Sujet: ashes and wine ★ william&evan Dim 16 Jan - 19:09
WILLIAMEVAN •• ASHESWINE
Don't know what to do anymore, I've lost the only love worth fighting for. I'll drown in my tear stroming sea, that would show you, that would make you hurt like me. A FINE FRENZY ▬
Un texto. Un seul texto avait réussi à lui mettre le moral en berne. Ou comment d’un seul coup, un équilibre précaire s’était rompu. En fait, elle avait même du mal à y croire, partagée entre consternation, colère et tristesse. Il n’avait pas le droit, il n’avait AUCUN droit de lui faire ça. Il représentant William, bien entendu, qui d’autre et le « ça » en question, le fait que monsieur Carmichael en ait choisi une autre. C’était un peu comme un cauchemar, sauf qu’en l’occurrence, elle ne se réveillait pas et était obligé de vivre seconde après seconde, devant se faire à l’idée qu’elle l’avait perdu. Vraiment perdu. Cela sonnait comme une fin. Alors que pendant tout ce temps elle n’avait jamais eu ce sentiment, pour de vrai, s’entend, cette fois-ci Evan le savait, il n’y aurait pas de retour en arrière. Parce qu’au moins, avant, chaque fois qu’ils se séparaient, ce n’était pas pour une autre, c’était pour des motifs bien différents. Tandis que là, il avait fait un choix auquel elle ne s’était vraiment pas attendue. Le sms de Liam avait créé la stupéfaction en elle. Elle ne s’était pas doutée une seule minute, une seule seconde qu’il pourrait y avoir une autre fille qu’elle, et encore moins qu’il pourrait être avec elle. En l’espace de quelques semaines, elle venait de tout perdre. William et Liam. Qui quant à lui n’avait pas apprécié la réaction de la jeune femme, comprenant par de simples mots qu’elle n’avait certainement pas fait une croix sur leur histoire et que quoiqu’il arrive, pour elle, il serait toujours l’autre, celui de plus, celui de trop. Depuis, silence radio. Liam n’avait retourné aucun de ses messages, ni aucun appel. Et dans son nouvel appartement qu’elle partageait avec Callel, elle se sentait tristement seule. Même Andréa et ses mimiques toujours surprenantes n’arrivaient pas à lui arracher le moindre sourire. Lui aussi avait du comprendre que quelque chose n’allait pas.
Le week-end avait été long, Evan se murant dans un profond mutisme. Même son colocataire n’avait pas osé entrer dans sa chambre pour voir comment elle allait. De toute façon, même s’il était entré, elle l’aurait probablement envoyé balader, en proie à une colère terrible. Mais à présent, nous étions lundi, et elle devait paraître un semblant digne pour retourner en cours. Sur le chemin de Berkeley, son visage était fermé, ses pensées à des dizaines de kilomètres de là. Elle tentait de se contrôler, sachant qu’elle croiserait probablement l’Epsilon, affichant son bonheur aux yeux de tout le monde. Elle devrait résister à la tentation de l’étriper, et mieux, devrait prétendre qu’elle n’était absolument pas touchée par cela. Si jusqu’à présent, ils avaient tenté d’entretenir des relations plus ou moins cordiales, la trêve venait de prendre soudainement fin. Elle revint sur terre au moment où elle pénétra dans le bâtiment principal, le brouhaha des étudiants la faisant sursauter. Sans accorder un regard à personne, elle traversa l’entrée, se dirigeant vers les casiers pour y récupérer ses affaires. Ses pensées s’égarèrent une fois de plus sur William et cette fille. Liam lui avait dit de qui il s’agissait et ce nom avait trouvé un écho en elle, se souvenant vaguement d’avoir entendu Fleur le prononcer. Elle avait envisagé toutes les situations possibles, tentant d’imaginer les diverses réactions qu’elle serait capable d’avoir, de la plus digne à la plus agressive, si elle croisait le regard de Florence, de William, ou même les deux. Mais elle se prit la réalité de plein fouet en le voyant, lui, pile en face d’elle. Elle ne s’attendait pas à le voir aussi vite, elle pensait qu’elle aurait au moins le temps d’y réfléchir plus longuement, comme si un week-end n’avait pas été suffisant. Mais non, il se tenait pile en face d’elle, seul, et semblait ne pas l’avoir remarquée. Pas encore. Car bientôt il lui apparut clairement qu’elle serait incapable de retenir sa colère si jamais leurs regards se croisaient. Ce qui ne tarda pas, bien entendu. Elle vit son regard se lever vers elle, tandis qu’elle s’efforçait de garder le sien impassible, mais sans succès. Deux optiques s’offraient à elle. Faire demi-tour, repartir dans l’autre sens, prétendre qu’elle ne l’avait pas vu, faire comme si de rien n’était. Ou se diriger vers lui et laisser éclater sa fureur face à celui qui lui en avait préféré une autre. Finalement, elle choisit presque automatiquement la deuxième, sachant pertinemment qu’elle serait incapable de faire comme si de rien n’était. Elle se dirigea vers lui, les traits tendus, se moquant royalement qu’on puisse l’entendre déverser sa colère sur lui, comme ça, en plein milieu du couloir. Au contraire, que tout le monde l’entende crier, que tout le monde sache à quel point il s’était foutu d’elle, à quel point il méritait qu’on ne lui accorde plus que des regards méprisants, ceux auxquels il avait eu droit lors de son « grand » retour à Berkeley, après avoir abandonné sa petite amie enceinte. Oh oui, plus il y aurait de monde et mieux cela serait. Elle arriva à sa hauteur, ne se donnant cette-fois même plus la peine de cacher sa rancœur. Le fixant droit dans les yeux, ses yeux bleus qu’elle connaissait par cœur, qu’elle chérissait plus que tout, tandis que ses yeux à elle n’étaient plus que deux fentes baignées de douleur. « Tu me dégoûtes ! » lacha-t-elle enfin, incapable de se contenir plus longtemps. « T’es le plus gros hypocrite que j’ai jamais connu, à faire semblant d’être mal devant moi tout ça pour t’en taper une autre une fois parti en week-end ! » Voilà, elle l’avait dit, il n’y avait plus aucune possibilité de faire marche arrière. Les regards de tout le monde semblaient être fixés sur eux, frappés par le ton dur de la jeune femme. Finalement, s’expliquer devant tout le monde ne lui paraissait plus être la meilleure des idées. Avisant une porte un peu plus loin, elle saisit le bras du jeune homme, l’attirant avec elle à l’intérieur d’une salle heureusement déserte. Elle voulait qu’il ressente sa tristesse, qu’il en ait honte au point de ne plus pouvoir se regarder dans une glace. Elle voulait qu’il culpabilise, comme elle avait culpabilisé deux semaines plus tôt de ne pas faire d’efforts pour lui. Si elle savait su à ce moment-là qu’il en voulait déjà une autre, peut-être aurait-elle considéré les choses différemment.
