Journée assez étrange pour Logan. En effet, en se levant ce matin-même, le jeune garçon s’était aperçu d’une chose dont on reparlera un peu plus tard. Pour le moment, contentons-nous d’une petite ellipse dans le temps.
[…]
Aux alentours de 14h, le bel androgyne était sorti de chez lui extrêmement bien habillé -comme d’habitude-, avec un jean bleu très foncé tenu par une ceinture noire cloutée. Un tee-shirt blanc avec quelques motifs très abstraits, ainsi qu’une veste grise par dessus. Très élégant, malgré son boxer blanc qui dépassait de son jean de quelques centimètres, Logan sortit donc de la bâtisse, mais il n’était pas seul. Effectivement, depuis le matin-même, le garçon avait fait une étrange rencontre… Quelques mots étaient sortis de la bouche du jeune Davies, dans le but de faire connaissance, mais c’était tout. L’autre personne ne prit même pas la peine d’entrouvrir ses lèvres. Plus qu’étrange, n’est ce pas ?
Au départ, le brun voulait sortir afin de se rendre à l’université. Puisque les étudiants avaient le choix de sélectionner leurs cours, pourquoi ne pas en profiter ? Le stylisme intéressait largement Logan, si bien qu’il avait décidé d’aller montrer ses infimes créations, tels que son t-shirt ainsi que de nombreux dessins provisoires, à son professeur. Malheureusement… tous ses plans étaient tombés à l’eau à cause de cette personne étrange voire même, inquiétante.
[…]Non loin de 16h30, le bel androgyne ainsi que cette nouvelle connaissance se retrouvèrent assis, tous les deux, sous un abri de bus. A vrai dire, ils avaient atterri là sans vraiment s’en rendre compte… Vous connaissez ça, sans doute, le fait de marcher sans savoir où aller tellement nos pensées nous absorbaient ? Et bien c’est ce qu’il venait de se passer pour notre Londonien. Le pauvre était anéanti, perdu et complètement paniqué. Pourquoi ? C’est une excellente question mais au fond, la cause est là, toute simple et juste à quelques centimètres de lui. Et oui, sa rencontre fort matinale le mettait dans un état de stress incomparable à tout ce qu’il avait pût ressentir auparavant. Même lors de son premier rendez-vous avec l’homme qu’il aimait, il n’avait pas eu autant peur, c’est dire…
Mais pour que tout cela soit un peu plus clair dans nos têtes… retournons en arrière.

Flash-Back.

Très tôt le matin, Logan s’était levé et préparé. Ca ne servirait à rien de détailler cela quand on sait ce qu’il nous attend plus tard, comme intrigue. Effectivement, en voulant sortir de chez lui -vers 14h-, le jeune Davies s’était aperçu d’une présence on ne peut plus mystérieuse derrière sa porte, et donc dans le couloir de sa chambre d’hôtel. Un jeune garçon. Très jeune d’ailleurs… Le petit ne devait pas avoir plus de 6 ans à en juger par sa petite bouille plus que craquante. Malgré cela, que pouvait-bien faire un bambin de cet âge, seul et avec ses affaires à ses côtés ? Evidemment, Logan l’avait interrogé à plusieurs reprises mais le petit blond s’était contenté de le regarder fixement, sans même cligner. Malheureusement, les cours de l’apprenti créateur devraient passer après ce problème, qu’il devait régler au plus vite. Logan chercha donc une solution mais ce n’est qu’en fouillant dans les affaires et dans les poches des vêtements du garçon qu’il trouva un petit morceau de papier où y était inscrit : « Prenez soin de lui, je vous en supplie. Il s’appelle Gaël… ». Quoi ?! C’était une blague de très mauvais goût n’est ce pas ? L’androgyne fronça les sourcils et fit entrer l’enfant à l’intérieure de sa chambre en trainant son sac sur le sol, afin de pouvoir le vider. L’énervement ainsi que la panique lui faisait faire n’importe quoi mais il fallait le comprendre : Un enfant était devant chez lui, seul et il ne prononçait même pas un mot.
Rien ! Il n’y avait rien dans ce sac qui pourrait l’aider à comprendre d’où venait ce petit. Logan allait être obligé d’avertir la police au plus vite… Et d’ailleurs, à peine eut-il prit cette décision qu’il sortit de la pièce, main dans la main avec ce Gaël, qui ne le lâchait même plus d’une semelle.
[…] Une fois arrivés là haut, le londonien demanda immédiatement à parler à un supérieur :

-Bonjour. Vous n’avez pas eu un signalement d’enfant disparu ?
-Doucement monsieur… Non, quel est le problème ?

Instinctivement, Logan baissa son regard vers la petite bouille de c’gamin complètement perdu.

-Je l’ai retrouvé devant chez moi ce matin…Avec ce mot dans sa poche.

L’androgyne tendit le morceau de papier - qui contenait sans doute une écriture de femme-, avant de guetter la réaction du policier, qui semblait très surprit.

-En effet…Ecoutez, on va vérifier tout ça mais pour le moment, on ne peut rien faire avec cet enfant. Gardez le en sécurité et laissez nous un numéro ainsi que votre adresse où l’on pourrait vous joindre.

Logan s’exécuta et attendit que l’agent lui promette de faire son maximum avant de se redresser, entrainant alors cet enfant avec lui. Si ça n’avait été que lui, l’androgyne aurait laissé Gaël dans ce commissariat mais c’était inutile d’essayer : sa bouille le faisait totalement fondre.
Et voilà, comment notre énergumène se retrouva dans la rue, errant avec ce bambin derrière lui qui se cramponnait à sa main comme s’il s’agissait d’une bouée de secours. C’était simple : L’apprenti styliste ne savait plus quoi faire… Il était perdu et au bord de la crise de nerfs.

Fin Flash-Back.

-T’es toujours pas décidé à m’parler ?

Evidemment… Non mais à quoi s’attendait Logan en posant cette question ? Ce n’était pas parce que le petit semblait extrêmement docile et gentil qu’il avait une forte envie de se confier… L’androgyne soupira silencieusement avant de détacher difficilement leurs mains, afin de placer les siennes contre son visage maquillé. Le pauvre réfléchissait à une allure inhumaine alors que le bout de chou se serrait contre son corps. Ses petits bras encerclèrent la taille frêle de Davies pendant que sa tête blonde se calait contre son épaule. Ses petits yeux étaient fermés… Craquant, pas vrai ? En tout cas, Logan ne résistait pas. Il passa l’un de ses bras autour du corps du garçon et laissa sa tête retomber lourdement contre l’arrière de l’abri de bus.

-Mais qu’est c’que j’vais faire de toi…

Murmura t-il.

Le hall principal de l'aéroport de San Fransisco était bondé. Et le pauvre Werly avait bien du mal à s'y retrouver. Cela faisait une demi heure que son avion avait atteri sur la piste, laissant ensuite les nouveaux arrivant se lever afin de sortir de l'appareil. Et très sincèrement, Mathis ne s'attendait pas à ce que le bâtiment soit aussi grand. Il s'y perdit très, très rapidement. Demandant son chemin à bon nombre de personne, c'était maintenant la troisième fois qu'il entendait la voix-off annoncer son désir envers les passagers du vol provenant de Londres, la ville natale du châtain. Il s'arrêta net et soupira longuement, passant ses mains sur son visage.

*Bon aller, te laisses pas abattre! Tu vas y arriver.*

Il redressa la tête et interpella une vieille femme qui passait juste à côté d'elle. La dame s'arrêta et sourit au jeune homme, percevant directement qu'il était étranger avec son accent so british.

