugle en ma belle blonde et dissuadée que la dispersion était une illumination, j'agréai ses consignes muettes, I'm reday to run until my feet don't touch the ground.
Chaussures affolées, les tirades enflammées venaient de faire place à un souffle écourté, mes boucles blondes volant dans mon sillage, mon regard était fixé sur la toilette d'Autumn, ne perdant pas de vue sa robe grand couturier et n'osant pas vérifier mes arrières. Les pas lourds de notre assaillante résonnaient à quelques mètres et j'imaginais sans mal son souffle meurtrier embraser ma nuque avant le métal froid qui précèderait ma chute. Coup moins précis que la guillotine, multiples scénarios dégelasses s'embarquaient dans mon esprit, et si elle ratait son coup, et si la lame s'arrêtait à mi-chemin, et si elle était assez sadique pour dans un premier temps découper nos membres ? L'anniversaire qu'elle n'avait jamais vu, elle allait fermer les yeux et frapper à l'aveuglette les belles pinatas pour répandre tout leur sucre coûteux. Les portes défilaient sous mes yeux, poursuivant toujours Autumn, je m'enfonçais dans l'idée que bientôt nos deux coeurs cesseraient de battre, peut-être nous pourrions nous improviser un bunker mais encore faudrait-il qu'une des portes cède et ne sois pas verrouillée pour la nuit. La crinière blonde d'Autumn venait de se jeter dans une salle, ouverte, nous laissant chanceuses dans notre infortune. Ses doigts manucurés m'entraînèrent à sa suite et se pressèrent sur le verrou. Mes lèvres laissèrent échapper un soupir de soulagement, première fois que nous étions pas à la portée de la hache. Pourtant, nous étions pas sorties d'affaire, abrégeant mon répit, je me mis en quête d'une sortie probable, du plus minuscule trou laissant passer nos silhouettes taillées dans le marbre, rien, nada, niet, seule une fenêtre nous souriait mais elle demeurait stoïque. Les jurons d'Autumn tuaient petit à petit l'espoir à peine né quand j'avais entrevus le clair de la lune derrière la vitre, claquant rageusement du talon sur le carrelage, je répondis à son oeillade par un hochement de tête. Les pas rageurs de Courtney frôlaient à présent l'embrasure de la porte et Autumn recherchait un je ne sais quoi dans le tiroir, levant les yeux au ciel, je doutais que quelque chose d'aussi minuscule puisse nous offrir l'air frais nocturne, mais désespérée comme je l'étais, j'aurai presque assailli le vitrage à coup de talon si le temps nous était offert. De toute manière, nous étions repérées, malheur qui me donnait l'autorisation de faire du brouhaha. La porte commençait à se déchiquetée, répandant le bruit de la peur dans la pièce, analysant la situation, mes mains se refermèrent sur l'une des chaises spectatrices, prenant mon élan et me rapprochant dangereusement des morceaux de bois en ruine, je décidais de la trajectoire de mon arme qui alla enlacer le carreaux en fissure, une deuxième et c'était bon. Trop tard, la porte était vaincue et Courtney m'avait déjà dans sa coupe, levant sa machette musclée devant mes prunelles agitées. « Eh bien vas-y la bossue, tu ne voudrais pas que je t'aide non plus. », lâchai-je haineuse en guise de dernières paroles avant que tout ne devienne noir et que mes pas ne s'aventurent dans le monde des limbes. Miracle, la lame ne s'enfonça pas dans ma chair marseillaise, le miracle s'appelait Autumn, sortant de la pénombre et écorchant Courtney au passage. Cris de douleur pour elle et exclamation de joie pour ma personne, je chantais sa souffrance le temps d'être entraînée par Autumn à l'extérieur de ce qui aurait pu être notre tombeau. « Dommage que tu ne lui ais pas entaillée l'artère. », pestai-je en signe de gratitude, elle savait qu'à ce moment je ne pouvais pas l'aimer plus fort mais qu'une phrase reconnaissante était aussi acide que l'arsenic pour mon caractère capricieux.
Nouveau passage dans les couloirs, Courtney était à terre et ne pouvait plus empêcher notre fuite, alléluia, ma peau albâtre ne serait pas dégradée par vilaines blessures et ma robe ne serait pas à remplacer. Jetant un bref regard à Autumn, je l'informais de l'évidence, préférant être insistante et presser nos mouvements, notre survie pouvait se jouer à la seconde, raison de plus pour ne pas s'attarder. « On va enfin pouvoir dire merde à la faucheuse, dès que nos pieds rejoindront la moquette de ta voiture, pied au plancher direct sans regard en arrière possible. ». Reprenant mon souffle, je la savais brillante mais si son âme décidait de jouer les héros soudainement, mieux valait prévenir que guérir, il suffisait juste de se remémorer le venin craché à Courtney il y a quelques minutes pour comprendre que sa raison déchantait face à sa pulsion. Dérapage contrôlé sur talons hauts, nous sprintions la dernière ligne droite, avide de refermer les grandes portes à tout jamais et sortir de l'enfer saint-valentin, toutefois un liquide accrocha mes iris, écarlate et à l'odeur bien familière. Puis ce fut la plainte qui arrêta mes pas. Vive inspection, une silhouette peignait les casiers en rouge, mes pupilles se perdirent dans les moulures du plafond, une nouvelle âme en détresse sur les bras, comment la délaisser à son triste sort maintenant que j'avais eu le défaut de m'arrêter. Relevant doucement la tête, le visage m'était connu de surcroît, Peter Parker-Kennedy, alias meilleur ami d'Autumn. Je rêvais, pincez-moi, Courtney n'allait pas s'endormir pendant cent ans et la blessure de Peter nous téléporterait pas jusqu'à la voiture. N'attendant pas les cris de désespoir de la Rowen-Glaswell, mes talons claquèrent jusqu'à sa silhouette et ma voix impérieuse frappa le couloir, « Qu'est-ce qu'il t'es arrivé Kennedy, fais-moi voir cette vilaine cicatrice. ». Pas le temps de s'épanouir en courtoisies, mes doigts porcelaines soulevaient déjà sa chemise pour s’enquérir de son handicap, enfin son, notre handicap à tous maintenant. Rien. Sa peau était impeccable, pas une égratignure, ni la moindre trace coagulée. Inquisitrice, j'inspectais ses mains trempées par le sang, avide de connaître la source de la cascade qui lui coulait sur les doigts. Le sang de quelqu'un d'autre, unique éventualité. Je tournais mes prunelles vers Autumn, soucieuse de sa réaction mais mon champ de vision fut obscurci par Courtney, revenant silencieusement avec sa hache et à deux pas de ma blonde. « Baisse-toi ! ». Fixant l'arme s'envoler et fouetter l'air, mes paupières s'abaissèrent, préférant être ignorantes d'un spectacle funeste.