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Sujet: Re: ashes and wine ★ william&evan Dim 16 Jan - 20:47
« Peu importe à quel point on essai de l'ignorer, ou de le renier, au bout du compte, le mensonge s'installe. Qu'on le veuille ou non. Mais la vérité sur la Vérité, c'est que ça fait mal. Alors, on ment »
Lundi matin. J’étais rentré la veille de notre camping commun avec les Epsilons. Camping qui s’était avéré être un vrai bol d’air. Mais le retour à la réalité risquait sans doute de faire mal, très mal. Il s’était passé tellement de choses en deux jours que j’étais certain que tout le campus était déjà au courant. Les rumeurs allaient tellement vite que je doutais qu’Evan ne soit pas encore au courant de ma récente relation avec Florence. Car oui, j’étais désormais avec Florence. Chose surprenante, je devais bien l’avouer. J’avais d’ailleurs encore du mal à le réaliser. Pour moi, la seule femme qui comptait à mes yeux était Evan, la mère de mon fils. J’avais promis de me battre pour elle, de toute faire pour la reconquérir et qu’elle me pardonne. Mais une rumeur, un concours de circonstance et tous mes plans étaient tombés à l’eau. J’avais appris par le biais de William, qui l’avait appris par quelqu’un d’autre, qu’Evan avait quelqu’un d’autre dans sa vie. Liam Lancaster. Le type pour qui je vouais une haine infinie à l’heure actuelle. J’avais d’ailleurs failli me battre avec lui pendant notre week end camping mais Florence avait été là pour m’en dissuader. Soit disant qu’il ne méritait pas que je m’intéresse à lui. Ben voyons, c’était lui qui ne méritait pas l’intérêt que lui portait Evan. Quand j’avais eu vent de cela, j’avais été complètement dévasté. A ce moment là, j’avais souhaité que la terre s’ouvre sous mes pieds, j’avais souhaité ne plus faire parti de ce monde, j’avais souhaité que cette horrible douleur dans mon cœur s’estompe à jamais. Que lui trouvait-elle de plus qu’à moi ? La stabilité, l’assurance d’un avenir heureux, la maturité. Tout ce que je n’étais pas probablement. Oui, je n’étais pas encore tout à fait stable, même si j’y travaillais. Mature ? N’en parlons pas. Mais elle n’avait pas le droit de tourner la page sur notre passé. Elle n’avait pas le droit d’oublier tout ce que nous avions traversé ensemble. Elle n’avait pas le droit de m’oublier, moi. La phrase qu’elle m’avait dite lorsque j’étais rentré à San Francisco « Je ne veux plus de toi », prenait tout son sens. Je n’y avais jamais cru. Je me disais qu’elle voulait juste me faire payer de l’avoir lâchement abandonné. Elle était en colère contre moi alors elle me mentait sur ses sentiments, chose que je comprenais parfaitement. Mais je n’avais jamais voulu tourner la page et y croire, à cette satané phrase. Pourtant, ces 6 mots étaient plus vrais que jamais aujourd’hui. Elle ne voudrait plus jamais de moi, elle avait tourné la page, elle en aimait un autre. C’était fini, game over William. J’allais devoir m’inventer un futur sans elle, tenter d’effacer tous nos souvenirs de ma mémoire, d’oublier cette plaie béante dans ma poitrine. Oublier Evan, mais comment ? Voilà la première question qui m’était passé par la tête. Quand je m’étais posé cette question, j’étais dans ma voiture, entrain de rouler pour arriver au lieu où notre camping entre Espilons était censé se dérouler. A ce moment-là, j’avais tourné la tête vers ma passagère qui n’était autre que Florence. Et ça avait fait tilt dans ma tête. Et si la solution n’était pas de faire comme Evan ? Et si ma solution était Florence ? Florence, jolie blonde dont je m’étais sans cesse rapproché depuis quelques semaines. Florence, la seule qui arrivait à faire réagir mon cœur quand je la voyais. Florence, ce démon qui hantait mon esprit. Evan – Florence, Florence – Evan. Evan était barrée de la liste, il me restait Florence. J’étais bien avec elle, elle me faisait rire, elle me permettait d’oublier mes problèmes et surtout elle arrivait à panser mon cœur si endolori de douleur. Elle m’apprenait à m’ouvrir sur quelqu’un d’autre, elle me faisait voir les choses différemment. J’avais tellement été aveuglé par Evan et mes sentiments encore ancrés en moi pour elle que je n’avais pas remarqué que Florence faisait sa petite place dans mon cœur. Il avait fallu que je sache que plus rien n’était possible avec Evan pour m’en rendre compte. Ce week end ensemble avait juste été merveilleux. Nous avions été dans un cadre idyllique et nous avions vécu notre week end à nous, à notre manière. Ces deux jours m’avaient complètement reposé et apaisé. Je commençais doucement à ne plus penser 24h sur 24h à Evan et je devais bien avouer que cela me faisait du bien. Mais maintenant, Florence et moi étions rentrés à Berkeley, les cours reprenaient aujourd’hui et le retour à la réalité risquait d’être tumultueux. Je n’avais pas envie de croiser Evan au bras de Liam, m’exposant leur bonheur au visage et je n’avais encore moins envie de la croiser seule et d’entendre les probables reproches qu’elle allait me faire. Je m’étais levé assez tôt ce matin, n’arrivant plus à dormir. Comme d’habitude, trop de pensées se bousculaient dans ma tête, ce qui m’empêchait de fermer l’œil. Depuis Noel, j’avais encore fréquemment des migraines et cela m’horripilait beaucoup. Mon seul moment de répis fut ce week end où comme par enchantement toute trace de marteau piqueur dans le crâne s’était envolée. Florence dormait encore, au creux de mes bras. Nous étions rentrés tard hier soir du camping et comme je la ramenais, je lui avais proposé de dormir à la maison, chose qu’elle avait accepté. Je lui avais déposé un baiser dans le cou avant de me lever doucement en essayant de ne pas la réveiller pour aller me doucher. J’angoissais à l’idée de retourner au campus et surtout j’angoissais de retrouver Evan. Florence commençant plus tard que moi, j’étais parti de la maison une fois prêt et avait laissé mes clés à Florence pour qu’elle ferme la porte à clé en partant et qu’elle ne soit pas obligée de se presser. J’étais arrivé à l’université en avance par rapport à la sonnerie des cours, alors je décidais de me rendre directement devant ma salle de cours pour attendre la sonnerie. Je traversais un couloir, la tête baissée, ne faisant pas attention aux chuchotements que j’entendais quand je passais à côté de certains étudiants. Cela faisait bien longtemps que je n’y prêtais plus aucunes attentions. Sentant un regard sur moi, je me décidais à relever la tête et m’arrêtait sur place. Evan. Elle me fixait, visiblement assez en colère. Je connaissais ses moindres traits, les moindres de ses mimiques et à cet instant précis, je savais que j’allais passer un sale quart d’heure. Mes doutes se confirmèrent puisqu’elle se rua sur moi et m’aboya dessus à peine arrivée à ma hauteur. « Tu me dégoûtes ! ». Bon ça commençait bien. Je la regardais, les sourcils froncés alors qu’elle continuait sur sa lancée. « T’es le plus gros hypocrite que j’ai jamais connu, à faire semblant d’être mal devant moi tout ça pour t’en taper une autre une fois parti en week-end ! ». J’étais bonne poire, j’avais des choses à me faire pardonner mais il ne fallait pas abuser non plus ! Ses paroles venaient de m’exaspérer et de me peiner à un point qu’elle n’imaginait même pas. Je sentais tous les regards sur nous après les paroles de la jeune femme. Mais je m’en fichais et j’allais lui répondre quelque chose quand elle me tira le bras pour qu’on aille dans un coin plus tranquille. Je la suivais, entrant après elle dans une salle qui était visiblement une salle de cours, vide. « Je t’interdis de parler de choses dont tu ne sais rien. Tu es culottée quand même de me faire un scandale pareil parce que j’essaye de t’oublier, tout comme tu la déjà fait avec moi ! Non, c’est pas culottée, c’est injuste ! Toi tu aurais le droit de t’en taper un autre et moi non ? On est plus ensemble Evan, tu me l’as bien répété ça, donc techniquement je n’ai plus aucuns comptes à te rendre ! ». Bon je ne pensais pas que j’allais moi aussi légèrement m’emporter mais au moins j’allais pouvoir lui dire ce que j’avais sur le cœur depuis quelques jours. Merde, j’en avais marre de toujours passé pour le salopard de service. J’avais des torts certes, mais ce n’était pas une raison pour m’accabler de tous les maux de la planète.
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Sujet: Re: ashes and wine ★ william&evan Dim 16 Jan - 21:27
WILLIAMEVAN •• ASHESWINE
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En l’espace d’un week-end, elle avait eu la sensation que son cœur s’était brisé deux fois. Elle n’avait jamais pensé qu’elle pourrait perdre les deux hommes les plus importants pour elle – en plus d’Andréa, il va sans dire – en un laps de temps aussi court. Techniquement, Liam n’était pas censé être aussi important cela, étant donné que leur relation frisait le platonique. Pourtant, il avait été son réconfort, son pilier quand William n’était pas là, et même après son retour, il était resté son confident, une personne qui avait pris une immense place dans sa tête, et dans son cœur également. Elle avait du l’admettre, elle le considérait comme bien plus qu’un ami. Et pourtant, il ne s’était jamais rien passé de plus. Il n’avait jamais eu le moindre mot qui aurait pu laisser entendre qu’il éprouvait plus pour elle que de l’amitié, seuls ses gestes trahissaient parfois sa pensée, comme lorsqu’il lui remettait une mèche de cheveux en place. Alors oui, elle le considérait comme bien plus qu’un ami, et oui elle pensait vouloir que leur relation prenne une autre tournure. Jusqu’à la douche froide. C’était en apprenant qu’il était avec quelqu’un d’autre qu’Evan avait pris pleinement conscience de l’ampleur de ses sentiments pour William. Ne dit-on pas que c’est lorsque l’on perd quelqu’un qu’on se rend compte à quel point on tenait à lui ? Au final, elle en avait presque oublié Liam, tellement cette nouvelle l’avait déboussolée. Et maintenant lui semblait avoir oublié jusqu’à son existence. Comment avait-elle autant réussi à merder, franchement ? Et comment William avait pu autant merder, surtout. Alors qu’elle était prête à faire des efforts, au moins au niveau amical, parce qu’après tout ne plus être en couple ne voulait pas forcément dire ne plus jamais se parler, lui de son côté prenait du bon temps avec une blondasse qui ne le connaissait même pas moitié aussi bien qu’elle, elle le connaissait. Qu’était-il advenu du William si méfiant, qui n’accordait sa confiance à personne et encore moins à une fille – excepté elle ? Elle n’avait pas pu s’empêcher de vouer aux gémonies cette fille qui venait de lui prendre la seule personne qu’elle ait jamais aimée dans toute sa jeune vie. Et Liam, qui refusait de la rappeler, alors qu’elle devait en être au quarante septième messages laissé sur son répondeur. Elle venait de perdre et son ami, et celui qu’elle aimait. Well done, Evan. Sacré score pour une fille qui n’avait jamais imaginé qu’une telle situation puisse lui arriver un jour. Il ne lui restait plus qu’Andrea, en fait. Son fils qui ne cesserait jamais de la tourmenter et de lui rappeler qu’elle avait été assez stupide et égoïste pour ne pas être capable de pardonner immédiatement son père, jusqu’à ce qu’elle se rappelle les raisons pour lesquelles elle lui en voulait tellement. C’était un cercle vicieux, sans fin, qui ne faisait que la faire souffrir encore plus. Elle avait tout simplement du mal à se faire à l’aider que tout était définitivement fini entre le père de son fils et elle. Pas après autant de problèmes, ça ne pouvait pas se finir aussi stupidement parce qu’une fille se croyait assez bien pour lui, si ? Alors même qu’elle était à deux doigts – en réalité, à une occasion – de lui pardonner, il ne pouvait pas lui faire un coup pareil. Elle avait eu beau cherché toutes les explications possibles, la réalité était trop dure à admettre. Il ne voulait plus d’elle. C’était un fait. Alors qu’à peine deux semaines auparavant il lui disait qu’il ferait tout son possible pour la récupérer, à présent il s’affichait avec Florence. Et elle ne voulait pas se battre. Elle en avait marre de devoir se battre, contre les autres, contre elle, contre lui, contre tous ceux qui faisaient que leur relation était vouée à l’échec. Elle en était arrivée à la triste conclusion qu’elle ne le récupèrerait pas parce qu’elle était incapable de se battre.
