« My heart is beating like a jungle drum...{L U C I A}

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« Encore un jour se lève sur la planète France, je sors doucement de mes rêves, je rentre dans la danse, comme toujours, il est huit heures du soir, j’ai dormi tout le jour… »

C’est en sursaut et complètement trempé de sueur que Julian sortit de ses songes. Un nouveau cauchemar ou plutôt le même vieux cauchemar incessant, en plus horrible encore. L’identique vision d’horreur vécu et revécu chaque soir par le jeune homme à bout de nerf. Il avait beau tout essayé pour l’arrêter, chaque soir le même scénario se répétait. L’image de cette cabane en feu, de ces visages apeurés criant son nom puis des corps calcinés de ses deux parents et de sa chère sœur lui revenaient, le tenant réveillé toute la nuit. Lui qui avait tant fait depuis, tant vécu, il n’arrivait pas à oublier. Son point de non-retour. Ce matin-là.

Le regard affolé, le cœur battant et les muscles crispés, il se hissa hors de son lit pour aller à la fenêtre. Prenant au passage son paquet de cigarettes et un briquet, il fuma à la fenêtre. L’air frais puis la nicotine l’apaisèrent doucement. Contemplant le bout orangé flambant de sa cigarette, il se demanda s’il n’y avait pas eu ce soir-là cet incendie, comment serait sa vie ? Comment les choses seraient pour lui ? Ou encore, comment est-ce que lui serait ? Des questions qu’il se posait jour et nuit. Il repensa à tout ce qu’il avait accompli, à tout ce qu’il avait vu et fait, à tous les gens rencontrés, à tous les périples, les aventures et les mésaventures que le destin lui avait offert à la place d’une famille. De sa famille. La fin de sa clope coupa court à ses divagations et le mégot de cigarette atterrissant sur le sol de sa chambre qu’il écrasa de son pied dans un geste ferme, chassa toute envie de repenser à cet horrible drame.

Le jeune homme que l’air de la petite chambre étouffait enfila sur un vieux tee-shirt à l’effigie de Coldplay et un pantalon de footing, son cardigan gris et des lunettes afin de camoufler ses yeux cernés, puis sortit en trombe du campus. Il jeta un coup d’œil à sa montre dont les aiguilles indiquaient un peu plus de minuit, il en conclut qu’il était encore l’heure de descendre Downtown pour se changer les idées. Il sortit donc de sa poche une deuxième cigarette tout en vérifiant s’il avait pris de quoi se payer quelques bières et en faisant signe à un taxi de s’arrêter.

L’intérieur du véhicule sentait le vieux, les nouilles et la sueur mais vautré sur la banquette arrière, l’air triste et l’esprit tourmenté par beaucoup trop de questions, il ne vit pas le temps passer jusque son arrivée à l’entrée du Bimbo’s 365. Le plus grand bar de la ville avec toutes les filles les plus en manque de San Fransisco dans le besoin d’un homme pour la soirée se trouvait juste là, à quelques mètres. Il n’avait ni la tête ni l’allure approprié pou draguer mais l’alcool pouvait grandement aider à flouter la vision de ces demoiselles. Il fut tenter d’appeler Maxence pour l’aider dans sa mission mais à la simple idée de voir une tête connue, il renonça.

Il s’engouffra alors à l’intérieur du bar, les rires, les cris, la musique, l’odeur du tabac, la fumée des cigarettes ou dans d’autres termes : l’ambiance la plus reposante sur terre. Il balaya du regard le bar comme à son habitude, à la recherche d’un quelconque visage connu quand son sang se glaça à la vue d’ELLE. De Lucia Castellini. De sa belle. De celle qu’il venait tenter de noyer à l’aide de quelques verres en arrivant jusqu’ici. Pire que cela, quelques trois gars l’entouraient. Ne donnant pas plus de temps à sa raison pour s’éveiller et l’arrêter dans son élan, il se dirigea d’un pas de plombs vers l’intéressée qui ne le voyait pas venir. Arrivé à l’endroit où était assise la jeune femme, il lança un regard furieux vers les trois hommes qui n’attendirent pas trop longtemps pour déguerpir.

Puis s’asseyant à ses côtés et ôtant ses lunettes, il attendit la riposte de la jeune femme qui ne se ferait sans doute pas attendre. Heureusement que le coin où il se trouvaient étaient à l’écart des regards, l’humiliation serait au moins évité.