-Oui jeune homme?
-Excusez-moi de vous importuner, mais cela fait une demi heure que je cherche le guichet où l'on peut reprendre possession de nos bagages.
-Oh, attendez, je vais vous y accompagner.
-Merci beaucoup!
-Mais je vous en prie.

Soulagé d'enfin se savoir bientôt prêt à partir à la recherche d'un hôtel, Mathis suivit donc la vieille femme, se frayant un chemin parmis la foule remplissant le hall de l'aéroport. Tout en marchant, il sortit son portable et composa le numéro de Logan. Cela faisait depuis son arrivée dans l'aéroport de Londres, je dis bien de Londres, que le jeuen photographe tentait de le contacter pour le prévenir de son arrivée. À la base, il souhaitait lui faire la surprise, mais il s'était finalement dit qu'il valait mieux le tenir au courant. Seulement, soit la sonnerie d'attente se faisait interminable, soit il tombait sur la messagerie de l'androgyne. Et là, c'est ce qui lui arriva. Après avoir composé ce numéro qu'il connaissait par coeur, il entendit cette voix qu'il aimait tant lui répété le même message.

Code:

Salut, t'es bien sur la messagerie de Logan. Désolé, mais je suis pas dispo en c'moment. Alors rappelles-moi plus tard, à moins que ce soit moi qui te rappelle.

Un nouveau soupir s'échappa de la bouche du châtain alors qu'il raccrocha et rangea son téléphone dans sa poche.

*Qu'est-c'que tu fous Logan...?*

De toute manière, le jeune homme avait, à présent, d'autres choses en tête. Il venait d'arriver devant le guichet tant recherché, guidé par la vieille femme. Il remercia cette dernière du fond du coeur et se mit à faire la queue, tapotant nerveusement son pied contre le sol, pressé de sortir d'ici. Quand son tour arriva, il présenta son billet à la "réceptioniste" et cette dernière parti afin de ramener les affaires de Werly. Quelques minutes plus tard, elle arriva avec deux grosses valises ainsi qu'une housse de guitare un sac de sport.

-Voilà jeune homme.
-Heu... attendez. Vous avez oublié un 4ème sac.
-Il ne me semble pas non...
-Me dites pas ça s'il vous plait!
-Bon, bon... je vais aller vérifier.
-Merci.

Alors que la demoiselle reparti pour tenter de trouver le sac manquant, Mathis passa ses mains sur son visage, soupirant une fois encore de plus belle. Le sac manquant était certainement le plus important de tous. C'était celui qui comportait tout son matériel de photographie. Et sans tout cela, impossible pour lui d'exercer sa passion et ses études. Il priait donc pour que l'égard de cette "valise" soit une fausse alerte.
Cependant, quelques minutes plus tard, la réceptioniste arriva, l'air navrée, en grimaçant légèrement.

-Je suis désolée, mais il n'y a plus rien à votre nom.

Le jeune Werly perdit patience et posa ses deux mains sur l'espèce de comptoir qui le séparait de la jeune femme, puis il tenta de parler le plus calmement possible, bien qu'il ne parvienne pas du tout à dissimuler sa rage.

-Écouez-moi bien. Je ne repartirai pas d'ici tant que vous ne m'aurez pas retrouver cette sacoche. Ma vie en dépend, alors je vous prierai de faire le maximum pour la retrouver.

Et ce fut certainement des paroles à ne pas prononcer...


Deux heure et demi plus tard, Mathis est entrain de se relever de la palce qu'il avait occupé dans le bus. Son arrêt était le prochain, il se mit donc à rassembler toutes ses affaires: il laissa ses deux grosses valises et la housse de sa guitare par terre avant de passer la sangle de son sac de sport sur l'épaule, après avoir correctement placer celle de sa sacoche de photographie.
Et oui, il avait finit par la retrouver. Mais Dieu sait les ennuis qu'il s'était attiré. Il avait eu le droit à la direction de l'aéroport, car il s'était trop énervé sur une simple employée. Et c'est après un long débat de plus d'une heure qu'on lui rapporta enfin ce qui lui manquait pour ensuite le laisser partir. Inutile de préciser que le londonien était vraiment sur les nerfs.
Maintenant debout, le jeune homme se déplaça comme il put avec ses affaires vers une des portes du véhicule. Quand ce dernier s'arrêta, les portes s'ouvrirent, le laissant donc descendre. Il dut faire cela deux fois afin d'avoir toutes ses affaires dehors, sur le bitume. Mais au second "voyage", alors qu'il tenait ses deux valises, les portes se refermèrent, l'obligeant à trébucher et à se rétamer au sol. Une de ses deux valises s'ouvrit, répendant une partie de son contenu sur le béton.

-Bordel de m*rde!

Décidément, ce n'était pas son jour de chance.
Quoi que...

Cela faisait maintenant vingt minutes que Logan était installé sur ce banc, avec un bambin tout jeune accroché à son buste. Que faisait-il ? Il ne savait pas… En tout cas, l’androgyne était perdu et d’ailleurs, il tournait son téléphone portable dans tous les sens -montrant alors un signe d’impatience incontrôlée-. Pourquoi la police ne l’appelait pas ? Pourquoi est ce que personne ne lui donnait aucun indice ? Le jeune Davies ne pouvait pas rester comme ça, avec la responsabilité de ce môme. Il était trop jeune, c’était indéniable. Et puis finalement, en voyant l’écran de son Samsung s’illuminer ainsi qu’en sentant le vibreur sous ses doigts manucurés, le garçon baissa son regard. C’était Mathis. Son cœur se mit à battre tellement fort…Mais il n’eut l’opportunité de décrocher, pour cause, la police lui envoyait un double appel. A choisir entre son homme et un agent, il n’y avait pas photo… Et pourtant, Logan fut forcé de prendre le second appel. Il soupira profondément puis appuya sur cette petite touche verte. La peur de la suite lui tordait l’estomac dans tous les sens.

-Allô ?
-Monsieur Davies ?
-C’est bien moi. Vous avez du nouveau au sujet du petit?
-Nos recherches ont été rapides. A vrai dire, je n’ai pas le droit de tout vous dire au téléphone mais je n’ai pas le choix. La maman de… Gaël a été retrouvé à côté de l’aéroport il y a cinq minutes. Et ce matin, le cadavre d’un homme a été retrouvé dans leur domicile. Les enquêtes sont en cours mais pour le moment, les experts sont formels : il s’agit d’un meurtre. Madame Smith possédait de la drogue, alors vous imaginez bien que c’est notre première suspecte.

L’androgyne trouvait évidemment tout ceci très étrange mais après une courte analyse silencieuse, il ne pût contredire le policier. La maman avait sans doute tuer son mari sous les yeux de l’enfant, qui ne parlait plus puisqu’il était encore sous le choc. Logan réagissait très vite, et il réfléchissait à une vitesse éclaire mais il faut dire aussi que les films l’aidaient beaucoup. Soupirant alors une énième fois, le garçon se mordit la lèvre inférieure alors que son regard se baissait vers le petit blond. Ce dernier semblait paisible malgré le fait que ses petits doigts étaient blancs tellement il serrait son protecteur.
Et maintenant ? Que répondre ? Que faire ? Le beau brun remonta l’une de ses longue jambe contre son torse puis répondit, en un souffle.

-Très bien…Merci.
-Nous recherchons la famille de l’enfant. S’il a des tantes, ou des oncles…ne vous inquiétez pas.