William maintenant en face d’elle, elle aurait voulu lui crier sa tristesse, mais même ça elle n’en était pas capable. Ce qu’elle ne s’attendait pas à voir en revanche, c’était la colère du jeune homme. Elle qui pensait le voir coupable au possible semblait au moins aussi furieux qu’elle. Elle fut complètement déstabilisée. Non, non, ce n’était pas comme ça que ça devait se passer. Il aurait du ramper, la supplier de le pardonner, lui dire qu’il l’aimait, que la blondasse avec qui il s’affichait c’était pour la rendre jalouse. Mais à la place de ça, il lui faisait… la leçon de morale ? Ou comme l’hôpital se fout de la charité. « Je t’interdis de parler de choses dont tu ne sais rien. Tu es culottée quand même de me faire un scandale pareil parce que j’essaye de t’oublier, tout comme tu la déjà fait avec moi ! Non, c’est pas culottée, c’est injuste ! Toi tu aurais le droit de t’en taper un autre et moi non ? On est plus ensemble Evan, tu me l’as bien répété ça, donc techniquement je n’ai plus aucuns comptes à te rendre ! ». Ok. Elle s’attendait encore moins à une réponse de ce genre. Elle resta stupéfaite, incapable d’exprimer encore plus de colère face à ce qu’il venait de lui dire. Mais de quoi parlait-il bon dieu ? A l’entendre, on aurait presque pu penser que c’était elle qui se tapait quelqu’un d’autre, la bonne blague. Elle fut tellement surprise qu’elle en oublia même d’accuser le coup de ses dernières paroles, faites, à n’en pas douter, pour la mettre plus bas que terre. La colère finit toutefois par prendre le pas sur le reste, elle n’allait certainement pas le laisser prendre le dessus. Qu’il se le dise, Evan Callaway n’en avait pas fini avec lui. « Mais tu te fous de moi William ? C’est quoi ton petit jeu, tu veux essayer de me faire porter le poids de TES erreurs ? N’inverse pas les rôles ! Je ne me tape pas la première blondasse venue sous prétexte que mon ex ne veut plus de moi ! ». Presque essoufflée d’avoir crié autant, une toute autre réalité la frappa. Attendez, venait-il de dire qu’elle sortait avec quelqu’un d’autre ? Woh, minute papillon, non, il était à des kilomètres de la réalité, là ! « Attends une seconde. De quoi est-ce tu parles ? ». La perplexité avait pris le pas sur la colère et elle resta plantée devant lui, toujours aussi surprise. Etait-il sérieusement en train de lui reprocher de sortir avec quelqu’un d’autre alors qu’elle venait de passer le week-end le plus horrible de son existence – bon, presque ? Venait-il sérieusement de l’accuser à tort d’avoir quelqu’un d’autre alors que lui-même venait de passer un week-end en si bonne compagnie ? « Je t’arrête tout de suite, tu ne me feras pas porter le chapeau William, parce que moi contrairement à toi je ne me tape personne ! », voilà qui devrait mettre les choses à peu près au clair, du moins l’espérait-elle. Ainsi elle pourrait continuer à déverser sa colère sur le jeune homme.
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Sujet: Re: ashes and wine ★ william&evan Dim 16 Jan - 22:35
« Peu importe à quel point on essai de l'ignorer, ou de le renier, au bout du compte, le mensonge s'installe. Qu'on le veuille ou non. Mais la vérité sur la Vérité, c'est que ça fait mal. Alors, on ment »
Quoique je dise, quoique je fasse, tout me retombait toujours dessus. J’essayais de protéger Evan et mon fils, on m’en voulait pour cela. J’essayais de tourner la page, de retrouver un semblant de bonheur dans ma vie, on m’en voulait aussi pour cela. Et moi, j’en avais marre d’être le putchingball vivant d’Evan. J’en avais marre de m’en prendre plein la figure tout le temps. Quoique je fasse, ce n’était jamais assez bien pour la jeune femme. Je voulais bien faire, me faire pardonner, mais j’avais toujours la malheureuse parole où milieu d’un discours d’amour. La malheureuse parole sur laquelle Evan restait figée pour ne plus entendre le reste. J’étais las de me battre pour quelqu’un qui ne voulait visiblement plus moi. J’étais fatigué de ramper à ses pieds depuis des semaines sans succès. Merde, j’avais assez ramassé non ? Je m’étais excusé un million de fois, je lui avais dit que je l’aimais des dizaines de fois, j’avais tout fait pour qu’elle me pardonne et elle, elle n’y arrivait pas. Ou elle ne le voulait tout simplement pas, je n’en savais rien. Tout ce dont j’étais certain était que je ne voulais plus me montrer aussi vulnérable devant une femme. Je m’étais mis à nu devant Evan, je lui avais dévoilé mes plus sombres secrets, lui avait expliqué le pourquoi du comment j’étais resté sans nouvelles pendant des mois et maintenant, il était temps que je récupère ma fierté. Cela faisait des semaines que je tentais de la reconquérir et aujourd’hui j’en avais marre. Elle voulait être avec un autre ? A sa guise, cela ne me regardait plus. Elle n’était pas capable de me pardonner ? Tant pis, j’aurais fait mon maximum. Moi, je me jurais de me plus me rabaisser autant devant une femme. Je me jurais de ne plus penser à Evan. Je me jurais que c’était fini entre elle et moi, pour de bon. C’était Florence qui occupait mon cœur désormais. Jeune femme que je connaissais depuis mon retour à San Francisco, milieu décembre. Quand j’étais rentré sur Berkeley, je m’étais promis que si Evan ne voulait plus de moi et qu’elle n’arriverait pas à me pardonner, je ne ferais rentrer plus aucunes femmes dans mon cœur, c’était trop douloureux. Trop douloureux et trop compliqué aussi. Je ne voulais pas revivre tous ces drames vécus avec Evan. Je ne voulais plus aimer, me persuadant que je n’étais pas fait pour cela. Je me disais incapable de rendre une femme heureuse, de l’aimer normalement sans chercher à partir ni chercher le compliqué là où il pourrait y avoir du simple. Et puis, encore une fois je me rendais compte que toutes mes bonnes résolutions étaient tombées à l’eau. Moi qui ne me confiait que très rarement et qui ne m’ouvrait presque jamais aux femmes, à part avec Evan, j’avais encore une fois abaissé mes barrières avec Florence. Dès que je l’avais rencontré, j’avais su qu’elle serait un danger pour moi. Somptueusement belle, éclatante, un désir physique s’était tout de suite installé entre elle et moi. Elle était la première femme à qui je portais un réel intérêt sans compter Evan. Et puis petit à petit, nous nous étions mis à discuter ensemble, de plus en plus fréquemment, de plus en plus longtemps. Une grande complicité était née avant même que nous nous en rendions compte. Et quand je réalisais la place qu’avait prit Florence dans ma vie, il était trop tard pour faire machine arrière. Et je devais bien avouer que je n’avais nullement envie de le faire. Florence était mon oxygène, ma joie de vivre, mon sourire. Là où tout était si compliqué avec Evan, tout était tellement simple avec Florence. Mon cœur balançait entre les deux jeunes femmes, mon passé et mon futur. En décidant de faire un bout de chemin avec ma jolie blonde, je prenais le risque de perdre à jamais la mère de mon fils. Ma vie prenait un nouveau tournant, qui ne me déplaisait pas.
