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Rencontre mouillante sous une pluie mouillée. ~ {Junji}

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MessageSujet: Rencontre mouillante sous une pluie mouillée. ~ {Junji} Rencontre mouillante sous une pluie mouillée. ~ {Junji} EmptySam 7 Mar - 5:02

Rencontre mouillante sous une pluie mouillée. ~ {Junji} 94Rencontre mouillante sous une pluie mouillée. ~ {Junji} 73
Dès le premier regard, la tentation fut immense,
Une fascination à ton égard, un désir intense.
Sous la voûte Céleste, ce soir, je suis ta Déesse.
Pendant une nuit d'ivresse, être ta maîtresse.

Rencontre mouillante sous une pluie mouillée.

    Quand, alors ? Quant allait-elle sortir de cette torpeur dans laquelle elle s’était elle-même plongée ? Un état second ? Non, une malédiction pour l’être imperturbable qu’elle était, dragueuse insensible de ces lieux, malheur de ces femmes et plaisir de ces hommes. Le vice, une nature seconde qui camouflait ses gestes de douceur à l’égard de ceux qui comblaient son cœur, ne serait-ce que pour une nuit. Jeunes hommes sans visage qui trompaient son âme, l’amenant dans les voluptés d’un rêve tentateur à la sortie irrémédiablement cruelle. L’éveil était douloureux, tant pour ces malheureuses victimes à la peau de lait que pour la persécutrice, inconsciente du mal qu’elle causait à ces garçons ayant fait la bêtise de duper avec elle l’ennui par un acte charnel, union qui ne mène à rien sinon le désespoir de ce qui n’aurait jamais dût être. Un parmi tant d’autres, poupée de porcelaine qui ne se casse que rarement. Efface tes larmes de cristaux mon joli, demain sera une autre nuit et qui sait... Le désir pourrait la prendre à nouveau. Bille d’argent, lune inachevée. Prunelle dorée, étincelle de l’obscurité. Les couleurs se confondent, les traits physiques fondent les-uns dans les autres. Le bonheur s’envole avec l’arrivée de cette luminescence dans le ciel, le charme se rompt, si conte de princesse il y a eut. Ferme les yeux, inspire une dernière fois. Quand tu les rouvriras, elle ne serait plus là.

    N’utilise pas ces mots qui me sont vagues. Ne m’observe pas, mon regard te brûlera. Pourquoi les hommes s’attachent-ils si souvent, sans égard pour celle qui ne respecte qu'elle-même ? Cherchent-ils la souffrance, ceux qui tentent de la capturer dans leurs bras, à faire d'elle une vulgaire chienne fidèle à son maître ? La liberté coulait dans ses veines, ses artères regorgeaient de ce sang pur qui la poussait à chercher la tendresse ailleurs que dans sa propre existence. La chair n’est qu’un tissu corruptible, qui n’entend raison ni d’Ève, ni d’Adam. L’âme n’a que faire des plaisirs terrestres, se délectant de la durabilité. Elizabetha corrompait cette essence qui l’animait, cherchant le bonheur là où elle ne trouvait que déception. L’amour ? Une foutaise inventée par ceux qui ne connaissent que l’extase. Une illusion qui entraîne tous ces jeunes hommes dans son grabat, attirés par l’idée d’écrouer Eliz' dans ce piège de possession. Entrave à son entendement, la jeune femme ne vit pas de chaînes, mais de conjonctures.

    Séductrice de nuit, fantôme de jour. Lorsque le soleil montrait ses rayons et que sa clarté emplissait les pièces, brûlant les yeux des indignes amants et couvant comme une mère le sommeil des justes, elle redevenait Elizabetha et cette Eliza savait se montrer réservée. Or, lorsque la lune éclairait avec impudeur des scènes sordides, montrant brièvement les lèvres roses des jeunes homme et la blancheur de leurs peau de lait, la jeune femme était une bête, assoiffée par le désir, incapable d’un quelconque contrôle, si cela ne lui était pas profitable. Qu’ils s’écartent de son chemin, ceux qui ne faisait qu’attiser le feu de la chair ! Elle jouait avec les étoiles, établissait des cartes du ciel sur le satin velouté des peaux qui l’amenaient là où le bonheur est amer et l’illusion, de courte durée. La jeune femme buvait le miel de leurs bouches, caressait le velours de leurs chevelures, y trouvait un refuge temporaire. Car rien ici-bas n’est éternel, le fiel de ces voluptés ne sont que des passages transitoires, une substantielle nourriture lui permettant de supporter, avec une légère décadence, les journées qui semblent vouloir se rallonger.