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| Sujet: Re: These birds will kill us all •• Autumn&Peter&Cadence •• "l'histoire des deux blondes poursuivies par une moche armée d'une hache" Dim 18 Mar - 13:21 | |
| On dit toujours que, lorsque l’on est sur le point de mourir, notre vie défile devant nos yeux. Well, that’s bullshit. Jamais elles n’avaient été si près de la fin, jamais elles n’avaient senti leurs cœurs exploser contre leur cage thoracique autant qu’à cet instant, où la porte de bois, porte de pacotille, céda sous les coups précipités et furieux de la meurtrière. Tétanisée le temps d’une fraction de seconde, le temps que le dernier coup porté fasse voler en éclats ce qui restait de cette séparation entre les belles et la moche, entre les proies et la chasseuse ; contrairement à ce que l’on s’imagine, sa vie ne défilait pas devant ses yeux. Il n’y avait rien, pas un visage qui comptait plus que les autres, pas un dernier nom qu’elle avait envie de prononcer. C’était le trou noir, black-out, pas un son, pas un visage. Le néant, il n’y avait plus rien. Une fraction de seconde avant de reprendre ses esprits, une seconde qui pouvait leur coûter la vie. Recroquevillée derrière le bureau, faible protection, ses yeux affolés cherchaient son amie, son cœur paniqué peinait à supporter la pression, menaçant de lâcher à chaque seconde. Ses jambes, interminables; à ses côtés. Toujours parfaitement droites, cependant, et non repliées à ses côtés. Damn it, Cadence, tu comptes discuter avec l’horrible ou te protéger de ses coups mortels ? Dernières paroles d’une Queen Bee en colère, dernière phrase crachée au visage de l’ennemie, quelques simples mots tellement Cadence qu’Autumn lâcha tout. Poussée d’adrénaline, screw it si elle se faisait massacrer, hors de question que son amie y passe. Se jetant dans la mêlée sans prendre le temps de réfléchir plus, avec pour seule arme une ridicule lame de cutter affreusement petite comparée à l’arme de Courtney, elle glissa, s’écroula sur l’ennemie, l’entailla là où elle trouva un bout de chair, peu importe, tant qu’elle pouvait hurler de terreur. Adieu, ou plutôt à tout à l’heure : elle ne se faisait pas d’illusions, si elle avait réussi à faire couler un peu de sang, cela ne suffirait pas. Elles étaient loin, très loin d’en avoir terminé. Paroles bien amères en tout signe de reconnaissance ; pourtant, Autumn la comprenait. Elle voyait au-delà de ces reproches les remerciements silencieux qu’elle lui adressait. Ses pupilles azur pivotant en direction de son amie, elle esquissa un léger hochement de tête, un sourire flotta une fraction de seconde sur son visage. « Oh, excuse-moi, tu aurais préféré que je prenne le temps de bien viser ? Répondit-elle, connaissant pertinemment la réponse de son amie. Quelques secondes, et les claquements de leurs talons les éloignèrent à un rythme trop peu rapide du lieu de l’agression, où Autumn espérait que la pauvre folle gisait dans une mare de sang. Si seulement. Les yeux de son amie posée sur elle la brûlaient ; si bien que sans tourner la tête, elle pressa automatiquement le pas. Sentant que la fin était proche, que, peut-être, la mort était au coin du couloir. Elles n’en savaient rien, alors autant mettre le plus de distance possible entre elles et le campus jusqu’à ce que les fous soient enfermés pour de bon. Une, deux, trop profondes inspirations, mais rien n’y faisait, les battements de son cœur s’emportaient, s’enflammaient au cœur de sa poitrine sans qu’elle ne puisse les calmer. Elle tourna brièvement la tête derrière elle. Le vide. Le silence. C’était trop. La réflexion de son amie la sortit de sa torpeur, et ses yeux s’affolèrent, exaspération. T’inquiètes pas, j’ai pas l’intention de m’attarder plus longtemps ici. »Un, deux, trois dizaines de pas peut-être les séparaient de la prochaine porte de secours; de la liberté. Leurs pas s’accélérèrent, leurs jambes se décollèrent du sol à la simple idée de l’air frais piquant leurs visages parfaits. Une vingtaine de pas seulement. Puis, les gémissements, et la couleur écarlate tapissant les casiers, inondant le sol, odeur de mort.