J’étais maintenant face à Evan, chose que je redoutais depuis plusieurs jours. L’heure de la confrontation avait sonné et elle n’était pas des moindres ! Encore une fois, Evan m’accablait d’un milliard de choses dont je n’avais même pas connaissance. Avec la jeune femme, nous étions perdu au milieu d’un tourbillon infernal. Quand l’un faisait un pas, l’autre reculait de deux. C’était une histoire sans fin, qui nous bousillait la vie puisqu’elle nous empêchait de vivre. Or j’avais décidé de vivre ! J’avais décidé de tourner la page, de laisser Evan sur le bancs des souvenirs alors pitié qu’elle me laisse partir une bonne fois pour toutes ! Etait-ce trop demander ? « Mais tu te fous de moi William ? C’est quoi ton petit jeu, tu veux essayer de me faire porter le poids de TES erreurs ? N’inverse pas les rôles ! Je ne me tape pas la première blondasse venue sous prétexte que mon ex ne veut plus de moi ! ». Visiblement, entre Evan et moi, tout était prétexte à se disputer maintenant. Depuis que j’étais revenu, nous n’avions encore eu aucuns moments de répis, aucuns moments de joie et de complicité ensemble. Tout n’était que non-dits, pleurs et drames. « Et toi tu t’entends ? De quelles erreurs tu me parles là ? D’essayer d’être heureux ? D’essayer de tourner la page sur notre histoire d’amour qui n’en est plus une ? Et puis d’une tu ne parles pas de Florence comme ça, et de deux j’inverse rien du tout !». Je soupirais, fermant les yeux quelques secondes. Je m’étais attendu à ce qu’Evan soit furieuse contre moi mais moi je ne m’étais pas attendu à avoir une réaction comme celle-ci. « Attends une seconde. De quoi est-ce tu parles ? ». Je rouvrais les yeux, haussant un sourcil, signe d’étonnement et d’exaspération chez moi. Elle se foutait de moi là ou quoi ? Je la laissais continuer de parler avant d’intervenir. « Je t’arrête tout de suite, tu ne me feras pas porter le chapeau William, parce que moi contrairement à toi je ne me tape personne ! ». Elle se foutait de moi là ? Elle me prenait pour un con c’est ça ? En plus, je ne comprenais rien à ce qu’elle me racontait. « Et toi tu me parles de quoi ? Te faire porter le chapeau de quoi là ? Et tu me prends pour un con c’est ça ? C’est qui alors Liam pour toi ? ». Rien que de prononcer son prénom, j’en avais les poils qui se hérissaient. Je ne cessais de les imaginer tous les deux, lui, lui prenant la main, l’embrassant, elle rayonnante dans ses bras et moi toutes ces pensées me foutaient la gerbe. J’essayais de me concentrer sur ma relation avec Florence, de penser à elle pour ne plus penser à Evan, mais cette dernière faisait tellement partie de moi que quelques fois il m’était difficile de la chasser complètement de ma tête.
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Sujet: Re: ashes and wine ★ william&evan Dim 16 Jan - 23:20
WILLIAMEVAN •• ASHESWINE
Don't know what to do anymore, I've lost the only love worth fighting for. I'll drown in my tear stroming sea, that would show you, that would make you hurt like me. A FINE FRENZY ▬
Il n’y avait toujours eu que William. Même quand elle essayait de prétendre autre chose, même lorsqu’elle passait des nuits avec d’autres personnes, même lorsqu’elle voulait désespérément passer à autre chose, cela ne marchait pas. Elle était prisonnière de sentiments tellement intenses que parfois elle aurait donné tout l’or du monde pour s’en débarrasser. Mais alors qu’enfin elle admettait que quoiqu’il arrive, il n’y aurait toujours que lui, qu’elle serait le seul dont elle pourrait tomber et retomber amoureuse irrévocablement, voilà que lui lui faisait faux bond. Pourtant, elle avait vraiment eu l’impression de faire des efforts, mais ce n’était pas facile pour elle. Pouvait-on la blâmer d’avoir peur qu’il l’abandonne à nouveau ? Oh, remarque, là pour le coup c’était réussi, non seulement il l’avait abandonnée mais en plus elle était la seule responsable. Bon, peut-être pas la seule, mais la principale au moins. D’un autre côté, comment William pouvait-il ramper à ses pieds et quelques semaines plus tard avoir tourné la page, chose dont il avait prétendu être incapable durant des mois ? Oui, elle l’avait fait ramer, parce qu’elle estimait que seul le fait d’attendre, de laisser passer du temps, lui prouverait une bonne fois pour toutes que c’était lui et pas un autre. Mais monsieur avait du en avoir marre de se faire dicter sa conduite par une femme et avait voulu retrouver un semblant de dignité. Mission accomplie, lui pouvait de nouveau faire le fier et elle se retrouvait plus bas que terre. Pourtant elle aurait voulu que leur relation soit simple, et non semée d’embûches. Peut-être que c’était elle qui portait la poisse, après tout, s’il était capable de trouver son bonheur aussi facilement avec quelqu’un d’autre. Peut-être que tout ce qu’elle lui avait reproché depuis des mois n’était rien d’autre que des quiproquos, ou ses erreurs à elle. Mais même si sa fierté en avait pris un sacré coup, il était hors de question qu’elle rampe aux pieds de William. Elle ne lui ferait pas ce plaisir, il ne la verrait pas souffrir le martyre, elle ne voulait pas qu’il affiche un sentiment de triomphe en se baladant avec sa nouvelle copine, elle-même ravie d’avoir virée l’ancienne. Bon, Florence n’était probablement pas aussi mesquine, mais il était difficile de l’imaginer autrement qu’en voleuse d’homme. Elle n’avait pas perdu de temps, il fallait quand même bien le dire. William était rentré depuis un mois et demi et elle lui avait déjà mis le grappin dessus. Involontairement, et malheureusement incapable de s’en empêcher, la Sigma ne pouvait s’empêcher de faire des comparaisons entre elles deux, ou du moins entre leur relation avec William. Alors qu’elle avait du se battre pendant plusieurs semaines pour qu’enfin ils soient ensemble, officiellement ensemble, Florence elle n’avait eu qu’à attendre quelques jours pour que cela n’arrive. C’était profondément injuste. Même si elle l’avait fait souffrir ces dernières semaines, c’était injuste qu’il la fasse souffrir comme ça ou pire, que la situation se soit inversée aussi facilement, comme pour lui rappeler combien elle était dépendante de ses sentiments, incapable de s’en extirper. Elle s’était trompée sur toute la ligne pour Liam. Tellement désireuse de réussir à passer à autre chose, elle avait pensé que transférer ses sentiments d’une personne à une autre serait suffisant pour qu’elle l’oublie. Mais c’était faux. Ca ne marchait pas, évidemment. Elle s’était leurrée, croyant dur comme fer qu’elle ressentait quelque chose pour Liam alors que la seule personne pour qui son cœur avait jamais battu se trouvait devant elle.
