Du retard… de retard partout ! Partout ! Partout ! A force de travailler par-ci et par-là, Arsène en oubliait de nombreux devoirs qu’il finissait par terminer dès qu’il avait une minute de libre. Il avait beau faire tout ce qu’il pouvait, il n’arrivait décidemment pas à arrondir ses fins de mois comme il le faudrait. Souvent il recevait des appels téléphoniques de ses parents qui s’inquiétaient de sa santé. « Tu manges bien ? Tu es sûre ? Tu ne veux pas que nous t’envoyions un peu d’argent ? Mais comment tu vies… ? » Lui demandait sa mère qui se retournait dans son lit avec l’angoisse que son fils unique n’aille pas bien. Elle en Russie, lui de l’autre côté de la planète… Non, ses parents possédaient déjà à peine de quoi payer la maison, la nourriture pour les animaux de la ferme de son père… Arsène culpabilisait rien qu’à l’idée de leur demander une aide financière… Qui ne serait pourtant pas du luxe. Il bossait pas mal de temps – et de plus en plus – dans ce magasin de vêtements et de mode en temps que modéliste, il multipliait ses heures de baby-sitting, s’enfermait des heures dans la bibliothèque pour rattraper le temps perdu et refusait de laisser son seul moment de véritable détente partir aux oubliettes… Autrement dit : Roxanne. Maintenant, il dormait chez elle presque tous les soirs, et je dis bien presque. Les autres il les passait à sa confrérie soit parce qu’il était tout simplement exténué et qu’il se vidait une bonne bouteille entre amis avant de s’endormir comme une pierre, soit parce qu’il devait – encore et toujours – bosser. Notre petit Russe était un élève ma foi.. Exceptionnel. Ses résultats lui promettaient un avenir brillant dans tout et n’importe quel domaine, Ses professeurs voyaient en lui un esprit très ouvert bien qu’un peu marginal. Enormément de capacités qu’il réussissait à employer. Néanmoins, ces mêmes personnes notaient une baisse de régime chez Mr Von Gergiovden qui s’endormait de plus en plus souvent en cours, sur sa table. Il faut dire que ses nuits étaient agitées…

Non, pas obligatoirement par le sexe, il avait aussi du mal à trouver le sommeil à cause de ses cauchemars. Maintenant sa maîtresse l’avait compris : il ne plaisantait pas lorsqu’il lui avait dit la première nuit « question d’habitude.. » car en effet, il la réveillait chaque fois soit pour bouger dans tous les sens en gémissant, soit pour avoir pousser un cris. Chouette… Et chaque fois il avait honte surtout qu’il n’avait aucune idée du mot qu’il hurlait au réveil, mot qui changeait à chaque nuit différente. D’un autre côté il y avait Roxanne… Celle qui l’avait séduit il n’y avait pas longtemps de cela. Pourtant… c’était déjà la fusion totale entre eux. Une idylle singulière et à première vue purement sensationnelle. Mais quels étaient donc les sentiments qui se cachaient derrière ces regards de braise ? Y’avait-il de l’amour dans l’air ? Difficile à définir encore une fois… Mais oui, il y avait bien quelque chose, ce même petit quelque chose qui avait forcé Arsène à se rendre compte d’une évidence : il n’aimait pas Cameron. Ou plutôt si, il l’adorait… Mais comme son amie d’enfance, comme une fille géniale… Pas comme une petite amie. Ç’avait été dur pour lui d’ouvrir les yeux à ce sujet, aujourd’hui encore, il n’avait rien dit à sa girlfriend officielle et n’avait pas hâte. Hélas, plus les jours passaient et plus la belle mannequin poussait son amant à tout révéler à Miss Taylor… généralement ça virait en disputes puisqu’il fallait vraiment être con pour ne pas se rendre compte du taux exceptionnel de jalousie de la demoiselle, mais aussi de possessivité et de peur. La peur de s’engager… Mais ça, si le jeune homme n’en laissait rien paraître, il l’avait compris. Voilà pourquoi il ne lui en voulait jamais de se conduire parfois comme une véritable garce ou de lui faire du mal sans vraiment le vouloir. Quant à Pearl… Elle était la confidente de la donzelle… Et elle ne semblait pas trop apprécier le nouvel amant de cette dernière. Lui n’avait rien contre elle, mais il avait cru lire sur son visage du doute et de la méfiance envers lui… Etai-ce aussi parce qu’ils l’empêchaient de dormir lorsqu’ils étaient tous les deux ? Toutes ses excuses… Mais il est vrai que Roxanne aimait exprimer ses orgasmes haut et fort (xD)

