❃ « Meeting at the top ».

Le Spring Break. Quelle excellente idée que les américains avaient inventé, et c'était vraiment dommage que la France n'avait pas inséré cette tradition aussi. Le Spring Break, c'était simplement une semaine de vacance durant laquelle les étudiants avaient le droit de faire tout ce qu'ils souhaitaient. Et cette année, grâce à l'échange scolaire organisé entre les prestigieuses universités de la Sorbonne à Paris et celle de Berkeley à San Francisco, Caramelle avait également pu participer à cela. Et tout le monde avait été en virée à Las Vegas. Las Vegas. La ville de tous les vices par excellence. La ville des jeux. Quelle superbe expérience. Voilà déjà quelques jours qu'elle s'y trouvait, et elle ne s'en lassait absolument pas, surtout après la fête de folie organisé avec les autres Frenchies, sur le toit du Bellagio, hôtel de luxe dans lequel ils étaient confortablement logés. Entre casinos, visites des plus beaux monuments, et shopping, Caramelle ne voyait pas le temps passer. Comme aujourd'hui, par exemple. Lundi. Début de la seconde semaine de vacances. Ce matin, Le Bourgeois s'était réveillée vers 11.00H, dans la chambre qu'elle partageait avec sa meilleure amie Manon. Elle avait pris une douche rapide, s'était habillée de manière décontractée, composé d'un mini-short en jean, et d'un joli top blanc nacré, avait laissé ses cheveux ondulés détachés, puis était descendue prendre son petit-déjeuner. Quelle joie lorsqu'elle avait constaté que sur le buffet était présent des croissants. Depuis le temps qu'elle n'en avait pas mangé. Un croissant donc, accompagné d'un jus d'orange, avalé en un quart d'heure. Puis, avec quelques copines, les filles étaient parties faire les magasins, encore une fois. En même temps, il y avait tellement de choses magnifiques ici, que c'était presque impossible de résister. Ainsi, elles passèrent tout l'après-midi à essayer toutes les sublimes tenues qu'elles dénichaient dans les boutiques, surtout à la recherche d'une robe qu'elle porterait ce soir en boîte de nuit, lieu où elles avaient prévues de se rendre. Caramelle avait réussi à la trouver, au bout de deux heures et demi. C'était une robe courte bleue Armani, à la coupe ample. Elle était vraiment parfaite, et faisait ressortir sa blondeur et la couleur bleuté de ses yeux. Elle lui coûta une fortune, mais elle le valait bien. Des poches pleins les mains, les franchies regagnèrent le Bellagio, après s'être arrêtées pour boire un café dans un bar.

Blondie prit donc la direction de sa chambre d'hôtel, ferma la porte sur son passage, Manon ayant décidée de rester en bas. Félicie, de son deuxième prénom, posa ses poches sur le lit king-size, aux couvertures blanches, puis retourna prendre une douche. Elle était un peu titilleuse sur le sujet de l'hygiène, et c'est dans une délicieuse odeur enivrante de miel, dû à son shampooing Khiel's qu'elle s'en extirpa, une demi-heure après. Jetant un coup d'oeil à son blackberry, posé sur la table de chevet, Félicie constata qu'il était déjà 20.34H. Bon, elle avait encore du temps devant elle. Blondie saisit sa robe nouvellement acquise, puis l'enfila. Se tournant vers le miroir, elle comprit qu'elle avait fait un très bon choix. De toute façon, les collections d'Armani étaient toujours magnifiques, elle en était absolument fan. Puis, la miss regagna la salle de bain et passa à la séance coiffure : à l'aide de mousse coiffante, Caramelle se boucla les cheveux, et les attacha en chignon négligé, ce qui lui prit bien vingt minutes, mais le résultat valait le coup. Elle avait plutôt bien réussi. Après cela donc, étape maquillage : crème hydratante, fard à paupière bleu assorti, eye-liner et mascara noir, deux couches de gloss Chapstick senteur framboise, son préféré, et enfin quelques gouttes de J'adore de Dior. Et voilà terminé. Sans vouloir se la jouer narcissique, elle se trouvait plutôt jolie. On le lui avait répété de nombreuses fois, mais elle n'y avait jamais vraiment prêté attention. L'apparence ne comptait pas trop pour elle, même si bon, c'était important quoi qu'on en dise. Il y avait mieux, il y avait pire. On frappa deux coups à la porte, et la tête brune de Manon apparut dans l'entrebaîllement : celle-ci lui prévint qu'il n'allait pas tarder à sortir, et qu'il fallait qu'elle se dépêche. Sur une réponse lui affirmant qu'elle descendait d'ici dix minutes, Petrov-Versier disparut, et Caramelle alla chausser ses talons aiguilles de 8cm Jimmy Choo, attrapa un sac assorti à sa tenue, fit une dernière vérification devant le miroir, puis sortit. Une soirée qui s'annonçait géniale l'attendait. Elle était préssée.

3.10H. Retour de la boîte de nuit. Bon sang, quelle éclate! Ils s'étaient amusés du maximum qu'ils pouvaient, et en avaient profité. Ca avait été parfait. Tous les Omicrons revinrent donc bourrés, pour la plupart à l'hôtel, et retournèrent du mieux qu'ils purent dans leur chambre. Caramelle, qui n'avait pas vraiment sommeil et qui n'était pas saoûle, décida de prendre un peu d'air frais, et monta directement au toit. Après avoir dansé pendant des heures et étouffé dans la chaleur de la boîte, blondie avait besoin de respirer. Et en arrivant à destination, Caramelle aperçut quelqu'un d'autre, assis sur le rebord. Bon, et bien, elle ne resterait pas seule. Posé à son côté, un paquet de cigarettes et un briquet. Sans hésiter, Le Bourgeois alla s'assoir à côté de lui. Elle croisa délicatement ses jambes fines, tentant de ne pas regarder le vide, puis d'un mouvement agile, détacha ses cheveux, pour laisser ses boucles tomber dans son dos. Quelle vue splendide d'ici. Elle connaissait que trop bien cet endroit pour avoir déjà fait la fête avec les Omicrons. Bref. Caramelle tendit son index droit vers le paquet, et demanda, un léger sourire sur ses lèvres :

« je peux ? J'ai oublié mon paquet dans mon sac »

C'était un jeune blond, probablement étudiant à Berkeley, étant donné qu'elle ne l'avait jamais croisé à la Sorbonne, qui semblait lui aussi revenir d'une fête, vu son état et l'odeur d'alcool qui se dégageait. Dieu, que l'air frais faisait du bien!