William avait l’air furieux, elle ne l’avait jusqu’à présent jamais vu dans cet état, ou du moins jamais contre elle. Evan en avait presque peur, elle était passée de maître de la situation à victime, n’ayant plus aucun pouvoir ni sur sa relation, ni sur le jeune homme. Vaincue par une autre fille. Tu parles d’une ironie de la situation toi…De nouveau il s’énerva contre elle. « Et toi tu t’entends ? De quelles erreurs tu me parles là ? D’essayer d’être heureux ? D’essayer de tourner la page sur notre histoire d’amour qui n’en est plus une ? Et puis d’une tu ne parles pas de Florence comme ça, et de deux j’inverse rien du tout !». Coup dur. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux mais se battit pour qu’elles ne coulent pas. Elle ne voulait pas paraître plus pathétique qu’elle ne l’était déjà aux yeux de William. L’Epsilon à qui cela ne posait aucun problème de défendre sa nouvelle petite amie, contre elle, elle dont il prétendait être amoureux, ou avoir été. Mais après tout il avait raison, elle était égoïste. Ce n’était pas parce qu’elle ne pouvait pas tourner la page qu’il devait en faire de même. Lui aussi avait le droit de vouloir se sortir de cette relation qui ne faisait que les empoisonner chaque jour un peu plus. Et pourtant chaque mot fut autant de poignards lancés en plein cœur. Il venait de la briser toute entière d’une seule phrase. Que pouvait-elle répondre à cela ? Absolument rien. Il avait très clairement exprimé sa pensée, qui la blessait, certes, mais contre laquelle elle ne pouvait rien. Elle était trop fière pour se battre et trop blessée pour passer à autre chose. Alors quelle option lui restait-elle ? Elle ne le récupèrerait jamais, et bien qu’elle essayât d’imprimer ce message bien profondément dans son crâne, elle en était incapable. Dommage qu’elle ait eu besoin de le voir avec quelqu’un d’autre – ou dans son cas précis de le savoir avec quelqu’un d’autre – pour avoir la révélation. Question timing, on repassera. « Et toi tu me parles de quoi ? Te faire porter le chapeau de quoi là ? Et tu me prends pour un con c’est ça ? C’est qui alors Liam pour toi ? ». Elle le regarda, les yeux marquant une profonde surprise. Attendez, est-ce qu’elle pouvait réellement avoir perdu l’Epsilon à cause…d’un MALENTENDU ?! Non, elle ne pouvait pas y croire. C’était bien trop stupide. « Comment ça qui est Liam pour moi ? Je n'ai aucun compte à te rendre ! Même si nous étions ensemble ça ne serait pas tes affaires mais si tu veux tout savoir Liam n’est qu’un ami, je croyais avoir été assez claire à ce sujet ! Attends, qu’est-ce qu’on t’a dit exactement concernant Liam & moi ? ». Et voilà, à force d’hésiter entre les deux et de ne pas se rendre compte qu’elle n’aimait que William, la situation venait de se retourner contre elle. Le comble. « Me dis pas que tu crois qu’il se passe quelque chose entre lui et moi ! Ne me dis pas que tu sors avec Florence à cause de ça. Je t’en supplie William, dis-moi que c’est pas pour ça ! » demanda-t-elle d’un ton suppliant. Non, c’était bien trop injuste. Elle qui se montait la tête depuis plusieurs jours alors qu’en réalité, il était peut-être avec Florence à cause d’un malentendu. Elle ne voulait pas croire que des ragots aient brisé un éventuel avenir pour tous les deux.
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Sujet: Re: ashes and wine ★ william&evan Lun 17 Jan - 0:32
« Peu importe à quel point on essai de l'ignorer, ou de le renier, au bout du compte, le mensonge s'installe. Qu'on le veuille ou non. Mais la vérité sur la Vérité, c'est que ça fait mal. Alors, on ment »
Pourquoi est-ce qu’avec Evan, nous n’arrivions jamais à faire dans le simple ? Pourquoi notre relation se ponctuait de je t’aime, moi non plus ? Quand l’un était disposé à redonner une chance à leur couple, l’autre ne voulait ou ne pouvait pas. C’était une histoire sans fin, une histoire tragique d’amour de deux personnes qui étaient incapables de s’aimer normalement. Evan était la seule femme que je n’ai jamais aimé. Aimer au point où j’étais amoureux d’elle relevait de l’impossible. Mes sentiments m’arrachaient le cœur, les boyaux, les tripes et je ne pouvais rien y faire. J’étais inlassablement accroché à elle, comme si ma vie ne dépendait. Elle avait pouvoir de vie ou de mort sur moi. Je n’étais que son vulgaire pantin, qu’elle pouvait jeter et reprendre autant de fois qu’elle le voulait. Je ne pouvais me débattre, m’arracher de ses griffes, cela m’était tout bonnement impossible. Si à 15 ans on m’avait dit qu’une femme me ferait arrêter ma plus grande passion, j’aurais rit au nez de la personne m’annonçant ça. Pourtant c’était bien ce qui était arrivé. J’avais tout arrêté, pour elle, pour notre fils et si cela n’était pas une preuve suffisante de mon amour, alors c’était qu’elle était aveugle ou qu’elle ne me connaissait pas. Evan pouvait être la seule à pouvoir se vanter que le grand William Carmichael l’avait choisi elle plutôt que sa passion. Bien que mon choix arrive probablement trop tard, je l’avais quand même fait. Et il n’était pas sans conséquences. Mon producteur et agent ne me parlait pratiquement plus, mes parents m’avaient juste appeler pour Noel et la nouvelle année et j’avais l’impression d’être désespérément seul à San Francisco. J’étais entouré mais pourtant je me sentais seul, sans famille. Je n’avais plus d’adultes comme mes parents sur qui compter si jamais un problème. Je ne savais pas à qui parler de tous mes doutes, mes angoisses. Avant, cela ne m’aurait pas gêné puisque j’avais Evan et que je me confiais toujours à elle. Mais maintenant, tout était différent. Elle était là, mais plus pour moi. Bien sur, je pouvais en parler à Florence, mais elle n’était pas être la bonne personne vers qui je pouvais me tourner si j’avais un problème avec mon fils. J’avais besoin de mes parents ou d’un adulte les remplaçant. Je faisais le fort, le fier, celui qui arrivait à tout encaisser, mais à vrai dire c’était tout l’inverse. J’étais juste désemparé, perdu et seul. Evan avait toujours été ma famille à Berkeley sans compter ma sœur. Mais Estrella n’était pas ici avec moi et avec Evan, nous ne cessions de nous disputer dès que nous nous croisions. Et moi, j’avais mal de tous ces mots balancés dans le but de détruire l’autre. Evidemment, je ne le montrais pas devant Evan mais nos conversations me détruisaient à petit feu et à chaque fois, Florence ou Seextine, ou même William, mon meilleur ami, étaient obligé de me ramasser à la petite cuillère. Bien sur, quand ils me voyaient comme cela, je les suppliais de n’en parler à personne et surtout pas à Evan. Je ne voulais pas qu’elle voit dans l’état dans lequel me mettais nos confrontations. Souvent, je me détestais à l’aimer autant, à être autant prisonnier de notre amour. C’était injuste. Le destin s’acharnait à vouloir nous remettre sur la même route, dans la même direction, alors que nous, nous faisions tout pour prendre des chemins différents, ne serait-ce que pour tenter de vivre l’un sans l’autre. Mais c’était être naif que de croire cela. Il nous était impossible de nous passer l’un de l’autre, de vivre chacun de notre côté. Pourtant moi je voulais croire que cela était possible. Je voulais croire en ma relation avec Florence. J’étais persuadé pouvoir oublier Evan avec le temps. J’étais persuadé pouvoir aimer aussi fort Florence. Mais je me mentais à moi-même, c’était tellement plus simple et moins effrayant que de voir qu’encore une fois je m’étais trompé.
Après m’être énervé à mon tour sur Evan, je tentais de me calmer. J’avais bien remarqué qu’elle avait les yeux qui brillaient. Evan n’avait aucuns secrets pour moi, je la connaissais mieux que personne et quand elle avait les yeux brillants, c’était qu’elle était prête à pleurer. Or pour que la jeune femme se mette dans un état pareil, c’était vraiment que je n’y étais pas allé de main morte et que mes mots avaient particulièrement été durs, parce qu’Evan ne se serait jamais abaissé à ça si je ne m’étais pas comporté cruellement avec elle. Même si elle faisait la forte et la fière, il restait en elle une grande part de sensibilité que visiblement j’avais réactivé. « Comment ça qui est Liam pour moi ? Je n'ai aucun compte à te rendre ! Même si nous étions ensemble ça ne serait pas tes affaires mais si tu veux tout savoir Liam n’est qu’un ami, je croyais avoir été assez claire à ce sujet ! Attends, qu’est-ce qu’on t’a dit exactement concernant Liam & moi ? ». Merde alors. Je n’en revenais pas de ce que me disait Evan. Et si j’avais eu tout faux sur toute la ligne depuis le début. Et si tout cela n’était qu’un énorme malentendu, comme d’habitude. Je soupirais, m’appuyant contre une table qui se trouvait derrière moi. Je ne lui répondis pas, commençant à réaliser tout le bordel que c’était encore dans ma vie. « Me dis pas que tu crois qu’il se passe quelque chose entre lui et moi ! Ne me dis pas que tu sors avec Florence à cause de ça. Je t’en supplie William, dis-moi que c’est pas pour ça ! ». Je relevais la tête vers elle, son ton avait été presque suppliant et il m’avait arraché le cœur. Tout coincidait pour que nous ne nous retrouvions jamais. Nous étions des amants maudits, des Roméo et Juliette en plus moderne. Nous nous aimions passionnément mais tout semblait vouloir nous rapprocher puis nous séparer. La vie était mesquine, le destin narquois et nous, nous étions là, plantés l’un en face de l’autre, totalement démunis face à un présent qui nous dépassait totalement. « J’ai entendu dire que vous étiez ensemble. J’ai cru que je t’avais perdu à jamais et qu’il fallait que je tourne la page moi aussi, alors c’est ce que j’ai fais ». Mon ton avait été bas, n’osant pas m’avouer et lui avouer que tout cela n’était qu’un énorme quiproquo. Je me décidais à relever les yeux doucement vers Evan. A ce moment précis, j’avais très envie de la prendre dans mes bras en lui disant que tout cela allait s’arranger mais une pensée m’en empêcha, celle de Florence. J’étais avec elle désormais et je ne voulais pas lui faire de mal. Je souhaitais vraiment nous donner une chance à tous les deux. Mon cœur était désormais partagé entre deux jeunes femmes et pas n’importe quelles jeunes femmes !