Coup au cœur. Respiration coupée. Ainsi, c’est cela, lorsque l’on voit son meilleur ami courbé en deux sur le sol, sur le point de donner son dernier souffle. Ses lèvres s’entrouvrirent, mais pas un son n’en sortit, alors que ses yeux désespérément vitreux refusaient de laisser couler le flot de larmes de terreur et d’angoisse qui se précipitaient au coin de l’océan azur ordinairement si pétillant de joie et de vie. Ses mains étaient rouges, et il n’y avait aucune chance pour que monsieur soit allé à un atelier de peinture. Damn it, Kennedy, n’oses pas me lâcher aussi. Tétanisée, elle laissa ses pupilles vagabonder de son amie à son meilleur ami, elle la laissa inspecter ses blessures, n’osant pas faire un pas de plus, ni de moins, coincée entre la terreur de s’éloigner encore de deux pas de la folle à la hache et entre l’angoisse dévorante de découvrir le corps de Peter recouvert de ce même sang qui inondait ses doigts. Une, deux, trois secondes, finalement elle se décida à faire un pas de plus, faisant claquer ses talons une dernière fois dans le couloir bien trop silencieux. Ils n’avaient que peu d’instants de répit, et si elle devait s’enfuir à nouveau, elle ne voulait pas laisser Peter derrière. Hors de question. Cependant, alors que Cadence s’agitait à la recherche de la source des maux du jeune homme, Autumn fronça les sourcils, tendit l’oreille. Des claquements de bottes dégueulasses, un sourire diabolique recourbant ses lèvres, elle pouvait presque la sentir arriver derrière eux, prête à donner le coup fatal et à entailler la chair de n’importe quel être humain croisant son chemin. Elles devaient agir, et vite. Elles le supporteraient jusqu’à sa voiture, l’emmèneraient à l’hôpital, ils s’occuperaient de lui, hors de question qu’il la laisse, lui aussi. Alors que le plan de sauvetage de Spiderman se mettait lentement en place dans son esprit, les mouvements lents et la perplexité apparente de son amie la sortit de sa torpeur. What’s the matter ? Osant enfin poser les yeux véritablement sur son meilleur ami, elle analysa enfin à son tour la moindre parcelle de son corps, s’approchant doucement de lui. Le sang gouttait de ses mains, plop, plop, plop, trois malheureuses gouttes sur le carrelage immaculé. Trois gouttes, trois pas de plus derrière elle, qu’elle n’apercevait pas cependant, focalisée sur Peter, sur ce manque de blessure apparente, sur ce sang dont l’origine restait inconnue. « Qu'est-ce qu’il s’est-elle s’apprêtait à demander des explications. Alors que la mort s’approchait derrière elle, à pas de loups, à quelques centimètres d’elle, qu’elle abattait sa lame sanguinolente dans son dos. Elle ignorait que là étaient peut-être ses derniers instants. Ses pupilles azur posées sur Peter pivotèrent vers son amie, son cerveau mis deux pauvres, interminables secondes avant d’analyser les ordres emprunts d’une terreur certaine qui lui étaient imposés. A la troisième seconde, elle se baissa, s’écroula sur le sol, obéissant aveuglément à son amie, alors que la lame fendait l’air, où elle se trouvait quelques secondes auparavant. Hurlement de colère, inhumain, cri de terreur. Ses paupières étaient fermées, refusaient de s’ouvrir, collées par la terreur qui l’habitait, par la peur de savoir ce qu’il était advenu des deux personnes auxquelles elle tenait le plus. Une seconde de terreur, une seconde de réalisation, et elle ouvrit les yeux, se leva sans même prendre le temps de regarder autour d’elle, ses pupilles affolées à la recherche de ses amis de toujours. Ils étaient toujours là, deux ridicules secondes s’étaient écoulées. Quelques pas les séparaient de la porte. Ils n’avaient qu’à la pousser, prier qu’elle ne soit pas fermée, pour sentir l’air glacé emplir leurs poumons, pour grimper dans une voiture et fuir au plus vite. Cependant, ils ne pouvaient esquisser un geste sans que l’un des trois soit attrapé, brisé d’un simple mouvement de bras de la meurtrière, genoux à demi-pliés, sur le point d’exercer le seul sport dans lequel elle devait exceller. Ils n’en ressortiraient pas vivants, pas tous les trois. Oh, que si, hors de question de se mettre à penser ainsi, ce n’était pas une ridicule petite mocheté qui allait avoir raison d’eux. Jamais. Une solution se profilait à l’horizon, alors que la scène, figée, entre les trois pauvres futures victimes et la meurtrière à l’arme ballante dans ses bras. La pousser, la faire s’effondrer, attraper sa hache et s’enfuir ; ou l’achever. L’occuper, le temps que Cadence et Peter s’enfuient, et risquer sa vie. Sa voix brisa le silence avant même qu’elle ne prenne une seconde de plus pour y réfléchir. Alors, t’es décidée à nous tuer ? Peut-être que t’en atteindra un, mais tu pourras jamais tous nous avoir. Vas-y, choisis, ou laisse-nous partir. C’est difficile, de choisir parmi les personnes que l’on déteste, celle que l’on voudrait véritablement voir mourir. Avoir tellement de pouvoir sur la vie de quelqu’un. Qu’est-ce que tu veux réellement ? Parce que moi, je sais ce que je veux. Je veux -oh my! Interruption brutale, sur-jouée, yeux écarquillés en direction d’un ennemi invisible se pointant derrière l’ennemie, les talents d’actrice de la rowen-glaswell n’étaient plus à prouver. Personne, cependant lorsque Courtney perdit toute attention sur ses proies, la blonde en profita pour murmurer à ses amis derrière elle. Go! Now! » Un pas, deux pas, trois pas en arrière, espoir de s’échapper, bientôt la liberté. Jusqu’à ce que deux secondes plus tard, Courtney se retourne, constate le décalage entre ses pieds et les leurs qui s’élargit, s’approche d’un bond surhumain ; en une fraction de seconde, elle avait la blonde qui avait essayé de la distraire sous sa coupe. Un regard en direction de Peter & Cadence, un murmure. Get the hell out of here, right now. They say it’s when you’re close to dying that you realize the value of life. Well, true story.
