Je ne t'aime plus. C'est fini. Je ne t'aime plus. Plus. Ces mots résonnent sans fin dans l'esprit embué de Jaeden. Il ne veut pas y croire. Il ne peut pas y croire. Pas après tout ce qu'il a vécu avec elle. Franky. Sa Franky. Il est incapable d'accepter cette lancinante vérité. Elle est passée à autre chose, et pas lui. Elle n'est pas partie de la Nouvelle-Orléans pour le fuir ou le faire chier, non juste pour tourner la page et continuer sa vie, sans lui, à Las Vegas. Jaeden est tellement tombé de haut lorsqu'elle a claqué ces mots en l'air. La douleur qu'il a ressenti reste indescriptible. Figeante. Eprouvante. Depuis qu'elle l'a jeté comme une merde, il zone. Dans sa chambre d'hôtel la journée, dans les bars la nuit. Il se bourre la gueule plus que de raison, pour oublier. Il a besoin d'avoir la tête à l'envers pour ne pas se foutre en l'air. La seule femme qu'il n'ait jamais aimée ne l'aime plus. Sa seule famille, la seule avec qui il ait envie d'être ne veut plus de lui. C'est dur à digérer, comme pour quelqu'un comme Jaeden qui s'en fout de tout, et de tout le monde. Mais malgré ce qu'il a pu lui faire croire, il ne s'en foutait pas d'elle. Pas du tout même. Un énième soupir s'échappe des lèvres entrouvertes de Jaeden. Il est quinze heures de l'après-midi et Jaeden s'emmerde. Genre vraiment. Il ne fait que penser à Franky et il n'a même pas la force de faire autre chose. Il se demande encore ce qu'il fait dans cette ville, mais il sait que s'il repart à la Nouvelle-Orléans, ça sera encore pire. Chaque recoin de la ville est marqué par leurs souvenirs. Et là-bas il y a sa famille. Qu'il n'a aucunement envie de retrouver. Jaeden s'apprête à aller prendre une douche lorsque son cellulaire sonne. Il est tenté d'ignorer l'appel, mais sa curiosité le mène à lorgner sur l'écran de son iphone. Evidemment ce n'est pas elle. C'est Edison, son cousin. Il décroche et après quelques civilités et nouvelles échangées, Edison lui fait part de l'objet de son appel. Il voudrait que Jaeden fasse visiter la ville à sa meilleure amie. L'italien émet quelques réticences. Après tout, c'est pas marqué babysitter sur son front et puis il a d'autres chats à fouetter. Vraiment ? Ouais bon d'accord, il n'a peut-être rien d'autre de mieux à foutre mais quand même. C'est une fille, et maintenant il se méfie de la gente féminine. « Edison tu me promets que ta pote c'est pas une casse-couilles hein. Parce que les nanas barrées qui foutent ma vie en l'air, j'ai déjà donné » grogne-t-il, avant qu'Edison lui explique qu'il n'y a pas plus cool que sa Reed. Ouais, ouais à voir quand même. « Ouais ok, pas de problèmes, j'y serais ». Il raccroche. Et fonce à la douche. Il a rendez-vous avec ladite Reed d'ici trente minutes, donc pas de temps à perdre. C'est donc un Jaeden tout beau, tout propre qui quitte sa chambre d'hôtel avant de se rendre au Bellagio. Il préfère attendre la jeune femme au pied de l'immeuble et s'occupe à faire défiler les photos de Franky et lui qu'il contient précieusement dans son téléphone. C'est au bout de quelques minutes que l'anglaise se présente à lui. « C'est bien ça » acquiesce-t-il d'un léger sourire. « Enchanté Reed Chamberlain la meilleure amie d'Edison » ajoute-t-il ensuite. Jaeden, il est souvent légèrement moqueur et doté d'une humour légendaire, que seul lui comprend. Mais il n'a pas l'habitude de faire parler cette partie décontractée de lui-même. Il n'en a même pas conscience. Il est seulement lui, assez marrant sans le faire exprès et sans s'en rendre compte. Parce que Franky a toujours eu le don de faire ressortir le pire en lui. Et qu'à force d'engueulades avec elle, il en a oublié de rire et de sourire. Pour de vrai. « C'est du Edison tout craché ça. Il ne peut pas nous laisser nos rendez-vous nous-même, non faut qu'il s'assure que