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* Le bruit, la musique électro et les jacassements avaient submergés Lucia dès qu'elle avait poussé la porte de la boîte de nuit. Le Bimbo's 365 n'était pas à proprement parlé un établissement qu'elle fréquentait souvent. Elle avait d'ailleurs plutôt tendance à éviter ce genre de lieux. Enfumé, superficiel, fréquenté par un bon nombre de marginaux et de filles faciles… un endroit qui convenait tout à fait à son état d'esprit actuel, en soi. Elle savait qu'elle ne risquait pas de rencontrer beaucoup de monde de son entourage proche, et c'était tant mieux. Ces derniers jours, elle s'était montrer relativement distante avec ces amis. Elle ne perdait pas goût à la vie, non, car si ça avait été le cas, ça aurait certainement annoncé un apocalypse proche. Elle ne perdait pas goût à la vie, mais ressentait simplement le besoin de s'isoler plus souvent. Tout ce en quoi elle avait cru s'effondrait. Bon, le terme était un peu fort. Disons simplement que Lucia n'était pas au meilleur de sa forme.

S'installant au bar, la jeune femme se commanda un verre de cet alcool dont elle n'arrivait pas à retenir le nom. Peu importe ce qu'elle buvait, de toute manière, puisque submergée par ses réflexions, il était peu probable qu'elle se rende compte de ce qu'elle buvait. Soudain, un homme, sorti de nul part, fit son apparition à ses côtés. Elle ne savait pas exactement pourquoi, mais cet homme lui plaisait bien. A moins que ce soit son subconscient qui s'active pour lui faire penser à autre chose qu'à ses petites préoccupations actuelles. L'homme, qui devait avoir aux alentours de 25 ans, se tourna vers elle.

« Je vous offre quelque chose, mademoiselle ? »

En guise de répondre elle lui désigna son vide verre avec un petit sourire. Il n'en fallu pas plus pour démarrer la conversation. Comme elle l'avait espérer, les sujets de conversation n'était pas trop profonds. Et c'était mieux ainsi. Lucia était venu dans le but de se changer les idées, de se distraire, et de s'amuser. Cela faisait bien trop longtemps, qu'elle ne s'était pas amusé. L'homme en question invita deux de ses amis à les rejoindre. Très vite, Lucia se sentit très à son aise, aux milieux de ces trois beaux Apollons. Bien que studieuse, Lucia n'en restait pas moins une italienne avide de séduction. Déployant tous ces charmes, elle en était presque à se demander lequel était le plus apte à intégrer son lit pour la nuit, jusqu'à ce qu'un évènement inattendu vint troubler ses réflexions.

Julian. Ha, quelle bonne surprise, on se fait la bise ? Je t'offre un verre ? Alors, la vie, la famille, les amours, les emmerdes ? Ostensiblement, Lucia se retourna d'un quart de tour pour faire face au bar. La seule personne susceptible de gâcher sa soirée sur plusieurs milliers de personne était là, en chair, en os, mal rasé, les cheveux décoiffé, bref, le Julian habituel, me direz-vous. Il devait sortir du lit, ca se voyait aux cernes violacés qui habillaient son regard sombre.

« Que me vaut le plaisir de te voir ? » demanda-t-elle d'une voix monocorde, n'appuyant uniquement son ton sur le mot plaisir.

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Julian comptait sur cette virée nuptiale pour se détendre les nerfs et peut être enfin penser à autre chose. Enterrer son malaise sous un fracas de souvenirs ne suffisait plus pour le faire sentir mieux. Seules deux choses arrivaient à le soulager de son malaise : L’alcool et ses cours. La première arrivait à le saouler, le mettant dans un état tout à fait secondaire. Quand aux deuxièmes, première raison de son arrivée à Berkeley, il avait tendance à oublier que les cours ne se passaient pas que l’après-midi, un relâchement qui avait de salles répercussions sur son humeur. Lui qui était excellent partout depuis toujours ne se sentait plus faire le poids devant tout ce qu’il avait toujours espéré.

C’est pourquoi, l’alcool représentait son dernier recours face à ses troubles du sommeil. Il se sentait enfin chez lui jusqu’à ce que cette sensation de sérénité ne se brise brutalement à la vision de Lucia entouré de trois garçons en train de faire sa belle. Cette attitude lui était reservé, à lui et à personne d’autre, il l’avait décidé leur soir même de leurs retrouvailles. Possessif mais tellement égocentrique c’est un peu s’il ne se transformait pas en sociopathe capable de lui gâcher la vie tant qu’elle voit autre que lui, tant qu’elle appartient à autre que lui, tant qu’elle ose aimer autre que lui. De la simple jalousie mais qui se métamorphosait en véritable obsession chez le jeune Gamma.

