One night...

4 semaines... Cela faisait 4 semaines que la dispute entre Camron et Arsène avait eu lieu. Des cris, des larmes et une porte qui claque. Comme un couple qui règle ses comptes seulement voilà, ils n'étaient pas un couple, mais le jeune homme avait la salle impression d'avoir lâchement profité de la détresse de son amie d'enfance. Depuis toujours, sa nature le forçait à toujours rejeter la faute sur sa personne, il était un garçon gentil de par nature... Agréable et gentil. C'était la première fois qu'il se sentait aussi mal. Comme il s'en voulait! Chaque nuit, il lui falait des heures avant de s'endormir... Seulement les jours où il y parvenait car il lui arrivait même de passer des nuits blanches à se remémorer sans cesse cette scène affreuse. Il se tournait, se retournait et se reretournait dans son lit le souffle court, les yeux cernés et le visage luisant des quelques larmes qui lui arrivait de verser. Pauvre Cameron, elle n'avait rien demandé en fin de compte et lui l'avait expédiée dehors de la même façon que s'il avait envoyé valser un sale torchon. C'est ainsi qu'il se rendit compte de ses multiples erreurs la concernant. Depuis ce jour, il ne pensait qu'à elle, il ne voyait qu'elle dans ses cauchemars et non pas... C'était trop dur! Certes lui avait-il assuré qu'il ne voulait plus ni la voir, ni l'entendre ni même entendre parler d'elle... Mais c'était faux! Si cela continuait, il serait contraint de rompre ses dires et frapper à sa porte.

Cette nuit comme les autres, il se débattait avec ses draps en s'agitant comme jamais. Il dormait oui, mais pas comme un loir... De la transpiration perlant sur son front, les cheveux humides et le visage aminçi il ne parvenait pas à s'extraire de ce fichu monde imaginaire le contraignant à revivre cette journée inlassablement comme s'il était condamné à une souffrance infinie. La lune était cachée par d'épais nuages et le vent soufflait à en faire trembler les carreaux. La fenêtre de l'étudiant était restée ouverte, il avait oublié de la refermé après avoir pris plusieurs médicaments pour trouver le sommeil. Elle avait beau claquer contre le mur, il n'ouvrait pas les yeux mais gémissait... De plus en plus fort. Sa chambre? Toujours un bazzard complet, des feuilles partout, vêtements, stylos, consoles, jeux videos, CD's, nombreux cours, quelques papiers de biscuits, bouteilles d'eaux vides et j'en passe... Il faut dire qu'Arsène n'avait pas particulièrement fait attention à l'hygiène de sa chambre depuis quelques temps déjà. Il ne faisait attention à rien d'ailleurs, pas même à ce que lui racontait ses professeurs. Plusieurs fois il avait été convoqué par les supérieurs hiérarchiques ou mis en colle pour manque de sérieux, perturbation des cours et endormissement. Ses parents même l'avaient appelé pour lui demandé ce qu'il se passait, ayant eux aussi reçu plusieurs couriers lers informants des baisses de résultat de leur unique enfant. Le jeune homme avait dût mentir en prétextant qu'il avait été malade, qu'il avait participé à de nombreuses fêtes, bref...

Le Parisien se réveilla en sursaut lorsque la tempête fit se briser la vitre de sa fenêtre en un éclatement monstrueux. En suivit un éclaire et le Tonerre. L'apocalypse? Songa-t-il alors en sortant de sous ses draps afin de fermer ce qui restait du battant de la lucarne ainsi que les volets pour empêcher la pluie de passer... Suivit pour finir des rideaux. Nom d'un chien, si le temps s'y mettait maintenant! Un de ses camarades ALPHA entra en trombe l'air paniqué:

« Arsène? T'as rien?? J'ai entendu un putain de craquement! Qu'est-ce que c'éta... Ouah ta fenêtre!! Qu'est-ce qui s'est passé?! »

Le dandy le regarda quelques secondes avant de répondre tout en s'emparant d'un jean au hasard et en l'enfilant:

« Le vent, retourne te coucher j'vais aller voir dehors si la gouttière est toujours en place... »

« Quoi? Mais t'es malade?! Tu vas t'envoler! Sors-pas, viens dormir dans ma chambre si tu veux, le temps qu'on répare ta... »

« A tout à l'heure. » S'enquit-il simplement en se dirigeant vers le sortie jusqu'à la traverser.