je vais vraiment tenir ma parole de te faire visiter la ville ». Edison a toujours eu besoin de prendre soin de tout le monde et Jaeden est admiratif de cette qualité que possède son cousin. Lui qui n'est même pas capable prendre soin de lui. « T'inquiètes pas. Moi je me suis fait largué il y a deux jours. D'où la tête de défoncé que je me tape ». Ces mots sont sortis tout seul, sans que Jaeden ne puisse les contrôler. « Enfin je sais même pas pourquoi je te dis ça » ajoute-t-il rapidement. Pourquoi se met-il à parler de sa vie comme ça, à une meuf qu'il ne connait même pas ? Il s'en sait vraiment rien. Mais Reed dégage un truc qu'il ne saura expliquer. Elle le met à l'aise et puis surtout aucun jugement ne pointe dans son regard. Au plus grand plaisir de Jaeden. Finalement, Edison avait peut-être raison. Elle semble plutôt cool. « Non t'inquiètes pas, je ne connais pas grand monde ici, donc c'est cool de rencontrer quelqu'un de nouveau. Après je t'avouerai que je ne suis pas là depuis très longtemps non plus, mais l'avantage de ne pas dormir la nuit, c'est que j'ai déjà sillonné toutes les rues de Las Vegas ». Et picolé dans tous les bars, accessoirement. « Et j'ai un sens de l'orientation hors du commun ». Elle peut lui faire confiance, même s'il n'est pas là depuis longtemps, il peut la ramener dans tous les coins où il est allé. Il se souvient de tous les chemins empruntés et des endroits qu'il a préféré. « Tu disposes de combien de temps devant toi ? » demande-t-il, réfléchissant déjà à l'endroit qu'il va lui faire visiter. Curieusement, il espère qu'elle a toute l'après-midi de libre. Il a envie d'en connaître un peu plus sur elle. Et puis ce temps passé en compagnie de Reed lui permettra d'oublier Franky. Ou pas.

Elle a l'air marrante, la Reed, qu'il se dit en la dévisageant. Elle ressemble pas aux filles avec qui il traine d'habitude. Elle est plus simple, moins vulgaire et surtout elle a pas l'air de chercher la merde, et ça, ça lui change. Il aime bien la répartie qu'elle a et ça lui fait du bien de constater que toutes les filles n'ont pas qu'un pois chiche à la place de la cervelle. « J'ai bien fais de venir avec mon couteau de poche alors.. » déclare-t-il, le ton léger, presque désinvolte. Il fait semblant de regarder ses ongles avant de relever le regard vers Reed. « Je plaisante » ajoute-t-il en constatant la mine dubitative de la jeune femme. Ce n'est pas un psychopathe ou un serial killer si jamais elle se pose la question. Il n'est pas des plus sains dans sa tête, mais pas à ce point là. Lui ses armes c'est l'alcool et la drogue. Histoire de bien se détruire. Histoire d'arrêter d'être le médicament de son frère. Histoire qu'on lui foute la paix et qu'il crève au plus vite aussi. Parce que des fois il se dit vraiment que la mort doit être bien plus simple et aisée que la vie. Et que de toute façon, il ne manquerait à personne. « C'est ça, faudrait qu'il pense à se faire soigner d'ailleurs. Je lui dirai ce soir quand il m'appellera pour savoir si j'ai bien été gentil et avenant avec toi ». Il fait une petite mimique pour ponctuer ses paroles parce que le pire, c'est qu'il n'affabule pas ou ne surjoue pas. Edison va vraiment l'appeler et s'assurer que sa meilleure amie n'a pas été traumatisée par leur entrevue. Et si c'est le cas, alors Jaeden passera surement un mauvais quart d'heure. Mais Edison n'a pas à avoir peur, Jaeden est quelqu'un de relativement sociable. C'est con qu'elle lui répond en parlant de sa rupture avec Franky. C'est exactement le mot. Complètement con. « Ouais ». Il n'a rien d'autre à répondre. C'est vrai, c'est con, c'est débile mais ça les caractérise. Franky et lui ne font jamais les choses comme les autres et leur relation ne ressemble à aucune autre. Ils s'aiment, se disputent, se détruisent, chialent, menacent