Il s’était simplement assis à ses côtés, comme s’il espérait qu’elle demanderait de ses nouvelles, qu’elle lui parlerait de sa journée, qu’ils boiraient quelques verres ensemble puis rentreraient ensemble un peu comme un vieux couple qui aurait l’habitude de se retrouver le soir autour d’un verre. Mais la vérité, une fois ses espoirs absurdes éliminés était tout autre. Sans un mot, il avait senti son malaise, presque son dégoût d’être à ses côtés. Pourquoi seulement était-il venu se mettre là ? Lucia lui posait d’ailleurs la question à laquelle il resta muet. Son regard se mit à la recherche d’un serveur et d’un signe de doigts, il désigna les deux verres posés sur la table. Le premier appartenant à Lucia et le deuxième à un de ses gars qui venaient de déguerpir. Et l’homme arriva alors instantanément avec deux autres verres plein. Julian prit le premier, le buvant d’un trait puis tendit le deuxième à Lucia.

« Je veux compter pour toi Lucia. » dit-il enfin. Puis marquant une pause, il continua. « Je sais que ce que j’ai dit la dernière fois n’était pas facile et soyons francs tu n’y es pas allé de main morte non plus mais je veux qu’on mette tout ça derrière nous. La vie est trop courte. » Un discours loin d’être convaincant qui prononcé à la manière nonchalante de Monsieur, cela n’arrangeait pas les choses. Loin de là même.

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« Je veux compter pour toi Lucia. »

Ces quelques mots suffirent à figer tout entier le corps de Lucia. Bien qu'elle se démena pour garder une expression détaché, elle savait que ces propos lui seraient fatals d'une manière ou d'une autre. Elle avait presque espérer que Julian se montre aussi dur avec elle qu'à leur dernière entrevue. L'indifférence qui émanait de lui était certes extrêmement blessante, mais au moins, Lucia était capable de s'y parer, en jouant au même jeu que lui. Combattre le feu par le feu. Elle se sentait capable de l'ignorer. Pas de l'oublier. Mais en jouant la carte de l'honnêteté, il savait qu'il pouvait toucher réellement Lucia. Et une fois de plus, il frappait là où ça faisait mal. Une fois de plus, il avait détecter le point faible de son interlocuteur.

La jeune fille ne pipa mot. Elle n'avait pas l'intention de parler. Pas tout de suite. Son silence en disait bien plus que des mots maladroits. Elle jeta un coup d'œil au verre que lui avait tendu Julian. Elle n'y toucha pas. C'était sa manière à elle de lui faire comprendre qu'elle ne souhaitait pas le laisser gagner si facilement.

« Je sais que ce que j’ai dit la dernière fois n’était pas facile et soyons francs tu n’y es pas allé de main morte non plus mais je veux qu’on mette tout ça derrière nous. La vie est trop courte. »

Là, la jolie brune ne put ne put contenir ses mots. Comme elle l'avait souvent fait, elle laissa son instinct l'emporter et son impulsion la guider. Tournant à nouveau d'un quart de tour, pour faire face à Julian, elle ramena sa chevelure brune acajou d'un côté de sa nuque, et ouvrit les vannes :

« Qu'est-ce que tu crois, Julian, exactement ?! Tu penses qu'en m'offrant un verre et en plaçant une petite phrase bien sentie sur la vie, je vais t'embrasser, on ira se réconcilier sous la couette et tout et bien qui finira bien ? »

Elle scruta les yeux de son interlocuteur. A ce moment-là, et comme dans beaucoup d'autres circonstances auxquelles elle avait été confrontée, seuls les yeux de Julian se montraient expressif. Alors que son visage restait de glace, son regard s'assombrir. Sans en tenir compte, elle continua. Sa voix trahissait son agacement et son désespoir :

« C'est ce que tu espères, je te connais assez bien pour le savoir. Mais tu t'imagines vraiment qu'après ton attitude de la dernière fois, je n'ai envie qu'un tant soit peu de parler avec toi, Kurtwood ? »

Kurtwood. Cette simple dénomination traduisait assez bien l'état d'esprit actuel. Lucia n'avait pour habitude d'appeler son entourage par leur nom que dans des cas extrêmes. Certains usaient d'injures et de vulgarité pour exprimer leur colère ou leur agressivité. Elle, c'était les mots. Julian le savait. Les mots. C'était sans aucun doute le domaine de Lucia.

