Ruper Murdoch PDG de la bien connue société de médias « News Corporation » avait laissé courir le bruit qu'il prendrait sa retraite sous peu. Après plus de cinquante ans de bons et loyaux services dans la compagnie dont il avait hérité de son père, il était désormais temps pour lui de se retirer du monde des affaires. L'annonce n'avait pour le moment rien d'officielle, mais elle le serait sous peu, il préparait depuis longtemps sa succession dans la maison mère et groomait sa fille afin qu'elle puisse, à son départ reprendre sa place de directeur général. Ses enfants qui avaient pris la décision de porter le nom de leur mère, Williamson, à son décès travaillais tous dans une des filiales de la compagnie. Alors que ses filles avaient été embauchées et placées dans de hauts postes de la principale entreprise de la holding, ses deux fils occupaient des postes tout aussi honorables dans les filiales d'audiovisuel. Ainsi il avait préparé sans dire mot sa dépendance à reprendre les reines de son empire afin que son sang continue de reigner dans ce que la famille avait bâti de ses mains.
Aiden savait que la décision que prendrait son père dans les semaines qui suivaient allaient être cruciales, et c'est pourquoi il avait décidé de calmer ses hormones de se plonger du mieux qu'il peut dans les affaires, afin de prouver à son géniteur ses capacités. Depuis des semaines, il travaillait d'arrache-pied, en ne s'accordant que très peu de loisir afin de prouver à papa Murdoch qu'il s'était trompé en choisissant le sexe faible comme successeur principal. Il était né pour reigner, dominer et tout contrôler, il avait été élevé en tant que leader, premier en tout et maitre de décision, il n'acceptait donc pas d'être relégué à la place de second et de devoir céder à Alice la place qui lui revenait de droit. Bien sûr, leur père ne laisserait pas les hommes de la famille de reste et leur garderait évidemment une chaude place à la tête de l'une des filiales comme lot de consolation pour n'avoir pas été suffisamment apte à contrôler le plus gros de ce qu'il possédait.
Aiden avait mis toutes les chances de son côté pour convaincre la direction et les principaux actionnaires de son implication dans la société et pour les pousser à le choisir aux prochaines élections du conseil d'administration. Son père à lui seul avait la majorité et bien qu'il se retirerait des affaires sous peu, il ne céderait pas ses actifs tout de suite afin de rester décisionnaire encore un petit moment. Il pouvait donc sur sa simple décision faire tout changer. Son choix était donc crucial, et il était donc nécessaire pour l'ainé de la fratrie de faire bonne impression sur lui, lui faire comprendre qu'il avait changé, qu'il s'était assagit et que ses erreurs de jeunesses étaient désormais derrière lui. Pour se faire, il avait accepté de faire croire au monde qu'il était en couple avec Charlotte, pas son ex petite amie rencontrée à Londres, il tenait trop à sa vie et redoutait les foudres du père De Langlois bien plus que celles de son propre père. Il avait mis ce plan en place avec Charlotte De La Croix, la bombe sexuelle qu'il avait rencontré en Inde et avec laquelle il vivait depuis Berkeley une histoire qu'il ne saurait décrire. Il tenait à elle, même s'il n'accepterait jamais de l'avouer et était bien content de la retrouver à New York après quelques mois loin d'elle. Elle avait un poste à haute responsabilité, elle aussi, et avait besoin de montrer une once de stabilité, elle lui avait donc demandé de simuler un couple avec lui. C'était bien la seule chose qu'elle simulerait avec lui. Cette demande qui avait sonné aux oreilles du jeune homme comme un défi, pour lui qui n'avait jamais vraiment été en couple très longtemps l'amusait beaucoup. Il avait été clair dès le départ avec elle, ce « couple » n'était réel que lorsqu'ils étaient face à un public, dans l'intimité, il retrouvait sa totale liberté et ne devait de comptes à personne. Il continuait donc d'aller de femmes en femmes en tout impunité, et pouvait également flâner dans les draps de Charlotte, lorsque l'envie lui prenait, car avant d'être dans cette situation de faux couple avec elle, elle était surtout celle qu'il appelait lorsque l'envie lui prenait et qu'il n'avait pas le temps de partir en chasse.