de se suicider puis se re-aiment etc. Alors même si ça le fait chier, il ne s'en fait pas trop. Elle va finir par revenir. Elle revient toujours d'habitude. Il en est certain. « Il y a rien à dire. Et pis je m'en tape en plus » marmonne-t-il, légèrement menteur. Il aura beau dire et crier que ça lui fait rien, qu'il est même content qu'ils ne soient plus ensemble, personne n'est dupe. Ses cernes et sa gueule de déterré le prouvent. Cette fille, il l'a dans la peau et ne se voit pas vivre sans elle. Elle est sa seule famille, la seule pour qui il pourrait faire n'importe quoi, jusqu'à tuer un type s'il le faut. Il est dingue d'elle. Ouais c'est ça le mot : dingue. Complètement dingue de cette nana. Et un jour, ça finira bien par le tuer. « Ah non mais je te rassure. J'ai l'habitude avec elle des ruptures. Dans deux jours ça aura changé. Et pis je te l'ai dis, je m'en fous. C'est pas moi qui vais pleurer sur ton épaule en tout cas ». D'une, parce qu'il ne l'a connait même pas au fond cette fille, et de deux, parce qu'il n'a pas pour habitude de chialer ou de se plaindre sur les autres. Surtout avec Reed qu'il vient de rencontrer et à qui il doit faire passer un bon moment. Elle n'est pas là pour le réconforter et il n'en a pas la moindre envie. « On a bien mieux à faire ! » réplique-t-il, un sourire plaqué sur le visage. Assez parler de lui. Le plus important cet après-midi, c'est d'aller s'éclater avec Reed qui semble être dans le même délire que lui. Vouloir profiter de cette ville et de tous les plaisirs qu'elle peut offrir. Et ne pas se prendre la tête. Ce programme lui plait bien à l'italien. Il a envie de se changer les idées et d'apprendre à connaître cette anglaise qui a bien bien sympathique. « Quand il verra à quel point tu rentres heureuse de notre après-midi, c'est lui qui va te supplier pour te faire visiter la ville la prochaine fois ». Jaeden n'est pas né de la dernière pluie. Il l'entend bien la petite pointe d'amertume et de déception qui percent les mots de Reed. Evidemment qu'elle préférerait que ce soit son petit ami qui soit avec elle à ce moment-là, plutôt qu'un simple inconnu. Jaeden le comprend tout à fait et va tout faire pour que la demoiselle s'amuse et profite de ce moment. « Et ben c'est parti, allons faire cette photo. Et après on pourra aller au cœur de la ville. Et s'arrêter boire un coup si l'envie nous prends ». Et l'envie va surement leur prendre. Histoire de se désaltérer après des kilomètres de marche. Jaeden et Reed se mettent en marche pour le fameux panneau devant lequel la jeune femme tient à faire sa photo. L'italien met ses lunettes de soleil sur le bout du nez. Le soleil est avec eux aujourd'hui. L'après-midi risque d'être enrichissante. Et drôle aussi. Avec ces deux énergumènes.

Reed le surprend de plus en plus au fur et à mesure de ses paroles déblatérées. Elle semble être.. comme lui. Dotée du même humour que le sien. Elle le fait rire et ça lui fait du bien de tomber sur quelqu'un de simple et qui ne cherche pas à se battre avec lui ou à lui retourner le cerveau. Ou le cœur. « Promis, je ne viserai que le cœur. C'est plus efficace » rétorque-t-il d'un ton taquin. Ils discutent ensemble seulement depuis... quoi... quelques minutes et bizarrement il a l'impression de la connaître. Au moins un peu. Elle est simple et drôle. Et sans chichis. Et puis c'est la meilleure amie d'Edison, elle ne peut être que sympa. « Boh tu sais, je me fous un petit coup de couteau pas méchant et je lui fais croire qu'on s'est fait attaqués tous les deux. Sauf que toi, ben t'aurais eu moins de chance ». Jaeden a toujours été doté d'une imagination débordante. Qui a toujours dérangé ses parents lorsqu'il était plus enfant. Il s'inventait des tas d'aventures, des tas de noms de guerriers et avec son frère – dès