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Ces dernières années, Julian avait été confronté à ce genre de comportements glaciales en plusieurs occasions. Des jeunes femmes qui étaient plus intelligentes que toutes les autres, et qui avaient su détecter en lui le prédateur instable, le mec sans attache et décidé à n’en avoir aucune lui, ne s’étaient pas gêné pour lui faire comprendre qu’elles n’étaient pas dupes. Et alors, il avait reçu des baffes, des mots bien blessants à la figure et tout ce qui va avec. Mais c’était bien la première fois que confronté à une telle situation, il ne baissait pas les bras et qu’il s’attachait à leur force. La faute à ce changement brutal de vie ? A Berkeley ? A la solitude qui le rongeait ? A ses cauchemars ? A ses nombreuses remises en questions ? Ou peut être, la faute à elle et à tous ces souvenirs, à la nostalgie des routes et de l’aventure…
Malgré tout ce qui bouillonnait en lui, tout ce qu’il avait envie de dire, il s’était contenté de trois/quatre phrases toute faites sur la valeur de la vie et l’importance qu’on doit mettre à ne pas la gâcher en des disputes. Un conseil dont il a toujours vécu mais bien trop cliché pour l’utilisation dans une circonstance aussi délicate.

Le visage impassible de Lucia et son mutisme l’inquiétèrent d’abord quand à sa réaction. Elle n’avait pas non plus touché au verre qu’il avait glissé devant elle, le jeune homme repensa à ce qu’il avait dit sans le montrer sur son expression toujours aussi figée et imperturbable qu’un glaçon. Son cœur et sa tête quand à eux, avaient multiplié leurs vitesses de fonctionnement par 10 ou 20. Il voulait cette fille. Elle l’intriguait, l’attirait et bien plus grave encore le repoussait. Comment résister ?

Alors que Julian s’apprêtait à sortir une autre de ces répliques toute bien ficelés, Lucia virevolta dans sa direction, se retrouvant nez à nez avec le présumé coupable de telles paroles. « Qu'est-ce que tu crois, Julian, exactement ?! » Euh, rien du tout. « Tu penses qu'en m'offrant un verre et en plaçant une petite phrase bien sentie sur la vie, je vais t'embrasser, on ira se réconcilier sous la couette et tout et bien qui finira bien ? » Je n’avais pas réellement ça en tête, mais si ça ne te dérange pas… Voilà ce que le jeune homme aurait répondu à n’importe lesquelles de ces filles auparavant. Les scènes dans le genre, il en avait horreur, et souvent il prenait les choses à la légère mais étrangement, sa réaction fut tout autre et de la réplique de la demoiselle il sortit blessé. Son regard s’assombrit et son poing lâcha le verre dans sa main.

Il avait bien du mal à retenir sa colère, à ne pas crier à cette fille d’atroces choses mais son cœur le lui interdit et il écouta continuer la jeune femme pendant qu’il faisait signe au barman de leur rapporter d’autres verres. Kurtwood. Elle l’avait appelé Kurtwood. Julian comprit. Julian voulut se lever. Julian en avait raz-le-bol de se battre pour une fille qui n’en avait que grand-chose à faire de lui. Mais Julian s’arrêta dans son élan, but le verre apporté par le serveur, avant d’ajouter :

« Arrête de me prendre pour un mégalo, tu veux ? Je sais même plus pourquoi je suis venu ici. Pardon de t’avoir fait perdre ton temps. Je pensais que tu m’aurais compris mais je me suis trompé. »
Son orgueil et sa colère l’avait encore une fois remporté sur sa détermination et ses sentiments, alors il se leva sans lâcher la jeune femme du regard puis une fois debout, il finit par :

« Quelque chose que tu devrais savoir Lucia : Le prince charmant n’existe pas. Arrête d’y croire. » Ton sec, froid, glacial. Tout Julian.