En effet, dehors c'était... Plutôt anarchique. La pluie volait dans tous les sens, le vent sifflait sous les toitures, l'orage grondait comme un lion en furie, les graviers crissaient et les arbres se courbaient. A peine était-il sortit que déjà Arsène était trempé jusqu'aux os... genre il allait supporter ça pour vérifier un simple chéneau! Non, il courru le plus rapidement possible vers la maison BÊTA où il espérait bien trouver son amie d'enfance. Le froid lui sciait les artères, il ne sentait plus ses pieds et c'est cela qui le fit trébucher sur un objet non identifié – brique peut être? - le faisant s'affaler sur le chemin bétonné. Qu'importe, il ne sentait même pas la douleur, ses membres trop engourdis... Reprenant sa course il parvint jusqu'à la porte qu'il cerchait et frappa le plus fort qu'il pouvait en criant :

« Ouvrez! C'est Connor! Je sais qu'il est 3 heures du matin mais s'il-vous-plaît les filles ouvrez-moi! Hé! »

Une demoiselle en nuisette apparue sur le palier et le toisa avec mépris :

« Connor, Cameron m'a dit qu'elle ne voulait plus te voir y'a déjà un bon moment, et tu te ramènes maintenant? T'as pas honte? S'il ne faisait pas ce temps là dehors sois sûr que je te laisserais séjourner à l'éxterieure! »

« Merci... » Se contenta de répondre le beau brun en retirant ses chaussures ressemnlant plus à des éponges qu'autre chose...

La fille lui envoya une serviette avant de reprendre de la même façon, froide et distante :

« Tu t'es blessé... Tu ferais bien se désinfecter ça avant que ça ne cicatrise. Cameron dort, et je t'interdis de la déranger. Tu vas dormir sur ce canapé et ne te fais pas remarquer... »

Sur ce elle se retira dans ses appartements et le séduisant ALPHA se retrouva comme deux ronds de flan, la serviette entre les mains, le visage et les cheveux dégoulinants, incapable de dire quoi que ce soit et le coeur au bord des lèvres. Ainsi donc la jolie brunette en avait parlé à ses « amies » et refusait de le voir. Bof... c'était normal après ce qu'il lui avait fait. Pourquoi était-il venu dans ce cas? Ça ne servait à rien. Une brûlure l'extirpa de ses pensés et il remarqua en effet une large écorchure le long de son bras droit. Aï... Sans doute lorsqu'il était tombé tout à l'heure... Aucune importance, il se dirigea vers ce fameux canapé après s'être grossièrement séché, prit une couverture et s'allongea dans le noir. Il en profita pour allumer le télévision en face de lui, le volume au minimum mais un coup de Tonerre particulièrement violent vite tout disjoncter.

« Génial... » Songea alors le petit prince en laissant tomber la télécommande sur la petite table basse.

Il en convint donc qu'il devait essayer de retrouver le sommeil... Mais n'y parvenait pas.

4 semaines s'étaient effectivement écoulées depuis cette fameuse dispute. 4 semaines... Cameron avait encore du mal à se dire qu'ils avaient battu leur record. Leur dispute ne tenait qu'à un simple geste, qui avait terminé par les fourrer tous les deux dans le lit du jeune homme. Comment en avaient-ils pu en arriver à là ? Comment ? Eux qui étaient si proches à l'époque... Il y a avait tout d'abord eu l'arrivée de Cameron chez les Bêtas, puis l'arrivée d'une autre femme dans la vie d'Arsène. Pourquoi tout était si compliqué ? Pourquoi ? La jeune femme n'avait pu retenir ses larmes face au jeune homme pour qui elle avait finalement toujours éprouvé des sentiments. Sentiments qu'elle tentait de chasser depuis 4 semaines. Elle n'était plus la seule et unique préoccupation d'Arsène... Non... Une autre femme avait fait son apparition, lui volant le beau brun qu'elle avait toujours aimé et qu'elle connaissait bien plus que cette fichue fille, dont elle ignorait même le prénom. A quoi bon après tout ? Pourquoi se faire du mal alors qu'elle souffrait déjà assez en sachant que son coeur battait pour une autre ?