Il était en ce moment bien content de cette relation puisqu'il manquait cruellement de temps et n'avait donc pas à chercher trop loin lorsque hormones arrivaient à ébullition. Il avait même eu l'occasion de baptiser son nouveau bureau avec elle, un jour où elle était venue lui rendre visite, une manière bien à eu de prouver qu'ils étaient bien en couple, aux yeux des investisseurs. Ils se rendaient donc de temps à autre sur le lieu de travail de l'autre, en représentation. Ils voulaient démontrer la stabilité qu'ils tentaient d'instaurer dans cette relation purement fictive à ceux qu'ils essayaient d'impressionner. Et d'après les retours qu'ils en avaient, cela avait l'air de fonctionner. Ce n'était rien d'autre que de la poudre aux yeux, pour redorer leur image respective mais cela semblait réussir mieux qu'ils ne l'avaient espérer. Et c'était tout bénéfique pour eux également, puisqu'ils jouissaient des avantages d'avoir toujours sous la main de quoi passer une bonne soirée. Et il fallait avouer que lorsqu'ils se retrouvaient tous les deux, ce qui arrivaient assez régulièrement ces derniers temps ; ils ne s'ennuyaient jamais et leurs parties de jambes en l'air étaient toujours mémorables.
«  Votre rendez-vous de 16h est arrivé, il sera là dans quelques minutes » lui annonçait sa secrétaire. Contrairement à son frère il n'avait pas écopé de la plus charmante de l'entreprise, et se contentait donc d'une relation purement professionnelle avec elle. Il rêvait de simplement faire un échange avec Andrew, qui avait un véritable bijou de la nature à son service et n'en profitait absolument pas. Il devait néanmoins avouer que Lily était serviable et toujours prête à faire de son mieux pour le sortir des situations les plus incongrues. «Quel rendez-vous ? Pourquoi n'était-ce pas prévu à l'avance ? Ça à intérêt d'être important, je manque cruellement de temps en ce moment. » Avec le lancement de trois nouvelles séries par la chaine, Aiden ne comptait plus ses heures ces derniers temps. «  Il s'agit de Monsieur Walton, il a demandé à vous voir au plus vite ! » au moment où sa secrétaire prononçait le nom de son meilleur ami, ses traits se relâchaient. Les campagnes marketing en cours pouvaient bien attendre quelques heures, qu'il se devait de consacrer à celui qu'il estimait plus que son propre frère. Peu importe ce qu'il venait lui annoncer, c'était certainement plus important que n'importe quel dossier. Il avait le sourire aux lèvres, curieux et enjoués à l'idée de retrouver son ami, au milieu de l'après-midi. «Merci, vous pouvez lui dire d'entrer lorsqu'il arrivera ! » Dit-il à Lily afin de lui faire comprendre que sa présence n'était désormais plus nécessaire dans son bureau et qu'elle pouvait vaquer à ses occupations. Andrew ne se fit alors pas attendre, quelques secondes plus tard, il était à son tour dans l'encadrement de la porte. Aiden vint alors à sa rencontre, et le prit dans ses bras avant de lui tapoter dans le dos, en guise de salutation. « Alors mon vieux, quel bon vent t'amène ? » lui dit-il en riant. Eux qui avaient partagé les pires situations étaient désormais de redoutables hommes d'affaires, mais avaient toujours du mal à se prendre au sérieux lorsqu'ils se retrouvaient ensemble.

Enfant, les deux jeunes hommes avaient souvent eu envie d'être comme papa, un homme d'affaire puissant, derrière un grand bureau, au sommet d'une haute tour. Mais à l'époque ils étaient bien loin de se douter le lot de responsabilités que cela entraînait. Alors même qu'ils étudiaient à Berkeley, encore tout insouciants, tous deux beaucoup plus impliqué dans la vie de leur confrérie que dans les domaines scolaires, ils étaient à mille lieux de savoir les sacrifices qui les attendaient à la sortie de l'université. Suivre les traces de leurs pères étaient une garantie d'avoir une place royale, sans trop d'efforts qu'ils pensaient. Mais ils ne tardèrent pas à apprendre que dans la vie, on n'a rien sans rien. S'ils avaient pu profiter sans n'avoir à se soucier de rien jusqu'à la quasi fin de leurs études, et avaient pu faire les plus grandes conneries en était toujours rattrapés de justesse par leurs paternels, et cela jusqu'à la mort de la mort du père d'Andrew, et celle de la mère d'Aiden ; cela n'était désormais plus possible. La perte à laquelle ils avaient du faire face avait été pour eux la première fois dans leur existant où ils avaient du à gérer les choses en ne pensant pas uniquement à leur petite personnes. Nés avec une cuillère en argent dans la bouche, ils avaient toujours eux tout ce qu'ils voulaient, avant même d'en formuler la demande. Et pourtant à cette époque là, ils avaient du apprendre à ce battre pour ce qu'ils souhaitaient. Élevé pour devenir des leaders, ils avaient toujours su comment arriver à leurs fins. A dire vrai, aucun des deux meilleurs amis n'avait jamais connu d'échec à proprement parlé. Ils avaient toujours su sortir leurs épingles du jeu et tourner les choses à leur avantages.