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••• Elle se décida enfin à tendre le bras vers son verre d'alcool. Elle le porta à ses lèvres, n'en but qu'une toute petite gorgée, et le reposa sur le comptoir du bar. Elle sentait qu'à ses côtés, Julian bouillonnait. Cela lui procura un drôle de sentiment. Elle a vécu énormément de chose auprès de lui, bien plus qu'on en pourrait l'imaginer, et pourtant, elle sentait qu'elle n'avait jamais eu tant d'emprise sur lui à ce moment là. Aucun des deux n'était prêt à être dominé, ils avaient tous les deux trop de fierté et de répartie pour ça. Et pourtant, elle sentait qu'elle avait réussi à déstabilisé le jeune homme. Ce qui, Dieu sait, n'est pas simple.

Lucia lui adressa un regard, le genre de coup d'œil dénué d'expression, pour la simple et bonne raison qu'elle ne savait plus comment réagir. Elle savait pertinemment que ses paroles feraient démarrer Julian au quart de tour. Et elle se connaissait assez bien pour savoir qu'elle allait riposter. Et ensuite ?

« Arrête de me prendre pour un mégalo, tu veux ? Je sais même plus pourquoi je suis venu ici. Pardon de t’avoir fait perdre ton temps. Je pensais que tu m’aurais compris mais je me suis trompé. »

Parce qu'elle ne le comprenait pas ? C'était la meilleure. Elle leva un sourcil, signe de désapprobation que Julian ne pris pas en compte. Bien sûr qu'elle le comprenait. Elle savait qui il était bien mieux que quiconque. Mais à l'heure actuelle, elle ne voulais pas lui offrir son empathie. Elle ne voulais plus. Elle avait assez souffert pour devoir en plus souffrir pour lui.

« Quelque chose que tu devrais savoir Lucia : Le prince charmant n’existe pas. Arrête d’y croire. »

Cans même réfléchir un seul instant, elle répliqua, sur le même ton :

« Ça je m'en suis rendu compte dès le jour où je t'ai rencontré. »

C'était dur. Trop dur peut-être. Mais tellement juste. Depuis le soir où Julian et elle avaient passé leur première nuit ensemble, elle savait que cet homme n'était pas un prince charmant. Elle s'était raccroché à l'idée que, même s'il n'était pas des plus charmant, il lui suffisait complètement. Elle hésita à revoir sa théorie. En tout cas, elle tenta par ces propos de ramener Julian à cette fameuse nuit. Celle où il lui avait répondu « Je ne sais même pas si nous nous reverrons demain », d'un ton solennel, quand elle lui avait avoué qu'elle l'aimait. Vu la mine déconfite de Julian à l'instant présent, il avait dû comprendre l'allusion.

« Dis moi juste ce que tu es venu chercher, Julian… Tu souhaites que je fasse l'impasse sur quoi ? Sur ces 2 ans où tu m'as complètement exclu de ta vie, où tu as fait le mort, ou sur la soirée dernière, quand tu m'as remballé comme un vrai connard ? »

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« Ça je m'en suis rendu compte dès le jour où je t'ai rencontré. »

« Dis moi juste ce que tu es venu chercher, Julian… Tu souhaites que je fasse l'impasse sur quoi ? Sur ces 2 ans où tu m'as complètement exclu de ta vie, où tu as fait le mort, ou sur la soirée dernière, quand tu m'as remballé comme un vrai connard ? »

Ce jour là en Italie, j’ai eu peur et je me suis en allé. La nuit dernière en te revoyant c’est toute cette peur qui revint à la surface et alors je me suis en allé une deuxième fois. Seulement, je sais que je n’aurais pas du. J’ai vécu deux ans avec les regrets de cette nuit-là, je ne pouvais pas risquer de refaire la même erreur. Alors j’ai cru qu’en venant aujourd’hui te voir, je pouvais réussir à te faire comprendre ce qui me rongeait. Ou à ce que tu comprennes sans ces mots qui me font plus de mal que de bien. Mais je sais, ce soir, j’ai compris que rien ne pourrait redevenir comme avant. Je t’ai trop fait souffrir. Je te laisse décider Lucia. Tu peux me dire de m’en aller et dans ce cas je promets de disparaitre de ta vie pour toujours, mais tu peux toujours dire autre chose. »

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« […] Je te laisse décider Lucia. Tu peux me dire de m’en aller et dans ce cas je promets de disparaitre de ta vie pour toujours, mais tu peux toujours dire autre chose. »

