Peut-être devais-je considérer les bisous sur le front comme étant une marque de fabrique à la Holden, puisqu'il ne cessait de m'en offrir. Une marque d'affection simple, mais qui pourtant renvoyait mon coeur battre la chamade comme si chaque fois était la première fois. Mon regard se fit perçant lorsqu'il se redressa avant de prendre son enfant dans ses bras; j'ignorais combien de temps s'était écoulé dans un silence confortable mais à l'instant où je vis l'extérieur assombri et le trafic extérieur réduit à un minimum, je ne pus qu'en déduire que la soirée avait déjà bien avancé vers la nuit. Quelque part, Andrew devait se féliciter que la chambre de Lex ne se trouve qu'à une petite quinzaine de mètres du living: moins de trajet à faire, pas d'escaliers à affronter avec une jeune fille dans les bras. En clair, la situation parfaite lorsqu'on était encore tout souffrant de la raclée qu'on avait reçue. Un gloussement endormi se fit entendre, me laissant présager qu'Andrew faisait encore l'idiot avec elle alors qu'il était largement l'heure pour elle de se coucher: faites confiance à cet homme pour exciter une enfant au moment précis où elle devrait idéalement être au plus calme pour dormir. Décidant d'occuper de manière utile mon temps, j'allais me pencher pour commencer à ranger un tout petit peu du bazar qu'était mon salon. Ce n'est que lorsque j'entendis un petit trot dirigé vers moi avant de le sentir me prendre la main et poser la sienne dans le creux de mon dos que je compris que ça avait été peine perdue de même essayer. Geignant doucement et demandant au moins à faire quelque chose d'utile, Andrew m'adressa ce petit sourire en coin qui voulait trop souvent dire que je n'aurais pas ce que je veux, mais qu'il avait un compromis.

ANDREW – « Tu n'as pas été dire bonne nuit à Alexis »

Traduction: "bouge-toi, éloigne-toi du capharnaüm et laisse-moi gérer tout ça"... Il avait toujours été subtil, dans son genre, et si là il ne manquait pas de faire honneur à sa réputation, ça ne m'empêchait en rien de lui coller un très léger coup dans l'épaule pour le punir d'être aussi smart-ass. Ce n'est que lorsqu'il s'est mis à geindre à son tour que je me mis à avancer vers la chambre de l'adolescente, ignorant effectivement ses supplications de pitié avant de deviner son regard faussement agacé percer mon dos comme s'il s'était agi d'un laser. Il voulait jouer, je pouvais suivre. C'était aussi simple que ça... Je l'entendis soupirer derrière moi avant d'entendre l'un des animaux japper et des cartons vides être déplacés, indicateurs clairs qu'il s'était mis à un petit peu déblayer notre chantier sans pour autant que ça ne plaise aux chiens: un terrain de jeu en moins. Je devinais Rayna observer Andrew en pleurant et lui occupé à se creuser les méninges pour tenter de se souvenir comment on la faisait taire: j'en riais déjà d'avance.




ANDREW – « Est-ce que ça va, toi ? »

Le fait que je n'eus pas le temps de faire cinq pas qu'il me posait déjà la question me fit doucement rire. Impatient, Andrew, impatient !! Mais alors que je recommençais doucement à avancer vers lui alors qu'il marchait doucement vers moi, mon esprit résonna de tout ce qu'il s'était passé ce soir. D'une certaine manière, c'était énorme et en même temps terriblement prévisible et je n'étais pas forcément sûre de savoir comment réagir pour bien réagir. Une seconde, j'étais exaltée et la suivante je me retrouvais à douter de moi et de ce que la fillette me demandait d'être pour elle...

CHEY' – « Je suppose. Quoique je dois t'avouer qu'une partie de moi ne s'attendait pas à être appelée "maman" avant que les petits ne puissent parler. C'est idiot, mais je pensais que j'aurais quelques années devant moi avant de devoir faire face à tout ça. C'est étrange, surprenant.... et exaltant? »