Cette bibliothèque… S’il le pouvait, le Franco-Russe ne voudrait plus en entendre parler. Il y passait trop de temps… Aujourd’hui encore, il avait déposé ses classeurs sur une table isolée, dans un coin entre deux panneaux de bois et avait commencé à réviser son cours de psychologie pour le lendemain… Interro. A croire que ce cours-ci ne lui plu pas puisqu’il s’endormis comme un bébé, la tête sur son bouquin… Non en fait il était juste terriblement en manque de siestes. Qu’est-ce qu’il ne donnerait pas pour une bonne grosse sieste de 3 ou 4 jours. Rien que d’y penser, il en avait des frissons de plaisir. Or, lorsqu’il rouvrit les yeux, c’était pour écouter des cris venants d’à côté, proche de la porte d’entrée/sortie de la fameuse salle. Mais qu’est-ce que… Qui était la furie qui causait un pareil boucan ? Le dandy jeta un coup d’œil cerné à son portable qui affichait 21h pile. Ouh ! Il était temps de sortir, ça allait fermer. Mais avant ça, il allait calmer cette gourdasse qui continuait de sonner un clairon inutile ! Tiens, mais pourquoi n’y avait-il personne ici ? Pourquoi avait-il un très mauvais pressentiment aussi ? Comme s’il avait fait une bêtise… C’est alors que les écriteaux sur la portes lui revinrent : meeeeeeeeeerde, fermé à 20heures ! Et il était… trop tard. Voilà pourquoi cette étudiante gueulait comme ça, elle devait paniquer.

Arsène la rejoignit sans faire le moindre bruit et posa une main sur son épaule. Mauvaise idée puisqu’elle paniqua plus encore et qu’il fut contraint de plaquer une autre main directement sur sa bouche en la plaquant contre lui afin qu’elle cesse de gigoter dans tous les sens :

« Shhhhhhht… C’est moi, Arsène ! Calme-toi enfin, je n’vais pas te bouffer ! » Chuchota-t-il à son oreille de sa voix grave.

Il attendit qu’elle arrête de forcer pour se libérer pour justement la lâcher et esquissa un sourire amusé. Tiens donc, enfermé ici avec LA fille qui ne pouvait le supporter ? Amusante situation… plutôt ambiguë. Il n’essaya pas pour autant de la provoquer et s’approcha de la fameuse porte en bois. Impossible de l’ouvrir d’ici, et les murs étaient trop épais pour que la moindre personne même à côté ne puisse les entendre. Automatiquement, le Don Juan prit son téléphone et commença à composer un numéro lorsqu’il se rendit compte que ça ne captait pas. En même temps… c’était prétentieux de sa part, Pearl avait déjà dut essayer.

« Euh… Okay, alors déjà on oublie la porte, faut trouver autre chose… Bon, les fenêtres… Aussi, sauf si tu tiens à sauter du 3 ème étage, et enfin il reste… Le plafond et ses grilles d’aérations… Si on arrive à les atteindre ce sera déjà un miracle… »

Il se déplaça pour se placer juste en dessous de l’une d’elles et regarda en l’air

« En plus elles sont boulonnées. »

Pour finir, le fameux plafond était d’une hauteur impressionnante, ils n’avaient pas fait dans le classique les architectes ici. L’étudiant se tourna vers l’autre prisonnière et lui sourit timidement, sachant très bien qu’elle allait le snober. Il finit donc par se ravisa mais ne comptait pas renoncer à être sympa avec elle après tout… il n’avait rien contre cette fille et, c’était une amie très proche de Roxanne. Il osa se rapprocher d’elle en soutenant son regard de ses yeux bleu pâle et croisa ses bras sur sa poitrine.

« Binh… Plus qu’à espérer qu’ils mettent le chauffage la nuit.:O|: » Dit-il comme tentative pour détendre l’atmosphère tendue qui s’était installée. Hum… Pas terrible… Rah, pour rien au monde il ne souhaitait passer sa nuit ici! Déjà hier il l'avait passée à réviser alors se servir de livres comme couverture.. Un comble!

