the great escape
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Partagez

exit wounds. (judexis)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
Invité
Invité
avatar

exit wounds. (judexis) Empty
MessageSujet: exit wounds. (judexis) exit wounds. (judexis) EmptyLun 6 Avr - 22:48

février 2014.
neuf mois après la mort de leïla.

C’est arrivé comme un orage qu’on attend pas. Comme une tempête que les météorologues oublient d’annoncer. « Vous êtes bien Alexis Atwoodth ? C’est au sujet de Leïla Hartford, votre petite-amie. Elle a eu un accident de voiture. Je suis désolée monsieur Atwoodth, elle ne s’en est pas sortie. Elle va être transportée à l’hôpital. Nous serons là pour vous accueillir et pour vous accompagner dans votre peine. » M’accompagner dans ma peine. Je n’ai jamais compris ce qu’ils voulaient dire par là. Je n’ai jamais su comment des personnes qui n’ont jamais connu Leïla pouvaient prétendre m’accompagner dans ma peine. Ils ont été là, c’est vrai. Ils ont été là pour m’accompagner jusqu’à son corps, pour m’expliquer ce qui lui était arrivé, pour me proposer à boire. Mais j’étais seul. Seul dans mon chagrin. Seul dans ma tempête. Il y avait mes parents, mais ils ne comprenaient pas. Ils étaient présents à mes côtés, mais par devoir plus que par compassion. Puis il y avait la famille de Leïla. Eux étaient les seuls à pouvoir me comprendre. Sans oublier Lalou. Lalou qui s’est retrouvée toute seule après le départ de ses parents. Alors je lui ai ouvert les bras, je lui ai offert mon toit. Pas celui que je partageais avec Leïla, un nouveau toit. Un toit neuf et vide de souvenirs. Un toit pour reconstruire nos vies. Ça prendra longtemps. Des années entières. Mais nous devons nous reconstruire. Lalou doit être heureuse. Je veux qu’elle soit heureuse. Je ferai ce qu’il faut pour que ce soit le cas. Je le ferai pour Leïla, mais aussi parce que Lalou compte pour moi. Parce que Lalou est une princesse qui a perdu son conte de fée.

Cela fait neuf mois. Neuf mois que Leïla s’est envolée. Neuf mois, c’est le temps d’une grossesse. On aurait pu avoir un enfant en neuf mois. Un petit bout de nous. Mais y’en aura jamais des petits bouts de nous. Y’aura jamais plus rien qui me relie à Leïla. À part ces souvenirs poussiéreux et ces photos abandonnées dans notre ancien appartement. En neuf mois, je n’y ai jamais remis les pieds. Il est resté tel quel. Tobias est allé y chercher quelques affaires pour moi, et il y a quelqu’un qui passe faire le ménage toutes les semaines. Quelqu’un pour dépoussiérer nos sourires d’amoureux et notre nid à souvenirs. C’est dur de repenser à tout ça. C’est dur alors j’essaie de m’en remettre à ma façon. Même si elle n’est pas très commode. Je m’en remets aux bras des filles. Ce sont elles qui m’épaulent le mieux. Elles m’offrent leurs draps, je leur offre mon corps. J’aurais aimé faire autrement. Avoir plus de force. Mais j’ai l’allure d’un raté depuis qu’y’a plus Leïla à mes côtés. Un raté triste et en colère.

Je suis tout seul. Lalou devait être là, mais elle est partie en dernière minute. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Elle avait peut-être besoin de prendre l’air. Et moi, je n’aurais pas dû être là. J’aurais dû être à un repas de famille. Mais je n’avais pas envie d’y aller. Je n’avais pas envie de simuler des sourires, et de me confronter à des regards emplis de pitié. Alors je suis resté là. Seul. À faire les cent pas et à jouer de la guitare. Jusqu’à ce qu’on frappe à la porte. Je pose ma guitare dans un coin, surpris de recevoir une visite, et me dirige vers la porte d’entrée. Lorsque je l’ouvre, je reste figé de surprise. Puis je réalise, et y’a de la colère qui monte en moi. « Jude. Qu’est-ce que tu fais là ? » Mes sourcils se froncent. On se comprend plus avec Jude. Parce qu’elle a fait son deuil comme on fait sa valise. Elle a tout mis en vrac dans un gros sac, et elle l’a balancé dans un placard. Voilà. Leïla traine dans les placards oubliés de Jude.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

exit wounds. (judexis) Empty
MessageSujet: Re: exit wounds. (judexis) exit wounds. (judexis) EmptyMer 15 Avr - 0:55