Logan hocha la tête positivement, sachant pourtant pertinemment que le policier ne pouvait pas le voir, puis il raccrocha. Cet acte montrait une impolitesse incomparable mais il n’y pouvait rien… Le fait d’imaginer ce meurtre avec des yeux innocents qui regardaient tout ceci lui faisait mal. Ce pauvre enfant ne méritait certainement pas autant de malheur, autant de haine.
Quoi qu’il en soit, c’était fait maintenant, bien que cela soit vraiment difficile à dire. Logan se mit à caresser tendrement les cheveux du petit avant d’écrire un sms à l’homme qu’il aimait.

Code:

Désolé, je n’ai pas pu répondre maintenant. J’t’appelle ce soir c’est promis. Je t’aime Mat’…

L’androgyne rangea ensuite son téléphone dans la poche de son jean puis regarda le bus arriver. Génial… Il ne voulait réellement pas qu’on le voit ainsi, avec un enfant près de lui. Pas qu’il ai honte… au contraire, il rêvait de fonder une famille. Depuis tout petit, le brun partageait ce désir d’avoir des enfants, de se marier, de vivre en couple très heureux… et il ne s’en cachait vraiment pas. Mais, il entendait déjà assez de critiques à son sujet pour que l’on y ajoute celle-ci : « Non mais tu as vu un peu ? Papa à cet âge… Quel honte ! ». Et non, Logan ne comptait pas avoir d’enfants maintenant… Malgré le fait que ce petit garçon soit très adorable et plus que mignon.

-Bordel de m*rde!

Ce morceau de phrase bourré d’injures attira l’attention de l’androgyne. Celui-ci détourna son regard et esquissa un léger sourire. Sourire qui disparût rapidement quand il reconnu -ou quand il crut reconnaître- le corps de Mathis. Son corps, ses cheveux, son attitude… Tout ces éléments étaient des choses que Logan pourrait repérer entre milles. Il se redressa doucement, suppliant Gaël de le lâcher puis s’approcha du jeune homme, avant de s’accroupir près de lui. Là, il ne pût faire autre chose que de lever sa main vernie, afin de relever le visage de « l’inconnu ».

-Mon Dieu…Mat ?!

Logan ne savait pas quoi faire, mais sur le moment, il n’avait pas envie de faire autre chose que…de l’embrasser. Il se mordit doucement la lèvre inférieure en laissant sa main parcourir sa joue -allant de sa mâchoire à son cou avant de revenir en arrière-, puis il plongea son regard sombre dans le sien un peu plus clair. Deux secondes, dix secondes, deux minutes, trente minutes, peu importe… Le bel androgyne ne voyait pas le temps passer quand il était en compagnie de l’homme qu’il aimait. Et puis pourquoi attendre ? Doucement mais sûrement, Logan approcha son visage de celui de Mathis afin de l’embrasser avec tendresse et amour.
Tous les deux avaient quand même passé deux mois loin l’un de l’autre et c’était une très très longue période. Malgré tout, Davies n’avait pas cessé une seconde de penser à lui…

-Mais qu’est c’que tu fais ici ? J’viens de t’envoyer un message.

Et d’ailleurs, maintenant l’androgyne allait pouvoir s’expliquer face à son chéri. Comment faire autrement de toute façon ? Gaël était descendu du banc pour rejoindre son protecteur, l’encerclant à l’aide de ses tout petits bras, au niveau de son cou. Surpris, Logan détourna son regard et esquissa un faible sourire… Décidemment, il ne saurait jamais comment réagir.
Tout en aidant l’homme qu’il aimait à remettre ses affaires dans sa valise, le jeune Davies s’expliqua, ou du moins, il essaya :

-Il s’appelle Gaël…C’est tout c’que j’sais.

Oh bien sur, il savait d’autres choses, du moins, il en avait appris d’autres mais comment en faire part à son homme ? De plus, tous les deux venaient de se retrouver alors ils avaient certainement des anecdotes à se partager, à se raconter. Quelle tuile ! Logan souffla silencieusement tout en desserrant un peu les bras du bambin. Le pauvre allait finir par étouffer à force d’être serré de cette façon. Puis il s’humidifia les lèvres, comme toujours, cherchant vainement une façon de tout expliquer à Mathis de façon assez brève.

-En fait…Il était devant chez moi ce matin, avec ses affaires. J’ai appelé les flics et ils m’ont rappelé quand tu m’appelais toi c’est pour ça que j’ai pas pu répondre. Enfin bref, ils pensent que sa mère à… descendu son père alors qu’elle était sous l’emprise de la drogue. Y’a qu’à moi qu’ça arrive, c’est pas possible.

Un petit rire émana de sa bouche, mais il s’agissait d’un rire plutôt nerveux.

Maintenant étendu de tout son long sur le sol après avoir juré, Mathis se redressa péniblement afin de se mettre à quatre pattes. Il grimaça, sentant des picotements désagréables au niveau de ses paumes ; elles étaient certainement légèrement blessées suite à sa chute. Mais qu’importe, le londonien voulait maintenant ranger ce qui était tombé. Il regarda autour de lui et constata l’ampleur des dégâts ; une de ses deux valises s’était ouverte durant la chute, répandant une bonne partie de son contenu sur le bitume. C’est après un nouveau soupira d’exaspération que le châtain se mit à ranger ses affaire, en vrac, dans sa valises.

*J’suis vraiment pas doué...*

Seulement, Mat’ ne dut pas attendre longtemps avant que quelqu’un se poste devant lui. Sûrement une personne aimable qui lui venait en aide pour ranger ses affaires. Mais le jeune photographe ne redressa même pas la tête. Enfin, pas de lui-même, car il fut contraint de relever son visage vers la personne, forcé par la main que cette dernière avait posé sous son menton pour l’obliger à le regarder.
Et là, ce fut un courant électrique qui parcourut l’échine du jeune Werly.

-Mon Dieu…Mat ?!
-Lo... Logan ?

Tout deux avaient l’air autant surpris que l’autre. Le brun parce qu’il n’avait certainement pas imaginé revoir son homme ici, à San Fransisco. Le châtain parce qu’il ne s’attendait pas à tomber sur son amoureux aussi rapidement une fois arrivé dans la ville. Bien entendu, c’était une heureuse surprise. Mais le couple était si surpris que leur tête ne traduisait pas ne serait-ce qu’une pointe de bonheur. Et pourtant, Dieu sait à quelle rapidité le cœur de Werly battait dans sa cage thoracique. Si le « choc » du à ces retrouvailles ne le paralysait pas comme maintenant, il aurait très certainement déjà sauté au cou de l’homme qu’il aimait pour l’embrasser. Mais là, il était figé. Et étrangement, il se remémora le dialogue échangé il y a un peu plus de deux mois, quand Logan avait annoncé à ses parents et à son copain qu’il allait partir pour venir s’installer ici à San Fransisco.

« -Installez-vous. J’ai quelque chose à vous dire.
-On t’écoute Logan, répondit le père de l’androgyne.
-Et bien voilà, vous savez, j’ai toujours voulu travailler dans la mode et tout ce qui s’y rapporte. En fait…, j’ai trouvé une école. Mais… c’est assez loin.
-Où ?, interrogea son père.
-En Californie.
-Quoi ?!, hurla Mathis. »

Mathis avait, en effet, réagit très mal à cette annonce. Mais il fallait le comprendre. S’imaginer loin de son homme ainsi, pendant une aussi longue période ne lui plaisait pas du tout. Mais à force de discussion, il s’était bien vu obligé de cédé, par amour pour Logan.
Ressentir sa* main se glisser tout contre sa joue fit frémir le jeune étudiant. Deux mois. Vous me direz certainement que ce n’est quasiment rien. Mais pour nos deux tourtereaux, c’était énorme. En presque une année de relation, ils ne s’étaient jamais quittés aussi longtemps. Leur temps de séparation avait duré au maximum une semaine, alors deux mois, je vous laisse imaginer le manque ressenti.
Finalement, un sourire se dessina sur les lèvres de Mathis alors que des petites étincelles de bonheur crépitèrent dans les tâches dorées décorant ses yeux chocolat. Inutile de dire que, lorsque son ami se pencha vers lui pour l’embrasser, le châtain ferma les yeux et apprécia largement ce contact buccal, allant glisser sa main dans la nuque de son homme afin d’encore plus presser ses lèvres sur les siennes. Ce baiser était comme une renaissance pour lui. Il retrouvait l’être le plus chère à son cœur.