qu'il se sentait assez bien pour venir jouer avec lui – ils se bagarraient après tout un attirail de méchants qui venaient les attaquer. Combien de fois lui a-t-on suggérer d'aller jouer tranquillement, d'arrêter de crier et de courir partout, de laisser son frère se reposer. Sa mère se faisait toujours un malin plaisir à le ramener sur la terre ferme. Les super-héros n'existent pas, le père noël non plus et tes jeux sont ridicules. Jaeden, on l'a toujours réprimandé afin qu'il grandisse. Trop vite. De son enfance, il n'en garde que quelques éclats de rire avec son frère et des heures réprimandes. C'est pas facile de faire sa place dans une famille qui ne vous a conçu que pour vos organes. « Ca c'est pas con ! J'imagine déjà sa gueule » claironne-t-il en riant. Elle a les mêmes idées visselardes que lui pour faire chier les gens, et ça, il adore. Elle marque de grands points depuis quelques minutes. Il s'imagine déjà Edison lui hurlant dans les oreilles qu'il n'est qu'un goujat et qu'il lui faisait confiance. Puis l'insulter de petit con lorsqu'il lui assénera la vérité. Décidément cette Reed lui ressemble beaucoup niveau humour. Elle n'est pas la fille coincée qu'il s'était imaginé avant son arrivée. Faut dire qu'avec Franky comme copine, Jaeden s'attend toujours à tout lorsqu'il rencontre une fille. Et la plupart sont plutôt ..fades face à son ex. Mais Reed, elle a ce petit truc qui la rend complètement craquante. « Aaaah des shots, toi tu sais me parler ! ». L'alcool est son meilleur ami depuis quelques temps. Surtout depuis qu'il a rencontré Tyler, ici à Las Vegas. Leurs beuvreries sont exemplaires et il ne compte plus le nombre de fois où ils ont fini en cellule de dégrisement, après une bonne bagarre par exemple. Faut dire que Jaeden ne lésine pas sur les moyens pour qu'on lui foute la paix et qu'il ne soit plus en mesure de donner un quelconque organe à son frère. Ce n'est pas contre lui, contre Jonah, c'est juste qu'il en a marre d'être un simple objet aux yeux de ses parents. Et il veut vivre sa vie comme il l'entend. « C'est ça, tout va bien » confirme-t-il, tentant de se convaincre lui-même. Non tout ne va pas bien, seulement quelques heures qu'il est véritablement séparé de Franky et elle lui manque déjà. Cette meuf, c'est comme une drogue. Elle s'est insérée dans chacun de ses pores, rendant sa respiration difficile et sa vie insipide. Il aura beau dire tout ce qu'il voudra, Jaeden est dingue de cette nana. Littéralement. Au sens propre, comme au sens figuré. « Tu vas pas me dire que de savoir que tu as passé l'après-midi avec un parfait inconnu va laisser ton mec de marbre ? C'est pas possible. On est tous jaloux, même si on ne le montre pas ». Jaeden ne peut pas croire que le copain de Reed reste totalement impassible. Surtout qu'on ne peut pas dire que la jeune femme soit... laide. L'éclat de son sourire illumine tout son visage. Ses traits sont fins et rire cristallin est envoûtant. Jaeden lui sourit et se met en route pour ce fameux panneau. Arrivés devant ledit panneau, Reed reprend la parole. « Très bien madame la capitaine ! » se moque-t-il légèrement. Ah les femmes, toujours aussi directives. Il s'empare du téléphone et pend deux photos. Juste au cas où la première ne convienne pas. Mieux vaut être prévenant. « Allez ! Enfin vaux mieux que je la garde pour moi, parce que mon ex serait capable de... ». De te tuer, littéralement. « Du pire » finit-il par lâcher, pour ne pas inquiéter Reed qui est bien loin de savoir à qui elle pourrait avoir à faire si Franky venait à débarquer. « Et tu veux vérifier quoi ? ». La curiosité est un vilain défaut Jaeden. Mais ça l'intéresse. Et vu c'est, peut-être qu'il aurait des conseils utiles à lui prodiguer. Jaeden offre son plus grand sourire au selfie qu'il emprisonne dans ce téléphone.