Neuf mois sans Leïla. C'était long, extrêmement long. En fait, cela dépendait des jours. Parfois, elle avait la douce impression de ne l'avoir quittée que la veille. Elle se souvenait de chacune de leurs paroles, faits et gestes. L'accompagner à l'aéroport pour son retour à New-York, ne pas s'en aller avant qu'elle ne quitte son champ de vision, ressentir ce déchirement, cette tristesse mais également l'excitation de planifier leurs prochaines retrouvailles. Cette fois-ci, c'était au tour de Jude de se déplacer. De belles vacances en perspectives avec de nouveaux souvenirs, de nouvelles expériences à vivre. Une fois la période des examens passée, elles auraient eu tout le loisir de profiter de cette longue pause ensemble. Jude n'aurait jamais que ses vacances d'été ressembleraient à de longues et interminables journées de tristesse, de solitude. Parce que oui, depuis que Leïla n'était plus là, elle se sentait terriblement seule. Bien-sûr, il lui restait Reed, sa grande sœur sur qui elle pouvait compter. Mais avec Leïla, c'était différent. Ce n'était pas une simple amitié, ou alors la force des liens de sang. Elles s'étaient trouvées pour ne jamais plus se quitter, comme elles le pensaient si bien. Personne n'imagine voir sa vie s'achever si jeune. On se dit qu'on a le temps, que la mort a bien d'autres préoccupations. Et puis on se trompe. Royalement même. Parce que ce genre de choses, ça nous tombe dessus, du jour au lendemain, sans prévenir. Dans cet accident, Jude avait perdu bien plus qu'une simple amie. Tout son équilibre avait été chamboulé. Après tout, elles se connaissaient depuis de nombreuses années et même si leurs chemins s'étaient séparés, leur lien n'avait pas perdu en intensité. Cet été-là, tout avait changé. Même si on ne le voyait peut-être pas, elle avait changé.

Malgré tout, la Terre continuait de tourner. Le monde n'avait pas changé. Des morts, des naissances, il y en avait par milliers chaque jour. C'était le cour normal de la vie. Sauf que cette vie, elle était terriblement injuste. Elle lui avait rappelé qu'elles pouvaient être détruites en une fraction de seconde et à n'importe quel moment. Alors Jude avait pris une décision. Décision que certains ne comprendraient peut-être pas. Elle s'en fichait, dans le fond. Puisque la seule personne dont l'avis l'importait était Alexis. Il ne l'avait pas accepté. Il n'avait pas même fait l'effort d'essayer de la comprendre. Contrairement à Lalou, la petite sœur de Leïla, qui s'était montrée bien plus ouverte que ce dernier. Parce que derrière ces larges sourires, ce comportement, Alexis ne voyait qu'une personne ayant trop vite oublié cet être qui leur était si cher. Ou plutôt quelqu'un qui se fichait de la mort de cette dernière. Alors que c'était tout le contraire. En neuf mois, Jude avait eu le temps de réfléchir. Elle avait pensé à plusieurs reprises retourner à New-York pour le voir, mettre les choses au clair et enfin discuter. Essayer de s'expliquer, lui faire comprendre que non, Leïla n'était pas une simple chaussette sale qu'elle avait balancé dans un coin. Puis elle finit par abandonner. A quoi bon se battre, il n'avait pas l'air de vouloir faire des efforts. Tout comme elle ne le voulait pas, finalement. Du temps, elle n'en avait plus à perdre. Alors elle se mit à monter un plan. Imaginer un futur auquel n'appartenait plus. Elle avait cherché à faire les bons compromis, explorer chaque possibilité mais elle revenait toujours à la même conclusion : Leïla n'aurait jamais voulu qu'elle se morfonde, qu'elle gâche sa vie de la sorte. Contrairement à elle, Jude avait la chance d'être toujours vivante. Et la vivre pleinement, en profiter à chaque instant serait le meilleur hommage à lui rendre.

