Il y a des jours où parfois, il serait mieux de rester couché. C'était Dimanche, et William était au Zuni Cofe, attendant qu'on ne le serve.
La veille, sa soirée s'était mal terminée. Il avait finit complétement bourré, et ne se rappelait pas de sa fête en son intégralité, mais ce dont il se souvenait ne risquait pas de faire retourner les morts dans leur tombe. Il avait passé une soirée des plus banales, agrémentée par une fanatique hystérique dont il ne se débarassait plus. Bref, il était rentré chez lui aux alentours de quatre heures du matin, et avait dormit non-stop jusqu'à dix heures, ce qui était relativement tôt pour le jeune homme, six heures de sommeil ne lui suffisant pas. Cependant, une fois réveillé, il était impossible pour William de se rendormir. La maison des Deltas était calme, comme tout les matins, puisqu'ils faisaient tous la fête jusqu'au bout de la nuit. Il se dirigea vers la cuisine commune, pour découvrir avec horreur que les placards étaient vides, et qu'il n'y avait plus de caffé, ce dont il avait réellement besoin.
Ne résistant pas à l'appel de la caféïne, il prit ses clefs de voiture, et se dirigea au parking. Il arriva donc en cinq minutes au centre ville, se garrant devant le caffé. Un bref coup d'oeil à travers la vitrine lui fit comprendre qu'il n'avait pas vraiment choisit le bon jour. Il pouvait apercevoir la foulle grouillant à l'intérieur, certains transpirant même si tôt dans la journée.
Il poussa la porte qui lui parrut peser une tonne, le brouhaha incessant le dérangeant. Il commencait à avoir mal au crâne, et s'il avait su, il aurait un peu moins forcé sur la bouteille hier soir.
Il arriva à se frayer un chemin parmis la longue queue qui grandissait de secondes en secondes, et réussit même à doubler quelques personnes. Il arriva enfin au comptoir, où il passa sa commande.

Comme à son habitude, il prit un grand caffé et trois beignets. La serveuse était nouvelle et elle semblait toute excitée à sa vue. Avant de le faire payer, elle lui demanda un autographe sur une tasse de caffé usagée. Complétement blasé et dépassé par les évènements, il s'exécuta et lui tendit la monnaie. Il sortit non sans mal du caffé, sa tasse brûlante en main, quand une jeune femme lui fonça dedans, voulant rentrer en même temps qui lui même sortait. La collision fut inévitable, et William voulant éviter que son caffé ne lui tombe dessus essaya tant bien que mal de limiter les dégats, mais son bras droit et celui de la jeune femme ne furent pas épargnés.

- PUTA** ! C'est chaud !

En effet, le caffé venait juste d'être servit. Il baissa les yeux vers la malheureuse pour l'accabler, quand il vit enfin son visage. C'est Angelic Bush, une fille qui avait refusé ses avances récemment. N'étant pas habitué à ce genre de situations, William, légèrement impulsif, l'avait insultée de "frigide". La fille avait bien évidemment mal prit la chose et depuis ils ne pouvaient plus vraiment s'encadrer mutuellement.
*Décidemment, il ne manquait plus qu'elle*

Que faisait Angelic debout à cette heure-ci ? Bon, certes, c’était le week-end mais était-ce une raison suffisante pour passer son temps à se reposer et rattraper le sommeil évincé à cause des cours ? Pas vraiment. En tout cas, la jeune étudiante en sciences politiques préférait très largement profiter de sa journée et sortir un peu. Le lendemain, elle reprendrait les cours et là, elle regretterait amèrement de ne pas s’être changée les idées.
Quoi qu’il en soit, ce fut aux alentours de 10h15 que la belle sortit de chez elle, décidée à prendre son petit-déjeuner en plein air. Vêtue d’un chemisier noir terriblement moulant, par-dessus son jean blanc -tout aussi prêt du corps-, elle passa la porte de son petit studio. La voiture garée, à cheval sur le trottoir, resta à sa place pour la simple et bonne raison que le Zuni-Coffee n’était qu’à quelques pas de sa rue.
Finalement, l’étudiante arriva à l’endroit voulu. Les gens semblaient se bousculer pour entrer et même pour sortir. Les klaxons des voitures retentissaient à tort et à travers avant que les voix s’élèvent, jurant à bon entendeur ; visiblement, le calme ne régnait pas ce matin. La belle grimaça légèrement, tout en enfonçant doucement ses fines mains dans les poches de son jean, puis traversa la petite chaussée. Bien déterminée à entrer à l’intérieur de ce bâtiment, elle ne fit pas attention aux personnes qui risquaient d’en sortir. Voilà qui était dommage puisque seulement deux infimes secondes plus tard, un liquide atrocement brûlant se reposa sur son bras. Heureusement qu’elle avait eu le reflexe de reculer le reste de son corps. Imaginez l’allure qu’elle aurait avec un pantalon blanc plein de tâche ?

- PUTA** ! C'est chaud !

Rien que ça ? Angelic l’avait malheureusement constaté, elle aussi.
Doucement, elle leva son visage -alors que son bras était tendu pour éviter que les gouttes de café tombent sur ses vêtements- puis elle fronça les sourcils. Mais bon sang ! Qu’avaient-ils tous à hurler de si bon matin ? Et là, ce fut la surprise. William Carmichael. Cet homme mondialement connu et adulé par toutes ces femmes était bel et bien son ennemi voire même un cauchemar. Il s’était permit d’utiliser sa célébrité pour mettre Angelic dans son lit. Croyait-il sincèrement que cela suffirait pour se satisfaire sur son corps ? La belle n’était pas naïve. Ainsi, elle avait refusé catégoriquement avant de se faire lâchement insulté.
Quoi qu’il en soit, après ce mauvais souvenir remit en place, elle leva les yeux au ciel et secoua faiblement son bras afin de faire tomber les malheureuses gouttes sur le sol. Seulement après cela, elle s’approcha du comptoir pour attraper la serviette que lui tendait la serveuse. Et tout en s’essuyant, elle fusilla l’acteur du regard.

-Tu n’fais donc jamais attention !?

Le vouvoyer ne lui était même pas venu à l’esprit. De toute façon, elle le haïssait bien trop pour montrer une quelconque marque de respect. Et puis, William agissait de la même façon. Il n’y en avait pas un pour relever l’autre. A croire que cette histoire de « sexe » restait ancrée dans leur esprit ; bien que ce soit pour une raison différente pour chacun.
Finalement, Angelic jeta sa serviette à la poubelle. Malgré cette odeur de café sur sa douce peau, nulle trace de cet incident restait visible.