Timbré ? Lui ? Nooon… Jamais ! Bon d’accord, peut être un peu. Il n’empêche que si cette fille ne l’appréciait pas, ce n’était pas tellement de sa faute. Lui n’avait rien fait pour tire ainsi des conclusions hâtives et le juge comme un moins que rien. Il restait naturel, gentil, attentionné, très proche de Roxanne – surtout la nuit – et surtout, il ne voulait de mal à personne. Pourquoi donc avait-elle décider de se le mettre à dos ? Pearl… Sa maîtresse lui avait parlé quelques fois de cette fille « formidable » et « attentive » mais bizarrement, Arsène n’en tirait pas tout à fait les mêmes adjectifs. Il semblerait que ce Zêta aime choisir ses amis… Dont le Franco-russe ne faisait pas parti. Ça n’était pas dans les priorités du jeune homme non plus de rester enfermé dans une bibliothèque… Encore moins avec cette furie sur le dos ! Lui qui aimait le calme et la sympathie, se retrouvait à devoir se rabaisser au niveau d’une petite garce ! En quoi avait-elle le droit – et le pouvoir – de le juger ainsi. Ce qui effrayait notre dandy, était évidemment le fait que cette fille parvienne à convertir Roxanne à sa sauce et ainsi à la persuader de le laisser tomber. Ah non alors ! Il en avait trop bavé pour en arriver là pour se voir retirer ses privilèges aujourd’hui ! De plus, la belle blonde était assez lucide pour se rendre compte que les mots de son « amie » étaient erronés. Si ils semblaient si bien s’entendre tous les deux, alors en quoi avait-elle besoin d’ajouter son grain de sel ?

Les phrases fusaient comme des éclaires. Mais… Elle avait ses règles ou quoi ?! Plus elle parlait et plus le visage du Dan Juan semblait se décomposer en une mimique sombre et blasée. Affligeant tout ça. Un peu de gentillesse dans ce monde de brute ! « Tu devrais devenir comique Arsène tu sais ! » Et gnagnagna… C’est bon, elle avait terminé ? Il lui envoya un regard indécis, comme s’il la sondait de l’intérieur avant de rétorquer d’une même ironie cinglante :

« En ce qui te concerne c’n’est même pas la peine d’essayer, peine perdue ma grande. »

Gros silence… Ne raisonnaient dans la pièce plus que le balancement des jambes de la jeune femme qui semblait narguer son interlocuteur. Passer la nuit avec elle ? Hors de question ! L’un des deux allait forcément finir par trucider l’autre, l’éviscérer, le scalper, l’égorger… bref, tout ça allait très mal finir… Ah si au moins il pouvait appeler la demoiselle Dickens, sa blondinette préférée… Il tirerait un trait sur ce qu’elle venait de lui dire et pourrait s’endormir tranquillement dans les bras de sa bien aimée… Après s’est bien amusé à empêcher l’autre frustrée de fermer l’œil avant au moins 4 heures du matin ! Paf ! « Ne compte pas sur le fait qu'on fasse ami-ami sous prétexte qu'on est enfermé dans cette maudite bibliothèque pour une nuit. » A cet instant, le petit prince fit volte-face et la toisa presque méchamment. Elle avait le don de l’agacer ma parole ! Ah oui ? Elle ne voulait faire aucun effort ? Il se rapprocha d’elle d’un pas lent jusqu’à se poser en face de la table sur laquelle elle était assise, un sourire narquois gravé sur ses lèvres pâles :

« Ecoute bien sac-à-+BIP+, si t’es frustrée c’est pas mon problème, trouve-toi un mec sur qui tu vas déverser toute ta mauvaise humeur mais moi en l’occurrence, je suis pris ! Qu’est-ce qui te fait croire que j’veux faire copain-copain avec une chieuse comme toi ? Depuis le temps que tu m’pourries la vie avec tes préjugés ! Qu’est-ce que j’ai fais hein ? Bah vas-y, dis-le moi ! Fais preuve d’un peu de courage pour une fois et dis-moi ces putain de quatre vérités puisque t’en crève d’envie ! » Lui avait-il craché à la figure comme un vile serpent avant de s’éloigner d’un pas en arrière, comme pour se retenir de lui envoyer pour terminer ce monologue en beauté… une belle claque dans la figure.

Elle n’avait pas l’air de comprendre… Mais qu’avait-elle dans la tête ? Pour elle, Arsène ne méritait pas son amie ou quelque chose dans ce style ? Pfff… Encore une qui lis trop de romans à l’eau de rose… ‘Faut arrêter les « Arlequin » les filles! Le Parisien se mordit la lèvre inférieure sans quitter des yeux cette Pearl du regard, comme un défis. Qu’avait-elle à lui réponde ? Mais qu’elle accouche nom d’un chien ! Ainsi ils seraient fixés tous les deux sur l’avenir de leur conflit ! Et comme ça, Arsène saurait enfin ce qu’elle lui reproche vraiment.