-Mais qu’est c’que tu fais ici ? J’viens de t’envoyer un message.

Tout en caressant délicatement la nuque du brun du bout de ses doigts, Mat’ sourit malicieusement à son interlocuteur. Qu’est-ce qu’il faisait ? Question amenant directement une réponse lorsque l’on pose notre regard sur les affaires du photographe. Mais bien entendu, c’est une fois encore la surprise qui tira cette interrogation de la bouche de Davies. Et, taquin comme il est, le londonien s’amusa à répondre de manière totalement déplacée.

-Beh ça s’voit pas ? J’viens faire un reportage sur les ours polaires californiens.

Un peu de sérieux, voyons Mathis !
Mais le jeune étudiant n’eut pas le temps d’ajouter quoi que ce soit, car l’arrivée d’un gamin le coupa net dans son élan. Son sourire disparu alors que ses yeux bruns se posèrent sur la bouille craquante du petit garçon qui, lui, s’était gentiment agrippé au cou de l’androgyne. Surpris, le châtain haussa les sourcils et s’apprêta à demander à son homme qui était ce bambin. Mais, comme si Logan avait lut dans les pensées de son amoureux, il lui donna déjà la réponse sans même entendre sa question.

-Il s’appelle Gaël…C’est tout c’que j’sais.

Gaël. Un bien joli prénom. Mais cela n’expliquait toujours pas qui il était. Enfin, à première vu, Davies n’en savait pas plus. À moins que, étant donné qu’il reprit rapidement la parole pour balancer tout ce qu’il savait à l’attention de l’homme qu’il aimait. Ce dernier l’écouta attentivement sans jamais lâcher le gamin du regard.

-En fait…Il était devant chez moi ce matin, avec ses affaires. J’ai appelé les flics et ils m’ont rappelé quand tu m’appelais toi c’est pour ça que j’ai pas pu répondre. Enfin bref, ils pensent que sa mère à… descendu son père alors qu’elle était sous l’emprise de la drogue. Y’a qu’à moi qu’ça arrive, c’est pas possible.
-En gros, t’es en train de m’dire que t’as ce gamin en charge tant que l’histoire du meurtre n’est pas réglée ?

Eh oui, Werly était surpris. Mais sa réaction était loin d’être négative. De toute manière, Logan n’avait rien souhaité de ce qu’il se passait, alors à quoi bon lui en vouloir ?
Mathis finit par détourner son regard du visage si angélique et craquant du petit Gaël pour le poser sur celui de l’homme qu’il aimait de tout son être. Bizarrement, il ressentait un petit pincement au cœur. Voir ce gamin lui rappelait sa sœur, et ceci était encore un sujet extrêmement sensible chez Werly, car il remonte à il y a moins d’un an. Mais il tenta bien vite d’effacer ces idées de sa tête. Ses affaires étaient maintenant rassemblées, ils purent donc tous deux se remettre debout.
C’était à prévoir, le petit garçon s’agrippa à la taille fine de l’androgyne, comme s’il y était aimanté. Mathis passa une de ses mains dans sa nuque, comme gêné, en tirant une petite grimace. En temps normaux, il adorait les enfants. Mais là, il faut dire que Gaël empêchait les amoureux de se retrouver comme ils le souhaiteraient. Bon, ce n’est pas un gamin qui les en empêcherait, mais le jeune photographe ne voulait pas que le petit se sente exclu ou quoi que ce soit d’autre. Cependant, il s’approcha tout de même de l’homme qu’il aimait pour repasser une nouvelle fois sa main dans sa* nuque afin de rapprocher son visage du sien et presser ses lèvres contre les siennes. Gardant ensuite sa bouche très proche de celle de son brun, il sourit tendrement et murmura un « Tu m’as manqué. » rempli d’amour.

-Lo... Logan ?

Le prénommé Logan faisait -en général- toujours cet effet. Prétentieux ? Extrêmement. Mais ceux qui le connaissent bien pourraient en rajouter à son sujet. En effet, le bel androgyne n’était pas seulement quelqu’un de très prétentieux, il était également très perfectionniste et il aimait faire son effet quand il croisait le regard de quelqu’un, ou quand il entrait dans une pièce. Chose qui déplaisait plus que tout à Mathis, qui était un garçon tout ce qu’il y avait de plus jaloux, rappelons-le. Mais malgré tout, ce dernier paraissait très surprit en plus de sembler assez satisfait de voir le visage de son chéri. Au fond, celui-ci n’attendait que ça : Retrouver le jeune Werly et pouvoir le toucher, le regarder, lui faire de l’effet -quel qu’il soit- tout simplement.

-En chair et en os…

L’androgyne n’eut la force d’ajouter autre chose pour la simple et bonne raison qu’il mourrait d’envie d’embrasser l’homme qu’il aimait éperdument. Evidemment, il ne s’en priva pas. A peine quelques secondes plus tard, leurs lèvres étaient scellées pour débuter un baiser plus que sensuel tout en restant rempli de tendresse et d’amour. Logan revivait. Son cœur battait la chamade alors que son corps émettait de faibles tremblements. Etrange me direz-vous, mais pour la première fois depuis très longtemps, le beau brun avait le trac. De quoi ? Peut-être que ces retrouvailles étaient trop rapides. Pas qu’il aurait préféré ne pas revoir Mathis maintenant, loin de là, mais il n’avait tout simplement pas eu le temps de s’y préparer. Il appréhendait grandement… De plus, Logan se permettait de l’embrasser alors que le châtain ne le souhaitait peut-être pas. Qui sait… ?
Davies devait quand même cesser de penser à de telles choses… tous les deux avaient été liés pendant un an alors ce n’était pas deux mois de séparation qui allait réduire leur amour à néant. Jamais ça ne pourrait se produire, il n’y avait qu’à regarder de quelle façon Mathis prolongeait le baiser de son amoureux…

-Beh ça s’voit pas ? J’viens faire un reportage sur les ours polaires californiens.

Oh non… Le baiser avait été rompu trop rapidement. Logan avait à peine eut le temps d’effleurer la lèvre inférieure de Mathis -avec le bout de sa langue- que celui-ci s’était déjà reculé. Peu importe… Ils auront tout le temps de se rattraper plus tard, lorsqu’ils seront installés au chaud, confortablement et que le petit sera parti. Où ? Excellente question mais l’androgyne allait finir par trouver une solution, ça ne pourrait pas continuer comme ça, surtout maintenant qu’il avait retrouvé son petit-ami.