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| Sujet: Re: These birds will kill us all •• Autumn&Peter&Cadence •• "l'histoire des deux blondes poursuivies par une moche armée d'une hache" Sam 24 Mar - 21:55 | |
| ❝ In the night, I hear 'em talk, coldest story ever told, somewhere far along the road he lost his soul. ❞ Stoïque, mes membres pétrifiés par la terreur, je n’arrivais pas à aligner un pas après l’autre. Mon regard ne cessait d’aller du visage du bourreau devenu victime à sa chemise, où la tache de sang ne cessait de s’agrandir. A peu de choses près, on aurait pu se croire dans un film où le héros, dans un ultime geste de désespoir, finit par tuer le méchant et on le voit agoniser lentement avant qu’il ne rende son dernier souffle. Excepté qu’à ce moment précis, je me sentais tout sauf un héros et le sang sur mes mains, un sang qui n’était pas le mien, me le rappelait seconde après seconde. Je relevai les yeux vers Micah, elle aussi apeurée, et je n’étais pas tout à fait certain que ce soit à cause du tueur. Elle m’observa, les yeux écarquillés, le souffle court, muette. Moi non plus, je n’étais pas sûr de savoir quoi dire. En trente secondes, j’étais passé de celui qui allait se faire tirer dessus à celui qui avait tiré sur quelqu’un d’autre. Mon regard dévisagea le tueur, tandis qu’il expira une dernière fois avant que ses muscles ne se relâchent, et que sa tête se tourne, lentement, vers le côté. Et c’en était fini. Mon rythme cardiaque était toujours aussi intense, et contrairement à Micah, mon souffle n’était pas coupé. Au contraire. J’avais du mal à respirer, pris d’une crise d’angoisse à retardement et pendant quelques secondes je me demandai si ce n’était pas comme ça que j’allais mourir. La jeune femme tenta quelques mots mais elle bafouilla et revint au silence. Je soupirai, tentant de reprendre une respiration à peu près normale. Dans un dernier geste, je clos les yeux de Ruben, par culpabilité. Je ne supportais pas de voir ce regard horrifié m’observer et me rappeler que je venais d’ôter la vie d’un homme. J’avais toujours imaginé que tuer quelqu’un par légitime défense était une bonne action, après tout, on sauvait sa propre vie et c’était l’autre qui avait commencé et c’était normal. Mais ça ne l’était pas. Légitime défense ou non, je vivrais le reste de ma vie avec le souvenir que j’étais un meurtrier. Involontaire, mais meurtrier malgré tout. J’abaissai mon regard, observant l’état dans lequel j’étais. Ma chemise était tâchée de sang, qui n’était pas le mien étant donné que j’étais à peu près indemne, physiquement parlant. J’avais un trou dans mon pantalon de costume, au genou, vestige de notre lutte sur le sol quelques minutes auparavant. Je relevai le regard vers Micah, un regard rempli d’appréhension, animé par le doute. J’avais peur, peur de croiser ses yeux et de ce que je pourrais y lire. Peut-être de la haine, du dégoût. Peut-être même de la peur. Ce qui aurait du être notre soirée était devenu l’exact inverse de ce que j’avais espéré. « Je suis… je ne voulais pas… je… c’était un accident » fis-je d’un ton suppliant, comme si je cherchais désespérément son approbation, comme si j’avais besoin qu’elle me croie, alors que la scène s’était aussi déroulée sous ses yeux. Pourtant son regard ne trahissait pas la peur, peut-être juste de l’inquiétude, et de la surprise. Elle prononça quelques mots que je n’entendis même pas, encore bien trop sonné par ce qu’il venait de se passer. Je sentis juste sa main posée sur mon épaule, et il me fallut tout le courage du monde pour retenir mes larmes. Nul besoin de pleurer Peter, tu vaux mieux que ça. « Vas-t-en Micah. Ils sont encore quatre, on n’est pas encore tirés d’affaire. Vas-t-en, cache-toi quelque part, restes-y jusqu’à ce que les secours arrivent. » lui ordonnai-je d’un ton bien plus calme que mon état d’esprit. Je la vis hocher la tête avant de se relever et de tourner les talons, aux aguets. Je me retrouvais de nouveau seul dans le couloir, avec pour seule compagnie le cadavre de mon bourreau. Je ne savais d’ailleurs pas quoi faire de lui. Cacher son corps ? Le laisser là ? Je finis par opter pour la deuxième option. Après tout, techniquement, on ne pouvait absolument rien contre moi. Par mesure de précaution, je pris l’arme posée à côté de lui, ne prenant pas la peine de vérifier si elle était encore chargée ou non. Je ne comptais pas m’en servir, pas une nouvelle fois, mais je préférais la savoir entre mes mains qu’entre les leurs. Je ne perdais pas de vue que j’étais encore en danger, comme tous les autres. Plus que les autres. Il ne fallait pas que je m’attarde ici, si quelqu’un me voyait avec son copain mort, je risquerais plus que jamais ma peau. Je ne voulais pas que Micah reste avec moi. Encore moins pour qu’elle m’adresse un regard empli de pitié et qu’elle essaie de me consoler. Je finis par me relever, à mon tour, avant de prendre la direction opposée, sans savoir vraiment où je me dirigeais, ni même ce que je cherchais. Je ne crois même pas que je cherchais à fuir, à dire vrai. Mes pas me traînaient simplement quelque part et mon esprit suivait, sans chercher plus loin, encore léthargique après le coup de feu. Et puis à quoi bon, de toute façon. En admettant que je sorte vivant d’ici, je serais déjà mort. J’étais déjà mort. L’image de Ruben hanterait chaque seconde de chaque jour de ma vie, jusqu’à la fin. Je pouvais bien sortir d’ici en héros, je ne valais finalement pas mieux que les autres qui cherchaient à nous tuer. Epuisé, physiquement, mentalement, je finis par m’arrêter près des casiers, près de l’entrée et donc par extension de la sortie. Je m’adossai aux casiers avant de me laisser glisser lentement, la tête cachée dans mes mains. La douce léthargie qui s’était emparée de mon esprit commençait aussi à s’emparer de mon corps, presque involontairement. Mais j’étais content de la laisser faire et j’avais bon espoir qu’en me réveillant, je n’aurais plus à ressentir cette pression dans ma poitrine, pression qui m’arracha un cri de douleur. Probablement le contrecoup du choc, après la crise de panique, j’allais avoir droit à la crise cardiaque. Des talons claquant sur le sol me firent relever les yeux, tandis que j’apercevais deux silhouettes qu’il m’était impossible de distinguer nettement. Leur allure précipitait me faisait dire qu’elles étaient en train de fuir quelque chose, ou plutôt quelqu’un. Le son poussé par mes lèvres les firent réagir et elles s’approchèrent de moi, suffisamment pour que je puisse enfin les reconnaître. Je sentis plus que je ne vis Cadence s’abaisser près de moi, ses mains tâtonnant la tâche de sang sur ma chemise. Mon regard croisa le sien, avant que je ne le déporte sur Autumn, quelques mètres plus loin. « Ce n’est pas le mien » répondis-je lentement, en voyant son regard circonspect après avoir découvert que je n’étais pas le blessé. Une réponse évidente s’il en était mais que je n’eus pas le temps de développer. Autumn s’était à son tour rapprochée