Jude n'avait pourtant pas mis une croix sur New-York. Elle s'y rendait toujours, cette fois-ci pour rencontrer Lalou. Parce que Lalou, c'était une personne douce, agréable, touchante. Alors elles avaient appris à se connaître un peu plus, à s'apprécier. Parce que Jude ne voulait pas qu'elle soit seule. Elle pouvait évidemment compter sur la présence d'Alexis, mais elle voulait également lui apporter son soutien, lui montrer qu'elle était toujours là. La mort de Leïla ne l'avait pas contrainte à couper les ponts avec l'entourage de celle-ci. Seulement avec Alexis, ce qui la désolait pourtant beaucoup. Cette fois-ci, elle avait échappé au voyage en train et avait mis suffisamment d'argent de côté pour prendre l'avion. Si elle ne comptait pas loger chez Lalou, mais plutôt à l'hôtel comme elle en avait pris l'habitude ces neuf derniers mois, elle ne manquerait pas de faire un saut à l'appartement. Jude avait la voie libre pendant plusieurs heure, Alexis étant à un repas de famille. Parce que leur relation se résumait à cela désormais : s'éviter. S'éviter pour ne pas se laisser emporter, pour ne pas perdre pieds. Parce que c'est encore douloureux, tellement douloureux. Elle s'en irait avant qu'il ne revienne, ou alors elles sortiraient faire un tour. Juste devant l'appartement, elle avait fait un saut dans sa chambre d'hôtel pour y déposer sa valise et alléger son sac. Elle espérait passer une bonne soirée, et surtout parler. Jude avait des projets dont elle voudrait parler avec Lalou. Elle ne risquerait pas de la juger, de la fixer d'un regard noir insinuant qu'elle avait tourné la page trop vite. Puisqu'elle savait que tout ceci n'était qu'une simple façade. Enfin arrivée à destination, elle frappa trois coups contre la porte. La jeune femme avait déjà un sourire accroché aux lèvres, annonciateur d'une agréable fin de journée. Mais ce plaisir fut de courte durée lorsqu'elle vit la personne de l'autre côté de la porte. Alexis. En le voyant planté là, elle ne sut quoi dire. Alors elle détourna le visage plusieurs fois, cherchant à jeter un œil dans l'appartement, puis derrière elle, sur les côtés voir si Lalou sortirait de sa cachette. A voir son visage, Alexis ne semblait pas plus heureux qu'elle ne la voir. « Lalou. Je suis venue voir Lalou. Elle m'a dit que tu ne serais pas là donc cette fois-ci, on allait se voir à l'appartement. » qu'elle expliquait brièvement. A vrai dire, l'appartement n'était plus celui qu'elle connaissait. Ils avaient déménagé et rares avaient été les occasions de s'y rendre, avec Alexis dans le coin. « D'ailleurs, est-ce qu'elle est ici ? » Les bras croisés, elle évitait toujours de croiser son regard. Peut-être trop gênée, ou plutôt trop apeurée par la réaction qu'elle pourrait avoir. Ils ne s'étaient plus revus depuis. Pratiquement pas. Aucune discussion, pas un mot pendant des mois. Et quand c'était le cas, elle se soldait d'une dispute. Après quelques temps de silence, elle finit par briser de nouveau la glace. La voix bien moins assurée qu'avant, c'était peut-être l'occasion ou jamais. « Alexis, est-ce que je peux rentrer ? Parce que tu vois, ça fait longtemps. Beaucoup trop longtemps à mon goût. Depuis que... enfin, tu sais, on n'a pas discuté, pas même expliqué. Et quoique tu puisses en penser, j'ai besoin d'en parler. Parce que tu dois être la seule personne qui pourrait me comprendre réellement. Et aussi parce que Leïla n'aurait rien voulu de tout ça. » Une fois commencée, elle n'arrivait plus à s'arrêter. Les mots fusaient, tout comme les maladresses. Elle ne parvenait pas à limiter ses paroles, mais elle avait absolument besoin de le lui faire comprendre : ils avaient simplement besoin de prendre le temps de mettre tout au clair. « Alors s'il-te-plaît, je peux même rester ici, si tu préfères. Dehors, sur le pas de la porte. Je m'en fiche. Mais on doit mettre les choses au clair, ça peut plus durer comme ça. » C'était dit. Une partie de ce qu'elle avait gardé pour elle durant ces derniers mois lui avaient été lâchés en pleine figure. Parce que la situation, quoiqu'il puisse en penser, n'était plus surmontable. Parce que seuls, ils n'arriveront jamais à aller de l'avant. Malgré tous leurs efforts pour essayer, ou du moins en donner l'impression.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

exit wounds. (judexis) Empty
MessageSujet: Re: exit wounds. (judexis) exit wounds. (judexis) EmptyDim 19 Avr - 14:52

Je me souviens d’une époque où le temps passait vite. Je me souviens même que ça m’effrayait. « Alors Alexis, vous vivez ensemble avec Leïla ? Et tu as déjà pensé à la demander en mariage ? Et aux enfants, vous y pensez ? » Oui. On y a pensé. On a pensé à tout. À tout sauf à ça. Comme quoi, c’est con la vie. On nous offre un calendrier pour se projeter dans plusieurs mois, dans plusieurs années. On nous dit qu’il faut se construire un avenir, qu’il faut voir plus loin. Mais ce qu’on ne nous dit pas, c’est que tout peut s’arrêter. Demain, après-demain, ou même juste maintenant. Alors quand ça s’arrête finalement, on reste con. On y croit pas. On se dit que c’est pas possible. Non, c’est pas possible. Leïla je l’ai vue hier, je vous jure qu’elle allait bien. Elle m’a même crié dessus, c’est pour vous dire. Alors arrêtez vos conneries. Elle est où ? Elle est où ma Leïla ? Elle est morte. Elle est morte et c’est irrévocable. Fin du chapitre. Alors y’a une page blanche qui se dresse devant nous. Une page blanche sur laquelle on laisse un peu d’espace au sommet. Un espace qu’on appelle le deuil. Puis ensuite, faut écrire quelque chose de nouveau. Faut écrire la suite. Un nouveau chapitre, mais avec un personnage en moins. Un personnage en moins, et beaucoup de personnages en plus pour moi. Des filles. Des filles pour combler son absence à elle, même si la plaie qu’elle m’a laissée est toujours béante et grande ouverte. Est-ce qu’on peut aimer à nouveau après ça ? Je veux dire, aimer normalement, inconsciemment ? Sans avoir peur que ça se reproduise ? Sans avoir peur qu’un matin, on nous annonce que c’est fini ? Je ne pense pas. Alors je préfère ne pas prendre de risques.