-Moque toi de moi…

Logan finit par tirer gentiment la langue en regardant son chéri, les yeux plissés, puis laissa un petit rire s’échapper de ses lèvres. Ca aussi ça lui manquait… Depuis quand n’avaient-ils pas joué tous les deux de cette façon ? Deux mois. En effet, ce n’était pas si long que ça mais pourtant, ça semblait être une éternité aux yeux du garçon. Il leva lentement les yeux au ciel en repensant à certains de leurs petits jeux qui avaient « mal tournés ». Parfois, Logan cherchait Mathis, gentiment évidemment, attendant surtout qu’une course-poursuite s’enclenche. Durant de longues minutes, les amoureux se courraient après, s’embêtaient et forcément, ils finissaient par se balancer des oreillers en plein visage, tout en riant aux éclats. Tout ceci avant de s’écrouler sur un lit…sous les yeux -très souvent- exaspéré de leurs parents respectifs suivant l’endroit où ils se trouvaient.
Finalement, le sujet du jeune blond refit surface.

-En gros, t’es en train de m’dire que t’as ce gamin en charge tant que l’histoire du meurtre n’est pas réglée ?

En gros, c’était ça. Evidemment, Logan comptait entamer des recherches de son côté. Il refusait de garder cet enfant sous son aile très longtemps. Pour quelles raisons ? A vrai dire, il n’y en avait qu’une : Le beau brun avait peur de s’attacher… Son esprit protecteur et paternel lui faisait souvent défaut mais il savait se contrôler quand il le fallait. Ce Gaël avait des parents, du moins, il avait une mère qui était forcée de s’occuper de lui. Malheureusement, si celle-ci consommait des substances illicites, la police ne lui rendrait sûrement pas son fils. Dans tous les cas, ce n’était pas le rôle d’un garçon de 19 ans, à qui l’on a rien demandé en plus de ça, d’élever un inconnu -aussi craquant et mignon soit-il-. Logan avait déjà dû sécher ses heures -importantes- de cours le matin même pour remplir des papiers administratifs qui ne menaient nul part, en général.
Silencieusement, il soupira et haussa les épaules avant de se redresser en même temps que Mathis. Très vite, le petit s’agrippa à son protecteur et cala sa tête dans le creux de sa hanche, avant d’enfoncer ses petits ongles dans celle qui lui était opposée. Décidant de ne pas s’en préoccuper pour l’instant, l’amoureux répondit à celui qui faisait battre son cœur, d’un air innocent malgré l’énormité qu’il préparait.

-Et bien…En charge c’est pas le mot. Tu sais que des histoires comme ça, ça peut durer des mois, des années même alors la police m’a demandé de garder le petit. En fait, comme les agents n’ont retrouvé aucune famille dans les environs, ils m’ont proposé de passer au commissariat en fin d’aprèm pour me donner des papiers d’adoptions. C’est pour ça aussi que j’voulais t’appeler.

Logan n’était pas seulement un excellent styliste, il était également un comédien hors-pair. Si bien que même si Mathis le connaissait mieux que n’importe qui ici, il pouvait difficilement cerner la petite moquerie. Et puis, le photographe ne pouvait s’en prendre qu’à lui : N’était-ce pas lui qui avait commencé à titiller l’androgyne avec son histoire d’ours polaire ? C’est bien ce qu’il me semblait… Davies esquissa malgré tout un léger sourire mais uniquement en sentant la main chaude de son homme se glisser sous ses longs cheveux. C’était des moments comme ça dont le brun avait besoin : De l’amour, de la tendresse, de l’affection… Logan se mordit doucement la lèvre inférieure avant de pouvoir appuyer sur le contact buccal amoureusement crée par Mathis. Bref mais fort agréable. Sans compter ce « Tu m’as manqué », qui fit littéralement fondre le londonien.

-Toi aussi… C’était horrible sans toi.

Et ce n’était rien de le dire. Logan avait eu plus d’ennuis en deux mois qu’il n’en avait eut dans le passé -lors de ses sorties avec son groupe d’amis-. Ici, il s’était fait agressé par deux hommes, mais il s’était également fait dragué par de vieux pervers alors qu’il était en boîte de nuit avec son correspondant. Ce passage ne plairait certainement pas à Mathis d’ailleurs mais en tant qu’homme fidèle, responsable et franc, Logan ne pourrait pas lui cacher plus longtemps. Du moins, ils allaient quand même se laisser le temps de récupérer, de se retrouver et de pouvoir parler calmement de ce qu’ils allaient faire par la suite. Eux deux, mais aussi eux trois, si on comptait l’enfant -complètement perdu- qui ne lâchait toujours par le géant qu’il tenait dans ses petits bras.

-Gaël doucement…Viens Mat', on va s’assoir.

Si Logan soulevait son t-shirt, il était persuadé d’y retrouver quelques petites marques éphémères suite à l’étouffement que venait de provoquer le petit orphelin.
Quoi qu’il en soit, juste après avoir prononcé ces mots, l’apprenti styliste se dirigea vers le banc de l’abri de bus, et s’y installa. Evidemment, il tapota à côté en plongeant son regard sombre dans celui de son chéri. Logan avait tellement besoin de lui… Il avait besoin de l’avoir près de son frêle corps, de pouvoir le toucher, de sentir son odeur. Le bonheur était omniprésent maintenant et ce n’était pas pour lui déplaire.
Pendant ce temps, Gaël posa ses petites mains sur les cuisses de son protecteur, et les serra gentiment pour tenter de se mettre sur ses genoux. Logan pouffa de rire avant de l’attirer contre lui en le tenant par les bras.

-Hop là.

-Moque toi de moi…

Bien entendu, Mathis ne put s'empêcher de lancer un sourire plus que malicieux à l'homme de sa vie. Il adorait ces instants là, Et Dieu sait combien il y en avait eu entre eux dans le passé. Cela fonctionnait souvent comme ça dans leur couple ; ils avaient leurs moments de tendresse -qui se faisaient, on doit le dire, souvent longs, car nécessaires aux deux jeunes hommes-, mais il devait aussi y avoir des instants où ils pouvaient déconner, se chercher, s'amuser. Et ça, c'était surement un point qui rendait leur relation unique au monde. Ils n'étaient pas seulement ensemble et amoureux, ils étaient aussi amis et complices, ce qui rendait tout plus simple dans leur vie à deux. L'entente était maître dans leur couple, et c'était un détail qu'adorait Werly. Il adorait parler de tout et de rien avec son homme, lui courir après sans raison en riant aux éclats, se battre gentiment avec lui.
Je vous vois venir. Ma description vous semble poussée et exessive. Vous devez vous demandez "Mais comment un couple pourrait-il si bien s'entendre?". Vous avez raison de penser cela, car le bon fonctionnement d'un couple tourne -hélas- également autours des conflits et des mésententes. Et je vous rassure, ces derniers sont présents également dans le quotidien de nos amoureux. Cela leur est arrivé plusieurs fois déjà de se disputer, de ne pas tomber d'accord sur un point. Et il y a une raison principale à cela ; bien que les deux jeunes hommes s'entendent extrêmement bien et aient des caractères très proches, il y a un élément qui les éloigne, le fait que Logan soit prétentieux et que son homme soit maladivement jaloux (bien qu'il soit, lui aussi, quelqu'un de très -voire trop- fier). Eh oui, Davies aime plaire, il en joue, et cela déplait très souvent à son amoureux qui, lui, déteste que l'on touche de trop près à son brun. Pas qu'il ne souhaite que ce dernier n'aie aucun contact avec personne, non. Mais le jeune photographe vit avec la peur quotidienne de perdre l'être le plus chère à son coeur. Le pauvre a déjà dût surmonter la mort de sa soeur, mais si, un jour, il était ammené à devoir se séparer de Logan, il aurait certainement une peine horrible à se remettre debout. Du coup, quand une personne s'approche d'un peu trop près de l'androgyne, Mathis peut très rapidement s'énerver. Là est le point central de leurs disputes qui se font, généralement, rares.
Mais nous nous égarons. Revenons sur la scène principale. Mat' vient donc de sourire malicieusement à l'homme qu'il aime, le taquinant d'autant plus. Il n'attendit ensuite pas une seule seconde pour lui répondre, une once d'ironie dans sa voix grave:

-Me moquer? Non, j'oserais pas, tu l'sais bien.