    Ceux qui se croient supérieurs et intangibles sont à la fois idiots et inconscients. Qu’ils sont nombreux, ceux qui dans leurs orgueils démesurés, enivrés dans des désirs incontrôlés, ont succombé dans des gestes passionnés, satisfaisant ainsi leurs faiblesses d’instincts purement basales ! La prudence devrait pourtant être de mise, dans cette société où l’accent se fait non pas sur la charité et la valeur de la privation, mais le plaisir et l’importance d’apaiser nos pulsions. Monde sans contenances, marionnette se laissant diriger par la perfidie de cette forme qui maintient l’âme sur Terre. Comment lutter, lorsqu’on ne comprend pas l’importance d’une telle action ? Les efforts ne sont qu’un mot parmi tant d’autres, syllabes pourtant terribles aux paresseux, aux lâches et aux mécréants. Levez-vous donc, peuple sans volonté ! Méritons-nous vraiment la vie, lorsque l’existence se compose non pas de la présence des autres mais de l’auto-satisfaction ?

    Égoïsme, impureté , traîtrise… Les pires crimes ne sont-ils pas commis au nom de celui qui a succombé depuis longtemps à ses vices ? Elle n’était qu'une femme, simple mortelle, misérable poussière emplissant de son indigence le cœur de plusieurs hommes. Pauvres créatures, voluptueuses marionnettes qui ne sont, en sommes, que des objets. Ne savent-ils pas ce qu’ils font, ces êtres de la nuit, qui assouvissent sa nature ? Changer ? Non, ce verbe n’était pas intégré dans le vocabulaire de notre belle jeune femme. La jeune adulte ne vit pas d’eau, ni de pain, mais de sang et de plaisir. Faut-il davantage pour effrayer les pures oreilles, l’honnêteté elle-même en est-elle devenue effrayante, tant sa véracité est monstrueuse ? Dans ce cas-ci, le mensonge devient une félicitée, un jardin de lys qui par sa blancheur, trompe l’âme qui ne cherche qu’à plaire à la perfection auquel elle aspire.

    Pas un mot, pas un regard. Juste un pas rapide et régulier, faisant claquer les talons de verres de ses escarpins sur le bitume usagé qui menait là où elle pieutait. Une jupe courte, à la coupe irrégulière, voir inexistante se soulevait et gonflait sous l'emprise du vent, laissant apparaître des portes jarretelles. Mais celle qui les portait s'en fichait éperdument. La tête droite, haute, elle avançait, d'un pas assuré, qui claquait contre le macadam usé. Ses cheveux d'un roux soleil dansaient comme flammes ardentes, la couleur naturelle de ses yeux cachée par les reflets orangés artificiels de ses lentilles. On la repérait de loin, noyée dans la brume sombre d'une nuit creuse. Aussi facilement visible qu'une tâche de sang sur un velours noir.

    Elle laissa s'échapper un soupir en apercevant la marche qui lui restait encore à accomplir. Néanmoins, unique point positif, le ciel se faisait menaçant. Et la seule chose qu'Eliza aimait plus qu’elle-même, c’était l’orage. Le vrai orage, celui qui fait trembler les vitres et gémir les rivets extérieurs, qui vomit de ses entrailles la fureur de la nature. Certes, on n’en était pas encore là, mais l’apparence nuageuse laissait à présager la détérioration escomptée. C’est avec cette idée prédominante dans la tête qu'elle reprit sa marche lente, mais progressive. Perdues dans les méandres escarpés de ses pensées, suivant les chemins d’une folie douce qui poussait sa réflexion à un aboutissement qu’elle seule pouvait discerner. Encore un moment perdu à rien faire, seulement songer silencieusement sous la chape écrasante d’un ciel menaçant.