de moi. Je commençais à sortir de ma léthargie, retrouvant le contact avec le monde extérieur. La voix de Cadence mettant en garde ma meilleure amie me tira définitivement de ma rêverie. Une lame fendit l’air à seulement quelques centimètres de là où elle se trouvait une seconde auparavant. Derrière se tenait probablement une autre des bourreaux de notre soirée, à l’air complètement dément. Je sentais le contact froid de l’arme dans mon dos, incapable toutefois de m’en saisir. Je me contentais d’observer la scène, plus spectateur qu’acteur, sans aucune possibilité de me mouvoir. J’écoutais avec attention le discours d’Autumn, qui devait chercher à gagner du temps. Pour quoi faire. Nous avions beau être trois, l’autre cinglée avait une hache, et une grosse qui plus est, prête à fendre l’air une nouvelle fois et nous décapiter d’un seul coup. Ce n’est qu’en voyant son regard se perdre derrière Courtney que je compris. Sans même prendre le temps de réfléchir, nous étions relevés et nous courions, à en perdre haleine, tentant de mettre le plus de distance entre nous et la folle. J’avais tort. Je voulais m’en sortir. Vivant. Quitte à être hanté pour le reste de ma vie par le souvenir de cette soirée et de Ruben rendant son dernier souffle dans mes bras. Malgré notre maigre avance, nous fûmes rattrapés rapidement. A croire que la folie vous donnait des ailes. En quelques secondes, Courtney s’emparait d’Autumn, la faisant son otage, tandis que Cadence et moi ne pouvions que regarder la scène se dérouler sous nos yeux. Le message de la cinglée était clair. Un seul mouvement et elle finirait coupée en deux. Une pensée intolérable. J’avais réussi à protéger Micah, il était hors de question que je ne réussisse pas à protéger ma meilleure amie dans la foulée. Son regard semblait nous dire de courir, de nous enfuir, mais il en était hors de question. Ma main accrocha l’arme toujours coincée dans mon dos avant de la retirer d’un geste habile et de la pointer en direction de Courtney, qui tenait toujours fermement Autumn. Ma main ne tremblait pas et le viseur était pointé directement entre les deux yeux de la jeune femme. « Ecoute-moi bien, espèce de folle tordue. Tu vois le sang sur ma chemise ? C’est celui d’un de tes grands copains. Et tu vois cette arme ? C’est celle avec laquelle je viens de le tuer. Son corps repose fraîchement dans le couloir derrière toi. Et tu vois, après avoir tué quelqu’un, je me dis que prendre la vie d’une deuxième personne ne me posera aucun problème. » sifflai-je, hargneux. Je vis le regard du bourreau se décomposer, hésitant à me croire. Le déclic de l’arme sembla la convaincre. « Lâche-la. » ajoutai-je froidement. Si elle me croyait, en revanche elle n’avait pas l’air de vouloir laisser partir sa victime. Je pouvais sentir le regard horrifié de Cadence sur moi mais je n’en tins pas compte, mon regard toujours résolument posé sur Courtney. « Je l’aurai décapitée avant même que tu ne tires, Kennedy. » Mon regard froid posé sur elle, je ne montrai aucun signe d’hésitation, même si je savais qu’elle disait vrai. Elle était bien assez tarée pour ça. Alors il fallait tenter le tout pour le tout.« Tu veux parier ? » ançai-je, à moitié amusé. Je pressai la détente, attendant pour la balle de partir. Mais rien ne se passa. Un simple cliquetis, avant que le calme ne revienne. Mais c’était tout ce dont nous avions besoin. Qu’elle baisse sa garde une demi-seconde, poussée par l’instinct de survie. J’attrapai le poignet d’Autumn avant de la tirer vers moi. « Courrez ! » criai-je, au moment où Courtney comprit qu’elle venait de se faire avoir. |
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| Sujet: Re: These birds will kill us all •• Autumn&Peter&Cadence •• "l'histoire des deux blondes poursuivies par une moche armée d'une hache" Lun 2 Avr - 21:04 | |
| ❝ Because there's no way a girl could have killed them. - That's so sexist, the killer could easily be female. Basic Instinct. ❞ Malgré la mort aux trousses, Autumn arrivait quand même à faire briller ce sourire taquin dont elle usait tout le temps, brève invitation à partager une complicité et m'aidant même à oublier Courtney le temps d'une courte pétarade de talons vertigineux. Si les circonstances avaient été plus joyeuses, que deux de mes cibles masculines nettoyaient déjà les mosaïques universitaires à genoux tandis que le corps élancé de la Glaswell se promenait de puissant étau en puissant étau de ces messieurs, je lui aurais très fortement rendu sa risette, ravie que notre démarche séductrice ravisse les mâles avec le même succès que d’accoutumée. Hélas, nous risquions nous même de nous retrouver sur le carrelage et le lendemain les serpillières vireraient rouge écarlate si nous perdions les secondes en réjouissances, oeillade autoritaire à son égard, bercée par l'amusement, je la pressais toujours dans le silence, même si sa vitesse dépassait légèrement la mienne, désireuse de sauver sa porcelaine autant que la mienne. Pour la première fois, la mélodie de mon avènement m'agaçait, traîtresse fulgurante, elle indiquait mon arrivée même aux malentendants, agissant tel un gps et clamant les bifurcations à prendre pour cette chère Courtney qui serait bientôt sur nos talons. Fugace arrêt pour ne pas se fourvoyer et tomber sur un cul de sac, nous savions à présent où courir et vivre notre échappée du cauchemar, se glisser hors des griffes d'une bande de perturbés qui rêvaient le trépas de la vague étudiante. Et encore, quelques uns seront épargnés, jugés du même acabit insignifiant et répudié dès le plus jeune âge par mère nature, sauf que nous étions au sommet du socle, les premières têtes des affiches de recherches pour savoir que nous étions de beaux minois à abattre, malheureuses d'un atout se retournant contre ses propriétaires, ô beauté tu es si cruelle. Autumn brisa le silence et m'accorda une réponse satisfaisante, au moins, nos idées se tournaient vers la même direction, la sortie et au trot. A moins que... Oui Parker-Kennedy trempé par un liquide sanguinaire, l'un des rares qui pouvait nous retenir dans la bâtisse et ralentir notre fuite à la faveur de Courtney. Le visage impassible devant cette apparition soudaine, visiblement blessé et au bord de sa conclusion, je pestais comme jamais, songeant à une hache s'enfonçant profondément dans la chair si nous ne reprenions pas la route dans l'immédiat, pourquoi n'avait-il pas choisi autre corridor pour se vider de sa sève ? Lèvres pincées, je m'intimais de me la jouer moins égoïste et penser aux sentiments d'Autumn, écrasés par la misère, étouffés par sa vision, prêts à lui dérober ses jambes et me laisser deux gisants. Maîtresse de notre situation, je m'avançais vers le futur défunt pour lui offrir mes bons soins, prônant l'efficacité et surtout la rapidité. Livide ou inanimé, il allait avoir le droit à nous courir un cent mètres s'il voulait une chance de s'en sortir. M'accroupissant pour relever la chemise, mes pensées étaient dirigées vers l'espoir, priant