Jude est là. Jude est là, et elle n’a pas changé. Seulement, il manque Leïla à ses côtés. L’espace d’un instant, je m’attends à la voir surgir de nulle part, en criant « Surprise ! Je t’ai bien eu hein ! ». Même neuf mois après l’horrible jour, il m’arrive encore d’espérer son retour. Mais j’espère l’impossible. J’ai vu son cercueil disparaître sous terre. Puis j’ai vu son nom dans le journal. On écrirait pas n’importe quoi dans la rubrique nécrologique. Il faut que je me fasse une raison. « Lalou. Je suis venue voir Lalou. Elle m'a dit que tu ne serais pas là donc cette fois-ci, on allait se voir à l'appartement. » C’est con, parce que je suis là finalement. Et c’est Lalou qu’est absente. Mais Jude me fuit. Elle fuit la colère que je lui réserve, et le regard noir que je lui lance. Je la vois bien s’agiter pour regarder derrière moi. Mais non, Lalou n’est pas là. Ou peut-être qu’elle cherche Leïla elle aussi. Je secoue la tête à cette idée. Bien sûr que non. Jude ne cherche pas Leïla. Elle l’a déjà oubliée. Jude a entamé une nouvelle vie, elle a tout effacé d’un revers de main. Elle a tout effacé, mais c’est ma colère qu’elle a récolté en échange. « D'ailleurs, est-ce qu'elle est ici ? » Je reste figé. Figé et muet. Les bras le long du corps et les poings serrés. Jude elle, elle a croisé ses bras contre sa poitrine. Comme pour dresser une barrière entre elle et moi. Comme pour se protéger. Puis le silence s’installe, jusqu’à ce qu’elle le brise. « Alexis, est-ce que je peux rentrer ? Parce que tu vois, ça fait longtemps. Beaucoup trop longtemps à mon goût. Depuis que... enfin, tu sais, on n'a pas discuté, pas même expliqué. Et quoique tu puisses en penser, j'ai besoin d'en parler. Parce que tu dois être la seule personne qui pourrait me comprendre réellement. Et aussi parce que Leïla n'aurait rien voulu de tout ça. » Mes poings se serrent davantage, alors qu’elle continue à parler. « Alors s'il-te-plaît, je peux même rester ici, si tu préfères. Dehors, sur le pas de la porte. Je m'en fiche. Mais on doit mettre les choses au clair, ça peut plus durer comme ça. » Ma colère s’est amplifiée. Elle habite chaque cellule de mon corps, brûle entre mes veines. Alors je commence à hurler. « Ne viens pas me parler de ce que Leïla aurait voulu ou non ! Leïla, tu l’as abandonné ! Alors dégage Jude ! Fous le camp ! » Je finis par claquer la porte de l’appartement avec une violence sans nom, avant de m’appuyer dessus, essoufflé. J’espère entendre Jude s’en aller. Mais rien, je n’entends rien. Comme si elle n’avait pas bougé de devant la porte. Je ne suis pas un monstre. Je ne suis pas un monstre Leïla.

Il me faut du temps. Du temps pour calmer ma colère. Du temps pour calmer ma douleur. Puis j’ouvre à nouveau la porte. Jude n’a pas bougé. Je lâche alors un soupir. Un soupir de désespoir. Cela fait bien longtemps que je n’arrive plus à me contrôler. Il suffit d’un rien, il suffit d’un rien et je m’emporte. Et j’explose. Je passe une main dans mes cheveux, avant de me décaler sur le côté. « Entre. » Mon regard se pose sur Jude, toujours immobile. « Je suis désolé de m’être emporté. Entre, s’il te plait. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

exit wounds. (judexis) Empty
MessageSujet: Re: exit wounds. (judexis) exit wounds. (judexis) EmptySam 16 Mai - 18:33

En venant à New-York, elle avait pensé à Leïla, puis Lalou et enfin Alexis. Chaque fois, elle avait un petit pincement en cœur en se rappelant qu'elle n'y allait pas pour voir Leïla. Comme ils en avaient l'habitude ces derniers mois, Jude allait chercher à voir son amie sans croiser le chemin du Atwoodth. Alors elle se retrouvait là, sur le pas de la porte, comme une imbécile. Une imbécile qui avait commencé par être silencieuse les premières secondes, se rendant seulement compte de ce qui se passait. Puis une imbécile qui ne contrôlait plus ses paroles. Parce qu'une fois lancée, elle avait du mal à s'arrêter. Mais aussi parce que ces quelques mots lui étaient restés beaucoup trop longtemps en travers de la gorge. Parce qu'ils n'avaient jamais eu une véritable occasion d'expliquer clairement leurs pensées. Même si cette conversation semblait tendre vers l'échec, au moins elle aurait essayé. Elle ne voulait pas de cette situation, et Alexis sans doute pas non plus. Si seulement il avait pu la comprendre, essayer du moins. Elle ne s'attendait pas à le rencontrer aujourd'hui. Le sort, ou plutôt Lalou, en avait décidé autrement. Devant lui, elle avait l'impression d'être une pauvre enfant apeurée. Elle se sentait complètement impuissante, comme si elle n'avait pas la force de lui tenir tête et de se battre. Mais il le faudrait bien, un jour ou l'autre. Les rares fois où ses yeux croisaient les siens confirmaient ses doutes, la colère le rongeait autant que les premiers jours. Elle n'était pas atténuée et elle s'attendait à ce qu'il n'explose à tous moments.