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Sujet: Re: ashes and wine ★ william&evan Lun 17 Jan - 1:07
WILLIAMEVAN •• ASHESWINE
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C’était facile de jouer la fière. Elle avait fait cela toute sa vie, apprenant à encaisser les coups sans jamais ne rien montrer. Même les moments les plus durs de sa vie, elle les avait caché, finissant par en faire une force, comme pour prouver à tout le monde qu’Evan, le vilain petit canard, était inébranlable, que ça plaise ou non. Il lui suffisait d’être forte en apparence, de garder le visage impassible et de balancer quelques piques bien senties dont elle avait le secret et tout le monde restait sur l’imagine de cette fille insensible, fière, que rien ne pouvait atteindre. Alors qu’à l’intérieur, elle avait la sensation de mourir, elle donnait si talentueusement le change que personne n’aurait pu s’en douter. Sauf lui. Sa plus grande faiblesse. Qu’il était dur de faire la fière lorsque l’on voyait son âme sœur s’échapper petit à petit, lui filer entre les doigts, comme si le destin malicieux s’était moqué d’elle en lui interdisant de gouter à nouveau à William. C’était à la fois triste et cruel, sorte de Roméo & Juliette des temps modernes, ils se cherchaient sans jamais vraiment se trouver, ne faisant que creuser un peu plus le trou béant qui lui servait de cœur. Elle aurait voulu être heureuse et surtout elle aurait voulu se donner les moyens d’être heureuse avec lui, mais tout semblant toujours contre eux, comme un compte à rebours qui décompterait chaque minute de bonheur auquel ils auraient droit ensemble avant de les séparer brutalement. Elle avait vingt-et-un an et avait l’impression d’avoir déjà tout vu et tout vécu d’une histoire d’amour. Elle avait aimé et aimait encore au-delà de l’imaginable et le seul vestige de cette relation c’était Andréa, son fils, pour qui elle aurait donné sa vie. Et qui lui rappelait chaque jour William, rien que par ses yeux rieurs. Il fut un temps où l’Epsilon avait ce même regard lorsqu’il était avec elle, un temps où ils pouvaient s’amuser de tout et de rien, se confier l’un à l’autre et s’aimer sans compter. Ce temps lui semblait appartenir à une époque lointaine, dont elle n’aurait plus qu’un vague souvenir, tout juste bon à lui rappeler qu’elle perdait gros. Mais maintenant, ce n’était plus à elle qu’il adresserait ce regard rieur, ce sourire en coin qu’elle adorait, mais à Florence. Jeune femme qui ne mesurait probablement pas bien encore la chance qu’elle avait de l’avoir, lui. C’était terrible de se dire qu’elle finirait à un moment ou à un autre par assister à leur bonheur mièvre, tandis qu’elle serait à nouveau le vilain petit canard, abandonnée par le père de son fils, heureux avec quelqu’un d’autre. Il n’avait pas le droit d’être heureux avec quelqu’un d’autre, elle ne pouvait pas le concevoir. C’était elle, et pas une autre. Et pourtant elle n’aurait pas le choix. Elle leur en voulait autant qu’elle s’en voulait à elle-même de n’avoir pas su être là à temps, elle en voulait à ce fichu destin qui prenait un malin plaisir à les réunir pour mieux les séparer par la suite, comme s’il appréciait de les voir autant souffrir. Même là, en face de lui, elle aurait voulu lui crier combien elle l’aimait, combien elle regrettait de n’avoir pas été capable de lui à temps, parce qu’alors peut-être qu’il parlerait d’elle comme il venait de parler de Florence, avec ce ton possessif qu’il avait si souvent utilisé avec elle, et pourtant elle ne le fit pas, incapable d’ouvrir la bouche à part pour l’accabler de reproches. C’était simple, tellement plus simple de lui en vouloir à lui qui en voulait une autre, plutôt qu’à elle de ne pas avoir su le garder.
Mais il suffit d’une minute, une seule petite minute, et la situation changea à nouveau. Les colères s’apaisèrent des deux côtés, laissant place à de la tristesse, à des regrets, masqués jusqu’à lors. Ils comprenaient petit à petit qu’ils s’étaient trompés tous les deux, qu’ils s’accusaient à tort – encore qu’Evan n’ait pas tort, pour le coup – se remettait tout sur le dos l’un de l’autre pour les mauvaises raisons. Comment voulaient-ils être en couple si tout le monde prenait un malin plaisir à envenimer les choses ? Le ton de William s’était radouci, comme s’il avait compris qu’il avait été trop loin et que malgré tout ce qu’elle pouvait bien dire ou montrer, à l’intérieur elle n’était qu’une adolescente dont le cœur aurait été brisé par son premier amour. La seule chose qu’elle désirait à cet instant précis, c’était qu’il la réconforte, qu’il lui dise les mêmes mots que ceux qu’il avait prononcé quelques semaines plus tôt, qu’il lui fasse la déclaration qui ferait qu’ils oublieraient tout ce qu’il s’était passé jusqu’à présent, pour mieux se redonner une nouvelle chance. Mais il n’en fit rien, ce dont elle ne fut pas surprise. Elle devait définitivement se mettre dans la tête que leur chance venait de leur filer sous le nez et que l’époque de leur couple était révolue. Il en voulait une autre. Evan était incapable de dire qu’il en aimait une autre, parce qu’elle n’y croyait pas une seule seconde. Délire narcissique, ou possessivité extrême, elle n’arrivait pas à croire qu’il puisse éprouver pour sa condisciple Epsilon un amour de la même force que celui qu’il avait – eu – pour Evan. « J’ai entendu dire que vous étiez ensemble. J’ai cru que je t’avais perdu à jamais et qu’il fallait que je tourne la page moi aussi, alors c’est ce que j’ai fais ». Elle eut envie de répliquer que bien sûr, il ne s’était même pas donné la peine de vérifier l’information, bien trop content d’avoir enfin une échappatoire à cette relation sans fin. Mais elle ne dit rien, bien trop contente du répit qu’ils s’étaient accordés. Elle voulait que les choses s’arrangent, pas qu’elles empirent et même si la pique aurait été particulièrement bien venue, elle n’était pas sûre que cela aide vraiment. La jeune femme s’adossa à la porte, se laissant glisser jusqu’au sol, la tête entre les mains. Elle n’osait plus regarder William. Ils passaient leur temps à se disputer, se rendant responsables l’un l’autre de ce qui n’était au final que l’œuvre d’éléments extérieurs, leur interdisant de s’aimer, mais leur interdisant aussi de se quitter. Finalement elle leva les yeux pour regarder le jeune homme. « Faut croire qu’il y aura toujours quelqu’un ou quelque chose pour nous mettre des bâtons dans les roues. » elle marqua une pause, hésitant sur la suite. « Oui. T’as tourné la page en beauté, et moi j’en suis incapable. C’est triste, comme fin. Et pourtant j’avais réfléchi, et j’étais prête à me laisser aller avec toi, de nouveau. Quelle ironie. A quelques jours près, la situation aurait été complètement différente ». Mauvais timing, comme toujours. L’histoire de leur vie.
