La sonnerie de l'intercours de quinze heures venaient de retentir dans les couloirs de Berkeley University qui furent très rapidement bondés d'élèves de tous âges et de tous domaines d'études. Certains déambulaient dans les couloirs pour changer de classe, ou bien faire une pause pour ne pas être pris de tentative de suiscide en deux heures de cours non-stop. D'autres déambulent le couloir car ils n'ont rien d'autre à faire. Le temps étant à tendances pluvieuses, l'université était le deuxiéme endroit le plus fréquenté, après les boutiques, par la horde d'étudiant grouillant à Berkeley ainsi qu'à San Francisco.

Theo faisait partit de cette dernière catégorie. S'étant levé à l'heure où les élèves de sa classe entament leur quatriéme heure de cours de la journée, le jeune homme se sentit obligé de venir à l'université pour s'excuser de son retard qui était totalement imprévu puisqu'il ne pensait pas qu'un de ses amis viendrait lui passer une gentille visite, plusieurs bouteilles d'alcools dans les bras, la veille au soir. Il avait pris ainsi tout son temps pour bien se réveiller et se préparer à affronter ses professeurs adorés. Il n'allait surtout pas participer à leurs cours, un simple passage suffirait pour se faire pardonner et faire comme si de rien n'était. Malheureusement, ce n'était pas si facile et il s'en doutait car ce n'était pas la première fois.

Le jeune Helton ne se pressait pas dans les couloirs, il marchait en traînant les pieds et en sifflotant à son aise. La seule fois où il eut pris la peine de courir c'était lorsqu'il dut passer de la résidence à l'université, il ne haïssait pas forcément la pluie mais il ne voulait pas non plus être mouillé de la tête aux pieds car ce jour-là il pleuvait des cordes. D'ailleurs, il regrettait presque d'être venu faire son gentil garçon, une sieste dans son lit ne l'aurait pas dérangé. Bien-sur lorsqu'il pensa à cela, il ne savait pas encore qu'il allait rencontrer une charmante étudiante SIGMA.

Theo n'avait ni la force, ni le courage de monter jusqu'au troisième étage par les escaliers qui étaient d'autant plus fatiguant lorsqu'il y avait une multitude d'étudiants traînant les pieds, eux aussi, mais de façon beaucoup plus énervante puisqu'ils ne se genaient pas pour parler tricot au plein milieu des marches. Il fut heureux de voir, que pour une fois, la longue file d'attente menant jusqu'aux ascenseurs n'étaient pas au rendez-vous. Il put entrer dans l'ascenseur sans avoir à pousser du coude, à prendre sa respiration où tout autres choses désagréables ressemblants à celles que l'on doit subir lorsqu'on se trouve dans un métro Londonien que notre jeune homme connaissait très bien.

Il se cala contre la paroi du fond après avoir appuyé sur le bouton du 5, il percuta qu'il venait de se tromper d'étage alors il appuya rapidement sur le 3 avant que les portes ne se referment. Il se remit dans sa position de départ et attendit que l'ascenseur se décide à monter. Une personne entra brusquement dans l'appareil avec d'énorme toiles, panneaux et autres outils de dessins. Theo fut assez surpris de cette irruption si soudaine. Il regarda la personne se démélé de ses affaires, elle semblait pressée, l'ascenseur ne l'était pas, il venait tout juste de fermer ses portes. Theo sentit l'appareil bouger, il avait les yeux fixés sur les cheveux de la personne qui était dos à lui, une jeune femme sans doute puisqu'il avait crut entendre le timbre féminin de celle-ci lors de son entrée assez brusque.

L'ascenseur s'immobilisia, Theo restait comme figé lui aussi. Il avait les yeux dans le vague, mais ses pensées l'étaient aussi. Il avait très envie de voir à quoi ressemblait la jeune étudiante. Aussitot dit, aussitot fait, elle se jeta sur les portes de l'appareil tout en hurlant des injures qui dessinérent un sourire aux lèvres de notre jeune Helton. Un sourire qui disparut très vite lorsqu'elle se tourna vers lui et qu'elle le fixa durant de bonnes longues minutes où bizarrement il fut très destabilisé. Il fit mine de regarder sur le sol comme ci de rien était. Cela serait passé inaperçu s'il avait des écouteurs sur les oreilles où une autre occupation, il paraissait un peu crétin sur le moment mais il ne pensait pas du tout à son attitude.

Theo pu enfin voir qui se cachait derrière les cheveux qu'il avait longuement regardé durant leur montée. D'ailleurs en parlant de montée, l'ascenseur était stoppait entre le quatriéme et le cinquiéme étage. Il eut un sourire crispé lorsqu'il se rendit compte que c'était lui qui avait fait la bêtise un peu plus tôt de cliquer sur le 5 puis brusquement sur le 3. L'université n'avait pas beaucoup économisé pour acheté des ascenseurs à peu près potables. La jeune femme après avoir constaté la même chose que lui en ne sachant pas que c'était lui le coupable, se laissa glisser contre la paroi contre laquelle il était lui aussi appuyé. Il ne savait pas bien que faire, cela ne lui arrivait pas très souvent d'être ainsi mal à l'aise, surtout avec une fille.

Cinq bonnes minutes passérent dans le silence, le jeune Helton était vraiment découragé de se savoir bloqué dans un ascenseur avec une très belle jeune femme et de ne rien tenter, même pas de faire connaissance. Il se tourna les pouces, cherchant une idée mais en vain. Il se sentait vraiment crétin, et ne voulait surtout pas avouer à celle qui lui tenait compagnie que c'était de sa faute s'ils étaient bloqués entre deux étages qui n'étaient pas du tout celui qu'ils souhaitaient atteindre. Il se décida à imiter la jeune inconnue et se retrouva assis. Il laissa tomber sa tête contre la paroi, et posa ses mains sur le sol. Il sentit un papier sous ses doigts, il le prit et l'examina. Ca devait appartenir à sa voisine, il cria victoire intérieurement car il avait enfin trouvé la solution pour engager la conversation. Il tendit la feuille vers la jeune femme avec un léger sourire aux lèvres :

- Hum ... tu .. vous ... euh ... c'était par-terre.

S'il avait eut une corde avec lui, il se serait pendu immédiatement. Il se trouvait tellement stupide d'avoir lançé ça, qu'il préfèra regarder en haut plutot que de croiser le joli regard de celle qui le mettait mal à l'aise.