Sans doute aurais-je dû me douter que la petite allait me poser une question pareille, mais je pense que tout au fond de moi je m'étais persuadée que ce jour n'arriverait jamais puisque techniquement je ne serais jamais la mère biologique d'Alexis. Une telle responsabilité me rendait aussi triste qu'heureuse, puisque c'était normalement le rôle d'une autre femme. Je ne l'avais pas connue, mais j'éprouvais autant d'humilité que de tristesse en songeant que Lex n'avait pas grandi avec sa mère. Ce qui rendait la symbolique d'autant plus importante et la responsabilité tout aussi cruciale. Mes pensées étaient confuses, cherchant par où commencer dans le but de pouvoir assurer mon rôle de la meilleure manière qui soit avant de sentir les mains d'Andrew capturer mon visage pour le souligner de part et d'autre, me forçant à lever les yeux pour croiser son regard calme et confiant. Il avait l'air heureux et je ne pouvais pas laisser mes interrogations ternir ça, aussi mon trouble se transforma doucement en confiance, comme si j'absorbais de son assurance pour renforcer la mienne. Entourant mes bras autour de sa taille, mon abdomen faisant léger obstacle à l'étreinte complète que je voulais offrir et recevoir, je posais ma tête contre son épaule avant de simplement "être". Ne plus réfléchir. Ne plus douter. Ne plus se poser de questions. Juste apprécier l'instant comme si le fait d'être silencieux et immobile un instant allait pouvoir signifier que ce moment allait être marqué d'une pierre blanche dans la chronologie de nos vies.

CHEY' – « Tu viens ? »

Je me détachais de lui doucement, dépassant d'un pas lent là où il se tenait encore et toujours immobile, comme s'il observait un instant la chambre où dormait son enfant en réalisant à son tour la soirée qu'on venait de passer. Je posais un pas sur la première marche menant à l'étage-mezzanine, m'appuyant légèrement sur la rampe avant de me retourner vers lui en attendant qu'il réagisse et ne me suive. Les animaux semblèrent comprendre que nous allions nous coucher, puisqu'en silence ils se mirent chacun à trotter vers leur "coin" respectif, cet endroit de l'appartement qu'ils avaient choisi comme résidence, Rayna me passant évident contre les jambes pour me précéder vers notre chambre: elle avait toujours dormi dans la même pièce que moi, sauf quand Andrew se décidait à honorer notre couple. Auquel cas, je n'avais rien à dire qu'elle sortait d'elle-même comme si elle ne voulait pas assister au "spectacle"... cette simple pensée me fit rire. L'un des animaux d'Andrew gratta à la porte d'Alexis pour être admis auprès de l'enfant, forçant Andrew à sortir de sa rêverie pour laisser la bête accompagner sa fille dans l'univers de Morpheus... La porte de la chambre se referma, Andrew revint au petit trot sans déplorer le fait qu'il était une sorte de mal aimé du genre canin et revint bien vite à mes côtés pour m'accompagner alors que je montais, en n'oubliant pas d'éteindre la moindre lumière inondant l'appartement d'une aura tamisée.


CHEY' – « Arrête ! Tu vas réveiller Alexis !! »

Si seulement j'avais pu, je pense que je me serais mise à hurler ces mots dans une exclamation de surprise. Au lieu de quoi, je les chuchotais en quatrième vitesse tout en me tortillant afin d'espérer échapper à son emprise, alors qu'il se faisait un plaisir de me torturer gentiment. Il ne nous avait fallu que peu de temps pour rejoindre le palier et encore moins à Andrew pour qu'il ne se mette à m'enlacer, collé de toute sa hauteur dans mon dos et passant ses bras autour de ma taille pour me garder contre lui tout en massant mon ventre délicatement. D'aucuns auraient pu croire qu'il s'agissait là d'une étreinte affectueuse et juste le temps des premières secondes, je me suis laissée aller à croire ceci. Mais son attitude me détrompait: ses lèvres faisaient un carton sur ma peau, frôlant le moindre centimètre carré de chair qu'il savait sensible et provoquant ainsi un concert de petits rires incontrôlés venant de moi. Qu'avais-je donc fait pour ne pouvoir profiter d'un instant de calme avec lui? Qu'à la moindre seconde où le silence de notre demeure s'avérait trop pesant pour ses oreilles, il fallait absolument qu'il m'entende rire d'une manière où d'une autre? Ses taquineries avaient bon effet sur moi, et en moins de temps qu'il n'avait fallu pour le dire je m'étais mise à courir le long du corridor pour tenter de trouver refuge dans notre chambre avant qu'il ne s'occupe définitivement de mon cas: j'étais enceinte, pas incapable et le petit trot n'avait rien d'exténuant sur la courte longueur. Peut-être même surpris-je mon compagnon, puisque l'avance qu'il semblait m'avoir laissé n'aurait d'ordinaire jamais été. Mais elle ne dura pas longtemps. A peine eus-je reculé de quelques pas vers notre lit, face à la porte, que cette dernière s'ouvrit doucement et qu'Andrew avança de quelques pas avant de s'arrêter; je fus celle qui referma la distance entre nous deux, laissant mon coeur battre la chamade contre le sien alors que je fatiguais plus rapidement maintenant que môssieur m'avait fait un peu courir.