Toute ces histoires lui avait vallu 4 semaines quasiment complètes d'absence. Elle ne s'était effectivement rendue en cours, de peur de recroiser le regard de celui qui l'avait finalement rejeté un dimanche soir. Plus d'une lettre était arrivée à la confrérie et même les Bêtas lui avait conseillé de reprendre le chemin de l'université malgré leur côté "rebelle" qui se faisait toujours entendre. Cameron n'avait écouté personne, pas même ses professeurs, qui pour la plupart d'entre eux étaient venus à la confrérie, s'inquiétant de son état. Prétextant qu'elle ne se sentait pas bien, elle n'avait plus réintégré sa classe. Tout cela pour... Un garçon ? Seule une jeune femme des Bêtas savait pertinemment ce qu'elle endurait ces derniers temps. Une seule... La seule que Cameron arrivait encore à apprécier. Celle ci s'était occupée de la jolie brune, lui confiant les cours qu'elle ratait chaque jour. Pour tout avouer, la jeune femme n'avait lu ces foutus feuilles, préférant penser à... Arsène... Et pourtant... Elle avait tenté mainte et mainte fois de l'oublier. Et pour dire, une fois arrivée dans sa chambre suite à leur dispute, celle ci avait déposé à plat tous les cadres qui contenait leurs photos, rangé toute les lettres d'Arsène qui avait toujours traîné sur son bureau... Elle avait tout rangé. Mais tout n'était pas resté dans le noir bien longtemps, sachant qu'elle avait replacé les cadres le lendemain même, les larmes au bord des yeux.

Ce soir là, Cameron n'arrivait pas à dormir. Et ce fut sans même s'en apercevoir qu'elle but le verre de son amie Bêta qui avait prit soin de diluer des somnifères dans celui ci. 4 semaines que notre jeune femme ne dormait plus... Chaque fois qu'elle fermait les yeux, c'était pour se réveiller en sursaut quelques minutes plus tard... Alors elle restait allongée sur son lit chaque soir, les yeux rivés sur le plafond de sa chambre. Mais cette nuit là, son amie avait décidé de la faire dormir... Et son plan fonctionna, du moins quelques heures. Car la dose de somnifère n'était sûrement pas de taille face au corps frêle de Cameron qui malgré le fait qu'il soit fatigué résistait encore à ces foutus médicaments.

Ce fut donc un éclair qui réveilla notre demoiselle en sursaut. Déposant ses mains dans sa nuque, elle ferma les yeux, en sueur. Elle avait soif... Très soif... Car il fallait également le préciser, notre demoiselle ne mangeait que très rarement ces derniers temps et avait perdu quelques kilos. N'étant déjà pas tellement grosse, ses amies Bêtas l'avaient plus d'une fois forcé à manger, ne serait-ce qu'un morceau de pain. Comment un jeune homme pouvait-il l'avoir rendue ainsi ? Tentant de ne pas montrer qu'elle avait maigrit à ses amies, la jeune femme portait des vêtements amples, qui cachait ses courbes disparues. Ce fut donc vêtue d'un simple t-shirt ample - T-shirt qui au passage appartenait à Arsène - qu'elle se dirigea vers la cuisine, sans même faire attention à la présence d'Arsène, qui étant allongé sur le canapé n'était visible à ses yeux. Entrant donc dans la cuisine attenante au salon, elle faillit glisser à terre dans une flaque d'eau, étant pied nu. Se rattrapant au plan de travail, la demoiselle ouvrit le frigo, les yeux fatigués par le sommeil qu'elle ne trouvait plus. Pas d'eau dans le frigo...

<< - Elles vont finir par me rendre folle... >>

Elle parlait toute seule ? Ca n'était pas la toute première fois, sachant qu'elle parlait constamment toute seule et cela depuis le temps où elle faisait parler ses poupées pour pouvoir jouer. C'est en entendant du bruit venant du canapé qu'elle prit la première chose qui lui passa sous la main, c'est à dire une bouteille de jus d'orange, avançant doucement vers le salon.

<< - Qui est là ?! >>

Sa voix était faible, très faible... Et pourtant elle trouvait encore le courage de se battre contre le fantôme de la maison ? Autant avouer qu'elle ne s'attendait pas à Arsène, qu'elle ne voyait pas, la salle étant plongée dans le noir.