pour que son maux ne soit qu'une vilaine coupure qui n'entravait en rien ses capacités athlétiques, qu'il nous fasse au moins le plaisir de mourir en iota et nous livre son dernier exploit dans le couloir. Vérification achevée, le résultat était plus délicieux que dans mes espérances, torse impeccable, muscles indemnes, ce cher Kennedy se portait comme un coeur. Le sang était d'un autre, intriguée, je lui glissais un regard perplexe, le sourcil courbé dans sa direction, une question muette flottant dans l'air, inutile de lui demander quel était le véritable mourant, nous n'avions pas le temps. « Et cela t'aurait coûté de nous l'avoir dit depuis le début ? », tranchai-je sèchement, exaspérée par la perte de temps qui nous coulait dans le danger et nous approchait d'une lame tranchante. Pas de dieu soit loué, d'embrassade, de soupirs de soulagement, seule mon inquiétude était piquée au vif. Tournant ma tête blonde vers Autumn pour la rassurer, mes iris croisèrent une démone, complètement hystérique et prise par l'effort de lever son arme, mes ordres tapèrent le métal du couloir sans appel. La lame grise fouetta le vide et me procura un bref soulagement, juste quelques secondes, le temps que Courtney lève une nouvelle fois sa hache et marque un arrêt pour choisir lequel elle voulait découper en premier. Autumn prenait une nouvelle fois la parole pour la retarder, automatiquement, ma main se referma sur le bras de Kennedy, - non pour le précipiter dans la gueule du loup, gagner du temps pour Autumn et moi-même, puis nous épargner un trépas violent - , mais en parfaite protectrice. Engourdie par la peur, je me trouvais une âme héroïque, persuadée de sauver mes deux camarades coûte que coûte même si je restais seule, en tête à tête avec notre exécutrice. La distraction semblait porter ses fruits, débile née, Courtney pivota la tête, nous donnant les clefs de la cellule. A peine avais-je ouïe de l'indication d'Autumn, que mes pas martelaient déjà le sol, Peter entraînait sur mes talons. « Stop ! ». La voix de Courtney dépassa notre course, chatouillant nos oreilles sans que je n'y prête attention, bien sûr, mon pas ne s'arrêtera même pas en chimère laideur. Mes doigts se refermèrent sur la porte, sentant déjà la fraîcheur extérieur et la libération. « Carcenac, Kennedy, lâchez-moi cette porte ou la Californie comptera une blonde de moins dans la seconde. ». Interpelée, mes prunelles dévièrent vers un spectacle que je n'avais même pas envisagé. Autumn, la gorge contre la hache, la vie en suspend, nous priant du regard de disparaître derrière l’apparat de la porte. No way. Même pas soumise à l'hésitation, je ne pouvais envisager de la laisser à son sort pendant que je retournerais à la vie, que ce soit ma belle blonde ou Peter, le traitement était le même pour tous, l'abandon était exclu. Je levais lentement la main en signe d'avertissement vers Courtney et lui déconseillant de presser son arme avant une petite discussion que nous devrions tourner à notre avantage, captivée par mon geste, un sourire se dessina sur ses lèvres, elle nous tenait et elle le savourait. Apercevant un canon sur ma gauche, Peter souleva toute mon attention, revolver en main, sa voix envahit le lieu. Réponse obtenue, le sang était donc d'un autre de ces vauriens, Peter avait réussi à éteindre l'un des leurs et l'angoisse se lisait sur le visage de Courtney. Méchante, je souriais grandement à l'annonce du décès, volant la satisfaction qu'elle avait perdu et me moquant ouvertement du sinistre sort de l'un de ces comparses. Une arme à feu dans notre camp, nous venions de gagner un avantage considérable et observant Courtney m'oublier, je divergeais lentement sur la droite, effaçant la distance entre la ravisseuse et ma splendeur. Spectatrice attentive de la scène, je continuais ma progression en désapprouvant les paris lancés sur la vie d'Autumn, m'ordonnant d'arriver à temps à sa hauteur et de laisser mon improvisation faire des miracles. Le déclic ébranla l'assemblée. M'attendant à ce que l'un des corps se couche sur le carrelage sans jamais se redresser sur son séant, l'absence de balle me laissa interdite. Du bluff, il avait misé notre aventure sur du théâtre, téméraire le Kennedy, il commençait même à beaucoup me plaire, l'ayant trouvé trop lisse au préalable, qui aurait cru qu'il était aussi explosif de l'intérieur. Autumn hors de danger, ils nous restaient plus qu'à franchir la porte et espérer ne pas se voir gratifier d'un coup de hache dans le dos. Levant les yeux au ciel et ayant terminé mon petit chemin, je me tenais plus qu'à quelques centimètre de Courtney, sans que la bigleuse m'ait décelée. Souple et féline, mon talon s'envola vers les néons et salua ses côtes. Le souffle coupé et la stature repliée, le choc venait de lui faire lâcher sa hache et ma chaussure la tortura au torse, la jetant à terre. D'un mouvement gracieux, mon échasse envoya traîner la hache vers Peter et Autumn, définitivement hors de portée de ma récente victime. Grincement métallique assourdissant, je résistais à la plainte horrible pour me saisir de la tignasse de Courtney et m'arracher son rôle de maître de cérémonie. « Eh bien, eh bien, te voilà en mauvaise posture Courtney. », annonçai-je d'une voix de velours, caressant les casiers. Une assurance beaucoup plus développée, un manque de sensibilité évident, j'étais bien la plus cruelle de notre petit comité, sans scrupules, remise des légers frissons qu'elle nous avait causé et soudainement d'humeur très joueuse. « Une dernière volonté, dernière parole avant de rejoindre l'autre côté ? », demandai-je moqueuse en tirant un peu plus sur sa crinière. « Ne t'attends pas à la lumière, seules les flammes s'impatientent de te voir. ». Silencieuse, incapable de vivre ses dernières secondes dignement, entièrement tétanisée la Courtney. Que faire maintenant ? Lui briser la nuque ? Cogner sa misérable tête contre le métal ou le sol dur ? Sourire diabolique, je relevais enfin la tête vers le reste des survivants, savant pertinemment que mon petit jeu ne ferait pas l'unanimité, mais après l'effort venait le réconfort, donc maintenant réconfortée, je balançais sa tête à l'ouest du couloir, l'épargnant généreusement, et rejoignis mon cortège en faisant sonner mes costauds talons. A peine avais-je indiqué du coup d'oeil que je m'étais laissée guider par simples plaisanteries que mes longues jambes se dérobèrent et le poids de Courtney paralysa ma motricité. Ses doigts tordus commençaient à se resserrer à mon grand damn, elle ne lâchait jamais prise cette horreur. Mon inspection m'informa que désormais Autumn avait la hache en main et malgré tous mes efforts, j'allais quitté ce monde étranglée si mon amie blonde restait stoïque. Incapable de sortir un son, mes lèvres se turent en un murmure et une lecture lisible, ma bouche laquée forma deux petits mots, suggérant une mise à mort évidente : Do it. Puis, mes émeraudes se perdirent dans l'azur. I'll be there for you, 'cause you're there for me too.