CHEY' – « Ce n'est pas du jeu si tu uses et abuses de mes faiblesses, tu sais? »

Ma voix était légèrement étouffée mais mes mots restaient clairs à entendre. Rayna, elle, retourna se coucher après s'être assurée que notre attitude n'était bien qu'un jeu et qu'Andrew ne s'était pas soudainement transformé en grand méchant loup. Pour ma part, j'aimais bien ces petits jeux. Ces courts moments de légèreté. Notre négligence à tous les deux nous avait coûté une partie de ce que n'importe qui d'autres vivait dans leur relation de couple; le fait qu'il puisse y avoir encore des instants d'amusement, de complicité, de taquinerie alors qu'il faisait tout pour me faire rire était des plus sains: tout n'était pas que doutes et questions, responsabilités ou engagement. De temps en temps, on se gardait des moments que pour nous...

CHEY' – « Je vais prendre une douche... »

Ces mots avaient été dits simplement, sans promesse, sans allusion qu'Andrew était invité, mais si je me forçais à quitter son étreinte pour rejoindre la salle d'eau adjacente à notre chambre, j'ai bien vite déchanté: il me prit de vitesse et termina dans la salle de bain avant même que je ne puisse bouger d'un pas... J'allais me plaindre lorsque mon regard croisa le sien, me laissant deviner que dans toute son attitude suffisante et satisfaite d'elle même, il avait un plan. Et que j'avais tout intérêt à le suivre sinon ça allait être ma fête....

CHEY’ – « Sérieusement ?? »

Ma voix était entrecoupée de lassitude et de questions, soupirant non sans bruit pour lui faire comprendre que je n’avais pas vraiment le temps ni la tête à faire des manières : je voulais juste me rafraîchir, me mettre en tenue et aller dormir jusqu’à pas d’heure. J’étais exténuée et une petite partie de moi était désireuse de défoncer la porte, virer Andrew de la salle de bain et me mettre à mes affaires. Une autre, en revanche, en venait à désirer faire des concessions pour lui et le laisser s’amuser un peu. C’était peu conventionnel de se doucher à une heure pareille, j’en convenais parfaitement, mais j’en avais tellement besoin que je pense que j’aurais pu la prendre dans trois heures sans que cela ne me pose un souci. Andrew m’avait ordonné de ne pas bouger, et cette phrase seule laissait éclore sur ma peau des vagues de frissons d’excitation autant que d’effroi : je ne savais que trop bien de quoi il était capable quand il avait en tête puisqu’il n’avait pas attendu qu’on soit en couple pour m’offrir une tenue sexy d’infirmière aux allures légèrement issues de l’univers BDSM. Au lieu de quoi, lorsqu'il ressortit, ce n'était que pour déposer mon peignoir de soie sur le lit de manière peu révérencieuse avant d'aussitôt repartir chercher quelque chose en bas. Je geignais ouvertement maintenant devant l'inutilité du tissu que j'avais acheté lorsque j'avais encore une silhouette acceptable. Maintenant, en cet instant précis, la plupart du tissu passerait sur mon ventre et soulèverait les pans de soie de manière à plaire à Andrew mais inconfortable pour moi; je savais que j'aurais dû en acheter un nouveau lorsque j'étais partie faire du shopping spécial femme enceinte... Mais bon. Le temps que je ne daigne me déplacer pour prendre en main le vêtement et commence à me déshabiller, il était revenu de son petit trip en bas et s'était désormais renfermé dans la salle d'eau non sans laisser traîner son regard une seconde sur ma silhouette arrondie maintenant que j'étais partiellement dénudée. Boys will be boys....