•

P

A

T

« Tu me dis ça maintenant. Maintenant que nous sommes là, deux ans après. Pendant des mois et des mois j'ai broyé du noir ! Je savais que tu ne voulais pas t'attacher. Tu l'as dis, je l'ai compris. J'ai essayé de me rebattir, puisque tu ton départ m'a réellement détruite. Oui, peut-être que j'exagère, n'empêche que je t'aimais, Julian, JE T'AIMAIS. Tu es parti comme tu étais venu, et sa a été comme si rien ne s'était passé. En apparence. Et aujourd'hui, on se retrouve, et tu aimerais qu'on reprenne là où on s'est arrêté ? Tu ne peux pas me demander une chose pareille ! Julian, tu dois comprendre qu'on n'attend pas la même chose l'un de l'autre… »

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Ces paroles, aussi dures et éprouvantes furent-elle à sortir de sa bouche, elles n’en demeuraient pas moins apaisantes. Julian, avait pour une fois, réussi à juste sortir tous ces mots et ces regrets tapis au plus profond de lui pendant bien des années. A peine s’étaient-il tu qu’il crut avoir rêvé, ne pas avoir parlé, ou encore avoir lancé ces paroles tel un baratin qu’on lance à une fille pour pécho son numéro de téléphone ou mieux encore l’emmener faire un tour au septième ciel. Seulement, malgré cette force qu’il mettait à nier, son être, son âme toute entière s’efforçait à le faire revenir sur terre et à le confronter à la réalité. Il n’avait jamais voulu se sentir ainsi du moins il ne s’en était jamais senti capable. Sa vie devait essentiellement se résumer à fumer, dormir et baiser. Enfin sa nouvelle vie morne et ennuyante au sein de l’université. De plus en plus souvent la nostalgie du vieux temps où aucun horaire ne l’enchainait et aucun appel d’un quelconque doyen ne lui mettait les fourmis dans les jambes. Au moins sur les routes, il avait moins de temps à broyer, moins d’attaches, moins de vides à combler par des souvenirs destructeurs de Lucia et de cette relation qui n’était aujourd’hui plus qu’un fantôme.

Il n’était plus question pour lui de compétition, de vainqueur et de perdant. Il avait décidé de jouer franc jeu, de se mettre à nu et de balancer la vérité en un seul plongeon. Il n’avait plus aucune envie de sentir son pouvoir sur elle, de lui faire du mal ou encore de lui faire dire ce que lui veut entendre. Il avait besoin de franchise, de mettre les points sur les « i » pour avancer. Cet état de stagnation perpétuelle le troublait psychologiquement, heureusement que ça n’avait pas encore affecté son physique. Allez savoir dans quel état de paralysie, il se trouverait aujourd’hui. Fixé, voilà ce qu’il avait besoin d’être.

En attente de réponse, son corps se rigidifia, sa tête allait s’exposer et l’envie de fumer une énième cigarette le prit. Discrètement, en écoutant la réponse de Lucia, il sortit de sa poche son paquet. Le tripota quelques instants puis finit par allumer et porter à sa bouche ce poison des plus nocifs. Un jour il arrêterait, pour l’instant, il avait besoin de se calmer. La jeune femme devait d’ailleurs l’avoir compris, il en était arrivé à ce point de dépit où rien ne fonctionnait plus sur lui à part la nicotine. Ce geste pouvait être interprété de plusieurs manières, pourvu que Lucia ne le prenne pas mal. Il n’assure déjà pas assez, alors bon…

Tout en se calmant, son esprit analysait petit à petit les paroles de la jeune femme. Son regard, son visage, son esprit, son corps, le tout se figea à entendre parler d’amour. Et alors toute cette franchise, cette honnêteté, ce besoin de se fixer disparut. Comme si la peur avait chassé tout autre colocataire. La peur de quoi ? De se retrouver piégé sans doute. Son regard se redurcit et d’une voix tout à fait étrangère à celle de quelques minutes plus tôt, prit la parole :

« Je ne te demande pas de m’aimer Lucia comme j’aimerais que tu ne me demande pas de….de t’AIMER. Je crois que je t’ai tout dit. J’ai regretté. J’ai espéré aussi, sûrement n’ai-je rien fait pour changer les choses mais voilà, ce qui est fait est fait et je suis conscient que rien ne redeviendra comme avant. Alors si c’est c’est ta façon de me dire adieu, dis le moi que je m’en aille. »

» like a drum my heart never stops beating for you. (pavel)
» beating heart. (milena)
» I wonder why my heart is not beating anymore when you're around... [Reagan&Ethan]
» roman&eileen .Wanna hear my beating heart one last time.
» welcome to the jungle [ REMY ]

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