Cette tension… Tout cela n’annonçait franchement rien de bon. Arsène avait craqué le premier dans le sens où il pestiféra sur la brunette afin qu’elle lui crache enfin à la figure ce qu’elle pensait de lui. Il en avait assez de devoir se battre pour prouver l’amour qu’il portait à Roxanne à tout le monde. Pourquoi se méfiait-on ainsi de lui ? Pourquoi ? Son casier judiciaire était pourtant vierge, ses résultats scolaires dépassants l’excellence, Il n’était même pas connu pour avoir emmerdé un professeur ou être viré de cours ne serai-ce qu’une seule fois. Euh… On oublie la fois où il avait volontairement renversé son pot de peinture rouge sur cette saloperie de prof de dessin… Elle l’avait cherché. En attendant, ce fut les nerfs à vifs qu’il attendait cette fameuse réponse, celle qui peut être éclaircirait enfin sa lanterne sur le comportement de Pearl face à lui. C’est vrai, après tout, chaque fois qu’il était dans la confrérie de sa maîtresse et qu’ils se croisaient, il la saluait tout à fait poliment pour n’avoir en retours qu’une grimace ou un air dédaigneux. C’était vexant à force et surtout… fatiguant de se dire que l’on se trouve dans la même pièce qu’une personne qui souhaite votre mort. Pourtant, le jeune homme avait apprit à faire avec, et ça ne l’empêchait pas de passer la plupart de ses nuits avec Roxanne… Néanmoins, ce petit jeu ne pouvait durer plus longtemps, surtout que nos deux rivaux étaient en ce moment même enfermés dans une même pièce… Et pour longtemps. La belle s’était approchée de son interlocuteur l’air farouche… Le genre d’air que prend une petit garce lorsque s’apprête à frapper son ennemi, un chandelier planqué dans le dos… « Si je t'apprécie pas c'est parce que j'ai simplement peur... Peur que tu fasses ce que tu as fait à ta "petite amie" à Roxanne... Peur que tu l'abandonne pour une autre... Si tu l'as fait sans scrupule à une première alors pourquoi ne recommencerais tu pas... Et d'après ce que je sais, beaucoup de fille rêve de toi alors j'ai simplement peur que l'abandonne comme ca. Et d'après ce que Roxie m'a dit tu n’aurais toujours pas largué cette fille...Comment s'appelle-t-elle déjà ? ... Cameron ! Donc j'ai toutes les raisons de ne pas t'apprécier, parce que je n'ai AUCUNE confiance en toi... Mais si tu viens à lui faire du mal, elle me le dira puisque je suis une des rares personnes à qui elle me raconte presque tout et si elle ne me le dit pas je m'en rendrais compte autrement... » Euh… Au moins ça avait le mérité d’être clair, net et précis. Arsène avait fermé les yeux au fur et à mesure qu’elle énumérait tous ce qui n’allait pas chez lui. Plusieurs fois il sentit une aiguille s’enfoncer dans son cœur, en particulier lorsqu’elle osa prononcer le prénom de son ex petite amie, celle qu’il avait lâchement quitté pour se lover dans les bras de la belle mannequin. Comment osait-elle critiquer ? Alors qu’elle ignorait tout de sa relation avec Cameron ! Tout !! Oh non, elle ne pouvait même pas imaginer combien le Parisien souffrait de cette rupture qu’il devrait un jour ou l’autre annoncer à celle qui avait emprisonné son organe battant durant toute son adolescence mais qui aujourd’hui n’était plus qu’une amie d’enfance et non une amante. Il n’arrivait pas à l’aimer… Comme il faudrait pour former un couple. Il ne ressentait pas envers elle le désir violent qui le liait à la demoiselle Dickens. Tout était si différent et si lui n’y voyait clair, cela ne pouvait qu’être d’autant plus sombre aux yeux de Pearl. Malgré tout, il comprenait cette inquiétude que cette dernière pouvait ressentir pour son amie, c’était naturel… Mais stupide. En cela, elle ne réussirait qu’à ruiner leur relation et au final, elle serait la fautive de leur échec.