CHEY’ – « Andyyyy... »

Je me serais tapée en entendant à quel point ma voix était faible, et suppliante, mais si ça pouvait le pousser à sortir de là plus rapidement, je ne serais pas que perdante dans l'histoire. Comme de juste, il entrouvrit la porte juste assez pour s'appuyer au chambranle d'une main et de passer la tête par l'ouverture, un peu comme s'il se cachait derrière le mur et qu'il s'éclatait à faire "Pick-a-boo!!" avec son expression éternelle de gosse. Il vint me chercher et m'enlaça pour marcher comme si je n'étais qu'une infirme qui avait besoin d'aide, chose pour laquelle cela me tenta énormément de le récompenser d'un coup de coude dans le pectoral qui guérissait encore, froissant un peu le muscle pour lui faire savoir ce que j'en pensais, sans risquer d'aggraver les dommages qu'Edward avait déjà infligés. Au lieu de quoi je me contentais d'accélerer mon pas, hâtive que j'étais d'en avoir fini et de pouvoir enfin aller me coucher. Rien d'autre qu'un soupir approbateur et un sourire ne vint accueillir l'effort qu'il venait d'abattre une nouvelle fois, la salle semblant scintiller de mille feux sous l'effet des nombreuses bougies dont la flamme tremblottait à différentes intervalles. Andrew se déshabilla et lança nonchalamment ses vêtements vers le bac en manquant la cible d'au moins une bonne trentaine centimètres. Ce n'est que lorsque je lui offris mon regard "mère pas contente" qu'il bougonna en se hâtant de remettre les choses en place. Quelques minutes plus tard, j'étais nue devant lui alors qu'il ne quittait mes yeux du regard et m'aida un instant d'après à me glisser dans l'eau qui s'avérait être à une température délicieuse. J'aurais pu le narguer et prendre toute la place, mais le fait qu'il soit aussi nu que moi ne voulait signifier qu'une chose et pendant un instant je me demandais si cela allait être possible... Faites donc confiance à Andrew pour faire de quelque chose de difficile un acte parfaitement normal et transpirant de normalité. Installé derrière moi, il m'attira à lui et se détendit avant de susurrer à mon oreille.

ANDREW – « Tu as été parfaite avec Alexis. »

J'ignorais ce qui avait provoqué la soudaine tension dont j'étais victime: le mouvement qu'il avait engagé pour s'allonger juste un tout petit peu plus alors que je reposais sur lui ou bien les mots qu'il venait de glisser à mon attention. Parfaite. Je ne sais pas, je n'ai aucune idée de si j'ai été parfaite ou non avec elle et d'un certain côté, cette nouvelle inconnue m'inquiétait peu à peu. Comme d'habitude, en soi...

CHEY' – « Est-ce que c'est une habitude de famille de me désarçonner comme ça ? »

Un petit rire trouva son chemin dans ma question, mais Andrew pourrait probablement y trouver tout ce qu'il avait besoin de savoir: le rire que cela ne m'avait pas tellement dérangé sur le long terme et que je ne regrettait assurément pas d'avoir eu la discussion, mais le terme désarçonnée devait lui indiquer qu'au minimum, j'étais absolument prise de surprise et doutait de pouvoir faire au mieux. Un peu comme les nombreuses questions qui avaient frappé mon esprit lorsque les doutes concernaient Andy, maintenant, ils s'occuperaient de la relation que j'entretiendrais avec Lex. Celle qui m'appelerait maman alors que je n'avais jamais pu l'être pour personne, bien que cela fut une éternité auparavant. L'idée qu'Elena, quelque part, avait plus ou moins le même âge que la jeune fille aujourd'hui ne pesait pas plus légère sur mon coeur et pendant un long moment je restais pensive, à pondérer ce dans quoi je m'engageais, même si c'était la chose la plus naturelle au monde. Accordé, tous les enfants de famille recomposées ne considéraient pas automatiquement l'inconnu comme parent, mais ce n'était pas un cas sans précédent. J'aurais dû m'y attendre, mais pas si tôt...

CHEY' – « J'ai été surprise, c'est tout... Est-ce que nous gardons ça entre nous ou alors as déjà tu contacté ton avocat pour qu'il prépare les papiers et officialiser tout ça? A moins que tu n'aies déjà les papiers et que tout ce que tu attends c'est mon bon vouloir et ma signature ?! »