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Sujet: Re: ashes and wine ★ william&evan Lun 17 Jan - 8:37
« Peu importe à quel point on essai de l'ignorer, ou de le renier, au bout du compte, le mensonge s'installe. Qu'on le veuille ou non. Mais la vérité sur la Vérité, c'est que ça fait mal. Alors, on ment »
Je maudissais cette vie et ce destin qui prenaient un malin plaisir à jouer de nous. C’était tellement injuste et cruel. Le destin faisait tout pour nous remettre sur la route, pour nous confronter et au dernier moment, des évènements s’interposaient à notre réconciliation, comme si tout était calculé, comme si nous n’arriverions jamais à nous retrouver. J’étais encore indéniablement amoureux d’elle, ne pouvant pas l’oublier en deux jours. Je n’allais probablement jamais arriver à l’oublier, elle sera toujours dans ma vie, quoiqu’il arrive. C’est impossible d’oublier une telle histoire, aussi forte, aussi belle, aussi destructrice. Evan ferait partie de moi, à jamais, elle était dans ma peau, dans mon cœur et Andrea me ramènerait sans cesse à elle dès que je l’aurais avec moi. J’aurais aimé que mon fils ne grandisse pas avec des parents séparés. J’aurais aimé que nous formions une belle famille, notre belle famille, mais encore une fois, c’était trop demandé. La vie me rappelait toutes les erreurs passées que j’avais faites et me punissait d’avoir abandonné Evan quand elle avait le plus besoin de moi. Oui, voilà, ce n’était qu’une vulgaire punition, comme un élève qui n’aurait pas fait son travail. J’étais un mauvais élève, je n’avais pas su aimer Evan et la protéger comme il le fallait. Et nous passions à côté l’un de l’autre encore une fois. Je ne cessais de me dire que c’était de ma faute, que si je n’étais pas parti, nous n’en serions pas là en ce moment, que nous serions probablement heureux à cette heure-ci. Oui mais voilà, nous n’étions pas ensemble, j’avais des sentiments que je ne pouvais nier pour une autre femme tout en aimant encore Evan. Quand je vous disais que j’étais abonné au compliqué. Il m’était impossible de donner dans du simple, trop conventionnel pour moi. Il fallait toujours que je me prenne la tête, que je fasse les mauvais choix, que j’aime deux personnes. Jusqu’à présent et depuis des semaines, je n’avais cessé de vouloir être avec Evan, je n’avais cessé de lui courir après, voulant à tout prix la reconquérir. J’étais persuadé qu’un nouveau nous était possible, qu’elle pourrait me pardonner avec de la patience, que notre amour était plus fort que tout. Nous avions un fils quand même ensemble, ce n’était pas rien ! Et puis aujourd’hui, j’étais à la croisée entre deux chemins et je ne savais quelle direction prendre. Je me sentais perdu, déboussolé, ne sachant que faire. C’était soit je donnais une chance à mon couple avec Florence, en prenant le risque de ne plus jamais être avec Evan et de la perdre pour toujours, soit je faisais du mal à Florence en avouant à Evan que j’étais toujours raide dingue d’elle et que je ne pourrais jamais tourner la page sur notre relation et notre histoire. J’étais encore tiraillé entre un choix que j’étais le seul à pouvoir faire et qui allait encore déterminer un certain nombre de choses dans ma vie. J’avais très peur des conséquences du premier choix qui s’imposait. Mais il m’était tout bonnement impossible de faire du mal à Florence alors que notre histoire venait à peine de débuter. Je tenais beaucoup à elle et je lui avais fait une promesse. Promesse que j’espérais bien honorer. Ma raison me soufflait de prendre le premier choix, j’avais des sentiments pour Florence et cela était un argument de taille qui penchait dans la balance. Mais mon cœur penchait pour le deuxième choix tout en était pour le premier choix aussi. Arg, je n’arriverais jamais à me sortir de cette situation. Quoique je fasse, j’allais blesser une des deux femmes qui comptaient énormément pour moi, et tout cela était encore une fois de ma faute, uniquement de ma faute. J’aimais Evan et j’avais toujours voulu la retrouver, mais en ce moment, un désir de changement, de voir vers de nouveaux horizons s’opérait en moi. Non, je ne voulais pas repartir, je parlais juste de mon cœur et de mon esprit qui me poussait à tenter quelque chose de nouveau avec Florence. Quelque chose de plus simple, quelque chose de timide, doux. Ce que je n’avais pas encore eu avec Evan. Dieu que je détestais ne rien maitriser et ne pas savoir quelle direction prendre. Aimer deux femmes, c’était absolument tortueux.
La colère avait doucement fait place à une lassitude extrême. Nous nous rendions compte qu’encore une fois, tout ne c’était joué qu’à quelques jours près, à quelques détails près, à quelques malentendus près. Etait-ce une mise en garde de la vie, leur montrant que quoiqu’ils fassent, ils ne pourront plus jamais se retrouver comme avant, qu’il y aurait toujours quelque chose pour les en empêcher ? La vie se jouait de nous, nous remettant sans cesse face à face tout en nous montrant que notre histoire ne semblait plus vouloir en être une. Beaucoup de pensées se bousculaient dans ma tête, me révélant que si j’avais su plus tôt qu’Evan n’était pas avec Liam, si j’avais cherché à savoir si tout cela était vrai, je ne serais probablement pas avec Florence en ce moment. Je serais probablement encore entrain d’avouer mon amour inconditionnel pour Evan et nous serions peut-être de nouveau ensemble. Peut-être aurait-elle mit sa rancœur de côté et aurait finalement écouté son cœur. Peut-être que ça aurait été elle que j’aurais tenu dans mes bras cette nuit. Mais non, nous nous trouvions encore dans un sac de nœuds plus emmêlés que les fois précédentes. C’était un cercle vicieux, des je t’aime qui tombaient aux oubliettes, des déclarations qu’on ne prenait pas au sérieux, des reproches et de la culpabilité qui seraient toujours présents. Tout cela me semblait tellement injuste que j’en avais presque envie de pleurer. En fait, j’avais envie de fermer les yeux, de dormir et de ne plus jamais me réveiller. Vivre était trop dur, trop compliqué, alors pourquoi se faire suer à rester sur terre alors que cette terre ne veut visiblement plus de vous ? Pourquoi se battre contre un destin qui contrôlait tout ? « Faut croire qu’il y aura toujours quelqu’un ou quelque chose pour nous mettre des bâtons dans les roues ». Alors là, j’étais complètement d’accord avec ce qu’elle venait de dire. Tout le monde semblait prendre un malin plaisir à jouer de nous, à se mettre en travers de nous, sans jamais s’apercevoir que cela commençait à nous tuer à petit feu. Ils rient de nous, nous montre du doigt, mais merde, qu’avons-nous fait pour mériter une telle peine ? A part être amoureux l’un de l’autre, bon dieu qu’avons-nous fait ? L’amour devait probablement être la pire tare du siècle pour nous traiter ainsi. « Oui. T’as tourné la page en beauté, et moi j’en suis incapable. C’est triste, comme fin. Et pourtant j’avais réfléchi, et j’étais prête à me laisser aller avec toi, de nouveau. Quelle ironie. A quelques jours près, la situation aurait été complètement différente ». Je la regardais, les yeux remplis de regrets, de peur et de souffrance. Non Evan, tu n’avais pas le droit de me dire cela maintenant. Non, tu n’avais pas le droit. J’étais complètement désemparé, au bord des larmes. Je ne cessais de m’insulter intérieurement, moi le pire idiot de ma génération. N’y tenant plus, je me dirigeais vers Evan et lui prenais les mains délicatement pour la forcer à se lever. « Viens là ». Une fois debout, face à moi, je l’attirais contre moi, enfouissant mon visage dans son cou. J’avais besoin de ces quelques secondes de répit, j’avais besoin de respirer son parfum encore un peu. Je sentis une de ses mains posées sur mon cou, l’autre dans le dos et moi, je la serrais contre moi, fermant les yeux à tout prix. Cette étreinte avait un arrière goût d’au revoir, je le savais. Mais j’insistais sur le au revoir et non sur l’adieu. Ce n’était pas un adieu, nous allions nous retrouver, j’en étais sur. Mais pas maintenant, ce n’était pas le bon moment. Je quittais doucement ses bras à regrets, gardant ses mains dans les miennes et la regardant dans les yeux. « Je t’aime Evan ». Je lui attrapais sa main droite et la collait à mon cœur. « Tu sens comme il bat pour toi. Je me suis battu tu sais. Parce que je croyais à un renouveau possible entre nous. Je n’écoutais pas tout ceux qui me disaient de ne pas venir te retrouver. Je me suis battu envers et contre tous. Je me suis battu pour que tu me pardonnes. Je me suis battu pour Andréa. Mais maintenant, il faut que tu me laisses un répit. J’ai besoin de goûter à d’autres bras que les tiens. J’ai des sentiments pour elle. Peut-être pas aussi forts que ceux que j’ai pour toi certes, mais ils sont réels. Alors laisse moi essayer avec Florence je t’en supplie. Libère moi, parce que moi je suis incapable de le faire ». Je sentis une larme couler sur ma joue. J’étais au bord du désespoir, fixant Evan. Le William fier et sur de lui était à des années lumières à présent. Finalement je me mis à sourire doucement. Nous étions tous les deux en larmes, l’un face à l’autre mais pour moi, c’était la plus belle déclaration que je venais de lui faire. Evan était la femme de ma vie, et cela ne changerait jamais.