Arsène avait jusque là tenté d'ignorer le mal qui pouvait ronger Cameron depuis ces 4 semaines. Lui aussi avait un peu maigris mais s'en vraiment y faire attention. Il avait simplement pu resserer sa ceinture de deux crans. Non pas qu'il ne mangeait pas... Quoi qu'il se nourissait moins, mais disons qu'il avait toujours la tête ailleurs, qu'il bougeait sans cesse dans l'espoir de trouver de quoi s'occuper l'esprit et de se fait, brûlait un nombre surélevé de calories. Les yeux cernés, on ne pouvait pas dire qu'il inspirait la joie de vivre, pourtant, il continuait à faire – devant ses amis – comme si rien ne s'était passé. Ce soir, allongé sur ce canapé, il ressentait une fatigue assez importante mais surtout une angoisse étouffante. Les yeux rivés sur le plafond noir de la pièce silencieuse, il écoutait le vent cogner contre le toit, les murs et les fenêtres aonsi qui le pluie qui battait sur les tuiles. Il ne devait pas rester ici... Demain matin il risquait de croiser Cameron et là, tout d'suite, se rendit compte qu'il ne saurait même pas quoi lui dire. Euh... Salut ça va? Quel con! Evidemment que ça n'allait pas! Comment pouvait-elle aller bien? A moins qu'elle ne se soit consolé dans les bras d'un autre garçon... Elle faisait ce qu'elle voulait après tout et puis, n'était-elle pas une Bêta? Le jeune homme voulu se donner une claque pour penser à une chose pareille! Non mais ça va bien oui?? Il l'avait obligée à pleurer toutes les larmes de son corps et maintenant il l'imaginait coucher avec n'importe qui? Quel manque d'indulgence... Arsène aurait pu continuer longtemps à tergiverser de la sorte si des bruits de pas ne l'avaient pas avertit de la présence d'une autre personne en ces lieux. Il se redressa donc doucement à l'aide de ses coudes lorsqu'un doigt frais vint se déposer sur ses lèvres brûlantes. C'était... Il tendit le bras et attrapa son portable afin d'éclairer ce visage... Oh?

« Hey... Arrêtes ça tout d'suite Von Gergiovden. » Gémit une petite voix féminine, la même qui l'avait acceuillit tout à l'heure.

L'étudiant repoussa sa main d'un geste du coude et fronça les sourcils, à moitié ensommeillé :

« Mais... Qu'est-ce que tu fais là? » Murmura-t-il à son égard en refermant le clapet de son téléphone, l'enyoyant valser sur la table basse.

« Je voulais te parler de Cameron... J'ai été un peu dure avec toi tout à l'heure mais j'avais de bonnes raisons de le faire... » Lui confia la jolie blonde en s'asseyant confortablement sur les genoux du dandy que ça ne surprit pas, une bêta restait une bêta non? Elle reprit tout en replaçant l'une de ses mèches de cheveux derrière son oreille : « Tu sais, elle n'est pas retournée en cours depuis que vous vous êtes disputés, et elle refuse presque de s'alimenter. En faite, j'ai même été obligée de lui administrer un somnifère cette nuit pour qu'elle puisse enfin dormir... »

« Tu veux me faire culpabiliser là ou... » Trancha Arsène d'une voix mal assurée, la gorge nouée. « Non parce que rassure-toi, j'y arrive très bien tout seul. »

La belle ouvrit de grands yeux et posa une main sur la joue de son interlocuteur comme pour l'apaiser, le bercer :

« Oh non, c'n'est pas ça. J'veux simplement te dire que je crois qu'elle t'aime sincèrement, pas comme moi j'aime Karl, dans deux semaines c'est finit je le largue – elle pouffa – enfin bref... Mais est-ce que tu l'aime toi auss... Oh mince! Elle arrive, éteinds cette lampe! »

Elle se précipita sur l'objet mais ne réussit qu'à le faire tomber ce qui brisa l'ampoule et en revint à peu près au même bien qu'elle soit maintenant complètement avachie sur le Parisien qui tenta de la repousser sans poser malencontreusement ses mains ni sur ses fesses et ni sur ses seins. Hélas un grincement lui fit prendre conscience que Cameron devait-elle là elle aussi et par-là même, qu'il ne devait plus remuer d'un centimètre.

