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AMBRAE BASS WELLINGTHON - 1PM

Quand j'étais petite et que la tristesse m'accablait, madame Bass me répétait sans cesse la même histoire. Elle me prenait par la main jusqu'au salon où nous nous asseyons sur le grand canapé qui trônait au beau milieux de la pièce. Elle me regardait dans les yeux en me disant de sa tendre voix «Quand la tête ne voit pas claire, il faut regarder avec le cœur. Le cœur est notre meilleur ami, il ne ment jamais sur nos émotions comme la tête arrive à le faire. La tête est une manipulatrice, elle arrive à nous faire gober tout et n'importe quoi. Le cœur ne te laissera jamais tomber.» Je relevais la tête, souriant à mon reflet dans le miroir. Ses paroles vraies me manquaient par moment puisqu'elles n'existaient plus depuis que les Bass avaient quitté ma vie. Ma tête me disait que je me sentais bien, mon cœur cognait la contradiction à pleine énergie. Le débat se tenait depuis des jours entre ses deux organismes. Ils m'empêchaient de dormir suffisamment, de me concentrer suffisamment, de rire suffisamment. J'appliquais une teinte fushia sur mes lèvres pour me chasser toutes idées malsaines de ma tête, l'éclairage de la salle de bain du second niveau de l'université me donnant déjà un air malade m'encourageais à terminer l'application de mon bombe à lèvre plus rapidement. Je rejoignais le couloir du second niveau, le claquement de mes talons hauts résonant seul dans l'écho, essayant de marcher sur les carreaux blancs seulement du parquet, m'arrêtant ici et là pour installer quelques affiches prônant la rencontre Berkeley versus Stanford. Ma première mission pour la grande compétition qui se préparait était d'annoncer à tous les étudiants le premier matche de la saison à l'aide de ses affiches que des artistes sigmas avaient fait pour nous. Entre nous, ce qui me motivais à faire ce job que personne n,aurait accepter mis à part moi était la solitude qu'il engageait. Les autres iotas avaient choisit d'autres moyens de publicités plus originaux, plus rigolos de sorte à demeurer en contacte avec les relations entre les autres étudiants tels que la vente d'objet ou les séances de lavage de voiture. En étant seule, je me donnais une nouvelle fois la chance de tirer les verres du nez à mon esprit. Je me donnais la chance de comprendre un peu mieux pourquoi même la solitude ne m'empêchait pas de penser et de me sentir triste. Je me tournais vers le babillard à ma gauche et y planta la première punaise pour accrocher l'affiche. La deuxième punaise ne se planta pas comme je l'avais imaginé, puisqu'elle heurta mon doigt laissant une larme de sang couler contre ma peau. Je laissai toutes les affiches tomber sur le sol, mordant ma lèvre inférieur tout en agitant mon pousse dans tout les sens. « Putain! » Lâchais-je alors que la morphine naturelle de mon corps se dissimulait dans celui-ci pour attendrir la douleur qui grandissait. Me penchant pour ramasser ce que j'avais laisser tomber, je remarquais que j'étais espionnée, mais surtout que cet intrus tenait l'une de mes affiches, qui avait roulé jusqu'à lui, entre ses mains. Je lui souris, ajustant mon sac sur mon épaule. « Merci. » Dis-je en n'oubliant point le sang qui coulait toujours sur mon pousse. Comment se ridiculiser en moins d'une minute par Ambrae Bass Wellingthon.

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AMBRAE BASS WELLINGTHON - 1PM

Je n'ai pas spécialement peur du sang, ni des coupures. Mon problèmes à moi est la peur constante d'être blessée. Autant moralement que physiquement. Chaque blessure était une marque de faiblesse et me plaindre de l'égoïsme envers les autres qui ne méritaient pas de l'entendre. L'égoïsme est une des choses insupportables de la vie qu'il faudrait bannir. Ce que je recherche était le moyen de me sauver de toutes ses possibilités d'être heurtée par le malheur. Je recherchais la méthode de me protéger mieux que personne, sans l'aide de personne. Au moment où cette punaise entra en collision fatale avec la peau fine de mes mains, j'avais perdu les pédales. La perforation de ma peau n'avait pas été si douloureuse que je pouvais le laisser entendre, en fait elle ne me faisait point mal, c'était plutôt la surprise qui m'avait frappée de sorte à laisser tomber en chute libre les feuilles et affiches que je tenais sous mon bras. Je ne les avaient pas ramasser dans une frénésie habituelle. Je relevai les yeux vers l'inconnu qui avait ramassé plus d'affiches que moi, me demandant si celui si m'était familier. Belle carrure, blond-cendré, totalement inconnue à mes pupilles. Pourtant, celui-ci semblait être familier avec mon visage. J'attrapai le mouchoir qu'il me tendait et forma un bandage que j'enroulai autour de mon doigt exerçant une légère pression sur celui-ci. « Merci. » redis-je à nouveau alors qu'il engageait déjà la conversation en parlant de mes exploits de publicité, tout en m’interpellant par mon nom de famille. Je souris, déconcertée par la situation. « Eh non, comme tu as pu le remarquer.. ce n'est pas mon domaine. Un peu d'aide ne serait pas de refus. Enfin... Je ne veux pas t'embêter, je sais que cette tâche est plutôt ennuyeuse, mais les Iotas ont besoin de moi. » Ajoutais-je en gloussant nerveusement. Nous continuâmes notre route dans le corridor complètement désert, affichant une feuille par-ci, un autre par-là longeant les murs déjà habillés de petites annonces que les autres étudiants avaient posées avant nous. D'où me connaissait-il? Pourquoi avait-il proposé de m'aider, alors que nous ne nous étions jamais adressé la parole? Peut-être m'avait-il aperçu dans un numéro de cheerleading ou alors lors d'un discourt des présidents de confréries alors que je menais les zêta, avant leur disparition. « Tu faisais quoi dans ce couloir vide dis-moi? Je n'ai rien interrompu d'important j'espère. » Confessais-je alors que je plantais une nouvelle punaise au coin de l'affiche qu'il tenait à bout de bras, comme s'il avait peur que je le pique comme j'avais pu le faire il y a quelques secondes. Je souris une nouvelle fois pour moi-même, soupirant un rire léger. Mais qui était-il, qui avait eu l'exploit de me laisser être moi-même avec un inconnu. Je n,aurais pourtant pas eu l'habitude de partager ma corvée de publicité avec n'importe qui, qu'avait-il de différent des autres? Il semblait si sur de lui, si conscient de savoir qui j'étais, je ne pouvais lui avouer que son visage ne me disais rien. De quoi aurais-je l'air alors qu'il était si amicale avec moi. Si ça se trouve, il est une personne que je connais depuis peu dont je n'ai qu'oublié le prénom. Il ne pouvait sûrement pas se tromper sur ma personne s'il avait prononcer mon nom. À moins que... Non, il ne se trompait pas de Wellingthon? Je le laissais agir afin de démystifier sa vrai nature. Moi qui à l'habitude détestait se faire confondre avec sa soeur, cette aventure risquait d'être amusante à vivre. Si je pouvais jouer le jeu, le découvrirait-il alors que lors que les gens nous connaissant réellement étaient en mesure de remarquer nos différences malgré nos ressemblances.