« Ne viens pas me parler de ce que Leïla aurait voulu ou non ! Leïla, tu l’as abandonné ! Alors dégage Jude ! Fous le camp ! » Et sa colère finit par exploser. A quelques centimètres près, elle aurait eu le nez complètement éclaté. Sous l'effet du choc, elle resta devant cette même porte sans bouger ni parler. Le regard dans le vide, elle avait été prise d'un long frisson, faisant trembler la totalité de son corps. Jude, en tant qu'amie, n'avait jamais eu l'occasion de connaître cette face d'Alexis. Même si elle savait comment il pouvait réagir sous l'effet d'émotions telles que la colère ou la tristesse, jamais elles ne s'étaient retournées contre elle. Ou du moins, pas à ce point-là. Abandonner Leïla ? C'est qui le pensait réellement. Il ne s'en détachait pas. Et finalement, était-ce le bon moment de lui prouver le contraire. Séparée d'Alexis par cette porte, elle sentit au bout de quelques secondes toute la pression relâcher puis un flot d'émotions la prendre. Jude n'était pas de celles qui se morfondaient, qui s’apitoyaient sur leur sort. Jude, elle était bel et bien vivante. Elle avait toujours un sourire collé au visage. Des mots ainsi que des actes à faire rire. C'est la bonne copine qui se plierait en quatre pour apporter un peu de bonne humeur à un proche dans le besoin. Mais là, cette Jude était blessée. Peut-être autant qu'Alexis, si ce n'est plus. Alors elle sentit une larme couler le long de sa joue. Parce que malgré tout, Jude n'est pas si forte qu'elle n'en avait l'air. Elle n'en restait pas moins une grande enfant qui venait de perdre son amie la plus proche. Elle avait perdu ses repères, tout comme Alexis avait perdu les siens. Elle avait envie de hurler à son tour, lui dire qu'il n'avait pas le droit de la traiter de cette manière. Ni de la juger pour quelque chose qui était totalement faux. Elle le voulait, mais les mots restèrent en travers de sa gorge. Au lieu de cela, elle essuya sa joue puis croisa de nouveaux ses bras. Elle ne savait pas quoi faire. Rester là, attendre le retour de Lalou ou calmer le jeu en s'en allant simplement. Toute sa conviction semblait s'être envolée. Puis la porte finit par s'ouvrir. A la voir toujours plantée là, il eut un soupir. Un soupir qui aurait bien pu la faire, en temps normal. Mais pas là. « Entre. » Hésitante, elle se demandait finalement s'il était possible qu'ils puissent trouver un terrain d'entente. Ou que l'un soit moins borné pour accepter d'écouter l'autre. « Je suis désolé de m’être emporté. Entre, s’il te plait. » Il ne manquait plus qu'un sourire pour que ça soit parfait. Mais il ne fallait pas en demander trop non plus. En fait, elle espérait voir Lalou débarquer pour ne pas qu'ils soient seuls. Peut-être que l'ambiance serait plus détendue, que la simple présence de cette dernière suffirait à apaiser les tensions. Alors elle croisa le regard d'Alexis, plus de deux secondes cette fois-ci. Elle n'arrivait pas à y voir clair.

