peine, venais-je de quitter Chicago que j’avais eu cette envie de visiter les lieux histoire de voir ce que serait mon nouvel habitat : New-York. Et le mieux pour cela était encore de me diriger vers les hauteurs de cette ville. Je ne connaissais personne, fraîchement arrivée et tous ceux qui me connaissent savent que je ne me lie pas d’amitié à la légère. La confiance doit s’installer mais pour cela faudrait-il encore que je laisse une infime chance aux autres, de m’approcher réellement. Je ne parle pas au sens propre, mais disons plutôt à l’inverse.
Les fesses posées confortablement sur la selle de mon Aprilia RSV4 rouge, vêtue d’un pantalon  et d’une veste de cuir noir,  je venais de surplomber New-York  en faisant en partie le tour, mais l’heure tournait et il me tardait de rentrer afin de manger un morceau et d’organiser  enfin mon arrivée ici. J’étais venue avec très peu de choses finalement. N’étant  pas matérialiste ce qui était un avantage pour me trouver un logement. Je n’avais pas besoin d’énormément de chose, juste du minimum vital. C'est ainsi que j’avais toujours vécu avec mes parents, ma mère…
Cette pensée d’ailleurs,  m’arracha le cœur d’ailleurs. Les démons du passé eurent le don de me faire descendre la colline plus vite que je ne l’avais monté. Ce fut à cet instant que j’arrivais après quelques virages pris, derrière un motard qui lui, semblait prendre son temps. Il avait des gouts certains en la matière, reconnaissant bien là, une  Ducati Diavel 1200 black. Cela m’arracha un léger sourire en coin. J’aimais ces bolides pour ce qu’ils m’apportaient : L’adrénaline, cette sensation de réellement vivre à 200 kilomètres à l’heure ou de se faire une frayeur parfois malheureusement.
Roulant à la même allure que cet autre « comparse », je perdis patience avant de le doubler en une accélération sur une voix dégagée de tout obstacle, lui lançant même un léger regard.  Telle une provocation ? Peut-être. J’adorais les défis, les lancer mais surtout les relever ! Et étant seule depuis mon arrivée ici, loin des miens, un petit peu de plaisir ne pouvait pas me faire grand mal, si ?
Quelques pointes, quelques regards dans les rétroviseurs  et toujours ce sourire suspendu à mes lèvres, même caché sous mon casque, que je ne pus m’empêcher de le narguer gentiment sur le bitume. Roulant devant lui, à zigzaguer et ralentir ma cadence jusqu’à accélérer de nouveau lorsque je le jugeais un peu trop près de moi, voir un peu trop…lent.   Il semblait me suivre dans cette échappée belle finalement ?  Qu’à cela ne tienne, c’était parti ! Que le meilleur gagne jusqu’à regagner l’entrée de la ville !.