    Elle se sentait bien, désincarnée de son propre corps. Les bienfaits de la drogue et de l'alcool. La nuit était tombée bien avant que la lune ne se lève, son œil de cyclope invisible derrière les nuages sombres qui se tordaient, se déchiraient, se morcelaient, s’apprêtaient à crever. L'air était électrique, presque statique ; même le vent s'était tut et l'atmosphère, immobile, semblait attendre. Seule la brève luminosité d'un éclair, au loin, semblait rompre la parfaite inertie qui régnait sur le trottoir. Les minutes qui précèdent l'orage sont toujours les plus intenses. Un frisson descendit le long de son échine lorsque le tonnerre gronda pour la première fois. Un éclat sombre s'alluma au fond de ses prunelles et elle releva les yeux de ses pensées pour fixer l'amas de nuages qui se déchiraient au-dessus d'elle. Ses lèvres se relevèrent en une esquisse de sourire, rictus plus proche de la grimace que d'une quelconque émotion joyeuse. Elle aimait l'orage, elle le ressentait dans ses entrailles comme un besoin ; mais les secondes qui le précédait n'en étaient que plus appréciable.

    Un nouveau coup de tonnerre fit vibrer l'atmosphère, indiquant clairement que la perturbation approchait. Eliza' inclina la tête sur le côté, avant de repartir d'une démarche lente et calculée. Et le ciel se creva, laissant se déverser des trombes d'eau de ses entrailles. Et sous ce signal, la nature revit. Le vent glacial se leva, faisant plier les herbes hautes et craquer les branches torturées d'un vif souffle solitaire, l'odeur acre de la terre mouillée s'éleva lentement. Fermant les yeux, Eliza laissa l'eau dégouliner sur son visage, détrempant ses cheveux et faisant couler le maquillage, créant de légères coulées noirâtres sur ses joues et ses lèvres entre ouvertes. Croisant les bras tout en prenant appui sur un poteau, elle balaya d'un regard hautain l'étendue dévastée d'une rue désertée, où les bâtiments de pierres abîmées semblaient le seul horizon. Pas un mouvement, juste un silence pesant, parfois déchiré par le tonnerre, mais aucune trace de présence humaine. Encore heureux, elle n'était pas d'humeur.
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MessageSujet: Re: Rencontre mouillante sous une pluie mouillée. ~ {Junji} Rencontre mouillante sous une pluie mouillée. ~ {Junji} EmptyJeu 19 Mar - 22:31

C'était une journée assez banale ... Le temps avait été correct pendant toutes la journée, très peu de vent, ni trop chaud ni trop froid, un temps idéal en gros. Junji avait pleinement profité de cette journée. Dès le matin déjà, levé de bonne heure à cause d'un appel téléphonique de sa mère pour se faire engueuler parce qu'il n'avait donné aucune nouvelle ... Super le réveil non ? Junji s'en foutait, il se contentait à chaque fois de répondre par des "oui maman", "non maman", et ca mère était satisfaite. Alors pourquoi se prendre la tête ? Après une dizaine de minute de conversation inutile avec sa génitrice, Junji se décida de partir faire son petit footing quotidien ... D'ailleurs, il se fit accoster par un mec encore visiblement bourré suite à une soirée visiblement bien arrosé, l'homme lui demandant s'il savait à quelle heure était l'avion en destination de sa chambre. Mais bien sur mon gars ... Après l'avoir dit d'allé demandé a une voiture sur le parking, les deux jeunes hommes partirent chaqu'un de leur côté. Junji ne pu s'empeché de sourire en voyant l'homme partir en courant vers le parking en hurlant "Attendez moi, ne partez pas sans moi Madame !" ( sans blague, j'ai déjà eu affaire à un mec comme ca, je lui ai dit exactement pareil et il a fait exactement pareil xDD ).