Bien sur que Logan sait que son chéri adore l'embêter et se moquer gentiment de lui.
Les voilà maintenant tous deux debouts, Gaël agrippé une fois encore à l'androgyne. Le châtain s'en voit surpris mais ne pipe mots. Après tout, Logan sait ce qu'il fait et ce qu'il doit faire avec ce gosse, non? Oui. Mat' lui fait confiance de A à Z. D'ailleurs, le sujet du gamin revint bien vite dans la discussion.

-Et bien…En charge c’est pas le mot. Tu sais que des histoires comme ça, ça peut durer des mois, des années même alors la police m’a demandé de garder le petit. En fait, comme les agents n’ont retrouvé aucune famille dans les environs, ils m’ont proposé de passer au commissariat en fin d’aprèm pour me donner des papiers d’adoptions. C’est pour ça aussi que j’voulais t’appeler.

Certes, Davies est une personne très douée -comme Mathis- pour simuler et se la jouer théâtre en inventant n'importe quoi dans le but de charier son interlocuteur. Il prit son homme au piège en premier lieu, ce qui obligea le jeune photographe à ouvrir de grands yeux. Mais connaissant le système mieux que quiconque, Mat' réfléchit à la vitesse de la lumière et comprit, bien évidemment, que ces paroles était simplement une bonne blague. Les traits de son visage s'apaisèrent, laissant place à un sourire en coin de lèvres.

-Bien essayé.

Puis il rigola doucement avant d'hausser les épaules et de descendre son regard sur le petit blondinet qui était toujours cramponné au corps fluet de l'androgyne.
Vint ensuite le moment où le jeune étudiant embrassa son chéri avant de lui murmurer qu'il lui avait manqué. Oui manqué, horriblement manqué. En deux mois, Mathis avait eu le temps de voir défiler les semaines, les jours, les heures, les minutes loin de l'homme qu'il aimait. Les journées lui semblaient horriblement longues, il n'avait plus rien envie de faire et les clichées qu'il prenait faisait passer sa mélancolie au travers de ce qu'ils représentaient. Vous le comprendrez sans doute, Werly sans Davies, ce n'est rien du tout. Ce n'est qu'un corps mou et sans âme qui vogue dans la marée humaine du monde sans grande ambition. Heureusement, Logan était maintenant là pour remettre le soleil au goût du jour dans la vie auparavant si terne de son chéri. Ils allaient enfin pouvoir revivre une vie "normale", ensemble.

-Toi aussi… C’était horrible sans toi.

Voilà qui rassura Mat'. Eh oui, Monsieur Werly a non seulement ressenti un énorme manque au point d'en devenir complètement démoralisé, mais il avait également apréhendé. La peur liée à l'idée que son amoureux refasse sa vie loin de lui l'avait pris de court plusieurs fois déjà, pour ensuite être réduite à néant grâce à la confiance que le coeur du châtain avait envers Logan.

-Gaël doucement…Viens Mat', on va s’assoir.

La voix du brun sortit Mat' de ses pensées. Il regarda son chéri et prit une mine désespérée avant de lui répondre d'une voix complètement démotivée:

-Minute papillon! C'est pas toi qui doit transporter tout ce foutoir!

Mais pour bien faire comprendre l'ironie de sa phrase, le nouvel arrivant ne put que sourire largement et adresser un petit clin d'oeil complice à son homme, le tout avant de lui murmurer un gentil "J'te rejoins tout de suite". Il le laissa donc aller s'assoir avec le gamin et lui, il s'occupa à rassembler ses affaires pour mieux les transporter ensuite. Il posa donc son sac de sport sur une de ses valises à roulette -la calant comme il faut-, passa la sacoche de son matériel photographique sur une épaule de sorte à ce que la sangle "traverse" son torse, puis il passa la sangle de la housse de sa guitare sur une épaule avant d'empoigner les deux valises... tout ça pour avancer de deux mètres.
Il reposa ensuite le tout, tentant de les garder en ordre pour plus rapidement les reprendre ensuite, puis il regarda son chéri qui lui faisait signe de venir s'assoir près de lui. Ce qu'il fit sans attendre alors que Logan prenait le blondinet sur ses genoux. Le regard du photographe s'attarda une nouvelle fois sur le visage si craquant du petit, puis il dévia sur celui du brun.

-Et il parle ce gosse ou bien? Parce que là... j'l'entends pas prononcer un mot.

Muet comme une carpe le Gaël. Qu'avait-il pu lui arriver pour qu'il daigne ne pas parler?

-Me moquer? Non, j'oserais pas, tu l'sais bien.

Bah voyons ! A vrai dire, il est vrai que Mathis ne se moquait pas souvent de Logan. Cette période était révolue puisque les moqueries faisaient parties de leur relation alors qu’ils n’étaient qu’amis. Au tout début, alors que l’androgyne venait de s’intégrer dans le groupe d’amis où « vivaient » déjà le photographe, le leader prenait toujours un malin plaisir à embêter le petit nouveau, certainement dans le but de tester sa personnalité. Et il n’avait pas été déçu : caractériel, têtu, ambitieux, c’était là de nombreuses qualités aux yeux des autres… Mathis ne s’y était certainement pas opposé -ni plaint- puisque plus tard, une histoire d’amour remplacera leur amitié.
Logan tira la langue, une nouvelle fois, à son homme puis leva les yeux au ciel avant de rire brièvement. Pour la première fois depuis ces deux mois, le garçon se sentait revivre, il était réellement heureux d’avoir retrouvé la personne qu’il aimait de tout son cœur.

-Mmh… bien sur.

Et c’est là que Logan pût repenser à sa vie d’avant. Ses sorties avec ses amis, ses fous-rires, tout ça lui manquait vraiment mais il ne comptait pas en rester là. Dès que ses études seraient terminées, il les rejoindrait…avec Mathis bien entendu. Tous pourraient recommencer à se titiller, s’embêter, se chercher… Oh parce qu’effectivement, le beau brun en avait subi des choses. Entre les « Aller, va faire ta pétasse. Faut qu’on paye moins cher… On sait que tu dragues tout le temps. », les « Mais oui t’es beau, arrête de t’tripoter les cheveux ! Tu m’exaspères. Pire qu’une fille. » Rien de tout ceci n’était méchant, et pour cause, ça amusait Logan. Ces mecs étaient des gens géniaux à qui il s’était attaché sans difficulté.
Finalement, Mathis reprit la parole, faisant échouer les plans de son homme par la même occasion. Ce dernier voulait vraiment lui faire croire les pires conneries mais dommage… Ses actions étaient prévisibles.

-Bien essayé.

Et en plus il riait ? Logan se mordit doucement la lèvre en riant doucement à son tour, puis haussa doucement les épaules. Peu importe, si ça ne marchait pas de cette façon, l’androgyne pourrait toujours utiliser un autre moyen.

-Minute papillon! C'est pas toi qui doit transporter tout ce foutoir!