Elle avançait le long d'un couloir, vers ce qui semblait être un salon. Alors elle serra, dessera ses poings rapidement, jeta un œil à travers la fenêtre et prit une profonde inspiration. Maintenant qu'elle en avait l'occasion, autant aborder le sujet. « Ça fait neuf mois, tu te rends compte ? Neuf mois qu'elle est partie, et neuf mois que ça dure. » dit-elle calmement. Les mains liées, elle se tortillait les doigts, les défaisait puis recommençait. « Il s'en est passé des choses, pendant ce temps-là. Et nous ? Nous on en est toujours au même niveau. Rien n'a changé. » Elle se doutait bien que parler de cette manière n'arrangerait en rien les choses. Mais c'était son ressenti, et surtout une bonne part de vérité. « Mais je vois pas en quoi j'ai mal agi ! » S'en sans rendre compte, elle avait haussé la voix. C'était tellement spontané, naturel, qu'elle se souvint seulement après qu'avec Alexis en face, elle se devait de peser chacun de ses mots. « Si seulement tu essayais de comprendre. Je t'en demande pas plus. Essayer. Peut-être pas pardonner. Mais essayer de faire avancer les choses. Pas rester avec toutes ces choses qu'on se dit pas. Crois-le ou non, elle me manque autant qu'à toi. Ce bon temps ma manque, celui où on riait, on s'amusait. Et aussi celui où on pouvait rester dans la même pièce sans se lancer des regards noirs. » En fait, elle ne lui laissa pas même l'occasion d'en placer une. Ou alors, était-il assez poli pour l'écouter jusqu'au bout. Elle profitait de cette chance qui ne se présenterait pas deux fois. La chance de pouvoir parler avec cette personne qui devrait pouvoir la comprendre mieux que personne. « Je cherche pas à la remplacer, si c'est ce que tu crois, personne le pourra. Tu es bien placé pour savoir ça. Mais c'est pas pour autant qu'on doit s'arrêter de vivre. Pas quand on sait que tout peut s'arrêter à n'importe quel moment. » Pas de réponse, alors elle reprit. « Il suffit juste que tu fasses un effort, Alexis. Juste un petit effort ! C'est pourtant pas compliqué, si ? » Elle haussa de nouveau la voix, prise par des émotions qui se faisaient un peu trop imposantes. Elle sentit ses lèvres trembloter, sa gorge se nouer. « Cette conversation, c'est neuf mois avant qu'on aurait du l'avoir ! Pas maintenant ! »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

exit wounds. (judexis) Empty
MessageSujet: Re: exit wounds. (judexis) exit wounds. (judexis) EmptyLun 8 Juin - 3:28

En neuf mois, rien n’avait changé. En automne, les feuilles continuaient de tomber. C’était la saison préférée de Leïla. Elle aimait ces changements de couleurs, elle trouvait que ça avait quelque chose de magique, de poétique. Elle pouvait rester des heures à regarder les feuilles tomber. Des heures accoudée à la fenêtre, le sourire accroché au visage. La vie faisait partie d’elle. Elle faisait partie d’elle tout le temps. Même lorsqu’elle dormait. Elle semblait particulièrement heureuse, particulièrement sereine. Tout simplement en vie. Elle trouvait de la beauté partout, ou presque. Elle était capable de donner de l’espoir à n’importe qui. Elle m’en donnait, jour après jour. Puis elle est morte. Elle est morte et tout est parti, tout s’est envolé. La vie qui habitait ses traits s’est transformée en vide. En rien du tout. Je ne pourrais jamais oublier son visage de vide, son visage sans vie. Il me hante nuit après nuit. J’aurais aimé ne jamais la voir ainsi. Mais il le fallait. Je devais la voir sans vie pour réaliser qu’elle n’était plus là. Qu’elle ne reviendrait plus. Et pour lui dire au-revoir aussi. Au-revoir et à bientôt Leïla. Reste près de moi, je t’en supplie. Ne t’envole pas trop loin. J’ai besoin de te sentir là. Je ne veux pas que tu t’en ailles. J’ai besoin de sentir ta présence. Je ne suis pas prêt pour tout ça. Est-ce que tu peux au moins essayer ? De rester là, juste au-dessus de mon épaule ? Peut-être que tu pourras t’envoler un peu plus haut dans quelques temps. Mais pas tout de suite, s’il te plait. Pas tout de suite. Je ne sais pas si ma demande a fonctionné. Parfois, c’est comme si je la sentais tout près de moi. Mais d’autres, elle est loin, ou peut-être même nulle part. Ce soir, elle est nulle part.