Junji passa donc une journée comme les autres, c'est à dire à suivre ses cours, pour la plupart inutile, mais bon, c'était obligé de les suivre, donc bon, fallait pas se plaindre ... Un peu plus tard dans l'après-midi, il reçut un appel d'une amie. Cette dernière lui proposa d'allé boire un verre avec d'autres amis dans la soirée. Junji était partant, après tout il n'avait rien à faire ce soir là ...
Une fois chez lui, il se jeta sous sa douche, histoire de se décontracter ... Il n'avait pas eu une journée chiante, mais une bonne douche faisait toujours du bien. Comment allait-il s'habillé pour ce soir ? Excellente question. Il resta pendant quelques minutes immobile devant sa buanderie, à regarder ses divers habits plié un peu de partout ... Si ca ne tenait qu'a lui, il aurait prit un simple t shirt et un simple jean, mais il était invité dans une boite assez huppés, donc même avec un pass VIP, on ne rentre pas n'importe comment ... Il opta donc pour une chemise blanche avec des nuances de noir au niveau des épaules. C'était pas terrible comme chemise, mais il ne l'avait jamais mise, donc autant la mettre maintenant. Et en bas ? Bah que mettre à part un jean ? Bref après avoir passé une dizaine de minute comme un idiot à réfléchir devant sa buanderie, il se mit finalement à table, se faisant un plat rapide, de manière à vite sortir.

Direction le parking de Berkeley, Junji devait récupérer une amie pour partir en boite ... Quand il arriva sur place, la jeune fille était déjà là à attendre le jeune nippon. Après s'être rapidement salué, il monta dans sa voiture, sa belle Nissan GTR SpecV ... Ah ... Cette voiture, il y tenait et ca se voyait ... Il faisait tout le temps attention à ce qu'elle soit propre, la passait toutes les semaines au lavage ... Un vrai maniaque de la propreté ... S'il pouvait faire pareil avec sa chambre, ca serait parfait .

La soirée se passa parfaitement bien. Ce soir il avait décidé de ne pas boire. Déjà parce qu'il devait rentrer en voiture vivant, et puis parce qu'il n'avait pas spécialement envie de se bourrer la gueule. Ses amis ne se firent pas prier pour picoler eux ... Après avoir passé plus d'une heure sur la piste de danse, à danser avec d'illustres inconnues, il fini par récupérer quelques numéros de téléphones avant de décider de rentrer chez lui ... Il salua rapidement ses amis, encore entrain de boire. Il regarda sa montre, presque 0h du matin ... C'était assez tôt, faut bien le reconnaitre ... Mais il n'avait plus envie de rester ... Il allait en profiter pour faire un grand détour, histoire de passer le temps. Lorsqu'il sorti de la boite de nuit, il ne put s'empeché de lever les yeux vers le ciel.La lune n'était pas là, masqué par d'épais nuage gris ... La pluie n'allait pas tarder à arriver, et c'était tant mieux. De un, parce que Junji adorait la pluie depuis qu'il était tout petit, et de deux, le jeune homme avait remarqué une crotte de pigeon sur le toit de sa voiture. Si seulement la pluie pouvait l'enlevée ... Il monta dans la voiture, puis parti tranquillement, passant par des petites routes sinueuses à l'extérieur de la ville. Au loin on pouvait déjà voir des éclairs, de gros éclair bien puissant, qui arrivait à couvrir le son de la musique que Junji écoutait. Il ne pleuvait pas encore, du moins seulement quelques gouttelettes, rien de bien alarmant ... Comme à son habitude avec un temps comme celui ci, Junji ouvrit les fenêtres avant de la voiture ... Pourquoi ? Car sentir l'odeur de la pluie sur le goudron, c'était magnifique, une odeur merveilleuse. Bon d'accord, Junji avait toujours aimé les odeurs bizarre comme celle du gasoil, mais bon ...

Après une vingtaine de minute à rouler dans une petite route complètement perdue et complètement déserte, les fenêtres de la Nissan du jeune homme se refermèrent seule ... Ah, la technologie, c'est magnifique ... Lorsque la voiture sens de la pluie sur la carrosserie, elle ferme tout ce qui est fenêtre et porte, toute seule ... Et elle enclenche même les essuies-glaces ! Moi je dis vive la technologie de nos jours !!

Il quitta sa route campagnarde pour rentrer dans en ville. C'était tout aussi vide, pas un seul bruit ... Faut dire qu'a cette heure là, des gens normaux dormaient ... Alors qu'il était tranquillement entrain de rouler, il aperçut au loin une forme marcher sur le trottoir ... Qui pouvait bien être là ? Vu ce temps, c'était assez suicidaire de rester là ... Il arrêta sa voiture et ouvrit la fenêtre, il regarda la jeune fille avant de constater qu'il la connaissait ... Assez surpris il s'exclama :

- Mais qu'est-ce que tu fous là Eliza' ? Monte !