« Barre-toi... » Murmura-t-il alors à l'oreille de la maladroite en grinçant des dents tandis que la porte du frigo s'ouvrait.

« Je peux pas! » Lui répondit la fille en question en essayant tout de même de se dégager.

« Qui est là? »

Les deux étudiants se figèrent. Et merde... Elle les avait entendu. Arsène voulu se taire jusqu'à ce que ce mauvais rêve s'en aille lorsque son interlocutrice lui ordonna de dire quelque chose.. n'importe quoi. Il s'éxécuta...

« C'est le Boogeyman... » Lança-t-il alors en tendant sa main en l'air de façon à ce que la brunette ne lui lance pas son « arme » sur la figure.

« Arsène?! »

Et oui... Toujours le même. Décidemment, il avait dût être maudit en amour depuis sa naissance celui-là! Pourquoi avait-il fallut qu'elle se point pile au moment ou sa camarade avait décidé de parler au jeune homme? Et surtout, comment les avait-elle entendu alors qu'ils tentaient de ne surtout pas attirer son attention étant donné la position un peu... osée dans lequelle ils s'étaient mis. Nom d'un chien! Si seulement il était possible de retourner en arrière, des années en arrière! Le Parisien saurait que la belle entretenait des sentiments pour lui et ainsi, ils sortiraient enfin ensemble sans contrainte ni dispute! Mais non... Le temps où la maman du petit garçon les couhait tous les deux dans la même chambre après leur avoir raconté une petite histoire était révolu! Aujourd'hui les deux enfants étaient grands et mâtures, ils n'avaient plus les mêmes envies qu'à cette époque ou le sexe n'existait pas sans dans les films cochons cachés dans la table de nuit de son père, à côté de la boîte de préservatifs. Ah Cameron... Ne pouvait-elle pas réfléchir juste deux secondes au lieu d'imaginer n'importe quoi? Evidemment qu'Arsène ne couchait pas avec cette Bêta! C'était logique!! Ne se souvenait-elle donc pas du pourquoi il lui en avait voulu en la retrouvant dans cette universitée? JUSTEMENT parce qu'elle avait décidé de rejoindre cette confrérie de putes à franges! Et puis... Pour une fois qu'une de ces filles ne l'abordait pas dans l'espoir de le foutre dans leur lit... Non! Au contraire! Elle était simplement venue parler au jeune Alpha de façon à ce qu'il prenne conscience du mal que pouvait ressentir son amie... Quoi qu'il le savait déjà. D'accord, ainsi sur le canapé en pleine nuit, la blondinette allongée sur lui en simple nuisette, il y avait de quoi se faire des films... Surtout quand on est amoureuse de l'homme qui se retrouve SOUS la fille. La honte...

<< - Alors c'était elle la fille qui occupe ton coeur ?! Une Bêta ?! Mais tu te fiches complètement de moi Arsène! Et toi... Tu oses t'occuper de mon cas alors que... Sans commentaire! »

« Fais pas la tête Cameron, je comptais pas te... »

Non mais... C'était pas bientôt fini ce cirque? Elles allaient réveiller toute la confrérie si elles continuait à hurler de la sorte! Et puis pourquoi partait-elle dehors? Hein? N'avait-elle pas conscience qu'elle risquait la mort? L'héritier Gergiovden se redressa enfin en repoussant tout de même assez délicatement la camarade de la demoiselle en crise et se releva, prenant ainsi conscience qu'il avait retiré son jean. Il hésita entre rougir confusément et attraper ce dernier lorsqu'il entendit un corps tomber brusquement à l'entrée.

« Cameron! » S'exclama-t-il alors en courant jusqu'au palier, suivit de très près par la nuisette ambulante qui semblait tout aussi paniquée que lui.

Elle était là, dehors, les fesses par-terre et recroquevillée sur elle même alors que la pluie avait déjà engorgée l'intégralité de son tee-shirt... Vêtement qu'Arsène reconnu comme étant le sien par ailleurs. Le jeune homme s'approcha doucement et la température glaciale l'obligea à claquer des dents alors qu'il n'était qu'en simple gilet et boxer. Que faire? Que lui dire? Comment réagir? Elle semblait complètement dépitée, pire que ça... Vidée.