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AMBRAE BASS WELLINGTHON - 1PM

J'avais visé juste! À première vue, je m'étais doutée que sa gentillesse n'était pas par total hasard. Son air amicale, ses beaux sourires, ses douces paroles avaient été prononcées pour nul autre que ma sœur jumelle et non pour moi. Ce qui était le plus marrant dans cette histoire demeurait le fait qu'il ne s'était pas douté de qui j'étais réellement. Avoir une jumelle avait ses avantages, mais dans ce cas je le comptais comme un inconvénient. Lorsque l'ont me confondait à cette dernière j'avais du mal à ne pas sortir de mes gonds. Elle était la réussite de la famille Wellingthon, tandis que moi j'étais sa jumelle. Point barre. Les gens nous voyaient comme un reflet dans un miroir, pourtant nous étions totalement à l'opposé, ce qui est assez paradoxale puisque à première vue la vie semblait nous avoir réuni le jour où j'avais rejoins la famille Wellingthon alors que les Bass vivaient quinze ans plus tard le deuil de leur réel enfant. Elle avait tout à envier, la beauté, la réussite, l'admiration des parents, le charme. Bien sûre, physiquement et au premier coup d'oeil rapide on pouvait croire que j'étais composé de la même beauté qu'elle l'était, nuance touts les traits qu'elle arborait étaient plus fin, plus gracieux, plus séduisant. À l'envier, j'oubliais presque qui j'étais. Ambrae Bass Weillingthon, ou la fille au ''j'aurais pu''. J'aurais pu ne pas faire exploser une seconde guerre dans la famille Miller. J'aurais pu devenir mère et me soucier un peu plus de ce bébé. J'aurais pu m'abstenir de flâner dans une air publique à des heures inhabituelles. J'aurais pu mentir à Anton. Mais à la place de tout cela, j'avais fait des choix et des erreurs que ma sœur aurait éviter sans problème. Des choix que j'aurais dû éviter moi aussi.

Devant tant de gentillesse et de dévouement, je me sentais maladroite de faire une remarque – ou pire encore, une scène – parce que cet homme nous confondait. Pire que cela, toutes les preuves passant de son aide à mon égard ainsi que le pétillement dans ses yeux étaient là pour venir soutenir mon hypothèse : il espérait quelque chose de Shabbela. Un feu vert peut-être ou alors une invitation quelle conque. Pour ne pas le blesser, je décidai alors je jouer le jeu. Je savais pourtant que cette manœuvre ne serait qu'une erreur de ma part, car à bien y réfléchir je ne connaissais presque rien sur la vie de Shabbela à l'université. Je ne savais rien de ses amis, de ses journées, de ses amours. En jouant le jeu, je prenais le risque de vite me faire reconnaître au yeux du jeune homme. Nous continuâmes notre travail de publicité alors qu'il me posa une colle. Je figea. La chimie? Putain, je n'avais pas touché à une éprouvette depuis le lycée! Mélanger des substances ensemble pour étudier leur comportement était hors de mon champs de possibilité. Heureusement pour moi, il m'épargna de répondre alors qu'il engagea la conversation sur une nouvelle voie. Je lui souris. « Je suis libre comme l'air... » Puis je m'arrêta là. Mon sourire demeura sur mon visage, mais pris une toute nouvelle forme : désolation. « Je crois que tu fais erreur sur la personne, désolée. Il est évident que je ressemble beaucoup à ma sœur, et même si je déteste que l'on nous confonde, sache que je suis reconnaissante de l'aide que tu m'as apporté. » Je repris les affiches qu'il tenait dans ses mains, souris une nouvelle fois, puis repris la parole. « Je suis désolée, c'est sens doute une déception de ne pas avoir à faire à Shabbela en ce moment. » ajoutais-je en n'osant pas trop le regarder. Je fixai son visage. Étrangement, quelque chose en moi me figeais sur place, m'encrait dans le sol et m’empêchait de partir. « Mais si tu en as envie... on peut peut-être passer l'après-midi ensemble? Ce serait un peu ma façon à moi de me faire pardonner. Je t'invite à manger une glace? » Au diable les publicités, au diable les iotas : j,avais droit à un moment de répits moi aussi! Et quoi de mieux que de le passer en bonne compagnie?