Il lui fit un grand sourire, tout en lui ouvrant la porte de la voiture, espérant que cette dernière accepte de monter dans le véhicule. D'ailleurs, Junji se tourna en direction de sa banquette arrière ... Enfin non que dis-je ? Il n'y a pas de banquette arrière sur une voiture comme celle ci ... Y a des places à l'arrière, mais faut reconnaitre que pour y rentrer, faut être très petit ... Bref, il se tourna et récupéra deux serviettes dans son sac de sport : une pour protéger son fauteuil en cuir, et l'autre pour la jeune fille...
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MessageSujet: Re: Rencontre mouillante sous une pluie mouillée. ~ {Junji} Rencontre mouillante sous une pluie mouillée. ~ {Junji} EmptyMar 24 Mar - 3:38


    Elizabetha n'avait pas vraiment d'occupation, ce jour-là. Elle avait été à ses cours quotidiens, avait rendu le peu de devoirs qu'elle avait fait. Et puis voilà, sans plus. Elle avait également passé un bon moment dans sa chambre, à tourner en rond, à lire. Lire... La lecture était pour Eliza source de plaisir, de joie, de découverte, de délectation... Elle lisait lentement en épelant les syllabes, les murmurant à mi-voix comme si elle les dégustait et, quand elle avait fini cela, elle le répétait d'un trait. Puis elle faisait la même chose avec la phrase complète. Non, Elizabetha n'était pas dyslexique. Elle lisait même très bien. Mais c'est ainsi qu'elle s'appropriait les sentiments et idées que contenaient les pages. Quand un passage lui plaisait vraiment, elle le répétait autant de fois qu'elle l'estimait nécessaire pour découvrir combien le langage humain pouvait être beau. Elle avait besoin de s'aérer et la meilleure solution à ses yeux était d'aller faire un tour. Elle trouverait peut-être quelque chose à faire, une fois dehors. Qui ne tente rien n'a rien, après tout. Elle attrapa sa bouteille d'alcool et la glissa dans sa sacoche, avant de la passer à son épaule. Elle ne sortait presque jamais sans elle, elle était une sorte d'amie silencieuse. La jeune femme se sentait nue, sans sa liqueur fétiche. Elle dévala les escaliers et arriva dans le hall, avec un sourire. Les yeux brillants de sortir enfin, elle ouvrit en grand les portes et se rua dehors, ses longs cheveux roux volant autour d'elle. Au moins, elle était libre ! Finit la prison de la chambre et la chaleur des salles de cours.

    La jeune espagnole portait sa jupe déchirée, ainsi qu'un corset noir, qui mettait ses quelques formes en valeur. Mais elle s'en fichait, après tout, elle n'était pas là pour essayer d'avoir le plus de copains possibles. Elle était là pour un nouveau départ, un bel avenir, tout en drogue et en alcool. Elle s'installa sur un des poteaux qui encadraient la façade d'une boutique et sortit son joint, qu'elle avait soigneusement glissé dans son paquet de cigarettes, avec un plaisir évident. Elle calla la chose entre ses lèvres et ferma les yeux quelques instants, savourant ce simple contact. Ses doigts fins trouvèrent d'eux-mêmes le chemin du briquet, allumant la flamme bleue et la jeune femme commença à tirer de grosses bouffées dans un rythme soutenu. Une fumée vive, grise, entrainante, qui correspondait parfaitement à son humeur de la journée. Il faisait mauvais, le ciel crachait des litres d'eau, elle était presque à l'extase et elle se sentait bien.