Fatigué… ça oui il l’était. C’était peut être d’ailleurs pour cette raison qu’il ne vit pas arriver la ruse de madame. L’étudiante s’était en effet emparée du bras sur lequel notre dandy prenait appuis et avait tiré vers elle de façon à ce qu’il perde l’équilibre et se rétame lamentablement sur la table, tête la première. Le choc fut si brutal et imprévu qu’Arsène demeura un moment complètement immobile… A demi conscient. Ah la p… C’est qu’elle riait en plus ! Ça l’amusait tant que ça de le voir souffrir ? La tête du Don Juan lui tournait affreusement et surtout, il pouvait être sûr de se réveiller avec un œuf de poule sur le front dès demain matin. Gémissement tout bas, il usa de ses mains pour tâter la table et tenter de trouver un coin sur lequel s’appuyer pour se redresser. « Oh, aller debout, c'est pas une gamine comme moi qui risque de te faire mal ! Et t'en verra d'autre au vu des bruits qui traversent les murs de ma chambre t'as du voir pire avec cette tigresse ! » Hein ? Quel rapport ? C’est alors que l’esprit candide de l’étudiant compris ce qui le fit rougir dans l’immédiat. Ahh la hoooonte ! Roxanne lui avait pourtant dit que ses murs étaient assez épais pour que personne ne les entende ! La preuve en était là, la prochaine fois ils se colleraient un sparadrap sur la bouche ! Il accepta tout de même la main qu’elle lui tendait et fut remit sur pieds en moins de temps qu’il fallu pour le dire… Toujours un peu confus et les joues rosées.

«Certes… Mais en l’occurrence, le but de Roxanne n’est pas de me faire du mal et encore moins de m’assommer contre une table. » Rétorqua l’intimidé avant de lever les yeux vers le plafond.

Tsseuh… C’était bien fait pour elle s’ils l’empêchaient de dormir ! Vu ce qu’elle venait de lui envoyer dans la figure, il ne pouvait en être que plus réjouis encore. Néanmoins il n’aimait pas trop l’idée que son intimité soit ainsi dévoilée… C’est pourquoi il se dirigea à son tour vers une étagère, empoigna un livre de philosophie intitulé « Introduction à la psychanalyse » de Freud, son médecin, psychanalyste et philosophe préféré avant de se laisser glisser contre le mur et de s’assoir sur le sol, n’ayant pas encore tout à fait repris ses esprits…

« Si tu n’as pas confiance en moi c’est que tu connais mal Roxanne… » Souffla-t-il en regardant la couverture de son ouvrage. « Tu crois franchement qu’elle fait partie de celles qui se font piéger en amour comme des oies aveugles ? Elle a eu mal une fois, à tel point qu’elle se méfie de tout le monde aujourd’hui. Quand je vous vois, tous autours d’elle à me juger comme si je n’étais qu’un moins que rien, je doute… Heureusement, chaque fois que je passe un moment avec elle, tous ces doutes que vous me foutez en tête s’envolent et je sais alors que pour rien au monde je n’écouterais vos bêtises. Prenez mois pour un sale type mais vous ne savez rien de moi, rien de Cameron… Alors de quel droit est-ce que vous vous permettez de juger ?! »

Il se tut l’espace d’un instant, les yeux brûlants de rage. Merde à la fin ! Non ils ne savaient rien ! Rien ! RIEN ! RIEN !! Ces imbéciles ressemblaient plus à des vautours qu’à des marraines la bonne fée ! Des paparazzis qui flash la moindre faute pour ensuite en faire tout un plat ! Des adeptes de la manipulation et des ragots… Arsène serra ses mains autours du livre avant de jeter violement celui-ci dans la figure de Pearl, de façon à lui faire payer cette immondice de tout à l’heure. Ce n’était pas son genre de faire ça mais là, il avait agit sous le coup de la passion… D’ailleurs il reprit avec un sourire narquois :

« Oups… Pardon, on dirait bien que mon « ça » m’a devancé. Tu n’as qu’à lire ce que je viens de t’envoyer dans la figure… Et tu devrais comprendre… Normalement. Vous m’agacez, vos vies sont tellement minables que vous vous en prenez à la moindre proie. Fiches moi la paix c’est clair ? Jusque là je n’ais pas répondu à tes attaques, mais si c’est la Guerre que tu veux, tu l’auras ! Ce serait juste dommage d’en arriver là alors qu’on s’inquiète tous les deux pour la même personne en l’occurrence : Roxanne ! »

Sur ce il attendit la réplique… Cinglante ? Allait-elle le démembrer vivant ? Ou simplement lui arracher les yeux ? Il frémit rien que d’y penser et regretta instantanément ses mots…