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| Sujet: Re: These birds will kill us all •• Autumn&Peter&Cadence •• "l'histoire des deux blondes poursuivies par une moche armée d'une hache" Lun 16 Avr - 23:20 | |
| C’était bien trop facile, elle aurait dû le savoir. Un, deux trois. Comme d’habitude. Trois pas avant la sortie, la liberté, la Porsche qui les attendait sagement derrière cette porte close. Elle n’avait qu’une hâte, que le souffle du vent et les odeurs de pollution de San Francisco remplacent l’odeur de sang séché qui s’infiltrait partout et semblait lui coller à la peau. Si seulement ils étaient capables de combler cette ridicule distance qui les séparaient du monde extérieur. Elle s’en sortait plutôt bien, pour un speech complètement improvisé ; les mots s’assemblaient rapidement, les conneries s’amoncelaient, les mots se bousculaient hors de sa bouche, essayant tant bien que mal de mettre quelques pas de plus entre eux et la criminelle. Gagner du temps, c’était tout ce qui lui importait en cet instant précis; Quelques ridicules petites secondes, sans doute trois secondes, trois pas, et ils seraient dehors, en voiture, en sécurité. Elle savait que ces trois secondes pouvaient les sauver. Ou pas. Peu importe, il fallait tout essayer, ils n’avaient à présent plus le choix. Distraction d’une fraction de seconde, son murmure intimant à ses amis de s’échapper se pressa hors de sa bouche. Un pas en arrière, puis deux, ses yeux ne quittaient pas la silhouette qui lui tournait à présent le dos, cherchant du regard un ennemi invisible. Ses ongles s’enfoncèrent dans ses paumes, doucement mais sûrement, tandis que son cœur perdit le contrôle au second pas. Un pas avant la liberté, tout bascula. Pas assez bien joué, Rowen-Glaswell ; dommage. D’un mouvement rapide, beaucoup trop rapide, la lame se retrouva à quelques millimètres de son cou, et l’haleine fétide de l’ennemie juste sous son nez. Mon dieu, elle allait mourir. Et sa dernière vision serait celle de son assassin, une brune mal coiffée qui avait bien besoin d’un bain de bouche de vingt-minutes, d’un relooking express et d’une centaine de rendez-vous chez des psychologues spécialisés dans les comportements criminels. L’air semblait d’être figé, il avait quitté ses poumons alors qu’elle n’était même pas encore morte. Se débattre, s’enfuir, hurler à la mort, mordre ces doigts boudinés qui n’étaient qu’à quelques centimètres de sa bouche…les possibilités étaient nombreuses, et, encore une fois, son imagination s’emportait sur les échappatoires possibles. Cependant, elle n’esquissait pas le moindre mouvement, tétanisée ; les idées se bousculaient dans son esprit, s’entrechoquaient violemment et formaient des scénarios cocasses et ridicules. Mais elle ne pouvait en mettre aucune en pratique. Immobilisée, ses membres refusaient de lui obéir. A quoi bon ? Le moindre mouvement qu’elle effectuerait se retournerait sans doute contre elle, la moindre bouffée d’air métallique qu’elle essayerai de happer pouvait la quitter la seconde d’après. Un, deux, trois centimètres séparaient son cou de cygne de la lame brillante de la hache. Était-ce ainsi qu’elle allait laisser s’échapper son dernier souffle, au détour d’un couloir de cette piteuse université, sous les yeux de ses meilleurs amis qui regarderaient son sang couler, impuissants ? Ses lèvres parvinrent à formuler un ordre en direction de ses amis. Qu’ils s’en aillent d’ici, qu’ils se sauvent. Puisqu’il était peut-être trop tard pour la sauver.