    C’est avant que l’orage n’éclate réellement, qu'Elizabetha était sortir de son lymphatisme. Lymphatisme provoqué par un important abus d’alcool, si l’on se fiait aux relents lourds qu’elle exhalait à chaque respiration. Le soir avait recouvert la ville de son manteau couleur encre. Une nuit chaude, sombre et lourde comme une chape de plomb s’était abattue sur les toits d’ardoises et un vent grêle, glacé et sec balayait la rue pourrie qui revivait sous le passage de cette substance invisible et insaisissable qu'était le souffle de la nature. Elle fixa l'horizon, ses yeux marrons orangés aux reflets glacés moiraient doucement sous la mince lueur d'une lune cachée par une brume épaisse et poisseuse. Visqueuse et grise. Une lueur démoniaque, incassable dans ses yeux semblait tout brûler sur son passage. Et le ciel, jusqu'ici sombre, noyé dans une obscurité épaisse et pâteuse s'éveilla précipitamment. Un éclair rapide, intense, transperçant et déchiffrant frappa le sol, faisant part de sa place et de sa présence. Le plafond vibra sous la décharge de puissance qu’un premier éclair imprima au sol.

    L’orage se déchaînait et chaque coup de tonnerre faisait vibrer les murs descellés des façades. Plusieurs fuites s’étaient déclarées et l’eau dégoulinait le long des murs, apportant avec elle une odeur âcre de moisissure. La température avait diminuée de plusieurs degrés mais ce n’est pas elle qui tira un frisson sur la peau blafarde d'Eliza. C’est seulement ce temps, ce déchaînement de la tempête qui lui apportait une jouissance vivisectrice. Les plaisirs de la chair lui étant refusés ces derniers temps, elle se rabattait sur la seule chose qui était encore à sa portée ; la puissance et les ravages d’un orage. Ce ne fut pas un bruit, pas un mouvement qui l'avertie de l'approche d'une voiture. Les yeux fermés, le tonnerre grondant dans ses oreilles, elle aurait été incapable de percevoir quoi que ce soit. Ce fut plutôt une impression, un ressenti qui lui fit ouvrir paresseusement un œil. Une goutte d'eau bien placée lui fit refermer immédiatement d'ailleurs. Laissant échapper un grognement agacé pour exprimer son mécontentement, elle se redressa, quittant la nonchalance de son affalement pour s'adosser correctement au réverbaire. C'est après ce difficile effort que de faire glisser ses jambes à terre et de relever la tête qu'elle put voir qu'on lui faisait effectivement face.

    Junji.
    C'était Junji qui se trouvait devant elle. Ou jumanji, comme elle l'appelait si "affectueusement". Soit.
    Un nom qu’elle n’avait jamais entendu, ce n’était de toute manière pas un pseudonyme répandue en Californie. Elle pouvait mettre un nom sur ce visage pâle et que ce soit une identité réelle ou pas ne changeait rien. Dans le classement de son esprit, Junji avait trouvé sa place, elle ne demandait rien d’autre. Elle ne le chercherait pas de toute façon, ce n’était qu'un gars avec qui elle avait passé une nuit oubliée, qu'elle ne pensait pas revoir un jour, son souvenir en était éphémère. Un de plus, mais qu’importe, en l’instant présent, c’est ce gars qui la préoccupait. "Mais qu'est-ce que tu fous là Eliza' ?"

      - Je vis.

    Vivre. Parce que la vie atteignait dans cette rue un degré d'intensité électrique à travers l'orage. L'avenue se muait en une entité vivante ; ses murs vibraient sous le grondement discontinu du tonnerre. L'eau qui suintait des fissures n'était que sécrétions humides d'entrailles, glaires et mucosités sur la moisissure. Rien n'est plus animé qu'un lieu inerte modelé par l'orage. Vivre. Parce qu'il faut bien avancer, parce qu'on y est obligé. Vivre sans le vouloir, camoufler en réalité les noires pensées que l'on ressent étrangement pour cette vie non voulu que l'on traine. Le bonheur n'est que le fruit de notre imagination, l'amitié véritable reste une Illusion. Pourquoi ne pas mourir à la naissance ? À cette époque où de rien nous n'avons conscience. Comme certains aimeraient passer de l'autre côté, dans l'autre monde où le passé est effacé. La joie a laissé place à la dépression, l'insouciance à l'appréhension, l'amitié à la trahison. Si vivre implique souffrir, le seul désir devrait être d'en finir...