« Tu dois réagir Arsène! » s'écria sa complice, elle aussi presque nue dans la nuit et claquant des dents. « On ne peux pas la laisser ici elle va finir par geler sur place! J't'en pris raisonne-là! »

Son interlocuteur lui répondit d'un simple hochement de tête avant de tendre les bras et de soulever son amie d'enfance, la portant dans ses bras de la même manière qu'une petite Cendrillon.

« Rentre lui préparer quelque chose de chaud et sucré, il faut qu'elle mange... »

S'il avait dit ça c'était parce qu'en la prenant dans ses bras, il avait sentit un nette différence de poids pas rapport à quelques semaines auparavant. Combien avait-elle perdue? 7 kilos? 10? Toujours est-il qu'elle était bien maigrichonne et pâle comme une morte. Le coeur du dandy se serra et il l'apporta jusqu'au canapé où se trouvaient les deux étudiants juste avant pour l'y allonger et attendre que l'autre revienne avec ce qu'il lui avait démandé en prenant bien soin de lui installer un oreiller et deux couvertures bien chaudes. Sa main encore humide mais chaude vint alors caresser prudemment la joue de la fugueuse lorsqu'une larme s'écoula de sa paupière sans qu'il ne le veuille vraiment avant de venir mourir sur le tapis. C'était terrible de se sentir aussi responsable d'une pareille décadence... Pauvre...

« Cameron... » Soupira-t-il lorsqu'un main tenant une tasse de thé chaud et sucré apparu pile devant son regard bleuté.

« Tiens, elle adore ça d'habitude – puis se tournant vers sa camarade elle reprit – J'vous laisse tous les deux, mais arrêtes de t'imaginer des trucs, ton copain et moi... On a fait que parler de toi tout à l'heure. Je te trouve bien ingrate tu sais. »

Puis elle partie, laissant nos deux tourteraux seuls... Le maladroit mais séduisant petit brun finit pas réagir en posant la tasse juste à côté du canapé le temps qu'elle refroidisse un peu puis en s'asseyant sur un coin de ce dernier pour regarder la belle endormie... Quoi que pas tant endormie que ça.

Elle semblait si chétive... Qu'un moindre choque la briserait. Arsène lui avait déjà brisé son coeur, il pouvait bien la casser toute entière... Sauf que ça n'était pas son but. Lorsqu'il avait caressé sa joue et qu'elle avait eu un mouvement de recul, il comprit tout de suite pourquoi. C'est vrai que la dernière fois qu'il avait eu un geste tendre envers elle c'était il y a 4 semaines... Et c'était avant qu'il ne la jette dehors. Non... Il ne voulait plus penser à ça, ce moment où il lui avait refermé la porte au nez, où sa voix s'était faite cruelle et cassante, l'image du visage de Cameron lorsqu'il l'avait laissée sur la palier de sa confrérie en lui criant des abomonations... Cette expression de profonde tristesse qu'elle tentait de chacher avec sa colère... Il s'en souvenait comme si c'était la semaine dernière. Comme il avait pu être méchant, et puéril... Elle l'aimait et tout ce qu'il trouvait à faire c'était coucher avec pour ensuite lui donner un bon coup de pied aux fesses. S'il en avait le courage, alors il s'excuserait tout de suite et il l'embrasserait... En la supliant de le pardonner... Mais il n'était qu'une poule mouillée, un froussard, une chiffe molle! Voilà pourquoi il n'y avait aucune raison pour que la belle lui donne son coeur, il n'était rien. Rien d'autre q'un petit Parisien élevé en Russie dans une ferme, cotaoyant les poules et les chèvres, juste bon à bosser ses cours mais surtout pas à aimer une femme comme il se doit. Ravalant sa souffrance, Arsène retira sa main duvisage de son amie qu'il vint ranger quelque part à côté de lui. Son visage s'était assombris et il ne savait même plus où se placer, surtout lorsque la camarade de la jeune femme s'en alla pour leur laisser un peu d'intimité. Zut... c'est qu'elle lui était bien utile finalement...