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Sujet: Re: ashes and wine ★ william&evan Lun 17 Jan - 21:55
WILLIAMEVAN •• ASHESWINE
Don't know what to do anymore, I've lost the only love worth fighting for. I'll drown in my tear stroming sea, that would show you, that would make you hurt like me. A FINE FRENZY ▬
Pourquoi lui avait-il fallu autant de temps ? Pourquoi avait-elle tellement cherché à renier ce qu’elle savait pourtant déjà être inéluctable ? Elle se maudissait d’avoir voulu faire la fière, simplement pour ne pas avoir à admettre qu’elle avait été plus blessée que jamais par le départ de William pour sa promotion partout dans le monde. Si elle avait pardonné dès le début, elle ne serait pas en face de lui, dans cette salle de classe vide, à réaliser qu’il était déjà trop tard. Elle était stupide, complètement stupide, et ridicule de surcroît. Bien sûr que non, il n’allait pas l’attendre des mois, ni des années, jusqu’à ce qu’elle se décide à enfin donner une nouvelle chance à leur couple. Elle venait de gâcher tout espoir d’un futur entre eux. Mais elle ne s’accusait pas de tout, loin de là, car après tout le jeune homme non plus n’était pas tout blanc. Qu’était-il advenu de ses belles promesses d’amour, celles qu’il lui avait offertes au magasin de vêtements, ou lors de Noël, chez elle ? C’était comme s’il n’avait jamais prononcé ces mots, comme s’il n’avait jamais dit qu’il se battrait pour elle, puisqu’apparemment, il n’avait même pas eu besoin de le faire. Elle lui en voulait, à lui. N’aurait-il pas pu être un peu plus patient ? N’aurait-il pas pu attendre, quelques semaines de plus seulement ? Elle lui avait dit qu’elle ferait des efforts, il aurait du se douter que cela ne lui tomberait pas dessus au bout de deux jours, pas avec elle. Il la connaissait mieux que cela quand même non ? A présent, rien que la perspective de le savoir avec quelqu’un d’autre la répugnait. Elle haïssait déjà tout de cette fille, qu’elle ne connaissait pourtant pas. Elle était l’inconnue, débarquée d’on ne savait où, prête à mettre le grappin sur le premier célibataire à portée de mains. Et d’ailleurs, comment s’étaient-ils rapprochés ? Comment avait-elle pu ne pas le voir ? Etait-elle au courant qu’il avait un fils, savait-elle tout de l’histoire qui liait William à la Sigma ? Ces questions lui brulaient les lèvres, curiosité malsaine qui s’était emparée d’elle bien à regret, mais elle ne les posa toutefois pas. Elle n’avait aucune envie de passer pour l’hystérique jalouse. Elle jouait déjà suffisamment bien le rôle de la pauvre ex paumée, elle n’allait pas rajouter cela en plus. Pourtant, elle aurait voulu connaître toutes ces réponses, pour savoir à quoi elle devait s’en tenir. Et surtout pour commencer à s’habituer à la perspective de le voir avec quelqu’un d’autre. Pendant tout ce temps où il était revenu à Berkeley et avait essayé de se faire pardonner, elle n’avait jamais imaginé une seule seconde que cela puisse lui arriver, et encore moins aussi soudainement. Elle n’avait pas vu l’histoire se profiler à l’horizon, bien trop perdue dans les méandres ses propres sentiments à elle. Elle avait été bien trop aveugle pour ne pas voir ça, ou eux bien trop discrets, au choix. Et le fait que Liam semblait ne plus vouloir rien avoir à faire avec elle n’était pas pour lui remonter le moral. Elle aurait bien eu besoin de lui à ses côtés pour la réconforter, ce qu’il avait fait avec talent jusqu’à présent. Mais non, cette fois-ci, il ne serait plus là pour elle. Il avait du penser qu’elle s’était servie de lui, pour oublier William et pourtant rien n’était plus faux. Evan tenait sincèrement à lui, ne serait-ce qu’en tant qu’ami. Il avait représenté beaucoup pour elle ces derniers mois et le fait qu’il ne soit plus là pour elle laissait un grand vide, aggravé par l’histoire entre Florence et William. Evan Paige Callaway, élue jeune femme la plus malchanceuse de Berkeley. Mais que pouvait-elle faire contre ces sentiments ? Elle n’avait pas demandé à aimer encore William, bien au contraire, elle aurait donné à peu près tout pour l’oublier d’un seul claquement de doigts et qu’il ne soit pas là avait renforcé l’impression qu’elle pouvait effectivement l’oublier, malgré Andréa. C’est toujours plus facile quand les gens ne sont pas là. Il avait suffi qu’il revienne pour qu’elle perde à nouveau pieds. Pauvre humaine bien trop dépendante de ses sentiments. Et Liam devait avoir pensé qu’elle s’était bien fichue de lui, ou avoir le sentiment que ce qu’il avait vécu avec la mère de son fils se reproduisait. Mais elle ne voulait pas qu’il pense ça, c’était faux, elle ne voulait absolument l’abandonner bien au contraire, elle tenait énormément au jeune homme, simplement elle ne l’aimerait jamais autant qu’elle pouvait aimer William, c’était une certitude, qu’elle avait mis du temps à acquérir mais dont elle ne doutait plus à présent.
Leur règlement de compte prenait une toute autre direction, tristement plus proche d’un au revoir que d’une éventuelle réconciliation. C’était de la lassitude, plus que de la colère, de la peine, de savoir qu’une fois encore ils étaient passés à côté de qui aurait du être un nouveau départ. Lorsque William l’attira tout contre lui, elle n’était même plus capable de se retenir de pleurer, ce qu’il ne pouvait voir. A cet instant précis elle regrettait d’avoir mis autant de temps à lui déclarer ses sentiments, alors que lui n’avait eu aucun mal à le faire. Et elle savait qu’il partageait sa pensée. Son cœur battait à tout rompre, à vrai dire, et elle savourait ces derniers moments qu’elle pouvait avoir, serrée contre lui, un geste qu’ils avaient eu des centaines de fois auparavant, mais jamais avec cette connotation. Lorsqu’il mit fin à leur étreinte, elle eut envie de le supplier de ne pas arrêter, elle aurait voulu le serrer contre lui pour l’éternité et l’empêcher de partir avec Florence. Elle avait toujours ses mains dans celles du jeune homme, qui à présent la fixait, probablement aussi perdu qu’elle pouvait l’être. Les larmes coulaient silencieusement sur ses joues à elle, elle n’était même plus capable de prétendre qu’elle s’en moquait. « Je t’aime Evan. » Il amena sa main sur son cœur et elle le sentit, ce myocarde, battre à tout rompre. « Tu sens comme il bat pour toi. Je me suis battu tu sais. Parce que je croyais à un renouveau possible entre nous. Je n’écoutais pas tout ceux qui me disaient de ne pas venir te retrouver. Je me suis battu envers et contre tous. Je me suis battu pour que tu me pardonnes. Je me suis battu pour Andréa. Mais maintenant, il faut que tu me laisses un répit. J’ai besoin de goûter à d’autres bras que les tiens. J’ai des sentiments pour elle. Peut-être pas aussi forts que ceux que j’ai pour toi certes, mais ils sont réels. Alors laisse moi essayer avec Florence je t’en supplie. Libère moi, parce que moi je suis incapable de le faire ». Elle aurait été capable de faire n’importe quoi pour lui, lui aurait-il demandé de décrocher la lune qu’elle l’aurait fait sans hésiter. Tout, sauf ce qu’il venait de lui demander. C’était trop dur de le savoir avec quelqu’un d’autre, de savoir qu’il éprouvait des sentiments forts pour quelqu’un d’autre qu’elle. A présent elle n’était plus la seule à pleurer, William l’ayant rejointe. Et pourtant, elle le savait, elle n’aurait pas d’autre choix que de le laisser partir, elle n’avait aucun droit de le retenir avec elle, bien qu’elle en mourait d’envie. Elle savait que quoiqu’elle dise, rien ne l’empêcherait d’aller au bout de ses idées et de ses envies et les paroles qu’elle prononça ne furent pas celles de la dernière chance pour le reconquérir, mais celles de la jeune femme qui savait qu’elle venait de le perdre. Elle caressa la joue de l’Epsilon, essuyant les larmes avec son pouce. « Je t’aime William. Je t’aime, je t’aime, je t’aime et je n’aurais pas assez d’une vie pour te le dire. Je regrette qu’il m’ait fallu tant de temps pour le comprendre parce que si je l’avais admis dès le début, nous n’aurions pas cette discussion. Alors non, ne compte pas sur moi pour te donner ma bénédiction, tu ne l’auras jamais, j’en suis incapable. Mais la plus belle preuve d’amour que je puisse t’offrir, c’est de te laisser partir sans rien faire pour te retenir. Alors j’espère qu’elle saura t’aimer autant que moi, et j’espère qu’elle saura t’apporter ce que moi je n’ai pas su t’apporter ». Elle n’ajouta rien de plus, que pouvait-elle dire d’autre ? Elle venait de lui apporter la plus belle preuve que de toute façon, il n’y aurait jamais que lui pour elle, quoiqu’elle en dise. Et elle savait que deux âmes sœurs telles qu’eux se retrouveraient à un moment donné. En tout cas, elle l’espérait. Evan se décida et l’embrassa, une dernière fois, car elle savait qu’elle ne le ferait plus avant un long, très long moment. C’était un baiser doux, simple, le seul au revoir qu’elle était capable de lui faire. Ils seraient forcément amenés à se revoir, ne serait-ce qu’à cause d’Andréa, mais ils ne seraient plus que des parents faisant leur travail, rien de plus, rien de moins. Elle caressa une dernière fois la joue de William, avant de lui murmurer un « je t’aime » et de se détourner, prête à quitter la salle de classe.