« Ça ne sera pas la première fois pour moi au pire » déclare-t-il, en haussant de façon nonchalante les épaules. Avec Tyler, un ami qu'il vient de rencontrer, les deux compères passent le plus clair de leur fin de soirée dans des cellules de dégrisement ou dans des cellules normales pour cause de bagarres. A la Nouvelle-Orléans aussi il est un adepte des flics. Rares sont ceux qui ne connaissent pas le Di Sanseverini. Ce n'est jamais pour des choses très graves. Juste pour des conneries d'alcoolos. « T'as déjà fait un tour dans une cellule toi ? ». Il pose la question, même s'il se pose de la réponse. Elle n'a pas vraiment la tête à avoir fait des séjours en prison mais ne sait-on jamais. Ne jamais se fier aux apparences paraît-il. Et Reed semble être quelqu'un qui pourrait surprendre Jaeden, à la vue de son caractère. Qu'il apprécie déjà. Et c'est rare pour Jaeden l'associal. Qui ne fait que trop rarement l'effort de s'intéresser aux autres. Au du moins à ceux qui ne font pas parti de son cercle très fermé d'amis. « Son regard de la mort qui tue ouais ! Je crois qu'il est bien le seul à pouvoir te transpercer rien qu'avec son oeil » s’esclaffe-t-il, légèrement moqueur. Son passe-temps favori ? Emmerder son cousin et cracher sur sa gueule – en tout gentillesse – dès qu'il en a l'occasion. Et il est content de constater que Reed suit son délire et ne lésine pas sur les moyens pour se moquer aussi d'Edison. Edison qu'ils adorent évidemment. Jaeden a toujours été très proche de son cousin. Beaucoup plus qu'il ne l'est de son propre frère. Mais Edison a toujours considéré l'italien comme un être humain normal et jamais comme le bébé médicament qu'il est. Il a toujours su redonner le sourire au petit garçon qui souffrait des différentes opérations qu'on lui faisait subir et surtout de l'indifférence de ses parents. Edison est la seule famille pour qui Jaeden a de la considération. « Boire est ma raison de vivre. C'est vrai que c'est du gâchis, c'est rare de rencontrer une connaissance d'Edison qui soit de ma trempe ! ». Bien qu'il n'ait pas rencontré tout l'entourage d'Edison, il connaît tout de même quelques têtes. « J'ai déjà pu apercevoir son grand amour, Nina, quelques fois mais je ne suis pas certain qu'elle apprécierait le genre d'homme que je suis. Elle partirait en courant » ajoute-t-il, en rigolant légèrement. Jaeden n'a rien de doux. Ni de très élégant lorsqu'il s'amuse à jouer le petit con qu'il peut facilement devenir. Il peut devenir aussi vulgaire que Franky, sa petite amie. Ou ex mais bref. Et en détaillant Reed, l'italien s'aperçoit qu'une certaine pureté émane de son visage et ça lui fout un léger frisson. Il n'en rencontre pas tous les jours des filles comme cela. Sincère, entière, rigolote. Avec qui il s'entend bien au bout de deux minutes. « Il serait complètement con de faire ça ton mec. T'es bien plus jolie que toutes ces filles superficielles qui traînent à Las Vegas ». Reed n'est pas seulement jolie, elle est très belle. Des filles simples et naturelles comme on en fait plus. Comme on en voit plus. Ça le change un peu le Jaeden. Et il faudrait être complètement taré pour ne pas se rendre compte de la beauté de cette nana. Sans artifices. « C'est ça le truc avec Franky mon ex, elle ne fait pas que des menaces ». Des fois elle casse la gueule, elle griffe, elle te crache dessus. Un vrai mec. Elle est capable de tuer quiconque viendrait se mettre sur son chemin. Ou entre Jaeden et elle. Le Di Sanseverini n'a jamais douté de la folie de sa copine. Elle est capable de tout Franky, de vraiment tout. Et il le sait. Mais c'est aussi pour cela qu'il est tant amoureux d'elle. « Tu veux que je te roule une pelle sur la photo ? Ça le fera peut-être réagir » déclare-t-il, sans poser un regard sur elle, triturant son appareil photo. « Je déconne » ajoute-t-il, en éclatant de rire face au regard de Reed. Ca va il n'a pas envie de se foutre dans la merde avec Franky et avec le mec de sa nouvelle pote. Mais voir la gueule déconfite de la jeune femme, ça valait le détour. « C'est parti ». Les deux compères se remettent en route et au bout de quelques minutes de marche, déambulent dans une ruelle que Jaeden connaît bien. Il fait entrer Reed dans un bar, pour le moment assez désert. « C'est le bar où je viens le plus souvent depuis que je suis là ». Ils s'installent tous les deux au bar et commandent chacun un premier coktails. Les shooters, ça sera pour l'heure d'après. « A la tienne ! ». Jaeden offre un sourire à l'anglaise avant de boire une première gorgée. « T'es sur Las Vegas pour combien de temps encore ? Définitivement ? ». Ou comme lui, juste pour voir son âme sœur ?

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