Elle s'excusait... Encore? Mais pourquoi? Ah oui... Pour les avoir injustement placés dans le même sac alors qu'il ne faisait que discuter. En même temps, comment pouvait-elle savoir? Dans l'état où elle se trouvait c'était encore un miracle qu'elle tienne debout. Mais l'étudiant préféra esquisser un sourire – un peu triste certes – mais un sourire quand même et répondit à sa première question avec humour :

« Franchement? Tu n'as jamais été aussi laide Cameron. Un vrai cadavre. »

Il se permit de rire (tout seul xD) mais se calma très vite en sentant l'atmosphère pesant lui retomber dessus comme un caillou dans l'estomac. Hum... Il tendit son bras vers la tasse qui devait être à bonne température et la mit dans les mains de Cameron qui se refusa obstinément à avaler quoi que ce soit. L'ennui c'est que si elle continuait sur cette voix, dans une semaines elle serait virée de l'école et dans deux... Elle serait morte. Le jeune homme se montra pourtant plus têtu qu'elle ( il l'était déjà par nature ) et fronça les sourcils en affichant une mimique blasée.

« Tu veux mourir? » Lui demanda-t-il alors en reposant assez brutalement la tasse sur la table basse. « Ou simplement te punir pour une faute que j'ai commise? Tu crois que c'est comme ça que je vais t'aimer? Tu crois que ça m'fait de l'effet des squelettes ambulants aux cernes recouvrants la moitié du visage? Binh non... Pas vraiment non. J'te préférais avant... »

S'approchant d'elle il respira son odeur et se rendit compte qu'elle ne se parfumait plus non plus. Elle ne sentait... Rien. Juste la lessive qui servait à nettoyer ses draps et ses fringues... Dont le tee-shirt d'Arsène. C'est ça! La seule minuscule odeur qu'il avait pu ressentir bien qu'elle soit pratiquement évaporée... c'était la sienne! Celle qui était incrustée dans son vêtement. Le dandy plissa ses yeux glacés et laissa sa tête reposer contre l'épaule dure et maigre de son amie d'enfance en soupirant.

« Hum... Je saurais te faire avaler ce thé... C'est ça ou la perf'. » Reprit-il d'un ton absent, en un presque murmure...

Là il se redressa, empoigna la tasse et la porta à ses lèvres et dût vaincre sa grande timidité pour poser sa bouche sur celle de Cameron et la forcer à avaler ce qu'il lui donnait par l'intermédiaire d'un baiser « bec-verseur xD » jusqu'à ne plus rien avoir dans le goulot.

« Je t'aime plus que tu ne le penses idiote... » Lui confessa-t-il alors, son visage à quelques millimètres seulement au-dessus du sien.

La jeune femme était tombée dans un rouage infernal, un maladie terrible aussi reconnue sous le nom « D'anoréxie mentale ». Beaucoup de gens ne se rendaient pas compte de ce que ce simple mot impliquait... Des tonnes et des tonnes de complications, de la souffrance pour la personne touchée mais aussi pour son entourage. Des larmes, des pleures, des vomissements même parfois... Arsène se sentait comme un gamin confronté à l'enfer... Un enfer dont il était responsable au fond. Où étaient-elles ces jolies formes qu'il aimait dévorer du regard il y a encore quelques semaines. Où étaient-elle? Fondues... Ne laissant plus qu'une carcasse d'os assez rebutante. Mais jamais Cameron – aussi pitoyable qu'elle soit – ne parviendrait à dégouter son plus vieil ami. Jamais elle ne le ferait fuir ou perdre patience. Plier baguage n'était pas son truc, il préférait affronter les problèmes face à face même s'il détestait ça par-dessus tout... La seule fois où il s'était montré agoïste, c'était il y à 4 semaines et voilà où tout cela les avait mené. Une dispute... Particulièrement violente. C'était autre chose que ces chamailleries concernant la confrérie de mademoiselle, c'était... Plus fort... Plus douloureux. Le jeune homme lui avait donné ce qui pouvait la rendre la plue heureuse pour ensuite la faire redescendre de son petit nuage en la traînant par une chaîne de méchancetés. Qu'avait-elle fait mis à part l'aimer? Quel était son crime sinon l'avoir désiré et embrassé? Oh non il ne voulait pas l'adorer ainsi... Il ne POUVAIT pas. Elle n'était pas Cameron, elle était une jeune femme à la beauté encore largement perceptible sous ses rictus de souffrance... mais condamnée par une maladie. Cameron elle était pleine de vie, très gourmande et cela se lisait dans ses yeux pétillants de vie. Aujourd'hui elle n'était plus que l'ombre d'elle-même, une carcasse immobile même plus capable de boire un simple thé sucré. Clouée sur ce canapé elle demeurait presque impassible, hypnotisée peut être, par la présence de son amant d'un jour, d'une heure... Arsène la contemplait, incapable de réagir il remarquait alors son cou décharné, fin à se briser, ses joues creusées et son teint blafard. Lorsqu'il l'avait soulevé pour la porter contre lui, au creu de ses bras, il avait sentit le mondre relief de chaque de ses tendons... Ceux de ses genoux et les os de sa cage thoracique. Oh il pouvait pleurer aussi longtemps qu'il le voulait, cela ne ramènerait pas les kilos de la belle, au contraire, ce serait une façon de la laisser mourir progressivement.