Mais Jude est là. La revoir me fait l’effet d’un électrochoc. Avec son visage, c’est tout un tas de souvenirs qui refont surface. Des bons souvenirs, mais des souvenirs douloureux. Des souvenirs qui sont comme des couteaux, tranchant mon coeur en plusieurs morceaux. Alors je m’énerve. Je m’énerve parce que c’est facile. C’est facile de noyer le chagrin sous la colère. C’est ce que je fais de mieux avec Jude. J’oublie ma peine en lui reprochant tout un tas de choses. Comme d’avoir abandonné Leïla. De l’avoir abandonnée bien trop tôt, bien trop vite. Comme si elle n’avait jamais compté. C’est ce que je lui reproche depuis des mois. C’est ce qui nous sépare. Je nous sépare. Pour pas me confronter à la réalité, sans doute. Je ne devrais pas agir comme ça avec Jude. Je ne devrais pas m’énerver si violemment. Je le regrette presque immédiatement. Alors je m’excuse, et l’invite à entrer. Ce qu’elle fait, assez nerveusement. « Ça fait neuf mois, tu te rends compte ? Neuf mois qu'elle est partie, et neuf mois que ça dure. » Neuf mois. Ça résonne dans ma tête. Neuf mois. C’est si long neuf mois, et si court à la fois. Leïla me manque depuis neuf longs mois. Les journées sont longues, et ne finissent jamais. Mais il en reste tant d’autres. Beaucoup d’autres. « Il s'en est passé des choses, pendant ce temps-là. Et nous ? Nous on en est toujours au même niveau. Rien n'a changé. » Jude a les mains liées, elle se tortille les doigts nerveusement. Et moi je la regarde, sans bouger, sans broncher. Je l’écoute, attentivement. Elle a raison. En neuf mois, rien n’a changé. Je lui reproche toujours les mêmes choses, aveuglément. « Mais je vois pas en quoi j'ai mal agi ! » Jude parle plus fort. Elle crie presque. « Si seulement tu essayais de comprendre. Je t'en demande pas plus. Essayer. Peut-être pas pardonner. Mais essayer de faire avancer les choses. Pas rester avec toutes ces choses qu'on se dit pas. Crois-le ou non, elle me manque autant qu'à toi. Ce bon temps ma manque, celui où on riait, on s'amusait. Et aussi celui où on pouvait rester dans la même pièce sans se lancer des regards noirs. » Mes sourcils se froncent, mais je ne dis rien. Je me contente de l’écouter, enregistrant chacune de ses paroles pour pouvoir y répondre ensuite. « Je cherche pas à la remplacer, si c'est ce que tu crois, personne le pourra. Tu es bien placé pour savoir ça. Mais c'est pas pour autant qu'on doit s'arrêter de vivre. Pas quand on sait que tout peut s'arrêter à n'importe quel moment. » Silence. Puis Jude reprend. « Il suffit juste que tu fasses un effort, Alexis. Juste un petit effort ! C'est pourtant pas compliqué, si ? » Elle semble si fébrile, comme à deux doigts de sombrer. « Cette conversation, c'est neuf mois avant qu'on aurait du l'avoir ! Pas maintenant ! » Ses lèvres tremblent. Son émotion est flagrante. Alors je lâche un soupir, un soupir empli de tristesse.

Les mots me manquent Leïla. Celle que tu considérais comme ta meilleure amie se tient là, devant moi. Elle me demande de la comprendre, d’essayer. Elle semble si fragile, j’ai l’impression qu’elle va s’effondrer. Est-ce que tu peux revenir là, près de moi ? Est-ce que tu peux me souffler les mots que je ne sais pas trouver ? Mon regard plonge dans celui de Jude, difficilement. Et c’est à mon tour de prendre la parole. « Tu as raison. Neuf mois, c’est bien trop long. Mais tu vois, en neuf mois, je n’ai toujours pas fait le deuil de Leïla. En neuf mois, je n’arrive toujours pas à vivre de manière normale. Je me lève chaque matin en me demandant si j’aurais la force de tenir jusqu’au soir. » Nouveau soupir. « Mais toi, tu as repris une vie normale si vite. Tu as retrouvé le sourire, tu as entamé quelque chose de nouveau, comme si ce que tu avais avant ne comptait plus. Comme si Leïla ne comptait plus. Pourquoi ? » Je finis par baisser la tête, avant de m’approcher de Jude. « Je suis désolé. Pour toute cette colère. Pour ces neuf derniers mois. Alors tu vois, j’essaie de comprendre. » Mon regard se repose sur elle. « Comment tu fais pour vivre sans elle ? Parce que moi, j’y arrive pas. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

exit wounds. (judexis) Empty
MessageSujet: Re: exit wounds. (judexis) exit wounds. (judexis) EmptyMar 7 Juil - 1:46

Jude sentait qu'elle allait perdre le contrôle. Elle sentait qu'elle ne tiendrait pas plus longtemps, pas devant Alexis. Parce qu'elle en avait gros sur le cœur, peut-être autant que lui. Elle n'aimait pas cette sensation. Elle préférait de loin profiter de la vie, avancer avec le sourire aux lèvres et ne se soucier de rien. Elle était comme ça, mais il ne l'acceptait pas. A ce moment-même, elle se rendit compte qu'elle détestait cette situation. Qu'elle détestait être triste, qu'elle détestait devoir se remémorer ces mauvais souvenirs. Mais contrairement à Alexis, elle avait essayé d'avancer. Elle avait tout fait pour, mais il ne l'acceptait pas. Tout serait tellement plus simple si seulement Leïla était là. Si seulement... Alors elle lâcha tout ce qu'elle avait à lui dire. Sans aucune retenue, de la même manière qu'Alexis se comportait avec elle. Tellement que là, le contrôle elle ne l'avait plus du tout. Elle sentit ses lèvres trembler, tout comme le reste de son corps, à deux doigts de craquer, de pleurer. Les larmes lui picotaient les yeux, mais elle ne les laisserait pas couler. Parce qu'elle n'était pas de ce genre là, à se lamenter pour un rien. Et puis elle eut enfin terminé. Tout ce qui s'était accumulé durant ses neuf mois venait de lui exploser au visage, autant à Alexis qu'à elle-même. Jusque-là, elle ne s'était peut-être pas rendue compte à quel point la mort de Leïla l'avait affectée. Elle se le cachait. Avec le temps, elle avait su s'y faire. Difficilement peut-être, mais c'était important. Le regard fixé dans le sien, elle lâcha un soupir puis l'écouta à son tour.