Cela dit, ses deux acolytes ne semblaient pas avoir dit leur dernier mot. Un mouvement rapide de Peter, un regard empli d’une haine qu’elle n’avait jamais perçue auparavant…en une fraction de seconde, le meilleur ami couvert de sang serrait entre ses doigts un revolver, pointait le canon droit sur Courtney. Avant même qu’il n’ouvre la bouche, Autumn le comprit. Il l’avait déjà fait, et il n’hésiterait pas une seconde à recommencer. Ses jointures blanchissaient à force de serrer l’arme entre ses doigts ; dans ses yeux brillait une violence sans nom, mélangée à cette étincelle de défi qui lui était si familière. Chacun de ses mots s’imprégnaient un à un dans le cerveau de la jeune femme ; pourtant elle ne parvenait à croire ce qu’il affirmait avec tant de hargne. Son cœur explosa dans ses tympans, la rendant momentanément sourde à tous les propos qui s’échangeaient. Les dernières paroles de Peter s’échappèrent, ses lèvres bougèrent mais elle n’entendit rien; tétanisée, envahie par de drôles de visions de son meilleur ami en tueur psychopathe. Lorsque Courtney reprit la parole, Autumn sembla se réveiller de sa transe. Ses yeux passèrent du visage de la brune, bien trop proche, à celui de Peter. Sourire, pari. Damn it, téméraire, le Peter. Si elle vivait ses derniers instants, elle n’en avait plus rien à faire. Le simple fait de savoir qu’ils ne l’abandonnaient pas la remplissaient d’une gratitude infinie, qu’elle n’exprimerait évidemment jamais. Ses yeux se fermèrent alors que les doigts de Peter se crispèrent sur la détente. Dernières secondes ? Non. Le coup de feu ne vint pas, seul un léger cliquetis résonna dans le couloir vide. Ses paupières s’ouvrirent sur le visage de Peter, proche d’elle, l’attrapant vivement. La petite mise en scène de Peter avait momentanément déstabilisé leur assaillante. Ils pouvaient s’enfuir. Ses pupilles affolées se mirent à la recherche de la dernière partie de leur trio…qui se trouvait bien trop près de Courtney. Autumn retint le jeune homme par la main, le rappelant à l’ordre, lui indiquant d’un signe de tête que la partie n’était pas tout à fait terminée. Cadence ne semblait pas vouloir en rester là ; de son sourire satisfait à voir la brune allongée au sol, sous sa coupe, à son regard pétillant, à son talon cognant la femme recroquevillée au sol ; tout disait qu’elle souhaitait prendre sa vengeance. Immédiatement. Les yeux rivés sur le bourreau devenue la victime, Autumn ne savait comment réagir. Une partie d’elle mourrait d’envie d’écraser son talon sur le visage de celle qui avait manqué de la tuer, tandis que l’autre partie souhaitait plutôt écraser son pied sur l’accélérateur et s’éloigner d’ici au plus vite. Let’s go, pas la peine de s’attarder, quelques blessures, laisser une Courtney sonnée et meurtrie dans un couloir glacé suffisait, apparemment. Soulagée, persuadée que le rideau de fin était enfin tombé sur cette cruelle pièce de théâtre improvisée, Autumn se retourna, prête à prendre la sortie. Une seconde. Deux secondes. Trois secondes. Quelque chose clochait. Ses pieds cognèrent dans la hache ensanglantée abandonnée sur le carrelage; puis elle se retourna. Au tour de la seconde blonde d’être prise au piège : la jambe immobilisée par la poigne de fer d’une Courtney à moitié recroquevillée sur le sol, un sourire triomphant se dessinant pourtant sur ses lèvres. Elle ne réfléchit pas. Sans savoir comment, ni pourquoi, elle se retrouva à serrer l’arme qui avait failli lui trancher la gorge contre le cou de Courtney. Elle pouvait presque sentir la veine palpiter sous cette pression, son cœur lentement s’accélérer à la simple idée que la mort était si proche. Les rôles s’étaient soudainement inversés; d’un mouvement, elle pouvait lui trancher la gorge. En était-elle seulement capable ? Comme lisant dans ses pensées, Courtney jeta un regard glacial, laissa échapper un ricanement. « Tu ne me feras jamais du mal, blondie. Tu ne peux pas le faire, et t‘en seras jamais capable. T‘as pas assez de cran pour ça. » L’insultait-elle ? Sérieusement, cette manie de s’enflammer dès la première parole la tuerait, un jour. Mais pas aujourd’hui. Ses doigts se resserrèrent sur la hache, ses jointures blanchissaient à vue d’œil, ses yeux ne la quittaient pas du regard. « J’en suis pas capable, tu crois ? Répondit-elle du tac au tac, laissant la lame frôler plus ardemment le cou de la jeune femme, une trace de sang commençant doucement à couler de la jointure entre la peau et la lame décidément très bien aiguisée. Tu veux parier ? Je dois te prévenir, ça sera ton dernier pari, la moche. Alors fermes la plutôt, et lâches-la. La pression des doigts de Courtney sur la jambe de son amie se desserrait, cependant la tension était palpable. Au bord des larmes, brûlée de l’intérieur, ouragan dévastait tout sur son passage, horreur, peur, tension, tout explosait, elle ne voyait plus rien, plus rien mis à part cette lame et le pouvoir qui en émanait. La vie, la mort. Un pas, un geste. Et tout serait terminé. Une, deux, trois putain de secondes, timing fatal qui se répétait dans sa tête, se répercutait sur les murs tâchés du sang d’étudiants, secondes fatales qui glissaient sur sa langue en même temps que le gout métallique du sang.T'es sourde ou simplement conne ? LÂCHE-LA. » Ce n’était plus une voix normale, mais un hurlement qui s’était échappé d’entre ses lèvres. Peter, couvert de sang ; Peter, qui avait fait couler le sang d’un de ses semblables, pour sauver la vie de quelqu’un, il n’y avait pas de doute. Le meilleur ami, l’inséparable, qui risquerait sa vie pour elle. Cadence ; coincée, blessée, meurtrie intérieurement, bien que trop fière pour l’admettre. Cadence qui crachait ses mots comme des fléchettes empoisonnées. La meilleure amie, l’inséparable, qui, si elle était à sa place, enfoncerait cette lame de quelques centimètres de plus. Que faire à cet instant précis. Tout lâcher, et risquer de la perdre. Laisser la lame s’enfoncer encore un peu et se perdre soi-même. Deux options, trois secondes de réflexion. Trois secondes à se dévisager, trois secondes durant lesquelles la poigne de Courtney ne faiblit pas. Un regard en direction de Peter, à ses côtés, un regard en direction de Courtney, qui n’avait qu’un ordre au bord des lèvres. You don’t mess with a Rowen-Glaswell. Surtout pas avec ses amis, pensa-t-elle, avant de laisser la lame s’enfoncer dans la gorge de Courtney, laissant une mare de sang s’écouler de la plaie de plus en plus béante, laissant le tournis la gagner, l’emporter là où tout serait terminé. Si tout était terminé ou si son pouls battait encore, elle l'ignorait, elle ne voulait pas le savoir. Ses mains tremblantes lâchèrent l'arme brusquement, et ses jambes soudainement flageolantes manquèrent de la laisser s'écrouler dans l'océan rouge qui les entourait à présent. Sa main chercha le bras de Peter, ses doigts l'étreignirent sans doute un peu trop violemment ; ses pupilles azur cherchèrent Cadence, priant pour que les doigts de la brune agonisant au sol aient desserré leur étreinte. Au pire, adieu, doigts de Courtney. Ils n'étaient plus à cela près. |
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