    Et l'orage se déchainait, en partenariat le plus intime avec les éclaires qui fendaient l'horizon. Ce fut dans un grondement assourdissant du tonnerre qu'elle entendit la suite de la première phrase "Monte !". Même si l’étincelle qui luisait dans ses prunelles s’était atténuée, la folie s'emparait d'elle avec l'avidité d'un conquérant qui découvre une nouvelle terre. Eliza n'avait pas bougé, pas sursauté, pas même cillé. Elle n'avait certes pas senti ce mot arriver, mais un pressentiment, une déduction peut-être, l'avait aidé à appréhender le fait. A moins que ce ne soit seulement la maîtrise tellement rodée et parfaite de ses sentiments qui n'avait pas laissé se dévoiler le moindre sentiment de surprise. Des émotions contenues, réprimées et dominées. Ses yeux seuls avaient bougés, quittant la silhouette de Junji pour glisser vers la portion de rue qu'il restait. Elle avait vu, analysé, puis son attention s'était à nouveau reportée vers l'autre gars. Un sourire fugace s'était néanmoins dessiné sur ses lèvres. Elle bougea. Brusquement. Son mouvement avait été imprévisible, alors qu'elle s'approchait de la voiture. Il n'y avait personne ici, seul l'orage pour tenir compagnie, elle le suivrait. Il la mènerait probablement vers la civilisation. Elle eut un roulement d'yeux convaincant lorsqu'elle le vit prendre une serviette pour protéger le siège de ta voiture. Elle s'accroupit alors devant la portière ouverte et lui dit, se moquant légèrement :

      - J'peux carrément me déshabiller, si tu veux. Comme ça, ta voiture de risque rien.

    Sa voix... Longue plainte lugubre qui rompit la monotonie de la pluie, ce même bruit répétitif de l’eau qui s’écrase sur les vitres. Elle avait dit ça pour déconner, quoique... Elle plaisantait, sur des conneries, autant qu'elle soit fixée quand à leur relation et à leur réciproque tolérance.
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MessageSujet: Re: Rencontre mouillante sous une pluie mouillée. ~ {Junji} Rencontre mouillante sous une pluie mouillée. ~ {Junji} EmptyDim 19 Avr - 2:20

Junji connaissait Elizabetha depuis quelques temps maintenant. Enfin, connaitre, c'est vite dit ... Au début de l'année, une soirée étudiante un peu arrosé, deux jeunes qui finissent sur la banquette arrière d'une voiture à l'écart du lieu de la fête ... Une longue nuit d'ébats passionnés ... Voilà comment le jeune nippon avait rencontré la belle espagnole ... Ce soir là, c'était un des rares soirs ou Junji avait particulièrement bien bu, chose qui n'était pas dans ses habitudes. Au petit matin, il s'était réveillé péniblement, à cause des rayons de soleil qui traversé les vitres de la voiture ou il avait passé la nuit. Il était couvert d'un simple drap et à sa grande surprise, il n'était pas seul sous ce drap. Il ne connaissait pas la personne a ses côtés. Elle était totalement nue, et c'est à la vue de cette dernière que Junji réalisa qu'il était dans la même situation qu'elle. Il avait visiblement passé un superbe nuit et c'était le vide dans sa tête. Il n'avait pas le moindre souvenir de ce qui avait pu se passer. C'était plutôt frustrant, il faut bien le reconnaitre. Une nuit avec cette jeune fille ne pouvait pas s'oublié, il ne pouvait pas ne pas se souvenir du corps de cette dernière. La vue qu'il avait a ce moment l'a n'était pas désagréable, loin de là. L'idée de caresser le corps de cette dernière lui avait même effleuré l'esprit, mais c'était pas le moment ... Il enfila rapidement son jean présent à côté de lui et remua la jeune fille, qu'il avait entièrement recouvert par le drap. Il avait bien eu envie de partir sans rien dire, mais ce n'était pas dans son habitude. Il voulait au moins voir si la fille s'en souvenait de cette nuit là ... Après l'avoir réveillé, cette dernière se trouva ne pas être bavarde. A part un "ah, on a couché ensemble", un "c'était pas mal" et un "moi c'est Elizabetha Rose", Junji n'arracha rien de plus ... Ils se quittèrent comme ca, sans plus de précision. Ils se croisaient assez rarement sur le campus et les rares fois ou ils s'étaient vu, un simple signe de tête en guise de salutation. Plutôt bizarre ...