« Tu as raison. Neuf mois, c’est bien trop long. Mais tu vois, en neuf mois, je n’ai toujours pas fait le deuil de Leïla. En neuf mois, je n’arrive toujours pas à vivre de manière normale. Je me lève chaque matin en me demandant si j’aurais la force de tenir jusqu’au soir. » Elle esquissa un léger sourire, compatissante. Jude comprenait bien ce qu'Alexis pouvait vivre, même s'il ne s'en rendait pas compte. « Mais toi, tu as repris une vie normale si vite. Tu as retrouvé le sourire, tu as entamé quelque chose de nouveau, comme si ce que tu avais avant ne comptait plus. Comme si Leïla ne comptait plus. Pourquoi ? » Le regard de la jeune femme se durcit. Après tout ce qu'elle venait de lui dire, il n'avait toujours pas compris. Elle avait l'impression que ses paroles n'avaient aucun sens, qu'il les avait déjà oublié. « Je suis désolé. Pour toute cette colère. Pour ces neuf derniers mois. Alors tu vois, j’essaie de comprendre. » Alors qu'il se rapprochait d'elle, elle croisa de nouveau les bras, instinctivement. C'était une mauvaise habitude de Jude, quand elle se trouvait dans une situation inconfortable. Elle se cachait, s'éloignait puis revenait comme si de rien n'était, armée de son plus beau sourire. Sauf que là, elle n'avait plus tellement la force de sourire. « Comment tu fais pour vivre sans elle ? Parce que moi, j’y arrive pas. » Alexis semblait tellement perdu, elle se demandait même si elle était capable de pouvoir lui apporter ne serait-ce qu'un minimum de réconfort. Sûrement pas, mais autant tenter le coup. Ce n'est pas comme si leur amitié si précieuse n'était pas déjà en mauvais état. Elle prit une inspiration, puis le regarda de nouveau. « Pleurer sa mort à longueur de journée... c'est pas moi, non. Je peux pas, tu comprends ? Bien-sûr, je suis passée par ce stade aussi, crois pas que je suis sans cœur. » Elle passa une main sur son cou, puis croisa de nouveau ses bras. « Je pense qu'on devrait plutôt célébrer sa vie, tu vois un peu le genre ? La personne qu'elle était avant que tout ça n'arrive. » Elle se remémora certains des merveilleux souvenirs qu'elle avait en sa compagnie. Leïla était si pétillante, si amusante. Sa compagnie lui manquait énormément, mais Jude était bien heureuse d'avoir pu partager toutes ces expériences avec elle. « Je l'ai acceptée. » dit-elle alors, tout doucement. « Alexis, je l'ai acceptée, sa mort. Et non, ce n'était pas de la résignation. Chaque fois que j'y pense, je me focalise sur les bons moments, et pas sur cette fichue journée. » Elle marqua une pause, elle espérait vraiment qu'Alexis comprendrait. Elle en avait tellement besoin, tout autant que lui. Jude était persuadée que cette simple discussion allait les aider à se sentir mieux. « Parce que ces moments-là valent bien plus que celui de sa mort. Parce qu'elle mérite qu'on se souvienne d'elle vivante, et non pas morte. Sa vie ne se résume pas à ça. Elle est partie en un court instant, quelques secondes, quelques minutes alors qu'à côté, elle nous a offert des années de sa vie, des années de souvenirs précieux. Alors voilà, c'est de cette manière que je m'efforce de penser. Même si c'est difficile, ça m'a permis d'aller chaque jour un peu mieux. De laisser tomber cette mine triste chaque fois que mon esprit divaguait vers Leïla pour le remplacer par un léger sourire, puis un plus grand. » Elle lâcha un soupir, il allait sans doute s'énerver de nouveau contre elle mais elle s'en fichait. Jude voulait avancer et si Alexis préférait rester dans le passé, elle ne pouvait plus rien pour lui. Ce n'était pas faute d'avoir essayé. « Finalement, que tu me comprennes ou non, ça m'est égal. Seulement, essaye. Offre toi un petit moment de bonheur, quelques minutes pendant lesquelles tu ne penserais qu'aux bons souvenirs. Des souvenirs qui t'avaient rendu vraiment heureux. S'il-te-plaît, essaye juste. Et ça ira peut-être mieux. » Elle posa une main sur la sienne, baissant la tête quelques secondes. Il aimerait tellement que ses paroles changent quelque chose, ne serait-ce qu'un tout petit peu.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
avatar

exit wounds. (judexis) Empty
MessageSujet: Re: exit wounds. (judexis) exit wounds. (judexis) EmptyMar 27 Oct - 15:41

:out:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

exit wounds. (judexis) Empty
MessageSujet: Re: exit wounds. (judexis) exit wounds. (judexis) Empty

Revenir en haut Aller en bas

exit wounds. (judexis)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» wounds heal, but the scars grow with us ❥ STERLAINA

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
the great escape :: flood and trash :: corbeille rp-