Désormais, ils se retrouvaient tous les deux avec de nombreuses responsabilités auxquels ils devaient faire face pour rendre leurs proches fiers, et faire preuves de quelques sacrifices. Mais ils avaient maintenant un projet commun qui leur tenait à cœur et qui allait enfin les lier plus que jamais. Ouvrir ensemble une boite de nuit, c'était pour eux l'idée de génie, le projet de l'année. Ils allaient pouvoir enfin allier l'utile à l'agréable ; partager des bénéfice tout en regardant danser de magnifiques créatures, que demander de mieux ? L'idée leur était venu alors qu'ils étaient bien trop ivre pour faire de réels plans d'avenir et pourtant ils savaient que c'était certainement la meilleure qu'ils n'aient jamais eux. En alliant leurs forces et le pouvoir respectifs, ils n'avaient qu'à claquer des doigts pour que ce projet voit le jour. L'investissement nécessaire ne représentait qu'un poussière de leur fortune personnelle. Aiden était donc persuadé que son ami était là pour lui parler de la suite des événements.

Andrew n'avait pas besoin de prendre rendez vous pour voir son meilleur ami, qu'il s'agisse de quelque chose de formel ou non. Bien que leurs travail les forçait à se voir moins souvent ils essayent de ménager un créneau dans leur emploi du temps pour ne pas se perdre de vue. Andrew ne manqua pas l'occasion de charrier son ami au sujet de son nouveau poste de directeur. « Tu le sais aussi bien que moi, le package bureau, secrétaire et carte de visite ne font qu'augmenter mes chances de conclure. Dommage que je n'ai plus autant de temps pour en profiter qu'avant ! »   lâcha l'homme, fraîchement promu, tout en rigolant. Il se dirigea ensuite vers son mini bar pour servir deux verres de whisky et en tendit un à son ami, tout en l'écoutant parlé. Il commençait à prendre un ton un peu trop solennel au goût d'Aiden qui lui dit rapidement « Lâche ça vite qu'on en finisse tu me connais je ne suis pas fan du suspens! »  Il se frottait les main, Aiden connaissait son meilleur ami par cœur et savait que ce signe ne présageait rien de bon. Il l'écoutait alors attentivement, adossé à son bureau. Il s'attendait à tout sauf à ce qu'il était en train d'entendre. A dire vrai il décrocha complètement au moment même où il entendit « charlotte » suivit de « ma demi-sœur ». L'annonce de son ami venait de le sonner. Même si sa relation avec la jeune femme n'était officielle qu'aux yeux du public et pour améliorer leurs images, quelque chose de plus compliqué et plus fort commencé à s'installer dans cette relation on ne peut plus étrange. Aiden n'avait jamais pu lui résister, et s'il s'amusait à jouer avec elle c'est car il savait pertinemment qu'elle ne résistait jamais bien longtemps non plus. L’aine de la famille Williamson avait rencontré Charlotte bien avant son arrivée à l'université, lors de son année sabbatique, et son tour en Asie. Depuis ces moments passés à ses côtés où ils avaient passé le plus clair de leur temps à s'envoyer en l'air ; ils ne s'étaient jamais vraiment plus éloigné. Bien qu'il ne croyait pas au destin, il commençait à trouver cela louche de toujours la retrouver dans les parages. D'abord à San Francisco puis à New York. Il l'avait connu bien avant Andrew, et maintenant le voilà qui lui annonçait qu'elle est en réalité sa sœur. «  Attend un peu là, quand tu dis Charlotte, on parle bien de la même ? La Charlotte qui était à califourchon sur moi ce matin encore ?  » Il avait besoin d'être sur qu'il n'y avait pas erreur sur la personne. Il aurait peut-être du épargner les détails, s'il s'agissait vraiment de sa sœur, mais qu'importe à ses yeux elle serait toujours la fille que son meilleur ami se tape depuis un bail, avant d'être la fille illégitime de son père pas vrai ? Aiden prit alors une grande respiration pour se concentrer sur ce qu'Andrew était en train de lui dire. Il ne prenait aucune pincette avec lui, et se moquait bien de le ménager ou non. Il débitait ce qu'il avait à lui annoncer sans aucun répit pour son destinataire. « Elle ne me l'a pas dit non. Et en réalité je pense qu'il valait bien mieux que je l'entende de ta bouche, je ne l'aurai certainement pas cru sinon. » Il avait toujours eu du mal à faire confiance aux gens, et quand bien même il fréquentait Charlotte depuis plusieurs mois maintenant, il n'aurait pas cru une pareille histoire venant d'elle, c'était tellement tiré par les cheveux. « Tu le sais depuis combien de temps ?  » Il sous-entendait  Depuis combien de temps lui avaient-ils caché la vérité ? Depuis combien de temps se tapait il la sœur de son meilleur ami dans l'ignorance totale ? Comment Charlotte avait-elle pu faire comme si de rien n'était en sa présence ? Il fini par s’asseoir sur son bureau, cela lui semblait préférable car Drew n'avait pas l'air d'avoir fini.
« Une grande famille » qu'il lui disait, si cette phrase venait à lui donnait le sourire car en réalité c'est ce qu'il avait toujours voulu, que Drew soit quelque chose comme son frère, il n'aurait jamais imaginé que cela se passe comme ça. Et encore moins comme ce qui allait suivre. « je suis marié à ta sœur » venait il de lâcher, sans aucun tact. «  PARDON ? » commençait alors à crier Aiden ;  « Tu es quoi ? Marié ? Toi ? Marié à Alice ? Alice ma soeur ?  » Tant de questions se bousculaient dans sa tête qu'il débitait aussi vite qu'il pensait.   « Marié dans le sens où tu te tapes ma sœur ? Comment ça marié ? Bordel comment nos pères peuvent se démerder pour vous marier sans qu'on n'en sache quoi que ce soit ? Surtout vu là où se trouve le tiens ! »  Son propos était déplacé mais il ne s'en rendait même pas compte, tant il était furieux. Il n'écoutait même pas la suite des propos de son ami au sujet du divorce, de Kennedy et du reste. « Attends, tu m'as appâté avec l'histoire de Charlotte pour me balancer un '' tu te tapes ma sœur je me tapes la tiennes, on est quittes ?'' ça marche pas mon pote ! Charlotte c'est ta sœur depuis quoi, 25 minutes, Alice c'est la mienne depuis 25 ans, tu peux pas faire ça mec ! Pas ma sœur. »  Il avait beau la détester à l'heure actuelle, elle était la seule fille à ses yeux qu'il ne fallait absolument pas toucher. Même s'il était prêt à tout pour récupérer sa place, il n'accepterait jamais que quelqu'un d'autre lui face le moindre mal, et il connaissait que trop bien la réputation que Drew avait auprès des femmes, et pour cause, ils sont de la même espèce.


Alors qu'il était dans une colère monstre, il avala son verre d'une traite, puis se stoppa net. « Attends un peu, t'as dit quoi là ? Si tu divorces elle perd tout ? »   Il venait de changer d'avis sur son ami en l'espace d'un instant. Bien qu'il se complaisait à direction de la filiale, son but ultime n'était rien d'autre que News Corporation.« Quand tu dis  la jouer plus fourbes tu entends quoi par là ? »  Ce qu'il voulait à tout prix c'était la fameuse place que lui avait dérobé Alice, si en plus de ça cela aidait Andrew à se débarrasser de ce mariage arranger, pourquoi étaient ils encore en train de discuter. «  Si c'est qu'une histoire de divorce j'ai le numéro d'un avocat spécialisé dans ces petits désagréments, je te le file et on en parle plus. « Dis moi juste que ma sœur n'est pas amoureuse, qu'elle ne croit pas que tu es son prince charmant ou une de ces conneries de gamines ! »  Il avait malgré tout une conscience quand on en venait à toucher à celle qu'il donnerait tout pour protéger et voulait, dans son malheur lui faire le moins de peine possible.[/color]