Avant de se rendre compte que c'était Elizabetha qui était sur le trottoir, Junji pensait qu'il s'agissait d'une simple personne marchant seule. Vu le temps, il ne savait même pas si c'était un homme ou une femme. Ca aurait très bien pu être un tueur en série, ca aurait été pareil. Ce n'était qu'une jeune fille, et par coïncidence, une jeune fille qu'il connaissait. Alors qu'il lui demanda ce qu'elle faisait ici, cette dernière répondit qu'elle "vivait". Très philosophique tout ca dit donc. Junji se contenta de sourire à la jeune fille. Il faisait un sale temps, et pourtant, elle restait immobile sous la pluie de plus en plus battante. Le tonnerre grondait de plus en plus fort, prévenant qu'il arrivait de plus en plus prêt d'eux, accompagné de ses fidèles éclairs, déchirant le ciel chaque secondes. De l'intérieur de la voiture, on se serait cru pendant une séance photo, avec des flashs de partout ... Eliza était encore sous la pluie complétement trempé et visiblement ne voulait pas monter dans la voiture. Junji soupira en la regardant détourner les yeux pour observer la rue déserte plus loin ... Si elle ne voulait pas monter, suffisait de le dire. Puis finalement, après quelques instants, elle retourna son regard en direction de Junji, en lui souriant cette fois ci. C'était plutôt rare de voir Eliza' sourire. Elle s'approcha de la voiture, tandis que Junji mettait une serviette pour couvrir le siège passager et tendit une autre serviette à la jolie demoiselle.


- J'peux carrément me déshabiller, si tu veux. Comme ça, ta voiture de risque rien.

Ah, la voiture, il n'y avait pas tellement pensé a vrai dire. S'il avait couvert le fauteuil passager, ce n'était pas pour pour protéger la voiture, ca ne lui avait même pas effleuré l'esprit. C'était juste pour le confort d'Eliza. Elle n'était pas la seule à lui avoir fait une remarque sur sa voiture. Junji lâcha un rire avant de lui répondre, sourire aux lèvres.

- Si tu veux te déshabiller, fait tout plaisir, ca ne me dérange pas du tout. Ma voiture je m'en fiche, c'est juste que les fauteuils sont en cuir et que toi, trempée, assise sur du cuir, tu seras très mal ... Et encore plus si tu es nue.

Il termina sa phrase en acquiesçant ses paroles d'un signe de tête, son sourire n'ayant toujours pas lâche son visage. Il regarda la jeune fille une nouvelle fois ... Vu comme elle était habillée, qu'elle soit nue ou pas, ca ne changerait probablement pas grand chose ...Une jupe courte déchirée et un corset noir ( ravissant corset d'ailleurs ), niveau vêtement, c'était pas avec ca qu'elle allait avoir chaud. Et vu le temps a l'extérieur, elle devait pas tellement être à l'aise dans ces vêtements.

Finalement, Eliza monta dans la voiture, comme Junji lui avait proposé. Il ne savait pas du tout ce qu'elle faisait ici, et encore moins pourquoi elle n'avait pas cherchée à rentrer directement dans la voiture, pour éviter ce temps apocalyptique. Il observa d'un coin de l'œil la jeune espagnole, tout en ne quittant pas la route des yeux. Arrivé à un des rares feu rouge encore entrain de fonctionner, il tourna son regard vers la jeune fille, qui n'avait toujours pas ouvert la bouche depuis tout à l'heure. Rompant le silence qui régné dans la voiture, Junji la questionna.

- Heu, je te dépose ou ? ...

C'est vrai, il ne lui avait même pas demandé ou il devait la ramener. Après tout, Junji était en route vers Berkeley et il ne savait même pas si la jeune fille y allait également. En y réfléchissant bien, il ne savait strictement rien d'elle ... Il rajouta également :


- Et sans indiscrétion, qu'est-ce que tu faisais ici ? Parce que bon, rester comme ca sous la pluie, c'est pas top niveau confort non ? ...

Sa question n'avait aucun intérêt, et ca ne regardait pas Junji ce qu'Eliza pouvait faire de ses soirées. Mais l'ambiance dans la voiture était désagréable, il avait envie de parler avec elle ...
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