Le pire, c'est qu'il était parfaitement capable d'une chose pareille et qu'en parlant je m'étais relevée dans le but d'observer son visage et la réaction qu'il aurait à mes mots... Rien. Une vraie poker face et ça m'agaçait au plus haut point, puisque maintenant que la pensée m'avait traversé l'esprit je voulais savoir à quel point la demande de Lex était sérieuse à ses yeux... A quel point il semblait désireux de me faire confiance avec la vie de sa fille unique tout en ayant un savoir intimiste du fait que je n'avais pu m'occuper d'Elena il y a toutes ses années... C'était comme si l'ancienne et la nouvelle moi se battaient à force d'idées et de pensées pleines de doutes et pour l'instant aucune ne semblait l'emporter sur l'autre. Attendant probablement l'arbitrage d'Andrew... Noyant le poisson dans un déni temporaire, je préférais porter mon attention sur la pièce et ce qu'il en avait fait pour nous. Il avait laissé les lumières éteintes pour offrir une chance aux bougies de scintiller au mieux, préférant aussi laisser la vapeur offrir un contraste certain sur la lueur des quelques mèches qu'il avait allumé. Le bain en lui même était parfumé au sel de Jasmin, offrant une fragrance douce et apaisante. Venant du salon, j'entendais une douce mélodie voguer sur l'air lourd chauffé par l'eau du bain, suffisamment fort pour que nous l'entendions à travers la porte, mais doux assez pour ne pas déranger Lex dans son sommeil de plomb (et Dieu sait que la miss sait dormir !!). Je me prélassais, laissant les bulles couvrir ce qui devait l'être tout en éclatant régulièrement en laissant planer leur douce odeur. J'avais toujours haï avoir les cheveux mouillés inutilement, surtout lorsque je me baignais, aussi étaient-ils noués en un chignon lâche qui laissait passer quelques mèches rebelles mais pas suffisamment longue pour frôler la surface d'eau. Ou plutôt, le pectoral légèrement humide d'Andrew, sur lequel j'étais posé en espérant intimement ne pas trop écraser non plus; quoique ça n'allait pas être mon poids plume qui allait le déranger, quoique maintenant je devais compter avec les deux chenapans qui grandissaient en mon sein. Laissant mes deux bras contre les bords de la baignoire qui flanquaient mon corps, je semblais m'y accrocher tout en laissant l'eau couler sur ma peau alors que je soulevais doucement une jambe pour savourer le contact cristallin et qui détendait doucement mes muscles meurtris... Il y avait plus hygiénique que de partager son bain avec quelqu'un d'autre, aussi cet instant était plus pour la détente que pour un réel besoin de se laver, mais jusque là tout était parfait. Enfin presque...

CHEY' – « Er... Andrew ?? »

Non pas que c'était totalement génant, après tout j'avais connu pire, mais si j'étais supposé me détendre dans ce bain, la proximité certaine semblait avoir un effet tout autre sur une partie d'Andrew et la réalisation me fit légèrement sourire. Je n'avais pas à me retourner pour l'imaginer les dents serrés en concentration pour regagner une certaine forme de contrôle, et en même temps, des deux, il semblait peut-être être le plus gêné des deux. C'était toujours flatteur de savoir qu'on plaisait toujours, même en ayant pris quelques tailles et ressembler plus à une baleine qu'à une femme sexy et désirable. Prétextant une quête pour une position un petit peu plus confortable, je me replaçais contre lui, frôlant juste assez pour lui arracher un grognement alors que mon sourire se transforma en léger rire cristallin. A cet instant, tout faux prétexte valsait à fenêtre et il râcla sa gorge comme s'il désirait me faire savoir sa façon de penser... Il ne me suffit que de déplacer à nouveau très légèrement les hanches pour retrouver ma place initiale pour l'intimer au silence dans un soupir étranglé... Je n'étais même pas sûre de savoir pourquoi cela me faisait rire, mais tel était le cas et lorsque ma voix perça à nouveau le silence concentré de la pièce, c'était avec une certaine satisfaction dans le timbre...

CHEY' – « Tu sais qu'un bain pareil, dans une atmosphère pareille, c'est normalement prévu pour se détendre, non ? »

Je jouais les innocentes, la petite amie taquine qui savourait le mal être de son homme tout en comprenant sa situation. D'une certaine manière, il ne pouvait contrôler cette fonction de son corps et d'une autre, rien ne m'empêchait d'en profiter un peu et de m'amuser de lui... Quitte à me brûler les ailes au passage, c'était trop irrésistible pour que je ne saute pas sur l'occasion... Il savait que j'aimais le torturer, et ce soir restait être une occasion comme une autre de profiter de lui et de le désarçonner. Oeil pour oeil...