Logan grimaça légèrement, il avait presque oublié que son chéri venait de poser les pieds en Californie. Il hocha, malgré tout, la tête positivement, sachant pertinemment que ça ne servirait à rien qu’il propose son aide. C’était toujours comme ça : « Mais non, t’en fais pas, merci quand même. » Son homme voulait, soit le ménager, soit il le prenait réellement pour un mec qui avait tout autant de force qu’il en laissait paraître. Et non… Logan était une vraie boule de nerfs et quand il fallait user de puissance, ne vous en faites pas, il savait très bien le faire. Souvent, l’androgyne se battait pour défendre son honneur et pour montrer qu’il ne se laissait pas marcher sur les pieds. D’ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière, le jeune Davies s’était abandonné à ses poings, ou plutôt à ses genoux puisque celui-ci avait atterri dans les parties intimes d’un jeune homme trop sûr de lui. Tiens tiens… Un peu comme Logan.

-Bon oui. Mais dis… Si jamais je décide de le faire ? Il est mignon non ? Tu m’quitterais ?


Trop de questions peut-être, mais ça rendait le moment encore plus crédible. Logan voulait vraiment faire peur à son chéri, du moins… ce n’était pas le fait de lui faire peur qui l’amusait, c’était surtout le fait de voir comment les évènements allaient tourner, sachant que les amoureux étaient sans cesse en train de se chercher gentiment.
Finalement -et après de longues secondes de lutte acharnée contre ses sacs-, Mathis vint rejoindre son chéri, sur le banc. Sur celui-ci, Logan était confortablement installé, malgré le fait que le poids du petit commençait à lui alourdir et lui engourdir les cuisses. Il mit Gaël sur son bassin, l’entourant ensuite à l’aide de son bras tatoué avant de glisser sa main libre dans ses propres cheveux.

-Et il parle ce gosse ou bien? Parce que là... j'l'entends pas prononcer un mot.

Et même en entendant parler de lui, le môme ne montrait aucun intérêt. Il s’était mit à jouer avec la manche de son protecteur, la remontant même tranquillement avant de redessiner la fin du mot que représentait son tatouage. Au moins, il avait trouvé une occupation de son âge. Logan, pendant ce temps, haussa doucement les épaules, avant de plonger son regard dans celui de l’homme de sa vie. C’était assez compliqué de répondre à cette question, surtout sans avoir prit connaissance de la réalité. Après tout, l’androgyne avait tiré ses propres conclusions en essayant de distinguer ce que voulait dire le policier. Les paroles de ce dernier laissaient forcément sous-entendre quelques sous-entendus. Logique.

-La mère du petit à été trouvé y’a p’t’être un quart d’heure maintenant… et le cadavre de son père chez eux. L’agent pense que c’est elle qui a tué son mec et moi, j’pense que Gaël à tout vu. Ce n’est que ma conclusion mais, il a l’air choqué sans pour autant le montrer. Tu sais, il ne m’a pas dit un seul mot moi non plus.

C’était possible non ? Si jamais la drogue avait eu un effet trop conséquent sur le cerveau de la jeune femme, celle-ci aurait pût saisir une arme sans même se soucier de la présence de son fils. Malgré tout, comment expliquer le fait qu’elle ai voulu le protéger et le mettre en sécurité avant de fuir ? En même temps, quel que soit les mesures qu’elle voulait prendre, ce n’était pas intelligent de sa part. La maman de ce petit garçon avait laissé ce dernier devant une porte de chambre d’hôtel, au hasard sûrement, sans même se demander qui logeait à l’intérieur. Et s’il avait s’agit d’un pervers mal intentionné? Ou d’un psychopathe ? Voilà ce que Logan appelait tout simplement une mère indigne… Jamais lui n’aurait agi comme ça et ça le répugnait amplement.

-Faut lui laisser du temps… Il est encore sous le choc, ou alors il n’a pas confiance.

Ca serait normal. Logan était un parfait inconnu pour ce jeune garçon. Mais en le voyant agir de cette façon : il se montrait tellement doux, tellement calme, qu’on pourrait croire le contraire. Qui sait, l’androgyne avait peut-être quelque chose en lui qui attirerait ce bambin, qui lui ferait comprendre qu’il pouvait avoir confiance.

Le jeune anglais était donc entrain de se mettre en quatre afin de trouver un équilibre quant à la disposition des bagages "sur" son corps, ce qui ne fut pas si difficile que ça. De toute manière, Logan avait recommencé son jeu, sa voix rythma donc -en quelque sorte- les faits et gestes du châtain.

-Bon oui. Mais dis… Si jamais je décide de le faire ? Il est mignon non ? Tu m’quitterais ?

Et là, le doute commença franchement à s'installer. Mais Mathis n'excluait nullement la possibilité que son chéri soit entrain de blaguer. Ce pourquoi il resta sur ses gardes, désireux de gagner la partie -si elle avait raison d'être bien entendu-. Du coup, il parti du principe que son amoureux plaisantait et se mit à réfléchir à ce qu'il pourrait répondre afin de tourner la situation en sa faveure.
Mathis était maintenant assis, guettant juste que sa construction formée de bagages tenait le coup. Rassuré en voyant que cela ressemblait plus à la Tour Eïffel qu'à la Tour de Pise, il reporta toute son attention sur logan , lui souriant légèrement. Puis il finit enfin par répondre à ses anciennes paroles, ayant trouvé ses mots.

-Te quitter? Tu crois vraiment que j'y arriverais? Mais bon... moi j'suis pas contre hein! J'suis plutôt d'avis qu'on en adopte plusieurs, trois minimum. Tu sais, c'est comme les animaux les gamins ; quand ils sont seuls, ils s'embêtent. Imagine-toi... on en adopte trois, dont Gaël, et on part se marier à Las Vegas. On arrête les études, parce qu'on arrivera jamais à les assembler à l'éducation des gosses, p'is on s'débrouillera comme on peut. T'es partant?

Bien sur, la débilité de ses propos était fort profonde. Et pourtant, Mat' était extrêmement doué pour faire croire n'importe quoi à n'importe qui -il n'y avait qu'à noter la voix enthousiaste qu'il avait employé-. Seulement voilà, son petit ami n'était pas n'importe qui. En un an de relation, l'androgyne avait eut de quoi cerné le personnage qui consistait en son copain, et réciproquement. Les deux amoureux se connaissaient par coeur et arrivaient -la majeure partie du temps- à déjouer les petites magouilles et les petits complots de l'autre. Mais au moins, ces petites crises de débilités permettaient au couple de s'amuser et de se taquiner gentiment.
Cependant, il y a une fin à toute paisanterie. Le sujet Gaël était relancé, il fallait maintenant être on ne peu plus sérieux. C'était tout de même la vie d'un gosse de même pas dix ans dont il était question, ce n'était pas à prendre à la légère.

-La mère du petit à été trouvé y’a p’t’être un quart d’heure maintenant… et le cadavre de son père chez eux. L’agent pense que c’est elle qui a tué son mec et moi, j’pense que Gaël à tout vu. Ce n’est que ma conclusion mais, il a l’air choqué sans pour autant le montrer. Tu sais, il ne m’a pas dit un seul mot moi non plus.
-Youhou, c'est trop la joie. Te voilà à avoir la responsabilité d'un gamin dont tu connais juste le prénom. Sa mère est une junkie en fuite qui a flingué son mari et le p'tit est tell'ment choqué par la situation qu'il parvient plus à ouvrir la bouche. Là franchement, tu t'es mis dans un d'ces pétrins...