Elle le préférait avant? Ces paroles le jeune homme les entendit et... Elles lui firent mal. De la même façon que si l'on venait de lui enfoncer une lame en plein coeur il se pencha en avant et ferma les yeux. Comme il regrettait ses sourires et son rire... Leurs moment de tendre complicité qu'ils avaient entretenus depuis leur toute petite enfance, guidés par leurs parents. Cameron n'avait jamais eu une vie facile, ses parents étaient absents et elle en avait souffert, beaucoup. Ça le petit Parisien le savait. Il savait aussi qu'elle avait toujours eu du mal à se trouver, qu'elle était facilement manipulable. Cette anoréxie n'était pas seulement le fruit de leur dispute, elle était l'amalgame de trop d'années de souffrance. L'assimilation d'une tristesse jusque-là comprimée que la belle refusait d'admettre... Arsène la connaissait cette désolation... Alors pourquoi n'avait rien fait? Pourquoi s'était-il contenté de fermer les yeux en jouant à la politique de l'autruche? Pauvre type! Il ne la mêritait pas... Pourtant il l'aimait. C'était un fait qu'il ne pouvait refuser... Il n'était plus amoureux d'elle et pourtant c'était elle que son coeur comme son corps réclamaient. Peut être étai-ce tout simplement plus complexe... Peut être aurait-il dût mieux écouter ses sentiments... Ce qu'il n'avait pas compris, c'est qu'ils pouvaient très bien garder cette complicité tout en abordant l'idée de couple, en entretenant leur amour. Beaucoup d'amoureux faisaient ça, et cela ne pouvait que les rendre plus forts encore... Mais c'était trop tard pour les regrets, l'étudiant devait agir, rien de moins.

<< - Donne moi une seule bonne raison d'y croire Arsène... >>

Une raison d'y croire... De croire à cet amour... De lui faire confiance. Il est vrai qu'il n'avait plus le droit à l'erreur, c'était maintenant ou jamais, mais il n'était plus apte à jouer avec le coeur de son amie. Alors... Avait-il le courage et les épaules de s'engager? Hum...? Le dandy n'eut pas besoin de réfléchir 36 heures... la réponse lui vint comme 2+2 = 4 : Oui. Maintenant il devait le lui prouver... Bien qu'il sache que ça n'allait pas résoudre ses problèmes d'anoréxie en un clin d'oeil, au moins il lui conférerait ainsi l'envie d'en sortir... La sensation d'être aimée et désirée. Arsène sourit...

« J'ai affronté un blizzard hurlant pour venir te voir... Navré j'ai pas trouvé de cheval blanc dans la minute mais... ça aurait pu se faire. » Lui répondit-il d'une voix rieuse en emprisonnant ses mains dans les siennes, chaudes et douces. « J'ai hésité aussi à me teindre en blond et à faire une permanente, mais à ce que je vois, ma princesse n'a pas encore fait sa toilette... J'ai moins de scrupules. »

Il libéra l'une des mains de la jeune femme afin de reprendre possession de la tasse presque pleine et la présenta à Cameron, un sourire tendre dessiné sur les lèvres :

« Je te demande de ne boire que la moitié de ce thé, seulement la moitié tu vois, je ne suis pas trop sévère... Et si tu y parviens, alors le Prince t'emporte sur son fidèle destrier... D'accord? »