Bien entendu, Mathis s'emportait légèrement dans ses propos. Mais cette histoire était tellement louche, d'autant plus qu'elle touchait un enfant, qu'il ne parvenait pas à réagir comme il faudrait, à garder calme et lucidité. Cependant, il fit un effort. Il s'excusa platement, baissant la tête pour soupirer. Puis il posa ses yeux chocolats sur la bouille du petit Gaël qui avait l'air de s'éclater en trifouillant une des manches de Logan. C'était touchant, certes, mais sur le moment, Mat' ne se sentait nullement sensible face à cette image. Une fois encore, son passé quant à sa soeur le prenait de court. Depuis presque un an maintenant, il ne savait plus comment réagir face à un enfant.

-Mais il a pas d'la famille ce gosse? Mis-à-part sa mère? La police peut pas te le refiler comme ça. T'es étudiant, t'as mieux à faire que de t'occuper d'un enfant.

Et une fois encore, Mat' était désemparé face à la situation. Il perdait ses moyens. À l'entendre, on pourrait croire qu'il n'avait pas de coeur et qu'il laisserait ce petit garçon perdu tout seul, sans se soucier pour lui. Bien entendu, ce n'est pas le cas. Et ça, Logan le sait bien. Il sait mieux que quiconque pourquoi son chéri réagit ainsi lorsque la situation touche de près ou de loin à un enfant. Le londonien préféra donc baisser à nouveau la tête, après avoir penché son buste en avant afin d'appuyer ses coudes sur ses genoux et lier ses deux mains l'une dans l'autre.

-Faut lui laisser du temps… Il est encore sous le choc, ou alors il n’a pas confiance.
-C'est compréhensible.

Il ne prit pas le risque d'ajouter quelque chose à ce sujet. Il ne voulait pas encore sortir des propos qui pourraient être mal interprétés.

-Te quitter? Tu crois vraiment que j'y arriverais? Mais bon... moi j'suis pas contre hein! J'suis plutôt d'avis qu'on en adopte plusieurs, trois minimum. Tu sais, c'est comme les animaux les gamins ; quand ils sont seuls, ils s'embêtent. Imagine-toi... on en adopte trois, dont Gaël, et on part se marier à Las Vegas. On arrête les études, parce qu'on arrivera jamais à les assembler à l'éducation des gosses, p'is on s'débrouillera comme on peut. T'es partant?

Alors là, Logan dût sérieusement faire de son mieux pour se retenir de rire. Il est vrai que son homme était tout aussi doué que lui -sans le vanter- pour faire croire ce genre de conneries mais quand même, le connaissant, cette perspective d’avenir était comment dire : Improbable. Pas que l’androgyne ne soit pas d’accord, au contraire, il rêvait d’avoir une vie de famille, mais il était un peu jeunes pour avoir des enfants. Surtout trois. A leur âge, les amoureux ne pourraient même pas profiter de leur jeunesse, ne pourrait même pas avoir la joie de partager leur premier appartement ensemble. Même si -à Londres, Mathis passait beaucoup de temps chez les Davies. Et pour cause, ces derniers adoraient le petit ami de leur fils. Le chanceux avait même « l’accord » de l’ainé de Logan, ce qui était assez exceptionnel quand on connaissait l’instinct atrocement protecteur du garçon.

-Partant ? Non… En fait ça va trop vite. Mais on peut adopter Gaël, après on va se marier à Las Vegas mais tu m’fais ta demande dans un endroit romantique hein ? Et après on revient ici pour terminer nos études. Bah oui, comment tu veux t’occuper de trois gosses si on a pas d’argent ? Pis là…si on a une situation stable, on fera une demande d’adoption pour deux autres mômes, d’accord ?

Toujours très sérieux, Logan esquissa un léger sourire. Il n’avait pas besoin d’afficher un visage de pierre pour paraître sincère et se montrer crédible. Après tout, son sourire pourrait facilement traduire l’état d’excitation qui émanait de lui. Une vie de famille telle que celle-ci, et Logan était preneur.
Malgré tout… dans la vie, il y a des bonnes choses et des plus mauvaises. Le pauvre petit blond ne passera certainement jamais le restant de sa vie avec de merveilleux souvenirs de son enfance. Une mère défoncée, un père assassiné, un enfant de cet âge ne mérite pas ça. Faire des enfants, c’est aussi les assumer et savoir s’en occuper. Parfois, les gens devraient prendre des leçons, ça les aiderait, sans aucun doute.

-Youhou, c'est trop la joie. Te voilà à avoir la responsabilité d'un gamin dont tu connais juste le prénom. Sa mère est une junkie en fuite qui a flingué son mari et le p'tit est tell'ment choqué par la situation qu'il parvient plus à ouvrir la bouche. Là franchement, tu t'es mis dans un d'ces pétrins...

Mathis s’emportait légèrement ? Légèrement ? Non, c’était bien plus que ça. Evidemment, Logan savait tout ce qui le rattachait aux enfants puisque sa* petite sœur était décédée suite à une maladie très méchante, mais Gaël n’avait rien demandé, et le brun encore moins. Il soupira silencieusement, sans même répondre. Que dire de toute façon ? Logan haussa doucement les épaules et laissa sa tête aller contre la vitre qui bordait l’abri de bus avant de fixer longuement les cheveux blonds du bambin. Ce dernier savait ce qui se tramait autour de sa petite personne, il savait aussi certainement qu’on parlait de lui et du meurtre de son père mais encore une fois, Gaël ne dirait rien. Logan en était persuadé.

-Mais il a pas d'la famille ce gosse? Mis-à-part sa mère? La police peut pas te le refiler comme ça. T'es étudiant, t'as mieux à faire que de t'occuper d'un enfant.

Logan avait mieux à faire ? Certainement, oui. Comme la plupart des étudiants, d’ailleurs. Quant à la question qui touchait les membres de la famille du petit, l’androgyne n’en avait aucune idée. Il se contenta d’hausser les épaules, pour traduire ce qu’il pensait puis s’humidifia les lèvres. Ce qui l’étonnait le plus, c’était le fait que Mathis se montre aussi réticent avec cet enfant. Certes, il avait perdu sa petite sœur il y a peu de temps mais n’était-ce justement pas une raison pour se montrer un peu plus attentif et protecteur envers un gosse qui risquait sa vie s’il se retrouvait seul ? Ou mal accompagné ?

-Mais j’en sais rien Mathis ! Les flics doivent m’appeler quand il y aura du nouveau.

Logan soupira profondément.
Ce petit était peut-être attendrissant et mignon, craquant, tout ce que l’on voulait, mais il allait certainement causer beaucoup d’ennuis au sein du couple. L’androgyne refusait de se disputer avec son chéri à cause de ce gamin et il ne voulait pas non plus qu’une certaine distance se crée entre eux.

-C'est compréhensible.

Mathis avait certainement prit conscience du fait qu’il parlait trop. Du moins, trop sèchement pour Logan. Ce dernier descendit la manche de sa veste sans vraiment demander l’autorisation au petit -qui s’amusait toujours- puis regarda les alentours.

-C'est bon, j’l’amènerais à l’orphelinat demain. Et j’préviendrais les flics parce que j’ai pas envie qu’on m’soupçonne de quoi qu’ce soit.

On pouvait dire que Logan avait cédé suite aux paroles de son homme. Malheureusement, Gaël détourna son visage vers son protecteur et croyez moi ou non, mais cette vision là, le beau brun aurait préféré ne jamais la voir : Le petit avait les larmes aux yeux.

*Putain…non…*

Logan détourna son visage, à l’opposé de son chéri, et se mordit la lèvre inférieure. C’était une situation vraiment désagréable. Il se sentait prit au piège, comme s’il avait un couteau sous la gorge qui lui transpercerait celle-ci au moindre faux-pas.